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 Les manuscrits anciens de la LXX

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Narkissos
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 21 Mai 2019, 11:16

Il existe sûrement un lien entre Iaô  et l’ineffable tétragramme de la Bible hébraïque, mais la nature exacte de ce lien n’ est pas claire. À la différence des formes Iabe  ou Iaoue ,  Iaw  ne semble pas refléter une vocalisation possible du tétragramme.
Dans les archives émanant de la communauté  juive d’Éléphantine et dans les autres documents araméens provenant de l’Égypte, le tétragramme est inconnu, mais le trigramme est fréquent. https://www.academia.edu/9548800/_Le_dieu_Ia%C3%B4_et_le_tr%C3%A9fonds_aram%C3%A9en_des_Septante_



Ce qui me surprend le plus chez DF, c'est le mélange de données issues des sciences bibliques et d'arguments purement religieux (fondamentalistes) :

3. L’aspect religieux
L’emploi du Nom n’est pas un sujet anodin. Son usage ou son rejet n’est pas seulement « scientifique », mais aussi, et surtout, religieux. Gérard Gertoux rappelle un point qui m’a profondément marqué lorsque j’ai lu son ouvrage pour la première fois : Satan dédaigne le Nom. Lors de la tentation de Jésus, les arguments de part et d’autre sont tirés des Ecritures. Mais tandis que Jésus emploi le nom divin à chaque fois, Satan emploie le terme « Dieu ». Ce n’est pas anodin. Ce n’est pas à dire que ceux qui refusent le Nom pour de mauvaises raisons font le jeu de Satan. Mais enfin c’est une comparaison inquiétante ! Car on le sait, à la fin, c’est bien Satan qui est terrassé par Jésus – ce Jésus qui porte en lui, on le sait, le divin Nom. http://areopage.net/blog/2014/12/07/le-nom-de-dieu-dvd-poppenberg-2014/
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 21 Mai 2019, 11:58

Voir supra 12.6.2015 (autour du lien au même article de Joosten).

C'est en effet ce mélange de "religiosité" au sens le plus "infâme" du terme (j'entends bien par là toute la connotation péjorative des mots superstition, fétichisme, obscurantisme, complotisme, occultisme, etc., dont je me méfie par ailleurs) et d'arguments "rationnels" et "scientifiques" qui m'avait d'abord donné la nausée, dès les premières pages de son bouquin quand je l'avais parcouru.

Le NT, bien sûr, joue également sur ce registre, mais quand il le fait il en détermine du même coup l'objet et l'issue (le diable veut tenter puis tuer Jésus, puis les disciples ou l'Eglise; mais -- ¡ caramba ! -- il échoue toujours, et sa défaite et la victoire du "bien" font partie intégrante du récit: Résurrection, Ascension, Pentecôte, expansion de l'Eglise selon le plan de Luc-Actes). Là, le complot serait tellement occulte qu'il n'y en aurait pas la moindre trace, ni de son objet, ni d'attaque, ni de combat, ni de dénouement. Jésus ressuscite le troisième jour, Jéhovah ressusciterait dix-neuf siècles plus tard, au fond de la bouteille de Rutherford, en attendant d'être justifié par la NWT et glorifié par nos savants tétragrammistes...


Dernière édition par Narkissos le Mar 21 Mai 2019, 14:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 21 Mai 2019, 14:18

Il faut donc envisager le scénario suivant : la première génération de chrétiens connaissait le nom divin. Mais très vite, dès l’époque de Paul, la confusion s’installe. On le voit notamment

1) dans l’ensemble des variantes textuelles concernant l’identité de Jésus (flottement entre Dieu/Jésus/Seigneur, cf. Fontaine 2007 : 258-263), et

2) dans la christologie « haute » de Paul fondée sur un midrash bien particulier de l’AT, qui met Jésus au centre de tout (ex. Capes 1992).

Cela ne veut pas dire que les premiers chrétiens confondaient Jésus avec Dieu. A vrai dire, à l’époque on lisait peu. On écoutait surtout. Seule une minorité de la population – scribes, lecteurs – était au fait de ce procédé scribal propre aux chrétiens. On peut même dire que les nomina sacra sont apparus, non comme une confusion entre Jésus/Dieu, mais comme une révérence pour le nom divin (puisqu’on ne parlait plus l’hébreu), qu’on mettait en exergue – un peu comme nos MAJUSCULES. C’est le mimétisme dont je parle : les copistes chrétiens ont imité le curieux procédé juif de préserver le nom divin en caractères hébreux archaïques.
Par ailleurs, et pour compliquer le tout, à l’époque Dieu s’appelait couramment Seigneur à l’oral (Adonay chez les Juifs). Or Christ était Seigneur lui aussi (cf. Philippiens 2.9-11). Il n’y a donc eu aucun malaise à remplacer un mot hébreu qu’on ne comprenait plus par un symbole fort posant les bases de l’identité et du symbolisme chrétiens : le procédé des nomina sacra. http://areopage.net/blog/2014/06/29/%CE%B9%CC%93%CE%B1%CF%89-%CE%B8%CE%B5%CE%BF%CF%82-%CE%BA%CF%85%CF%81%CE%B9%CE%BF%CF%82-le-nom-dans-la-lxx-originale/


La "confusion" à laquelle fait allusion DF concerne surtout son analyse nébuleuse et obscure. Ainsi (et si j'ai bien compris le propos de DF), la deuxième génération de chrétiens a perdu la connaissance du NT à cause de la confusion qu'a provoqué l'enseignement du NT concernant l'identité de Jésus et la christologie haute de Paul. Je suis tellement abasourdi, que je soupçonne de ne pas avoir compris l'argumentation de DF. Je ne vois pas très bien comment le "flottement entre Dieu/Jésus/Seigneur" a pu faire disparaitre dans laps temps extrêmement court la connaissance du tétragramme.
Autre bizarrerie : "les copistes chrétiens ont imité le curieux procédé juif de préserver le nom divin en caractères hébreux archaïques"  ... Sur quoi repose cette affirmation ?

En clair, c'est la faute des chrétiens et des auteurs du NT, si le tétragramme a disparu du NT ... Ai-je bien compris ?
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 21 Mai 2019, 15:02

En tout cas, je ne comprends pas mieux que toi...

Pour moi, "avant Paul", il n'y a pas de "Nouveau Testament", pas même le moindre texte que nous soyons susceptibles de lire dans notre NT (y compris celui de la TMN), sauf par pur hasard... il y a peut-être des phrases, p. ex. certains logia évangéliques, qui remontent "avant Paul", mais qui faisaient alors partie de tout autres textes (de tradition orale ou écrite). Leur existence reste incertaine, leur détermination arbitraire, leur reconstitution conjecturale, et les variantes textuelles du "Nouveau Testament" (c.-à-d. d'autres textes que ceux-là) ne nous apportent pas la moindre information sur ces textes éventuels, qui n'étaient précisément pas ceux du "Nouveau Testament".

Par un chemin loufoque et improbable ("bougrétien" pour les fans de Gotlib), les apologistes de la Watch retombent sur une certitude abysso-fondamentale: en lieu et place de "Jéhovah", l'abîme de l'"origine".

[Précision autobiographique (par rapport à mon post du 28.6.2010 supra): c'est un "évangélique" qui m'avait demandé une "réfutation" du livre de DF; l'une des raisons pour lesquelles j'y ai renoncé, c'est qu'il me paraissait impossible de "réfuter" DF sans "réfuter" aussi et par le même mouvement les présupposés de mon éventuel commanditaire, à savoir qu'on pouvait tranquillement remonter du texte du NT aux paroles "authentiques" de "Jésus" et de ses "apôtres". Si les thèses contradictoires des différents "fondamentalismes" -- en l'occurrence trinitaire et antitrinitaire -- en arrivent à se soutenir objectivement, c'est qu'elles relèvent du même "terrorisme intellectuel": moi ou le chaos, voilà ce qu'elles ont en commun: ou bien vous me croyez, et vous suivez jusqu'au bout mes conclusions, "jéhovistes" ou "trinitaires", ou bien vous ne pouvez plus croire à rien.]


Dernière édition par Narkissos le Mar 21 Mai 2019, 16:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 21 Mai 2019, 16:32

Comment se fait t-il que lorsque le tétragramme à été substitué par les nomen sacrum, cela n’a pas provoqué de débat dans l’histoire du christianisme ?

La supposition que si ce type de débats avaient eu lieu, il en resterait des traces. Là-encore, peut-être. Mais pas nécessairement. Les vainqueurs écrivent l’histoire. Ainsi, l’anti-chrétien Celse n’est connu que par Origène son détracteur. Marcion, ce Marcion qui a su enflammer les populations, et fonder une Église prospère jusqu’au Ve s., n’est contenu principalement que par son détracteur Tertullien. Les courants proches de sa doctrine – la gnose dans son ensemble – étant ceux qui firent un usage immodéré du nom divin. Dans ces conditions, il peut arriver qu’une situation doive être rétablie à partir d’indices indirects uniquement. Enfin et surtout, et c’est le point le plus difficile à expliquer (je te renvoie encore à mon ouvrage de 2007, chapitres 6 et 7), les tous premiers chrétiens firent peut être usage du nom divin, dans les évangiles (sans doute pas chez Paul). Mais dès que le NT a commencé a être copié (dans les grands centres comme Alexandrie, Antioche ou Césarée), le christianisme était déjà différent. En moins d’une génération, on est passé d’un judéo-christianisme (christologie basse) à un pagano-christianisme (christologie haute), qui, pour compenser « l’échec » de la croix (dissonance cognitive) a surenchéri : Christ a été divinisé. Les autres chrétiens qui auraient pu témoigner d’un christianisme plus pur étaient minoritaires, et ils ont fait les frais de la seconde révolte juive. Ils sont doublement marginalisés : par les Juifs puisqu’ils sont hérétiques (ajout à cette époque de la birkat ha-minim, c.80-100 AD), et par leurs coreligionnaires chrétiens parce qu’ils sont « trop Juifs » (cf. Fontaine 2007 : 186). Ils n’ont donc pas laissé de traces, ou très peu (celles-là même qu’étudient Mimouni ou Jaffé). En revanche l’Église proto-orthodoxe (c’est-à-dire celle qui va réussir à imposer ses vues), est structurée autour d’une figure centrale, Christ, qui occulte largement le dieu Juif YHWH, Jéhovah, dont le nom fait trop particulier, trop tribal, et pas assez catholique/universel. En moins d’une génération, le terreau où Jésus avait semé a changé de nature. Les « lunettes », les paradigmes sont totalement différents. Pas de polémique. Le nom est devenu un non-sujet. Très exactement comme aujourd’hui (le Nom ce n’est pas important, comment connaître la vocalisation, Jésus disait « Abba », « Père », etc.). Ce qui fait penser une telle chose, c’est notamment l’examen des Pères apostoliques. Leur mentalité révèle une Église différente de celle « fondée » par le Christ. Ce n’est pas qu’il y a eu un changement, ou un « complot ». C’est simplement qu’ils ont été les premiers à prendre la plume, et à défendre un christianisme que leurs paradigmes païens ont dénaturé.
http://areopage.net/blog/2014/06/29/%CE%B9%CC%93%CE%B1%CF%89-%CE%B8%CE%B5%CE%BF%CF%82-%CE%BA%CF%85%CF%81%CE%B9%CE%BF%CF%82-le-nom-dans-la-lxx-originale/


La réponse de DF à la question qui lui est posée, devrait commencer par "il était une fois ...", en effet le scénario qu'il propose sur le développement du christianisme et des implications qu'il va entrainer sur la disparition du tétragramme me parait correspondre au fait  "de prendre ses désirs pour la réalité". D'ailleurs il commence sa démonstration par une phrase qui annonce une suite très nébuleuse et insipide : "Là-encore, peut-être. Mais pas nécessairement". Les exemples qu'il cite pour étayer sa position ne la conforte pas, puisque avons des traces de l'existence de Celse (Origène), Marcion (Tertullien) mais AUCUNE trace de la supposée suppression du tétragramme du NT. 
DF reconnait néanmoins que sa démarche s'effectue uniquement "à partir d’indices indirects uniquement", c'est déjà pas mal. Sa démonstration qui veut avoir une forme académique relève plus de l'imagination (débordante), par exemple quand il affirme : "les tous premiers chrétiens firent peut être usage du nom divin, dans les évangiles (sans doute pas chez Paul)". Cette thèse reflète bien la méthode utilisée, cette affirmation ressemble à la conclusion d'une démonstration, en réalité il n'en n'est rien, c'est le présupposé de son argumentation, qui ne s'appuie sur aucune preuve et qui est modéré par un "peut-être" mais qui dans son esprit implique une certitude, puisque pour lui le fait que les premiers chrétiens utilisaient le tétragramme est sa conviction de départ.

Voici un indice indirect que propose DF :  "Mais dès que le NT a commencé a être copié (dans les grands centres comme Alexandrie, Antioche ou Césarée), le christianisme était déjà différent. En moins d’une génération, on est passé d’un judéo-christianisme (christologie basse) à un pagano-christianisme (christologie haute), qui, pour compenser « l’échec » de la croix (dissonance cognitive) a surenchéri : Christ a été divinisé. Les autres chrétiens qui auraient pu témoigner d’un christianisme plus pur étaient minoritaires, et ils ont fait les frais de la seconde révolte juive."

Narkissos, Il me semble que les épîtres de Paul sont les plus anciens écrits du NT que l'on ne peut pas classer parmi les textes judéo-chrétiens qui pourtant attribue à Jésus Christ l'appellation " Seigneur" (sans article) destinée à l'origine à Dieu, ainsi la divinisation du Christ est un phénomène ancien. DF n'explique comment "en moins d’une génération" une transformation a pu s'opérer sur un sujet aussi sensible. Enfin que veut dire DF quand il fait allusion à un "christianisme plus pur", soutient-il que les rédacteurs tardifs du NT, comme l'auteur de l'évangile de Jean (épîtres pastorales) incarnent un christianisme dénaturée ??
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 21 Mai 2019, 17:28

Ce qui me paraît clair, c'est que la quête du "nom divin dans le Nouveau Testament" aboutit à la désintégration de son champ d'investigation, à savoir "le Nouveau Testament". La belle affaire, puisque ladite désintégration s'effectue depuis au moins deux siècles par d'autres moyens (ceux de la "haute-critique" devenue "critique historico-littéraire") et que "le Nouveau Testament" ne s'en porte pas plus mal: qu'on le lise comme un texte globalement stabilisé au IIe siècle plutôt que comme un ensemble d'"originaux" du Ier, ça ne change absolument rien à son contenu... Ni au fait qu'il n'y a pas, en définitive, d'autre texte opposable à celui-là (dans toutes ses variantes attestées)...

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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMer 22 Mai 2019, 10:31

Narkissos a écrit:
Ce qui me paraît clair, c'est que la quête du "nom divin dans le Nouveau Testament" aboutit à la désintégration de son champ d'investigation, à savoir "le Nouveau Testament". La belle affaire, puisque ladite désintégration s'effectue depuis au moins deux siècles par d'autres moyens (ceux de la "haute-critique" devenue "critique historico-littéraire") et que "le Nouveau Testament" ne s'en porte pas plus mal: qu'on le lise comme un texte globalement stabilisé au IIe siècle plutôt que comme un ensemble d'"originaux" du Ier, ça ne change absolument rien à son contenu... Ni au fait qu'il n'y a pas, en définitive, d'autre texte opposable à celui-là (dans toutes ses variantes attestées)...




DF se livre à une attaque, en règle, contre tous les auteurs du NT, qui aurait participé activement à la suppression du tétragramme, puisqu'il affirme  : "Il faut donc envisager le scénario suivant : la première génération de chrétiens connaissait le nom divin. Mais très vite, dès l’époque de Paul, la confusion s’installe." ... la Watch jamais songé a aller aussi loin. DF établit une distinction entre ce que Jésus a fait et ce qu'il a prononcé et la façon dont les auteurs du NT l'on rapporté ou les copistes :

 
Citation :
De très nombreux éléments (documents manuscrits, pratiques liturgiques, littérature biblique, rabbinique et profane) prouvent que le Nom était employé à l'époque du second Temple. La version biblique dont on se servait était soit le texte hébreu (pré-massorétique) à Jérusalem et dans ses environs, soit la Septante, dans les communautés juives de la Diaspora (particulièrement à Alexandrie). Dans ces deux versions bibliques, hébraïque et grecque, figurait le Nom.

Aujourd'hui, la Septante donne l'impression que ses traducteurs ont rendu le tétragramme (יהוה) par Seigneur (κύριος). Se fondant sur cette apparence, de nombreuses personnes nient que Jésus et ses disciples (dont on pense à tort qu'ils employaient systématiquement la Septante dans leurs citations des Ecritures), n'employaient pas le Nom. En effet, 70% des citations du Nouveau Testament semblent se conformer au texte de la Septante. Le NT donne donc l'impression que les Premiers Chrétiens citaient les Ecritures à partir de la Septante.

       Mais cela est sujet à caution : la prédication de Jésus ne s'est pas faite en langue grecque, mais en araméen (cf. Mc 5:41, 7:34, 15:34, Mt 27:46), et de nombreux indices prouvent que la LXX (Septante) ne venait pas forcément à l'esprit (Mt.23:35). Il faut plutôt penser que les rédacteurs du NT, ou leurs copistes, partis de traditions orales ou écrites (cf. Carmignac, Tresmontant, Perrier) ont harmonisé les citations bibliques à partir de la Septante : « Le traducteur d’une œuvre qui contient des citations bibliques présente naturellement ces citations dans la forme où elles apparaissent dans la traduction courante de la langue qu’il traduit. » - R.T. France, Matthew, Evangelist and Teacher, Grand Rapids, 1989, pp.172-173.

       Cela dit, après la première génération, les Chrétiens employèrent effectivement la Septante. Et dans cette perspective, il est intéressant de remarquer que toutes les copies de la Septante antérieures au troisième siècle de notre ère présentent le nom divin plutôt que le terme kuriov. Bien sûr, elles émanent de communautés juives ou judéo-chrétiennes, et non pas des Chrétiens issus de la Gentilité. Néanmoins, elles intéressent la foi chrétienne en ce sens qu'elles révèlent la Bible dont se sont servi les disciples immédiats de Jésus, avant que le christianisme ne prenne un essor dénaturé par l'hellénisme. https://www.areopage.net/files/6.htm

DF reconnait que la grande majorité des citations de l'AT dans le NT sont issues de la Septante mais en réalité (selon lui), ce n'est qu'une apparence, puisque la prédication de Jésus ne s'est pas faite en langue grecque, mais en araméen, donc : "Il faut plutôt penser que les rédacteurs du NT, ou leurs copistes, partis de traditions orales ou écrites ont harmonisé les citations bibliques à partir de la Septante  ".  DF utilise un argument gratuit, sans fondement et qui relève de la thèse spéculative. On doit en conclure (quand même) que les auteurs du NT ("inspirés" ?) ont choisi volontairement de supprimer le tétragramme. L'originalité de la thèse de DF, c'est qu'il fait porter une partie de la  responsabilité de la disparition du tétragramme sur les épaules des rédacteurs du NT : Etaient-ils des instruments de Satan ou inspirés par Dieu ?
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMer 22 Mai 2019, 11:38

La formulation est beaucoup plus retorse que ne le serait une "attaque en règle": la confusion attribuée à "l'époque de Paul" n'est pas formellement attribuée à "Paul" -- quoique DF ait fini par comprendre, si je l'ai bien lu (en diagonale et néanmoins entre les lignes), l'impossibilité exégétique de remplacer kurios par quoi que ce soit d'autre dans le corpus paulinien (Romains 10; 14; 2 Corinthiens 12 etc.); en quoi il désavoue, discrètement, obliquement, sinueusement mais totalement la NWT/TMN. Cependant le lecteur qui se laisse balader finit, "très vite" aussi, par ne plus comprendre de quoi il parle, pour peu qu'il en ait eu une idée préalable: la "première génération" supposée yahviste (ou jéhoviste, ou iaoïste) n'aurait rien de "chrétien", tout au moins au sens de ce mot dans le NT lui-même, qui présuppose déjà une Eglise majoritairement "païenne" (Actes et 1 Pierre); elle serait "nazôréenne" peut-être, "jésuiste" éventuellement encore qu'on ne voie pas très bien à quoi "Jésus" lui servirait: de "maître spirituel" peut-être dans la veine de Matthieu, de "rédempteur" réduit à la fonction de "moyen de rédemption" à la rigueur, mais sûrement pas de sauveur ou de révélateur divin (car pour ça il faut justement la "haute christologie" de "Paul" ou de "Jean"); et surtout, surtout, si elle avait des textes (p. ex. un proto-évangile araméen ou même grec avec Iaô partout) ce ne serait pas, par définition, ceux du "Nouveau Testament" !

Mais les choses sont dites de façon tellement tordue qu'on n'en arrive jamais à la conclusion que le raisonnement, pourtant, imposerait si on devait le suivre: si cette "première génération" imaginaire est "la vérité", aussitôt pervertie ensuite, alors il est urgent de jeter par-dessus bord le Nouveau Testament et tout le "christianisme" qui s'ensuit et de reconstruire (conjecturalement bien sûr, à partir de quelques fragments de Matthieu p. ex., ceux qui ne viendraient pas de Marc) le "vrai" proto-évangile, qui pourra être exactement ce qu'on voudra puisqu'on ne pourra lui opposer aucun texte existant. La Watchtower même n'y retrouverait pas le centième de sa doctrine (même sa "christologie angélique" serait trop "haute" pour une anthologie de logia synoptiques) -- à moins bien entendu qu'on ne reconstitue le "proto-évangile" à partir de la doctrine jéhoviste... (A la réflexion, DF pourrait réintituler son livre "Le nom divin sans le Nouveau Testament".)

Pour revenir à la Septante: dire que 70 % des citations du NT proviennent de la Septante, cela ne se peut qu'à partir de la Septante telle que nous la connaissons par les codex chrétiens des IVe-Ve s. (ce n'est évidemment pas à partir de la poignée de fragments antérieurs qu'on pourrait établir la moindre statistique, à supposer qu'on puisse seulement trouver une ou deux correspondances entre un texte effectivement cité dans le NT ET attesté dans un manuscrit antérieur -- je ne sais même pas si ça arrive, en tout cas ce serait une coïncidence rarissime et dont on ne pourrait logiquement rien tirer). Si l'on admet toutefois le pourcentage, en comprenant bien sur quel raisonnement circulaire il repose, encore faut-il y réfléchir, en pensant aux 30 % restants qui sont quand même une proportion considérable: nombre de citations grecques de l'AT dans le NT ne correspondent pas à la Septante "chrétienne", cela signifie déjà, contrairement à ce que certains ignorants soupçonnent, que "les chrétiens" jusqu'au Ve s. au moins ont fort peu "trafiqué" ladite Septante, sans quoi ils auraient certainement favorisé une bien meilleure correspondance avec le NT, qu'ils connaissaient infiniment mieux que l'AT grec; ensuite, que les textes du NT ont eu beaucoup d'autres "sources" vétérotestamentaires grecques que celles de ladite Septante (citations de mémoire, testimonia, florilèges ou anthologies d'origine judéo-hellénistique ou chrétienne, tout cela implique d'autres traductions grecques de l'hébreu qui ne sont généralement pas le fait des auteurs et rédacteurs du NT, lesquels ne donnent par ailleurs aucun signe clair d'une connaissance de l'hébreu). En somme, pour être importante, la "tradition septuagintique" dans son ensemble (du IIe s. av. J.-C. au Ve après !) n'a eu qu'une incidence limitée sur le texte du NT, dont les références vétérotestamentaires sont avant tout éclectiques, ou hétéroclites (sans compter toutes les citations non identifiées).
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMer 22 Mai 2019, 15:29

Citation :
Cet extrait du SDB XII, col. 661-662 résume bien les enjeux. J’ai montré précédemment que les arguments de Pietersma étaient pour le moins discutables. On pourrait sans doute faire de même avec ceux de Hanhart ou Skehan. Quoi qu’il en soit, il est difficile d’être catégorique. Ce qui est certain, c’est que les documents en notre possession incitent à penser qu’il y a deux phases : la première, avec le nom en hébreu ; la seconde, avec κύριος. Cependant, il n’est pas impossible que κύριος soit effectivement la forme originale car 1) les traducteurs alexandrins étaient passablement hellénisés, et 2) certaines de leurs pratiques (cf. Exode 3.14, Lévitique 24.16) autant que des considérations historiques attestent d’une certaine réserve vis-à-vis du Nom.  Le fait que la caractéristique principale des révisions intéressent le nom divin est aussi un indice permettant de localiser ce qui a pu motiver les réviseurs (entre autres, l’adoption généralisée de Seigneur ?). On ne peut donc exclure l’hypothèse en question, même si aucun manuscrit trouvé à ce jour ne la soutient. http://areopage.net/blog/2015/06/28/nomina-sacra-et-septante-qui-et-quand/

DF oscille entre sa conviction religieuse (d'un tétragramme initial dans le NT) et ses découvertes résultants de ses lectures d'ouvrages de sciences bibliques, au risque de me tromper, DF  dit une chose et son contraire, puisqu'il indique avoir réussi a montré que les arguments de  Pietersma étaient discutables (il propose 2 phases : la première, avec le nom en hébreu ; la seconde, avec κύριος)  et ensuite il reconnait qu'"il n’est pas impossible que κύριος soit effectivement la forme originale" en fournissant 2 arguments conséquents. J'ai le sentiment que DF se perd dans les méandres de sa pensée, désorienté par toutes les données académiques accumulées qu'il n'arrive pas a ordonner et a agencer. Il est néanmoins difficile de le suivre et le comprendre.

Narkissos, Si j'ai bien compris, les révisons juives  de la Septante qui incorporent le tétragramme(judaïsme palestinien) expriment une réaction anti-chrétienne, ne peut-on pas en conclure que les chrétiens n'ont pas une propension a utiliser ces révisions juives ? 


Dernière édition par free le Jeu 23 Mai 2019, 10:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMer 22 Mai 2019, 17:53

Dans un sens, l'hésitation entre plusieurs hypothèses (aux dernières nouvelles, outre le Tétragramme hébreu et kurios, Iaô était aussi candidat à l'"original") sied admirablement à une posture "scientifique", neutre, désintéressée, dépassionnée, objective, pas "sectaire" pour un sou (et bien sûr tout prétendu scientifique le sait qui peut ainsi s'admirer réflexivement, subjectivement et objectivement à la fois, dans cette posture de sujet objectif qui est l'im-posture par excellence -- pardon, ici c'est Kierkegaard qui parle...).

Mais, par définition, toute hypothèse suppose (hypo-thèse, sub/p-position, c'est pour ainsi dire le même mot, du grec ou du latin), à tout le moins ce que j'appelais plus haut un "cadre d'intelligibilité", également hypo-thétique ou sup-posé, comme la condition même de son sens (tout hypothétique et supposé qu'il soit). DF apologiste de la Watch avait au départ un tel cadre, malheureusement pour lui celui-ci a explosé en vol et n'a pas, à ma connaissance, été remplacé. Du coup il se sent de plus en plus "scientifique", avec plein d'hypothèses et zéro certitude, sauf que rien de tout cela n'est plus intelligible, même pour lui, faute de cadrage susceptible de donner un sens plausible à ses hypothèses.

Je ne tiens pourtant pas à insister là-dessus: je vois surtout que depuis quelque temps il n'écrit plus beaucoup, sinon des recensions, d'ailleurs souvent utiles, d'ouvrages spécialisés. Que par ailleurs il pense, au sujet qui l'a occupé jusque-là ou à tout autre chose, c'est tout ce que je lui souhaite...

Quant à ta question: les témoins (= manuscrits) "tétragrammatisés" d'une traduction grecque (Septante ou pas) ne sont certainement pas tous anti-chrétiens, puisque certains au moins précèdent largement le "christianisme", selon la chronologie généralement admise. Mais le judaïsme hellénistique alexandrin (volontaire ou non, c'est une litote comique de dire que les traducteurs de la Septante étaient "passablement hellénisés" !) n'a pas eu besoin du christianisme pour susciter des réactions négatives, en Palestine ou ailleurs: l'usage libre de Iaô, plus encore que celui de kurios, aurait eu de quoi "choquer" des oreilles palestiniennes, que celles-ci fussent par ailleurs pharisiennes, esséniennes ou même sadducéennes. Par contre, en ce qui concerne le (ou les) christianisme(s), non un christianisme fantasmagorique qui n'aurait laissé aucune trace, mais celui ou ceux qui ont effectivement produit le "Nouveau Testament", le premier critère est de savoir ce qui les intéresse. S'il s'agissait d'une secte yahviste ou iaoïste dont le premier souci serait qu'on prononce le "nom divin" au lieu de l'éviter, il y aurait, à coup sûr, des arguments dans ce sens, qui auraient laissé d'autres traces textuelles qu'un seul mot, susceptible d'être simplement remplacé. Dans le NT, "Jésus-Christ" est LA figure centrale, celle qu'il importe de faire connaître et de mettre en évidence et en valeur, de justifier et de glorifier, fût-ce de façon fort différente d'un texte à l'autre. Indépendamment de tout jugement sur la "Septante originale", il me paraît absolument évident que la substitution de kurios à Yhwh SERT (objectivement) ce christianisme-là mieux que toute autre formule. Quand bien même le christianisme néotestamentaire l'aurait inventée (ce que je ne crois pas un instant, Philon et Aristée suffiraient à prouver le contraire), il resterait que c'est celle-là qui lui convenait le mieux pour ce qu'il avait à dire. Si besoin était, le fait que l'introduction d'un AUTRE "nom divin" dans les textes du NT, et tout spécialement chez Paul (ce que FAIT la TMN) aboutisse au moins localement à la destruction du sens du texte (e.g. Romains 10 et 14) en fournirait la démonstration empirique -- par l'absurde.

La grosse lacune congénitale des apologistes de la Watch, quelles que soient l'étendue et la qualité des connaissances "scientifiques" qu'ils peuvent acquérir par la suite, c'est leur méconnaissance du sens général des textes bibliques qui est le produit même de l'éducation jéhoviste. Le TdJ moyen peut citer de mémoire, et avec les références s'il vous plaît, beaucoup plus de versets que le lecteur moyen de la Bible, mais celui-ci comprend infiniment mieux les textes parce qu'il les a lus avant de les citer. De fait, un TdJ qui s'initie aux "sciences bibliques" peut brasser énormément d'information, et même s'y noyer, avant de comprendre ce qui est pour tout autre lecteur une évidence incontournable: que "Jésus-Christ" est LA grande affaire du Nouveau Testament. Les textes peuvent différer et s'opposer en tout, y compris dans la teneur de leurs "christologies", c'est de LUI qu'il est avant tout question.
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeJeu 23 Mai 2019, 10:38

Citation :
La grosse lacune congénitale des apologistes de la Watch, quelles que soient l'étendue et la qualité des connaissances "scientifiques" qu'ils peuvent acquérir par la suite, c'est leur méconnaissance du sens général des textes bibliques qui est le produit même de l'éducation jéhoviste. Le TdJ moyen peut citer de mémoire, et avec les références s'il vous plaît, beaucoup plus de versets que le lecteur moyen de la Bible, mais celui-ci comprend infiniment mieux les textes parce qu'il les a lus avant de les citer. De fait, un TdJ qui s'initie aux "sciences bibliques" peut brasser énormément d'information, et même s'y noyer, avant de comprendre ce qui est pour tout autre lecteur une évidence incontournable: que "Jésus-Christ" est LA grande affaire du Nouveau Testament. Les textes peuvent différer et s'opposer en tout, y compris dans la teneur de leurs "christologies", c'est de LUI qu'il est avant tout question.

Comme tu l'a signalé plus haut, DF a compris que "Jésus-Christ" est LA grande affaire du Nouveau Testament", il lui faut donc articuler sa conviction d'un tétragramme initial dan le NT et ses découvertes issues de ses recherches : "Non content de reléguer le Dieu de l’Ancien Testament à l’arrière-plan, Paul fait du Fils la figure éminente et proéminente du christianisme". Ainsi il est "condamné" a décrédibiliser ou rendre responsable les auteurs du NT de la disparition du tétragramme. DF ne situe plus dans la démarche de la Watch qui veut prouver à partir du NT, des traces d'un tétragramme original. Je reproduis un extrait d'un article "intéressant" de DF :

Citation :
Assurément, je pense que le nom divin a figuré dans les toutes premières copies du Nouveau Testament, dans les sifrei ha-Minim qu’évoque le Talmud (y. Shabbat XIII, 5, XVI, 1, 15c ; b. Shabbat 116a ; cf. Jaffé 2005 : 237-312, Mimouni 2004 : 98-102). Mais si je défends une telle hypothèse, j’invite aussi à la prudence. En vérité, ce Nom n’a sans doute figuré que dans certains écrits seulement (Fontaine 2007 : 302, 306). On peut s’en persuader en lisant Paul : sous sa plume en effet, Christ devient le centre de tout, et concentre l’essentiel des professions de foi.

Romains 10.9 : vu que, si de ta bouche tu confesses Jésus comme Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
1 Corinthiens 12.3 C’est pourquoi je vous fais savoir que personne, parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ; et que personne ne peut dire : Jésus est le Seigneur, si ce n’est par l’Esprit-Saint.
Philippiens 2.11 : et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.



Cela va même plus loin. Non content de reléguer le Dieu de l’Ancien Testament à l’arrière-plan, Paul fait du Fils la figure éminente et proéminente du christianisme.
http://areopage.net/blog/2015/07/04/romains-1013-quiconque-invoque-le-nom-de/

DF sous-entend que les écrits de Paul ne devaient contenir le tétragramme ("que dans certains écrits seulement") mais dans le même temps, dans la suite de l'article, il affirme (par le biais d'un texte et d'une citation)que Paul est "inspiré", ce qui implique que l'absence du tétragramme est voulue par Dieu lui-même :

Citation :
La réactualisation du message vétérotestamentaire ne doit pas non plus surprendre quand on rappelle que Paul était un auteur inspiré, comme il le rappelle quelques fois (cf. 1 Corinthiens 7.40). On pourrait alors dire, en un sens : τὸ πνεῦμα ὅπου θέλει πνεῖ, l’esprit souflle où il veut (cp. Jean 3.8)…


DF conclut en forme de mea-culpa  :

Citation :
J’ai pensé un temps que Romains 10.13 faisait une allusion claire au nom divin Jéhovah (Fontaine 2007 : 114, 127-128). Mais je me suis ravisé en creusant davantage l’exégèse bien particulière de l’apôtre des nations (Fontaine 2009 : 127-128). Il faut le soutenir en toute honnêteté : Romains 10.1-20 parle du Christ dans ses moindres échos, et la méthode paulinienne ne s’embarasse pas toujours de l’original. On ne saurait nier que Romains 10.13 ne rappelait pas aux judéo-chrétiens le Seigneur Jéhovah, et son Grand Jour. Sans doute toutes les oreilles n’entendaient-elles pas les mêmes échos. Mais le kérygme chrétien a consisté, dès les premiers temps, à proclamer un nouveau Seigneur. A la gloire du Père. Jésus n’avait-il pas dit (Jean 10.30) : ἐγὼ καὶ ὁ πατὴρ ἕν ἐσμεν ?


Dernière édition par free le Mar 28 Déc 2021, 13:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeJeu 23 Mai 2019, 12:02

(En ce jour de la saint Didier je me sens plus irénique qu'ironique, d'autant que si j'ai bien compris nous partageons pas mal de choses: outre les mêmes initiales, la même époque et quelques éléments de biographie et de bibliographie communs, la même région que notre saint patron... Smile )

Il m'a fallu près de treize ans de jéhovisme studieux pour parvenir au même constat -- plutôt pour trébucher sur ce constat puisqu'il s'inscrivait à contresens de tout le parcours précédent. J'avais bien dû lire la Bible entière trois ou quatre fois auparavant sans que ça entame, dans ma tête, l'édifice doctrinal de la Watchtower, mais pour des raisons à la fois intellectuelles et affectives cette fois-là était la bonne: je voyais soudain dans le Nouveau Testament (et tout spécialement chez "Paul" et "Jean") ce que tout lecteur, sans Watchtower, y lisait spontanément. On se sent alors très con, mais aussi, pour ma part, profondément joyeux -- c'est peut-être là que les chemins de l'apologiste engagé (comme l'était déjà DF en 2009) et de l'apostat imminent (ce que je me découvrais être vers 1985) se séparent...

Pour moi il était instantanément clair qu'il n'y avait rien à sauver (ni à démolir, d'ailleurs) du jéhovisme: le christianisme (celui du NT et tout ce qui en découlait, orthodoxie et hérésies, histoire de l'Eglise et des dogmes, théologie systématique et exégèse sérieuse) devenait ipso facto aussi MA "grande affaire", sur laquelle j'avais presque tout à apprendre. C'est pourquoi j'ai si vite "tourné la page": je n'avais plus le moindre intérêt à défendre ni à combattre la Watchtower, et je ne m'en suis plus guère occupé jusqu'à l'ère d'Internet, vingt ans plus tard, où j'ai découvert avec un sentiment mitigé le monde "virtuel", quelquefois très intéressant, mais souvent navrant, des "ex"...

Mais je comprends bien que l'apologiste engagé (qui a déjà écrit et signé des livres à la défense du jéhovisme, qui s'est intégré dans un "réseau" d'interlocuteurs de la même espèce, etc.), devant le même constat, réagisse tout autrement: que l'emmerdement concret de la situation l'emporte sur la joie de la découverte, à supposer que la découverte soit vraiment une joie et pas seulement une catastrophe (une catastrophe, elle l'est aussi et peut-être plus immédiatement pour l'"apostat", au plan affectif et social, mais la joie est plus forte). Et que sa première question soit au contraire: qu'est-ce qui me reste à sauver, à défendre... en quoi ça peut encore durer longtemps.
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeJeu 23 Mai 2019, 12:49

Citation :
(En ce jour de la saint Didier je me sens plus irénique qu'ironique, d'autant que si j'ai bien compris nous partageons pas mal de choses: outre les mêmes initiales, la même époque et quelques éléments de biographie et de bibliographie communs, la même région que notre saint patron... Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_smile )

Joyeuse fête !


Citation :
Il m'a fallu près de treize ans de jéhovisme studieux pour parvenir au même constat -- plutôt pour trébucher sur ce constat puisqu'il s'inscrivait à contresens de tout le parcours précédent. J'avais bien dû lire la Bible entière trois ou quatre fois auparavant sans que ça entame, dans ma tête, l'édifice doctrinal de la Watchtower, mais pour des raisons à la fois intellectuelles et affectives cette fois-là était la bonne: je voyais soudain dans le Nouveau Testament (et tout spécialement chez "Paul" et "Jean") ce que tout lecteur, sans Watchtower, y lisait spontanément. On se sent alors très con, mais aussi, pour ma part, profondément joyeux -- c'est peut-être là que les chemins de l'apologiste engagé (comme l'était déjà DF en 2009) et de l'apostat imminent (ce que je me découvrais être vers 1985) se séparent...


DF ne me semble pas être loin d'être un "apostat en devenir" (« “Je deviendrai ce que je décide de devenir »). La dernière étape pour DF est de comprendre ce que tu as souligné ci-dessus :

"Dans le NT, "Jésus-Christ" est LA figure centrale, celle qu'il importe de faire connaître et de mettre en évidence et en valeur, de justifier et de glorifier, fût-ce de façon fort différente d'un texte à l'autre. Indépendamment de tout jugement sur la "Septante originale", il me paraît absolument évident que la substitution de kurios à Yhwh SERT (objectivement) ce christianisme-là mieux que toute autre formule. Quand bien même le christianisme néotestamentaire l'aurait inventée (ce que je ne crois pas un instant, Philon et Aristée suffiraient à prouver le contraire), il resterait que c'est celle-là qui lui convenait le mieux pour ce qu'il avait à dire. Si besoin était, le fait que l'introduction d'un AUTRE "nom divin" dans les textes du NT, et tout spécialement chez Paul (ce que FAIT la TMN) aboutisse au moins localement à la destruction du sens du texte (e.g. Romains 10 et 14) en fournirait la démonstration empirique -- par l'absurde."



Un extrait d'un article intéressant :

Citation :
Pourtant, s’il y a des représentations de type messianique et si l’expression « fils de Dieu » elle-même pouvait être reçue pour des êtres humains dans le judaïsme intertestamentaire sans attenter pour autant au monothéisme, il se passe avec le christianisme quelque chose de nouveau que J. W. Hurtado a mis en relief de manière convaincante et qui tient de l’irruption propre au temps messianique. Prenant le contrepied de la thèse de W. Bousset dans Kyrios Christos (1913, 1921) qui attribuait la reconnaissance de Jésus comme Seigneur à une évolution postérieure des communautés chrétiennes en contexte hellénistique et par « syncrétisme », Hurtado établit que la reconnaissance de Jésus comme « Seigneur » – et le terme Kurios désignait en langue grecque le tétragramme divin – s’est faite très vite, dans les vingt ans qui ont suivi Pâques, et dans les communautés palestiniennes aussi bien que dans les autres, comme en témoignent les lettres de Paul. Cette novation s’est accomplie sous la forme cultuelle, qui est le point nodal du monothéisme juif.  (À la limite, des Juifs auraient pu reconnaître le caractère divin d’autres êtres, sans y adhérer, mais le seul point non négociable, la « frontière infranchissable », était que seul le Dieu unique pouvait faire l’objet d’une adoration). Si les premières communautés, d’origine juive en grande partie, ont rendu un culte au Christ comme à Dieu, ce qui est sans précédent et sans équivalent dans le judaïsme, cela suppose la prise de conscience d’une présence (Shekinah) décisive de Dieu en Jésus, au point que celui-ci est reconnu comme inséparable de Dieu. Hurtado, voulant s’en tenir à une démarche historique en amont d’une christologie doctrinale, se risque à parler de dévotion « binitaire » pour exprimer cette « forme variante du monothéisme ». https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2011-1-page-91.htm
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeJeu 23 Mai 2019, 15:34

Article très intéressant en effet, beaucoup plus, à mon goût, que le présent sujet, avec lequel il ne partage qu'une toute petite intersection...

En commençant par l'intersection (ta citation) avant de lire le reste, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire à la récurrence ou coïncidence, symptomatique, du "très vite", commun à des "auteurs" aussi différents que D. Fontaine ou L. Hurtado. Effectivement, si l'on veut expliquer "le christianisme du NT", présent dans tout l'empire romain dès le milieu du Ier siècle selon la chronologie traditionnelle ou même un peu plus tard, à partir d'un seul homme crucifié en Judée sous Ponce Pilate, il faut que tout aille "très vite" et dans tous les sens. Il n'y a pas trop du Saint-Esprit pour expliquer la fulgurance des "progrès", il n'y a pas trop du diable pour expliquer celle des "perversions", selon le point de vue de chacun... En bonne ou en mauvaise part, il faut du "fantastique" ou du "surnaturel" pour rendre compte de l'histoire, ce qui pour le croyant peut passer pour un "signe" mais pour l'historien, même croyant, n'est pas du tout bon signe... Bref, c'est le genre de situation où un "changement de paradigme", ou de "cadre d'intelligibilité", s'impose de toute urgence, même s'il met longtemps à s'imposer (comme quoi les choses ordinairement ne vont pas "très vite"). Par exemple sup-poser, à titre d'hypo-thèse, que "le christianisme du NT" n'a pas UNE source, mais de nombreuses, y compris de plus anciennes historiquement et de plus diversifiées géographiquement que "le Jésus historique". (Soit dit en passant, ce changement de paradigme, ou de perspective, m'a demandé presque autant de temps que le précédent, quoique sa portée soit toute différente.)

Le "mythe" de la "première génération", déjà totalement "chrétienne" et encore exclusivement "juive", voilà bien ce qui me paraît intenable et introuvable dans les textes mêmes (cf. ici le même jour): aussi loin qu'on remonte il y a des "païens" -- dans les textes ou derrière les textes. Certes, ce sont bien les évangiles et surtout les Actes qui produisent un tel "scénario" (Jésus, les apôtres, la Pentecôte, Corneille), mais par là même ils le déjouent: le point d'arrivée du récit est le point de départ de la rédaction, soit une Eglise chrétienne et judéo-païenne, aussi distincte du judaïsme que du paganisme non chrétien, et répandue dans tout l'empire.
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 28 Déc 2021, 12:51

VI. Y A-T-IL EU « HELLÉNISATION » DE LA BIBLE HÉBRAÏQUE LORS DE SON PASSAGE DANS LA LANGUE GRECQUE ?

La thèse de l'hellénisation de la Bible hébraïque lors de son passage dans la langue grecque fait partie des opinions trop facilement reçues et de contenu indécis. Le mot peut évoquer une déformation de la pensée hébraïque et avoir une valeur négative: la Bible aurait perdu en grec sa spécificité, elle aurait été dénaturée sous l'influence des idées de l'hellénisme païen véhiculées par les mots grecs. Pour d'autres, l'hellénisation peut signifier que, par la LXX, la Bible a accédé à un mode d'expression philosophique et a ouvert ses richesses religieuses au monde grec, sans pour cela perdre ses valeurs propres. C'était sans doute le sens des remarques faites par A. Deissmann à propos des noms divins: en utilisant le nom kúrios à la place de YHWH le texte grec permettait de fonder une religion universelle. J. Ziegler rappelle ces pages fameuses et voit dans le travail des traducteurs de l'excellente théologie.

A. L'hellénisation par l'usage de noms grecs pour le Dieu des Hébreux ?

* Avec le nom theôs, remplaçant «Elohim», et le mot kúrios employé pour YHWH, le Dieu personnel du peuple hébreu devient sans aucun doute la divinité universelle : les origines polythéistes ou du moins ethniques de ces noms disparaissent au profit d'un monothéisme accentué (l’interprétation des deux noms, par Philon d'Alexandrie qui y voit la mention des deux principaux aspects de l'action divine, ne se fait pas au détriment du monothéisme).

* On souligne également le passage au vocabulaire philosophique abstrait dans la traduction grecque du fameux nom révélé par Dieu à Moïse en Ex 3, 14: «Moi je suis l'étant», ego eimi ho on (hébreu : deux mots qui tentent de donner le sens de YHWH, généralement traduits par « je suis » - ou « je serai » -, « qui je suis », mais pouvant aussi évoquer en hébreu la proximité et la bienveillance, l'amour de Dieu pour ceux qui l'aiment ; S. D. Goiten, « YHWH the Passionate », VT 6, 1956, p. 1-9). Ce nom grec, ho on, ne semble pas avoir supprimé l'idée d'un dieu personnel : le terme philosophique impersonnel aurait été le neutre, tò ón.

http://fdier02140.free.fr/LXXCerf.pdf
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitimeMar 28 Déc 2021, 13:28

Par coïncidence ou par télépathie, cela rejoint en partie ce que j'étais en train d'écrire à peu près en même temps ici, à propos des "noms" (divins ou autres). Les remarques de Neher (sautées dans ta citation) méritent aussi d'être lues et méditées, car il y va précisément de l'équilibre délicat entre noms (noms propres fortement thématisés et donc pensés "comme tels" dans le corpus hébreu, mais aussi noms communs ou substantifs susceptibles de former des "concepts" fixes; sujets et objets, "génériques" devenant attributs ou prédicats, fonctionnant comme des adjectifs, etc.) et verbes (d'action, de parole ou de jugement surtout, non thématisés ni pensés "comme tels" mais essentiels à tous les textes, narratifs, juridiques ou poétiques, oraculaires ou hymniques), dont dépend en grande partie l'équilibre intellectuel des "signifiés", entre "personnes" ou "choses", voire "abstractions" (potentiellement "philosophiques") d'une part, "actions", "passions", "événements" (dynamiques et temporels) d'autre part.

Sur la question du "nom divin", j'émettrais une petite réserve à la première remarque citée: si l'emploi de theos se prête naturellement à un certain universalisme (mais c'est aussi le cas d''elohim ou d''el en hébreu, du moins dès que la référence à l'El dieu suprême du panthéon levantin est perdue de vue), c'est beaucoup moins vrai de kurios, surtout quand il est utilisé sans article comme substitut de Yahvé (usage très peu "naturel" en grec, sauf au vocatif kurie-kyrie, quand on s'adresse au "Seigneur"). Si le mot kurios est compréhensible de tout lecteur-auditeur hellénophone, et si tous (juifs ou non) peuvent en principe se l'approprier, l'étrange absence d'article réintroduit une certaine "particularité" (juive d'abord, chrétienne quand le kurios est appliqué au "Christ") dans l'"universel.

(Ton lien est précieux, malgré quelques problèmes de scan -- j'ai lu et apprécié ce livre il y a bien longtemps, je l'ai souvent consulté depuis mais je ne l'ai plus sous la main: j'espère qu'il restera en ligne -- les éditions du Cerf ne sont habituellement pas très "généreuses" sous ce rapport, il serait peut-être prudent de le télécharger pendant que le lien fonctionne...)
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MessageSujet: Re: Les manuscrits anciens de la LXX   Les manuscrits anciens de la LXX - Page 5 Icon_minitime

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