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 destructions

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Narkissos

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MessageSujet: destructions   destructions Icon_minitimeSam 23 Oct 2021, 12:21

S'il y a un "thème", ou un "anti-thème" (tithèmi <=> ponere = "poser", d'où entre autres "positif", comme on dit de la "thèse" qu'on "pose", contrairement à l'"antithèse" qu'on lui op-pose), omniprésent dans "la Bible" (juive ou chrétienne, de la Genèse aux Chroniques ou à l'Apocalypse) et cependant sous-estimé, voire systématiquement occulté, ce serait bien celui-ci. A telle enseigne qu'on aurait plutôt du mal à le délimiter, en le distinguant par exemple d'une "négation" ou d'une "violence" plus vastes, qui ne se recouvrent pas exactement et ne sont pas forcément "destructrices", ou d'une "mort" plus restreinte (au "vivant", sinon à l'"humain" ou à l'"individu") et aussi plus banale. Le "Dieu de la Bible", si l'on peut rassembler dans cette formule *son* incroyable diversité, est aussi un formidable destructeur, dé-structeur ou déconstructeur de toute sorte de constructions, villes et civilisations, royaumes, empires et dynasties, temples et religions, maisons et "systèmes" (sun-istèmi, ce qui tient -- debout -- ensemble). Du déluge à toutes les "fins du monde", de cités légendaires (Sodome et Gomorrhe) ou historiques (Jérusalem, Ninive, Tyr, Damas, Babylone), depuis la "création" même dans la mesure où celle-ci n'est pensée et racontée qu'à partir d'une "dé-struction" imaginaire de tout "monde" -- "création" que les "fins du monde" en tout genre rejoueront donc à l'envers ou à l'endroit (question de point de vue). De la "prophétie" (p. ex. Jérémie, détruire, démolir, arracher) à la "sagesse" (p. ex. Qohéleth, un temps pour détruire ou démolir, arracher), qui vont d'ailleurs s'unir en partie et à contresens de leur opposition traditionnelle dans l'"apocalypse" littéraire (laquelle signifie étymologiquement révélation ou dévoilement, mais n'en a pas moins mérité, par une bonne partie de son contenu, son acception ordinaire de destruction, catastrophe, etc.).

La destruction est sans doute, le plus souvent, pénultième ou avant-dernière, "paroxystique" ou "paroxysmique" aussi au sens clinique de la "crise" ou de la phase "critique" qui appelle une "solution", une "issue" favorable ou fatale ("solution" étant encore un dérivé ambigu de luô qui signifie délier, défaire, détruire): on espère presque toujours derrière elle une sorte de guérison ou de rétablissement, restauration ou reconstruction, nouveau commencement ou happy ending; elle deviendrait ainsi un "moyen" paradoxal mais nécessaire (il faut, il fallait, il faudra en passer par là) au service d'une "fin" qui ne serait justement pas une (ni la) "destruction"; mais alors il faudrait d'autant moins vouloir l'escamoter ou sauter par-dessus, s'en passer ou "en faire l'économie", comme toute pensée "positive", qu'elle soit théologique ou politique, morale ou psychologique, est tentée de le faire. Entre "destruction" et "nécessité" le lien ne date pas d'hier (cf. le gérondif latin delendum, delenda Carthago, Caton et Astérix; deleatur est aussi l'appellation typographique du signe indiquant qu'un signe, caractère, mot ou phrase, doit être supprimé).

"Détruire, dit-elle", c'est un livre et un film de Duras et si l'on n'en retenait que le titre, ce ne serait déjà pas mal.

---

On parle -- en français -- de "destruction" par opposition à une "construction", mais dans toute la métonymie de ce mot: pour une maison, une ville, une machine, une usine, un réseau, une institution, une société, un "système", une "structure" dotée d'un certain "fonctionnement", ne serait-ce que l'"habitude" d'un "habitat"; bref, une "chose" ou un "corps" relativement complexe et qui a généralement mis plus de temps à se "construire" qu'il n'en faut pour le "détruire". Evidemment, la "destruction" dépend aussi du "point de vue" qui constitue la "construction" en tant que telle.

Je suis tombé, entre les deux sections de ce post, sur quelques bribes d'un documentaire consacré aux champignons, dont j'ai surtout retenu que la taxonomie usuelle (donc le langage anthropomorphique, c'est un pléonasme) y achoppe: ni "animal" ni "végétal" ni "minéral", ni "individuel" ni "social", mais "réseau" en perpétuelle transformation (bien entendu cette dernière qualification est aussi "anthropomorphique", surtout dans un contexte où "l'homme" et sa "société" se pensent de plus en plus sur le modèle du "réseau" interconnecté et interactif). Toujours est-il que dans un tel "système évolutif", "construction" et "destruction" sont indissociables, d'autant que la "chose" n'est pas non plus séparable de son "milieu": le mycélium brise les roches pour se nourrir des minéraux, favorisant le développement de microorganismes animaux et végétaux dans une interdépendance toujours croissante, puisque chaque "espèce" se "nourrit" des autres comme elle les "nourrit". Dans un tel système de renouvellement généralisé -- dès qu'on se détache du "point de vue" d'un "individu" ou d'une "espèce" donnés -- il n'y a pas plus de "destruction" que de "construction" (ni de "vie" ni de "mort" au sens où nous l'entendons habituellement), la continuité l'emporte sur l'alternance du "positif" et du "négatif". Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, comme disait Lavoisier en croyant ne parler que de "matière inerte".

Toujours est-il que là -- ne fût-ce que dans le langage humain, ou dans la langue française -- où il y a "construction", avec la "finalité" et la "nécessité" qui vont de pair, il faut aussi qu'il y ait "destruction", et que celle-ci soit pensée, au moins autant que le reste. Bien sûr les "images" varieront d'une langue à l'autre (p. ex. en hébreu, en grec ou en latin, on le verra si l'on en vient à des exemples textuels), comme dans les (quasi-)"synonymes" d'une même langue (dévaster, démanteler, désintégrer, anéantir, annihiler, supprimer, liquider, éliminer, abattre, renverser, cela dit à la fois la même chose et tout autre chose).
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMar 26 Oct 2021, 13:36

v.2 : Un temps pour enfanter et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher le plant.


La première partie de ce verset évoque le début et la fin de la vie. Il a une fonction d’introduction à l’ensemble du poème et pourtant, il s’agit de deux moments sur lesquels l’homme n’a aucune prise : on ne décide ni de l’instant de sa naissance, ni de celui de sa mort. Cette absence de mainmise de l’homme sur les deux extrémités de sa propre vie est bien le signe qu’il est finalement soumis à Dieu et que ce n’est qu’à l’intérieur de cet « espace-temps » qui lui est dévolu qu’il va avoir une certaine influence. Toutes ses actions vont se situer à l’intérieur de ces deux pôles.
Le second hémistiche donne à l’homme la maîtrise de la situation pour un acte fondamental : celui qui va lui permettre de se nourrir : planter. Mais ce n’est pas simplement planter et récolter dont il est question ici, mais plutôt « faire et défaire ». Comme l’explique Bertrand Pinçon : « dans la vie on est parfois amené à défaire ce qui a été mal fait. L’auteur [...] insiste sur le critère d’opposition : avant de planter, il faut parfois arracher pour faire place nette ».


v.3 : Il y a un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir et un temps pour construire.


Dans ce verset, deux attitudes opposées face à la vie s’expriment : l’une est destructrice, l’autre est constructive. Cela peut signifier que la vie sédentaire, par opposition à la vie nomade, n’est pas seulement marquée par l’agriculture, mais également par le fait que l’on construit des maisons. De façon plus fine, on peut remarquer que l’attitude d’un être humain envers son semblable oscille de la violence, qui fait de lui un meurtrier, à la compassion, qui le conduit à soigner, à préserver la vie. Le même rapport s’observe vis-à-vis des choses : l’homme défait et refait. Il a l’entière initiative de ses actes et peut exercer en ce domaine son libre choix.


https://www.researchgate.net/publication/313925292_Exegese_de_Qoheleth_3_1-15
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMar 26 Oct 2021, 15:12

Malgré pas mal d'erreurs de détail et une certaine superficialité générale (je m'aperçois que l'auteur[e] est plutôt journaliste, et maintenant directrice de "Fréquence protestante"), il y a de bonnes choses dans ce travail.

Pour ce qui concerne le présent sujet, le champ lexical de la "destruction" (au sens le plus large donc) comporte beaucoup d'autres éléments en Qohéleth 3,1ss: outre "mourir" (mwt) et "arracher" (`qr) au v. 2,  "tuer" (hrg) et "démolir" (prç, qui dit aussi la "brèche" dans un mur ou une enceinte de fortification) au v. 3, il y a encore "jeter des pierres" (plutôt que des "gens", hšlyk 'bnym, qu'on l'entende dans un sens hostile ou simplement dispersif, par opposition à "rassembler des pierres" dans un sens constructif ou hospitalier, v. 5), "perdre" par opposition à "chercher" ('bd / bqš, 6a; mais 'bd seul signifie aussi "périr" ou "faire périr"), de nouveau "jeter" par opposition à "garder" (hšlyk / šmr, 6b), "déchirer" (qr` 7a; en 7b le "silence", "se taire", hšh pourrait être plus subtilement "destructeur"), enfin la "haine" et la "guerre" (snh/mlhmh, v. 8 ). En tout cas le jeu même des antithèses éloigne l'ensemble de tout jugement "moral": ce sont des "temps" dont on ne dit ni "bien" ni "mal" (bien au contraire, cf. v. 11 !), mais qui ne s'apprécient que par leur différence (ou différance): qui sont ce qu'ils sont parce qu'ils ne sont pas "en même temps", quoiqu'ils soient aussi dans le même "temps", selon une conception plus vaste et englobante du "temps" qui réunirait tous les "temps" (= le "tout") et serait précisément l'affaire du "dieu" sans nous être jamais accessible comme telle. Cela rejoint par ailleurs une remarque que nous avons déjà faite (p. ex. ici, 20.2.2020) à propos de la diversité de figures du "négatif" en général: que de gestes, d'actions et de passions irréductiblement différents, sous l'apparente univocité logique d'un "non" ou d'un "ne... pas" !
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMer 27 Oct 2021, 12:37

Citation :
De la "prophétie" (p. ex. Jérémie, détruire, démolir, arracher) à la "sagesse" (p. ex. Qohéleth, un temps pour détruire ou démolir, arracher), qui vont d'ailleurs s'unir en partie et à contresens de leur opposition traditionnelle dans l'"apocalypse" littéraire (laquelle signifie étymologiquement révélation ou dévoilement, mais n'en a pas moins mérité, par une bonne partie de son contenu, son acception ordinaire de destruction, catastrophe, etc.).

"Alors le SEIGNEUR étendit la main et toucha ma bouche ; puis le SEIGNEUR me dit : J'ai mis mes paroles dans ta bouche. Regarde, je te donne en ce jour autorité sur les nations et sur les royaumes pour déraciner, pour démolir, pour faire disparaître, pour raser, mais aussi pour bâtir et pour planter" (Jér 1,9-10). 


"Et comme j'ai veillé sur eux pour déraciner, pour démolir, pour raser, pour faire disparaître et pour mettre à mal, ainsi je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter — déclaration du SEIGNEUR ... rien n'y sera jamais plus déraciné ni rasé" (31,28 et 40). 

Le développement de l' oracle du chapitre 31 reprend l’ordre de mission du prophète du chapitre 1, pour qu'il y ait la bénédiction de la consolation, qui se solde par l’alliance nouvelle, il faut nécessairement passer par la destruction. 
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMer 27 Oct 2021, 13:36

Cf. aussi 18,5ss; 24,6; et l'oracle à Baruch (chap. 45), que je trouve particulièrement touchant.

Je regrette un peu le "mais aussi" qui ne correspond à rien dans le texte hébreu de 1,10 (enchaînement d'infinitifs sans aucune distinction formelle entre la série de "négatifs" et les deux derniers "positifs", quoi qu'il en soit des étapes de la rédaction), même s'il fait mieux sentir le renversement du "sens" général (destruction / re-construction).

Bien entendu, les métaphores artisanales (le planter de l'agriculteur ou du jardinier, le bâtir ou construire du maçon, le former ou façonner du potier, appelant chacun divers antonymes pour la "destruction", arracher ou déraciner, démolir, détruire ou raser, briser, casser...) se retrouveront dans les récits de création (surtout le second de la Genèse, celui de l'Eden).
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeJeu 28 Oct 2021, 10:52

Mais ce que j'en retiendrais plus particulièrement, c'est l'impression qui se dégage de sa structure malgré les difficultés du texte (et quelquefois grâce à celles-ci): le désir de la "fin" se double de son impossibilité. Chaque cycle annoncé comme ultime débouche sur un autre (sept sceaux, sept trompettes, sept coupes) qui le rend pénultième et fait dévier l'ensemble en spirale. Même l'extermination finale du chapitre 19 semble laisser les "nations" intactes pour le millenium du chapitre 20. Même la fin des cieux et de la terre débouche sur un autre "monde" qui, pour être conçu à l'envers de celui-ci (transparent, homogène, non plus dualiste ni antagoniste), n'en est pas moins "vivant".

P.S.: La nécessité d'effacer le monde pour le dire, de le défaire pour le (re-)faire, qui s'exprime de façon nouvelle dans l'apocalyptique, me semble être à l'œuvre en profondeur dans tout récit religieux: projetée sur le passé immémorial dans les mythes de création ou de catastrophe (p. ex. le déluge comme dé-création et re-création), dans l'espace de la vision (les théophanies où la manifestation divine dissout l'univers) ou dans l'horizon prophétique (le jour de Yahvé).

https://etrechretien.1fr1.net/t305-ce-que-je-retiens-de-l-apocalypse-de-jean
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeJeu 28 Oct 2021, 11:32

Le champ de la "destruction imaginaire", des mythes de la Haute-Antiquité au cinéma moderne en passant ou non par "la Bible", paraît en effet beaucoup plus vaste que celui de la destruction "réelle", avec lequel il entretient tout de même un rapport ambigu (de la catharsis apotropaïque d'Aristote, où la représentation des "passions" les purifierait ou les purgerait de façon à en éviter la réalisation, à la logique inverse de la violence imaginaire qui engendrerait ou nourrirait la violence réelle: "à force d'écrire des choses horribles, elles finissent par arriver", comme répète Irwin Molyneux alias Félix Chapel dans Drôle de drame).

Cela pourrait aussi rappeler ce fil plus récent: c'est seulement dans la "fiction" que la destruction peut être complète, totale, absolue, radicale, définitive, à l'échelle d'un "monde", d'un "tout" ou d'une "réalité" qu'elle permettrait, du coup, de "penser", à défaut de les "changer". (A propos d'écrire -- ou d'excrire, comme écrit J.L. Nancy -- des choses horribles, cela m'a aussi rappelé ceci...)
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeDim 02 Juil 2023, 15:41

La coïncidence des "émeutes" récentes et récurrentes dans les villes et banlieues françaises, et de nos discussions également récentes et récurrentes sur la "justice" (où les dernières remarques concernant la "République" ou Politeia de Platon, qui comme les "utopies" modernes suppose la dé-struction imaginaire de toute polis réelle, pourraient aussi renvoyer au début, avec la dikè d'Anaximandre identifiée à la destruction, perdition, péremption, décomposition également au sens de pourriture, phthora, de tout "étant"  dans l'apeiron ou l'indéterminé), m'a fait relire ce petit fil, qui le vaut bien (et certains de ses liens aussi). Certes, entre ceux qui "refont la cité" dans un banquet platonicien, ou "le monde" au comptoir d'un bistrot, sur un forum ou un réseau social, et ceux qui pètent des vitrines ou mettent le feu où ils peuvent il y a des différences considérables, mais aussi un point commun non négligeable, partagé d'ailleurs par beaucoup d'autres qui sont souvent les mêmes: auteurs et consommateurs de mythes, de légendes, de contes et de fictions ou de simples mensonges, de religions et de "spiritualités", de "philosophie" ou de "littérature", de théâtre ou de cinéma: le besoin ou le désir, plus ou moins conscient, d'échapper à "la réalité", autrement dit à un certain aspect de l'"être" ou du "devenir", tautologique et tyrannique, celui par lequel les choses sont ce qu'elles sont et ce qui a eu lieu a eu lieu, que ce soit bien ou mal, merveilleux ou terrible, que ça date de la veille ou de millions d'années -- soit ce que Nietzsche appelait le "faitalisme" (sic) des "petits faits", principal "scandale" et moteur à la fois de l'"éternel retour" (ce qui a eu lieu a eu lieu, même les dieux n'y pourraient rien selon l'Agathon d'Aristote, aucune "volonté de puissance" ne peut vouloir le passé sinon comme retour à venir, et retour de tout). En termes heideggériens, on pourrait dire qu'il n'y a pas seulement un retrait de l'être, il y a une rage de l'étant contre l'être qui serait aussi bien une fureur de l'être contre l'étant, voire contre lui-même... Toujours est-il que cet aspect ne se laisse pas réduire au statut de moyen d'une fin (telos) dans une téléologie quelconque -- comme si l'on ne détruisait, en "vrai" ou autrement, que pour reconstruire différemment et mieux, changer, réformer, améliorer. Il y a dans le moment de la destruction une "gratuité" qui ne s'explique par aucune finalité ni aucune intention, bien que certains (se) la dissimulent mieux que d'autres par toutes sortes de "raisons" (c'est toujours une affaire d'imagination).
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeLun 03 Juil 2023, 11:33

A Bruxelles, à Lausanne des jeunes ont bisé des vitrines et s'en sont pris aux forces de l'ordre sans que leurs motivations ne soient clairement définies. Il y a eu quelques actes de pillage et dans d'autres cas uniquement des bris de glace.

Beaucoup rêvent du grand soir, de cette révolution qui va renverser les tables. Des personnalités politiques évoquent le mur vers lequel notre société se dirige. Sommes-nous à un tournant de notre mode de vie, certains parlent de fin de civilisation? Cette dernière expression me parait un peu forte et ne me parait pas pertinente.

Dans quelques quartiers de France toute une frange de la population ne se retrouve pas dans le modèle français proposé. L'usage des réseaux sociaux mis en question permet de mieux se regrouper et plus rapidement, mais le problème ne découle pas uniquement de l'usage des smartphone. En Belgique, en Suisse les problèmes rencontrés par la jeunesse ne semblent pas être ceux auxquels les jeunes français sont confrontés et pourtant elle manifeste. Est-ce par peur de l'avenir, parce que les jeunes ont l'impression de ne pas être écoutés?
Sommes-nous bien sûr que les jeunes belges, français et suisses ont des approches différentes de la société dans laquelle ils vivent?
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeLun 03 Juil 2023, 13:17

Je crains que les explications et les solutions "rationnelles" passent systématiquement à côté du "problème" ou de la "question", parce que ce n'est foncièrement ni un "problème" ni une "question".

Il y a quelques semaines des comportements similaires (peut-être pas exactement des mêmes "acteurs", mais au moins en partie des mêmes) se rattachaient à de tout autres "causes" (la réforme des retraites, un peu plus tôt les mesures sanitaires, sécuritaires, fiscales ouénergétiques avec les "gilets jaunes") qui affectaient a priori d'autres populations, tout en se traduisant fatalement par des violences émeutières et policières. L'assassinat à bout portant d'un gamin par un policier est un déclencheur immédiat, mais les "effets" se détachent très vite de toute "cause" et réduisent toutes les "causes" au statut d'"occasion" -- ce qui n'explique ni pourquoi ni comment l'"occasion" même est profondément et constamment désirée.

Les jeunes militants des années 1960 avaient un autre profil sociologique, des discours politiques et idéologiques très "construits", ils n'étaient pas forcément plus au clair sur leurs motivations profondes: le goût de la destruction, du feu (y compris d'artifice, ce qui lui rajoute un élément aussi symbolique qu'esthétique, puisque ce sont généralement les institutions et le pouvoir qui s'auto-célèbrent par ce moyen), et même du sang bien qu'il en ait encore peu coulé, cela renvoie à quelque chose de bien plus profond que toute cité ou Etat, civilisation ou politique, et qui s'exprime de façon d'autant moins "rationnelle" que toute la superstructure rationnelle, Etat, institutions, etc., paraît intangible et indestructible.

Que devient la fameuse phrase de Vaneigem, longtemps déclinée sous de nombreuses variantes et sur de nombreux murs, "Une société qui abolit toute aventure fait de son abolition la seule aventure possible", quand même cette dernière "aventure" ne paraît plus "possible" ? On peut comprendre que les perspectives d'avenir qui s'offrent à la plupart ne leur semblent guère plus intéressantes qu'une nuit d'action immédiate, si futile soit-elle.

Bien sûr, là où des circonstances extérieures (guerres ou autres catastrophes) se chargent de la "destruction réelle", l'envie ou le besoin de détruire se fait moins pressant. C'est dire que ce sont des maladies de sociétés relativement riches, stables et prospères, mais elles n'en sont pas moins mortelles (les maladies et les sociétés, dans l'un ou l'autre sens de l'adjectif).
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeLun 03 Juil 2023, 20:56

J'ai lu que parmi les émeutiers se trouvaient des "gamins" de 12 ans. Je trouve cela effrayant, sans doute parce que j'ai des petits enfants dont l'âge se rapproche de celui de ces enfants.

Les parents sont accusés de ne pas gérer leurs enfants. Sont-ils vraiment les seuls responsables.

Ce que tu dis dans ton dernier message semble dire le contraire :

Narkissos a écrit:
Je crains que les explications et les solutions "rationnelles" passent systématiquement à côté du "problème" ou de la "question", parce que ce n'est foncièrement ni un "problème" ni une "question".

Il me semble que les manifestants des années 1960 étaient plus âgés ce que tu laisses sous-entendre :

Narkissos a écrit:
Les jeunes militants des années 1960 avaient un autre profil sociologique et des discours politiques et idéologiques très "construits", ils n'étaient pas forcément plus au clair sur leurs motivations profondes...

Pourquoi des gosses de 12 ans sont-ils si violents?
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeLun 03 Juil 2023, 23:56

En effet, les manifestants des années 60 étaient surtout des étudiants (de l'enseignement supérieur), accessoirement quelques lycéens des classes terminales, rejoints un moment par des travailleurs de tous âges; mais il n'y avait probablement pas grand-monde au-dessous de 16 ans.

Même aujourd'hui il me semble qu'il y a une nette différence entre les "casseurs" d'inspiration politique, du genre "black blocs", qui opèrent autour des manifestations, donc surtout dans le centre des villes, et qui sont généralement des adultes, pas même forcément très jeunes; et les dernières "émeutes" qui ont surtout concerné les banlieues, ce qui ressemble plutôt, du moins au départ, à une solidarité de classe et de territoire...

Question violence on reste loin derrière l'Amérique latine, par exemple, avec des bandes de gamins de 8 à 12 ans armés, qui hésitent aussi peu à tuer que les policiers, militaires ou paramilitaires (genre "escadrons de la mort"). Mais là on est plutôt dans le registre de la criminalité ordinaire, non dans celui de la protestation ou de la vengeance -- encore que les pillages de magasins soient un peu à la frontière des deux catégories.

Tout tend à se confondre dans le désespoir -- je repense à la façon dont l'anarchisme très politique et réfléchi du XIXe siècle a fini par se noyer dans la criminalité de droit commun, qui l'avait précédé et lui a survécu sans en être autrement affectée... pour resurgir seulement, et brièvement, là où les événements semblaient ouvrir des brèches, comme dans la révolution russe (et spécialement ukrainienne, d'ailleurs: Makhno) ou la guerre civile espagnole.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMar 04 Juil 2023, 10:18

Sans doute les Etats auront à réfléchir sur ce qu'il s'est passé et se rendront compte de la lente dégradation de la notion de respect due à tout individu peu importe qui il est. Les enseignants ou du moins certains n'ont eu de cesse de se comporter comme des copains avec leurs élèves alors que ces derniers auraient eu besoin des limites qu'ils n'avaient pas, peut-être, trouvé à la maison leurs parents étant trop occupés, ce n'est pas un reproche, à travailler pour faire vivre la maisonnée. Parfois ces jeunes voient leur père, leur grands-frères inoccupés, ayant perdu leur emploi et ils se demandent alors quel sera leur avenir.

Les tous jeunes, 12 ans voire moins, ont vu plus de violence en clips et en vidéo qu'un adulte des années 1950 en a vu au cinéma pendant toute sa vie. Ces gamins n'ont pas le recul nécessaire pour faire la part de la réalité et de la fiction.

J'espère que nous ne connaitrons jamais la situation que tu décris lorsque tu évoques les gosses trainant dans les rues de l'Amérique du Sud confrontant leur violence à celle des policiers.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMar 04 Juil 2023, 12:51

Personnellement j'ai de plus en plus de mal à distinguer une "réalité" d'une "fiction", ce ne doit pas être qu'une question d'âge (ou alors de l'âge d'un monde, d'une civilisation, d'une société ou d'une époque; mais ça ne date pas non plus d'hier, cf. p. ex. La vida es sueño, "la vie est un songe", de Calderón, 1635): il y a tellement de "fiction" dans la "réalité" et de "réalité" dans la "fiction"...

Sur la destruction-fiction telle qu'elle se rêvait il y a plus de 60 ans, je repense à Zabriskie Point (Antonioni, Pink Floyd, 1970). Ou, plus récemment et plus sombre, à Melancholia de Lars von Trier (2011).

Pour revenir à nos moutons et à nos "émeutes", sous l'angle de l'"éducation", je lisais il y a peu dans "Le Monde" une remarque que j'ai trouvée amusante: si les garçons (sous-entendu: des familles d'origine étrangère, arabo-musulmanes etc.) étaient élevés comme les filles, il n'y aurait pas de problème...  L'ironie, c'est que depuis des décennies l'Etat de gauche ou de droite, l'école, les associations et les médias bien-pensants comme "Le Monde", sous prétexte de laïcité et d'égalité, n'ont cessé de faire la guerre à l'éducation traditionnelle des mêmes familles, et d'y saper l'autorité des parents et des traditions (le fondamentalisme et l'islamisme agressifs de certains jeunes en étant paradoxalement le résultat, celui d'une "conversion" détachée de racines réelles)...

La haine réciproque d'une bonne partie des (très) jeunes de banlieues et de la police (et par extension de tout ce qui représente l'autorité et les institutions, même municipales) se nourrit surtout quotidiennement de mépris, de provocations, de brimades et d'humiliations, et d'une formidable hypocrisie institutionnalisée. En particulier, réprimer des trafics destinés en bonne partie à la consommation d'une population "respectable" est une absurdité dont les policiers souffrent autant que les "délinquants", c'est un jeu stupide qui ne peut qu'aggraver indéfiniment la haine et la violence, mais on continue... Il en faut bien moins qu'une "exécution policière" caractérisée ("bavure" ici me semble faible) pour que ça explose, mais ça se calme encore trop vite pour qu'on change quoi que ce soit au fond de l'affaire.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMar 04 Juil 2023, 13:12

Narkissos a écrit:
En particulier, réprimer des trafics destinés en bonne partie à la consommation d'une population "respectable" est une absurdité dont les policiers souffrent autant que les "délinquants", c'est un jeu stupide qui ne peut qu'aggraver indéfiniment la haine et la violence, mais on continue...

En Suisse, et particulièrement à Genève, les autorités et la police préfèrent surveiller le trafic et laisser plus ou moins libre la vente de la drogue en petites quantités plutôt que d'intervenir. Cela permet ainsi d'avoir un oeil sur les toxicos et de leur fournir une assistance médicale.

De temps en temps il y a une remise en ordre avec des contrôles d'identité, puis la vapeur retombe.


La Suisse est également laïque mais elle délègue la gestion des cultes aux cantons et ces derniers agissent en fonction des particularités locales. Mais la laïcité à la Suisse est souple et signifie plus pour les politiques je laïques ne me mêle pas de la sphère privée, sauf si il y a une dérive dangereuse pour la sécurité commune.

Il y a une importante présence de confession musulmane, ce sont des personnes issues des Balkans. Les problèmes ne sont pas ceux que la France connait. Il y a parfois des règlements de comptes, mais la plupart de ces personnes s'intègrent généralement très bien.

Les musulmans et musulmanes qui pourraient poser problème sont des personnes venues d'autres confessions et qui ont accepté/choisi l'Islam comme leur nouvelle religion, des nouveaux converti-e-s en somme. Ce sont ces personnes qui manifestent le plus leur intolérance à leurs anciennes habitudes.

Je trouve très intéressante ton analyse :

Narkissos a écrit:
Pour revenir à nos moutons et à nos "émeutes", sous l'angle de l'"éducation", je lisais il y a peu dans "Le Monde" une remarque que j'ai trouvée amusante: si les garçons (sous-entendu: des familles d'origine étrangère, arabo-musulmanes etc.) étaient élevés comme les filles, il n'y aurait pas de problème...L'ironie, c'est que depuis des décennies l'Etat de gauche ou de droite, l'école, les associations et les médias bien-pensants comme "Le Monde", sous prétexte de laïcité et d'égalité, n'ont cessé de faire la guerre à l'éducation traditionnelle des mêmes familles, et d'y saper l'autorité des parents et des traditions (le fondamentalisme et l'islamisme agressifs de certains jeunes en étant paradoxalement le résultat, celui d'une "conversion" détachée de racines réelles)...
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMar 04 Juil 2023, 14:47

Il faut bien que ce qui est distribué "en petites quantités" soit produit et acheminé "en grandes quantités", autrement dit qu'à une "petite délinquance" corresponde un "grand banditisme" ou un "crime organisé"... Les mafias en tout genre prospèrent sur les interdits, la "Prohibition" américaine l'a amplement démontré; c'est d'ailleurs une source inépuisable de fiction "politico-policière" (je repense, presque au hasard, à Oublier Palerme de Francesco Rosi).

La Suisse, bien sûr, n'a pas l'histoire coloniale de la France, qui complique infiniment les récits et les explications (ils sont chez nous parce que nous avons été chez eux, nous sommes chez eux parce qu'ils ont été chez nous, etc.), d'autant que les frontières des "ils" et des "nous" (Us and Them, puisqu'on parlait de Pink Floyd) sont poreuses: il y a pas mal de descendants d'immigrés et/ou d'ex-colonisés dans les rangs de la police ou même des partis d'extrême-droite, il y a sûrement pas mal de Français, de Suisses ou de Belges "de souche" parmi les "casseurs", comme parmi les "convertis" à tel ou tel islam jugé menaçant -- aucun des "groupes" ainsi (mal) définis n'étant exactement superposable à un autre, ni n'ayant de frontières précises et claires. Il faut bien peu de temps pour que toute "histoire réelle" devienne illisible et ne se raconte plus que comme une "fiction".

Mais la "destruction" n'a pas non plus de frontières, elle se rêve et se fantasme comme elle se désire et se redoute dans tous les "camps" provisoires...
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMer 05 Juil 2023, 14:59

Narkissos a écrit:
il y a pas mal de descendants d'immigrés et/ou d'ex-colonisés dans les rangs de la police ou même des partis d'extrême-droite, il y a sûrement pas mal de Français, de Suisses ou de Belges "de souche" parmi les "casseurs", comme parmi les "convertis" à tel ou tel islam jugé menaçant

Au cours du 19e siècle, particulièrement au milieu du siècle après la guerre  du Sonderbund qui a affecté la Suisse, un tiers de la population a émigré et nombreux se sont retrouvés en France. Ce fait est oublié et la population de nos jours en Suisse est composée d'un tiers d'immigrants qui remplacent sans le savoir les "Suisses" partis chercher une terre meilleure.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMer 05 Juil 2023, 15:00

Les TdJ doivent reprendre des forces lorsqu'ils regardent autour d'eux et se dirent : on avait raison le monde devient de plus en plus violent. Heureusement que Dieu va intervenir...
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMer 05 Juil 2023, 15:44

J'ignorais tout (ou j'avais tout oublié) du Sonderbund -- ce que je trouve délicieux, vu de loin, c'est qu'il y ait même eu une "neutralité" interne (de certains cantons) au conflit intra-helvétique. En somme, même en Suisse on a trouvé de bonnes raisons de se battre, et à peu près les mêmes qu'ailleurs (juste avant les révolutions de 1848, mais le débat anti/clérical avait commencé en France au siècle précédent et s'est poursuivi au moins jusqu'au suivant).

En ce qui concerne les TdJ, leur "intervention divine" serait incomparablement sanglante (huit milliards de morts désormais au bas mot, sans commune mesure avec toute violence "humaine" jusque-là, et ça n'irait qu'en empirant avec chaque jour de retard), si elle n'était imaginaire. Mais cette imagination-là vient de loin, par la littérature "biblique", "apocalyptique", "prophétique" ou (pseudo-)"historique", qui s'inspire elle-même de guerres antiques bien "réelles", de l'Assyrie à Rome. L'étonnant, c'est justement qu'on puisse trouver rassurante une telle perspective alors qu'elle serait bien plus épouvantable que toute "réalité"... parce qu'elle nous dispense au fond de regarder en face les violences réelles, et peut-être d'en assumer notre part. Voir éventuellement ici ou là.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeMer 05 Juil 2023, 22:43

Le chapelier toqué a écrit:
Toute révolte parait nouvelle à l'observateur inattentif, pourtant à y regarder de plus près les combats passés emportaient déjà cette violence qui nous étonne. Sans doute le passage obligé par le Covid, puis le conflit déclenché par la Russie contre l'Ukraine nous ont laissés croire que nous pourrions regarder la violence subie par des "voisins" comme des spectateurs intéressés mais pas concernés.

C'était oublié trop vite que nous nous trouvons tous sur le même bateau, la Terre et subissons les contrecoups que nous le voulions ou non des conflits se déroulant à notre porte.

(C'était là, mais ça répondait en fait au dernier lien de mon post précédent ici, lien que j'avais reproduit là-bas par inadvertance. C'est encore plus difficile à expliquer qu'à suivre, mais ça n'a pas d'importance: ces remarques sont plutôt pertinentes à la discussion présente.)

Les enchaînements politico-médiatiques, même aléatoires, sont parfois terribles: les mômes dont on a pourri la vie pendant des mois sous prétexte de "sauver des vies" ont vu et entendu du jour au lendemain célébrer l'héroïsme militaire, la gloire et la nécessité de tuer et de se faire tuer... Quelques années plus tôt, l'enthousiasme aussi peu réfléchi des médias et politiques occidentaux pour les "Printemps arabes" avait précipité les "héros" d'une autre génération des mêmes banlieues vers des "théâtres d'opérations" où bon nombre d'entre eux sont devenus des "terroristes", pris dans le feu croisé des Occidentaux d'une part et de l'alliance russo-irano-syrienne d'autre part (la Turquie jouant déjà un rôle assez trouble entre les deux): les rares survivants, leurs femmes et leurs enfants sont encore traités en parias dix ans plus tard. Heureusement ou malheureusement, le plus souvent la mémoire des réseaux sociaux ne remonte même pas jusque-là.

---

Le jeu de l'"imaginaire" et de la "réalité" dans la destruction et la violence a toujours été complexe (qu'on pense aux bas-reliefs assyriens qui démultiplient la cruauté des supplices infligés aux vaincus, forme de "publicité" ou de "guerre psychologique" qui paradoxalement "sauve des vies" par la dissuasion; ou, dans "la Bible", au rapport des destructions historiques -- sièges et prises de Samarie et de Jérusalem surtout, avec les massacres et les exils consécutifs -- aux textes de violence et de destruction fantasmées, déluge, Sodome et Gomorrhe, exode, conquête, mais aussi théophanies, "jour de Yahvé" "prophétique" puis "apocalyptique", etc.), mais l'époque et la technique contemporaines lui ajoute une couche de complexité supplémentaire: d'une part parce qu'à peu près tout, des guerres aux catastrophes naturelles, aux violences émeutières et policières, est enregistré et publié "en temps réel" par les médias et les réseaux sociaux; d'autre part parce que tout se joue désormais dans une ambiance de "fin du monde", d'autant plus pesante qu'elle est inavouée ou déniée. Sans doute les "casseurs" des banlieues sont-ils très éloignés socialement des jeunes tant soit peu conscients des enjeux écologiques et éventuellement tentés par l'"écoterrorisme" (qui à mon avis est très inférieur à ce qu'il devrait être, preuve si besoin était qu'en matière de violence et de destruction ce n'est pas la "raison" qui commande), ils n'en appartiennent pas moins à la même époque ou à la même "génération", et ils respirent bon gré mal gré le même "air du temps"...
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeDim 09 Juil 2023, 18:24

Merci d'avoir pris un peu de recul Narkissos pour nous présenter un tableau aussi saisissant mais très réel il est vrai de la situation dans laquelle se trouve une partie de la jeunesse. Celles et ceux qui ne manifestent pas encore sont sans doute ou étaient trop occupés/es à leurs examens de fin d'étude; mais sans doute elles/ils doivent elles/eux aussi se poser de nombreuses questions.

Chaque génération a dû à un moment ou à un autre affronter des questionnements mais ce qui est différent me semble-t-il c'est la vitesse à laquelle les changements, les évènements arrivent. Il n'y a plus temps pour se poser et tenter de se faire une idée, de comprendre ce qu'il se passe. Tout apparait puis disparait, se modifie, change sous le regard un peu perdu du jeune observateur/de la jeune observatrice. Toutes ces jeunes personnes doivent entrer dans le monde des "adultes" sans pouvoir prendre le temps de réfléchir, d'observer, de se faire une idée.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeDim 09 Juil 2023, 23:54

Ni l'action ni l'urgence ne sont propices à la réflexion, et celle-ci est encore rendue plus difficile, même pour ceux qui y sont enclins, parce que le champ des "idées" disponibles (c.-à-d. pensables et avouables, ne serait-ce qu'à soi-même) s'est considérablement réduit au fil des siècles et des décennies. De l'extrême-gauche à l'extrême-droite (présumées ou réputées telles), rien n'est audible qui n'ait l'air "raisonnable", "responsable" "modéré", "centriste", "démocrate", "humaniste", "éthique", "moral" et "social" -- ce sont d'ailleurs les journalistes, bien avant les tribunaux, qui sont les juges et les gardiens de l'"acceptable" en matière d'expression, sommant leurs intervenants de "condamner" ce qu'ils estiment "inacceptable" pour avoir seulement droit à la parole... Les générations qui ont et auront de plus en plus sous les yeux la catastrophe où aura mené l'"histoire", y compris "des idées", ne seront pas pour autant capables de rompre avec cette tradition: parce qu'elles ont appris à y voir un "progrès" en dépit de ses conséquences effectives, elles chercheront au contraire indéfiniment à la "parfaire" -- toujours plus de la même chose, quand même on ne peut plus douter qu'elle nous mène dans le mur ou dans le précipice.

Il y aurait plus à espérer de "sauvages" ou de "barbares" qui n'auraient pas intégré toute cette histoire abrutissante -- mais ceux qu'on qualifie hâtivement ainsi tendent plutôt à se "dégonfler" très vite devant un tribunal ou une caméra de télévision... comme disait déjà Nietzsche, le "criminel" reste rarement à la hauteur de son "crime", qui en plus d'un sens le dépasse: il s'en repent. Et outre des "idées", il faudrait une certaine technique (tekhnè, ars, savoir-faire) pour s'attaquer à quoi que ce soit de sérieux, qui mériterait effectivement d'être détruit: on ne détruit pas une centrale nucléaire, une raffinerie de pétrole ou un arsenal militaire comme un abribus, sauf à empirer le "mal" qu'on prétendrait combattre -- encore moins un "système" politique et économique mondial et en grande partie "virtuel". On peut rêver -- comme d'autres cauchemardent -- de "génies de la destruction" providentiels, mais ceux-là devraient longtemps s'avancer masqués (comme les imaginent les "complotistes" qui ont la naïveté d'y croire, ou l'art de le faire croire, mais ne font pour autant rien avancer ni reculer).

Le fait majeur, massif, gros comme une montagne, qui serait incontournable pour d'improbables historiens de l'avenir mais reste encore inaudible, invisible parce que trop visible, pour les générations présentes, c'est que l'humanité censément "rationnelle" aura été moralement incapable de maîtriser son nombre quand la chose était encore pensable et réalisable. Ce que Malthus avait globalement bien vu il y a deux siècles s'est paradoxalement réalisé grâce à tout ce qui paraissait le réfuter, "progrès" de l'industrie agro-alimentaire, médicale et pharmaceutique: une surpopulation inégale, terriblement vieillissante ou jeune selon les lieux, avec des effets migratoires inéluctables qui ne suffisent cependant pas à "équilibrer" quoi que ce soit. encore moins à limiter le désastre que le développement sans frein de cette "espèce" catastrophique, même à ses propres yeux, représente pour toutes les autres.

Le logos, le langage et la langue y compris dans leurs fonctions "logiques", analytiques et synthétiques, mais aussi de fiction et d'action (créatives et performatives, speech acts), est à lui seul une formidable machine (la technique des techniques, disait Vahanian) à détruire et à construire, à faire, à défaire et à refaire: en introduisant dans l'"être", le "monde" ou la "nature" ce qui ne s'y trouve absolument pas sans lui, du non (de la négation) et du nom (propre et commun), du verbe (d'état ou d'action), du sujet et de l'objet, de l'actif et du passif, du nombre, du genre, de l'espèce, de la chose et de l'événement, de la qualité et de la quantité il fait un "être", un "monde" ou une "nature" auxquels il se rend indispensable, car tout cela ne peut plus ou n'aura jamais pu se concevoir sans lui... De ce point de vue la "Tour de Babel" (où la langue sert à faire et à défaire) est aussi un excellent commentaire de la "parole de Dieu" telle qu'elle apparaît dans les chapitres précédents, créatrice et destructrice, séparant, nommant, bénissant, maudissant, mais toujours prête à défaire ce qu'elle a fait ou à refaire ce qu'elle a défait, sans pour autant y parvenir...
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeJeu 13 Juil 2023, 17:46

Après la seconde guerre mondiale il est apparu la nécessité de reconstruire ce que les humains en conflit avaient détruits. Bien évidemment la reconstruction ressembla plus à une construction nouvelle avec des attentes nouvelles et un espoir plus ou moins solide que ce qui s'est passé ne sera plus reproduit.

Plus de 70 ans sont passés et il n'est pas nécessaire de se plonger dans une grande analyse pour se rendre compte qu'effectivement on a construit des bâtiments nouveaux, écoles, hôpitaux, mairies, etc... et le mode de vie de nombreux européens et américains s'est amélioré. Mais à quel prix?

De nombreux peuples, de nombreuses nations sont restés sur le bord de la route parce que les ex colonies européennes n'ont pas bénéficiées de ces améliorations parce qu'ils elles n'étaient pas parmi les vainqueurs  ou bien n'occupaient qu'une place secondaire.

Ces considérations n'expliquent pas à elles seules la situation actuelle mais elles ont produit une part active de ressentiments.
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeJeu 13 Juil 2023, 21:25

Même au sens le plus littéral en effet, la destruction et la construction relèvent de la même économie, qui dans son ensemble n'est jamais perdante, du moins du point de vue tautologique, synchronique, englobant et totalisant d'un "système" mondial, sans autre et sans extérieur qui compte -- dans la perspective plus particulière d'un oikos (d'où "éco-": maison, domaine, entreprise, Etat, pays pris comme "compte" au sens comptable, un compte parmi d'autres) qui requiert tout de même une distribution interne des rôles et des temps, on peut repenser au Kid de Chaplin, qui casse les vitres que Charlot vitrier remplace.  Les guerres enrichissent comme elles appauvrissent, aussi bien après que pendant -- les gagnants sur les terrains militaire et économique ne sont pas toujours les mêmes -- et ça n'empêche même pas la sincérité des sentiments, patriotiques, justiciers ou vindicatifs d'abord, compatissants et généreux ensuite...

Il est difficile de (faire) croire au sérieux de l'argent face à l'étalage permanent de ce qu'on a appelé "l'argent magique", comme s'il ne s'agissait pas là d'un pléonasme: l'Etat qui distribue des milliards pour toutes sortes de causes, au gré des événements médiatisés, la Bourse qui crée et détruit en quelques minutes des millions purement fictifs, qui ne correspondent à rien et sont pourtant lourds de conséquences, tout cela ressemble plus à un jeu télévisé que le compte pointilleux et quotidien du patron, de l'administration, du banquier ou de l'épicier à l'égard du simple particulier. Il ne faut pas s'étonner qu'un certain nombre de jeunes, "défavorisés" ou non, préfèrent l'"économie parallèle": outre qu'elle leur est plus accessible, l'argent qu'elle leur offre est plus du premier type (le politique, le médiatique, le ludique, le fantaisiste, le glamour) que du second (laborieux, sordide, toujours exactement compté jusqu'au dernier sou, du moins tant que les règles du jeu ne changent pas).

---

Il faudrait peut-être revenir (cf. les liens du post initial) sur la distinction subtile entre destruction(s) et négation(s) ou dénégation(s), qui dans un sens (logique) s'opposent -- ce qu'on nie ou dénie, on n'a pas de raison de vouloir le détruire; en le détruisant on l'affirmerait au contraire, en l'installant dans l'éternité de l'accompli, de ce qui n'étant plus a bel et bien été et pour toujours aura été, ce qu'il aura été, sa destruction même confirmant définitivement son existence et son essence dans l'unité graphique, rétrospective, d'une irréfragable identité -- et dans un autre sens elles sont indissociables: quand on veut détruire, le plus souvent on veut aussi nier, on voudrait que ce qu'on fait disparaître n'ait jamais été, ne soit jamais apparu; et quand on nie il s'agit tout aussi souvent de détruire ou d'écarter de soi (apotropaïsme) quelque chose à quoi l'on ne croit que trop... Vue sous cet angle, la "mort de Dieu" est et n'est pas du tout un "athéisme".

On pourrait dire que la destruction est à l'acte ou à l'événement ce que la négation est à la parole, mais ce serait encore la parole qui le dirait (pas d'ana-logie sans logos, c'est toujours le logos qui le dit). La destruction, acte pur, primitif, sauvage, barbare, infantile (étymologiquement: sans parole), littéralement ir-responsable, ne se défend des lacets retors du logos qui veut lui faire rendre compte d'elle-même (apo-logie) qu'en se refusant à l'explication et à la justification, et même à la nomination ou à la qualification, au récit ou à la description. Silence bien connu comme "défense des voyous", ou du Christ des évangiles...
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitimeJeu 27 Juil 2023, 15:49

Métapsychologie de la violence

La violence agie : dynamique du passage à l’acte

À la violence des fantasmes qui agitent la psyché infantile répond une modalité privilégiée de l’expression de la violence, le passage à l’acte. Ce type d’acte vise l’intégrité d’autrui ou la volonté de le soumettre par la force. L’acte violent passe par la « loi de la brute », qui voit déverser sans retenue un mouvement guidé par la passion. Ce processus aboutit à la mise en échec de ce qui prolonge la pensée, l’acte de parole. La violence mise en acte surgit en effet lorsque les mots ne peuvent être énoncés pour représenter une souffrance extrême ; le sujet défléchit la violence interne qu’il se voit contraint d’éprouver vers le monde externe. Mais comme le rappelle A. Birraux (1997, p. 138), « il n’y a pas de violence qui ne s’origine dans une terrible souffrance, celle de la mise hors jeu des forces de liaison au profit de la pulsion de mort ». Conséquence d’un ratage d’un appel à l’autre, la violence est aussi celle d’une parole ou d’un cri qui n’est pas adressé ou n’est pas adressé à la personne idoine, ou encore pas entendu. L’environnement n’a pas pu éviter une souffrance agonistique, qui reste ancrée psychiquement à la façon d’un traumatisme indélébile. Cette souffrance est à l’origine d’une violence faite au sentiment d’existence du sujet. L’omnipotence que véhicule tout passage à l’acte traduit à la fois les origines narcissiques et pré-objectales de la violence, tout en indiquant l’intensité du sentiment d’impuissance ressenti.

Dans l’acte violent, la sensorialité, la perception et la motricité sont prioritairement utilisées pour répondre à une menace interne, abréagie sur le mode de la décharge. La violence se révèle souvent comme une réaction inadaptée à une menace narcissique supposée, d’ordre fantasmatique. Elle est une réponse rarement appropriée à la réalité de la situation rencontrée par le sujet ; elle signe l’impossibilité de maintenir intacte la distance qui régit les rapports humains, fondés sur la reconnaissance de l’autre comme différent ; elle simule un corps à corps où l’altérité est réduite, où l’opposition apparente évoque le retour à la fusion, dans les vicissitudes de la séparation mère-enfant. Ainsi, le rapproché avec l’autre peut être vécu comme source de confusion sujet-objet, dans le sens de l’indifférenciation. Le passage à l’acte vient alors restaurer dans l’après-coup l’établissement d’une plus grande distance, tant psychique que relationnelle.

Comme l’a montré Freud avec le cas du président Schreber, la haine de l’objet est teintée de fantasmes persécutifs ; la paranoïa apparaît comme une forme d’organisation de la violence, d’essence narcissique. Que ce soit dans la paranoïa ou la mélancolie, envers un objet supposé ou retournée contre soi, la violence est liée à une faille narcissique restée béante : la désintrication des pulsions amour/haine entraîne un passage à l’acte sous la forme d’un libre écoulement de l’excitation.

https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2009-4-page-14.htm
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MessageSujet: Re: destructions   destructions Icon_minitime

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