Depuis près d’une semaine il ne se passe pas un jour sans que les médias ne consacrent une large part de leur temps à l’évocation du drame qui s’est déroulé en mare du marathon de Boston.
S’il est vrai qu’un tel épisode peut surprendre voire choquer —une course athlétique n’est pas un lieu de combat—, je me pose la question de la raison d’un tel déferlement des médias qui n’ont de cesse de détailler, en boucle, le nombre de victimes tout en précisant le nom de l’enfant tué malheureusement ni de donner son âge, parler de sa famille.
Vendredi soir au cours de l’émission Ce soir ou jamais, une partie des débats s’est focalisée sur cet évènement. Un journaliste présent a fait remarquer que lors d’attentats survenus en Irak, au Pakistan ou dans un autre pays émergent les médias mentionnent souvent, en parlant des morts, qu’il s’agit de victimes civiles sans entrer dans les détails. Un peu comme si ces morts-là avaient moins d’importance que ceux de Boston.
La culture médiatique américaine est certes différente de la nôtre mais j’ai l’impression que nous sommes rattrapés par cette dernière. L’information dans l’immédiat sans le moindre recul, sans la moindre réflexion. Il est vrai nous sommes entrés dans une nouvelle ère celle de l’informatique permettant à tout le monde de voir sur sa tablette, son téléphone portable le moindre des derniers évènements. Mais cela ne dédouane pas celui qui, à titre professionnel, transmet l’information de la vérifier.
Samedi soir l’histoire de ce malheureux évènement est arrivée à son terme avec l’arrestation mouvementée du plus jeune et dernier survivant des deux auteurs de l’attentant (frères charnels). Ce qui m’a surpris le plus en regardant les actualités c’est la réaction de certaines de personnes présentes dans les rue de Boston. Elles sautaient en l’air se félicitaient comme si elles avaient remporté une guerre, gagné un concours. Elles ressemblaient aux foules que l’on peut voir dans les films d’actualités tournés en 1945 au moment de la reddition allemande. A ce moment-là on marquait la fin d’un conflit qui a mis l’Europe à feu et à sang pendant près de 6 années. Alors que cette semaine on poursuivit et arrêté deux jeunes hommes qui ont tué et blessé d’une façon aveugle des innocents.
A-t-on perdu le sens des proportions ?