L'auteur et la plupart de ses suiveurs sont sans doute anticatholiques par principe, mais ce qui est remarquable c'est que des ultracatholiques se retrouvent très bien dans ce discours (cf. les commentaires qui incriminent non l'Eglise catholique ni la papauté en général mais ce pape en particulier, ou les échos "complotistes" sur l'incendie de de N.D. de Paris qui suggèrent aussi un point de vue catholique).
Ce qui est également frappant, c'est la référence implicite ou allusive à un "scénario eschatologique" supposé connu de tous les participants, et qui ainsi se passe commodément d'exposition, de précision et a fortiori de démonstration. On peut imaginer qu'il se prétend "biblique", par montage, construction ou patchwork de "versets" hétéroclites rapportés à une interprétation (naturellement hors contexte et anachronique) de l'Apocalypse. Mais le propre de tels montages, c'est que chacun peut bricoler le sien à sa façon et qu'il y a donc beaucoup moins de chances de rassembler du monde sur un schéma explicite et précis (sauf système autoritaire comme les TdJ, où l'institution finit par compter beaucoup plus que la doctrine qui peut changer avec le temps) que sur des allusions vagues.
Enfin il me semble que dans ce genre de "religion" (par quoi j'entends non une doctrine théologique ou politique précise, encore moins une pratique commune, mais un pathos général et diffus) c'est une figure du "mal" (le diable, l'antéchrist, etc.) et non du "bien" ("Dieu", "Jésus-Christ", etc.) qui occupe une place centrale et fédératrice. La haine ou la phobie du "mal" en somme rassemble davantage que l'amour du "bien", d'autant que le "mal" est à géométrie variable et que chacun peut y voir ce qu'il veut -- catholiques, protestants, juifs, musulmans, francs-maçons, communistes, fascistes, riches, pauvres, élites, étrangers, russes, américains ou chinois, il suffit de rayer les mentions inutiles de son propre point de vue pour se retrouver dans la communion d'un "complot global" qui reste essentiellement intact quoique sa composition ne soit jamais la même. Décidément "ils" sont très forts...