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| se débarasser de l'égo ? | |
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Auteur | Message |
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le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: se débarasser de l'égo ? Jeu 20 Avr 2017 - 12:37 | |
| Selon les textes écrits après la mort de Bouddha une des principales difficultés que le méditant se doit de vaincre est l’illusion de l’ego.
S’il était sans doute bien difficile pour l’auditeur de Siddhârta de se détacher de l’ego c’est encore d’une grande complexité pour l’occidental d’y arriver. En effet, dans notre société nous ne sommes pas préparé à laisser tomber cette notion de personne à laquelle nous sommes tant dépendant. Particulièrement depuis que Descartes a déclaré : « Je pense donc je suis (Cogito ergo sum) » |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Jeu 20 Avr 2017 - 13:29 | |
| Qui se débarrasserait de l'ego, sinon moi ? La modernité (dont Descartes représente certainement un moment décisif, mais pas le premier ni le dernier) a en effet surchargé le "sujet" d'un tel poids de responsabilité et d'isolement qu'une "délivrance" n'en apparaît que plus désirable, mais de moins en moins pensable -- aussi longtemps du moins que c'est "moi" qui "pense". Erreur de grammairien, disait Nietzsche. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Jeu 20 Avr 2017 - 15:01 | |
| Les médias mettent en valeur la personne, le "moi" d'abord. Tout est conçu comme s'il s'avérait nécessaire de se recroqueviller sur sa petite personne. Certes, on ne peut aimer les autres si l'on ne s'aime pas soi-même, mais il me semble discerner une course prônant l'égocentrisme. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Jeu 20 Avr 2017 - 18:37 | |
| Ce ne sont pas seulement les médias, c'est toute l'organisation de la société moderne qui veut ça, et en Occident du moins ça ne date pas d'hier (on pourrait retracer ce mouvement jusqu'à la Renaissance et au-delà): en principe, "l'individu" moderne n'est plus déterminé par rien, et surtout pas par ses origines familiales (provenance géographique, linguistique, culturelle, sociale, professionnelle, religieuse, de ses parents ou de ses ancêtres... évidemment c'est faux, toutes les "sciences humaines" le montrent, mais on fait comme si c'était vrai: l'idée même de "liberté" et d'"égalité" exige qu'on fasse comme si). Cet "individu" présumé sorti de nulle part doit se déterminer tout seul, de décision en décision, de choix en choix, et assumer la responsabilité de "lui-même" et de "sa propre vie" à un degré sans précédent (et sans égal dans les cultures "traditionnelles", s'il en reste). Du coup, les questionnements du "soi" qui nous proviennent de traditions anciennes comme le bouddhisme ou le christianisme (qui veut se sauver se perd, qu'il renonce à lui-même, etc.) deviennent à nos yeux infiniment plus significatifs, plus paradoxalement significatifs (plus pertinents, plus urgents, plus "brûlants" mais aussi plus "fous", et plus déraisonnables, plus impensables), qu'ils ne l'étaient dans leurs "cultures originales".
J'ignore ce qu'il en est du bouddhisme, mais le christianisme est lui-même le produit d'un certain "déracinement", non pas strictement "individuel" comme le nôtre, mais pas non plus "collectif" et "ethnique" comme les exils qui ont généré le judaïsme "biblique". C'est l'effet de "mondialisation" produit par la succession des empires, perse déjà, hellénistique et romain surtout, avec le développement de grandes villes "cosmopolites" avant la lettre, favorisé par l'emploi de langues "internationales" (araméen, grec puis latin), avec de nombreux déplacements familiaux ou communautaires pour des raisons aussi bien économiques, commerciales que politiques. Le "soi" en question dans un tel contexte n'est certes pas "l'individu" ni le "sujet" modernes, il reste "communautaire" à bien des égards, mais ce n'est déjà plus le membre d'une société traditionnelle totalement déterminé de sa naissance à sa mort par l'appartenance à une terre, à un clan, à une tribu, à une caste, dans le cadre d'une structure politique, sociale et religieuse homogène: ce "soi"-là commence à devenir une question pour lui-même. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 21 Avr 2017 - 10:18 | |
| Tu as raison à propos de ce qui nous détermine. Je pense que nous le voyons actuellement dans de nombreux pays, la Suisse y compris mais de façon plus lente et calme, les gens se détournent des partis traditionnels qui à force de vouloir trouver un nouvel électorat perd une partie de ses partisans traditionnels.
Nous prenons conscience de l'existence encore actuelle des classes sociales dans la société humaine. La meilleure preuve tout le monde ou presque veut son quart d'heure de gloire en passant dans une émission télévisée peut importe qu'elle présente le candidat vedette sous son plus mauvais jour, il/elle passe à la TV. Ce ne sont pas les émissions dites de télé réalité qui le démentent.
Je ne suis pas l'égal des hommes célèbres ou riches dans le sens ou l'on ne m'ouvre pas les portes de certains clubs ou que l'on ne me permet pas de fréquenter certaines sociétés, le nier serait une folie. Mais je suis l'égal de tous ces humains qui comme moi souffrent dans leur chair, leur esprit devant les problèmes que tout un chacun peut rencontrer, en ce sens nous sommes égaux. Peut importe si leur égo leur tourne la tête, la réalité est bien là; si je manifeste de la compassion c'est aussi en leur faveur et pas seulement pour les miens. Mais ce type de réaction fait-il encore sens à notre époque? |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 21 Avr 2017 - 11:43 | |
| Tous égaux devant l'égo ? (Oui et non, bien sûr.)
L'effet "people" (je me souviens du contresens d'une classe d'enfants reconnaissant ce mot dans un texte anglais, et l'interprétant spontanément au sens de "célébrités" alors qu'il désignait "les gens" en général) est fascinant quand on y pense: ce sont précisément les classes "populaires" qui s'intéressent le plus aux princesses et aux stars en tout genre (de Diana à Nabilla), qui s'y identifient et compatissent (sincèrement, souvent) à leurs petits ou grands malheurs éventuels. Parce qu'un nom et un visage connus, ça comptera toujours plus pour "moi", ça "me" ressemble plus que toutes les horreurs qui me parviennent sous forme de nombres anonymes.
Vertigineuse ambiguïté de "l'être connu" (de saint Paul à Gala). Et du "paraître", de l'apparence à l'apparition.
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Je(u) de miroirs et d'échos (Narcisse !) de toute façon, où rien ne se dit sans se répéter, sans se réfléchir et s'imaginer; où rien ne se pense sans spéculation (speculum: miroir), sans opération de calcul: je m'ajoute un "moi" en m'en soustrayant aussitôt, je me multiplie et je me divise en même temps. "Je" ne suis "moi", "je" n'ai de "moi" que par une duplication nécessaire et injustifiable, dont toute tentative de simplification entraîne des complications supplémentaires. Pas de conscience sans conscience d'une conscience, et ainsi de suite dans un infini illusoire, qui ne peut déjouer l'illusion qu'en la jouant -- comme au théâtre, mais auteur, acteur, spectateur, texte et scène à la fois. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Sam 29 Avr 2017 - 16:24 | |
| L'illusion c'est de croire que nous sommes l'image que le miroir reflète. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Sam 29 Avr 2017 - 19:13 | |
| - Le chapelier toqué a écrit:
- L'illusion c'est de croire que nous sommes l'image que le miroir reflète.
Cette phrase m'a instantanément plu -- et en la relisant je la comprends déjà un peu différemment (1. nous ne sommes pas l'image; 2. ce qui se reflète, ce n'est pas nous). |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Lun 30 Oct 2017 - 14:44 | |
| en lisant des textes de l'enseignement de Bouddha et les réponses qu'il a apporté à certaines question ayant trait à l'égo, je m'aperçois qu'il s'agit plus d'apprendre à vivre avec son égo que de s'en débarrasser. Il est difficile de rejeter son égo car l'impression de se couper d'une partie de soi guette celui qui cherche à régler ce problème. Au contraire en laissant cet égo à sa place sans lui accorder plus d'importance qu'il le mérite la solution semble toute trouvée. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Lun 30 Oct 2017 - 21:03 | |
| A ego dramatique, solution dramaturgique ?
Je repense à (au moins) deux grands films de Bergman: Fanny et Alexandre, surtout pour le dialogue entre l'évêque et sa nouvelle épouse, ancienne actrice de théâtre et veuve d'un acteur et metteur en scène dont le spectre hante toujours la scène, vu(e) par les yeux de l'enfant. L'évêque dit en substance: vous, les acteurs, vous passez continuellement d'un personnage, d'un rôle et d'un masque à l'autre et vous n'avez pas de visage, ou votre visage est un masque parmi les autres; moi je n'ai qu'un seul masque et je ne peux pas l'enlever, si j'essaie de le retirer ce sont la peau et la chair qui viennent et s'arrachent de mon crâne. Cela renverrait, de proche en proche, à (presque) toute la filmographie (et à la scénographie) de Bergman, mais en particulier à Persona, du mot latin qui a donné "personne" et désignait justement le masque de l'acteur antique (qui a aussi donné, par le grec, le péjoratif "hypocrite"): histoire d'une actrice frappée d'aphasie au beau milieu d'une scène et dont le silence fait désormais parler les autres à sa place (à commencer par son médecin qui lui dit -- toujours en substance: je comprends que tu veuilles te taire parce que tout est faux et sonne faux; mais cela aussi est un rôle, joue-le jusqu'au bout et quitte-le quand tu l'auras épuisé et quand tu en seras fatiguée). Le premier mot qu'elle finira par prononcer au terme d'une "thérapie" qui l'est autant pour ses vis-à-vis que pour elle-même (scène inoubliable de la confusion des voix et des visages avec la jeune infirmière qui l'assiste en huis-clos pendant tout le corps du film) sera indenting: "rien". (On pourrait continuer la chaîne bergmanienne sur le thème de l'"identité" avec Le visage, Le Silence, Après la répétition, Une passion, etc.)
Je crois en effet qu'un des problèmes du "moi" ordinaire, non professionnellement ou consciemment "théâtral", assigné à la croyance naïve en l'unicité de son "identité" même s'il a quelques doutes à ce sujet, c'est qu'il est constamment et radicalement menacé par la pluralité irréductible des "personnages", des "rôles", des "voix", des "visages", des "fantômes" et des "esprits", des "émotions" et des "passions" qui se pressent et s'expriment en "lui", alors qu'il se croit tenu à une cohérence, à une unité, à une vérité et à une sincérité impossibles ou fausses de part en part. La solution "religieuse" (bouddhiste ou chrétienne, entre autres) différerait de la solution théâtrale en ce qu'elle ignore la pluralité. Au "moi" unique coincé dans son unicité intenable il ne resterait qu'une solution "suicidaire", au moins symboliquement (mourir-en-tant-que-moi pour sur-vivre comme Dieu, Christ ou Bouddha ou l'Esprit-en-moi: "Paul" est ici le cas d'école). C'est théâtral aussi, ô combien ! mais beaucoup plus monotone. A moins que ce ne soit que le premier acte de la pièce, l'abandon de l'unité de "soi" nécessaire à l'entrée dans le jeu de la diversité des rôles (comme dans la perspective du corps paulinien). |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Mer 1 Nov 2017 - 21:34 | |
| Ce moi, cet ego quand l’ai-je reçu ? quand suis-je devenu moi ? Le prénom que m’ont donné mes parents, qu’ils avaient choisi, est devenu une sorte de plaque d’identité, minéralogique qui a fait que je suis devenu Pierre, Paul, Jacques.
J’aurais très bien pu recevoir un autre prénom et cela ne m’aurait pas donné une autre personnalité, bien sûr mais m’aurait présenté sous une autre étiquette. La personne que je suis devenue s’est construite à la suite de l’expérience transmise par mes parents mais également par le biais mon propre parcours et par l’interprétation que j’ai attribué aux divers évènements auxquels j’ai été confronté depuis ma naissance jusqu’à maintenant.
Je ne suis plus le même que lors de ma naissance, cela parait évident pourtant je n’ai pas de difficulté à parler de ma personne comme si cette dernière était restée à l’identique sans modifications. Les diverses transformations physiques de mon organisme, mes pensées se modifiant au fil de mon existence, tout cela aurait tendance à me suggérer que l’ego n’est pas quelque chose de permanent, qu’il se modifie. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Jeu 2 Nov 2017 - 10:42 | |
| Il y a la continuité partielle et changeante d'une configuration ou d'un faisceau de traces (génétiques, mémorielles, corporelles, culturelles, etc.) qui font que l'on "se" reconnaît, soi-même et les uns les autres; ce dont le nom, prénom, pronom, est à la fois le signe "vrai", l'instrument fonctionnel, et une simplification abusive.
Ego -- nominatif, en latin comme en grec, donc "je" plutôt que "moi" -- c'est le "sujet", le sub-jectum qu'on ne peut sans doute guère s'imaginer autrement que comme une sub-stance con-stante, qui serait toujours là, cachée quelque part, dedans, dessous, latente et sous-jacente, même dans un sommeil sans rêves. Mais c'est aussi à chaque fois ce qui ou qui répond pour "moi", de "moi", à "ma" place et en "mon" nom, même s'il décide -- si "je" décide -- de ne pas répondre; qui "assume", comme on dit, la continuité et la totalité d'un "moi", même pour s'en défausser: que je m'accuse ou que je m'excuse, que je me justifie ou que je me condamne, que je me repente ou que je me tourne en dérision, que je (me) promette ou que je (me) trahisse, il y a toujours de l'autre dans le même, le je(u) d'une distance potentiellement in-finie dans la réflexion spéculaire (miroir) d'un pronom dit réfléchi.
Je(?) disais plus haut que nous ne sommes pas égaux devant l'ego: c'est évidemment une affaire de "culture", d'époque, de lieu et de milieu, en-deçà même des "personnalités" et des séries d'événements subis et agis qui les façonnent; mais c'est aussi une affaire d'âge et d'expérience: le "je" d'un adolescent est d'autant plus dramatique, voire tragique, qu'il n'a pas la moindre idée de ce qu'il signifie ni de ce dont il parle, parce qu'il se présente presque totalement sous le signe du devenir et du possible, de la chance et du risque, du désir et de l'angoisse. Le "je" d'une personne âgée -- "toutes choses égales d'ailleurs" qui bien sûr ne le sont jamais, égales d'ailleurs -- est, comparativement, plus serein, parce que son jeu est largement connu, déjà joué et plutôt cent fois qu'une, et que ses enjeux sont moindres de jour en jour. C'est cela aussi -- la vieillesse et pas seulement la mort, qui n'en indique que l'horizon ou la limite asymptote, jamais atteinte en fait par aucun "sujet", même mourant -- que le "détachement" philosophique ou religieux anticipe, joue à anticiper, pour s'apaiser et prendre du recul par rapport à un jeu qui reste en partie à jouer. Au risque de s'en désintéresser trop tôt, avec aussi une chance de le jouer autrement et d'y trouver un autre intérêt, fût-il également futile et illusoire. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Jeu 2 Nov 2017 - 16:24 | |
| - Narkissos a écrit:
- le "je" d'un adolescent est d'autant plus dramatique, voire tragique, qu'il n'a pas la moindre idée de ce qu'il signifie ni de ce dont il parle, parce qu'il se présente presque totalement sous le signe du devenir et du possible, de la chance et du risque, du désir et de l'angoisse. Le "je" d'une personne âgée -- "toutes choses égales d'ailleurs" qui bien sûr ne le sont jamais, égales d'ailleurs -- est, comparativement, plus serein, parce que son jeu est largement connu, déjà joué et plutôt cent fois qu'une, et que ses enjeux sont moindres de jour en jour. C'est cela aussi -- la vieillesse et pas seulement la mort, qui n'en indique que l'horizon ou la limite asymptote, jamais atteinte en fait par aucun "sujet", même mourant -- que le "détachement" philosophique ou religieux anticipe, joue à anticiper, pour s'apaiser et prendre du recul par rapport à un jeu qui reste en partie à jouer. Au risque de s'en désintéresser trop tôt, avec aussi une chance de le jouer autrement et d'y trouver un autre intérêt, fût-il également futile et illusoire.
Magnifique conclusion de ton dernier message. Je rebondirai en disant qu'en essayant de maitriser son moi, son égo on se risque à une voie différente que l'on peut se permettre de parcourir particulièrement lorsque l'on se trouve dans les derniers tours de sa vie. Ne pas revenir sur des évènements traumatisants ou/et agréables si ce n'est pour les voir sous un autre angle, nécessite parfois de replacer sa propre personne dans une "autre case" du grand jeu de la vie afin d'apaiser certains regrets, de mieux vivre une peur passagère; le moi peut être parfois un piètre conseiller et un fort mauvais juge. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Jeu 2 Nov 2017 - 20:35 | |
| Je me souviens soudain d'une formule qui me revient de loin, puisque c'était celle d'une amie TdJ que je n'ai pas entendue ni lue depuis plus de trente ans: on ne peut pas renoncer à "soi" sans savoir à quoi on renonce.
De fait, il n'y a pas d'antinomie entre la "connaissance de soi" (du temple d'Apollon à la psychanalyse) et un certain "abandon de soi" (bouddhique ou chrétien p. ex.), au contraire.
La formule, ce n'est pas son moindre intérêt, s'entend aussi, quoique plus discrètement, dans un sens qui correspond presque à la réciproque de son sens le plus évident: qui renonce à "soi" va, de fait, se connaître; on ne peut pas se connaître sans s'abandonner de quelque manière. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 3 Nov 2017 - 18:16 | |
| Je comprends parfaitement cette formule que je trouves d'ailleurs pleine de bon sens.
En effet, lorsqu'une personne renonce à "soi " ou laisse son moi à la place qui lui convient, il ne s'agit pas pour ce faire de renoncer à sa personnalité voire de devenir un clone d'un maître, d'un enseignement mais plutôt de lâcher prise et de s'accorder du temps en évitant de se trouver piégé par son propre égo désirant prendre la place de chef d'orchestre alors qu'il n'est qu'un musicien au sein d'un grand orchestre.
Il n'est pas question de perdre ce que nous avons accumulé aux cours des ans, mais de comprendre que le passé ne peut plus être (re)joué, que nous n'avons pas/plus d'influence sur ce qui est derrière nous, notre petite enfance, notre adolescence, notre vie de jeune adulte; le temps ne s'est pas arrêté et nous nous retrouvons aujourd'hui avec nos bagages du passé, nos expériences, nos idées dans l'instant présent. C'est ce présent qui importe, présent que nous vivons au fur et à mesure de la fuite du temps.
Certes nous pouvons tirer des leçons de notre vie passée et nous dire que nous sommes à même d'apporter des changements au rythme de notre vie, au regard que nous posons sur autrui, à notre manière d'appréhender la vie et de profiter ainsi au mieux de la vie que nous menons. Nous sommes face à nos responsabilités et nous ne pouvons plus compter sur l'approbation d'un Dieu tout puisant qui se comporterait comme un père de famille, un chef voire un roi distribuant ses bons points, voire en cas de mauvaise conduite les punitions tant redoutées. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 3 Nov 2017 - 19:33 | |
| L'image (et le son) de l'orchestre (avec ou sans "chef") rejoint (harmonieusement !) celle de la distribution des rôles (et des masques) au théâtre; et même celle du "corps" paulinien, surtout dans sa première version (1 Corinthiens-Romains) où "le Christ" était la totalité du corps, ou son "esprit", mais non sa "tête" (autrement dit son "chef", comme dans les "deutéro-pauliniennes", Colossiens-Ephésiens).
Laisser jouer la diversité en "soi" comme hors de "soi", la scène "intérieure" avec (et aussi contre) l'"extérieure", comme de toute façon elles se reflètent et se répondent, ce serait en effet l'enjeu subtil et profond d'un "abandon de soi" qui soit davantage qu'un suicide ou une automutilation, même "symboliques". Encore que le symbole violent et cruel (la "croix" pour le christianisme) en indique sans doute un moment de rupture et d'ouverture indispensable. La certitude de la mort comme "fin" ou clôture de "soi" étant aussi, pour chacun, ce qui le contraint, bon gré mal gré, à s'ouvrir à "l'autre" -- aux autres et à toute sorte d'autres. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Sam 18 Nov 2017 - 20:51 | |
| Comme vous pouvez le constater, j'ai ajouté un point d'interrogation après: " Se débarrasser de l'égo " qui était le titre primitif.
En effet, il ne s'agit pas de détruire son égo, mais bien plutôt de savoir le mettre à sa place, de le taire lorsque cela s'avère nécessaire facilitant ainsi l'approche positive d'autrui permettant de développer l'altruisme et la compassion dont autrui et moi-même, le prochain du samaritain attaqué (Luc 10.30 ss), avons grandement besoin. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Sam 18 Nov 2017 - 22:51 | |
| Facéties de la réflexivité et de la réciprocité réunies -- ton prochain comme toi-même, fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fasse, etc.: je voyais l'autre jour un vieux film de Buster Keaton que je ne connaissais pas ou que j'avais oublié, Seven Chances (1925), en français "Les fiancées en folie", où un carton décrivait un "méchant" sans scrupules par la devise que son père lui avait apprise: "Do to others as they would do to you. Only do it first" (fais aux autres ce qu'ils te feraient -- mais fais-le le premier). D'une anecdote paternelle l'autre, ça me rappelle une histoire que me racontait mon père, l'histoire du père qui veut enseigner la politesse à son fils en lui tendant une assiette avec deux pommes, une grosse et belle et l'autre beaucoup moins; l'enfant naturellement prend la grosse, et le père lui fait la leçon: "tu vois, il faut penser aux autres, etc." L'enfant repose la pomme, tend l'assiette à son père et lui dit: "Sers-toi !"
En effet, si l'on n'a pas d'égard pour son "ego" ("moi", "soi", etc.), on n'a guère de raison d'en avoir pour celui des autres et pour leur "égoïsme" à eux. Il y a une part de vérité dans le cliché "dur envers soi-même et dur avec les autres", et elle n'est pas toujours glorieuse: il y a sans doute une estime de soi qui fait obstacle à l'estime des autres, mais le mépris de soi peut arriver au même résultat de façon encore plus directe et radicale.
[Parmi les contradictions évangéliques, "aimer son prochain comme soi-même" / "se renier (voire se haïr) soi-même" n'est pas la plus fréquemment relevée, bien qu'elle soit flagrante (une fois qu'on l'a vue) et importante (ce n'est pas un "détail"). Ça tient peut-être un peu à la différence formelle des formules dans les textes et les traductions qui évite leur opposition frontale (ici "sa propre âme" ou "sa propre vie", là simple pronom réfléchi, "soi-même"), davantage à la différence des provenances (d'une part une citation de l'AT, toute "assumée" qu'elle soit, d'autre part une "nouveauté" évangélique paradoxale), surtout au fait qu'à première vue les deux énoncés paraissent aller dans le même sens (moins de "soi", plus d'"autrui"), de telle sorte qu'on ne remarque pas tout de suite ce qu'ils ont d'irréconciliable -- contradiction plus profonde qu'apparente, pour le coup.
L'approche bouddhique (puisqu'on est dans cette rubrique), mais aussi "gnostique", de ce genre d'aporie (ou de contra-diction insoluble) a un grand avantage : il s'agit avant tout pour elle de remarquer la contradiction, d'en devenir conscient pour ne plus en être tout à fait dupe et prendre par rapport à elle une certaine distance, non de la "résoudre" -- contrairement à l'ascétisme qui s'évertue à faire l'impossible, de mortification en automutilation au moins mentales.] |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 26 Oct 2018 - 14:27 | |
| Hier en me promenant, au bord de l’Arve (rivière provenant du massif du Mt-Blanc et entrant en serpentant dans le territoire de Genève, après être passée au large d’Annemasse) j’ai remarqué combien les arbres étaient en beauté, avec leurs feuilles colorées.
Cela m’a amené à observer et à réfléchir sur « la vie des feuilles ». Aux premiers rayons du soleil de printemps elles sont toutes repliées sur elles-mêmes se présentant sous la forme de bourgeons, puis elles flottent aux vents petites et frêles. Avec le temps passant elles se développent et proposent ainsi des abris aux oiseaux et aux écureuils. En été elles offrent de l’ombre aux humains et aux bêtes. Vient l’automne avec un vent plus marqué et la pluie ; l’action conjuguée de ces deux éléments auront raison des feuilles qui se détacheront de l’arbre qui les nourrissait jusqu’à ce moment-là.
En tombant elles présentent encore, aux passants, leurs plus belles couleurs avant de se racornir et de coller, humides, aux chaussures des grands et petits. Cependant, leur vie ne se termine pas à ce moment car le jardinier du parc public va les collecter et les déposer en tas pour les laisser se décomposer et devenir du terreau. Lorsque les feuilles tombent au pied d’un arbre planté au bord d’un champ, elles se décomposent également sans que l’intervention d’un jardinier soit nécessaire. Le temps entre l’apparition d’une feuille et sa chute est l’affaire de quelques mois, ensuite le processus de décomposition pour devenir du terreau prend également quelque mois.
Cela m’a amené à méditer sur notre apparition sur terre et à notre disparition thème abordé non seulement dans l’enseignement du Bouddha, mais également mentionné dans la lettre de Jacques à propos des projets qu’un humain peut faire quant à son avenir plus ou moins proche alors qu’il ne lui est pas possible de connaitre cet avenir. Jac.4.13 ss Sommes-nous conscients de vivre entre deux étapes de notre vie que sont la naissance et la mort ? dans l’intervalle séparant ces deux instants nous connaissons des joies, des peines, des problèmes, la maladie et la vieillesse.
Pourtant nous continuons de vivre pleinement en dépit des contraintes et d’aimer la vie. Il est vrai que nous pouvons parfois éprouver l’envie de ne pas rencontrer certaines difficultés inévitables, ou bien nous ne voudrions pas que s’interrompe un instant de bien-être. Quel souvenir laisserons-nous ? Nos enfants, petits enfants garderont en leur mémoire une part de notre vie, de notre personne. Une plaque placée sur notre tombe rappellera brièvement qui nous étions : notre nom, la date de notre naissance et celle de notre mort.
Mais si nous n’étions qu’une personne inconnue et seule dans une ville et que nous mourrions soudainement dans la rue. Pas de papier sur nous, pas de cartes de crédit ou médicale, nous serions un mort inconnu. Pas moyen de mettre un nom sur notre cadavre. Rien de notre personne ne peut servir à nous identifier. Le légiste pourra déclarer qu’il s’agit d’une femme ou d’un homme jeune ou vieux, de race…
La feuille morte nous pouvons la mettre en deux pages d’un livre, quelques mois plus tard nous pourrons toujours nous dire qu’il s’agit d’une feuille de chêne, d’un boulot, d’un érable. Nous apparaissons et puis un jour nous disparaissons ; une brume qui apparait pour un peu de temps. Notre égo peut paraitre dérisoire, une belle illusion. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 26 Oct 2018 - 14:39 | |
| Quel beau texte !
Il est difficile d'accepter l'idée que la vie n'a ni sens ni objectif, elle prend en compte un concept du bouddhisme, l'impermanence, le fait que rien ne dure et que tout change sans cesse. Une solution (parmi tant d'autres), vivre l'instant présent (Carpe diem : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ») suivre la sentence de Jésus : "Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain s'inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine" et accepter avec lucidité l'impermanence. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Ven 26 Oct 2018 - 15:57 | |
| En effet. Merci chapelier !
Ça me rappelle beaucoup mon adolescence, où au fond la seule "idée" qui me paraissait tenir contre celle de "Dieu" (dans sa version jéhoviste) était bien celle-ci: une poésie de l'évanescence, amplement suffisante à elle-même. Il m'a fallu pas mal de temps pour laisser "coïncider les opposés", mais leur coïncidence était irrésistible.
L'illusion est belle, en effet. Plus ou moins. Celle du "moi" tend sans doute à s'enlaidir plus vite que celle du "toi", de "l'autre" ou de "la vie", raison pour laquelle c'est d'abord de celle-là qu'on songe à "se débarrasser", même si c'est impossible; justement, peut-être, parce que c'est la même. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Lun 26 Nov 2018 - 12:16 | |
| La lecture de Foucault (partie de là) m'incite à ajouter une petite note (ou renvoi) ici -- quoique Foucault, dans ses cours et conférences consacrés essentiellement à l'Antiquité gréco-romaine, n'évoque que très marginalement le bouddhisme (mais il s'y intéresse ailleurs, cf. la note bibliographique 20 de la p. 254 du recueil Dire vrai sur soi-même, Vrin 2017; avec cette seule citation: "Le bouddhisme est [...] essentiellement une technique de soi, beaucoup plus encore qu'une religion, beaucoup plus qu'une morale proprement dite"). C'est toujours, au fond et en plus d'un sens, du même "sujet" qu'il est question -- il n'est peut-être jamais question d'autre chose. Il y a à la fois antithèse et équivalence, antonymie et synonymie, entre le "souci de soi" (ou de son âme, epimeleia heautou / psukhès) qui devient le motif dominant de la philosophie tardive, hellénistique et romaine (qu'on retrouve aussi bien chez les épicuriens que chez les stoïciens, les cyniques ou les médio-platoniciens) et le "renoncement à soi" (voire "reniement de soi", ou de son âme, [ap]arnesthai heauton / psukhèn), caractéristique du NT et spécialement des évangiles (Marc 8,34 etc.; c'est le même verbe, avec ou sans préfixe, pour le reniement de [Jésus par] Pierre p. ex.). Et une sorte de triangulation (pour ne pas dire de trinité) dans leur rapport commun, quoique symétrique, au mot d'ordre apollino-socratique plus ancien de la "connaissance de soi" ( gnôthi seauton). Se connaître soi-même, se soucier de soi-même ou prendre soin de soi, se renier soi-même ou renoncer à soi-même, ce sont paradoxalement les formules limites d'un je(u) -- le je(u) de mots, si surfait ou galvaudé qu'il soit, paraît ici irrésistible -- qui donne en tout cas au concepts courants d'invidualisme, d'égoïsme, d'égocentrisme ou d'égotisme une indécision, une oscillation et une profondeur inattendues. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Lun 26 Nov 2018 - 17:29 | |
| Le non soi ou la mise à l’écart voire le détachement de l’égo ne signifie pas l’abandon du moi. En effet suivant notre ressenti face au froid, au chaud, à l’humidité, à la sécheresse, il est toujours possible de changer de place, de position, voire de se couvrir, de se découvrir, de s’abriter, de se mettre à l’ombre voire de rechercher la fraicheur d’un cours d’eau. Avant d’effectuer un mouvement, nous allons penser : « Il faut que JE me mette à l’ombre, me couvre, me découvre etc… » et ensuite nous nous déplaçons. Nous avons utilisé le moi circonstanciel, un moi relatif qu’il a convenu de convoquer en vue d’une action ayant un commencement et une fin.
Il n’est pas question de fixer définitivement un moi comme s’il subsistait perpétuellement sous une forme bien définie. Le moi existe mais il se modifie régulièrement ; ainsi c’est bien qui ai été photographié il y a plus de 60 ans. Cependant, cet enfant sur la photo, encadrée, ne me ressemble pas, certes il se trouvera toujours quelqu’un pour dire que les traits essentiels étaient déjà présents sur le visage enfantin et qu’ils se retrouvent dans mon visage plus âgé.
Ce ne peut être moi, car j’ai changé non seulement sur le plan physique mais également spirituel, moral, émotionnel. Ce tout s’est forgé lentement au fil des échanges de la vie courante par le biais de lectures, de discussion, des études accomplies et du contact avec des personnes étrangères devenues les proches parents, des collègues voire des amis.
Ce que l’on appelle « le moi » est l’addition de 5 agrégats soit : le corps, les sensations, les perceptions, la formation mentale et la conscience. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Lun 26 Nov 2018 - 18:18 | |
| Nietzsche illustre parfois (je ne sais plus où) l'illusion grammaticale du "sujet" et sa traduction anatomique moderne, le cerveau imaginé comme "centre de perception, d'interprétation et de commandement", à partir de l'expérience de la marche en montagne, qu'il a pas mal pratiquée; quand "mon" pied glisse, prend appui sur une pierre qui bascule ou lâche, c'est "lui" et tout "mon corps" qui font ce qu'il faut, bien avant qu'un "sujet" central, "moi", "je" ou "conscience" s'en mêle. "J'"ai peur après coup, quand "j"'y réfléchis, à retardement (nach-denken), quand ça n'a plus ni raison ni utilité. Par rapport à tout événement, même celui d'une pensée, "j'"arrive toujours trop tard (et ça n'a aucune importance, puisque l'événement se passe très bien de "moi").
Nul n'a inventé la langue qu'il parle, dans laquelle il dit "je" comme des millions d'autres, passés, présents, futurs; ni choisi "son" nom, ni "son" visage, ni "son" corps, ni "sa" famille, ni "son" lieu", ni "son" milieu, ni "son" temps, ni "son" genre" ni "son" espèce. Tout enfant le sait bien pour qui ce n'est qu'un jeu (et même un jeu de mots en français) d'en répondre ou non, avant de le prendre au sérieux parce que les grands ont l'air de le prendre ainsi -- sauf les "fous" comme dit à peu près Lacan (les non-dupes errent). Pourtant tout un chacun garde par-devers lui, en cas de besoin, la réponse d'Ulysse au cyclope: je suis -- personne (outis), en sachant bien qu'il y a là une vérité plus profonde que tout mensonge et que toute vérité.
Foucault a une formule que je trouve, à la réflexion, assez géniale -- à condition de bien l'entendre comme il la dit, avec sa part de tautologie et sa part d'absurde: "le soi n'est rien d'autre que la relation à soi". Une "identité" si l'on veut, mais une identité bancale, qui ne coïncide jamais avec elle-même, qui ne tourne pas rond, une chose qui n'en est pas une et un processus qui à la fois présuppose et anticipe son résultat. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: se débarasser de l'égo ? Mar 27 Nov 2018 - 17:11 | |
| Merci j'apprécie tes précisions |
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