Sommes-nous réellement libres lorsque qu’on quitte la WT ?

Bonsoir Didier,

tu as écrit

Au passage, je trouve que ça explique l'importance des mythes fondateurs de libération dans une société dite "libre", en tout cas stable. De l'Exode à Guillaume Tell ou à la Révolution française, la Résistance et la Libération de 1944... Il faut commémorer sa "libération"-événement (historique ou pseudo-historique) pour croire à sa "liberté"-état (Etat?).

Il y a encore en Suisse des personnes qui sont convaincues que Guillaume Tell a bien existé.... C'est aussi gros que d'imaginer que UBS puisse faire faillite

Avec mes fraternelles salutations.
J-P.

Parfois, paradoxalement, la liberté consiste en une absence de choix : je n'ai pas choisi d'aimer mes enfants mais je les aime absolument.
le Philosophe Alain commentant Platon, à cette phrase magnifique : " L'agriculteur ne choisit pas d'être agriculteur, mais il choisit de défricher ici, de drainer là et celui qui est marié ne choisit plus d'être marié, mais il choisit d'être patient, indulgent, juste ou le contraire "
Je n'ai pas choisi mon vécu et pas davantage mon enfance, mais je peux choisir aujourd'hui de poser des actes de liberté.
Il ne s'agit pas de m'enfermer dans la résignation mais, pour avancer résolument vers l'avenir, de prendre conscience de tout ce qui me determine.

Alexandre Jollien Philosophe.

Bonsoir,

la remarque de spermologos est fort à propos puisque effectivement lorsque nous faisons un choix nous sommes tenus de nous y tenir et perdons donc notre liberté, nous voilà plus ou moins attaché à notre choix.

Avec mes salutations.
Jean-Pierre

Pour une fois que j'ai rien dit... :)

Bonjour,

je vais rendre à César ce qui est à César, et ainsi rendre à free ce qui lui revient.

la remarque de Free est fort à propos puisque effectivement lorsque nous faisons un choix nous sommes tenus de nous y tenir et perdons donc notre liberté, nous voilà plus ou moins attaché à notre choix.

Je prie free et spermologos de bien vouloir m'excuser de ma méprise.

Avec mes salutations.
Jean-Pierre

Il faut tourner la page


by Claude Nougaro

Il faut tourner la page
Changer de paysage
Le pied sur une berge
Vierge
Il faut tourner la page
Toucher l'autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l'arbre
La colonne de marbre
Qui fuse dans le ciel
Tel
Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire
Constellé de pluriel
Il faut tourner la page...
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu
Il faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges
Oh yeah
Il faut faire silence
Traversé d'une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc
Il faut tourner la page
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant
Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire

https://www.youtube.com/watch?v=EWIxvhG6eK0

Je ne connaissais pas cette chanson, et je l'aime bien...
Merci free.

spermologos a écrit:

Je ne connaissais pas cette chanson, et je l'aime bien...
Merci free.

De Rien Didier, ça me fait plaisir que cette chanson te plaise.
Je la trouve triste, mélancolique, sentiments inhérents à toute rupture, changement, chaque fois qu'il "faut touner la page".
L'interpretation de Mister Claude Nougaro est sublime...

J'y vois surtout une image sereine de la mort miséricordieuse, qui efface doucement les traits trop "accusés" du masque devenu visage.

Elle m'a rappelé la scène finale du terrible et magnifique 1900 de Bertolucci. Les deux personnages devenus vieux, englués dans leurs sempiternelles discussions, et rejoignant leur enfance par la mort en jouant une dernière fois à leur jeu favori, passer sous un train...

Mais il y a de la mort (merveilleux partitif) dans tout changement.

Pense-tu que C.N, sentant sa fin proche, fait allusion à la vie, quand il dit il faut "tourner la page" ?

La mort est-elle explicite dans ces paroles ?


Toucher l'autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l'arbre
La colonne de marbre

Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire

Il faut faire silence
Traversé d'une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc

Alors c'est une attente sereine de la mort !!!
La mort comme une renaissance ??


"J'y vois surtout une image sereine de la mort miséricordieuse, qui efface doucement les traits trop "accusés" du masque devenu visage" ?????

Ben c'est comme ça que je l'entends, mais je ne vais pas argumenter sur l'exégèse! :)
Dans un genre différent, j'ai entendu ceci récemment (bien que ça ne date pas d'hier) qui m'a bien plu aussi:
https://www.dailymotion.com/video/x1rrin_renaud-fatigue-live

"Fatigué"???
Mais c'est ce que j'écoutais quand j'avais 14 ans, ça!

Ah , l'album "Mistral gagnant"... je suis sûr que je saurais encore aujourd'hui chanter tous les titres, tant il a tourné en boucle sur mon vieux tourne-disques! "La pêche à la ligne"..."Les trois matelots"... "Fatigué"...et l'ultra-classique "Mistral gagnant" qui a tellement fait couler de larmes sur l'acné de mes joues...

C'est ta fille qui redécouvre ces trésors pour toi?

Sois indulgent... :)
J'ai tout à fait "décroché" de la "musique du monde" (beuh) vers le milieu des 70s, quand j'ai quitté le lycée pour devenir "pionnier"... pour y revenir plus tard de façon erratique, au hasard des rencontres, mais je n'avais jamais vraiment écouté Renaud jusqu'à tout récemment (à part "Mistral gagnant" auquel, en effet, ma fille a eu droit en CM2!). Là j'ai pioché un CD au hasard à la médiathèque, et je me suis rendu compte que j'étais vraiment passé à côté de quelque chose...

Tu as toute mon indulgence!!!

Surtout que dans la masse de ce que j'écoutais à 14 ans, il n'y a pas que des choses que tu as ratées... il y en a bien plus auxquelles tu as échappé!!!

Notre vie ne se construit pas seulement contre notre passé, mais à partir de lui. Nous ne devenons pas adultes seulement en niant l'enfant que nous étions.
Les révolutionnaires ont souvent mésestimés le poids des traditions et des coutumes ... effacer le passé pour construire la nouveauté est voué à l’échec ... Un changement de vie ne peut pas être sans lien avec le passé. Elle ne peut pas en être seulement la négation.
On ne peut se libérer du passé sans conserve une partie de notre passé. Cette liberté est possible car ce n'est pas le passé qui détermine notre action, mais l'interprétation que je choisis de donner de ce passé.
C'est la connaissance de soi-même, avec toute ses composantes (donc son passé) qui permet de se libérer de ce que l'on était.
Plus que de l’oublier, il s’agit de pouvoir, comme l’écrit Nietzsche, « utiliser le passé au bénéfice de la vie ».

Parfois certains anciens Témoins tirent un trait sur le passé tout en ayant conservé une part de leur passage. Ils continuent de vouloir répondre à tout (je parle en connaissance de cause ) ou en considérant celui qui n'a le même point de vue comme quelqu'un se fourvoyant.

Il faut avouer qu'il n'est pas facile de quitter un mouvement, abandonner certaines habitudes, surtout lorsque l'on a pensé que l'on avait découvert la vérité. On peut être amené à penser que la meilleure façon de procéder est de tourner résolument le dos à son passé.

Ce peut être valable pour quelques uns mais par pour tout le monde. Chacun doit se mettre en marche à sa vitesse et retrouver le rythme qu'il avait avant de connaitre les Témoins. C'est sans plus compliqué pour une personne née "dedans" et cela lui demandera peut-être de s'investir dans des recherches spirituelles avant de pouvoir tourner la page.