C'est une "surtraduction" (comme souvent dans la TMN) d'un seul mot grec, paroxusmos (qui a donné en français "paroxysme" -- en anglais "paroxysm", ceci explique peut-être cela). Toutefois l'idée d'excitation et d'irritation (pas forcément "paroxystique", au sens d'extrême) appartient bien au champ sémantique du terme, donc ce n'est pas complètement faux. L'image concrète à la base du mot grec est celle de l'aiguisage (oxu = tranchant, affilé, aiguisé, comme la faucille en Apocalypse 14,14ss; cf. l'étymologie comparable du verbe "exaspérer" en français).
On retrouve le verbe apparenté paroxunô un peu plus loin (17,16, Paul s'irrite des idoles d'Athènes). A contrario 1 Corinthiens 13,5, "l'amour ne s'irrite pas", et un joli oxymore en Hébreux 10,24, paroxusmos agapès kai kalôn ergôn, "l'excitation à l'amour et aux belles oeuvres".
Le fond de l'affaire, bien sûr, c'est que les Actes donnent à la rupture entre Paul et Barnabas un tout autre motif (affaire de "personnes" et non d'"idées") que l'épître aux Galates (2,11ss). De plus les explications concurrentes semblent se compliquer mutuellement dans la tradition post-paulinienne (Colossiens 4,10).
En ce qui concerne les Actes, il faut aussi replacer cela dans l'économie générale du livre, qui veut à tout prix placer "Paul" dans la dépendance directe des "apôtres" de Jérusalem, Barnabas servant d'intermédiaire entre ceux-ci et celui-là (Barnabas fait allégeance aux apôtres, 4,36s; conduit Saul-Paul aux apôtres, 9,27; retourne chercher Paul, 11,22ss; est toujours nommé le premier dans les "missions" initiales, 11,30; 12,25; 13,1s etc.). Ce n'est évidemment pas l'image que donnent les épîtres pauliniennes, où Barnabas est un collaborateur de Paul, plutôt "de son côté" dans l'opposition aux "apôtres" (1 Corinthiens 9,6; Galates 2,1ss, jusqu'au "clash").
(9)