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| 1975, 40 ans déjà | |
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Auteur | Message |
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free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 12:49 | |
| 1) Donc, lorsque Usher donne l’année I de l’ère chrétienne comme étant l’année 4005 depuis la création d’Adam, c’était en réalité, comme nous l’avons montré, l’année 4129 selon la Bible. Source : :flag_fr: 1889 Etudes des Ecritures, vol II, le temps est proche, page 47 2) Nous avons donc ainsi établi une ligne de chronologie claire et continue allant de la création à l’ère chrétienne, formant en tout une période de quatre mille cent vingt-huit (4128) ans. En ajoutant ceux-ci aux 1872 ans de l’ère chrétienne, nous obtenons une période de 6ooo ans, allant de la création à l’an 1873 ap. J.-C. Source : :flag_fr: Etudes dans les Ecritures, Vol II, Le temps est proche (1889), page 44 et page 45
3) But since some might grasp the suject by a presentation of it in consecutive order, from Adam's creation to the present time. [...] To complete 6000 years would requite 1872 years (to Oct. 1872 A.D.) (6000 - 1972 = 4128) Source : :flag_us: Zion's Watch Tower and Herald of Christ's Presence, May 15, 1896, [1980] page 112 :flag_fr: Traduction: Mais puisque certains peuvent saisir le sujet par une présentation de celui-ci dans un ordre consécutif, de la création d'Adam à nos jours. [...] Pour compléter 6000 ans, il faudrait 1872 ans (jusqu'à 1872 ap. J.-C.) (6000 - 1972 = 4128)
4) Depuis la création d'Adam jusqu'à la fin de l'an 1 av. J.-C. 4028 années Source : :flag_fr: 1947 - La vérité vous affranchira, page 139 + Cover
5) Or, cette chronologie indépendante, déjà publiée*, situe la création de l'homme en 4026 av. notre ère. [...] Date av. n.è. 4026 : Création of Adam (début de l'automne) Source : :flag_fr: 1969 - La vie éternelle dans la liberté des fils de Dieu, page 29, page 31 + Cover https://temoinsdejesus.fr/CONT/creation-Adam-1872-1873-4129-4128-4028-4025-4026.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 13:06 | |
| Ce n'est pas parce qu'on peut dire n'importe quoi qu'on ne peut pas hésiter (cf. ici).
(En l'occurrence la question-qui-tue, celle que la plupart des TdJ ne se poseront peut-être jamais mais que chacun d'eux peut se poser un jour ou l'autre, surtout s'il lui vient l'idée de lire le Nouveau Testament, ce serait: pourquoi ma religion est-elle obnubilée par des calculs à la con, alors que celle des "premiers chrétiens", qui est censée être la même, ne l'était pas ?) |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 14:13 | |
| - Citation :
- (En l'occurrence la question-qui-tue, celle que la plupart des TdJ ne se poseront peut-être jamais mais que chacun d'eux peut se poser un jour ou l'autre, surtout s'il lui vient l'idée de lire le Nouveau Testament, ce serait: pourquoi ma religion est-elle obnubilée par des calculs à la con, alors que celle des "premiers chrétiens", qui est censée être la même, ne l'était pas ?)
Comme d'habitude question très pertinente. Les "premiers chrétiens" avaient tous les éléments pour établir la date de la création d'Adam, notamment en suivant les généalogies bibliques or il ne l'on pas fait (Idem les 70 semaines d'années ...). La durée des jours de création (en 1971)En ce qui concerne le septième jour, il est intéressant de noter que la Bible ne parle pas d’‘un soir et d’un matin’, d’un commencement et d’une fin, comme c’est le cas des six autres jours. C’est là une omission pleine de signification. Le récit déclare simplement : “Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.” — Gen. 2:3.La seule conclusion logique qui s’impose c’est que le septième jour est toujours en cours. La Bible appuie cette conclusion, car elle parle de Jéhovah Dieu comme étant encore en train de se reposer des milliers d’années après la création. Ainsi, dans le Psaume 95, versets 8 à 11, nous lisons que Jéhovah dit aux Israélites dans le désert qu’ils n’entreraient pas dans son repos à cause de la dureté de leur cœur. Ceci montre que Dieu se reposait de son travail décrit dans les chapitres 1 et 2 de la Genèse, depuis la création d’Ève jusqu’à ce temps-là, c’est-à-dire depuis plus de 2 500 ans *. (Note : Selon Genèse 5:3-29 et 7:6, il s’est écoulé 1 656 ans depuis la création d’Adam jusqu’au déluge. Genèse 11:10 à 12:4 indique qu’il s’est écoulé 427 ans depuis le déluge jusqu’au moment où Dieu fit alliance avec Abraham. Selon Galates 3:17, il y a eu 430 années entre cet événement et l’inauguration de la Loi, ce qui fait au total plus de 2 500 ans. Voir “Toute Écriture est inspirée et utile”, pages 282 et 283.)Quelque 400 ans plus tard, le psalmiste David parle, dans le Psaume 95, versets 8 à 11, d’entrer dans le repos de Dieu. Et plus de mille ans après, le rédacteur de l’épître aux Hébreux déclara que Jéhovah Dieu se reposait toujours. Il exhorta les chrétiens à ne pas faire comme les Israélites dans le désert, qui n’ont pu entrer dans le repos de Dieu. “Faisons donc notre possible pour entrer dans ce repos”, leur dit-il, le repos de Jéhovah. En rapport avec cela, il ajoute qu’“il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu”. Comme les mots de l’apôtre Paul s’appliquent aux chrétiens d’aujourd’hui, il s’ensuit que Jéhovah jouit de son sabbat, autrement dit qu’il se repose de sa création physique depuis près de 6 000 ans. — Héb. 4:9, 11.Ceci nous amène donc à 6 000 ans. Est-ce donc là la durée du septième jour ? Non, parce que nous lisons que Dieu bénit le septième jour, et qu’il le sanctifia. Le résultat devait être “très bon” ; or, ce n’est pas le cas du monde actuel. Le “jour” doit donc encore continuer. En fait, ces six mille ans constituaient la semaine de travail de l’homme au cours de laquelle il travailla à la sueur de son front. Néanmoins, il connaîtra du repos durant le règne millénaire du Christ, lequel, selon la chronologie biblique et l’accomplissement des prophéties, doit commencer bientôt. — Gen. 2:3.Le septième millénaire du septième “jour” sera donc lui-même un sabbat, durant lequel Satan et ses démons seront liés. Le Christ et ses compagnons oints régneront ensemble comme rois et prêtres. Comme résultat, le Christ mettra tous les ennemis de Dieu sous ses pieds. Grâce à ce sabbat, le septième jour sera vraiment sanctifié, car il verra la justice prospérer. — I Cor. 15:24-28 ; Rév. 20:1-6 ; Psaume 72.Nous voyons donc que le septième “jour” de la semaine de création est de sept mille ans. En se fondant sur la durée du septième “jour”, il est raisonnable de conclure que chacun des six autres “jours” est une période de 7 000 ans. Cette période est suffisamment longue pour permettre la réalisation de tout ce qui, selon la Bible, s’est passé chaque jour de la création. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1970123 |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 14:45 | |
| Un demi-siècle après, ça devient presque un "cas d'école" de rhétorique (ou de) sophistique: comment un raisonnement arrive à sauter par-dessus ses propres lacunes (failles, gouffres, hiatus, non sequitur) et à produire un effet de persuasion, y compris sur son propre "auteur"... en l'occurrence, c'est en particulier la réinscription subreptice du même schème "sabbatique" (6 + 1): deux fois 6 + 1, pour les "sept jours" ET à l'intérieur du "septième" pour les "millénaires" qui le composent -- contrairement d'ailleurs au schéma "jubilaire" des dernières strates de la Torah, où le "jubilé" est précisément extérieur au système sabbatique au deuxième degré pour rattraper le système décimal: 7 x 7 = 49 + 1 = 50 (le "jubilé" N'EST PAS l'"année sabbatique" du dernier cycle, mais une année supplémentaire après celle-ci) -- il aurait suffi de penser à ce schéma ("biblique" !) pour repousser le calendrier d'un millénaire, mais naturellement la date de 2975 n'intéressait personne... |
| | | free
Nombre de messages : 10099 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 16:39 | |
| Merci Narkissos pour cette analyse.
Dans le livre "création", la Watch aborde la question de la durée d’un “jour” selon la Genèse (elle espère atteindre des lecteurs scientifiques), avec une analyse alambiquée sur le mot "Jour" et elle arrive à cette conclusion :
La Bible utilise aussi le mot “jour” pour désigner une période de temps qui inclut l’été et l’hiver, plusieurs saisons (Zacharie 14:8). Le “jour de la moisson” compte beaucoup de jours de 24 heures (voir Proverbes 25:13 et Genèse 30:14). Mille ans sont comparés à un jour (Psaume 90:4; II Pierre 3:8, 10). Le “Jour du Jugement” s’étend sur de nombreuses années (Matthieu 10:15; 11:22-24). Il semble logique que les “jours” dont parle la Genèse correspondent pareillement à de longues périodes de temps, à des millénaires. Mais que s’est-il produit durant ces ères de création? Le récit biblique est-il en accord avec la science? Eh bien, voyons comment la Genèse présente ces “jours” et les événements qui les ont marqués. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1101985013
Autre publication :
Genèse 1:3-31 ne traite pas de la création originelle de la matière ou des corps célestes. Ce passage décrit l’aménagement de la terre — qui existait déjà — en une demeure pour l’homme. Cela comprend la création des principales espèces végétales, marines, volantes et terrestres, et du premier couple humain. D’après le récit biblique, tout cela s’est fait en une période de six “jours”. Toutefois, le mot hébreu rendu par “jour” a différentes significations, parmi lesquelles ‘une longue période de temps; le temps durant lequel se produit un événement extraordinaire’. (Old Testament Word Studies, Grand Rapids, 1978, de W. Wilson, p. 109.) Ce terme laisse donc à penser que chaque “jour” a pu durer plusieurs milliers d’années. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1101989218#h=21
La durée fixé à 7000 ans ne semble plus être assumée. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 17:34 | |
| Comme je le suggérais plus haut (21-22.1.2020), c'est parce que la notion vague de "milliers d'années" était plus adéquate à la fonction de l'apologétique créationniste que celle, précise, de "7000 ans" nécessaire à l'usage chronologique interne, que la Watch a pu si facilement faire oublier cette dernière après 1987, sans jamais l'abandonner officiellement.
Il me semble toutefois probable que beaucoup de TdJ ont continué à parler de "jours de 7000 ans" longtemps après 1987, sans même se rendre compte que "la Société" avait cessé d'enseigner cette doctrine, et sans pouvoir être réfutés ni censurés sinon par des consignes internes et transmises oralement (dont nous n'aurions naturellement pas trace sur jw.org). |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Jeu 30 Jan 2020, 23:58 | |
| Jusqu'en 2006 je n'ai pas entendu de consignes visant à ne plus mentionner des jours de 7000 ans. Pratiquement plus personne n'en parlait. Et c'est vrai que cette notion a fini par ne plus être mentionnée sans avoir pour autant été supprimée ou réfutée... |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Ven 31 Jan 2020, 11:07 | |
| Merci. Cette doctrine était encore activement enseignée quand j'ai quitté la Watch, en 1986, et elle ne l'était plus quand je suis allé sur JWD, vers 2003 -- certains ex-TdJ de ce forum avaient déjà remarqué son abandon tacite, depuis plus de quinze ans à l'époque.
Mais comme c'était (depuis le début des années 70) l'un des éléments les mieux assimilés de la doctrine jéhoviste, quelque chose qu'à peu près tous les TdJ "savaient" et répétaient volontiers, ne serait-ce que dans leur "paratexte" automatique du premier chapitre de la Genèse ("jour" = 7000 ans), j'imagine que sa disparition effective (de l'enseignement oral) a été lente et inégale, qu'elle a bien dû être remarquée aussi de l'intérieur, et susciter alors des questions et des réponses au moins privées, notamment dans la correspondance interne des surveillants itinérants, des filiales et de la maison mère. Sans compter qu'avec les systèmes de recherche actuels, n'importe quel TdJ, même relativement jeune ou nouveau, peut à tout moment la "redécouvrir" dans les publications d'avant 1988 et la considérer par défaut comme toujours valable, puisqu'elle n'a pas été officiellement révoquée depuis.
Concernant l'objection pourtant élémentaire que j'ai énoncée hier à la "typologie jubilaire" de Franz, présente dès le premier chapitre du livre "Liberté" (1966, 1970 en français) -- à savoir que dans le système franzien le millenium correspondait au quarante-neuvième millénaire de la création, alors que le "jubilé" de Lévitique 25 était expressément la cinquantième année, comme la Pentecôte le cinquantième jour selon le même schéma arithmétique (7 x 7 = 49 + 1 = 50) -- une (trop) brève recherche me donne l'impression qu'elle n'a jamais été envisagée ni "réfutée" dans les publications, ni par Franz dans l'exposé initial de sa doctrine ni plus tard... (je ne sais plus d'ailleurs si elle m'était déjà venue à l'esprit pendant ma période TdJ ou non). Voir cependant la "Questions des lecteurs" de 2004 qui fait débuter le "jubilé chrétien" à la "Pentecôte de l'an 33" pour les "oints" et l'identifie au "règne millénaire" pour les "autres brebis", sans autre considération chronologique (la citation d'Isaïe 61 en Luc 4, qui ne correspond ni à l'un ni à l'autre, est expédiée en note comme simple "annonce"). |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Ven 31 Jan 2020, 16:17 | |
| Un temps de criblage
L’année 1975 et sa signification éventuelle dans l’accomplissement des desseins de Jéhovah avaient éveillé de grands espoirs. Certains étaient convaincus qu’à cette date le vieux système serait détruit et le monde nouveau établi par Dieu. Aussi, comme leurs espérances n’ont pas été comblées, quelques-uns ont cessé de servir Dieu, d’autres sont devenus apostats. Toutefois, la grande majorité des Témoins de Jéhovah étaient poussés par l’amour de Jéhovah. Ils savaient que la Parole de Dieu ne manquerait pas de se réaliser.
Durant les années 1975-1976, pleinement confiante en Jéhovah, l’organisation internationale s’est préparée en vue de l’accroissement futur. Les chrétiens n’ont pas été déçus. D’ailleurs, le Mexique a participé de façon remarquable à cette expansion. Qu’est-ce qui a favorisé ces résultats ? https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/301995013
En lisant cet article j'ai eu mal à la tête : Le Jubilé chrétien triomphe au Millénium : https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1987005?q=jubil%C3%A9&p=par (Le pure style franzien)
Est-il juste de parler d'un jubilé chrétien ? |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Ven 31 Jan 2020, 17:53 | |
| (Il me reste à espérer que les posts précédents ne seront pas perdus pour tout le monde... ) L'amalgame de 1975 et de l'"apostasie" (brooklynienne mais aussi largement hispanophone, d'où sa pertinence potentielle pour le Mexique) de 19 79-80 (qui a aussi laissé des traces dans les archives de la Watch, puisque avant 1980 presque toutes les occurrences de l'adjectif "apostat[e]" s'appliquent à "Israël" ou à la "chrétienté", et après à l'"apostasie" interne, si l'on peut dire) est, bien sûr, une commodité rhétorique. La grande majorité de ceux qui ont quitté la Watch de 1975 à 1978 (personnellement je n'en ai connu aucun, mais les statistiques suggèrent qu'ils ont été nombreux) l'ont fait sur la pointe des pieds, sans manifester d'opposition doctrinale, ils ne sont donc pas devenus "apostats" selon la définition maison de l'"apostasie". Réciproquement, les "apostats" des années 1979 et suivantes avaient rarement été des enthousiastes de 1975... Non qu'il n'y ait aucun rapport, mais le rapport est plus complexe à mon avis: c'est le recentrage (relatif) de l'enseignement de la Watchtower après 1975 sur des éléments plus "communs" du christianisme, et par conséquent moins distinctifs du jéhovisme, notamment en ce qui concerne l'eschatologie et la chronologie, qui a causé le mini-schisme entre ceux qui souhaitaient poursuivre plus avant dans cette voie, vers un christianisme ordinaire sinon tout à fait "orthodoxe" (les "apostats") et ceux qui voulaient revenir aux affirmations les plus "sectaires" (les "fidèles"). On peut le regretter (d'un point de vue "apostat" bien sûr), on peut aussi se dire que l'immense majorité des TdJ n'étaient tout simplement pas intéressés par un "christianisme ordinaire". |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Ven 31 Jan 2020, 18:10 | |
| - Citation :
- (Il me reste à espérer que les posts précédents ne seront pas perdus pour tout le monde... )
Narkissos, je les lis attentivement mais le sujet est complexe et il faut que je digère ton analyse. En lisant cet article j'ai eu mal à la tête : Le Jubilé chrétien triomphe au Millénium : https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1987005?q=jubil%C3%A9&p=par (Le pure style franzien) Est-il juste de parler d'un jubilé chrétien ? |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Ven 31 Jan 2020, 19:18 | |
| Sur la "typologie jubilaire" de F.W. Franz (dans les années 1960-70), mon "analyse" se résume à une simple remarque: le jubilé du Lévitique était la 50e année après une série de 7 X 7 = 49 ans (une semaine de semaines d'années), Franz en faisait le 49e millénaire de la création (7 x 7000 = 49000): par rapport à son propre modèle, son "jubilé antitypique" arrivait donc 1000 ans trop tôt, à la place de la dernière "année sabbatique" et non après celle-ci... c'est tout bête, et c'est d'autant plus incroyable que ça n'ait jamais été relevé, fût-ce pour "surmonter l'objection". (Bien sûr il y aurait plein d'autres choses à lui reprocher, de l'idée même du calcul à ses moyens, mais là il s'agit d'un vice structurel inscrit et visible à même le système.)
L'article de 1987 (que je n'avais pas lu) dit sensiblement la même chose (en plus compliqué) que celui de 2004 indiqué plus haut: le "jubilé" (chrétien, antitypique, etc.) n'est plus simplement identifié au millenium, il est commencé depuis l'an 33 pour les "oints", et il recommence (sans s'être arrêté !) en 1919, puis pour les "autres brebis" en 1935 ou au millenium. On ne sait donc plus très bien s'il y en a deux, trois ou quatre, ou si c'est le même qui continue, en tout cas il(s) totalise(nt) au moins 3000 ans (2000 ou davantage en cours + 1000 à venir); et surtout il n'y a plus aucun rapport arithmétique entre la durée de ce(s) jubilé(s) et une quelconque durée globale (que ce soit comme 7e millénaire du 7e jour ou comme 49e de la création, ainsi qu'il était présenté depuis 1966 dans le calcul qui aboutissait à 1975).
Parler de "jubilé chrétien" est à la fois injustifié dans la mesure où le concept n'apparaît nulle part explicitement dans le NT, et justifiable par les allusions qu'on peut y reconnaître, ici ou là, à Lévitique 25 (comme à tant d'autres textes). Si par exemple on veut entendre dans Isaïe 61 un écho de Lévitique 25, ou le contraire, on peut l'entendre aussi en Luc 4 -- mais alors il n'est pas question de "millenium", et l'"aujourd'hui" où la parole est dite "accomplie" se situe même AVANT "la Pentecôte" (des Actes)... Cependant il y a eu aussi, dans l'exégèse dite "scientifique" et tout à fait hors-Watchtower, des thèses très sérieuses (mais à mon avis fort peu convaincantes) pour expliquer le "ministère de Jésus" d'après le système jubilaire de Lévitique 25: dans la mesure où c'est une loi "fictive" parce qu'"idéale" et pratiquement inapplicable à la lettre (ce n'est d'ailleurs pas la seule dans la Torah), il peut toujours arriver qu'un individu ou un groupe s'en empare pour en décréter l'application immédiate à sa propre sauce (c'est un sens possible de la scène programmatique de la synagogue de Nazareth en Luc 4, mais elle est bien tardive et isolée pour servir de paradigme herméneutique général aux récits évangéliques, et a fortiori à l'aventure d'un "Jésus historique"; un autre parallèle plausible serait la "rémission des péchés" comprise comme "remise des dettes", mais ce n'est qu'un motif évangélique parmi beaucoup d'autres).
Les usages typologiques ou allégoriques (au sens le plus large) des textes de l'AT dans le NT sont plutôt "spirituels" (pour le dire d'un mot très vague, qu'on pourrait toutefois préciser par d'autres: théologiques, christologiques, mystagogiques, en les distinguant ainsi de ceux de Qoumrân ou de Philon p. ex.); en tout cas ils ne visent généralement pas à prédire l'avenir (l'Apocalypse n'est à cet égard qu'une exception partielle), mais à enseigner ou montrer une "vérité" qui est au fond toujours la même, malgré la diversité de ses appellations et de ses présentations. Ce qui se rapproche le plus du thème du jubilé dans ce genre-là, sans être tout à fait la même chose, c'est celui du "jour" de "repos" dans l'épître aux Hébreux: "aujourd'hui", encore sinon toujours "aujourd'hui" (comme en Luc 4, tiens, tiens), l'accès possible du monde des "ombres" à la réalité éternelle (je ne reviens pas sur la tonalité platonicienne du propos). Se servir de cela pour des calculs chronologiques, comme ça s'est fait aussi dans l'adventisme avant Russell et en dehors de la Watchtower, c'est sans doute le contresens le plus stupide qui pouvait arriver -- mais il ne pouvait pas non plus ne pas arriver.
|Petit pas de côté philosophique: nous sommes toujours piégés par le langage (nomination-numération) et sa représentation (graphique, qu'il s'agisse d'écriture ou de dessin, de mémoire ou d'imagination): ce qui nous permet de nommer et de mesurer "le temps", de compter les "jours", les "années", les milliers ou les milliards d'années successifs comme des moutons, des arbres ou des cailloux les uns à côté des autres, de les rapporter les uns aux autres en faisant l'économie de leur différence, en ajoutant, retranchant, multipliant ou divisant leurs nombres comme ceux de n'importe quoi, de les aligner dans la figure d'une droite ou d'un cercle (plan, schéma, diagramme, frise, tableau etc.), indifféremment dès lors le prétendu "passé" et le présumé "futur", cela même nous occulte de quoi nous parlons et d'où nous en parlons (ce qui est d'ailleurs la même chose et toute "chose") -- un "présent" qui est toujours le même et jamais le même, qui n'est ce qu'il est qu'en étant aussi ce qu'il n'est pas, suite et trace d'un "passé", absence et contiguïté d'un "ailleurs" lointain ou proche, ouverture vers un "avenir" qui vient sans arriver, etc.; le langage et la représentation s'effondrent dans la pensée du "temps", qui ne serait pourtant pas possible sans eux.] |
| | | free
Nombre de messages : 10099 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Lun 03 Fév 2020, 13:41 | |
| - Citation :
- Sur la "typologie jubilaire" de F.W. Franz (dans les années 1960-70), mon "analyse" se résume à une simple remarque: le jubilé du Lévitique était la 50e année après une série de 7 X 7 = 49 ans (une semaine de semaines d'années), Franz en faisait le 49e millénaire de la création (7 x 7000 = 49000): par rapport à son propre modèle, son "jubilé antitypique" arrivait donc 1000 ans trop tôt, à la place de la dernière "année sabbatique" et non après celle-ci... c'est tout bête, et c'est d'autant plus incroyable que ça n'ait jamais été relevé, fût-ce pour "surmonter l'objection". (Bien sûr il y aurait plein d'autres choses à lui reprocher, de l'idée même du calcul à ses moyens, mais là il s'agit d'un vice structurel inscrit et visible à même le système.)
Merci Narkissos d'attirer notre attention sur cette "faille" de la chronologie de F.W.FRANZ. La grande majorité des TdJ n'ont surement pas perçu cette erreur car la plupart ne comprenaient pas ces calculs chronologiques complexes, qu'ils récitaient sans les appréhender et qu'ils trouvaient rébarbatifs. J'ai été proclamateur en 1974, j'ai connu donc connu l'époque ou à l'étude de livre, les TdJ étudiaient ces livres volumineux écrits par F.W.FRANZ ( Succès du « dessein éternel » de Dieu pour le bien de l’homme ; « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne ! .... ) et si je me souviens bien en 1974, nous étudions : « Les nations sauront que je suis Jéhovah. » Comment ?, qui est un commentaire du livre d'Ezéchiel. J'ai le souvenir que de nombreux commentaires se résumaient à lire le texte dans le livre et de nombreux intervenants répondaient avec le regard de celui qui n'avait compris. Je ne pense pas que les TdJ analysaient en profondeur les calculs chronologiques ou les explications alambiquées de F.W.FRANZ, ils préféraient l'exaltation de voir la fin en 1975. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Lun 03 Fév 2020, 14:25 | |
| La doctrine de la Watch, surtout à l'époque, se prêtait admirablement à la schématisation dont pourtant elle n'usait guère (elle y est venue plus tard, avec de plus en plus de tableaux dans les articles, alors même que son "système" fonctionnait de moins en moins bien). Je me souviens (pardon si je l'ai déjà raconté) d'une famille où je faisais une "étude biblique" et dont les parents savaient à peine lire: ils ne comprenaient pas grand-chose aux raisonnements du livre "Vérité", du coup je leur résumais chaque "étude" dans un schéma -- je les ai retrouvés quinze ans plus tard, ils étaient devenus TdJ entre-temps, d'un jéhovisme assez approximatif qui n'avait pas beaucoup affecté leur vie (ne pas tout comprendre est une excellente défense), mais ils avaient gardé tous mes "petits dessins" et s'y reportaient toujours (alors que la doctrine avait souvent changé dans l'intervalle)...
Cela pour dire, entre autres, que les esprits "schématiques" ne manquent certainement pas parmi les TdJ, et que ceux-là sont particulièrement bien placés pour voir ce genre de chose. Or si beaucoup ont vu ou entrevu la "faille" en question, à commencer sans doute par Franz lui-même (encore qu'il y ait eu chez lui une tendance à la rhétorique filandreuse plutôt nuisible au schématisme), ils ne s'y sont pas arrêtés parce qu'elle était trop grosse, sortant complètement de leur cadre d'intérêt: que pouvait peser, vers la fin des années 1960, une erreur de 1000 ans face à l'aubaine d'une coïncidence spectaculaire, entre 1975 et la génération de 1914 ?
Naturellement, les "esprits schématiques" sont aussi les moins bien placés pour remettre en question les fondements mêmes du "système" qui leur donne l'occasion de s'exercer. |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Lun 03 Fév 2020, 15:43 | |
| Ce qui me surprend le plus, sans être capable de déterminer les ressorts psychologique en jeux, c'est la persévérance à faire ces mêmes calculs chronologiques, alors que cela se solde chaque fois par un échec :Le discours de février 1918 Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais ! présente une révision du calcul du « Jubilé », faisant passer celui-ci de 1875 à 1925, malgré le rejet de ce changement par Russell, quelques mois avant sa mort[95],[96],[97]. En octobre 1920, la Société publie une réédition de la brochure Les Figures du Tabernacle. Types des « Sacrifices les plus excellents », publiée en 1881 par Russell. Elle comprend une annexe introduisant plusieurs modifications et réinterprétations du point de vue originel de Russell sur la mort de Jésus et le rôle des disciples de Christ dans les cieux comme préfiguré par les cérémonies du tabernacle juif[98]. https://www.wikiwand.com/fr/Joseph_Franklin_RutherfordC'est cette incapacité à se remettre en cause qui m'interpelle, échec après échec, les penseurs de la Watch spéculent de la même manière aberrante, maintenant avec cette date de 1992 (la spéculation sur 1992, date charnière entre la génération de 1914 et celle qui reprend le flambeau est grotesque), comme s'ils vivaient une dépendance à la chronologie, viscéralement attachée à leur foi. - Citation :
- Concernant l'objection pourtant élémentaire que j'ai énoncée hier à la "typologie jubilaire" de Franz, présente dès le premier chapitre du livre "Liberté" (1966, 1970 en français) -- à savoir que dans le système franzien le millenium correspondait au quarante-neuvième millénaire de la création, alors que le "jubilé" de Lévitique 25 était expressément la cinquantième année, comme la Pentecôte le cinquantième jour selon le même schéma arithmétique (7 x 7 = 49 + 1 = 50) -- une (trop) brève recherche me donne l'impression qu'elle n'a jamais été envisagée ni "réfutée" dans les publications, ni par Franz dans l'exposé initial de sa doctrine ni plus tard... (je ne sais plus d'ailleurs si elle m'était déjà venue à l'esprit pendant ma période TdJ ou non). Voir cependant la "Questions des lecteurs" de 2004 qui fait débuter le "jubilé chrétien" à la "Pentecôte de l'an 33" pour les "oints" et l'identifie au "règne millénaire" pour les "autres brebis", sans autre considération chronologique (la citation d'Isaïe 61 en Luc 4, qui ne correspond ni à l'un ni à l'autre, est expédiée en note comme simple "annonce").
Dans l’ancien Israël, chaque cycle de 49 années était suivi d’une année dite du Jubilé (50e année). Ce Jubilé préfigure-t-il la période qui suivra les 49 000 ans de la semaine de création de Dieu ?Étant donné qu’on trouve le chiffre 49 dans les deux cas, il pourrait sembler que le Jubilé préfigure la période qui suivra la fin de la semaine de création, laquelle s’étend sur 49 000 années. Cependant, pour les humains qui reçoivent l’approbation de Jéhovah, ce qui se passait durant le Jubilé en Israël correspond davantage à ce qui se passera pendant le Millénium, c’est-à-dire les mille dernières années de la semaine de création, plutôt qu’à ce qui arrivera après. Voyons pourquoi.Tout d’abord, la loi de Moïse exigeait que chaque septième année soit un sabbat pour le pays: il ne devait y avoir ni semailles, ni culture, ni moisson. Après la septième année sabbatique (la 49e année), il y avait une année spéciale, la 50e, qui était l’année du Jubilé. C’était également une année sabbatique durant laquelle on devait de nouveau laisser reposer la terre. Plus important encore, on proclamait la liberté. Les Hébreux qui s’étaient vendus comme esclaves étaient libérés de leur servitude et de leurs dettes. En outre, les possessions héréditaires retournaient aux familles qui avaient été obligées de les vendre. Le Jubilé était donc pour les Israélites une époque de libération et de restitution. — Lévitique 25:1-46.Qui plus est, un examen des prophéties de la Bible et de leur accomplissement, en considérant où nous en sommes dans le cours de l’Histoire, laisse nettement entendre que chaque ‘jour de création’ (Genèse chapitre 1) a une durée de 7 000 ans. Il y a tout lieu de penser que les 1 000 ans du règne de Christ clôtureront le ‘jour de repos’ de Dieu, qui dure 7 000 ans et qui est le dernier ‘jour’ de la semaine de création (Révélation 20:6; Genèse 2:2, 3). Selon ce raisonnement, la ‘semaine de création’ devait donc durer 49 000 ans.Ayant remarqué la similitude entre les deux chiffres, certains ont comparé les 49 ans se rapportant au Jubilé antique aux 49 000 ans de la semaine de création. Raisonnant ainsi, ils ont pensé que l’année du Jubilé (la 50e) en Israël préfigurait ce qui aura lieu après la fin de la semaine de création. Toutefois, n’oubliez pas que le Jubilé était surtout une année de libération et de restitution pour les hommes. Or la semaine de création concerne essentiellement la terre et son aménagement. De plus, dans la réalisation de son dessein vis-à-vis de l’homme sur la terre, le Créateur n’a pas prévu que notre planète elle-même soit vendue en esclavage, elle n’a donc pas besoin d’être libérée. C’est l’humanité qui a besoin de cette libération. En outre, les humains n’existent pas depuis 49 000 ans, mais depuis environ 6 000 ans. La Bible montre que, quelque temps après leur création, Adam et Ève se sont rebellés contre Dieu, ce qui les a rendus esclaves du péché, de l’imperfection et de la mort. Selon Romains 8:20, 21, Jéhovah a l’intention de libérer de cet esclavage les humains qui exercent la foi. Ses vrais adorateurs seront alors ‘libérés de l’esclavage de la corruption pour jouir de la liberté glorieuse des enfants de Dieu’. — Voir Romains 6:23. Le petit nombre de ceux qui ont été choisis pour vivre aux cieux ont vu leurs péchés pardonnés à partir de la Pentecôte de l’an 33 et jouissent donc déjà du Jubilé; cependant, les Écritures révèlent que la libération des autres humains qui exercent la foi aura lieu pendant le Règne millénaire de Christ lorsque ce dernier appliquera en leur faveur les bienfaits de son sacrifice rédempteur. À la fin du Millénium, ces humains auront été élevés à la perfection humaine et seront complètement affranchis du péché héréditaire et de la mort. Ayant ainsi anéanti le dernier ennemi (la mort héritée d’Adam), Christ remettra le Royaume à son Père à la fin des 49 000 années qu’aura duré la semaine de création. — I Corinthiens 15:24-26. Par conséquent, pour les humains qui ont l’espérance terrestre, la libération et le rétablissement qui caractérisaient l’année du Jubilé dans l’ancien Israël trouveront un parallèle approprié pendant le Sabbat de mille ans à venir au cours duquel ils bénéficieront d’une libération et d’un rétablissement. Cela aura lieu sous la domination de Christ, “car le Fils de l’homme est Seigneur du sabbat”. — Matthieu 12:8. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1987007?q=jubil%C3%A9&p=par |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Lun 03 Fév 2020, 21:19 | |
| Belle prise !
Le problème a donc fini par être évoqué, 12 ans après 1975 et plus de 20 ans après le livre "Liberté", et en même temps que l'introduction de la "Pentecôte 33" dans la typologie du jubilé (même numéro). C'était par ailleurs une des toutes dernières mentions (la dernière, sauf erreur de ma part, est du 1er mars de la même année) des "jours de 7000 ans", signe que l'explication (festival d'arguments circulaires) n'a pas dû convaincre grand-monde, en tout cas à Brooklyn...
Le premier article que tu cites est intéressant aussi: les notes suggèrent que 1875 et 1925 sont à chaque fois le produit de calculs différents, quant aux points de départ et aux durées qui y aboutissent. Cela rejoint ce que tu suggères: dans la frénésie du calcul le calcul même est accessoire. |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mar 04 Fév 2020, 11:30 | |
| - Citation :
- Le problème a donc fini par être évoqué, 12 ans après 1975 et plus de 20 ans après le livre "Liberté", et en même temps que l'introduction de la "Pentecôte 33" dans la typologie du jubilé (même numéro). C'était par ailleurs une des toutes dernières mentions (la dernière, sauf erreur de ma part, est du 1er mars de la même année) des "jours de 7000 ans", signe que l'explication (festival d'arguments circulaires) n'a pas dû convaincre grand-monde, en tout cas à Brooklyn...
J'avoue ne pas avoir trop compris l'argumentation de F.W.FRANZ (il m'a semblé reconnaitre son style). Comme d'habitude, il noie ses lecteurs de textes bibliques et d'informations inutiles et qui ne visent qu'à imposer une certaine autorité, comme le faisait remarquer R.FRANZ, il suffit de résumer l'article, pour se rendre compte de la faiblesse du fond.
Effectivement, les raisonnements circulaires sont la base même de l'argumentation de F.W.FRANZ, par exemple dans ce paragraphe, il défend SA chronologie avec d'autres éléments de SA chronologie (sans parler de la rhétorique de l'évidence avec la formule " laisse nettement entendre", "Il y a tout lieu de penser que") :
Qui plus est, un examen des prophéties de la Bible et de leur accomplissement, en considérant où nous en sommes dans le cours de l’Histoire, laisse nettement entendre que chaque ‘jour de création’ (Genèse chapitre 1) a une durée de 7 000 ans. Il y a tout lieu de penser que les 1 000 ans du règne de Christ clôtureront le ‘jour de repos’ de Dieu, qui dure 7 000 ans et qui est le dernier ‘jour’ de la semaine de création (Révélation 20:6; Genèse 2:2, 3). Selon ce raisonnement, la ‘semaine de création’ devait donc durer 49 000 ans.
Si je réécrit le texte, cela peut donner le résultat suivant :
MON examen des prophéties bibliques et l'accomplissement que J'ai défini en fonction de MA vision de l'histoire, laisse entendre que chaque jour de création a une durée de 7000 ans. Comme JE l'ai donc établi, les 1000 ans de règne de Christ clôtureront le "jour de repos" de Dieu ... Selon MON raisonnement, la semaine de création de création devait durer 49 000 ans.
Le paragraphe le plus nébuleux est le suivant :
Toutefois, n’oubliez pas que le Jubilé était surtout une année de libération et de restitution pour les hommes. Or la semaine de création concerne essentiellement la terre et son aménagement. De plus, dans la réalisation de son dessein vis-à-vis de l’homme sur la terre, le Créateur n’a pas prévu que notre planète elle-même soit vendue en esclavage, elle n’a donc pas besoin d’être libérée. C’est l’humanité qui a besoin de cette libération. En outre, les humains n’existent pas depuis 49 000 ans, mais depuis environ 6 000 ans. Un article de 2019 supprime toute référence à la chronologie de F.W.FRANZ :
Quelques détails sur le Jubilé chrétien
30 DE N. È. : À la synagogue de Nazareth, Jésus a annoncé une libération (Luc 4:21).
33 DE N. È. : Le Jubilé chrétien a commencé par l’onction des disciples de Jésus (Rom. 8:2, 15-17).
AUJOURD’HUI : Les oints retirent beaucoup de bienfaits du Jubilé chrétien.
RÈGNE MILLÉNAIRE DU CHRIST : Durant ce règne, les humains seront libérés du péché et de l’imperfection ; les choses redeviendront conformes à la volonté de Dieu.
FIN DU RÈGNE MILLÉNAIRE : Le Jubilé chrétien sera terminé : les humains seront complètement libérés du péché et de la mort (Rom. 8:21). https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2019681 |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mar 04 Fév 2020, 12:13 | |
| Quoi qu'il en soit de la "paternité" (individuelle ou collective) des articles de 1987, le "moi" de F.W. Franz n'avait pas plus échappé à l'érosion et à la dilution qu'aucun autre: tout président de la Watchtower qu'il était alors et quel que fût son état de santé (notamment mentale), à 95 ans, précédé de toutes ses oeuvres dont son entourage immédiat n'avait pas oublié les plus désastreuses, étroitement contrôlé par un Collège central et un comité de rédaction qui n'étaient certainement plus à son égard dans l'admiration inconditionnelle, il n'était plus l'éminence grise des années 1960 qui pouvait impunément construire des systèmes en phase avec les attentes de son public, à l'ombre de l'autorité de Knorr qui n'avait ni le goût ni la compétence pour critiquer ce genre d'élucubration.
En l'occurrence, comme on l'a montré plus haut, l'introduction (dans le même numéro de La Tour de Garde, 1.1.1987 p. 20ss) de la "Pentecôte 33" dans la typologie du Jubilé neutralise toute correspondance exclusive avec le "millenium", et par là toute possibilité de calcul et de schématisation chronologiques. L'encadré de 2019 ne dit rien de plus, si ce n'est qu'il présente sous une forme plus schématique une doctrine qui l'est paradoxalement beaucoup moins (schématique ou schématisable) que dans les années 1960-70. |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mar 04 Fév 2020, 17:09 | |
| Des rectifications s’imposent
Avant la dernière partie de l’année 1914, beaucoup de chrétiens attendaient que le Christ revienne et les emmène au ciel. Ainsi, lors du discours qu’il prononça le 30 septembre 1914, Alexander Macmillan, un Étudiant de la Bible, déclara: “Ce discours public est probablement le dernier que je donnerai jamais puisque bientôt nous rejoindrons notre demeure au ciel.” Manifestement, il se trompait, mais lui et ses compagnons dans la foi ont nourri d’autres attentes qui ne se sont pas concrétisées.
Les Étudiants de la Bible, connus depuis 1931 sous le nom de Témoins de Jéhovah, ont pensé également que de merveilleuses prophéties bibliques se réaliseraient en 1925. Ils présumaient que cette année-là débuterait la résurrection sur la terre et que reviendraient ainsi à la vie des hommes fidèles du passé, tels Abraham, David et Daniel. Plus récemment, beaucoup de Témoins ont conjecturé que 1975 verrait peut-être se déclencher les événements devant marquer le début du Règne millénaire du Christ. Leur attente reposait sur l’idée que le septième millénaire de l’histoire de l’humanité commencerait cette année-là.
Ces conceptions erronées signifiaient-elles que les promesses divines étaient fausses, que Dieu s’était trompé ? Nullement! Comme dans le cas des chrétiens du Ier siècle, on n’avait pas tenu compte de ces paroles de Jésus: ‘Vous ne savez pas quand ce sera le temps.’ Ces conclusions ne procédaient pas de la malice ni de l’infidélité à Christ, mais d’un désir ardent de voir s’accomplir les promesses de Dieu.
Alexander Macmillan expliqua plus tard: “J’ai (...) compris qu’il nous fallait reconnaître nos erreurs et continuer de sonder la Parole de Dieu pour obtenir une plus grande lumière. Quels que soient les ajustements qu’il nous faut faire de temps à autre, la bienveillante disposition divine de la rédemption et la promesse de la vie éternelle que Dieu nous a faite demeurent inchangées.”
Indiscutablement, les promesses de Dieu sont dignes de confiance. Ce sont les humains qui sont sujets à l’erreur. Les vrais chrétiens continueront donc de se tenir dans l’attente, conformément au commandement de Jésus. Ils se tiendront éveillés et prêts pour l’inévitable venue du Christ en tant qu’Exécuteur des jugements divins. Ils ne permettront pas aux fausses prédictions d’émousser leurs sens et de les rendre sourds à l’avertissement digne de foi relatif à la fin du monde. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/101995443#h=22:341-22:620
Je ne suis pas sûr que la Watch ait obtenu "une plus grande lumière". Qui sont ces humains sujets à l'erreur ? |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mar 04 Fév 2020, 18:26 | |
| Pour reprendre une expression à la mode, je doute aussi que du point de vue des TdJ eux-mêmes la "lumière ressentie" soit croissante...
Mais c'est une expérience instructive, y compris pour ceux qui y sont restés, que ce qui semblait parfaitement clair ait pu être complètement faux: bien que ce soit aussi "biblique" et presque une banalité (Satan ange de lumière, si ta lumière est ténèbres, etc.), il faut avoir été bien trompé, et s'être bien trompé soi-même, pour le savoir. Toutefois l'obscur n'en est pas plus vrai pour autant. |
| | | free
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mer 05 Fév 2020, 10:46 | |
| Oui, le temps est maintenant proche où les nations sauront vraiment qu’un “prophète” de Jéhovah était parmi elles. Actuellement, plus d’un million et demi de personnes aident ce “prophète” collectif dans son œuvre de prédication, et bien plus nombreux encore sont ceux qui étudient la Bible avec ce “prophète” collectif et avec ses compagnons. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1972241 |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mer 05 Fév 2020, 11:43 | |
| Référence classique de l'argumentaire anti-Watchtower, souvent exploitée de façon un tantinet abusive à mon sens: un "prophète" entre guillemets, "collectif" de surcroît, dans un commentaire typologique et typiquement franzien du texte d'Ezéchiel, ce n'est pas la revendication pure et simple d'un statut de prophète pour qui que ce soit -- d'autant qu'avant l'invention du "Collège central" la chose s'appliquait au nébuleux "reste oint", dont la relation à la Société Watchtower était enveloppée de mystère. Les affirmations d'autorité du Collège central sont à présent beaucoup plus claires, sans que celui-ci ait besoin de se dire prophète, inspiré ou infaillible.
En jetant un bref coup d'oeil à l'article, et pour revenir aux considérations chronologiques de ce fil: autant la date de 1914, toujours significative grâce à la coïncidence de la Première Guerre mondiale, reste une excellente affaire pour la Watch un siècle plus tard, autant le ressassement de la séquence rutherfordienne de 1918-19 (sans parler des applications de Daniel ou de l'Apocalypse aux discours et aux assemblées des années 1920-30) est à mon avis contre-productif; il l'était déjà dans les années 1970 -- c'était une partie de la doctrine que les TdJ étaient capables de répéter comme n'importe quoi, mais qu'ils n'assimilaient jamais au point d'en parler spontanément -- a fortiori maintenant. On peut comprendre que F.W. Franz et sa "génération" y aient été attachés puisque ça correspondait à leur jeunesse, mais aujourd'hui ça ne fait que souligner a contrario l'absence de toute "prophétie" remarquable (hormis les "ratés" de 1925 et 1975) depuis plus de 100 ans.
La notion de "prophétie" est cependant intéressante parce qu'elle invite à comparer ce qui s'en réclame, même très indirectement, aux différents types de "prophétisme" bibliques: dans le cas de la Watch et de tout ce qui y ressemble, non seulement dans l'adventisme mais dans le dispensationalisme "évangélique", la différence la plus visible réside dans la référence obligée à un texte sacré ("la Bible"), présenté comme la seule autorité légitime (pas d'"inspiration" immédiate, individuelle ni même collective), texte qu'il s'agit uniquement d'interpréter (ce n'est naturellement pas le cas des "prophètes" bibliques, ni des personnages racontés ni des Prophètes-livres, et pas non plus celui des "prophètes charismatiques" du NT; bien que ça ait un certain rapport avec l'apocalyptique, au moins depuis Daniel dont la "révélation" s'allie avec une "interprétation", non seulement de ses visions mais aussi du livre de Jérémie). En revanche, cet usage moderne de "la Bible" fétichisée ressemble beaucoup à celui d'un instrument divinatoire, dans la mesure où l'interprétation résulte autant de combinaisons intertextuelles aléatoires ou arbitraires (tel verset mis en relation avec tel autre) que d'opérations "logiques" (lecture, exégèse, raisonnement, calcul). |
| | | free
Nombre de messages : 10099 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mer 05 Fév 2020, 15:19 | |
| Les membres des Églises établies de la chrétienté, comme d’autres personnes, ont beau jeu de critiquer les Témoins de Jéhovah parce que les publications de ces derniers ont parfois laissé entendre que tel ou tel événement pourrait se produire à telle ou telle date. Cependant, pareille ligne de conduite n’était-elle pas conforme à l’ordre du Christ qui nous enjoint de ‘rester aux aguets’? (Marc 13:37.) De leur côté, les religions de la chrétienté ont-elles favorisé la vigilance de leurs fidèles en enseignant que le Royaume s’identifie au “règne de Dieu dans les cœurs”? N’ont-elles pas plutôt encouragé la somnolence spirituelle en déclarant l’attente de la fin “superflue ou dépourvue de toute signification”? Quant aux apostats qui soutiennent que les “derniers jours” ont commencé à la Pentecôte et qu’ils se confondent avec l’ère chrétienne, ont-ils incité leurs semblables à se tenir en éveil ou bien à sombrer dans le sommeil spirituel ?
Il est vrai que certaines des espérances qui semblaient s’appuyer sur la chronologie de la Bible ne se sont pas concrétisées au moment prévu. Mais n’est-il pas de loin préférable de faire quelques erreurs par excès d’empressement, parce qu’on attend avec trop d’impatience la réalisation des desseins de Dieu, plutôt que de s’assoupir spirituellement au point de ne plus être conscient de l’accomplissement des prophéties bibliques? Moïse n’a-t-il pas fait une erreur de calcul quand il a cherché à délivrer Israël de son affliction 40 ans trop tôt (Genèse 15:13; Actes 7:6, 17, 23, 25, 30, 34)? Les apôtres du Christ n’étaient-ils pas impatients de voir l’instauration du Royaume? Du reste, ne se sont-ils pas mépris sur la nature même de ce Royaume (Actes 1:6; voir Luc 19:11; 24:21)? Les chrétiens oints de Thessalonique ne languissaient-ils pas après “la présence de notre Seigneur Jésus Christ” et “le jour de Jéhovah”? — II Thessaloniciens 2:1, 2. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1984883
Je me souviens très précisément de cet article et d'avoir adhéré aux idées développées, qui me paraissaient convaincantes, en effet il est préférable d'être vigilant par excès, que d'être assoupi spirituellement. Aujourd'hui, je trouve cette argumentation ridicule. Dans un premier temps, l'article nous place face à un faux dilemme : 1) faire des calculs chronologies approximatifs et spéculatifs, seul moyen de rester aux aguets ET 2) Refuser de spéculer implique la somnolence spirituelle. Les apôtres du Christ étaient impatients de voir l’instauration du Royaume mais ils n'ont établi aucune chronologie biblique (ils étaient pourtant "inspirés") et ni spéculé sur des dates. La Watch a fait l'impasse volontairement sur le fait que les évangiles nous indiquaient clairement que personne ne connaissait le jour et l'heure, tout calaul étant inutile et contre productif.
N'oublions pas que F.W.FRANZ et la Watch affirmaient en 1968 : " Ce n’est donc pas le moment d’être indifférent ou satisfait de soi ; ce n’est pas non plus le moment de jouer sur les paroles suivantes de Jésus : “Pour ce qui est de ce jour et de cette heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux ni le Fils, mais seulement le Père.”
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1968602
En clair la Watch, nous dit : Quand j'ai tort, j'ai quand même raison. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: 1975, 40 ans déjà Mer 05 Fév 2020, 18:05 | |
| Ce n'est pas pour rien que l'épouvantail de "la chrétienté" ressort en pareille circonstance: si échaudé qu'il soit par les prophéties ratées, autant de raisons qu'il ait de douter de son organisation, le TdJ de base "sait" encore, d'une sorte de "savoir-réflexe", que "la chrétienté" c'est mal et qu'il ne veut pas en être, même s'il n'a qu'une très vague idée de l'histoire réelle du christianisme. Or renoncer au calcul eschatologique, non à tel calcul précis mais à son principe même, ce serait à ses yeux donner raison à "la chrétienté" dans ce qu'elle a de plus historiquement établi: à saint Augustin et à tout le moyen-âge contre les "premiers chrétiens" (hâtivement présumés tous adeptes d'une eschatologie futuriste), à l'Eglise catholique et aux Eglises protestantes "historiques" contre tous les mouvements de "réveil" plus ou moins eschatologiques des XVIIIe siècle et suivants (y compris notamment le piétisme, le méthodisme, l'adventisme, le dispensationalisme, etc., que sans le dire on trouve quand même "moins pires" que les autres). C'est un chantage au pire, puisque dans "la chrétienté" l'escamotage supposé de l'eschatologie se retrouve pêle-mêle avec la papauté, l'inquisition, les croisades ou les guerres de religion, même si tout cela n'a aucun rapport logique ou nécessaire... |
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