De quelle façon Jésus a-t-il célébré sa dernière Pâque?

Bonjour Patoune,
D'une manière très générale, je crois qu'il faut se méfier de la confusion entre étymologie et sémantique (confusion très fréquente dans les publications de la Watchtower).
Ce n'est pas parce qu'un mot a signifié quelque chose à un moment de son histoire qu'il conserve ce sens éternellement: dans un texte du XXIe siècle, "être étonné" ne signifie plus être frappé par le tonnerre, "être énervé" ne signifie plus être ramolli. Ce n'est pas parce que stauros désignait "originellement" un simple pieu qu'il n'évoque pas une "croix" à l'époque romaine, etc.
Pour le sens d'ekklèsia dans le N.T., c'est surtout l'usage de ce mot dans la Septante qui est déterminant. Or l'ekklèsia kuriou c'est la traduction de l'hébreu qhl Yhwh, "l'assemblée de Yhwh", qui, en particulier dans les textes "deutéronomistes", représente l'assemblée du peuple, notamment dans les contextes cultuels... c.-à-d. "tout Israël", avec ou sans les "étrangers" selon les textes. L'idée de "séparation", si elle n'est pas formellement évoquée dans le contexte, ne peut être déduite du seul usage du mot ekklèsia.

Merci Didier !

J'en ai encore appris une bien bonne.

A ce sujet, y-a-t-il une raison pour laquelle le terme "sunagoge" n'est pas utilisé en lieu et place de ekklesia ?

Il semble plus adapté à la notion religieuse de l'assemblée d'Israël ou des premiers chrétien, non ?

Bonjour Assad,
Sunagôgè traduit aussi qhl dans la LXX, mais moins souvent qu'ekklèsia: p. ex. Nombres 20,4 où qhl Yhwh est rendu par sunagôgè Kuriou. Le lexique de la LXX varie d'un livre à l'autre.
Les termes se partagent entre judaïsme et christianisme non à cause de leur sens, mais par nécessité "sociologique" (chaque groupe définit "son" vocabulaire de prédilection et rejette celui de l'autre).
A noter que "sunagôgè" désigne une assemblée "chrétienne" dans Jacques 2,2 (mais peut-être est-ce justement un effet de style voulu, puisque l'épître placée sous l'autorité de "Jacques" veut se donner pour "judéo-chrétienne" -- alors que par son contenu elle ne l'est guère).

Bonjour,
et merci à spermologos et assad pour leurs recherches qui nous montrent qu'il n'est en définitive pas si aisé de pencher pour une explication plutôt qu'une autre sans tenir compte de nombreux facteurs comme par exemple la signification de certains termes, la valeur d'une pratique aux yeux de ceux qui la célèbrent selon leur habitude. Pratique qui n'est pas nécessairement une indication de continuer de faire telle ou telle chose, en tout cas ne pas le faire si on ne comprend pas ce que cela signifie et représente pour nous.
Si je comprends bien on peut imaginer que Jésus (du moins celui que nous présente les évangiles dits synoptiques) a parlé d'une nouvelle alliance qu'il allait passer entre Dieu et ses disciples présents et futurs, au cours du repas de la dernière Pâque qu'il a célébré avant de mourir.
L'encouragement de Paul que nous découvrons en la première lettre aux Corinthiens, chapitre 11 versets 20ss nous oblige-t-il de prendre régulièrement part à la cène ou repas du Seigneur?

Avec mes fraternelles salutations
Xavier