A mon avis, non, ça n'a pas grand-chose à voir -- si ce n'est que la lecture de tous ces textes est agitée par le même genre de turbulences au passage de la frontière (imprécise) entre "polythéisme" et "monothéisme": les "saints", comme les "fils des dieux", peuvent être compris OU comme des "dieux", OU comme des "anges" selon le système de référence (relire tranquillement la p. 1 de ce fil).
Sinon, ne serait-ce que par son caractère narratif (récit d'une "histoire"), le fragment mythologique de Genèse 6,1ss diffère profondément des énoncés sapientiaux de Job qui sont des affirmations générales sur la transcendance absolue du dieu suprême, OU de Dieu, par rapport à l'ensemble de ses "subalternes" (le fond de l'affaire étant aussi celui de la sagesse antique: le divin, ou le destin, est impénétrable et imprévisible, il déjoue tout calcul, y compris juridique ou moral). A noter cependant que si l'on s'en tient au texte de la Genèse, indépendamment de la littérature hénochienne et subséquente (NT compris), l'action des "fils des dieux" (ou "de Dieu") n'est pas décrite comme une "faute", ni limitée à une partie de la catégorie concernée (dieux OU anges). L'idée que les "dieux" ou les "anges" auraient "péché", et celle qu'ils n'auraient pas TOUS "péché", sont rigoureusement étrangères à CE texte.