Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul approuvait le rôle des femmes dans la vie quotidienne, leur inter cession, leur hospitalité envers les apôtres. Elles recevaient les dons de l’Esprit comme les hommes. Mais Paul se veut très clair sur la place des femmes dans l’église :
« que les femmes se taisent dans les assemblées car il ne leur ai pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi.» – 1 Corinthiens 14 :34......
Ce passage, inséré à différents endroits selon les manuscrits, interrompant le développement sur la "prophétie", et en contradiction flagrante avec le chapitre 11, est largement reconnu comme une addition au texte de 1 Corinthiens, dans l'esprit des Pastorales (Timothée-Tite) -- c'est-à-dire d'un "paulinisme" beaucoup plus tardif et très différent (opposé notamment à l'égalitarisme gnostique dont l'épître aux Galates est beaucoup plus proche).
Ça ne change rien à sa "canonicité" bien sûr, mais si on veut se faire une idée de la pensée de Paul ou tout au moins de l'évolution des textes attribués à Paul ça peut être bon à savoir.
J'ajouterais (sur l'élément introduit par BB) que
diakonos ne devient un terme technique, titre d'une fonction subalterne ("diacre" subordonné aux
presbuteroi, "anciens", d'où "prêtres" au sens catholique du terme, et/ou à l'
episkopos, "surveillant", "inspecteur" ou "évêque") qu'à partir du développement hiérarchique attesté dans les Pastorales (1 Timothée 3,8ss). Hormis le texte ambigu (et peut-être secondaire) de Philippiens 1,1, c'est le terme par lequel Paul se désigne lui-même (comme "ministre" ou "serviteur", et sûrement pas comme "diacre" au sens de sous-fifre) avec ses plus proches collaborateurs (Romains 15,8; 1 Corinthiens 3,5; 2 Corinthiens 3,6; 6,4; cf. 11,15.23 et encore en Ephésiens 3,7; 6,21; Colossiens 1,7.23.25; 4.7; 1 Timothée 4,6). Phoebé à qui Paul confie l'épître aux Romains n'est ni "diacre" ni "diaconesse" (et encore moins "diaconasse"!) mais un personnage de premier plan dans le réseau paulinien. De plus le qualificatif de
prostatis (bienfaitrice, protectrice) qui lui est attribué au v. 2 la situe socialement comme une "patronne" (au sens du clientélisme romain), c'est-à-dire une personne de statut relativement élevé susceptible d'accueillir l'
ekklèsia locale dans sa "maison" et de lui fournir une identité sociale (selon le modèle des Eglises pauliniennes). Le fait que Paul se présente lui-même en "client" de Phoebé prouve que son influence était particulièrement importante et qu'il comptait sur elle pour faire "passer" son épître auprès de l'
ekklèsia romaine sur laquelle il n'avait pas d'autorité particulière.
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