Quand j'ai cherché ce matin les versets que j'ai cités (et un peu retraduits) j'ai relu tout le psaume, et j'ai été bien tenté de le reproduire intégralement -- en voilà un qui n'a pas (encore) besoin de crochets oecuméniques!
Il faut peut-être que j'indique brièvement les raisons de mon "cadrage". Le passage en question est intégré dans la liturgie juive du mazkir neshamoth (évocation des "âmes", ou des "esprits") qui rappelle le souvenir des défunts -- et il a comme tel été souvent mis en musique, notamment, plusieurs fois, par Louis Lewandowski au XIXe siècle; c'est par là que je m'en souviens le plus volontiers -- pour l'avoir autrefois chanté.
Ce que j'aime beaucoup dans cette vision de la vie et de la mort, c'est qu'il y a relation, de grâce et d'alliance, entre "ce qui passe" et "ce qui reste", sans que les deux se confondent. Il n'est pas encore question de "survie individuelle", ni d'âme immortelle ni de résurrection ni de "monde à venir". Tant qu'ils sont vivants les "vivants" participent, selon leur nature (leur catégorie grammaticale aussi, de participe présent du verbe vivre), d'une "vie" qui les précède et leur survit. Aucune velléité de constituer les "agrégats fugitifs", selon la formule d'Anagnoste, en sub(si)stances permanentes qui encombreraient inutilement l'éternité. Celle-ci reste simple, même et autre, comme "Dieu".