Poya la célébration de la pleine lune

Poya est la célébration de la pleine lune selon Wikipedia, je cite :
« Poya est le jour de la pleine lune dans les pays d'Asie du Sud Est. C'est l’occasion de célébrer un évènement de la vie du Bouddha. Les jours de Poya, les magasins sont fermés, on ne boit pas d’alcool et l’on respecte un régime végétarien. La nuit, le clair de lune appelle les êtres à s’interroger sur l’éphémère et le transitoire. »

Cette célébration se commémore chaque mois, c’est-à-dire tous les 28 jours selon le calendrier lunaire.

Cette année étant au Sri-Lanka au moment de la pleine lune, le jeudi 17 mars, il m’a été donné d’observer et d’entendre ce qui entoure cette célébration. Près de l’endroit où nous logions se trouvait un temple que nous avons visité le dimanche suivant notre arrivée. Je dis entendre car la plupart des temples possèdent des hauts parleurs leur permettant de diffuser des messages diffusés par le ou les moines résidant(s) près du temple.
Toute la cérémonie se déroulant en pali, les gens parlant le cingalais et le temple étant relativement petit j’ai décidé de ne pas me rendre au temple afin de ne pas gêner les habitants du quartier, nombreux, qui se retrouvent généralement à ce moment-là dans ce lieu de spiritualité.

Cependant, j’ai pu suivre le déroulement de la fête, grâce aux hauts parleurs, depuis mon lieu de résidence. En effet, le moine a récité, en psalmodiant, un sutra de Bouddha ce que nous, occidentaux, prenons pour une prière. Puis il a  expliqué le sens du discours et en a fait une application pour notre époque, selon l’explication de notre amie cingalaise chez qui nous habitions.

La plupart du temps les laïcs bouddhistes prennent congé et se rendent au temple ou bien restent chez eux tout en centrant leur journée sur le respect de l’enseignement du Bouddha, mais avec les difficultés économiques régnant actuellement au Sri-Lanka de nombreux habitants continuent leur activité ainsi que les fonctionnaires prennent leurs jours fériés sans trop se faire de soucis.

Il ne me semble pas que Bouddha (Siddhârta Gautama) n’ait demandé à ses disciples de respecter la célébration de la pleine lune. Sans doute une telle fête existait-elle déjà à son époque et n’a-t-il pas jugé utile de la condamner. Il ne s’occupait pas de la religion de ses auditeurs ni ne les jugeait pas à travers des critères religieux, il se contentait de les enseigner à propos de la souffrance que tout humain connait au cours de sa vie.

Je me réjouis de te voir de retour (en ligne), et te remercie de ce récit.

Soit dit en passant, la Pâque juive (et par extension les Pâques chrétiennes, mais moins exactement à cause de la fixation au dimanche) c'est aussi une célébration (annuelle) de la pleine lune: le 14 Nisân, quatorzième jour à compter de la nouvelle lune (visible, soit au moins le lendemain de la nouvelle lune selon l'astronomie moderne) la plus proche du printemps, c'est toujours la pleine lune; le s(h)abbat en était probablement aussi une, mensuelle comme Poya (cf. l'akkadien shappatu et l'association fréquente "nouvelle lune et sabbat" dans les textes bibliques), avant de devenir hebdomadaire (et par là déconnectée du cycle lunaire, qui fait en réalité un peu plus de 29 jours et demi et n'est donc pas divisible par 7).

Je vois d'ailleurs que le rapport de la fête au Bouddha est aussi annualisé (Vesak, pour la pleine lune ou Poya de mai ou d'avril-mai selon les calendriers) et que sa référence "biographique" est multiple (naissance, illumination et mort).

Il nous reste la lune, pour peu que nous prenions le temps de la regarder.

Ce rapport de la fête au Bouddha comme tu le dis dans ton message et la célébration de la Pâque/les Pâques se jouant autour de la pleine lune (sans mauvais jeu de mot) fait dire à certains que tout cela et l'oeuvre d'extra terrestre ayant laissé un message (avec la célébration de la pleine lune) caché. Cela me laisse perplexe pour le dire poliment.

Mais soyons sérieux. J'ai une question à quel(s) texte(s) fait tu référence lorsque tu déclares :

(cf. l'akkadien shappatu et l'association fréquente "nouvelle lune et sabbat" dans les textes bibliques

3. La lune dans le judaïsme

La lune est si importante dans le judaïsme que le mot « mois » n’existe pas en hébreu. Quand on veut parler de « mois », on parle de « lunaison » yérah…qui vient de yaréah qui signifie « lune » (Ex 2,2) ou l’on parle de hodesh pour désigner la « nouvelle lune » qui vient de l’adjectif hadach qui signifie « nouvelle » en hébreu (Ex 23,15). Donc, dans le judaïsme, quand on veut parler de mois, on parle de lunaison et quand on veut parler du premier jour du mois, de la nouvelle lune, on parle de Rosh Hodesh.

De plus, l’heure de la prière est toujours en relation avec le ciel. Les rabbins le scrutent à chaque jour pour savoir quand arrive le mi-temps de la journée et de la nuit consacré à la prière ou à l’étude, pour déceler aussi l’heure d’apparition des trois étoiles moyennes qui indiquent le début et la fin du Shabbat et pour que les grandes fêtes de Sukkot (fête des Tentes) et de Pesha (fête de Pâque) tombent toujours lors de la pleine lune.

Sukkot, situé au mois de Trischi, marque le début de la saison froide et la fin de la saison agricole. Trischi signifie « commencement » en akkadien. C’est une fête particulièrement joyeuse où l’on célèbre le temps où Dieu guidait son peuple dans le désert au moment de l’Exode. C’était, à l’époque de Jésus, la fête la plus importante et l’on y chantait le grand Hallel.

Pâque, est aussi une très ancienne fête, liée à la Lune. C’était une fête nocturne où l’on célébrait le début de la saison chaude et le commencement de l’année agricole. Nissan vient du sumérien nisag qui signifie « prémice ». C’était une fête pastorale dans laquelle on offrait le premier né du bétail pour s’assurer, au printemps de la fécondité du troupeau. Elle est devenue, au temps de l’Exode, la fête du départ de l’Égypte. Pesha signifie « sauter, passer par-dessus ». Elle se célèbre encore, dans le judaïsme, le 14 de Nissan. C’est le jour où, en l’an 30, Jésus fut crucifié. C’est pourquoi l’on écrit dans l’Apocalypse qu’elle est colorée de sang (Ap 6, 12). Ce jour-là était un jour de pleine lune …

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/ressources/dossiers/dib_lune.pdf

@ lct:

Sur ta question, voir ici, 24.5.2015.

Chaque époque a sans doute les dieux, les mythes et les croyances qu'elle peut (ou qu'elle mérite ?)... Après plus d'un siècle de "science" et de "science-fiction" (si on remonte à Jules Verne, mais on pourrait remonter beaucoup plus haut) on ne peut pas dire que les "extra-terrestres" aient réussi à prendre la relève des religions traditionnelles, sinon dans quelques sectes et réseaux "confidentiels".

Le "ciel" (où la lune et son "cycle" restent à nos yeux le "phénomène" le plus manifeste, après le soleil qui l'est peut-être trop: équilibre idéal d'évidence et de mystère, de disparition et d'apparition, fort / da, au rythme et au tempo qu'il faut pour être remarqué dans sa répétition à l'échelle d'une vie humaine, de l'enfance à la vieillesse, assez décalé aussi par rapport à l'année solaire et à ses saisons pour interroger) reste en tout cas fascinant et digne de méditation, aussi bien au sens "occidental" qu'"oriental" du terme.

L'article cité par free fournit beaucoup de compléments utiles, même s'il est loin d'être complet -- par exemple, à l'époque néo-babylonienne c'est le culte lunaire de Nabonide (cf. notamment la restauration des temples de Sîn à Ur-Our et Harran, qui expliquent beaucoup mieux les références de la Genèse que le IIe millénaire av. J.-C.) qui produit un relatif abandon des autres dieux et temples et lui vaut d'être considéré comme fou par le "clergé" de ces derniers, ce qui d'ailleurs facilitera la prise de pouvoir de Cyrus (la "folie" de Nabonide est transférée à Nabuchodonosor dans Daniel 4, mais à Qoumrân on se souvient encore de Nabonide; entre la lune et la folie c'est aussi une longue histoire, des "lunatiques" au "loup-garou").

Merci le renvoi vaut la peine d'être consulté.