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| Jean 13 : 23-25 | |
| | Auteur | Message |
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Pierre de lune
Nombre de messages : 131 Age : 52 Date d'inscription : 17/10/2008
| Sujet: Jean 13 : 23-25 Jeu 28 Mai 2009, 15:39 | |
| Le passage biblique de Jean 13 : 23-25 en rapport avec le disciple bien aimé m’intrigue et je trouve la version de Louis Segond étrange.
Louis Segond
23 : Un des disciples, celui que Jésus aimait était couché sur le sein de Jésus. 24 : Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont Jésus parlait. 25 : Et ce disciple s’étant penché sur la poitrine de Jésus lui dit : Seigneur qui est-ce ?
Comment peut-ont être couché sur la poitrine de quelqu’un et ensuite se pencher encore vers cette poitrine ? On pourrait presque penser que le passage a été réécrit et qu’il manque quelque chose entre les versets 24 et 25.
Je suis allée jeter un coup d’œil dans les autres versions et j’y vois de plus en plus flou…
Bible de Jérusalem
Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvait à table tout contre Jésus. Simon-Pierre lui fait signe et lui dit : « Demande quel est celui dont il parle ». Celui-ci se penchant alors vers la poitrine de Jésus, lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? »
Bible de Chouraqui
Un de ses adeptes est à table, penché sur le sein de Iéshoua’, celui que Iéshoua’ aime. Shim’ôn-Petros lui fait donc signe : « demande de qui il parle ». Il s’incline donc ainsi contre la poitrine de Iéshoua’ et lui dit : « Adôn, qui est-ce ? ».
TOB
Un des disciples, celui-là même que Jésus aimait, se trouvait à côté de lui. Simon-Pierre lui fit signe : « demande de qui il parle ». Se penchant alors vers la poitrine de Jésus, le disciple lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? ».
TNM Devant le sein de Jésus était étendu un de ses disciples, et Jésus l’aimait. Simon Pierre lui fit donc signe et lui dit : "dis qui est celui dont il dit [cela] Se penchant alors en arrière sur la poitrine de Jésus et lui dit
Pour la TOB au verset 24, le disciple bien aimé n’est plus "couché sur le sein » ou n’est plus « tout contre Jésus » mais à côté de lui. Pour la TNM, il est étendu devant le sein de Jésus et ensuite se penche en arrière.
En remarque des différences de sens entre les diverses traductions.
Le disciple bien aimé est-il réellement couché sur la poitrine de Jésus ? |
| | | Pierre de lune
Nombre de messages : 131 Age : 52 Date d'inscription : 17/10/2008
| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 Jeu 28 Mai 2009, 15:54 | |
| Si le disciple bien aimé est « couché sur le sein de Jésus » (Louis Segond) ou dans une position « tout contre Jésus » (bible de Jérusalem), la posture devient ambiguë. Une telle proximité physique peut laisser entendre que Jésus est soit homosexuel, soit une femme.
Quand on aborde le sujet du disciple bien aimé, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur son identité. Le nom du disciple que Jésus aimait n’est jamais nommé dans la bible et le mystère semble entourer ce personnage.
La tradition veut que se soit l’apôtre Jean mais certains pensent qu’il s’agirait plutôt de Lazare.
En Jean 11 : 5, il est dit que « Jesus aimait Marthe, sa sœur et Lazare ».
Par ailleurs, au sujet de la mort de Lazare, au verset Jean 11 : 35 « Jesus pleura » (Louis Segond) et au verset 36 « les juifs dirent : voyez comme il l’aimait » (Louis Segond).
On pourrait ainsi penser que le disciple bien aimé puisse être effectivement Lazare.
En Jean 18 : 15-17 : Il est dit que « l’autre disciple » était connu du grand prêtre et introduit Simon Pierre devant ce même grand prêtre. Si cet « autre disciple » est le disciple bien aimé, il ne pouvait s’agir de l’apôtre Jean qui n’était qu’un simple pêcheur de Galilée qui ne pouvait être connu du grand prêtre et avoir des relations haut placées. Il en va différemment pour Lazare qui semble appartenir à une autre classe sociale.
On pourrait aussi voir en le disciple bien aimé, Marie-Madeleine. La première personne à laquelle Jésus se présente lorsque qu’il ressuscite est Marie-Madeleine. On peut donc penser qu’ils entretenaient des liens privilégiés.
En Jean 19 : 25-26 : « Or, près de la croix se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et près d’elle se tenait le disciple qu’il aimait dit à sa mère : femme voici ton fils » (Bible de Jérusalem)
Ce qui met la puce à l’oreille dans ce passage est le « donc ». « Donc » est une conjonction qui induit ce qui précède.
Jésus voit sa mère et près d’elle la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Le verset poursuit avec « donc » (…) « près d’elle » (…) « le disciple qu’il aimait ». Si on se réfère à ce passage, le disciple que Jésus aimait est soit la sœur de sa mère, Marie, Femme de Clopas, soit Marie-Madeleine.
Excepté la version de Louis Segond qui omet le « donc » dans toutes les autres versions de Jean 19 : 25-26 que j’ai consultées j’ai trouvé soit ce « donc », soit « ainsi » en lieu et place.
Cependant, le texte de Jean 19 : 25-26 est en contradiction avec Jean 20 : 2-3 où l’identification du disciple bien aimé au personnage de Marie-Madeleine n’est plus possible puisqu'il est dit que Marie-Madeleine court vers Pierre et le disciple bien aimé.
Les différentes contradictions que l'on trouve dans la bible peuvent-elles prouver que les textes ont été durant les premiers siècles retouchés ?
Une autre manière d’interpréter le texte de Jean 13 : 23-25 serait de considérer le disciple bien aimé comme un personnage symbolique représentant le disciple modèle parfait en puissance en chacun de nous. Le disciple bien aimé serait donc purement et simplement celui qui lit et qui est touché par les paroles de l’évangile. Ainsi, le disciple que Jésus aime est celui qui se « couche » sur le sein, ou sur le cœur de Jésus. D’ailleurs, j’avais lu une version de Jean 13 : 23-25 qui traduit « sur la poitrine de Jésus » par « sur le cœur de Jésus ». Mais, je n’arrive plus à retrouver ladite traduction.
D’un point de vue spirituel, il peut être tentant de considérer le disciple bien aimé ainsi d’un point de vue symbolique. Après tout, pourquoi Jésus aurait-il aimé un disciple plus que les autres ? Pourquoi aurait-il fait des préférences ? Jésus n’est-il pas venu accomplir une mission, n’est-il pas venu apporter un message d’Amour inconditionnel, universel et impartial ?
Ça me rappelle une citation de Nietzsche :
« L’amour d’une seule personne est un ace de barbarie parce qu’il se pratique aux dépens des autres et l’amour de Dieu aussi ». |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 Jeu 28 Mai 2009, 16:00 | |
| Bonjour Païenne, Le texte grec représente le repas avec les convives étendus (anakeimai) les uns à côté des autres à la mode romaine, la tête vers la table et en appui sur le coude gauche. Le disciple bien-aimé est à la droite de Jésus, "contre son sein" (eis ton kolpon; naturellement il lui tourne le dos, mais il lui suffit de tourner la tête pour lui parler). Formule éminemment symbolique, puisque le "Verbe" du Prologue occupe la même position par rapport à "Dieu" (1,18, "dans le sein du Père", en tô kolpô). Le disciple penche ou renverse (anapiptô) la tête en arrière, "tout contre la poitrine de Jésus" (epi to sthètos) pour lui parler discrètement, à l'insu des autres. Pierre (dans les autres évangiles le "chef" et le porte-parole des apôtres) doit passer par lui pour comprendre ce que dit Jésus -- là encore, récit hautement symbolique des prétentions du johannisme, en marge de la grande Eglise qui se réclame de Pierre, à connaître le sens secret, profond, le "vrai" sens des paroles du Maître... |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 Jeu 28 Mai 2009, 16:19 | |
| Le quatrième évangile a une histoire (ou une préhistoire) compliquée et passablement obscure. Il est en effet tout à fait vraisemblable qu'à un moment "Lazare" et "le disciple bien-aimé" n'aient fait qu'un, pour se distinguer ensuite dans la tradition qui tenait à rattacher ce texte (d'abord lu et commenté par les "gnostiques" comme Basilide, Valentin ou Héracléon) à un "apôtre" estampillé. L'identification à Marie-Madeleine est beaucoup plus problématique: elle supposerait un bouleversement complet du texte -- les marqueurs de genre (masculin / féminin) sont encore plus nombreux en grec que dans une traduction française, et a fortiori anglaise (je dis ça parce que les théories identifiant le disciple à Marie-Madeleine ont surtout du succès dans les milieux anglophones, où elles semblent superficiellement plus crédibles). |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 Jeu 28 Mai 2009, 17:38 | |
| La tradition patristique identifie le Disciple avec Jean, fils de Zébédée. Cette interprétation n'est pas sans vraisemblance, à condition que l'on distingue bien entre le Disciple et l'évangéliste qui, au sein de l'École johannique [5], a donné forme au livre. On peut reconstituer l'histoire de la communauté selon les lignes suivantes : Jean, l'une des colonnes de l'Église, dirigea un groupe, resté d'abord en lien avec le judaïsme, puis connaissant l'épreuve de l'exclusion (Jn 9, 22 ; 12, 42 ;16, 2). La souffrance du rejet s'exprime dans l'âpreté de la polémique. L'adoration en esprit et en vérité se vit dans la foi au Christ, le véritable Temple de Dieu. Dans cette communauté qui essaima dans diverses villes de Syrie et d'Asie Mineure, le groupe des disciples s'appliqua à garder les enseignements du fondateur en les explicitant et en répondant aux questions nouvelles. On situera, au sein de cette École, l'évangéliste donnant sa forme essentielle à la tradition où signes et discours s'entremêlent pour dévoiler la figure du Fils, l'Envoyé du Père et expliciter le rôle de l'Esprit Paraclet. À un rédacteur final on attribuera les doublets des discours d'adieu et le chapitre 21. L'appellation « le Disciple que Jésus aimait » traduit enfin la vénération de la communauté pour son fondateur.
http://www.esprit-et-vie.com/breve.php3?id_breve=223 |
| | | Pierre de lune
Nombre de messages : 131 Age : 52 Date d'inscription : 17/10/2008
| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 Mar 02 Juin 2009, 09:48 | |
| Bonjour,
Je te remercie spermologos pour les précisons apportées concernant le texte de Jean 13 : 23-25. C'est toujours super intéressant de te lire. Au vu des différentes traductions qui diffèrent les unes des autres, on finit par s'y perdre et on a l'impression que les traducteurs ont rencontré des difficultés pour traduire certains textes bibliques. |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 Mar 02 Juin 2009, 18:01 | |
| L’évangéliste décrit Lazare comme le « disciple bien aimé » . - A Béthanie , lors du récit de la « résurrection » de Lazare : « …c’était son frère (à Marie) Lazare qui était malade . Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : - Seigneur , voici , celui que tu aimes est malade .Jean 11(2,3).
L’auteur de l’évangile est le disciple bien aimé , c’est à dire Lazare ; pourquoi donc a-t-on attribué cet évangile à un Jean ? Pour la simple et très bonne raison que la résurrection de Lazare ne fut que symbolique , c’est à dire une initiation. Après son initiation, Lazare est devenu Jean , comme Simon est devenu Pierre , et Lévy le péager est devenu l’évangéliste Matthieu. Mais alors on aurait deux Jean ? Oui , c’est pourquoi l’on citait dans les premiers siècles un Jean l’ancien (qui est l’Apotre) pour le différencier de Lazare-Jean. Mais qui était-il donc ?…
http://www.rennes-le-chateau-la-revelation.com/dossier13.htm |
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| Sujet: Re: Jean 13 : 23-25 | |
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