A mon avis (cela rejoint la réflexion déjà évoquée plus haut) on s'illusionne tout à fait quand on traite la "violence" comme une exception, accidentelle ou pathologique, hétérogène en tout cas à un "ordre" humain réglé par la parole, la négociation et autres processus sociaux prétendument "non-violents". Il y a de la violence (au moins symbolique) dans la parole la plus "civilisée", et de la parole et du symbole (p. ex. l'insulte verbale ou gestuelle) dans la violence humaine la plus brutale: les deux aspects sont tellement mêlés dans les comportements humains qu'ils ne sont même pas deux, mais des variations infinies du même, à la fois tout acte et tout symbole, variations dont les plus "perverses" ne sont pas toujours celles qu'on croit, ni les plus apparemment "violentes".