Chez moi le lien fonctionne !
Bienvenue Azaria !
Dis-donc, à 96 ans t'as dû envoir des vertes et des pas mûres !
Chapeau pour ta maitrise de l'informatique. Mon grand-père a 86 ans mais n'a jamais dû voir un ordinateur de sa vie.
Didier, je te mets l'article. Pas tous les commentaires c'est trop long. ( c'est le site "un poisson dans le net", c'est à dire de l'évangélique français pur et dur.) Ton problème doit venir d'une vieille allergie.
Commençons avec le plus connu : “Au commencement était la Parole, et
la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.” C’est avec ces
mots que Jean commence son évangile, pour répondre à ceux qui niaient
justement l’incarnation. Il affirme l’existence de Jésus de toute
éternité et sa nature divine, pour dire quelques versets plus loin
(voir Jean 1:14) que cette “Parole” est devenue chaire, qu’elle a
habité parmi nous et qu’elle a été vue clairement par de nombreux
témoins.
Notons d’abord qu’il est dit : “Au commencement était…” En grec il y
a un verbe qui correspond assez bien au verbe français “être”, ainsi
qu’un autre verbe qui signifie : “venir à l’existence”. Ce deuxième
verbe aussi est traduit souvent par “être”, mais distingue clairement
entre ce qui existe déjà et ce qui vient de paraître.
Or, Jean écrit ici qu’au tout début Christ existait. Il n’a pas
utilisé le verbe signifiant “venir à l’existence” ; il n’a même pas
écrit : “Au commencement fut la Parole”. Par l’usage de l’imparfait, il
indique une chose qui se faisait et non une chose qui venait de
commencer. Il affirme clairement, par conséquent, que Christ existait
déjà au moment où le temps tel que nous le connaissons a commencé.
La grande controverse sur ce verset, pourtant, se situe dans la
dernière partie. Les Témoins de Jéhovah, dans leur “traduction”, l’ont
rendu : “…et la Parole était dieu”. Dans la version anglaise, ils ont
même traduit : “la Parole était un dieu”. Ils justifient cette
traduction par le fait que le texte grec manque l’article défini, qui
accompagne le plus souvent le mot “Dieu” en grec quand il s’agit du
Dieu seul et unique. (La langue grecque n’ayant pas d’article indéfini,
un substantif est simplement utilisé sans article pour indiquer qu’il
s’agit d’un parmi d’autres.)
Notons d’abord que dans à peu près un cinquième des utilisations du
mot “Dieu” dans le Nouveau Testament, il n’a par l’article, même quand
il s’agit du Dieu seul et unique. La langue grecque s’exprime le plus
souvent avec l’article, mais ce n’est pas du tout obligé. Il y a même
des textes qui utilisent le mot sans article que les Témoins de Jéhovah
ont traduit “Jéhovah”, ce qui montre clairement qu’ils ne prétendent
nullement que l’absence de l’article doit nous pousser à comprendre “un
dieu”. Il n’appliquent cette “règle” que quand cela les arrange.
Mais admettons la possibilité. Selon l’usage grec, il est
effectivement possible, après tout, que le mot “dieu” sans article
puisse faire référence à “un dieu”. Peut-on donc comprendre le premier
verset de l’évangile de Jean dans ce sens ?
Oui. Mais uniquement en admettant qu’il existe plusieurs dieux. Pour
être “dieu” sans être “Yahvé Dieu”, Jésus doit être un autre dieu.
Parce que nous affirmons la divinité de Christ, les Témoins de Jéhovah
nous accusent de polythéisme. Pourtant, c’est leur doctrine qui est
polythéiste. Il n’y a pas d’autres dieux que Dieu ; si donc Jésus est
“dieu” il est forcément “Dieu”.
Ils prétendent que le mot “dieu” dans la Bible ne signifie pas
toujours “Yahvé Dieu”. Pour soutenir une telle affirmation, ils
s’appuient sur certains textes de l’Ancien Testament. Ignorent-ils que
l’Ancien Testament a été écrit dans une autre langue que le Nouveau
Testament ? Il est vrai que le mot “élohim” (ainsi que son singulier
“éloah”) en hébreu peut signifier autre chose que “Yahvé Dieu”. Mais ce
n’est pas le cas de “theos” en grec. L’étymologie n’est pas du tout la
même, et le sens n’est donc pas précisément le même non plus. “Elohim”
vient d’une racine signifiant “fort”, ce qui fait que le mot peut
prendre le simple sens : “les forts” ou “les puissants”. (Il est très
rare que le mot soit utilisé au singulier dans un autre sens que pour
parler de Yahvé Dieu.) “Theos”, par contre, est très similaire à notre
mot “Dieu”. L’usage grec le réserve pour des êtres de nature divine.
Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’il signifie toujours “Yahvé
Dieu” dans l’usage grec. Dans un contexte polythéiste, on parlait de
toute une gamme de “dieux”. Mais la Bible n’est pas polythéiste ; il y
a des “dieux” uniquement dans le sens des faux dieux. Le seul Dieu qui
existe réellement est Yahvé.
Dire que Jésus est “dieu” mais non “Dieu” est donc un non-sens dans
le contexte monothéiste de la Bible. Les Témoins de Jéhovah eux-mêmes
vont parfois jusqu’à admettre que Jésus est “divin”, tout en refusant
d’admettre qu’il est Dieu. Mais le sens du mot “divin” les trahit ; il
signifie : “ce qui a trait à Dieu”. Les anges ne sont pas “divins” ;
seul Dieu est “divin”. Si Jésus est “divin” dans sa nature, il est donc
Dieu.
On peut dire que tout le bruit que font les Témoins de Jéhovah sur
Jean 1:1 ne contourne pas le problème. Ce texte est très clair, et
toute tentative de lui faire dire autre chose que ce qu’il dit se
heurte à l’impossibilité pour le monothéisme d’admettre l’existence
d’autres dieux que Dieu.
Épisodes déjà publiés :
- 1 - Introduction
- 2 - La divinité de Christ dans l’histoire de l’Église