Par rapport à "l'exorciste indépendant" (Marc 9,38ss), le v. 37 se rattache plutôt à la péricope précédente (v. 33ss, "qui est le plus grand", déjà le thème de l'ambition), mais la suivante aussi lui fait écho (v. 42ss, les "scandales"): entre les "enfants" modèles d'humilité (comme le serviteur identifié au plus jeune, cf. 10,43s//), puis à accueillir comme le Christ, et les "petits" à ne pas "scandaliser", l'affinité thématique est évidente.
On remarque qu'ici encore Matthieu renverse la proposition de Marc (qu'il conserve cependant dans ce cas, Matthieu 18,5//Marc 9,37), en passant de l'enfant qu'on accueille à l'enfant qu'il faut devenir (v. 3s, sans équivalent chez Marc ni Luc); à mi-chemin entre les deux, on trouve un peu plus loin (Marc 10,13ss // Matthieu 19,13ss // Luc 18,15ss) la formule, parfaitement équivoque en grec comme en français, "accueillir le royaume de Dieu comme un enfant" (= comme on accueille un enfant ? comme un enfant l'accueille ?). Ce qui, de proche en proche, rappellera aussi la nouvelle naissance / naissance d'en haut johannique, associée à l'expression plus traditionnelle "entrer dans le royaume de Dieu", en Jean 3,3ss -- texte qui par ailleurs aboutit à "l'esprit (qui) souffle où il veut" (v. 8 ), et la boucle est bouclée ! :)