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| Pourquoi avoir perdu la foi ? | |
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+12claude1805 cabri seb le chapelier toqué ASSAD MDP VANVDA free Sherlock Admin Narkissos Patoune 16 participants | |
Auteur | Message |
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le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Mer 14 Nov 2012, 20:47 | |
| bienvenue à claude1805 au plaisir de te lire. |
| | | Ami
Nombre de messages : 308 Age : 58 Date d'inscription : 03/08/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Mer 14 Nov 2012, 22:29 | |
| Bonsoir Claude , Bienvenue sur le forum. Ta réponse : " je le suis" est subjective. Pourrais tu développer . |
| | | thessray
Nombre de messages : 151 Age : 93 Date d'inscription : 31/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Jeu 15 Nov 2012, 19:27 | |
| BONSOIR CLAUDE Que de questions en perspectives ? Peux tu nous donner plus de détails... Au plaisir de te lire |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Ven 16 Nov 2012, 18:40 | |
| Bienvenue Claude 1805 et heureux de te lire
Dire je suis chrétien correspond à une affirmation vague et vaste ... de nombreuses personnes affirment être chrétienne, cela signifie q'ils ont en commun la référence à Jésus Christ, mais pour le reste avec une immense diversité de croyances et de pratiques.
Aujourd'hui, de nombreux chrétiens n'imaginent pas à quel point le(s) christianisme(s) primitif(s) était divers et multiples, chaque "école" ou courant de pensé utilisaient leurs propres langages et selon leurs modes de pensée ... les chrétiens de Jérusalem à Antioche, d'Alexandrie à Rome ... de Pierre et Jacques à Paul etc etc
Qu'est-ce cela signifie pour toi, "je suis chrétien" ? |
| | | Mlle Doe
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 27/04/2013
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Sam 27 Avr 2013, 19:39 | |
| Bonjour, nouvelle par ici, un blog m'a mené jusque là. Et en vous lisant, j'apprécie de voir des gens sensés parce que je sors d'autre forum sur les TJ qui plafonnent à "C'est une secte casse toi" J'ai perdu la foi, mais l'ais-je déjà eu? Etant d'une famille de témoins, c'était une éducation, que j'ai embrassée à 13 ans, car c'est ce à quoi sert un cocon. De la même façon je pense que j'aurais accepté d'etre athée, juive, musulmane si mes parents l'avaient été. Et on ne peux pas retirer aux TJ la bonne ambiance et l'amour (qu'il soit superficiel ou non) des frères et sœurs. Aujourd'hui à 20 ans je suis changée, j'ai de la peine en repensant à ces années de bonheur et de complaisance. Les questions et les critiques qui surgissent depuis 2 ans renversent chaque jour un peu plus les fondations de mon éducation, et je ne cherche même pas à les remplacer. Le truc qui change tout c'est sans doute de se dire "Mais MOI je n'y crois pas, JE n'accepte pas ça" et de continuer à aller dans cette voie car on nous l'a toujours indiquée comme bonne. J'en suis à ce stade, bloquée par mon jeune âge et coincée entre mes opinions, ma famille et ma religion. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Dim 28 Avr 2013, 19:13 | |
| Bonsoir et bienvenue Mlle Doe, tu as (si tu me permets le tutoiement) raison de relever: - Citation :
- Et on ne peux pas retirer aux TJ la bonne ambiance et l'amour (qu'il soit superficiel ou non) des frères et sœurs.
car effectivement on trouve une forme d'amour au sein des Témoins et parfois les témoignages ou plutôt les manifestations d'amour sont remarquables en dépit de l'organisation, comme l'a si bien relevé dans son livre "Crise de conscience" Raymond Franz (neveu de Frédiric Franz 3e président de la société), un membre du Collège central exclu fin 1980 pour de mauvaises raisons. Et puis un jour vient l'heure des révélations et là l'impression d'avoir été trahi nous prend à la gorge. Certains ont l'impression d'avoir dans ces moments là été secoué comme dans le tambour d'une machine à laver. Tu te retrouves comme en terre étrangère, loin de la "mère patrie" la congrégation, avec l'impression d'être livrée aux mains du prince de ce monde. N'hésite pas à ouvrir ton coeur si tu en ressens le besoin, je suis certain que d'autres intervenants n'hésiteront pas à t'écouter, comme moi. La plupart d'entre nous sont passés par les difficultés que tu ressens, par cette sensation d'avoir perdu un paradis. Bon courage et au plaisir de te lire. Le chapelier toqué |
| | | Mlle Doe
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 27/04/2013
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 00:13 | |
| Je n'ai pas l'impression de trahison. Plutôt un point de vue différent, j'ai pris les choses sous un autre angle. Mon éducation a été sincère. S'il y a eu trahison c'est uniquement mes sentiments qui m'ont été infidèles. Il n'y a personne à accuser, je vois les TJ comme une religion quelconque, pleine de failles, or le principe même d'une religion est de se croire infaillible et en communion avec Dieu. Ce sont plutôt l'assurance et la prétention que j'ai eu durant mon adolescence que je blâme.
J'aime ton idée de mère patrie. C'est exactement ça. D'ailleurs j'ai cette volonté de prendre de la distance physique avec ceux que j'aime, de partir loin de cette mère patrie. Mais ça semble si égoïste comme attitude! |
| | | Frere toc
Nombre de messages : 285 Age : 52 Date d'inscription : 24/08/2011
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 02:14 | |
| Bonjour et Bienvenue Mlle DOE,
Ne Blâme pas tes sentiments. félicite toi plutôt qu'à ton jeune âge tu te rende compte (déjà) que certaines choses ne tournent pas rond au sein de ta religion. Vois-tu , moi (par exemple) il m'a fallut atteindre l'âge de 38 ans pour 'découvrir' ces choses.
Tu crois que ton désir de vouloir partir est égoïste, c'est pourtant la loi de la nature que les enfants quittent le nid un jour. Il est normal que tu ressentes cela. Vouloir voler de ses propres ailes est un sentiment universel, tout comme l'amour que l'on éprouve pour ses parents est universel... Peut-être n'es-tu pas obligée de partir précipitamment. Prends le temps de réfléchir à ce que tu veux vraiment faire de ta vie. Peut-être es-tu encore étudiante, tes parents t'accepte tel que tu es ? alors le toit familiale est sans doute le meilleur endroit pour une jeune femme dans ta situation, tant que tu peux supporter de faire le grand écart entre ce que tu penses et ce que tes parents exigent de toi sur le plan religieux.
Toutefois, si vraiment tu ne peux plus supporter ce climat, encore une fois prend bien le temps de réfléchir à ce que tu veux construire, car j'imagine que tu as de l'amour pour tes parents et sans doutes aussi pour les frères et sœurs. Et tout briser n'apporterai rien de bon ni à toi, ni à eux. Tu es jeune, tu as toute la vie devant toi. Si tu as peur de les décevoir, de leur faire de la peine essaie de trouver un moyen de leur expliquer (à tes parents) calmement tes choix si cela est possible, ou bien laisse les choses se faire lentement, presque imperceptiblement.
Je ne puis que te conseiller de continuer à faire fonctionner ton esprit d'analyse, comme tu l'as fait jusqu'à présent. Laisse ta conscience agir afin que tes choix soient les bons pour toi. N'hésites pas à venir discuter avec les membres de ce forum. Ce que j'ai fait moi même il y a bientôt deux ans (et je ne le regrette pas, car il y a ici des gens formidables)... Voilà, Il n'y a pas de mauvaises questions. Et personne ne te dira quelle décision prendre non plus, c'est à toi de faire tes choix de manière éclairée... c'est à cela que nous pourrons contribuer si tu le veux bien...
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| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 11:18 | |
| - Citation :
- J'aime ton idée de mère patrie. C'est exactement ça. D'ailleurs j'ai cette volonté de prendre de la distance physique avec ceux que j'aime, de partir loin de cette mère patrie. Mais ça semble si égoïste comme attitude!
Bonjour Doe et bienvenue sur le forum. Après ces excellentes analyses je me permets de te faire part de mes sentiments. Je pense que l'histoire de chacun est unique (même si on retrouve des similitudes), nous avons une sensibilité particulière, une gestion des situations propre, des liens familiaux plus ou moins fort, une faculté à l'autonomie singuliaire ... tout ça pour dire qu'il n'y a pas de recette universelle concernant la "meilleur façon de sortir de la WT". Certains éprouvent le besoin d'une coupure radicale pour quitter les TdJ, d'autres préfèrent la méthode douce en se préparant à la "perte" de ses amis et de son tissu social en apprenant à mieux se connaitre, en travaillant sur la faculté à s'affirmer et construisant leur autonomie affective mais rien ne se fera sans "perte" et sans souffrance. Je t'encourage à lier le livre de Raymond Franz, " crise de conscience" qui est un ouvrage incontournable pour un TdJ, car il a le mérite à mon avis, de désacraliser le CC. Je te suggère aussi un article que j'ai trouvé interessant et qui commence ainsi : " Lorsqu’ un TJ n’a plus son uniforme (costard/cravate ou longue jupe), qu’il n’a plus sa bible comme référence, plus sa totale confiance en la WT, plus aucune réunion de programmée, plus de rendez-vous en prédication, plus la convivialité de ses frères et sœurs spirituels, alors il se retrouve dans un béant vide, face à lui-même et complètement nu.Le poète Arthur RIMBAUD dans une lettre à Paul Demeny du 15 du 1871 s’est exclamé « Je est un autre » et a poursuivit « J’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute ». Pour Arthur RIMBAUD, ces propos correspondaient à la libération du poète qui sommeillait en lui et qui s’exprimait." http://www.tj-revelation.org/La-reconstruction-apres-le N'hésite pas à exprimer ta pensée et tes interrogations ... au plaisir de te lire. |
| | | Mlle Doe
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 27/04/2013
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 11:57 | |
| C'est sur, sans costume ou jupe, on est à poil, rien à redire là dessus J'ai du mal à penser que c'est une éclosion. De la même manière que la question de se retrouver nu me semble excessive. Ma personnalité est une constante et la religion butine autour d'elle: les TJ penseront sûrement que c'est ce manque de "vérité à la 1è place" qui m'a perdu et sans doute. En tout cas, il y aura persévérance de ma personnalité au delà de l'abandon de la croyance. Et même si cet abandon signifie un vide, je ne veux pas le combler. J'ai tendance à croire que les certitudes rendent cons, et que mes certitudes m'ont enserrés dans un schéma de pensée assez étroit. Alors éclosion, peut-être pas. Évolution? Pour répondre à frère toc: tout ce changement est interne pour le moment. Le jour où j'affirmerai mes opinions à ma famille, on revivra Hiroshima, je pense. La question qui se pose aujourd'hui c'est: vais-je continuer à faire semblant longtemps... Inch Allah |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 12:46 | |
| Chère Mlle Doe, tu es dans la jeunesse ce qui est un gros avantage pour se (re)construire, mais comporte un désavantage celui de tout vouloir régler de façon parfois trop directe et définitive.
Puisse les réflexions des intervenants t'aider à peser le pour et le contre et surtout t'accompagner durant cette période délicate mais aussi extraordinaire de ta vie. Tu vas emprunter un chemin que certains se complaisent à présenter comme dangereux, voire conduisant à la mort spirituelle.
Mais rassures-toi il y a une vie en dehors de l'organisation. |
| | | Mlle Doe
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 27/04/2013
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 12:52 | |
| Je ne sais pas comment gérer les choses. Je comparais à Hiroshima car je sais le mal que je vais faire par mes choix. Je ne doute pas de tout ce que tu dis et je te remercie du soutien |
| | | VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 20:37 | |
| Bonjour Mlle Doe, Ton témoignage me touche énormément, car il me fait penser à une autre jeune fille que j'aime beaucoup, jeune TdJ dans une "famille modèle" (c'est dit avec un peu d'ironie, mais sans l'ombre d'une méchanceté, car j'aime aussi beaucoup cette famille!), et qui me donne depuis quelques temps le sentiment de vivre quelque chose qui ressemble un peu à tout ce que tu décris ici (même si je crois que c'est sans doute un peu moins "abouti" pour elle, même si je n'en sais rien). Je voulais juste revenir sur une phrase que tu as écrite: - Citation :
- Il n'y a personne à accuser, je vois les TJ comme une religion quelconque, pleine de failles, or le principe même d'une religion est de se croire infaillible et en communion avec Dieu. Ce sont plutôt l'assurance et la prétention que j'ai eu durant mon adolescence que je blâme.
D'abord, si on ne profite pas un peu de son adolescence pour être con, alors, franchement, on se demande bien à quoi ça sert d'être adolescent! Mais si je suis en partie d'accord avec ce que tu dis là, je pense qu'il faut aussi être conscient que le jéhovisme (je préfère désigner la religion, avec ses caractéristiques idéologiques et ecclésiastiques propres, plutôt que de dire LES TdJ comme si je parlais des individus) ne fonctionne pas comme n'importe quelle autre religion, ou plutôt l'inverse: toutes les religions ne fonctionnent pas sur le modèle jéhoviste. Il y a tout de même quelques "particularités" propres à ce groupe (et qu'on peut tout de même qualifier de "sectaires", même si je ne fais pas partie des gens qui usent de ce mot à tort et à travers), des caractéristiques qui font que s'en éloigner ne peut se faire que dans la douleur, et jamais tout à fait sans "drame". En fonction des gens avec qui tu vis, ces "drames seront plus ou moins graves (je te souhaite plutôt "moins"!!!). en quittant les TdJ, nous avons pu sauver ma famille t moi nos relations, et c'était bien là l'essentiel --comme quoi c'est parfois possible--, mais ça ne m'a pas empêché de me faire cracher à la g... par des amis très proches auxquels je tenais beaucoup, et qui m'ont traité d'une façon assez dégueulasse. Perdre des amis de façon aussi stupide, c'est moins grave que de perdre sa famille, mais ce n'est pas sans douleur... Je ne dis pas ces choses pour "casser du TdJ", et reproduire bêtement ce discours "anti-secte primaire", et qui très souvent d'ailleurs m'agace tout autant que toi, d'après ce que tu dis. Mais c'est plutôt parce que je lis quelque chose qui fait à la fois plaisir à lire et que je trouve en même temps un peu "inquiétant" par un autre aspect: c’est cette volonté d'assumer TA responsabilité. Franchement, je trouve ça assez admirable : j'ai tellement entendu ou lu de gens cracher haineusement sur les TdJ à cause de leur souffrance à la sortie, comme s'ils n'avaient EUX-MÊMES absolument pas la moindre responsabilité dans ce qu'il leur est arrivé, que de voir une aussi jeune femme accepter "d'assumer" comme tu veux le faire ne peut que forcer le respect. Mais je crois qu'il faut aussi savoir être "bon avec soi-même", comme disait l'autre, au moins un petit peu, et ne pas se mettre à penser que TOUT est de sa faute à soi ("je suis égoïste" "je vais leur faire du mal..."). Derrière ce que tu vis actuellement, il n'y a pas SEULEMENT les erreurs d'une jeune fille, il y a aussi la responsabilité d'un système qui a tort. (Je te laisse jeter un coup d’œil, si ça t'intéresse, sur cet article, par exemple: http://www.tj-revelation.org/Petite-lecon-de-chantage-affectif qui montre je crois un vrai problème du "système" jéhoviste en tant que "système": ça n’ôte pas la responsabilité des gens, mais je trouve que ça la relativise). Pour le dire autrement, ce n'est pas de ta seule responsabilité à TOI, le fait que ta décision va faire du mal à ta famille, c'est AUSSI très largement de la responsabilité de LEUR système À EUX. En tout cas, je te souhaite les meilleures choses possibles, et voudrais aussi essayer dans la mesure des maigres possibilités de te "rassurer": un ami à moi disait qu'il fallait laisser un peu sa chance à l'arbitraire et à l'imprévu, et qu'il est inutile de se projeter trop en avant en imaginant TOUT ce qui va arriver si jamais il doit se passer ceci ou cela. Très souvent, ces projections sombres dans l'avenir sont plus dures à vivre que les événements quand on les vit "en vrai", et bien souvent on se surprend alors à se dire: "je pensais que ce serait bien pire"! Et puis, n'oublions pas qu'aujourd'hui, en ce moment même, il y a des enfants insouciants qui jouent et qui courent sur les pelouses d'Hiroshima! Bon courage à toi! |
| | | Mlle Doe
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 27/04/2013
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Lun 29 Avr 2013, 23:21 | |
| D'accord avec toi, et merci de ce message reconfortant. Oui, le système est en tord, mais c'est un système bien huilé qui semble infaillible. Personne ne connaissant mon opinion actuelle, j'entends souvent des proches me parler de l'égoïsme des excommuniés, et de l'horreur que de vivre un tel drame. En plus cela favorise un double jeu: paraître toujours dedans, alors qu'il n'en est rien. Le jour où je m'ouvrirai, même à mes meilleurs amis, je me retrouve entre 3 molosses la Bible en main (l'arme ultime) sans avocat (juridique, hein).
Ok, c'est sectaire comme fonctionnement. Mais quand tu parles avec des ex-musulmans, bercés dans la culture islamiste, on retrouve l'ostracisme des TJ quand ils en partent. |
| | | seb
Nombre de messages : 1510 Age : 51 Date d'inscription : 05/01/2010
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Mar 30 Avr 2013, 00:18 | |
| Oui, ce mode de fonctionnement n'est pas spécifique aux seuls TJ, mais est commun à toute organisation sectaire. Et chacun peut, même en-dehors de toute organisation, tomber dans le piège du sectarisme. L'ouverture et le respect des autres sont des qualités bien rares, et personne n'est jamais totalement dans l'acceptation de l'autre. Il y a toujours chez certains un "petit quelque chose qui dérange", même chez les plus tolérants d'entre nous.
Mais ce qui compte pour les autres, ce qui influence leurs vies, ce n'est pas ce que nous pensons d'eux, mais comment nous agissons envers eux. Alors parfois, il peut-être utile de moins nous "aimer les uns les autres" et plus nous "aider les uns les autres"... La preuve d'amour sans l'amour, en quelque sorte.
Chose qui, chez les TJs, est renversé et devient: "je t'aime mais te rejette". C'est l'amour déclaré sans la preuve d'amour.
Séb _________________ Si ton but est la croyance, ne parle qu'avec ceux qui la partagent. Si ton but est la connaissance, parle avec tout le monde! http://ex-temoinsdejehovah.org/
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| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Mar 30 Avr 2013, 10:53 | |
| - Citation :
- En plus cela favorise un double jeu: paraître toujours dedans, alors qu'il n'en est rien.
Nous l'avons tous vécu cette situation mais je ne qualifierais pas ça de "double jeu" ... je parlerais de "survie" comme un dissident qui vit dans un régime totalitaire et qui essaie d'echapper au système ... on a peur qu'une attitude ou une parole puisse nous trahir et que l'on devienne comme Winston (1984) un criminel par la pensée ... une situation vraiment inconfortable ! La situation parait insoluble, une vraie impasse, pris entre la volonté de vivre "sa" vie et le désir de ne pas blesser nos proches, pourtant cette situation finit toujours par trouver une issue, soit on renonce à soit en restant dans le mouvement, soit on précipite la rupture avec toutes ses consequences. Voici ce que relate un ex-TdJ pris entre l'abandon de la foi des autres et la trahison de sa propre foi : " De cette situation je garde le souvenir (c'est ainsi que je me représentais les choses) d'une ligne de crête étroite et périlleuse entre deux abîmes, "l'apostasie" d'un côté (par quoi j'entendais reniement, abandon ou trahison de la foi des autres) et "l'hypocrisie" de l'autre (qui aurait été reniement, abandon ou trahison de ma propre foi). Et de marcher pas à pas entre ces deux précipices, avec des moments de vertige qui me paralysaient totalement. Paradoxalement la certitude que ça ne durerait pas allégeait les choses. " https://etrechretien.1fr1.net/t646p105-que-faire-de-sa-vie-apres-le-jehovismeMlle Doe je t'invire à lire ce fil qui s'intitule "Que faire de sa vie après le jéhovisme" ? |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Jeu 23 Fév 2017, 15:04 | |
| Je cherchais un endroit pour noter cette phrase de Montaigne (Essais II, xvi) sur laquelle je suis retombé il y a quelques jours, étonné de ne l'avoir pas remarquée plus tôt; peut-être parce qu'elle exprime une idée apparemment banale que j'ai dû beaucoup combattre avant de pouvoir l'entendre; elle me paraît maintenant résumer très heureusement tout ce que nous avons essayé d'exprimer de la problématique de la foi comme croyance (croire, croire croire, croire croire croire, croire sans croire, jouer à croire, faire semblant de croire, croire ne pas croire ou cesser de croire, etc.). C'est à propos de la doctrine d'Epicure, mais la remarque dépasse très largement ce contexte:
"Mais nous sommes, je ne sçay comment, doubles en nous mesmes, qui faict que ce que nous croyons, nous ne le croyons pas, et ne nous pouvons deffaire de ce que nous condamnons."
Ce fil, dont je n'avais pas lu les derniers développements, me semble s'y prêter, comme beaucoup d'autres sans doute... sans doute. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Jeu 23 Fév 2017, 16:33 | |
| - Narkissos a écrit:
- Je cherchais un endroit pour noter cette phrase de Montaigne (Essais II, xvi) sur laquelle je suis retombé il y a quelques jours, étonné de ne l'avoir pas remarquée plus tôt; peut-être parce qu'elle exprime une idée apparemment banale que j'ai dû beaucoup combattre avant de pouvoir l'entendre; elle me paraît maintenant résumer très heureusement tout ce que nous avons essayé d'exprimer de la problématique de la foi comme croyance (croire, croire croire, croire croire croire, croire sans croire, jouer à croire, faire semblant de croire, croire ne pas croire ou cesser de croire, etc.). C'est à propos de la doctrine d'Epicure, mais la remarque dépasse très largement ce contexte:
"Mais nous sommes, je ne sçay comment, doubles en nous mesmes, qui faict que ce que nous croyons, nous ne le croyons pas, et ne nous pouvons deffaire de ce que nous condamnons."
Ce fil, dont je n'avais pas lu les derniers développements, me semble s'y prêter, comme beaucoup d'autres sans doute... sans doute. La foi se heurte ou s'entrechoque avec ce que nous sommes, ce que nous aimerions être, ce que nous croyons être et ce qu'on attend que nous soyons. Nous sommes des êtres paradoxaux, incohérents et contradictoires. Nous pouvons penser sincèrement croire en quelle que chose et nous rende compte qu'au fond de nous-mêmes, que des émotions et des désirs trahissent cette croyances. Ils habitent plusieurs personnes en nous. Je pense instatanémment, à l'archidiacre Claude Frollo est un des personnages centraux du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Archidiacre de Notre-Dame de Paris, prêtre et alchimiste, Claude Frollo est l'archétype de l'intellectuel, passionné de science, quêteur d'absolu. Sa découverte tardive de l'amour, de la femme, du corps, dans sa passion pour Esméralda, bouleversera tout ce qui le structurait au préalable. Perdu par cette révélation, il entraînera dans sa chute la jeune fille, ainsi que ses proches. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Frollo) |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Jeu 23 Fév 2017, 20:48 | |
| - free a écrit:
- Voici ce que relate un ex-TdJ pris entre l'abandon de la foi des autres et la trahison de sa propre foi :
" De cette situation je garde le souvenir (c'est ainsi que je me représentais les choses) d'une ligne de crête étroite et périlleuse entre deux abîmes, "l'apostasie" d'un côté (par quoi j'entendais reniement, abandon ou trahison de la foi des autres) et "l'hypocrisie" de l'autre (qui aurait été reniement, abandon ou trahison de ma propre foi). Et de marcher pas à pas entre ces deux précipices, avec des moments de vertige qui me paralysaient totalement. Paradoxalement la certitude que ça ne durerait pas allégeait les choses. " La foi des autres est-elle mienne et sinon ma foi peut-elle gêner autrui? Le titre de ce fil demande pourquoi avoir perdu la foi? Mais de quelle foi parle-t-on? La foi est sujette à des modifications, elle n'est pas fixée dans le marbre. Comme tout ce qui nous entoure se modifie, change, disparaît ou parfois apparaît il me parait impossible que la foi ne se modifie pas. Il est vrai que lorsque l'on fréquente un groupe spirituel on affiche une foi qui peut paraître commune, comme appartenant à la communauté. Mais au fond de nous n'avions-nous pas senti avec le temps quelque chose se passer avec ce que nous affichions comme étant notre foi? Comme une possible lente dégradation de la foi partagée au profit de la foi ou des convictions personnelles. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Ven 24 Fév 2017, 02:09 | |
| Ce qui me paraît (aujourd'hui) intéressant dans la phrase de Montaigne, c'est l'idée que la foi implique en elle-même ses contraires (doute, incrédulité, etc.). Là où l'on peut croire, on peut aussi bien ne pas croire, on ne sait pas au juste (d'un savoir qui annulerait simultanément et la possibilité de croire et celle de ne pas croire). Celui qui croirait sans douter ne croirait pas du tout, il aurait simplement raison ou tort, il n'aurait aucune expérience du croire. La foi même est une oscillation entre le croire et le non-croire qu'on peut certes dénier en affirmant une croyance ou une incroyance certaine et univoque, mais non arrêter pour autant. Et cette indécision dans la décision même de croire la questionne au même titre qu'elle questionne la décision de ne pas (ou de ne plus) croire. On ne perd pas "simplement" la foi parce qu'on ne l'a jamais "simplement". (Cf. Marc 9,24, que nous commentions encore il y a peu.) Par rapport à cette oscillation même du croire, le changement de l'"objet" ou du "contenu" de la croyance est accessoire -- c'est elle-même qui le rend possible.
Il est significatif que le critique du "salut par la foi" paulinien soit aussi un critique de la dipsukhia, de la "duplicité d'âme" (Jacques 1,6ss). |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Ven 24 Fév 2017, 12:11 | |
| Le Christ qui a passé une nuit d’angoisse à prier et qui a crié : "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné", n'est-il pas un exemple d'une foi qui oscille entre le doute et la conviction ou la confiance ?
Il y a assez de lumière dans la foi pour croire et assez d’obscurité pour douter.(http://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/la-foi-et-le-doute.html) |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Ven 24 Fév 2017, 16:25 | |
| Bien sûr, l'explication de la co(-i)mplication ou de la complicité (ici, de la foi et de ses soi-disant contraires) par la duplication ou la duplicité, la multiplication ou la multiplicité du ou des "sujets" (doubles en nous mesmes, je est un autre, etc.) n'explique jamais rien, elle ne fait que reproduire ou répercuter, marquer et faire remarquer les plis, pli sur pli, du "sujet" même (en chacun, en chaque-un-multiple, c'est la foi qui croit sans croire, etc.). Regarder la mer (celle qui vient tout naturellement à l'esprit de "Jacques" quand il parle de foi et de doute ou d'hésitation, et de dipsukhia ou duplicité d'âme). Et marcher sur la mer (cf. la réintroduction du thème de la foi et du doute dans l'épisode par la figure de Pierre, Pierre qui marche et Pierre qui coule, selon Matthieu). |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Mar 28 Fév 2017, 16:24 | |
| - Narkissos a écrit:
- Bien sûr, l'explication de la co(-i)mplication ou de la complicité (ici, de la foi et de ses soi-disant contraires) par la duplication ou la duplicité, la multiplication ou la multiplicité du ou des "sujets" (doubles en nous mesmes, je est un autre, etc.) n'explique jamais rien, elle ne fait que reproduire ou répercuter, marquer et faire remarquer les plis, pli sur pli, du "sujet" même (en chacun, en chaque-un-multiple, c'est la foi qui croit sans croire, etc.). Regarder la mer (celle qui vient tout naturellement à l'esprit de "Jacques" quand il parle de foi et de doute ou d'hésitation, et de dipsukhia ou duplicité d'âme). Et marcher sur la mer (cf. la réintroduction du thème de la foi et du doute dans l'épisode par la figure de Pierre, Pierre qui marche et Pierre qui coule, selon Matthieu).
N'est ce pas le "propre" de l'homme d'être une "âme partagée, inconstant dans toutes ses voies" ?Le cas de Pierre est interessant, d'abord il formule une requête audacieuse, qui témoigne d'une vraie confiance en Jésus : "Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux."Lorsque Jésus lui répond : "Viens !", Pierre "sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus". Un exemple remarquable de foi, mais après avoir parcouru une certaine distance, il se mit à penser à la tempête, à raisonner, donc à avoir une "âme partagée", il prit peur, et il commençait à enfoncer.CroireLe croire est donc un état d’adhésion à un énoncé de croyance souvent indistinct, il est une confirmation parfois non réfléchie mais toujours réelle et caractérisée par le flou cognitif. Dans ce cadre, le « ne pas croire » ne semble pas antinomique du croire. Nous allons voir qu’effectivement, pour Albert Piette, le « ne pas croire » est inhérent au croire, tout comme l’oubli est l’essence même de la mémoire.Ne pas (vraiment) croireComme le relâchement cognitif (le fait d’oublier que le contenu propositionnel de la croyance est bizarre), le doute s’impose à l’individu et se loge dans cette même « minimalité » si chère à l’auteur. En effet, pour Albert Piette, le sentiment d’adhésion n’est jamais radical car l’ « évidence » génère une tension : on se force à croire dans la mesure où l’existence de l’objet de croyance (Dieu par exemple) n’est pas garantie objectivement : « c’est dans ce rapport plus ou moins approbateur à la représentation que l’acte de croire crée une marge possible et, en même temps, des degrés d’approbation » (2013, p. 36). Par là, il s’agit bien plus d’un « je n’y crois pas vraiment » que d’un net « je n’y crois pas ».Loin d’être un « mode négatif de fixation de la croyance » et par là une condition de possibilité de la croyance (Severi 2007), l’incertitude est chez Piette inhérente à la croyance en ce qu’elle participe synchroniquement de sa spécificité et de son exercice (et non pas de son autorisation) : « Croire consiste à se rapporter à des énoncés religieux, en pensant ou en ressentant qu’ils ne sont pas des expressions métaphoriques, sans accepter vraiment la littéralité de leur contenu » (op. cit., p. 44). Le croire est un balancement vibratoire entre l’assentiment et le doute mais la fluidité et le flou, qui spécifient la croyance, ne permettent pas d’établir les modalités de leurs rapports.La majeure partie de l’œuvre de l’auteur est consacrée à ce flottement, ce basculement, cet interstice admettant un va et vient entre la conscience et la semi-conscience, entre l’état d’assentiment et l’incertitude ; faire une anthropologie de l’ordinaire, « un portrait de l’homme en mode mineur » (Piette, 1992), étudier « le fait de ne pas être absolument », examiner la « minimalité », sa naissance et son apprentissage par Homo Sapiens : ce mode d’être est « une nécessité sociologique et aussi une spécificité évolutionnaire » (Piette, 2013, p. 59). Son attention accordée au mode mineur ainsi que son approche existentielle de la croyance distancient les travaux d’Albert Piette de ceux réalisés en sociologie cognitive et sous-tendus par une analyse rationnelle de la croyance (voir Erckert, Michon et Vivarelli, 2012 et Lamine, 2008, 2010 notamment).Coprésence de parties contradictoiresUne partie de l’argumentation d’Albert Piette s’appuie sur la notion de lucidité : le fait de croire se fonde sur la capacité de se relâcher c’est-à-dire d’être « hypolucide » (oublier que l’énoncé de croyance est bizarre). Nous sommes donc face à un axe analytique qui relie deux pôles (adhérer, ne pas adhérer) et gouverné par un contenu propositionnel ou plutôt par le lien qui unit le croyant à ce contenu. Ce lien est la lucidité (hypo ou hyper) dont le rationalisme en est le déterminant.Ce rationalisme s’observe également dans sa conception du doute (contenu non vérifiable empiriquement, non vraisemblable). C’est donc le basculement cognitif même (qui caractérise la croyance) qui obéit au rationalisme. Par là, si pour l’auteur, « l’acte de croire est intrinsèquement une question d’intensité » (p. 45), cette intensité suit un axe qui va de la crédulité (une suspension émotionnelle de la rationalité : la « reposité ») à la rationalité (actualisée-réactualisée) : « L’acte de croire est indissociable de la mesure variable de pousser à fond un moment d’émotion et de redescendre dans la critique ou l’indifférence, de mitiger un assentiment par le doute, par la toile de fond du doute (comme lors de cette question sur le savoir posthume du père), de nuancer un doute par une volonté d’assentiment (l’effort de la concentration) (idem).https://theoremes.revues.org/497 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Ven 03 Mar 2017, 15:43 | |
| Intéressant -- je me disais en lisant l'article que dans leurs jargons respectifs, les "sciences humaines" et la théologie ou la philosophie "classiques" (celles qui ont quelque réticence à se laisser ranger parmi les "sciences humaines") retombent bien sur les mêmes problèmes théoriques -- notamment l'écart différent mais irréductible entre "l'expérience" ou le "phénomène" déjà pourvu d'une expression verbale (ce que dit le croyant-incroyant) et sa description, son analyse, sa "modélisation", etc., toujours "objectives" même quand elles prétendent s'occuper (objectivement) de subjectivité. Pas de "traduction" d'un mode à l'autre, même infiniment attentive et respectueuse, sans "trahison" radicale. Pas de témoignage sans faux témoignage, pas de réception sans distorsion, pas de formalisation sans déformation, et ainsi de suite.
Et pourtant la traduction-trahison de l'expérience de la "foi" en doctrine théologique, comme en théorie ethnologique, fait un certain retour à l'expérience sous forme de tradition -- donnant au "croyant" qui témoigne de sa "foi" comme au théologien, au philosophe ou à l'ethnologue qui l'écoute, des mots-outils sans lesquels il n'y aurait ni expérience, ni phénomène, ni témoignage, ni communication, ni description, ni analyse... Le jeu de la "foi" se joue de tout, en particulier de ses nombreux et douteux "contraires" (incroyance, doute, doctrine, théorie).
L'idée d'"anti-pensée" (je préférerais dire de "contre-pensée") me semble excellente. C'est presque toujours contre une certaine appréhension "évidente" de la "réalité" (qui peut être "théologique" autant que "matérialiste") que la "foi" est invoquée et mobilisée (même dans des directions très différentes, p. ex. chez Paul, Marc ou Matthieu dans le NT). Pour parodier la fameuse formule de Bourdieu, la foi aussi est un sport de combat, c'est même peut-être le sport de combat par excellence, sur tous les terrains imaginables (y compris la sociologie). |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Pourquoi avoir perdu la foi ? Mer 08 Mar 2017, 18:26 | |
| - Citation :
- L'idée d'"anti-pensée" (je préférerais dire de "contre-pensée") me semble excellente. C'est presque toujours contre une certaine appréhension "évidente" de la "réalité" (qui peut être "théologique" autant que "matérialiste") que la "foi" est invoquée et mobilisée (même dans des directions très différentes, p. ex. chez Paul, Marc ou Matthieu dans le NT). Pour parodier la fameuse formule de Bourdieu, la foi aussi est un sport de combat, c'est même peut-être le sport de combat par excellence, sur tous les terrains imaginables (y compris la sociologie).
Le NT assimile aussi la foi à un combat, "Combats le beau combat de la foi" (1 Tim 6,12) ; "J’ai combattu le beau combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. "(2 Tim 4,Un combat contre quoi et quoi au juste ? Qui est l'adversaire ?N'est ce pas un combat intérieur, contre nous même, contre la foi elle-même ? |
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