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| christianisme, mariage, procréation et sexualité | |
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Auteur | Message |
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Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Aoû 2015, 16:42 | |
| - free a écrit:
- On éprouve beaucoup de difficulté à établir si ce texte est un jugement divin ou la conséquence de la désobéissance.
Cette phrase en forme d'alternative (c'est l'un OU l'autre) illustre bien le sempiternel problème de l'anachronisme où nous nous débattons: pour NOUS, un "jugement" (au sens de châtiment, divin ou autre) est tout autre chose qu'une "conséquence" (naturelle). Il n'en va pas forcément ainsi dans les textes où la même "chose" peut être décrite de deux points de vue différents ("divin" et "humain", pour faire vite; voir supra). - Citation :
- Il est étonnant que ce texte n'affirme pas que la femme deviendrai l'objet de désir de l'homme, c'est le désir de la femme qui se portera vers son mari.
Pas tant que ça, puisqu'il s'agit ici du "châtiment" de la femme; le tour de l'homme va venir (v. 17ss), où il sera question de travail pénible et de mort, toutes choses qui concernent pourtant aussi la femme, mais qui ne sont pas mentionnées dans son "châtiment" à elle. Il ne faut pas perdre de vue la règle structurelle (et structurante) qui vaut pour tous les "récits d'origine" (et dont nous avons souvent parlé): quel que soit leur point de départ (la situation initiale) et leur cheminement narratif (les péripéties), leur point d'arrivée (la conclusion, l'état final) est d'avance fixé, puisqu'il doit correspondre à la " réalité" telle qu'elle est communément connue et comprise à la fois par les "auteurs" et les "destinataires" (lecteurs-auditeurs contemporains). Cette conclusion est extrêmement intéressante pour les lecteurs décalés que nous sommes, puisqu'elle nous montre comment ceux-là (les "auteurs" et les "destinataires") percevaient et comprenaient leur "réalité"; et à partir de là (en retraçant l'histoire à partir de sa fin) l'ensemble du récit révèle à son tour, dans une certaine mesure, quel jugement ils portaient sur cette "réalité". En l'espèce: que l'homme soit mortel, qu'il doive "gagner sa vie" par un travail pénible, que la femme soit soumise à l'homme, qu'elle ait des accouchements douloureux (et nombreux !), c'est la "réalité" (de l'époque), tout simplement; mais c'est une réalité qui était perçue comme mauvaise puisqu'elle résulte (narrativement) d'un "châtiment", alors que la différence sexuelle ou le travail de la terre en soi n'étaient pas perçus comme (aussi) "mauvais", puisqu'ils remontent (toujours narrativement) en-deçà de l'élément pertubateur (la "désobéissance"). Voilà à mon sens le genre de leçon (historique, socio-psychologique, mais aussi "théologique") qu'on peut tirer assez légitimement du texte. Mais quand on veut aller plus loin, d'une manière ou d'une autre, on s'égare: par exemple en déviant le récit de son cours nécessaire, quand on se demande "ce qu'il serait arrivé si la désobéissance n'avait pas eu lieu" (elle DOIT avoir lieu puisque le récit DOIT aboutir à la "réalité" connue des destinataires !), ou encore en érigeant son aboutissement en norme intemporelle (si on estime que la femme DOIT être soumise à son mari, avoir des grossesses nombreuses et douloureuses, on en déduira qu'il FAUT -- aujourd'hui -- être contre l'égalité des sexes, la contraception et l'analgésie !). Là où notre "réalité" diffère tant soit peu de celle que présuppose le texte, le texte n'a tout simplement rien à en dire (reste -- heureusement ? -- la mort qui n'a pas fini d'être "actuelle"). |
| | | free
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| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 17 Nov 2016, 16:31 | |
| Lorsqu'un un ange annonce à Sarah qu’elle sera enceinte, voici sa réaction : " Sara se mit à rire en elle-même et dit : « Tout usée comme je suis, pourrais-je encore jouir ? Et mon maître est si vieux ! » (Gn 18,12 TOB)
Le fait qu’un personnage féminin parle du plaisir sexuel me semble être un cas singulier dans la Bible. Sarah semble également faire un lien entre jouissance et le fait de devenir enceinte, la sexualité ne se limite pas à la conception d'une enfant. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Ven 18 Nov 2016, 01:30 | |
| Le Cantique des cantiques (du début à la fin) me paraît encore plus explicite (et l'idée de fécondité n'y intervient pas du tout). En fait, je crois que si on cherchait bien on trouverait beaucoup d'exemples du même "thème" (souvent en mauvaise part, certes, du "désir" asservissant de la femme pour l'homme dans la malédiction de Genèse 3 aux multiples portraits à charge, quelquefois très "crus", de la femme étrangère, adultère, prostituée, au sens "propre" ou "figuré", mais pas seulement: la relation d'Israël ou de Jérusalem à Yahvé est aussi dépeinte favorablement avec le vocabulaire du désir et du plaisir féminins -- non sans "fantasmes masculins" à ce sujet évidemment, et dans les deux cas). On peut tout reprocher à l'Ancien Testament, mais sûrement pas la pruderie...
Genèse 18,12 fait partie d'une série de "jeux de mots" sur le nom d'Isaac = yçhq = rire (Sara rit, çhq), qui ont parfois une connotation érotique (ainsi quand Isaac "rit", s'amuse, joue avec Rébecca, même verbe, 26,8ss). Je note au passage que le mot hébreu traduit en 18,12 par "plaisir" ou "jouissance" (`dnh) rappelle l'"Eden", et même -- pure coïncidence semble-t-il -- le mot grec pour "plaisir", hèdonè... mais la Septante, déjà plus prude, ne profite pas de cette coïncidence phonétique, et passe sous silence le "plaisir" de Sara, se contentant de lui faire dire: oupô men moi gegonen heôs tou nun, "cela (la maternité, non le plaisir) ne m'est pas arrivé jusqu'à maintenant"... la "réserve" en la matière est (judéo-)hellénistique et non spécifiquement chrétienne. |
| | | free
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| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Mar 07 Mar 2017, 13:55 | |
| Les religions monothéistes encouragent souvent une certaine pruderie, pudibonderie et une certaine réserve, à l'égard de tout ce qui touche à l'amour et à la sexualité. En lisant la Bible, nous sommes surpris de constater que certains de ses auteurs ne s'encombraient d'une telle réserve. Par exemple Ézéchiel raconte une histoire symbolique au sujet de deux sœurs : Ohola représente le royaume de Samarie et Oholiba, celui de Jérusalem. Voici comment est relatée l’histoire d’Oholiba :
"Elle multiplia ses débauches, souvenir des jours de sa jeunesse quand elle se prostituait en Egypte. Elle montra sa sensualité avec leurs débauchés : leur membre est un membre d’âne, leur éjaculation celle du cheval. Tu es revenue à l’impudicité de ta jeunesse, quand les Egyptiens pressaient tes seins, caressant ta poitrine virginale" Eze 23,19-21
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| | | Narkissos
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| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Mar 07 Mar 2017, 14:24 | |
| Ezéchiel est assurément un "cas" -- champion biblique toutes catégories de la violence "graphique" comme on dit en anglais, non seulement pornographique mais aussi scatographique, hématographique (du sperme, du sang, de la pisse et de la merde...). C'est d'autant plus remarquable que ce livre apparaît par ailleurs comme une sorte de laboratoire ou de prototype de la Torah, en particulier des textes "sacerdotaux" (le personnage d'Ezéchiel étant présenté comme un prêtre).
Comme on l'a dit plus haut, la "pruderie" (etc.) est plutôt un effet de la sensibilité hellénistique tardive qui affecte dans ce sens la "bonne société" tant romaine que juive -- elle n'est pas spécifiquement "monothéiste", les textes juifs et chrétiens de cette époque en sont marqués comme d'autres, mais pas tellement plus que d'autres, et il y a des contre-exemples spectaculaires (comme l'Apocalypse qui renouvelle dans une certaine mesure la veine gore d'Ezéchiel). |
| | | free
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| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Mer 12 Avr 2017, 16:38 | |
| "Si mon cœur fut séduit par une femme, si j’ai fait le guet à la porte du voisin, que pour un autre ma femme tourne la meule, et que sur elle d’autres se couchent, car ç’aurait été une infamie, un forfait que punit mon juge. Un feu m’eut dévoré jusqu’à la perdition, ruinant tout mon fruit jusqu’à la racine." Job 31,9-12
Ce texte de Job nous fait évidemment penser aux paroles de Jésus contenues Mt 5,28 ("Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur."). Job ne s’intéresse pas tant à l’adultère qu’au désir qui y conduit et il le fait en nous dépeignant le soupirant aux aguets, dans l’attente que la femme sorte de la maison ou que le mari la quitte. Le seul fait de s’être engagé dans cette démarche est assimilé par Job à un adultère. Paradoxalement, Job estime que cette attitude mérite une punition qui correspondrait au fait qu'un autre homme couche avec sa femme. D'autres hommes feraient subir à celui qui a eu une mauvaise pensée, ce qui l'a désiré ou imaginé. Il est question aussi d'un forfait ou d'une compensation financière que devrait payer la personne adultère à la victime. Un élément intéressant, la femme n’est pas considérée comme responsable de cet adultère, la responsabilité repose uniquement sur l'homme qui a posé un regard plein de désir sur cette femme. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Mer 12 Avr 2017, 23:49 | |
| La distinction entre "la pensée" et "l'acte" (préalable à leur assimilation rhétorique: il faut qu'ils soient ordinairement différenciés pour que quelqu'un se fasse remarquer en disant que ça revient au même !) ne me semble pas si claire dans Job que dans Matthieu. La scène de l'adultère aux aguets est un topos, un "cliché" si tu préfères (cf. David et Bethsabée, Proverbes 6; 7; 9, etc.), qui suffit à évoquer l'adultère tout entier (pars pro toto, la partie pour le tout): "consommé" plutôt qu'"inabouti", si je puis dire.
Pour comprendre ce chapitre, il faut se replonger dans une manière de parler qui nous est assez inhabituelle (bien que nous l'ayons déjà évoquée sous plusieurs aspects): c'est une "protestation d'innocence" à la limite du serment et de l'ordalie, où le schème de l'auto-malédiction conditionnelle ("si j'ai fait ceci, qu'il m'arrive cela") joue un rôle central: c'est la seule façon pour un suspect (comme Job) de se disculper. Dans un sens, ce chapitre (le dernier des dialogues, avant les monologues d'Elihou et Yahvé) s'insère très logiquement dans le drame de Job (je fais ce que j'ai dit, devant Dieu je joue Dieu contre Dieu, la justice de Dieu contre l'injustice de Dieu, je prouve ainsi mon innocence en l'affirmant à mes risques et périls); mais dans un autre il en fait trop, en présentant Job comme un personnage impeccable (ainsi que dans le Prologue). Or le Job des dialogues (précédents) ne prétendait pas à l'impeccabilité absolue, il soulignait au contraire qu'un Dieu qui exigerait une telle impeccabilité, qui punirait la moindre peccadille au même titre que la faute la plus grave (point de vue des "amis"), ne serait pas juste du tout (cf. p. ex. 13,26).
Et, bien sûr, d'un point de vue "moderne" la femme est considérée comme "objet" et non "sujet" de droit (ou de morale) dans tous ces textes, depuis le Décalogue jusqu'au Sermon sur la Montagne: au regard du droit civil, c'est en tant que "bien d'autrui" que la femme mariée ou fiancée est "interdite" (ça ne l'empêche pas d'être lapidée le cas échéant, en vertu de la loi sacrale: outre le "vol" il y a aussi la "souillure"; mais les animaux aussi peuvent être lapidés selon la même "logique"...). |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Lun 10 Fév 2020, 11:16 | |
| Le christianisme, dès son origine, a constamment hésité entre une « anthropologie angélique » de la pureté et de la sainteté, et une anthropologie de l’incarnation, de la vie et du bonheur terrestre, ou, pour le dire autrement, entre la nostalgie d’un homme-ange sans sexualité, purement spirituel, et la conviction que l’homme de chair et de sang, dans sa réalité naturelle et sexuée, a été créé et voulu par Dieu pour jouir des biens de la vie.
Écartelé entre ces deux lignes théologiques et anthropologiques, le christianisme a dû se résoudre à prôner une double éthique ou, pour le dire plus clairement, deux éthiques tout à fait contradictoires : celle de la continence et celle du mariage.
Pour les premiers chrétiens, vivre sans sexualité était une manière de manifester son impatience de vivre comme dans le Royaume des cieux dans lequel « on ne prend ni femme ni mari », car « on est comme des anges ». Autrement dit, il s’agissait d’un désir de vivre, dès ici-bas, la vie céleste et angélique dans un corps glorieux, c’est-à-dire a-sexuel et débarrassé des lourdeurs de la chair. https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2008-1-page-73.htm
Un texte me revient à l'esprit (parce que très utilisé par les TdJ), celui d'Hé 13,4 ; que l'on déjà abordé mais que j'aimerais analyser avec mes yeux d'aujourd'hui :
"Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure : Dieu jugera ceux qui se livrent à l'inconduite sexuelle et à l'adultère"
L'expression : "le lit conjugal exempt de souillure" me parait floue, suffisamment pour en tirer des conclusions hâtives et puritaines. Ce texte donne le sentiment de rattacher la sexualité à la souillure, du moins une sexualité assimilée à de l'"inconduite".
Notes : Hébreux 13:4 Cf. 12.16 ; 1Co 5.13 ; 6.9-19 ; Ep 5.5. – et le lit conjugal… : c’est de toute évidence l’adultère qui est ici considéré comme une souillure. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Lun 10 Fév 2020, 14:01 | |
| Cette ambiguïté provient de la nature même des auteurs de la Bible. D'une part ils désirent donner du poids à leurs arguments et déclarent présenter des choix et des décision provenant de Dieu lui-même, d'autre part ils ne sont que des humains ayant des désirs charnels qu'ils ne veulent pas étouffer mais vivre le mieux possible. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Mar 11 Fév 2020, 02:48 | |
| Sur l'"adultère" au croisement de la loi sacrale (d'où "souillure", même si le terme est ici distinct de ceux qui traduisent le plus régulièrement dans la Torah la notion d'"impureté" rituelle, laquelle du reste s'applique aussi à une sexualité parfaitement "licite" par ailleurs) et de la loi civile (atteinte à la "propriété" du mari), voir supra 28.1.2014. Pour rappel, il n'y a d'adultère au sens "biblique" (et antique en général) qu'entre un homme (marié ou non) et une femme mariée (ou fiancée) à un autre. Qu'un homme marié ait des relations avec d'autres femmes que la ou les siennes (esclaves, prostituées, veuves, etc.), pourvu qu'elles ne soient pas mariées, cela ne constitue pas un "adultère" au regard de la loi civile, même si ça peut être considéré comme répréhensible à d'autres points de vue.
D'autre part, le "bric-à-brac" d'Hébreux 13 (comme de bien des sections "parénétiques" ou "pratiques", surtout quand elles coïncident avec les fins de livre qui accumulent les ajouts successifs de copie en copie) ne fournit aucun "contexte" susceptible de préciser la portée de ce précepte et avertissement, a priori très général, et le style quasi "télégraphique" ou aphoristique, habituel aussi dans ce genre de section, ne facilite pas l'interprétation. Rien n'oblige expressément à restreindre la "souillure" à l'"adultère" (comme le suggère un peu vite la note de la NBS), mais rien ne requiert non plus de l'étendre à autre chose. Sauf oubli de ma part, 1 Corinthiens 7 (v. 3ss) est le seul texte du NT qui évoque explicitement la pratique sexuelle dans le mariage, et il ne lui impose aucune restriction, ce serait plutôt le contraire (la formulation est très proche de la notion de "devoir" conjugal).
Soit dit en passant, une remarque incidente de Houziaux au début de l'article précité (§ 6, notes 3 et 4), sur laquelle lui-même ne s'attarde pas, me semble mériter réflexion: sur ce genre de question les attitudes changent plus vite qu'on ne croit, et les générations présentes et futures, dans le sillage des revendications homosexuelles et féministes, de la remise en question du "genre" et de l'obsession du harcèlement sexuel, pourraient se trouver beaucoup plus en phase avec les "ascétismes" juifs, chrétiens ou "païens" du tournant de l'ère chrétienne que ne l'étaient celles de la "libération sexuelle" il y a un demi-siècle. |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Dim 25 Avr 2021, 02:48 | |
| Le Cantique développe même une sorte de contre-programme ou de réponse à la sortie forcée du jardin en Genèse 2-3. L’expulsion du jardin s’était accompagnée d’une soumission de la femme à l’homme : « ton désir sera vers ton homme et lui régnera sur toi » (Gn 3,16). Le mot hébreu traduit par « désir » ( תשוקה ) n’est attesté que trois fois dans la Bible hébraïque. Il se trouve encore en Genèse 4,7, un texte dans lequel Caïn est invité à ne pas se laisser dominer par le désir du péché, et ensuite en Cantique des cantiques 7 :
Genèse 3, 16 Vers ton homme sera ton désir et lui te dominera
Cantique des cantiques 7, 11 Je suis à mon bien-aimé et vers moi est son désir
Le désir qui, dans la scène de la sortie du jardin, était unilatéral, se trouve maintenant équilibré. Et, du coup, l’amour ou le désir érotique, probablement les deux, apparaissent dans le Cantique comme un remède contre la mort. Le Ct transfère l’amour des dieux aux amours des humains, tout en gardant à l’amour et à la sexualité leurs dimensions religieuses, voire spirituelles. Le cantique a sans doute aussi sublimé la relation entre Yhwh et les déesses, bien attesté pour la première partie du premier millénaire. https://www.college-de-france.fr/media/thomas-romer/UPL2724015852747543208_romer.pdf |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Dim 25 Avr 2021, 12:02 | |
| Le Cantique des cantiques ne concerne qu'assez marginalement le christianisme (cf. le titre du fil), qui l'a reçu avec le lot "canonique" de la tradition juive (hébraïque et grecque, dans la Septante) et ne l'a guère lu et commenté qu'à la faveur d'une certaine "spiritualisation" (le Christ et l'âme, ou l'Eglise) qu'on retrouve également, mutatis mutandis, dans le judaïsme (du rabbinisme à la qabbale) -- sans que cela suffise de part et d'autre à neutraliser l'évidente portée érotique du texte pour ceux qui le lisent vraiment. Dans le NT, deux allusions ou réminiscences accessoires et inoffensives tout au plus (Jean 7,38 à Cantique 4,15, Apocalypse 3,20 à 5,2).
Il ne fait pas de doute que le passage du polythéisme et des mythologies anciennes à la monolâtrie et au monothéisme, du côté juif, au théâtre et à la philosophie du côté grec, impliquent différemment une désexualisation du divin, les vestiges d'une sexualité divine étant réduits -- ou promus -- au rang de métaphores, d'allégories et de symboles. Le rapport à la sexualité humaine et concrète, si je puis dire, n'en reste pas moins foncièrement ambigu: on peut indifféremment en déduire que l'"acte" donne accès au "sens" (aussi bien dans le "mariage" juif ou catholique-orthodoxe, cf. déjà Ephésiens, que dans les rites sexuels des mystères ou de certains gnosticismes), OU qu'il faut renoncer à l'"acte" pour accéder au "sens" (point de vue de l'ascétisme, stoïcien ou platonicien, monacal ou sacerdotal -- dont la tradition juive ultérieure s'est plutôt écartée). Dans l'antagonisme ou dans la subordination demeure toutefois une hiérarchie, une préséance de l'"esprit" en-deçà et au-delà de toute différence sexuelle sur le "corps" sexué, qui est bien un "effet" des bouleversements religieux et "théologiques" du Ier millénaire avant J.-C., mais n'est pas plus "chrétienne" ou "juive" que "grecque" ou "païenne" (en témoigneraient aussi bien l'évolution d'autres rites "païens", de la "prostitution sacrée" à l'émasculation ou à la virginité perpétuelle p. ex.). |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 14:15 | |
| Si un chrétien divorce de sa femme sans motif biblique et se marie ensuite avec une autre personne, comment l’assemblée considère-t-elle son précédent mariage et son nouveau mariage ?
Dans une telle situation, l’assemblée considérera que son précédent mariage a pris fin au moment où il s’est remarié et que son nouveau mariage est valide. Pour comprendre pourquoi, examinons ce que Jésus a dit à propos du divorce et du remariage.
Jésus a clairement dit quel est aux yeux de Dieu le seul motif de mettre fin à un mariage : « Celui qui divorce de sa femme, sauf pour cause d’acte sexuel immoral, et se marie avec une autre se rend coupable d’adultère » (Mat. 19:9). Des paroles de Jésus, nous apprenons 1) qu’un acte sexuel immoral est le seul motif biblique de divorce et 2) qu’un homme * qui divorce de sa femme pour toute autre raison et se marie avec une autre se rend coupable d’adultère.
Les paroles de Jésus signifient-elles qu’un homme qui commet un acte sexuel immoral et divorce de sa femme est bibliquement libre de se remarier ? Pas forcément. En cas d’adultère, le conjoint innocent peut décider de pardonner ou non à son conjoint. S’il le rejette et qu’un divorce est prononcé, ils sont tous les deux libres de se remarier une fois que le jugement de divorce devient définitif.
Toutefois, la femme (c’est-à-dire le conjoint innocent) peut sincèrement désirer rester mariée avec son mari et lui dire qu’elle est disposée à lui pardonner. Mais que se passera-t-il si le mari adultère rejette le pardon de sa femme et obtient le divorce sans son accord ? Puisqu’elle est disposée à lui pardonner et à poursuivre la vie à deux, il n’est bibliquement pas libre de se remarier. S’il décide malgré tout de se marier avec quelqu’un d’autre alors qu’il n’est bibliquement pas libre de le faire, il se rendra de nouveau coupable d’adultère, et les anciens de l’assemblée formeront de nouveau un comité de discipline religieuse pour traiter l’affaire (1 Cor. 5:1, 2 ; 6:9, 10).
Quand un homme se remarie alors qu’il n’est bibliquement pas libre de le faire, comment l’assemblée considère-t-elle son précédent mariage et son nouveau mariage ? Son précédent mariage reste-t-il bibliquement valide ? Le conjoint innocent peut-il encore décider de pardonner à son ex-conjoint ou de le rejeter ? L’assemblée considère-t-elle que le nouveau mariage de l’homme est une union adultère ?
Par le passé, l’assemblée considérait que le nouveau mariage était une union adultère tant que le conjoint innocent était en vie, ne se remariait pas et ne commettait pas d’acte sexuel immoral. Toutefois, quand Jésus a abordé le thème du divorce et du remariage, il n’a pas parlé du conjoint innocent. Il a simplement expliqué qu’un homme qui divorce de sa femme sans motif biblique et se marie avec une autre personne se rend coupable d’adultère. Dans un tel cas, son divorce et son remariage (qui constitue selon Jésus un adultère) mettent fin à son précédent mariage.
Quand son mariage prend fin en raison d’un divorce suivi d’un remariage, le conjoint innocent ne peut plus décider de pardonner à son ex-conjoint ou au contraire de le rejeter. Il n’a donc pas à prendre cette décision lourde de conséquences. Par ailleurs, la façon dont l’assemblée considère le nouveau mariage ne dépend pas du fait que le conjoint innocent soit mort, se soit remarié ou se soit rendu coupable d’un acte sexuel immoral *.
Dans l’exemple que nous avons pris, le mari commet un adultère et divorce de sa femme. Mais si le mari divorce sans avoir commis d’adultère et se remarie ensuite ? Ou s’il ne commet pas d’acte sexuel immoral avant de divorcer, mais qu’il en commet après et qu’ensuite il se remarie alors que sa femme est disposée à lui pardonner ? Dans tous ces cas de figure, le divorce et le remariage (qui constitue un adultère) mettent fin au précédent mariage. Le nouveau mariage constitue une union légalement valide. Comme le disait La Tour de Garde du 15 février 1980, aux pages 31 et 32, « maintenant qu’il s’est remarié, il ne peut pas revenir à sa situation passée ; le précédent mariage a pris fin avec le divorce, l’adultère et le remariage ».
Cette nouvelle compréhension ne remet pas en question le caractère sacré du mariage et ne minimise pas la gravité d’un adultère. Un homme qui divorce de sa femme sans motif biblique, puis se marie avec une autre personne sans être bibliquement libre de le faire, fera l’objet d’un comité de discipline religieuse pour cause d’adultère. (Si sa nouvelle femme est Témoin de Jéhovah, elle fera également l’objet d’un comité de discipline religieuse pour cause d’adultère.) Bien que son nouveau mariage ne soit pas considéré comme une union adultère, cet homme ne remplira pas les conditions requises pour recevoir des attributions spéciales dans l’assemblée pendant de nombreuses années et aussi longtemps que les autres seront troublés par ce qu’il a fait ou qu’ils estimeront que ce qu’il a fait nuit toujours à sa réputation. Avant de lui confier des attributions spéciales, les anciens de l’assemblée s’interrogeront sur la situation actuelle de son ex-femme, envers qui il a peut-être agi avec ruse, ainsi que des enfants qu’il aurait éventuellement abandonnés alors qu’ils étaient encore mineurs (Mal. 2:14-16).
Conscients des conséquences graves d’un divorce et d’un remariage contraires aux Écritures, les chrétiens veillent à voir les choses comme Jéhovah les voit et à considérer le mariage comme une institution sacrée (Eccl. 5:4, 5 ; Héb. 13:4).
https://www.jw.org/fr/biblioth%C3%A8que/revues/tour-de-garde-etude-avril-2022/questions-des-lecteurs-avril-2022-2/ |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 15:39 | |
| Charmes discrets de la casuistique...
Je garde le souvenir de deux couples qui avaient réussi, si l'on peut dire, une véritable permutation (AB/CD -> AD/BC) dans le cadre d'une congrégation assemblée provinciale, sinon tout à fait rurale, vers la fin des années 1970, moyennant l'exclusion excommunication provisoire de deux unités (disons BC) sur quatre... Point n'est besoin de dire que la chose avait beaucoup ému le jéhovisme local et national (via les "surveillants de circonscription"), et qu'elle m'avait au moins permis de comprendre les sous-entendus de la TdG de 1980 (dont la rédaction ne dépendait certainement pas de ce seul cas, ce devait être une pratique assez courante en Amérique pour en faire un article "d'étude"), autrement difficilement compréhensibles. Si mes souvenirs sont bons, c'est ce numéro de La Tour de Garde qui s'était risqué à regretter l'absence de croyance en "l'enfer" pour dissuader les TdJ de ce genre de calcul... |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 16:15 | |
| - Narkissos a écrit:
- Charmes discrets de la casuistique...
Je garde le souvenir de deux couples qui avaient réussi, si l'on peut dire, une véritable permutation (AB/CD -> AD/BC) dans le cadre d'une congrégation assemblée provinciale, sinon tout à fait rurale, vers la fin des années 1970, moyennant l'exclusion excommunication provisoire de deux unités (disons BC) sur quatre... Point n'est besoin de dire que la chose avait beaucoup ému le jéhovisme local et national (via les "surveillants de circonscription"), et qu'elle m'avait au moins permis de comprendre les sous-entendus de la TdG de 1980 (dont la rédaction ne dépendait certainement pas de ce seul cas, ce devait être une pratique assez courante en Amérique pour en faire un article "d'étude"), autrement difficilement compréhensibles. Si mes souvenirs sont bons, c'est ce numéro de La Tour de Garde qui s'était risqué à regretter l'absence de croyance en "l'enfer" pour dissuader les TdJ de ce genre de calcul... En lisant cet article, j'ai eu le sentiment de lire du F.W.FRANZ, un raisonnement entortiller, embrouiller et emberlificoté qui (si j'ai bien compris) assouplit la règle en affirmant que si par le passé "le nouveau mariage était une union adultère", aujourd'hui l’assemblée considèrera que le nouveau mariage ne dépend pas du fait que le conjoint innocent soit mort, se soit remarié ou se soit rendu coupable d’un acte sexuel immoral, donc ce nouveau mariage ne sera pas considéré comme une union adultère, néanmoins, eu égard au caractère sacré du mariage, les nouveaux mariés feront l’objet d’un comité de discipline religieuse pour cause d’adultère ... Je ne sais pas si j'ai bien compris la complexité de cet article (qui semble tortueux) mais en résumé, le nouveau mariage n'est pas une union adultère mais les nouveaux mariés sont des adultères passible d'un comité de disciple religieuse, sans sans sanction, ni exclusion (c'est sous entendu) puisque ce nouveau mariage n'est pas une union adultère (la pire sanction est envisage pour le mari qui n'aura pas de privilège) ... J'en perds mon latin. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 16:19 | |
| Ce qui peut paraitre "magique" c'est que les versets bibliques cités sont les mêmes que ceux utilisés par le passé (récent) pour justifier l'exclusion du coupable ayant divorcé sans motif biblique justifiant le divorce. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 16:42 | |
| En effet (je n'avais pas été assez attentif), il reste une certaine ambiguïté quant à la décision du comité judiciaire de discipline religieuse, qui pourrait choisir d'exclure excommunier (puisque c'est un adultère, formellement ce n'est pas ... exclu) ou non (puisque ce n'est pas une union adultère). On peut supposer que les critères, le cas échéant, seront communiqués de façon plus confidentielle aux "anciens", si le jugement n'est pas tout simplement téléguidé par la hiérarchie (filiales, surveillants de circonscription).
Au passage, l'article auquel je pensais à propos de l'"enfer" était dans le numéro du 1.10.81, § 17.
Bien entendu, tout cela n'a aucun rapport avec le sens probable de l'"exception matthéenne" (obligation et non possibilité de répudiation en cas de porneia), dont nous avons déjà parlé précédemment. |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 17:03 | |
| - Citation :
- Au passage, l'article auquel je pensais à propos de l'"enfer" était dans le numéro du 1.10.81, § 17.
Il fallait y penser : Pourquoi certains succombent-ils à l’épreuve de leur intégrité et ne restent-ils pas fidèles aux engagements qu’ils ont pris lors de leur mariage? Les raisons sont nombreuses. Serait-ce parce que les témoins chrétiens de Jéhovah ne redoutent pas les tourments éternels et savent que l’enfer de feu n’existe pas? Un pasteur luthérien déclara une fois à un jeune Témoin que s’il refusait de croire à un enfer de feu, il commettrait toutes sortes de bêtises. C’est certainement l’avis de bien des membres de la chrétienté. En tant que vrais chrétiens, nous avons été affranchis de cette crainte des tourments éternels, mais nous ne voulons pas ‘user de cette liberté comme d’une occasion pour la chair’, n’est-ce pas? — Gal. 5:13. As-tu été le traducteur de cet article ? |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Jeu 20 Jan 2022, 17:11 | |
| Non, celui-là je me souviens bien de l'avoir lu (l'incongruité m'avait frappé) quand j'étais encore "pionnier" en Bourgogne (d'ailleurs pas très loin du lieu du "cas" précédemment évoqué). Mais c'était de justesse: j'ai été appelé au Béthel fin 81 et j'ai dû commencer à traduire La Tour de Garde l'année suivante. |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Ven 21 Jan 2022, 11:29 | |
| La Watch a tenu sur cette question des raisonnements qui ressemblent à des circonvolutions qui aboutissent à des aberrations : Questions de lecteurs ● Lorsqu’une personne mariée pratique l’homosexualité, est-ce un motif biblique de divorce permettant au conjoint innocent de se remarier ? L’homosexualité est catégoriquement condamnée dans la Bible comme une pratique empêchant quiconque s’y livre d’obtenir l’approbation de Dieu (I Cor. 6:9, 10). Toutefois, pour savoir si la Bible autorise ou non une personne mariée innocente à se remarier après avoir divorcé légalement d’avec un conjoint pratiquant l’homosexualité, il faut considérer ce que les Écritures disent à propos du divorce et du remariage. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus-Christ déclara : “Celui qui divorce d’avec sa femme, excepté pour cause de fornication, fait qu’elle est exposée à l’adultère, étant donné que quiconque épouse une femme divorcée commet un adultère.” (Mat. 5:32). Un peu plus tard, il dit aux Pharisiens : “Quiconque divorce d’avec sa femme, excepté pour le motif de fornication, et en épouse une autre commet un adultère.” — Mat. 19:9. Ainsi, la “fornication” est le seul motif de divorce permettant au conjoint innocent de se remarier. Le mot grec traduit par fornication est pornéïa. Ce terme peut désigner des relations sexuelles illégitimes entre personnes mariées ou non mariées. Dans certains cas rares, les anciens Grecs ont pu utiliser ce terme pour désigner d’autres actes que les relations sexuelles illicites entre un homme et une femme. Cependant, le sens dans lequel Jésus utilisa le mot pornéïa dans Matthieu 5:32 et 19:9 doit être défini par le contexte. Remarquons que dans les chapitres 5 et 19 de l’Évangile selon Matthieu, le terme “fornication” est utilisé au sens restreint d’infidélité conjugale ou de relations illicites avec une autre personne que le conjoint. Dans son Sermon sur la montagne, avant de traiter la question du divorce, Jésus-Christ déclara que “quiconque [marié] ne cesse de regarder une femme de manière à éprouver une passion pour elle, a déjà commis avec elle un adultère dans son cœur”. (Mat. 5:28.) Par conséquent, quand il fit ensuite allusion à la fornication commise par une femme, ses auditeurs ont compris cela dans un sens relatif, c’est-à-dire la prostitution ou l’adultère commis par une femme mariée. Le contexte du chapitre 19 de l’Évangile selon Matthieu appuie cette conclusion. Se fondant sur les Écritures hébraïques, Jésus montra qu’un homme et sa femme deviennent “une seule chair” ; puis il ajouta : “Ce que Dieu a mis sous le même joug, qu’aucun homme ne le sépare.” (Mat. 19:5, 6). Lorsque deux personnes se livrent à l’homosexualité, elles utilisent leurs organes sexuels d’une manière contraire à la nature et qui n’a jamais été prévue ainsi. Deux personnes du même sexe ne sont pas complémentaires, comme l’étaient Adam et Ève. Elles ne pourraient jamais devenir “une seule chair” afin de procréer. Ajoutons aussi que dans le cas de relations entre un homme ou une femme et un animal, deux sortes de chair sont impliquées. L’apôtre Paul écrivit : “Toute chair n’est pas la même chair, mais il y a celle des hommes, et il y a une autre chair : de bovins, et une autre chair : d’oiseaux, et une autre : de poissons.” — I Cor. 15:39. Certes, l’homosexualité et la bestialité sont des perversions répugnantes, mais dans un cas comme dans l’autre elles ne rompent pas les liens du mariage. Ceux-ci ne sont rompus que par des actes qui amènent l’homme ou la femme à devenir “ une seule chair” avec une personne de sexe différent, qui n’est pas son conjoint légal. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1972005 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: christianisme, mariage, procréation et sexualité Ven 21 Jan 2022, 11:58 | |
| Bien que je sois devenu TdJ en 1972, je ne me souvenais pas de cette interprétation-là et j'imagine qu'elle a dû être renversée assez vite... (je vois que La Tour de Garde supposait déjà l'interprétation contraire en 1978: ça a dû changer entre-temps).
Cela illustre en tout cas que le "casuiste" qui prétend se soumettre à l'"autorité" de textes ("bibliques" en l'occurrence) retrouve en fait toute sa "liberté" quand il s'agit de les interpréter, puisqu'il peut en tirer des conclusions diamétralement opposées. Evidemment cette "liberté" ne vaut que pour le casuiste (ici la Watchtower, probablement F.W. Franz à l'époque, dans l'Eglise catholique ce serait le "Magistère"), non pour ceux qui sont soumis au jour le jour à ses décisions (par définition) arbitraires et (en principe) univoques (encore que la Watchtower n'en finisse pas de refaire l'exégèse de ses propres textes, c'est même devenu l'une des principales occupations de sa rédaction)... |
| | | | christianisme, mariage, procréation et sexualité | |
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