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 Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.

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MessageSujet: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeMar 08 Sep 2020, 14:39

La structure en deux parties est celle qui est généralement adoptée par la plupart des exégètes :

Le millenium

Alors je vis descendre du ciel un ange qui tenait la clef de l'abîme et une grande chaîne à la main. Il saisit le dragon, le serpent d'autrefois, qui est le diable et le Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, qu'il ferma et scella au-dessus de lui, pour qu'il n'égare plus les nations jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. Après cela, il faut qu'il soit relâché pour un peu de temps.
Je vis des trônes. A ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités à la hache à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et ceux qui ne s'étaient pas prosternés devant la bête ni devant son image et qui n'avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Ils reprirent vie et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Les autres morts ne reprirent pas vie jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. C'est la première résurrection. Heureux et saint qui a part à la première résurrection ! Sur ceux-là la seconde mort n'a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans (20,1-6)


Le jugement

les mille ans seront achevés, le Satan sera relâché de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Ils montèrent sur toute la surface de la terre et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. Le diable qui les égarait fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le prophète de mensonge. Ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais.
Alors je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis. La terre et le ciel s'enfuirent devant lui, et il ne se trouva plus de place pour eux. Alors je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de la vie. Les morts furent jugés d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés, chacun selon ses œuvres. La mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. L'étang de feu, c'est la seconde mort. 15.Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de feu (20,7-15).


L’historique de l’interprétation de Ap  20, en particulier l’explication des mille ans, se traduit par (au moins) deux compréhension, pour certains les mille ans sont assimilés à une période à venir et pour d'autres à une période déjà présente qui fait coïncider le millenium avec le renouveau du christianisme après la période des persécutions.

Malgré ces quelques résistances, les croyances millénaristes étaient pourtant très en vogue. Du IIIe au Ve siècle, on retrace ainsi plusieurs auteurs chrétiens adeptes du millénarisme à l’intérieur de l’orthodoxie. Irénée, Hippolyte, Lactance s’appuyaient sur l’Apocalypse de Jean pour affirmer leur croyance et l’on est amené à conclure qu’il existait, comme aujourd’hui d’ailleurs, deux attitudes divergentes au sein du christianisme. Selon une première vision, on était favorable à une interprétation littérale du texte et l’on prônait la croyance à un règne terrestre du Christ d’une durée de mille ans. Le presbytre Gaïus, par exemple, affirmait le caractère chiliaste de l’Apocalypse qui, selon lui, était l’œuvre de Cérinthe, adepte notoire du millénarisme. Dans un sens totalement opposé et fortement soutenu par l’Église officielle à partir du IVe siècle, on a par contre promu une interprétation allégorique du texte et l’on a considéré comme suspecte toute lecture qui s’écartait de ce canon et favorisait l’allégeance au millénarisme.

D’une façon paradoxale, il est aussi intéressant de noter que l’Église, en voulant contrer l’interprétation millénariste de l’Apocalypse, n’a fait que renforcer cette lecture. Le travail d’Eusèbe de Césarée a été à cet égard déterminant et a contribué à la cristallisation de l’interprétation sur le thème des «mille ans»:
[...] sa polémique antimillénariste, inspirée par des raisons politiques, a été plus radicale que celle de ses prédécesseurs. Craignait-il de ne plus pouvoir s’opposer à une interprétation millénariste de l’Apocalypse, interprétation que les grandes persécutions contre le christianisme avaient orientée dans un sens fortement antiromain. Quoi qu’il en soit, Eusèbe a contribué à concentrer sur le problème du millénarisme le débat relatif au livre. Depuis lors l’effort des exégètes a été surtout de définir le comment, le quand, la nature de la réalité désignée par le terme du « règne millénaire ».
Le travail de saint Augustin est à ce titre révélateur car son ouvrage, La Cité de Dieu, est presque exclusivement consacré au commentaire du chapitre XX de l’Apocalypse, comme si le reste n’existait pas. À l’instar d’Eusèbe de Césarée, saint Augustin condamne les croyances millénaristes et propose une
interprétation officielle du texte et du thème du millénium. https://www.erudit.org/fr/revues/pr/1999-v27-n3-pr2781/030568ar.pdf
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeMar 08 Sep 2020, 16:17

Si l’on devait retracer les dates qui ont marqué l’histoire du millénarisme chrétien, dont la constituante principale repose d’ailleurs sur un catalogue de dates et de prévisions, on pourrait facilement identifier l’an 431 comme moment charnière. Marquant la condamnation officielle du millénarisme par l’Église, le Concile d’Éphèse, qui eut lieu en cette année, confirma le rejet du chiliasme hors de l’orthodoxie et, désormais, la croyance au millénium était considérée comme une hérésie. Par ce décret, l’Église s’élevait contre la conception terrestre et matérielle de l’idéal chrétien et prenait par le fait même une position politique et religieuse. En insistant sur la dimension spirituelle de la Parousie et du Jugement dernier, l’Église mettait en effet un terme à toute revendication d’un bonheur terrestre et
consolidait sa position centralisatrice.

Cette prise de position de l’Église fut légitimée par une stratégie interprétative complexe. En s’appuyant sur la distinction fondamentale entre l’interprétation littérale et l’interprétation allégorique des textes, les Pères de l’Église chrétienne étaient en effet arrivés à liquider le millénarisme chrétien et à réorienter l’idéal du croyant vers l’attente d’un salut céleste et éternel, tout entier déporté vers le futur. Interprétation et pouvoir semblent donc se conjuguer ici, puisqu’il s’agissait pour l’Église de contrer les ambitions visant un bonheur à conquérir et à instituer par l’action positive. En bâillonnant le croyant au nom de la foi, l’objectif de l’Église n’était pas que d’ordre théologique, car elle arrivait du même coup à se prémunir contre une certaine partie des critiques visant ses excès et ses abus de pouvoir.

Nous voulons, dans ce qui suit, tenter de cerner l’essence du millénarisme par la négative, c’est-à-dire
en examinant le cadre général préexistant à son rejet par l’orthodoxie. À travers une étude des procédures interprétatives de l’herméneutique patristique, il s’agira d’observer la façon dont les textes de l’Apocalypse, et celui de Jean tout particulièrement, ont été lus, interprétés et remis en question à travers un moment spécifique de l’histoire, soit la période qui s’étend des dernières années de l’Antiquité au tout début du Moyen-Âge. L’entreprise de marginalisation du millénarisme s’étend sur plus d’un siècle et elle est le résultat d’un travail de réflexion et d’interprétation auquel ont participé les Pères de l’Église. Nous nous concentrerons ici sur l’interprétation de saint Augustin qui, dans De la doctrine chrétienne et dans La Cité de Dieu, échafaude une réflexion complexe visant à l’extinction du millénarisme et à la proclamation du règne spirituel de l’Église. L’interprétation de saint Augustin, il faut le rappeler, prévaut encore aujourd’hui et permet la distinction entre les groupes catholiques traditionnels et les groupes marginaux adeptes des différentes sectes. https://www.erudit.org/fr/revues/pr/1999-v27-n3-pr2781/030568ar.pdf
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 10 Sep 2020, 11:00

"Alors je vis descendre du ciel un ange qui tenait la clef de l'abîme et une grande chaîne à la main ( 20,1).

La formule d’introduction "Et je vis…"  rythme l’ensemble du chapitre, on la retrouve encore deux fois au verset 4,une fois au verset 11 et une fois au verset 12. Elle indique que l'auteur voit de manière exceptionnelle ce qui se passe dans le ciel.

Il est question d'un ange anonyme qui  "tenait la clef de l'abîme et une grande chaîne à la main", sans nom, cet ange nous rappelle celui d'Ap 9,1-2 : "Je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clef du puits de l'abîme lui fut donnée. Elle ouvrit le puits de l'abîme", ce qui permet à des troupes malfaisantes d'accomplir leur mission de mort. En Ap 20,  c’est un Ange de Dieu qui en détient la clé et il va y enfermer Satan après l’avoir enchaîné.

L’abîme semble être le lieu ou les forces démoniaques résident ou sont emprisonnées, le monstre de la mer, sort de l’abîme en 11,7 ; en 17,8 la bête va monter de l'abîme et Luc 8,31 les démons supplient Jésus  de ne pas leur ordonner de s'en aller dans l'abîme.

 Autre précision : Le nom Abaddon provient du mot hébreu אבדון, signifiant « destruction » ou « abîme ». Le nom grec correspondant est Apollyon (le destructeur). Ce nom est utilisé comme nom propre pour désigner l'ange exterminateur de l'abîme dans l'Apocalypse de saint Jean ou, dans les Psaumes, le royaume des morts. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abaddon
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 10 Sep 2020, 12:51

Pour garder le caractère confidentiel de ces révélations, les visionnaires utilisent le symbolisme des nombres, des couleurs, des animaux : le chiffre 7 symbolise la totalité, la plénitude et le chiffre 6 l'imperfection ; 12 est le chiffre d'Israël, 4 celui du monde (cf. les 4 points cardinaux, les 4 parties du monde : terre, mer, ciel, abîme). Dans un autre registre, le blanc est symbole de victoire ; le rouge, de violence ; le noir, de mort ; le verdâtre, de décomposition. https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1447.html
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 11 Sep 2020, 20:33

"Il saisit le dragon, le serpent d'autrefois, qui est le diable et le Satan, et il le lia pour mille ans.Il le jeta dans l'abîme, qu'il ferma et scella au-dessus de lui, pour qu'il n'égare plus les nations jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. Après cela, il faut qu'il soit relâché pour un peu de temps" (20,2-3).


L'ange s’empare du dragon, l’enchaîne et l’enferme dans l’abîme pour qu’il n’agisse plus sur les nations, ce durant mille ans – une précision mentionnée deux fois. Il est mentionné qu’après cette durée, il sera relâché pour quelque temps: sans autre précision. On peut s’interroger sur les raisons de ce scénario à deux temps et surtout sur les raisons impliquant une libération de Satan pour un certain temps. On peut se demander pourquoi c’est un ange et non le Christ qui est chargé d’enchaîner Satan.

Le serpent est évidemment celui mentionné en Gn  3, 1-5.13-15. Le Diable et le Satan reçoivent ici les mêmes titres qu’en  Ap  12, 9: dragon, serpent, diable. Le thème de l’emprisonnement se retrouve en Es 24,21-23

"En ce jour-là, le SEIGNEUR fera rendre des comptes en haut à l'armée d'en haut, et sur la terre aux rois de la terre. On les réunira comme des prisonniers dans un cachot, ils seront enfermés dans une forteresse, et, après un grand nombre de jours, ils rendront des comptes. La lune rougit, le soleil a honte ; car le SEIGNEUR (YHWH) des Armées est roi au mont Sion, à Jérusalem, et la gloire est en face de ses anciens".

Le nombre mille peut s’expliquer par les spéculations relatives à la vie d’Adam: puisqu’il doit mourir le jour même de son péché et qu’il est mort à neuf cent trente ans, c’est que pour le Dieu d’Israël un jour est comme mille ans – du moins si l’on se fonde sur le  Ps  90, 4, lequel est par ailleurs cité en 2 P  3, 8 en réponse à ceux, parmi les chrétiens, qui doutent de la Parousie du Christ.

"Après quoi, il faut qu’il soit relâché pour un peu de temps" ... la libération de Satan, semble être indispensable, elle est reprise en Ap  20, 7 avant le déclenchement de la guerre totale et finale menée par Gog et Magog. Le texte n'explique pas la nécessité de cette libération.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeLun 14 Sep 2020, 12:28

"Je vis des trônes. A ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités à la hache à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et ceux qui ne s'étaient pas prosternés devant la bête ni devant son image et qui n'avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Ils reprirent vie et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Les autres morts ne reprirent pas vie jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. C'est la première résurrection. Heureux et saint qui a part à la première résurrection ! Sur ceux-là la seconde mort n'a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans" (20,4-6).


 Dans ce verset l'auteur voit maintenant les trônes où siègent ceux qui doivent exercer le jugement et aussi les "âmes" Des fidèles martyrs, les mêmes "âmes" de (6,9). Je me demande qui sont ces personnages qui exercent le jugement qui se distinguent des "âmes" des fidèles martyrs. La description s’inspire largement de Dn 7, 9.22.27: c’est-à-dire de la vision du Dieu et du Fils d’Homme qui jugent et règnent. Des textes comme Mt 19, 28; en Lc 22, 30 et en 1 Co  6, 2-3 ;  laissent entendre que les juges seraient éventuellement aussi es chrétiens.

"Ils revinrent à la vie et régnèrent avec le Christ" ... Ce sont les martyrs et les fidèles sont ramenés à la vie pour régner durant mille ans sur la terre. Ensuite il est  question des autres morts qui ne reviendront pas à la vie avant l’accomplissement des mille ans. La première résurrection concerne les fidèles et la résurrection à la fin des mille ans se rapporte à l’ensemble de l’humanité. Le chapitre 20 semble reprendre un scénario  qui décrit d'abord la résurrection des justes et ensuite une résurrection générale pour tous les autres humains.

Notes : Apocalypse 20:4


  • des trônes… juger : cf. Dn 7.9,22,27 ; Mt 19.28 ; Lc 22.30 ; 1Co 6.2. – âmes 6.9-11. – décapités à la hache : le terme employé ici semble se référer au mode d’exécution classique de la Rome républicaine ; dans la Rome impériale il avait été largement remplacé par le glaive (ou l’épée). – témoignage… 1.2+. – prosternés : 3.9+ ; Mt 2.2+ ; voir culte. – devant la bête 13.15+,16. – Ils reprirent vie : litt. ils vécurent (ou ils se mirent à vivre), de même au v. 5 ; voir 2.8n ; cf. Ez 37.10. – régnèrent 5.10+.

  • Notes : Apocalypse 20:5

    Voir v. 4n. – première résurrection : cf. Jn 5.21-25 ; Col 2.12 ; 3.1.

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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeMer 16 Sep 2020, 13:37

"Les autres morts ne reprirent pas vie jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. C'est la première résurrection. Heureux et saint qui a part à la première résurrection ! Sur ceux-là la seconde mort n'a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans" (20,5-6).


Targum Isaïe
Targum Isa a trois occurrences. Le premier est 22h14 où l' araméen paraphrase l' hébreu comme « Ce péché ne sera pas pardonnée jusqu'à la mort de la seconde mort. » Les deux derniers exemples sont ceux de Targum Isaïe 65 qui définit la scène pour une dernière bataille apocalyptique. Targum Isaiah 65: 6 paraphrase l'hébreu conformément à l'interprétation de l'avant - dernier verset du Isaïe hébreu, a trouvé dans l' Evangile de Marc , où « les vers ne meurt pas » est assimilée à la Géhenne. Ici , les deux Targum Isaïe et Evangile de Marc fournissent le terme « Géhenne », où l' hébreu Isaïe conclut simplement avec les tas de cadavres après la dernière bataille où « leurs vers ne meurent pas », ce qui ne eschatologique une nouvelle extension en résurrection et le jugement.

Targum Jérémie
Targum Jérémie 51:17 a l'araméen « ils mourront de la seconde mort et ne pas vivre dans le monde à venir », ce qui semble écarter de l'autre Targum utilise à ne pas être explicite que la seconde est mort après la résurrection , mais peut plutôt être un exclusion de la résurrection. https://fr.qwe.wiki/wiki/Second_death



Apocalypse 21.8 en parle d'une manière détaillée : « Quant aux lâches, aux incrédules, [aux pécheurs,] aux abominables, aux meurtriers, à ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, aux sorciers, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre. C'est la seconde mort. »

D'autres passages dans l'Apocalypse mentionnent également la seconde mort. Il y a d'abord Apocalypse 2.11 : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises : Le vainqueur n'aura pas à souffrir de la seconde mort. » Dans ce verset, Jésus promet que les croyants (les « vainqueurs », voir 1 Jean 5.4) n'auront pas à faire l’expérience de l'étang de feu. La seconde mort est réservée à ceux qui auront rejeté Christ. Les croyants en Christ n'ont pas à la craindre.
Apocalypse 20.6 parle de la seconde mort en lien avec une période à venir, appelée le Millénium : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n'a pas de pouvoir sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et de Christ et ils régneront avec lui pendant 1000 ans. » Ce verset contient trois éléments importants : ceux qui seront mis à mort pour leur foi en Jésus pendant la Grande Tribulation ressusciteront pour vivre avec lui pendant le Millénium, ils échapperont à l'étang de feu et à la seconde mort et ils régneront avec Christ.

 La seconde mort est également mentionnée en Apocalypse 20.14-15 : « Puis la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. L’étang de feu, c'est la seconde mort. Tous ceux qui ne furent pas trouvés inscrits dans le livre de vie furent jetés dans l'étang de feu. » À la fin des temps, même la mort et le séjour des morts seront jetés dans l'étang de feu, ainsi que tous ceux dont le nom ne sera pas inscrit dans le livre de vie. Leur état sera définitif et leur destinée permanente. https://www.gotquestions.org/Francais/seconde-mort.html


Dernière édition par free le Lun 21 Sep 2020, 14:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 18 Sep 2020, 21:32

Les descriptions qui se trouvent dans le livre de l'Apocalypse permettent mille et une interprétations quant à la signification de la première résurrection, de la seconde mort.

Le lecteur se trouve devant un texte particulier qui semble plus accessible à l'homme des premiers siècle qu'à celui du 21e siècle.

Nombre d'interprètes se sont lancés dans des explications pouvant jeter une lumière crue sur des évènements du passé ou d'un futur plus ou moins proche. A chaque catastrophe rencontrée par l'humanité il s'est trouvé "un prophète" autoproclamé prêt à déclarer que tel ou tel passage s'appliquait à merveille au moment présent de sa déclaration.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeLun 21 Sep 2020, 15:28

Les mille ans représentent la période durant laquelle les martyrs et les fidèles morts et ressuscités bénéficieront d’un privilège: celui d’être vivants auprès du Christ, tandis que les autres morts doivent attendre mille ans pour qu’il en soit autrement pour eux aussi. 

Le jugement: Ap 20, 7-15

"Quand les mille ans seront achevés, le Satan sera relâché de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Ils montèrent sur toute la surface de la terre et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. Le diable qui les égarait fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le prophète de mensonge. Ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais" (20,7-10).

À la fin des mille ans Satan est relâché, cette libération prouve que les mille ans ne sont pas un aboutissement. Satan va séduire les nations et uniquement les nations étant donné qu’il ne peut plus égarer les fidèles.

Gog et Magog ... Gog et Magog renvoie à Ez 38-39, un passage où est prophétisé une invasion future (voir : https://etrechretien.1fr1.net/t634-gog-de-magog?highlight=gog+de+magog).  En  Ap 20, Gog et Magog sont seulement les représentants des rebelles de la fin, il ne correspond pas obligatoirement à des hommes ou des peuples particuliers : il s’agit de la terre entière qui manifeste pour la dernière fois son hostilité à Dieu.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeLun 21 Sep 2020, 19:05

Petit rappel voici ce que déclarait Narkissos à propos de Gog de Magog sur un autre fil le 17 août 2011 :

Narkissos a écrit:
La légende d'un Gygès redivivus (semblable à celle, bien attestée vers la fin du Ier siècle de notre ère, du Néron redivivus que l'Apocalypse de Jean, entre autres, semble bien avoir exploité intensivement dans le portrait de son "antéchrist", cf. le 666/616 qui renvoie à Néron, le huitième roi qui est un des sept précédents, la tête mortellement blessée de la bête qui revient à la vie, etc.) est d'autant plus plausible que le Gygès historique, roi de Lydie de 685 à 652 av. J.-C., était effectivement devenu une légende très répandue à partir du milieu du Ier millénaire. Les traits que Gygès acquiert dans les versions grecques et hellénistiques de la légende (Hérodote, Platon, Plutarque) se prêtent à un usage (pré-)apocalyptique en milieu juif: en particulier le don d'invisibilité (l'anneau de Gygès) qui permet d'assimiler sa mort à une simple disparition rendant possible un retour. Il y a dans Ezéchiel 38--39 de nombreux éléments qui rappellent Gygès: Méshek et Tubal renvoient aux Cimmériens d'Anatolie, adversaires historiques de Gygès, sur lesquels un récit assyrien lui prête une victoire miraculeuse. Koush et Pouth évoquent l'Egypte à laquelle Gygès s'est effectivement allié. L'évocation de sa mort sur le champ de bataille et de son tombeau monumental sont aussi, selon toute vraisemblance, des vestiges historiques déplacés.
J'ajoute que la traduction (TMN) de la formule hébraïque (b)'Hryt h-shnym / h-ymym par "période finale des années / des jours" est très discutable. Dans les nombreux textes où apparaissent des formules analogues (aussi Genèse 49,1; Nombres 24,14; Deutéronome 4.30; 31.29; Jérémie 23.20; 30.24; 48.47; 49.39; Osée 3.5; Michée 4.1; Daniel 2.28; 10.14) il n'est souvent question que de suite et non de fin des temps, d'avenir et non d'eschatologie. Et même là où le contexte prend un tour "eschatologique" (on peut plaider que c'est déjà le cas en Ezéchiel) rien n'autorise à en faire une prophétie à (très) long terme: même là où les auteurs vétéro-testamentaires (les plus tardifs d'entre eux) envisagent une "fin des temps" et non de simples événements à venir dans un avenir qui doit continuer indéfiniment, ils ne parlent pas pour dans des millénaires. C'est seulement quand on les croit infaillibles qu'on se sent obligé de réinterpréter de génération en génération leurs prédictions en vue d'une "fin" qui serait encore à venir (et ça peut durer longtemps).
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 24 Sep 2020, 11:53

Le diable qui les égarait fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le prophète de mensonge. Ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais" " (20,10)

L'"étang de feu" de l'Apocalypse de Jean correspond en effet assez bien à la conception la plus ancienne de la "géhenne" (cf. mon post du 9.8, 3°), puisqu'à l'exception de la "bête", du "faux prophète" et du "diable" on n'y va qu'APRÈS la résurrection et le jugement.

Les emplois néotestamentaires de geenna, qui sont principalement concentrés dans Matthieu, SEMBLENT correspondre à la conception la plus ancienne du terme (celle qui se développe à partir de la topographie d'Hénoch, où la "vallée de Hinnom" est le lieu où sont jetés les réprouvés A L'ISSUE DU jugement dernier, et qui se retrouve ensuite comme un concept autonome dans 4 Esdras, dans l'Apocalypse syriaque de Baruch ou dans les Oracles sibyllins): la géhenne serait alors le "lieu" de la peine définitive, APRÈS la résurrection des morts. Indices probables de ce sens précis, elle est liée à un "jugement" (Mt 5,22 etc., 23,33) et surtout on y va avec son CORPS (5,29s; 10,28; 18,9; Mc 9,43ss). https://etrechretien.1fr1.net/t429-sheol-hades-et-la-mort-dans-la-bible



"Alors je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis. La terre et le ciel s'enfuirent devant lui, et il ne se trouva plus de place pour eux" (20,11).

Le texte décrit un grand trône blanc qui annonce le commencement du jugement dernier.  Le nom du juge ne soit pas donné mais  il s’agit ( à priori) de Dieu, qui est à plusieurs reprises désigné comme celui qui siège sur le trône (4.2 ; voir aussi 1R 10.18 ; Dn 7.9).
"S’enfuirent la terre et le ciel" ... La disparition de la première création est un thème traditionnel que l’on trouve déjà en Ap 16, 20: voir Ps 102, 26-27; 104, 29-30;
Is 51, 6; Mc 3,31; Hé 1,10-12 ; 2 P 3, 10. si l’ordre ancien disparaît, c’est pour laisser la place au nouveau (Ap 21, 1).
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeLun 28 Sep 2020, 14:29

"Alors je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de la vie. Les morts furent jugés d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés, chacun selon ses œuvres. La mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. L'étang de feu, c'est la seconde mort. Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de feu" (20,1215).

Les morts, grands et petits, comparaissent devant le trône divin et sont jugés selon leurs œuvres d’après ce qui est rapporté dans les livres. C’est la résurrection générale pour le jugement.

"Les livres… le livre de vie" ... Le thème des livres célestes où sont consignées toutes les actions des hommes en vue du jugement est un sujet récurent de la littérature apocalyptique voir par exemple  Dn  7, 10.

Le Testament d'Abraham chapitre 12 : Abraham se rend alors à l'endroit où les âmes sont jugées. Il trouve aussi une âme qui est parfaitement équilibrée entre le bon et le mauvais. Un homme sur un trône juge les âmes. Quatre anges se tiennent à ses pieds, deux anges servent de scribes, un ange fougueux et un ange avec la balance pour peser les âmes. L'âme pesée est en train d'être jugée quand Abraham se présente. https://fr.wikipedia.org/wiki/Testament_d%27Abraham

Dans ce passage,  parmi tous les livres, on distingue un autre livre, à savoir le "livre de vie", dont il est question à plusieurs reprises dans l’ Apocalypse,  Ap 3, 5; 13, 8; 17, 8; 20, 15; 21, 27): c’est en tout cas, sans aucun doute, le livre de vie est rapporté en Ap  13, 8. Dans l'AT, il est également question d'un livre céleste ou Dieu inscrit les noms des justes ou des élus (voir  Ex 32, 32; Ps 69, 29; Dn 12, 1). Le NT reprendra aussi ce thème Lc 10, 20; Ph 4, 3;  Hé 12, 23.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeLun 28 Sep 2020, 21:46

Dans la Bible du Semeur une note en bas de page reporte l'attention à une note se référant au chapitre 3 verset 5 qui déclare :

livre de vie : une image récurrente par la suite voir 13.8; 17,8; 20.15;21,27;Lc 10,20;Ph 4,3;Hé 12;23. Il s'agit du livre qui contient les noms de ceux qui recevront le salut.... En affirmant qu'il n'effacera pas les noms des vainqueurs, le Christ donne aux croyants l'assurance qu'une foi authentique conduira nécessairement au salut.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeMar 29 Sep 2020, 12:44

Les morts furent jugés selon leurs œuvres ...  On retrouve cette affirmation dans d'autres texte du NT, notamment en Mt 16, 27 et en 2 Co 5,10. Elle suppose l’existence d’un livre des actions à partir duquel les morts sont jugés ... d’après ce qui est écrit dans ce livre. Tous les morts sont jugés, même ceux qui n'ont pas bénéficié d'une sépulture, comme par exemple  les noyés dans la mer ("La mer rendit les morts qui étaient en elle").
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeLun 12 Oct 2020, 13:39

Tout cela a été discuté si souvent ici que j'hésite à y rajouter quelque chose.

On ne peut certainement pas réduire l'Apocalypse à une prédiction de l'avenir (elle est intéressante sous bien d'autres rapports, par ses aspects théologiques, christologiques, éthiques, politiques, historiques, littéraires), mais on ne peut pas non plus en évacuer toute dimension prédictive. Seulement la prédiction est faillible, dans la Bible comme ailleurs: c'est même à ça qu'on la reconnaît après coup, qu'on distingue en particulier la prédiction authentique mais erronée (ce que j'appelle la vraie fausse prophétie) de l'histoire déguisée en prédiction (prédiction antidatée (vaticinium ex eventu, la fausse vraie prophétie) -- l'exemple le plus évident est sans doute celui de Daniel 11, où l'on voit nettement le passage de la "fausse vraie prophétie" à la "vraie fausse prophétie" au point du texte qui correspond au présent de l'auteur réel: jusque-là il a raconté l'histoire telle qu'il la connaît sous une forme allusive qui lui donne l'air d'une prédiction dans la bouche d'un personnage situé des siècles plus tôt, ensuite il invente, mais l'avenir ne lui donnera pas raison. Quand on exclut d'avance l'idée qu'une prédiction soit faillible, parce qu'elle est "biblique" ou "canonique", et qu'on n'envisage même pas la possibilité que l'auteur se soit trompé, autrement dit que la suite des événements ait démenti sa prédiction, on se condamne à réinterpréter indéfiniment et de plus en plus arbitrairement les textes. C'est le miracle de la canonisation, le revers de sa médaille aussi: qu'on continue de parler du "millénium" de l'Apocalypse, en se demandant s'il est futur ou présent, alors qu'en tout état de cause il devrait être terminé depuis près de mille ans...

Comme on l'a souligné maintes fois, le ou les auteurs de l'Apocalypse n'envisageaient assurément pas l'avenir ou l'eschatologie à cette échelle ("bientôt", "le temps est proche", "ne scelle pas le livre", etc.); mais la "spiritualisation" (augustinienne notamment) du millenium n'entre pas davantage dans leur perspective: la christianisation future de l'empire romain (par un christianisme passablement différent du leur) se situait clairement hors de leur champ de (pré-)vision, elle arriverait de toute façon beaucoup trop tard et ne correspondrait pas du tout à ce qu'ils attendaient.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 20 Nov 2020, 12:22

"Quand les mille ans seront achevés, le Satan sera relâché de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Ils montèrent sur toute la surface de la terre et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora" (20,7-9).

Il n'est pas utile de chercher une logique et une cohérence au texte dans le sens de notre rationalité moderne mais je me demande comment l'auteur envisage le présence de la "ville bien-aimée" sur la terre, qui est, à priori, une ville céleste. La présence des "saints" sur la terre incarne-t-elle "la ville bien-aimée" ou l'auteur envisage-t-il une ville terrestre (la Jérusalem terrestre)  en s''inspirant du siège de Jérusalem en 70 ? Notons que  l’auteur ne mentionne pas le nom de la cité et ne l’appelle pas "ville sainte" comme en Ap 11, 2. Le camp des "saints" et la "ville bien-aimée" sont-ils assimilables ? Au chapitre 21, la Jérusalem céleste descend sur la terre, alors qu'elle y était déjà selon le chapitre 20 ?

C'est assez confus … Mais peut-être c'est la caractéristique de l'Apocalypse Shocked  

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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 20 Nov 2020, 13:17

En l'espèce, l'incohérence me paraît réelle (elle n'est pas qu'"apparente"), et pas seulement due à l'ancienneté du texte (opposable à une "rationalité moderne"), mais à son caractère hétéroclite: compilation ou rédaction à partir de plusieurs "sources", où des mots comme "ville" ont bien le même "sens" fondamental, mais pas le même usage ni le même référent (on ne parle pas de la même chose).

Si on laisse de côté la "nouvelle Jérusalem" qui n'appartient qu'à la "couverture" du livre, introduction(s) et conclusion(s) tardives (3,12 / chap. 21--22), et "Babylone" (c.-à-d. Rome, chap. 17--18), il reste un certain nombre d'occurrences du mot (polis) qui ne correspondent ni à l'une ni à l'autre: 11,2.8.13; 14,20; 16,19 et 20,9, où la référence semble bien être à une "Jérusalem" terrestre, sans préjudice de ce que cela signifie dans l'éventuel document original et dans la tête du rédacteur final. On peut facilement lire au chapitre 11 une allusion à la prise de Jérusalem qui sauvegarderait un temple "spirituel" (ce qui est mesuré et non abandonné aux "nations"), susceptible de reparaître intact au ciel (v. 19), le tout étant subsumé dans la "nouvelle Jérusalem" finale où il n'y a pas de temple mais qui est tout(e) temple. Entre les deux la "ville" est un symbole plutôt négatif, sauf en 20,9: mais là elle apparaît dans un télescopage ostensible de métaphores contradictoires, utilisées pourtant en parallèle "synonymique": le "camp" (image du désert) ce n'est justement pas la "ville", mais "le camp des saints" c'est manifestement la même chose que "la ville bien-aimée", dans une représentation de siège et de délivrance miraculeuse qui a d'innombrables précédents littéraires et (pseudo-)historiques: Gog-Magog (v. 8 -> Ezéchiel 38--39) bien sûr, mais aussi 2 Rois 6,14 par exemple, cf. 1,10ss pour le "feu du ciel", ou le siège de Sennachérib au temps d'Ezéchias (2 Rois 18--19 // Isaïe 36--37 // 2 Chroniques 32; cf. Tobit 1,15ss; Siracide 48,18ss; 2 Maccabées 8,19ss; 15,22ss; 3 Maccabées 6,5) qui fournit sans doute le modèle historico-littéraire de base.

Mais il y a d'autres types d'incohérence dans le texte: Apocalypse 20 est d'abord une vision décrite et racontée principalement au passé, malgré quelques échappées au présent et au futur -- vision au passé dans la suite formelle du chapitre 19, malgré une rupture logico-narrative majeure (d'un massacre universel à un monde qui continue, comme si de rien n'était ou presque); mais à partir du v. 6b c'est soudain le futur qui domine, de sorte qu'on n'a plus l'impression d'être dans une "vision" mais dans une "prophétie", sans trop savoir qui parle: Jean, Jésus, un ange interprète, en fait le locuteur disparaît, le discours prédictif se supporte tout seul. Et au v. 9 on revient tout à coup au passé conventionnel de la "vision", qui va se poursuivre dans la section suivante (la résurrection des morts et le jugement dernier, c'est encore une "vision"). Il ne s'agit évidemment pas de surinterpréter ce genre de détail, qui ne détonne pas avec la langue, la syntaxe et le style exceptionnellement "barbares" de l'Apocalypse, mais il faut quand même tenir compte de ces accrocs pour ne pas transformer trop vite le texte en "scénario" eschatologique cohérent; bien que ce soit précisément un des chapitres qui se prêtent le mieux à la "scénarisation", avec une séquence d'"événements" apparemment limpide.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 20 Nov 2020, 20:22

Merci pour ces explications qui ont éclairé ma lanterne. Je suis impressionné par la précision et la perspicacité de l'explication.

Ces "nations" détruites au chapitre 20 et que l'on retrouve au chapitre 21 (v24) réapparaissent-elles grâce à la résurrection générale (si il y a vraiment une continuité entre ces deux chapitre)  ?
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 20 Nov 2020, 21:22

Je n'ai pas l'impression d'"expliquer" grand-chose, sinon au sens étymologique du mot: déplier, déployer, ce qui est plié ou replié, im-plicite ou im-pliqué dans le texte. Mais tout ça ne fait pas une "interprétation" de l'Apocalypse, encore moins "significative" ou "pertinente" pour un lecteur moderne, surtout s'il en attend le programme d'un avenir qui puisse encore être le sien...

Il me semble en effet qu'il y a une rupture majeure entre les chapitres 20 et 21: les chapitres 21 et 22 forment une conclusion, ou une série de conclusions, qui a de nombreux échos dans l'introduction du livre, y compris les "lettres aux (sept) Eglises", chapitres 1--3; c'est l'effet d'"inclusion" de la "couverture" du livre dont je parlais plus haut, le début et la fin qui se répondent étant certainement postérieurs au corps du livre (4--20) qui ne s'y réfère pas. Bien entendu, la rédaction s'efforce de ménager la transition comme elle peut, notamment par le motif de la disparition des cieux et de la terre en 20,11, qui prépare l'apparition du nouveau ciel et de la nouvelle terre en 21,1: la résurrection et le jugement des morts se situent donc hors-lieu et hors-monde, à la lettre entre deux mondes, c'est l'un des aspects les plus intéressants et les plus réussis de l'affaire à mon avis. Mais cela marque aussi une rupture nette entre les deux mondes, une "solution de continuité" comme on dit, qui interdit tout passage direct d'un monde à l'autre. En tant que monde, "ciel et terre", le monde nouveau du chapitre 21 ressemble forcément au monde ancien (il s'y trouve ainsi des "humains", des "peuples", des "nations" et même des "rois", 21,3.24.26; 22,2 -- mais non les "nations" du chap. 20 ni les "rois" déjà disparus au chap. 19); cependant le texte insiste principalement sur les différences (plus de nuit, plus de mer, plus de temple, plus de soleil et de lune, plus de mort, plus de malédiction: effet symétrique des récits de création, Genèse 1 et surtout 2 comme l'Enuma elish, qui commençaient par énumérer ce qu'il n'y avait pas encore...). C'est surtout, comme on l'a souvent souligné, un monde sans histoire et sans "accident" qui relancerait une nouvelle histoire (de même qu'à la fin des contes, "ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants" n'annonce aucune "suite", sauf pour Hollywood): tableau immobile ou mouvement cyclique, à la manière d'une liturgie immuable, image de l'éternité, temps sans temps.

On pourrait déduire, sans beaucoup d'imagination, que les "habitants" du "monde nouveau" sont tout simplement ceux dont les noms étaient écrits dans le livre de vie du chapitre 20, mais le texte même ne présente pas les choses ainsi. Le "monde nouveau" paraît absolument dépourvu de traits "personnels", les humains, les peuples, les nations et les rois sont sans visage, les fils d'Israël ou les apôtres y deviennent des noms gravés sur les portes ou les fondations de la nouvelle Jérusalem, comme dans l'introduction le "vainqueur" devenait colonne dans le temple (3,12). Cf. ici.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeVen 20 Nov 2020, 23:42

"Ils reprirent vie et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans" … Le règne des "saints" ou des fidèles martyrs est conçu comme une récompense mais pas comme un règne dans le réel du monde. Le chapitre 20  ne décrit pas les modalités, ni le déroulement et ni les conditions (paradisiaque ou pas)  de ce règne. Au-delà, de l'affirmation que ce règne dure mille ans, le texte ne fournit aucune indication, sauf que le Diable est enchainé pour qu'il n'égare plus les "nations". Cet enchainement ne semble pas changer fondamentalement le comportement des "nations" (le texte ne dit rien à ce sujet) mais il "me" semble surtout permettre aux (saints") d'exercer leur fonction royale sans entrave.   

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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeSam 21 Nov 2020, 01:36

En 22,5 le "millenium" du chapitre 20 est oublié, puisqu'il s'agit de "régner" (basileuô) éternellement, "pour les siècles des siècles" (eis tous aiônas tôn aiônôn); d'autre part il n'est plus question d'une catégorie particulière (comme on peut l'entendre de la "première résurrection" des "fidèles et/ou martyrs" qui "règnent", distinguée de la résurrection générale après les mille ans au chap. 20), puisqu'il s'agit de tous les "esclaves" (douloi) de Dieu (22,3).

Il vaudrait d'ailleurs peut-être mieux parler de "dignité" que de "fonction" royale, car on n'a nulle part l'impression que cette royauté, ou ce règne (tous sens possibles de basileia, outre "royaume") serve à quelque chose: comme tu le soulignes c'est une "récompense", envisagée du point de vue de celui qui la reçoit et partage ainsi la royauté (ou le trône) de Dieu et de l'Agneau, non d'une utilité ou d'un effet quelconque sur des "sujets" (cf. 1,5s.9; 3,21; 5,10; 11,15.17; 12,10; 15,3; 17,14; 19,6.16; seule exception et toute négative, le "sceptre de fer", 2,27; 12,5; 19,15, d'après le Psaume 2). C'est le cas de parler de titre honorifique, voire de sinécure...
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 26 Nov 2020, 14:09

Citation :
Il vaudrait d'ailleurs peut-être mieux parler de "dignité" que de "fonction" royale, car on n'a nulle part l'impression que cette royauté, ou ce règne (tous sens possibles de basileia, outre "royaume") serve à quelque chose: comme tu le soulignes c'est une "récompense", envisagée du point de vue de celui qui la reçoit et partage ainsi la royauté (ou le trône) de Dieu et de l'Agneau, non d'une utilité ou d'un effet quelconque sur des "sujets" (cf. 1,5s.9; 3,21; 5,10; 11,15.17; 12,10; 15,3; 17,14; 19,6.16; seule exception et toute négative, le "sceptre de fer", 2,27; 12,5; 19,15, d'après le Psaume 2). C'est le cas de parler de titre honorifique, voire de sinécure...

Dans l'Apocalypse, les chrétiens ou certains d'entre eux (les "vainqueurs", emblématiquement les martyrs) constituent "un royaume et des prêtres" (1,6; 5,10); c'est seulement l'aspect royal qui est repris dans le verbe "ils régneront" (sur la terre, 5,10; pendant les mille ans, 20,4.6; à tout jamais, 22,5). Sauf omission de ma part, ce "règne" n'est nulle part expliqué de façon utilitaire ou fonctionnelle, comme s'il devait servir à quelqu'un ou à quelque chose; mais plutôt comme une récompense personnelle accordée au vainqueur, identique à celle du Christ lui-même: "Le vainqueur, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même j'ai été vainqueur et je me suis assis avec mon Père sur son trône." (3,21; à partir de la scène d'"intronisation" du chapitre 5 Dieu et l'Agneau partagent le même trône). La seule fonction exprimée, là encore, une seule fois et sans explication supplémentaire, est judiciaire (le pouvoir de juger, 20,4).
Donc: l'Apocalypse n'explique pas du tout la dignité de prêtres accordée aux vainqueurs par une raison utilitaire (officier en faveur de quelqu'un); elle ne la rattache pas à la notion de guérison -- du reste, dans la Bible, le prêtre n'est généralement pas un guérisseur. Cette interprétation en vaut une autre, sans doute, mais on ne peut pas dire qu'elle se dégage du texte.
De plus la vision finale de l'Apocalypse (où la phrase sur les feuilles des arbres et la guérison des nations est une citation verbatim d'Ezéchiel) décrit plutôt un monde transparent et immédiat, c.-à-d. "sans médiation". Dieu fait sa demeure parmi les hommes (21,3ss). Plus besoin de temple (21,22ss). Tous verront sa face -- les "rois" comme les autres (21,24). https://etrechretien.1fr1.net/t297p50-lesperance-celeste-et-lesperance-terrestre?highlight=esp%C3%A9rance
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 26 Nov 2020, 14:51

(Décidément je me répète... et sur plus de dix ans ! Embarassed)
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 26 Nov 2020, 15:03

Narkissos a écrit:
(Décidément je me répète... et sur plus de dix ans ! Embarassed)


Le texte commenté n'a pas changé ... J'ai pris plaisir à relire ton analyse (passionnante) qui permet de comprendre que les mille ans ne sont pas un règne au sens réel du terme mais un moyen de récompenser les fidèles martyrs. Si nous lisons dans le chapitre 20 de l'Apocalypse un règne dans la pratique, cela implique un "programme" à mettre en œuvre et des objectifs à atteindre, or il ne se passe rien pendant ces mille ans en rapport avec des "sujets" à gérer et une terre à aménager. Merci pour ces explications.
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MessageSujet: Re: Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.    Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.  Icon_minitimeJeu 26 Nov 2020, 15:49

Le mot de "prêtre(s)" (hiereus, -eis) revient bien (de 1,6; 5,10) en 20,6, mais là encore les prêtres "règnent" (basileuô) -- dans la Torah, bien sûr, les fonctions royale et sacerdotale sont notoirement séparées, malgré le contre-exemple littéraire de Melchisédek dans la Genèse (sans parler des lapsus de l'historiographie plus ou moins deutéronomisée, comme les fils de David prêtres); mais dans l'histoire le contre-exemple est massif avec les hasmonéens de l'époque hellénistique, rois et grands prêtres -- et naturellement contestés à ce double titre, en particulier à Qoumrân, parce qu'ils ne seraient pas non plus de la lignée d'Aaron ou de Ts(ç/z)adoq; d'où les adaptations tardives des généalogies des Chroniques). Cependant la source du langage "sacerdotal" de l'Apocalypse, si limité soit-il, est bien dans la Torah, Exode 19,6: mmlkt khnym, "un royaume ou une royauté de prêtres", LXX basileion hiérateuma, "une prêtrise royale", formule reprise dans la traduction amplifiée de 23,22; cf. Isaïe 61,6 et 1 Pierre 2,5.9. Ce qui là encore n'implique aucune "fonction", mais un privilège honorifique par rapport aux autres peuples, celui du "bien propre" du dieu auquel pourtant toute la terre appartient (cf. Exode 19,5).

Il faut toutefois tenir compte du fait que le millenium de l'Apocalypse a aussi été compris, dans le christianisme ancien (patristique et hérétique, gnostique et marcionite notamment), comme un moyen de combiner des espérances "terrestres" ou "matérielles" (attribuées à Israël, aux judéo-chrétiens ou aux "psychiques") et "spirituelles" (celles des "gnostiques", pris en bonne ou en mauvaise part). Ce qui lui donnait un certain aspect "utilitaire" (qui n'est pas franchement évident dans l'Apocalypse elle-même, mais ne peut pas en être exclu): il y a un "temps" pour l'accomplissement des promesses "matérielles" et "terrestres", qu'elles soient attribuées au même "dieu" ou à un autre, et une éternité pour le "spirituel", qui à la fois précède, surplombe et dépasse ce "temps"-là. Ainsi la "première résurrection" précède le millénium, "règne" sur lui, et se transforme en "règne éternel" au-delà.
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