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 Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?

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VANVDA




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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Jan 2010, 10:58

Bonjour à tous,

Citation :
Encore faudrait-il prouver que le christianisme est issu d'un schisme juif plutôt que de la gnose.

En quoi ces deux origines s'excluraient-elles? (Tout dépend bien sûr de ce que l'on entend par "gnose"...)
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Jan 2010, 13:56

La gnose n'est surtout pas à l'origine une "religion" dotée d'une existence autonome, avec les structures sociales que cela implique: elle n'est pas à mettre sur le même plan, elle ne fait pas nombre avec "le judaïsme", "le christianisme", "le mithriacisme" etc. C'est, si on veut, un "esprit" (un "virus", pourrait-on dire en choisissant une métaphore plus actuelle) qui ne "vit" qu'en affectant différents "corps" (de ce point de vue la comparaison avec le New Age, en tant que mouvance trans-institutionnelle, et non comme "organisation" ou même "réseau" indépendant, est partiellement pertinente). La gnose ne devient autonome et "sectaire" (ou syncrétique, l'un n'empêche d'ailleurs pas l'autre) qu'à partir du moment où elle est rejetée par ces "corps", comme par la grande Eglise au cours du IIe siècle. Dire que le christianisme est issu en majeure partie d'un judaïsme plus ou moins "gnosticisant", avec d'autres influences secondaires (c.-à-d. non juives et/ou non gnostiques) me paraîtrait infiniment plus juste.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeVen 29 Jan 2010, 14:59

A quoi bon changer de terminologie si tu n'en tires pas les conséquences dans ton raisonnement?

Comment une "secte" pourrait-elle "se détacher" de quelque chose qui n'a pas d'existence autonome ni de structures sociales, qui "n'existe" que dans un sens figuré, comme un "esprit (du temps)", un nouveau mode de lecture et d'interprétation affectant séparément des structures existantes comme le judaïsme, les cultes à mystères d'Egypte, d'Asie Mineure ou d'Orient, etc.?

Tu commets au sujet de "la gnose" le même anachronisme que tu reproches aux autres de commettre au sujet du "christianisme": poser en amont une identité "gnostique" constituée de matériau hétéroclite et postérieur.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Jan 2010, 02:53

La trajectoire (l'histoire, le devenir) des idées n'est pas superposable à celle des groupes sociaux (institutions, religions, partis, écoles), quoique bien sûr elles influent l'une sur l'autre. Du point de vue de la première, le raélisme a une préhistoire; du point de vue de la seconde il n'en a pas (à moins de le considérer comme une scission de la corporation journalistique ou de celle des auteurs-interprètes!).
J'ai dit que la comparaison de la gnose en amont du christianisme avec le New Age me semblait partiellement pertinente: elle l'est surtout, en fait, avant que le New Age ne soit identifié et conceptualisé rétrospectivement comme tel (autour notamment de l'idée d'Ere du Verseau, vers 1980).
Bien entendu les idées qui vont se retrouver dans la gnose sont beaucoup plus vieilles, mais aussi plus vieilles qu'elle, car dispersées et organisées autrement (si on peut déjà appeler ça la gnose, je peux faire remonter ma biographie à l'origine du système solaire et même au-delà). Quand je parlais de "matériau hétéroclite et postérieur", je pensais à ton affirmation que la gnose est essentiellement syncrétique: la gnose syncrétique (celle qui met sur le même plan des éléments de traditions différentes, juive, égyptienne, perse ou d'Asie Mineure), est attestée en fait très tard, à une époque où elle doit survivre indépendamment des organisations qui l'ont rejetée (judaïsme, christianisme, cultes à mystère). Un peu comme les panthéons polythéistes qui assignent une place à tous les dieux et expliquent leurs relations sont toujours des synthèses a posteriori de croyances diversifiées selon les lieux et les époques.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Jan 2010, 16:27

Une fois passé à la moulinette transhistorique et transculturelle, tout est dans tout, en effet.
Cela dit je suis d'accord avec la conclusion même si le raisonnement ne vaut pas cher: la gnose rejetée par l'Eglise au IIe siècle n'est ni une perversion du christianisme originel, ni une influence secondaire de l'extérieur, mais bel et bien l'héritière d'une des composantes du (proto-)christianisme primitif.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Fév 2010, 13:09

Pourquoi le livre des Actes (histoire officielle des débuts du christianisme) atténue-t-il le rôle et l'autorité de Jacques, pour faire la part belle à Pierre mais surtout au super-héros Paul ?

Luc est vraisemblablement un fervent supporter de paul et de sa christologie.
On a déjà abordé cette question je crois, mais le Jacques chef de l'Eglise de Jérusalem est-il le frère de Jésus ?

Luc ne peut gommer totalement l'importance de Jacques (Actes12,17 et 15,13) mais il marginalise systématiquement la famille de JC.
Quant Marc 6,3 cite les frères de JC ("le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon?"), Luc ne les nomme pas (23,49).
Quand une femme dit " Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées! ", Luc s'empresse de faire dire à JC "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent!"

On a le sentimment que Luc veut placer Paul au dessus de ces rivaux (Jacques, Pierre).
La Galilée, la famille de JC représente la passé "Juif" de JC, Luc s'évertue a effacer cette origine.

Actes 1,13-14
"Et quand ils furent entrés, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient: Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques (fils) d'Alphée, et Simon le Zélote, et Jude (frère) de Jacques.
Tous ceux-là, d'un même coeur, persévéraient dans la prière avec des femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères."

Les frères de JC sont marginalisés, Luc donne l'impression qu'aucun frère de JC ne fait parti des "dirigeants", alors que l'on retrouve les prénoms des frères de JC.
Jacques incarne-t-il un christianisme judaïsant opposé à l'évangile de Paul (ce qui explique les efforts de Luc) ?
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Fév 2010, 14:13

A toutes fins utiles, j'exhume un extrait d'article de 2003, ce qui me permet aussi de mesurer le chemin parcouru depuis... (il y a le texte d'abord, les notes après, et les appels de note ont disparu avec le collage, mais ça reste quand même à peu près lisible):

... avec Céphas et Jean , Jacques est l’une des « colonnes » de la communauté qui, toujours selon Paul, approuvent sa mission tout en s’en distinguant (Ga 2,9 ) et en le rappelant au souci des « pauvres » (v. 10 ). Plus tard cependant, à Antioche, ce sont des émissaires de Jacques qui incitent Céphas, Barnabé et d’autres « Juifs » à rompre la commensalité avec les non-Juifs (Ga 2,12ss). Selon une tradition antérieure à Paul, Jacques passe pour l’un des premiers bénéficiaires des apparitions de Jésus ressuscité (1Co 15,7 ).
Les Actes des Apôtres, dont les prétentions « historiques » sont à considérer avec prudence , évoquent une exécution de « Jacques frère de Jean » par Hérode Agrippa Ier (41-44 ; Ac 12,2 ; cf. 1,13) juste avant d’introduire, sans le présenter, « Jacques » (tout court) comme le chef incontesté de la communauté de Jérusalem (Ac 12,17). Celui-ci préside les débats sur la mission de Paul auprès des non-Juifs (Ac 15,13ss) et formule le « décret » exonérant ces derniers de la circoncision mais leur imposant un respect minimal de la Torah (v. 20) – ce dont on ne trouve pas la moindre trace chez Paul . Jacques dirige encore le groupe des « anciens » qui accueille Paul lors de sa dernière visite à Jérusalem et lui conseille de se soumettre à une observance rituelle au temple (Ac 21,18ss), ce qui vaudra à Paul d’être arrêté. Malgré leur a priori unificateur, les Actes concèdent donc que Jacques et les siens restent attachés à l’accomplissement de la loi rituelle, au service du temple et à la circoncision, ce qui exclut de fait une pleine communion avec les Eglises de la mission paulinienne.
Flavius Josèphe rapporte l’exécution de Jacques (en 62 ou peut-être 66) comme une injustice scandaleuse aux yeux de nombreux Juifs, et sans doute en particulier du courant pharisien qui a toute la sympathie de l’auteur . Un récit différent de la mort de Jacques est fourni au IIe siècle par le chrétien Hégésippe , dans des termes qui rappellent l’exécution d’Etienne dans les Actes (7—8.1) ; la description de Jacques par Hégésippe (prêtre extraordinaire et nazir perpétuel comme Samuel) le rapprochent de la figure de Jean-Baptiste telle qu’elle apparaît chez Luc (1—2), et invitent à une comparaison avec l’essénisme attesté à Qoumrân.
D’autres textes attestent que Jacques reste longtemps une référence dans des milieux très divers, même si cette référence tend à se vider de son contenu. Le « Judas » auteur présumé de l’épître dite de Jude (v. 1), une charge violente contre le gnosticisme, se présente comme « frère de Jacques ». Hors du canon, l’Evangile selon Thomas, habituellement qualifié de gnostique ou prégnostique, assigne à Jacques une place d’honneur .
Dernier épisode inattendu : en 2002, la découverte d’un ossuaire du Ier siècle portant l’inscription en araméen « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus » replace ce personnage sous les feux de l’actualité, même si elle ne nous éclaire en rien sur sa biographie .
En tout état de cause, une certitude historique se dégage : Jacques est un personnage de tout premier plan à Jérusalem dans la période qui précède la destruction du temple par Titus (70). Tout porte à croire qu’il est – et non « Pierre » – l’héritier majeur du mouvement de Jésus, qui n’apparaît pas alors comme une nouvelle religion mais comme partie intégrante d’un judaïsme palestinien alors très largement pluraliste et réuni, jusque dans ses conflits les plus âpres, autour du centre symbolique que constituent le temple et son rituel . En d’autres termes, ce qui distingue le mouvement de Jacques des autres courants du judaïsme palestinien (pharisien ou essénien, voire zélote) semble beaucoup moins déterminant, du point de vue de l’identité religieuse, que ce qui le sépare des tendances plus ou moins antiritualistes du judaïsme hellénistique de la diaspora et a fortiori de Paul qui, en rassemblant Juifs et non-Juifs dans une communauté définie par sa seule foi, engage une rupture irréversible avec l’identité juive et ses repères .

1) l’un des Douze, fils de Zébédée et frère de Jean (Mc 1,19//) ; 2) l’un des Douze, fils (ou frère) d’Alphée (Mc 3,18//) ; 3) l’un des frères de Jésus (Mc 6,3//) ; 4) le père (ou le frère) de l’un des Douze, nommé Judas ou Jude (selon Lc 6,16 ; Ac 1,13) ; 5 ?) Jacques le Mineur (Mc 15,40//), qui a été identifié tour à tour aux trois premiers.
Céphas sera identifié à Pierre en Jn 1,42, à la faveur d’une étymologie approximative, mais une lecture autonome de Galates tendrait plutôt à l’en distinguer : Paul ne mentionne Pierre qu’en Ga 2,7s sans que rien identifie formellement ce dernier au Céphas des v. suivants (v. 9.11.14 ; cf. 1,18 ; 1Co 1,12 ; 3,22 ; 9,5 ; 15,5). En tout cas le Céphas contemporain de Paul et de Jacques ne fournit qu’une partie des traditions qui constitueront finalement la figure de Pierre – laquelle reste assez peu consistante dans le N.T. (cf. Bart D. Ehrman, Cephas and Peter, in Journal of Biblical Literature 109/3 [1990] p. 463-74).
La phrase est (peut-être délibérément) ambiguë : ou bien il faut lire « je n'ai vu aucun autre des apôtres, sinon Jacques » ( Jacques est un « apôtre »), ou bien « je n'ai vu aucun autre des apôtres, mais seulement Jacques » ( Jacques n’est pas un « apôtre »).
Une fois adoptée l’équivalence traditionnelle Céphas = Pierre, le trio Pierre-Jacques-Jean qui forme le premier cercle des disciples dans les synoptiques (Mc 5,37// ; 9,2// ; 14,33// ; cf. 1,16.19.29// ; 3,16s// ; 10,35// ; 13,3//) correspond de façon assez troublante aux trois « colonnes » de Ga 2,9 pour qu’on se demande si les évangiles n’ont pas « multiplié les Jacques » sous la pression de traditions concurrentes : les unes qui situaient Jacques au premier plan des disciples, les autres qui l’en excluaient (Mc 3,31ss// ; Jn 7,5 ; à mi-chemin peut-être, les réprobations de Mc 10,35ss// ; Lc 9,54s).
Paul a pu être tenté de faire passer pour une approbation ce qui n’était, de la part de Jacques, qu’une neutralité (ou une indifférence) modérément bienveillante. Ce qui est sûr, c’est que Jacques ne se sent aucunement concerné par une mission auprès des non-Juifs ; s’il ne veut pas imposer à ces derniers la circoncision (v. 3,6), c’est probablement parce qu’il n’envisage pas un instant leur agrégation à Israël.
Même si le terme « pauvres » est en partie spiritualisé comme autodésignation de la communauté de Jacques (on trouve un emploi similaire du terme à Qoumrân et jusque dans le nom des « ébionites », l’un des mouvements « judéo-chrétiens » attestés par la suite – ’ébyôn en hébreu signifie « pauvre ») il n’en conserve pas moins son sens économique et social : le mouvement de Jacques est entre autres l’héritier (en partie sédentarisé) du « radicalisme itinérant » attesté par les évangiles, pour qui « vendre tous ses biens » n’est pas une figure de rhétorique. Paul répondra à cette injonction par la fameuse « collecte » organisée dans les communautés pagano-chrétiennes au profit des « saints » de Jérusalem (1Co 16 ; 2Co 8—9 ; Rm 15,25ss), une opération stratégique qui vise à s’assurer pour sa mission une neutralité bienveillante de la part de ces derniers, sans remettre en cause le statut socio-économique des donateurs.
Rien n’indique à ce stade, contrairement à ce que suggère Ac 15,24, qu’ils aient outrepassé leur mandat.
Après Céphas, les « Douze » et les « cinq cents frères », mais avant « tous les apôtres » (comme pour les listes divergentes des Douze, le catalogue des apparitions s’efforce certainement de concilier, par un ordre chronologique, des traditions concurrentes qui recouvrent des enjeux de pouvoir). Rien dans cette anecdote que Paul tient de la tradition (v. 3) ne suggère une « conversion » de Jacques au moment de l’apparition. De 1Co 9,5 on peut déduire en outre que, comme Céphas, Jacques a une compagne (l’union se doublant ou non d’un sens symbolique). L’absence de Jacques en 1Co 1,12 ; 3,22 porte à croire qu’il n’y a pas de « parti de Jacques » à Corinthe, à moins que le « parti de Christ » ne soit précisément celui que Jacques représente à Jérusalem (cf. la réserve de Paul à l’égard de « l’héritage » de Jésus en 2Co 5,16, qui rappelle la remarque aigre-douce sur l’autorité naturelle des « colonnes » en Ga 2,6).
Nettement plus tardifs, ils poursuivent naturellement l’harmonisation des données historiques dans la ligne des synoptiques et tout spécialement de Luc, pour faire apparaître l’Eglise universelle comme un prolongement providentiel et globalement harmonieux de l’œuvre de Jésus par un tronc unique (l’Eglise de Jérusalem à la Pentecôte). Ils tendent de ce fait à minimiser les conflits internes de tout ce qui relève selon eux du « christianisme » (notamment Jacques et Paul) et à reporter les principaux antagonismes sur une ligne de démarcation anachronique entre « juifs » et « chrétiens ».
Une communauté insolite par rapport au « christianisme » des Actes : elle comprend des « prêtres » (6,7) et des « pharisiens » (15,5), et tous ses membres sont « zélés pour la loi » au sens rituel du terme (21,20).
Sur un point au moins les consignes de Paul divergent de ce décret: le décret exclut la consommation d’« idolothytes » ou « viandes sacrifiées aux idoles » (Ac 15,29 ; 21,25 ; cf. la position semblable de l’Apocalypse, 2,14.20, laquelle porte par ailleurs les traits d’un judéo-christianisme farouchement antiromain qui pourrait refléter partiellement la position de Jacques), alors que Paul l’admet en principe, recommandant seulement l’abstention en cas de problèmes internes à une communauté chrétienne rassemblant Juifs et non-Juifs (1Co 8 ; 10).
Antiquités judaïques, XX, § 200 : « [Le grand prêtre sadducéen Ananos (ou Anne)] convoqua un sanhédrin (= conseil) de juges et fit comparaître le frère de Jésus appelé Christos, qui avait pour nom Jacques, ainsi que quelques autres. Il les accusait d’avoir transgressé les lois, et les livra pour être lapidés. » Cette sentence, dont le motif demeure fort imprécis (la formulation de Josèphe n’implique ni n’exclut un crime religieux), provoquera une vague de protestation qui aboutira à la destitution d’Ananos (§ 201-203). A noter qu’au prix d’un anachronisme les Actes appellent Anne le grand prêtre persécuteur des apôtres (4,6) et le font également passer pour sadducéen (4,1 ; 5,17 ; cf. Etienne Nodet, Procès de Jacques, procès de Jésus, in Le judaïsme à l’aube de l’ère chrétienne – XVIIIe congrès de l’ACFEB, sous dir. Philippe Abadie et Jean-Pierre Lémonon, Lectio Divina 186, Cerf, 2001). Ajoutons que pour Josèphe c’est l’exécution de Jacques (et non celle de Jésus, comme dans les évangiles synoptiques) qui scelle le sort de Jérusalem. Une idée que l’on retrouvera, sous une autre forme, chez le chrétien Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique, III, vii, 7-9) : la présence de Jacques est un rempart contre la destruction de Jérusalem. Cf. James S. McLaren, Ananus, James and Earliest Christianity. Josephus’ Account of the Death of James, in The Journal of Theological Studies 52/1 (2001), p. 1-25.
Récit rapporté par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique 2,23 : « Jacques, le frère du Seigneur, reçut l’administration de l’Eglise avec les apôtres. Depuis les temps du Christ jusqu’à nous, il a été surnommé le juste... Il fut sanctifié dès le sein de sa mère : il ne buvait ni vin ni boisson enivrante, ne mangeait rien qui ait eu vie ; le rasoir n’avait jamais passé sur sa tête ; il ne se faisait jamais oindre et s’abstenait des bains. A lui seul il était permis d’entrer dans le sanctuaire ; car ses habits n’étaient pas de laine, mais de lin. Il entrait seul dans le temple et on l’y trouvait à genoux demandant pardon pour le peuple. (...) Son éminente justice le faisait appeler le Juste et Oblias, c’est-à-dire en grec signifie rempart du peuple et justice, selon que les prophètes le montrent à son sujet. (...) Ils allèrent donc trouver Jacques et l’abordèrent en ces termes : “Nous t’en prions, retiens le peuple ; car il se fourvoie sur Jésus en pensant que c’est le Christ. (...) Tiens-toi donc sur le faîte du temple ; tu seras en vue de tous et tes paroles seront entendues de tout le peuple.” Car, à cause de la pâque, toutes les tribus et même les gentils se rassemblent.
Les susdits scribes et les pharisiens placèrent donc Jacques sur le pinacle du temple et ils lui crièrent ces paroles : “Juste que tous nous devons croire, puisque le peuple s’abuse à la suite de Jésus le crucifié, dis-nous quelle est la porte de Jésus.” Il répondit d’une voix forte : “Pourquoi m’interrogez-vous sur le Fils de l’Homme ? Il est assis au ciel, à la droite de la grande puissance et il doit venir sur les nuées du ciel.” (...) Ils se mirent à crier : “Oh, oh, même le juste s’est égaré”... Ils montèrent donc et précipitèrent le juste. (...) Et ils commencèrent à le lapider ; car il n’était pas mort de sa chute. Mais celui-ci se retourna, se mit à genoux et dit: “Ô Seigneur, Dieu et Père, je t’en prie, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.” (...) Alors un foulon qui se trouvait parmi eux prit le bâton avec lequel il foulait les étoffes et frappa le juste à la tête. (...) On l’ensevelit sur place près du temple, où l’on voit encore aujourd’hui s’élever son monument. »
Logion 12 : « Les disciples dirent à Jésus: “Nous savons que tu nous quitteras. Qui deviendra le plus grand parmi nous?” Jésus leur dit: “Où que vous soyez allés, vous irez vers Jacques, pour qui ont été faits le ciel et la terre.” »
Biblical Archaeology Review, novembre-décembre 2002. Certains spécialistes (p. ex. Rochelle I. Altman, sur le site www.jewsweek.com) contestent cependant l’authenticité de la dernière partie de l’inscription, « frère de Jésus » (qui strictement pourrait s’appliquer à « Joseph » autant qu’à « Jacques »), ce qui fragiliserait considérablement une identification de toute façon incertaine.
Plutôt que de judéo-christianisme, il vaudrait donc mieux parler d’un judaïsme chrétien ou plus exactement « nazôréen » (cf. E. Nodet, James, the Brother of Jesus, was never a Christian, in Le judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem, 6-10 juillet 1998 [Paris, Cerf, 2001, p. 75-85]. L’auteur montre que le titre christiani, de formation latine, s’applique d’abord au « pagano-christianisme » [cf. Ac 11,26]). Si le judaïsme nazôréen se réclame de Jésus comme prophète, rien n’indique qu’il lui assigne le statut de « messie » et encore moins une quelconque divinité. Il faut d’ailleurs probablement se garder de reporter trop mécaniquement sur Jésus tout ce qu’on sait de Jacques : Jésus et Jacques sont deux figures d’un même mouvement « nazôréen » (Ac 24,5), ce qui ne fait pas de celui-ci le disciple de celui-là ni n’affirme une exacte correspondance de vues entre les deux. La « succession » de l’un à l’autre peut comporter une part de continuité et une part de différence (comme entre Jean-Baptiste et Jésus). Les traits sacerdotaux du Jacques d’Hégésippe suggèrent aussi une certaine parenté avec l’essénisme attesté à Qoumrân.
Tendances qui transparaissent diversement dans le violent discours anti-temple d’Etienne en Ac 7, dans la spéculation de type platonicien qui marque l’épître aux Hébreux, et dans maints passages des Evangiles qui attaquent la notion même de pureté rituelle (typiquement Mc 7,19 ; cf. aussi la vision attribuée à Pierre en Ac 10,9ss).
On peut évidemment se risquer plus avant sur la voie de la reconstruction : la figure emblématique de ce type d’entreprise est R. Eisenman, qui fait de Jacques le représentant de l’essénisme attesté à Qoumrân. Eisenman ne craint pas d’identifier Jacques au (dernier ?) Maître de Justice et Paul à son principal adversaire.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Fév 2010, 14:28

Merci pour ce super article Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_cheers
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Fév 2010, 17:16

Ce que je dirais (aujourd'hui!) c'est qu'il a un rapport passif et différé au christianisme, dans la mesure où celui-ci a tenté, de façon rétrospective et contradictoire, de le "récupérer". Comme il l'a fait, différemment, pour "Jean-Baptiste".
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Fév 2010, 20:43

Re-tu-toi? Soit...
J'avais fort bien compris ce que tu disais mais je me suis permis de dire autre chose. J'espère que tu n'y verras pas d'inconvénient.
Rappel: l'extrait que j'ai posté ce matin (parce qu'il me semblait contenir bon nombre de références intéressantes pour la question de free) ne correspond pas à ce que j'écrirais aujourd'hui. Entre autres choses, je ne suggérerais certainement plus que Jacques le Juste est l'héritier d'un "mouvement de Jésus", car je n'en suis plus convaincu. Toutefois ça reste une possibilité, au même titre que celle qu'il n'ait jamais entendu parler de Jésus. En revanche j'estime toujours hautement probable que ce soit bien ce personnage que le NT essaie diversement de rapporter au christianisme.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Fév 2010, 23:37

Allons bon...
Quelles altérations?
"Frère de Jésus qu'on appelle Christ", je veux bien... mais le reste d'AJ XX? Ne me dis pas maintenant que tout le passage sur Jacques est une interpolation chrétienne, sans ça il va être difficile d'expliquer que "le Jacques de Josèphe est un prêtre juif qui n'a jamais entendu parler de Jézucri et compagnie" (le même, 1 h plus tôt).
Evidemment, la valse de(s) Jacques dans les écrits chrétiens, canoniques ou non, ne s'explique pas par un souci de concordance avec Josèphe! Si ce personnage est tiré dans tous les sens par les textes chrétiens, c'est parce que c'est une figure importante, ou comme autorité de référence, ou comme adversaire-repoussoir, aux yeux de plusieurs composantes de la nébuleuse "chrétienne" en voie de constitution...
Maintenant si tu veux plaider qu'il y a eu deux "Jacques historiques", celui de Josèphe et un autre, que tant l'épître aux Galates que les Actes situent également à Jérusalem et présentent (très différemment) comme un personnage clé du judaïsme identitaire à une époque où il n'y a pas encore de christianisme à proprement parler, bon courage... et attention au rasoir d'Occam (qu'on ne présente plus)!
Et pendant qu'on y est: Jean-Baptiste, autre personnage qui semble embarrasser singulièrement les auteurs chrétiens, également chez Josèphe (AJ XVIII), on en fait quoi?
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMar 02 Fév 2010, 11:35

Peut-on tirer une conclusion du fait que l'épitre de Jacques reprend les idées développées dans les évangiles synoptiques qui puiseraient leurs origines dans la fameuse source Q ?

Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait: " Heureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous!
Luc 6,20
Ecoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde, pour être riches dans la foi et héritiers du royaume qu'Il a promis à ceux qui l'aiment?
Jac 2,5

Celui donc qui aura violé un de ces moindres commandements, et appris aux hommes à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le royaume des cieux; mais celui qui les aura pratiqués et enseignés, sera tenu pour grand dans le royaume des cieux.
Mat 5,19
Car quiconque aura observé toute la loi, s'il vient à faillir en un seul point, est coupable de tous.
Jac 2,10

Ce n'est pas celui qui m'aura dit: " Seigneur, Seigneur! " qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Mat 7,21
Mais efforcez-vous de la mettre en pratique, et ne vous contentez pas de l'écouter, en vous abusant vous-mêmes par de faux raisonnements.
Jac 1,22

Mat 7,11/Jac 1,17 - Luc 6,24/Jac 5,1 - Mat 5,34-37/Jac 5,12 -
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMar 02 Fév 2010, 11:59

Autre extrait du même article (sous les mêmes réserves):

***

Mais l’auteur est aussi un familier des traditions, sans doute en partie écrites, du christianisme primitif, notamment celles qui fournissent la matière des Evangiles synoptiques : on a souvent noté la proximité thématique et formelle entre Jc et l’enseignement de Jésus dans Matthieu, en particulier le Sermon sur la montagne . En puisant aux mêmes sources sans prétendre qu’il s’agisse de paroles de Jésus, Jc suggère que cet enseignement, qui présente de nombreux points communs avec la tradition sapientiale du judaïsme, n’est pas le bien d’un seul individu et que sa vérité ne réside pas dans l’identité de celui qui la profère .

Particulièrement caractéristiques sont à cet égard les mises en garde contre le jugement (Jc 4,11 ; Mt 7,1) et les serments (Jc 5,12 ; Mt 5,34ss) : il ne faut pas en déduire que Jc connaisse Mt tel que nous le connaissons, puisqu’il se distingue nettement des orientations de l’Evangile proprement dit (notamment son antijudaïsme virulent), mais il semble s’abreuver aux mêmes sources – à la fois au fonds propre de Mt et à la version matthéenne du fonds commun à Mt et Lc (« Q » selon la théorie des deux sources). Que l’école du « Jacques historique » soit à l’origine d’une partie de ces sources, comme le suggère Painter (p. 263), est au moins probable.
L’absence de toute référence aux récits concernant Jésus, et en particulier à sa mort est notable par rapport aux autres textes du Nouveau Testament.

**

(En relisant ça à distance, j'ai un sentiment mitigé. Autant le "Jacques historique" me paraît n'avoir aucun rapport avec les traditions galiléennes, autant son lien avec la modeste, mais réelle composante "qoumranienne" du pré-christianisme me paraît plausible).
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMar 02 Fév 2010, 12:27

L'ossuaire inscrit

Une inscription en écriture judéo-araméenne de vingt lettres a été incisée sur l'une des deux longues parois extérieures.
On lit : Ya‘aqob bar Yoseph akhouy diYeshou‘a, soit « Jacob/Jacques fils de Joseph, frère de Jésus ».

On note seulement que, vers le milieu, le aleph de akhouy présente une forme cursive attestée dans la cursive du milieu du Ier siècle. De plus, le trait supérieur du dalet descend légèrement vers la droite, là aussi forme attestée dans la cursive du Ier siècle. Enfin, le yod suivant ce dalet est un peu plus long que les trois autres yods (dans Ya‘aqob, Yoseph et akhouy) et légèrement incliné en descendant vers la droite, variante connue dans l'écriture du Ier siècle.

On le situe généralement entre environ 20 avant notre ère et 70 après notre ère. Cependant les fouilleurs de Jéricho ont proposé de retarder quelque peu le début de cette pratique en le situant en 10 de notre ère. Deuxièmement, la paléographie de cette inscription correspond à cette période des deux premiers tiers du Ier siècle, la forme cursive du aleph, dalet et yod pouvant constituer un indice en faveur d'une datation plus proche de 70 que du tout début de notre ère. Il est cependant difficile d'être affirmatif sur ce dernier point et préférable de garder une datation approximative dans le premier siècle, avant 70.


La rareté d'une telle mention sur un ossuaire et la signification d'une telle formule comparées au fait que ce type d'appellation en référence au frère est bien attesté pour le Jacques de la tradition littéraire, aussi bien par le Nouveau Testament que par Flavius Josèphe, rendent très probable l'identification des homonymes mentionnés, d'une part, sur cet ossuaire et d'autre part, dans la tradition littéraire.

Ainsi, outre la coïncidence du même nom, du même patronyme et d'un frère portant le même nom, c'est surtout la rareté de la désignation de quelqu'un comme étant « le frère de » son frère, de telle sorte que cela devienne une sorte de surnom, qui rend la coïncidence difficilement fortuite et l'identification très probable.
Dès lors, si le « Jacques fils de Joseph frère de Jésus » est très probablement celui qui est mentionné dans le Nouveau Testament et dans Flavius Josèphe, cela signifie que l'inscription de l'ossuaire a très probablement été gravée environ un an après la mort de Jacques, soit vers 63, et que nous avons très probablement ici la première attestation épigraphique de Jésus de Nazaret.

Implications pour la recherche historique

La presse a parfois présenté cette inscription comme la « preuve » de l'existence de Jésus. Cette interprétation n'est pas exacte car l'identification est un problème de probabilité et surtout, parce que l'historicité de Jésus ne fait pas de doute pour un historien sérieux qui peut s'appuyer sur la tradition littéraire convergente du Nouveau Testament, de Flavius Josèphe et d'auteurs classiques du IIe siècle. Il reste que c'est autre chose de connaître quelqu'un par le biais d'une tradition littéraire et autre chose de voir son nom gravé dans la pierre une trentaine d'années après sa mort.
Cependant l'intérêt de cette inscription pour la recherche historique semble ailleurs : D'une part, cette inscription remet au premier plan des origines chrétiennes le rôle joué par la famille de Jésus et particulièrement de Jacques à la tête de la première communauté judéo-chrétienne de Jérusalem. La mise en valeur de Jacques à la tête des chrétiens d'origine juive – et continuant à observer les prescriptions juives – souligne l'enracinement du mouvement chrétien dans le judaïsme du Ier siècle, plus spécialement dans celui d'avant 70. Ensuite, par là même, est soulignée la diversité du judaïsme d'avant 70, judaïsme traversé par divers courants comme le rapporte Flavius Josèphe et comme le confirme l'étude des manuscrits de Qoumrân depuis un demi-siècle. Pour Flavius Josèphe, « le frère de Jésus qu'on appelle Christ, un nommé Jacques », se situait à l'intérieur du judaïsme de son époque. En fait, aussi bien les Actes des Apôtres que Flavius Josèphe présentent la mouvance chrétienne comme proche du mouvement pharisien (actes V, 33ss ; 15, 5 ; 23, 6-7) mais persécuté par les grands prêtres de tendance sadducéenne. Enfin, cette inscription araméenne constitue très probablement le premier exemple concret de l'emploi de l'araméen dans la toute première communauté chrétienne. Même s'il est clair que Jésus parlait araméen, le Nouveau Testament nous a été transmis en grec. Cette inscription invite donc à réétudier le substrat araméen du Nouveau Testament et particulièrement des Évangiles.

http://www.clio.fr/bibliotheque/L_ossuaire_de_Jacques_frere_de_Jesus.asp
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMar 02 Fév 2010, 13:58

L'épître de Jacques présuppose la thématique, les concepts et les formules de l'épître aux Romains auxquels elle répond formellement, tout en visant sur le fond une réception ultérieure du paulinisme, entre les deutéro-pauliniennes et les Pastorales (voir tous les commentaires critiques récents, p. ex. Vouga). Et bien sûr elle n'est pas l'oeuvre de "Jacques le Juste", même si c'est bien à ce personnage que la pseudépigraphie renvoie: on ne se place pas sous l'autorité d'un inconnu, et en l'occurrence "Jacques" présente, du point de vue de l'auteur, le double avantage d'être une figure largement respectée (jusque chez les gnostiques chrétiens, cf. Thomas) en même temps qu'un symbole de l'antipaulinisme (bien que sur des thèmes fort différents)...

Autre extrait (2003):
***
Mais c’est paradoxalement des épîtres de Paul que Jc semble le plus tributaire (2,14-26) : malgré les trésors d’ingéniosité déployés jusqu’à ce jour pour combattre une « évidence » qui n’était pas forcément trompeuse , je reste convaincu que la charge critique de Jc contre « la foi sans les œuvres » présuppose la conception et la formulation originales de la doctrine paulinienne, telle qu’elle apparaît en particulier dans l’épître aux Romains .
Cet élément suffirait à rendre très improbable que l’épître soit l’œuvre de Jacques de Jérusalem : selon le scénario le plus vraisemblable, à peine quatre ans séparent la rédaction, à Corinthe, de l’épître aux chrétiens de Rome (58) et la mort de Jacques à Jérusalem (62) : c’est bien peu pour que Jacques puisse se référer à l’enseignement original de l’épître, peut-être déjà déformé, comme à une doctrine largement acceptée et de ce fait digne d’être combattue ! Ajoutons à cela plusieurs indices dont aucun, seul, n’emporterait la conviction, mais dont le poids cumulatif est impressionnant :
- l’absence de toute référence, dans Jc, au système rituel du judaïsme (temple, calendrier liturgique, circoncision) ou à la défense de l’identité juive qui, selon l’ensemble des données relatives à Jacques, constituent jusqu’au bout l’horizon religieux du Jacques historique.
- l’assassinat et la supplication du « juste » en 5,6.16, semblent bien faire allusion aux traditions relatives à la mort de Jacques le Juste et à sa fonction d’intercesseur.
- la reconnaissance et la réception tardives de l’épître dans l’Eglise .
L’auteur ne choisit pas le nom de « Jacques » au hasard, simplement parce qu’il est disponible ; il s’agit pour lui d’une figure incontestable de la première génération chrétienne, indépendante de Paul et opposée à lui. La référence au judaïsme reste consciente dans son esprit : son Jacques s’adresse « aux douze tribus dans la dispersion (diaspora) » , qu’il associe à une eschatologie sobre mais sérieuse (5,8s) .
L’hypothèse qui me paraît le mieux rendre compte de l’ensemble du donné est celle d’un auteur qui, tout en connaissant le rôle central du « frère du Seigneur », n’en est pas l’héritier direct ; son héritage est plutôt celui du judaïsme hellénistique, en l’occurrence de la part juive des Eglises « mixtes » de la diaspora qui ont accueilli « l’Evangile » de Paul. Jc s’appuie sur l’héritage hellénistique, en particulier sa lecture morale et spirituelle des Ecritures, pour jeter après coup un regard critique sur l’apport paulinien au vu de la pratique communautaire qui en a résulté et qui s’achemine vers la « grande Eglise » fondée sur le credo et la morale privée.

[Notes]
Ici le combat contre « l’évidence », qui ne faiblit pas (encore Johnson), force plus l’admiration que la conviction : l’addition des différences formelles entre la doctrine combattue par Jc et celle de Paul ne fait pas le poids contre
On a remarqué que les regroupements de textes « bibliques » sont ceux de Rm et non ceux de Ga : l’association de Lv 19,18 au Décalogue en Jc 2,8-11 figure aussi en Rm 13,8-10 ; en revanche Gn 15,6 n’est pas rapproché de Ha 2,4 comme en Ga 3,6-11 : en Rm les deux références sont séparées (1,17 ; 4,1ss). Cela ne signifie pas que l’auteur de Jc ait l’épître aux Romains sous les yeux, mais qu’il connaît la doctrine paulinienne sous la forme qu’elle a atteint dans cette épître. Du reste, les analogies avec la littérature paulinienne en général sont très nombreuses (Jc 1,2s // Rm 5,3ss ; Jc 1,13ss // Rm 6,23 ; 7,7ss ; Jc 2,1 // 1Co 2,8 ; Jc 2,5 // 1Co 1,26ss ; Jc 3,15 // 1Co 2,14).
Les premières attestations nous viennent d’Irénée, vers 180, d’Origène au début du IIIe siècle ; son intégration au canon chrétien, dans la catégorie des « épîtres catholiques », n’est pas déclarée avant 367 (Lettre festale d’Athanase). Eusèbe (Histoire ecclésiastique II, xxiii, 25) la déclare inauthentique, et Jérôme (De Viris Illustribus 2) exprime encore un doute : « Jacques n’a écrit qu’une épître, et certains prétendent qu’elle a été publiée en son nom par quelqu’un d’autre. »
Même si en fait l’épître est destinée à des chrétiens, on aurait tort de lire la formule au sens d’un verus Israel. Comme le nom de « l’auteur », l’appellation des « destinataires » relève de la fiction épistolaire : or dans cette fiction un personnage important de Jérusalem s’adresse à la diaspora, selon le modèle de Jr 29 ; 2 Macc. 1—2,18 ; Epître de Jérémie ; 2 Baruch 78-86 ; 4 Baruch 6,19-25 ; 7,24-34... et Ac 15,23-29.
L’eschatologie est ici plus prophétique qu’apocalyptique : il est probable que dans le cas du Jacques historique l’accent eût été inverse.
Sur le thème ici central « la foi et les œuvres », Jc semble avoir compris Paul comme l’auteur de l’épître aux Ephésiens l’a compris (2,8s).
Les charges contre les riches (1,9ss ; 2,1ss ; 4,13ss ; 5,1ss) s’en prennent directement au clientélisme hellénistique ou romain sur lequel Paul, déjà, a choisi d’asseoir socialement ses communautés (« patrons » aisés accueillant et protégeant une communauté, et y jouissant ipso facto d’une place de choix, sans remise en cause de leur position économique et sociale ; c’est cette classe dominante qui fournira à la génération suivante les premiers « évêques » de la grande Eglise).
***



Il n'y a plus guère de doute aujourd'hui que toute l'inscription sur le fameux ossuaire (et pas seulement "frère de Jésus", comme le croyait encore R. Altman citée ci-dessus quelques semaines seulement après la publication) était un faux. Lemaire est tombé dans le panneau. http://en.wikipedia.org/wiki/James_Ossuary

Citation :
Il est notoire que l'identité d'un Hébreu, tant dans la Bible que dans Josèphe, est donnée par "Untel fils d'Untel" et jamais par "frère d'Untel".

Alors pourquoi conserver "frère de Jésus" dans AJ XX?
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMar 02 Fév 2010, 16:54

Certes, mais:
- c'est chez l'Hégésippe d'Eusèbe que Jacques est prêtre (et "chrétien", forcément), et non dans les AJ de Josèphe (sur le problème d'Hégésippe comme "double" chrétien de Josèphe, voir p. ex. http://vridar.wordpress.com/2009/05/16/josephus-james-jesus-hegesippus-and-eusebius/ )
- la plupart des défenseurs non fondamentalistes du Jésus historique reconnaissent que son appartenance à la tribu de Juda est un théologoumène et non une donnée historique (cf. p. ex. la thèse marginale d'Amphoux citée plus haut - et que je n'endosse pas -, qui le rapproche de l'aristocratie sacerdotale); on aurait d'ailleurs un problème analogue (quoique un peu moins épineux) avec le cousinage lucanien de Jean-Baptiste fils de prêtre...
- Galates 1,19 appelle Jacques "le frère du Seigneur" (variante de l'appellation collective "les frères du Seigneur" en 1 Corinthiens 9,5): que cela signifie "frère de Jésus" ne va pas de soi, même si c'est une interprétation relativement ancienne (Marc 6,3 etc.).
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMer 03 Fév 2010, 00:25

1. Comme tu n'as pas saisi la pointe de mon objection; je l'exprime sous forme interrogative: sur quoi repose, chez Josèphe, ton affirmation (hier, 17 h 47; aujourd'hui, 13 h 32) que son Jacques était prêtre?

2. Amphoux avait bien (sur-)exploité le sacerdoce attribué à Jean-Baptiste par "Luc", mais pas du tout celui attribué à Jacques par "Hégésippe" (je me souviens lui avoir d'ailleurs suggéré cette idée après sa conférence, je ne sais pas s'il en a fait quelque chose depuis).

3. Pour les Constitutions apostoliques, c'est formellement exact (V, I). Mais ce n'est justement pas ainsi que l'auteur interprète le titre de Jacques, puisqu'il l'appelle également "frère du Christ selon la chair" (VIII, 25).
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 08 Fév 2010, 12:21

Joseph d'Arimathée est un personnage egnimatique.
Qui est-il ?
Un notable Mc 15,42.
Un homme riche Mt 28,57.
Un homme bon et juste Lc 23,50 et Mc 15,43.
Un disciple de JC Jn 19,38.

Vous venez d'entendre le blasphème : que vous paraît-il? " Tous le condamnèrent (comme) méritant la mort.
Mc 14,64

Joseph d'Arimathée faisait-il parti des menbres du sanhédrin qui à l'unanimité condamnèrent JC ?

et n'ayant trouvé aucune cause de mort, ils ont demandé à Pilate de la faire périr;
et quand ils eurent accompli tout ce qui est écrit de lui, ils le descendirent du bois et le déposèrent dans un sépulcre.
Act 13, 28-29

La démarche de Joseph d'Arimathée est-elle celle d'un porte parole du sanhédrin ?

Pourquoi Joseph d'Arimathée disparait des récits ?
Pourquoi les disciples ne se tournent-ils pas vers lui pour connaitre les derniers moments de leur maitre et l'endroit ou il repose ?
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 08 Fév 2010, 13:51

"Luc" avait déjà eu l'idée d'harmoniser (23,50s): ...un homme bon et juste, qui n'avait pas participé aux décisions et aux actes des autres; il était d'Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le règne de Dieu.

N.B. A noter que dans la trame narrative de Marc (en amont de l'intégration des récits de naissance chez Matthieu et Luc) c'est le seul et unique Joseph. Par jeu d'intertextualité, Arimathée renvoie les "biblistes" à Ephraïm fils de Joseph (cf. 1 Samuel 1,1 etc.) et aux espérances contemporaines qui s'y rattachent (Testament de Joseph p. ex.; c'est, semble-t-il, une des principales concurrences au messianisme davidique en dehors de la tradition sacerdotale); par simple assonance il évoque pour les auditeurs hellénophones moins avertis la figure emblématique du disciple noble et vertueux.

P.S. Actes 13 semble ne tenir aucun compte de l'histoire de Joseph, surtout comprise comme exception à l'intérieur du sanhédrin, puisque "les habitants de Jérusalem et leurs chefs" sont responsables de la Passion jusqu'à l'ensevelissement inclus. Le texte occidental maintient ce sujet collectif tout en se rapprochant du récit évangélique par l'intégration d'une péripétie supplémentaire: "Accomplissant tout ce qui était écrit de lui, ils ont demandé à Pilate, après qu'il (Jésus) eut été crucifié, qu'il soit descendu du bois; l'ayant obtenu, ils le descendirent et le mirent dans un tombeau." Ce n'est pas autrement surprenant car la rédaction harmonisatrice de Luc-Actes est très superficielle (et diversifiée), elle laisse subsister de grosses incohérences narratives et même théologiques, notamment dans les discours (comparer Luc 24 et Actes 1--2, ou les trois récits différents de la conversion de Paul à l'intérieur même des Actes).

(Je m'interroge quand même sur le rapport de cette question de détail narratif au fil de discussion en cours, et plus généralement sur l'intérêt de ce jeu de question-réponse à la dérive pour la quarantaine de lecteurs supposés de ce forum - qui, il est vrai, nous font rarement l'honneur de nous entretenir de ce qui les intéresse, le cas échéant.)
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeMar 09 Fév 2010, 12:30

spermologos a écrit:
"
(Je m'interroge quand même sur le rapport de cette question de détail narratif au fil de discussion en cours, et plus généralement sur l'intérêt de ce jeu de question-réponse à la dérive pour la quarantaine de lecteurs supposés de ce forum - qui, il est vrai, nous font rarement l'honneur de nous entretenir de ce qui les intéresse, le cas échéant.)

Il me semble que la place, la prépondérance, le profil particulier de certains personnages du NT ainsi que leurs disparitions peuvent nous renseigner sur la théologie, le dogme et la façon de penser des chrétiebns du 1er siecle.
Joseph d'Arimathée est intimement lié à l'ensevelissement et à la sépulture de JC, analyser les differentes versions que nous donnent les évangiles du personnages peut reveler les tendances de l'époque.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010, 13:07

En effet, il n'y avait parmi eux aucun indigent, puisque tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient et apportaient le produit de la vente,
qu'ils déposaient aux pieds des apôtres; et on distribuait à chacun ce dont il avait besoin.
Actes 4, 34-35

Les conditions d'adhésion à la communauté sont drastiques. L'engagement doit absolu et définitif.
Pour être admis il faut tout abandonner et faire don de ce que l'on possède, en tout cas declarer tous ces biens aux apôtres. C'est la loi du tout ou rien.
L'épisode d'Ananie et Saphire expose la sévérité du reglement de la communauté.
Entrer dans la communauté signifie se soumettre à l'autorité des apôtres notamment d'un Pierre dur , inflexible et de renoncer à toute possession, à tout secret, à toute intimité.

l'Eglise entière et tous ceux qui apprirent cela furent pris d'une grande crainte.
Actes 5, 11

Sur un plan moral et matériel, l'entrée dans la communauté impose une mise à nu, un dépouillement.
On a le sentiment d'une communauté dans l'attente de la fin, imminente et proche.
Si je devais prendre une image plus moderne, d'un groupe dirigé par un gourou (collectif ou individuel) à qui il a fait allégeance.


Dernière édition par free le Lun 15 Fév 2010, 13:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010, 13:29

Peut-on donc comparer l'église des premiers temps au communisme moderne? Ou bien n'allait-il finalement pas encore plus loin que cela, étant donné que la propriété individuelle semblait en être totalement bannie?
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010, 14:06

seb a écrit:
Peut-on donc comparer l'église des premiers temps au communisme moderne? Ou bien n'allait-il finalement pas encore plus loin que cela, étant donné que la propriété individuelle semblait en être totalement bannie?

Je pense que cela n'a rien avoir avec le communisme.
Cette communauté vit refermée sur elle-même dans l'attente imminente de la fin, l'objetif n'est pas de partager équitablement les biens et richesse mais d'anticiper l'organisation du royaume à la fin des temps tel que les dsuiciples pouvaient se la préfigurer.(mat 6,25-26).
Dans cette optique la communauté doit manifester un engagement absolu et definitif "Si quelqu'un vient à moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple." (Lc 14,26).
Pour être admis dans la communauté et être prêt à vivre la fin, le disciple doit tout abandonner et en faire don aux apôtres, à qui il doit une totale soumission et allégeance " déposaient aux pieds des apôtres".
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010, 16:35

Ce modèle où une poignée de personnes dirigent d'une main de maître les congrégations me fait plutôt peur. Cela ressemble fort à une dictature. Il n'y a pas de contre-pouvoir, pas de contrôle. Tout est fait selon le bon vouloir des apôtres.
Même si ce n'est pas exacement pareil, cela ressemble tout de même plus ou moins à l'utopie communiste en ce sens que le "parti" unique impose un dogme à tous et s'occupe de tous jusque dans les moindres détails.
Les disciples devaient imaginer que les apôtres étaient les meilleurs d'entre eux, et que par là-même ils leur devaient allégance et pouvaient placer une totale confiance en eux. Après tout, c'est un peu le même modèle que la Watchtower tente d'imposer aujourd'hui...
Un tel modèle dérive fatalement vers des abus de toutes sortes et, à la longue, est voué à disparaître ou à changer.
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010, 22:04

Ananias a semble-t-il tenté de laisser entendre qu'il avait vendu pour un prmontant un champ. Il indiqua un prix parce qu'il voulait garder une somme pour lui. Pourquoi n'a-t-il pas indiqué le prix exact et dit simplement qu'il gardait quelque chose pour lui? Voyez les versets 3 et suivants du chapitre 5
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MessageSujet: Re: Comment se présentait le christianisme au 1er siècle?   Comment se présentait le christianisme au 1er siècle? - Page 2 Icon_minitime

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