Une approche pas toujours évidente

Ce qui complique notre approche du bouddhisme provient de notre culture et de notre ressenti. Nous avons aussi la terrible habitude de considérer notre façon de voir le monde comme la seule manière de l'appréhender.

Ainsi lorsqu'une personne, asiatique par exemple, nous explique le bouddhisme à travers sa compréhension de cette philosophie/religion, elle ne se rend pas compte qu'elle présente une pratique parfaitement claire à ses yeux, mais que nous ne saisissons pas pleinement à cause de nos à priori vis à vis de ce qui nous est étranger. Il convient que celui qui nous parle s'adapte à notre éducation, à notre mode de vie afin de nous aider à la découverte de cette philosophie.

Notre compréhension des cultures différentes de la notre, notre appréciation des peuples n'est pas forcément dénuée de préjugés et c'est ce qui rend difficile des échanges interculturels. Il est parfois bien compliqué de se comprendre pour des chrétiens de confessions différentes, par exemple entre protestants et catholiques, voire coptes etc.. dès lors si nous abordons une religion "exotique", il convient de procéder avec prudence et patience afin de comprendre la manière de penser particulière de telle ou telle civilisation, tout en restant humble.

Nous ne devons pas nous comporter en envahisseurs, mais plutôt en explorateurs prêts à reconnaître la puissance, la valeur de ce que nous allons trouver et surtout prêts à accepter la différence qui ne peut que nous enrichir.

"Je hais les voyages et les explorateurs." (Incipit célèbre de Tristes tropiques, de Cl. Levi-Strauss).

Il me semble que le Bouddhisme revient en Occident après avoir suscité de la curiosité tout à la fin du 19ème siècle et d'avoir connu un intérêt auprès des jeunes dans le milieu des années 1960, particulièrement de la mouvance dite "hippie". Mais après avoir échoué sur les plages de Goa ou passablement et laborieusement marché à Katmandou, la plupart des occidentaux, tentés par cette expérience, sont revenus et se sont lancés à la poursuite du new âge. Ce retour du Bouddhisme correspond sans doute à un besoin de spiritualité que ressentent de plus en plus de personnes mais qu'elles ne parviennent pas à trouver au sein des religions monothéistes. Est-ce un effet de mode, ou cela débouchera-t-il sur quelque chose de plus organisé, désiré?

Les diverses écoles au sein du Bouddhisme ont senti cet appel d'air et se sont engouffrées dans la brèche au grand dam des religions traditionnelles sous nos latitudes. Un retour de boomerang en quelque sorte.

L'intérêt du XIXe siècle pour les religions orientales est "savant" et distinctif, même s'il se trompe souvent par manque d'information autant que par sa perspective européocentriste. En revanche, dans les mouvements populaires de la deuxième moitié du XXe siècle tout se mélange allègrement, non seulement bouddhisme et hindouisme mais aussi taoïsme, chamanismes, etc. Au désespoir sans doute des "puristes" de telle ou telle tradition, mais avec un peu de recul le syncrétisme apparaît comme la règle et non l'exception dans l'histoire des religions et de la "culture" en général (de l'Inde au Japon, "le" bouddhisme n'avait pas attendu les Occidentaux pour "se" diversifier, déjà par amalgame ou symbiose avec d'autres cult[ur]es).

J'ai divisé le fil et transféré les messages se référant à la pleine conscience sur le sujet:
Méditation de la pleine conscience

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