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 arabesques de la peur

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Narkissos

Narkissos


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Date d'inscription : 22/03/2008

arabesques de la peur - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: arabesques de la peur   arabesques de la peur - Page 3 Icon_minitimeJeu 04 Avr 2024, 12:04

Excellente lecture en effet -- merci encore.

Soit dit en passant, puisque Greisch mentionne aussi Astérix, ce sont les Normands et non les Gaulois qui "ignoraient la peur", caractérisée par un autre stéréotype verbal et anatomique: au lieu de la "chair de poule" (ou d'oie en allemand), la peur qui "donne des ailes" -- Goscinny connaissait sans doute très bien les frères Grimm (cf., dans la Rubrique-à-brac de Gotlib, le Grimm ne paie pas...).

Sur l'aspect philosophico-politique de la question (suite de l'article), il ne faut pas oublier que le dialogue Jonas-Bloch se situe pour l'essentiel au temps du marxisme, de la guerre froide et de la menace atomique, et qu'il s'est déplacé depuis vers des enjeux technoscientifiques, bioéthiques et écologiques: de ce point de vue conjoncturel aussi ce ne sont plus exactement les mêmes "peurs" (ou "craintes", on peut toujours distinguer des quasi-synonymes à condition de ne pas perdre de vue le caractère artificiel, arbitraire ou conventionnel de la distinction, dont le sens doit être à chaque fois re-défini, car il ne "tient" pas dans la langue, et encore moins au passage d'une langue à l'autre) -- pas non plus les mêmes "espérances" ni les mêmes "utopies".

La question de la "distance temporelle" (avec la spatialisation subreptice et permanente du temps qu'une telle expression comporte -- cf. à ce sujet la citation de Rosenzweig) est décisive: la peur d'un danger imminent (looming large, dit pittoresquement l'anglais, avec l'image d'un grossissement dans l'approche: on le voit venir jusqu'à ce qu'il occupe tout le champ de vision, et alors on ne le voit plus) est tout autre chose que le souci des "générations à venir", qui laisse une part exorbitante à l'imagination, ou au défaut d'imagination, et au calcul probabiliste de l'incalculable... avec des risques supplémentaires, aléatoires et ambivalents, dont on peut aussi bien avoir trop peur que pas assez.

---

Par coïncidence, j'ai regardé hier une adaptation cinématographique des Âmes fortes de Giono par Raoul Ruiz, dont j'ai parlé plusieurs fois ces derniers temps, et qui m'a rappelé le souvenir d'anciennes lectures -- du versant amer, après-guerre, de l'oeuvre de Giono: de la protagoniste (Thérèse / Laetitia Casta, c'est surprenant mais entre les mains de Ruiz ça fonctionne) il est dit qu'elle pouvait feindre tous les sentiments et émotions sans en éprouver aucun: la fiction complique toujours le jeu de la "réalité", en particulier "politique", où la "peur" dans tous ses rôles et sous tous ses masques, y compris celui du "courage", se joue comme au théâtre.
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arabesques de la peur
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