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 L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?

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Narkissos

Narkissos


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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMar 03 Jan 2023, 22:13

Bonne année à toutes et à tous.

La remarque de cabri surenchérissait sur la première partie de ce fil (2012), les apports plus récents (2022) de free et de lct étaient intéressants aussi parce qu'ils élargissaient la perspective bien au-delà de la Watchtower. C'est assez remarquable en effet que des fêtes déjà chrétiennes ou christianisées depuis des siècles, voire déjà "sécularisées" ou "déchristianisées", reposent des problèmes de type "religieux" à la faveur de nouveaux jeux d'influence: ainsi quand Noël, fête romaine s'il en est, revient à l'époque moderne et spécialement depuis les Réformes de l'Europe du Nord, en passant ou non par l'Amérique, avec des coutumes nouvelles pour le Sud (l'arbre, Saint-Nicolas ou le Père Noël) qui ne vont pas de soi et du coup paraissent "païennes". Plus récemment et plus brutalement, pensons à Halloween totalement inconnu en France il y a seulement un demi-siècle et introduit de façon tout à fait "profane", mais non sans soulever des objections "religieuses".

C'est l'occasion de quelques rappels:

- tout ce qui est "païen" est "religieux" par définition : le mot "païen" n'est pour celui qui l'emploie qu'un qualificatif négatif des "religions" qui ne sont pas de sa catégorie, plus ou moins étroite selon le cas: non-chrétien, non-juif, non-musulman, etc., mais "religieux" quand même, autrement religieux;

- ce que nous entendons par "profane" (laïque, séculier, etc.) n'existe tout simplement pas dans l'Antiquité: il n'y a pas de "fêtes profanes", la "religion" imprègne tout, le public et le privé, mais d'une densité de "religion" variable; ce qu'on appelle l'espace et le temps profanes (hors du temple, hors des cérémonies) est "religieux" quand même, mais d'une moindre intensité que les lieux et les temps dits "sacrés"; il faut attendre la modernité pour trouver la notion de "fêtes profanes", par exemple politiques là où il n'y a plus de religion d'Etat; et encore peut-on se demander si ce n'est pas alors une extension honteuse d'un "sacré" d'un genre à peine nouveau (comme le culte de l'Etre suprême sous la Révolution française, ou la "religion civile" américaine qui a gardé "Dieu" sans se référer à aucune Eglise);

- ce qui revient à dire que pour une vision un peu globalisante de l'humanité ou de l'histoire la "société" et la "religion" sont une seule et même chose, une réorganisation constante de l'espace et du temps, de ce qui s'y fait et de ce qui ne s'y fait pas, qui rend possibles toutes les traductions et les malentendus d'un "système" (époque, lieu, milieu) à l'autre...
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cabri

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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMar 03 Jan 2023, 22:27

Tous mes voeux à tous !
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMer 04 Jan 2023, 11:29

Une belle année à toutes et à tous qu'elle vous soit favorable.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMer 04 Jan 2023, 11:34

Merci Narkissos pour ces précisions :

Narkissos a écrit:
- tout ce qui est "païen" est "religieux" par définition : le mot "païen" n'est pour celui qui l'emploie qu'un qualificatif négatif des "religions" qui ne sont pas de sa catégorie, plus ou moins étroite selon le cas: non-chrétien, non-juif, non-musulman, etc., mais "religieux" quand même, autrement religieux.

- ce que nous entendons par "profane" (laïque, séculier, etc.) n'existe tout simplement pas dans l'Antiquité: il n'y a pas de "fêtes profanes", la "religion" imprègne tout, le public et le privé, mais d'une densité de "religion" variable; ce qu'on appelle l'espace et le temps profanes (hors du temple, hors des cérémonies) est "religieux" quand même, mais d'une moindre intensité que les lieux et les temps dits "sacrés"; il faut attendre la modernité pour trouver la notion de "fêtes profanes", par exemple politiques là où il n'y a plus de religion d'Etat; et encore peut-on se demander si ce n'est pas alors une extension honteuse d'un "sacré" d'un genre à peine nouveau (comme le culte de l'Etre suprême sous la Révolution française, ou la "religion civile" américaine qui a gardé "Dieu" sans se référer à aucune Eglise).

Décidément Rutherford n'avait pas regarder de très près l'histoire des religions lorsqu'il a décidé la suppression de Noël et des anniversaires.
L'église catholique a commis la même erreur lorsqu'elle a tenté de lutter contre la pression commerciale qui s'est emparée de la célébration de Noël.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMer 04 Jan 2023, 13:11

Rutherford, comme Russell, était nourri de l'abondant anticatholicisme protestant et anglo-saxon du XIXe siècle, tantôt "orthodoxe" (pré-évangélique ou pré-fondamentaliste) tantôt "sectaire": il suffit de repenser au fameux Les Deux Babylones d'Alexander Hislop (1853), un tel tissu de contre-vérités que la Watch elle-même a fini par renoncer à le citer (mais que pratiquement tous les TdJ avaient lu dans les années 1970, sans forcément comprendre d'ailleurs ce qui y contredisait leur propre doctrine). L'obsession "anti-païenne" ET anti-catholique (y compris, dans ce cas d'un pasteur écossais, anti-anglo-catholique) était bien le fil conducteur de sa "logique", qu'un Rutherford n'a fait que pousser un peu plus loin que Russell parce qu'il était lui-même plus "sectaire" que son prédécesseur, par stratégie sinon par conviction comme le rappelait cabri.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMer 04 Jan 2023, 15:06

Du paganisme au christianisme
La mémoire des lieux et des temps

Entre destruction, oblitération et récupération de mémoires

Dans le passage du paganisme au christianisme il y a donc eu, du moins chez certains des intellectuels et des hauts pasteurs de l’Église, une stratégie pastorale qui privilégiait la récupération orientée ou ré-interprétation plutôt que la destruction pure est simple. S’il y a destruction (voir la lettre de Grégoire le Grand sur les idoles), c’est une destruction sélective.

Cette stratégie est consciente et hautement valorisée : « sous l’inspiration divine », « après une longue méditation ». Les deux cas évoqués ont valeur d’exemple, de programme, voire de plan pastoral à la portée universelle. Cette récupération ne vise pas des éléments culturels isolés, mais des ensembles structurés et complexes. Elle reconnaît la valeur des anciennes « habitudes » (terme qui revient souvent, sous diverses formes), dans lesquelles doivent se couler les nouvelles réalités chrétiennes. Ces éléments récupérés sont laissés autant que possible intacts dans leur structure extérieure et leur organisation, tout l’effort étant orienté vers le changement de sens : inmutare, commutare.

Les éléments partiels impliqués dans cette opération sont multiples, et orientent vers autant d’aspects extrêmement riches du phénomène du passage du paganisme au christianisme, car il touchent à la mémoire des lieux, mais aussi à la mémoire du temps, des gestes, des fonctions, des valeurs :

– Le thème de la récupération des lieux (les édifices, mais aussi les lieux sacrés naturels), renvoie à des dimensions multiples, et sans doute extraordinairement ramifiées : le problème de la superposition des églises (ou ermitages, lieux de pèlerinage, voire monastères) aux édifices païens est la dimension la plus apparente. Après une large enquête, Émile Mâle affirmait, justement pour la Gaule, que « la basilique chrétienne a pris d’ordinaire la place d’un sanctuaire païen » (Mâle, 1905 : 5). Mais il y a aussi la récupération des grottes, des sommets, des sources, des arbres, des bois, des pierres sacrées, dont certains sanctuaires majeurs (comme le Mont Gargan) peuvent témoigner de l’importance générale, mais dont seulement l’étude du folklore local peut permettre de mesurer l’extraordinaire diffusion et enracinement.

– La récupération des dates évoque le thème des origines païennes de certaines fêtes chrétiennes, très évidentes pour une douzaine au moins de grandes fêtes (et la notion en est encore claire au xiie et xiiie siècles, chez les liturgistes et dans la Légende dorée), mais tout aussi indubitables pour un grand nombre des fêtes mineures, locales, et des fêtes de saints (comme sainte Brigitte) ; une recherche récente en dresse un remarquable tableau historiographique (Brossard-Pearson, 2008).

– La récupération des rites (réunions festives, libations, offrandes d’objets variés, repas, processions en chariot) évoque le thème des éléments d’origine païenne dans la liturgie chrétienne, surtout dans les liturgies populaires : l’incubatio, la mensuratio, le poisage et contrepoisage, l’humiliation des saints, les ex-voto. L’étude des rituels, tels qu’on peut les analyser dans le recueil des bénédictions médiévales (Franz, 1909), ainsi que l’étude parallèle des charmes et des formules magiques (Bozóky, 2002), illustreraient l’aboutissement ultime et omniprésent de cette ligne de récupération.

– La récupération des fonctions (dans le cas de Helarius-Hilarius, faire venir la pluie) nous renvoie au monde inépuisable des spécialisations thaumaturgiques des sanctuaires et des saints, aux fonctions sociales des fêtes, à certaines fonctions politiques et identitaires du culte des saints, et, finalement, à toutes les fonctions de la religion dans la structure de la société. Une étude récente et très articulée le montre pour le paganisme carnute (Robreau, 1997), tandis qu’une autre étude montre l’importance du thème des survivances du paganisme dans la pastorale du haut Moyen Âge (Filotas, 2005).

https://journals.openedition.org/assr/17883?lang=it#tocto1n3
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMer 04 Jan 2023, 19:21

Narkissos pourrais-tu m'éclairer sur la remarque suivante de ton dernier post :

Narkissos a écrit:
(mais que pratiquement tous les TdJ avaient lu dans les années 1970, sans forcément comprendre d'ailleurs ce qui y contredisait leur propre doctrine).

Merci
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Narkissos

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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMer 04 Jan 2023, 21:32

@ free:

Cet article complète très utilement le précédent (30.12.2022) et me suggère d'autres rappels:

- En histoire des religions, le syncrétisme est la règle et non l'exception: chaque fois qu'on imagine une religion pure, originale, autochtone, dans une île ou quelque territoire à l'écart de toute influence sur une longue période, c'est qu'on a tout simplement perdu de vue ses origines et ses échanges culturels; toute civilisation bricole avec tout ce qui lui tombe sous la main, que ça lui vienne d'avant ou d'ailleurs en cours de route, d'amis ou d'ennemis, de maîtres ou d'esclaves. Le judaïsme (du Second Temple, car d'avant on ne sait pas grand-chose), le christianisme, l'islam n'échappent pas à la règle, ils font avec ce qu'ils trouvent quand et où ils le trouvent.

- Les problèmes de "pureté" religieuse ou théologique sont des problèmes artificiels, typiques des classes intermédiaires, semi-instruites -- qui peuvent malheureusement représenter une masse et un pouvoir considérables: la religion populaire est traditionnelle et instinctive, elle n'a pas besoin de s'auto-interpréter, elle entre peu en contact avec d'autres pratiques (sauf en cas d'invasion ou d'exil) et même dans ce cas elle "comprend" assez spontanément la religion des autres; de même les sages des cercles royaux ou diplomatiques sont habitués à "traduire" la culture et la religion comme la langue des autres, alliés ou adversaires, suzerain ou vassaux (Salomon est le modèle de ce type d'intelligence, mais c'est un contre-modèle pour les classes intermédiaires, exemplairement deutéronomistes). Dans la phase de "conquête" du christianisme, les heurts avec le "paganisme" ne concernent ni le peuple totalement indifférent aux superstructures religieuses et théologiques, ni les théologiens de haut-vol, mais le clergé intermédiaire qui rejoue sans cesse le Deutéronome et Josué...

- Ce qui m'amène à corriger une remarque antérieure: il y a bien des effets de "sécularisation" au sens quasi moderne dans l'Antiquité, notamment biblique, mais ils sont artificiels. Ainsi quand le Deutéronome impose (rétroactivement) un seul sanctuaire pour tout Israël, il transforme d'un coup de baguette magique la quasi-totalité des "sacrifices" en "abattages profanes" et crée ainsi l'illusion d'un espace totalement "a-religieux" (mais la religion reviendra occuper l'espace et le temps de la vie quotidienne avec les règles pharisiennes, puis islamiques).

@ lct

Mes souvenirs sont lointains, mais il me semble que les lecteurs français (et TdJ) de Hislop tendaient par exemple à identifier "Babylone" à l'Eglise catholique, alors que la Watch américaine en donnait une définition beaucoup plus vaste (toutes les religions, même protestantes, même non chrétiennes, sauf nous) -- le fait que le catholicisme était la seule religion connue de la plupart des Français rejoignait ici l'obsession de l'auteur. D'autre part, l'anticatholicisme de Hislop avait des aspects "libéraux" qui se mariaient mal avec le biblicisme jéhoviste: par exemple, la "naissance virginale" est "païenne", mais elle est aussi "biblique"...
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeJeu 05 Jan 2023, 11:34

Le syncrétisme comme péril ou grief

L’emploi du mot syncrétisme chez les croyants, justement, est d’une tout autre veine, qui fait intervenir une très archaïque horreur du mélange et de l’impureté qui, dans l’imaginaire de la plupart des systèmes religieux, est liée au mélange et à la transgression sauvage (non ritualisée) des limites. « Les traditions religieuses se légitiment volontiers en termes de pureté et de perfection […] Poser la question du syncrétisme, c’est à bien des égards refuser le mélange qui souille, et donc manifester un désir de pureté ». C’est repousser un double risque, de contamination (qui entame la pureté) et de décadence (qui met fin à la perfection).

Le christianisme (du moins tel qu’il se voit ou se veut être) est à classer, de prime abord, parmi les religions foncièrement antisyncrétistes. Sa conception de la vérité le presse, semble-t-il, de s’en tenir à un point de vue exclusiviste et d’écarter d’emblée tout syncrétisme consenti . De ce point de vue, on l’oppose souvent, entre autres, à l’hindouisme et plus encore au bouddhisme. « Le christianisme, en se répandant dans le monde occidental, a fini par supprimer toutes les autres religions qu’il a rencontrées sur sa route. Le bouddhisme au contraire s’est répandu en Orient sans détruire les religions préexistantes. Les religions anciennes de la Chine et du Japon ont continué à subsister à côté de la religion nouvelle du Bouddha. Cette coexistence a même donné lieu à des formations mixtes et complexes, c’est-à-dire à des phénomènes de syncrétisme […] Syncrétisme et conversion peuvent être considérés […] comme les deux solutions typiques auxquelles peut donner lieu la rencontre de deux religions différentes, en ce sens que tantôt l’une des deux religions efface complètement l’autre, tantôt toutes les deux subsistent à côté l’une de l’autre, en engendrant éventuellement des formes religieuses nouvelles ».

Il nous faut ici laisser de côté l’accusation de syncrétisme comme grief interconfessionnel plus ou moins occasionnel, ou comme élément du programme de démythologisation du kérygme, ou encore comme accusation lancée contre le mouvement œcuménique ou le dialogue interreligieux, pour nous consacrer à ce que l’on pourrait appeler l’antisyncrétisme chrétien foncier. La mise en garde contre l’attitude syncrétiste est, semble-t-il, de toujours. On la trouve déjà dans le Nouveau Testament, sous la forme d’un refus déclaré de la double appartenance ou du moins de la pratique cumulative, par exemple en 1 Cor 10, où les chrétiens de Corinthe sont sommés de choisir entre la participation au repas du Seigneur et la consommation des viandes sacrifiées aux idoles. Cet avertissement peut être vu comme un mécanisme de protection contre les influences indésirables, déclenché par ceux qui ont qualité pour veiller à l’intégrité du dépôt révélé. Une telle mise en garde « sécuritaire » s’avérait sans doute d’autant plus nécessaire que « l’offre » venant de l’extérieur se faisait alléchante, pour des besoins qui n’étaient plus satisfaits ad intra. Situation typique : la religion « menacée », après avoir pris des mesures pour sauvegarder son intégrité, peut contre-attaquer en produisant, par imitation et adaptation, une offre concurrente. Et certains chercheurs de citer en exemple de cette riposte le culte de la Vierge dans l’ancienne Église.

Conclusion

En effet, la mise en garde voire la dénonciation au service desquelles on réquisitionne ce terme pour mieux se regrouper et serrer les rangs finissent par se retourner contre elles-mêmes. On les soupçonnera à bon droit de colporter, sciemment ou non, le fantasme d’une pureté religieuse originelle. Or, l’histoire des religions, pour le coup, devrait constituer une antidote. Car elle enseigne de la manière la plus claire qu’ « il n’y a pas, au regard des sciences humaines, de religion “pure”, chimiquement pure ». « La dénonciation du syncrétisme par les croyants ou les pasteurs traditionnels témoigne d’un excès de purisme et souffre d’un manque de différenciations au plan des données et des enjeux […] Le christianisme est — a toujours été — culturellement syncrétiste […] La formulation de ses dogmes les plus centraux (trinitaire, christologique, etc.) en est irrémédiablement marquée […] Enfin, c’est la Bible même qui apparaît culturellement syncrétiste, tout au long de l’Ancien Testament (représentations d’origine mésopotamienne, égyptienne, etc.) comme dans le Nouveau (courants hellénistiques, stoïcisme, etc.). Le christianisme est de fait culturellement syncrétiste, mais l’histoire des religions montre aisément que c’est le cas, à des degrés divers, de toutes les grandes religions historiques. Peut-être le christianisme est-il tout particulièrement armé pour l’assumer et le légitimer, aussi vrai qu’il vit de la logique d’une incarnation en pleine pâte humaine […] ».

https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2006-2-page-273.htm
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeJeu 05 Jan 2023, 16:17

Voilà un article qui mériterait d'être écrit s'il ne l'avait pas été, et qui mérite en tout cas d'être lu intégralement et attentivement. Ce n'est sans doute pas un hasard s'il est le fait de quelqu'un qui était à  la fois historien, théologien et en partance de liens confessionnels étroits (monastiques et sacerdotaux).

Il y a en effet un total décalage entre l'emploi du terme "syncrétisme" dans les "sciences humaines" en général (terme vague mais neutre, ce n'est ni un "bien" ni un "mal") et chez la plupart des théologiens, surtout religieux (terme tout aussi vague mais absolument péjoratif: danger, risque, piège, chute, erreur, faute, tentation à éviter à tout prix). Du point de vue de l'historien (même s'il est aussi religieux) il y a évidemment du "syncrétisme" (ou n'importe quel synonyme qui ne s'en distinguerait qu'artificiellement) chaque fois qu'une "religion" est dans une phase dynamique, qu'elle émerge, se transforme, se scinde, fusionne ou disparaît en interaction avec d'autres -- seules des périodes d'autarcie et de conservatisme absolus y échapperaient, si tant est que cela arrive jamais.

Du point de vue "confessant", en revanche, il est quasiment impossible de regarder le "syncrétisme fondateur" de sa propre religion en tant que tel, parce qu'il y va de la "révélation" -- plus ou moins "ancienne", directe ou médiatisée, si on veut distinguer mythe, légende, tradition, écriture ou histoire; mais c'est toujours de la révélation, supposée qualitativement différente de tout le reste: le christianisme a beau ressembler comme un frère aux mystères de l'époque gréco-romaine, c'est lui qui est le seul vrai mystère, les autres n'en sont que des imitations heureuses ou trompeuses, y compris par avance: c'est la ligne apologétique classique des Pères de l'Eglise, plus ou moins bienveillante ou malveillante, toujours irrationnelle.

Soit dit en passant, à titre personnel j'ai mis un certain temps à prendre de la distance sur cette question-là, parce qu'après le sectarisme extrême du jéhovisme et une petite année d'ouverture religieuse tous azimuts je suis "retombé" jusqu'au cou dans la théologie chrétienne, et sous l'influence prédominante de K. Barth qui m'était apparu comme une planche de salut par rapport à la doctrine calviniste ou évangélique environnante -- autrement dit d'une théologie de la révélation qui, même beaucoup plus intelligente, refusait par principe toute pertinence à la notion (humaine) de "religion", y compris dans le christianisme. Pas besoin de dire que le "syncrétisme" restait un "gros mot", un terme apotropaïque ou conjuratoire dans toute cette tendance "néo-orthodoxe" ou "dialectique" du protestantisme, plus encore que dans le catholicisme (notamment jésuite) qui avait davantage d'expérience en matière d'acculturation (Afrique, Amérique latine, etc., sans oublier mille ans d'Europe et d'Orient).
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeVen 06 Jan 2023, 12:32

La théologie des religions - de Claude Geffré

2. La kénose, fondement de la théologie du pluralisme religieux

Le récit de la tour de Babel (Gn 11) témoigne d’une condamnation de l’homme qui voulait construire un royaume uniforme, de façon à se substituer à Dieu et supprimer la pluralité linguistique, culturelle et religieuse. La pluralité est chère à Dieu, et on en trouve la preuve dans les cultures de l’Ancien Testament ayant préparé la Révélation de Jésus-Christ, ainsi que dans la multiplicité culturelle qui s’est avérée nécessaire le jour de la Pentecôte, afin de traduire la richesse du Mystère de Dieu (Geffré 2006a, 63).

Qui dit pluralité des cultures dit aussi pluralité des religions et il n’est pas interdit de penser que la Pentecôte répond à Babel. Or, la Pentecôte apparaît précisément comme une sorte de légitimation qui est donnée à la pluralité, dans la mesure où la richesse surabondante du mystère de Dieu ne peut être exprimée que par une pluralité des formes religieuses (Geffré 2001a, 96).

La première observation que suscite la multiplicité religieuse, c’est son rapport avec la multiplicité des cultures. La religion est un produit de la culture, notamment parce qu’elle s’exprime dans un certain nombre de mythes et de rites. La Pentecôte témoigne de la richesse du mystère de Dieu qui, dans ’unicité du dessein divin, se manifeste dans une pluralité de formes religieuses. Il importe pourtant, selon Geffré, de ne pas confondre la pluralité des voies qui mènent vers Dieu avec le privilège unique du christianisme.

La religion se situe au cœur des cultures: aussi faut-il resituer le vocabulaire religieux dans son contexte culturel, pour être compréhensible. On désignera, par exemple, le bouddhisme comme «religion de salut», dans un sens de libération et de transformation de l’existence humaine (Geffré 2006a, 233). Par ailleurs, l’homme contemporain cherche un salut comme bonheur, guérison et délivrance, mais sans médiation d’un sauveur, tandis que les religions monothéistes entendent par salut — dont l’auteur est Dieu — la libération du péché et de la mort. S’il reste absolument vrai que la bonne nouvelle de Jésus-Christ est universelle, c’est-à-dire transculturelle, elle n’est toutefois compréhensible que dans et par la médiation d’une culture donnée. Car si le message est universel, l’auditeur est toujours particulier et situé dans un contexte culturel et religieux déterminé.

La plus grande difficulté qu’affronte l’Église à l’heure de la mondialisation, c’est la rupture avec la culture occidentale dominante au profit d’un œcuménisme interreligieux qui correspond à l’unicité de la famille humaine (Geffré 2001a, 1059). L’engouement pour le religieux qui coïncide avec un discrédit des idéologies désigne la phénoménologie du temps présent; nos contemporains posent des choix religieux détachés de leur culture d’origine et fusionnent ces choix avec leur propre culture.

Le grand défi actuel en Occident pour une ouverture à la Parole de Dieu, c’est cette mentalité plurielle incertaine — tant culturelle que religieuse — qui se traduit par une diversité d’options religieuses, éthiques, sociales et politiques. La «culture d’incertitude» coïncide avec une crise de la vérité manifestée dans le rejet que font certains chrétiens du Magistère de l’Église catholique, et l’orientation vers un syncrétisme religieux fournissant une expérience plus dynamique. Outre le pluralisme religieux, la proclamation de l’Évangile se heurte aux vieilles cultures du monde (Geffré 2006a, 337): il devient nécessaire d’aller au-delà des limites du christianisme passé — à savoir la culture d’Athènes et de Jérusalem, pour viser une formulation du message chrétien conforme avec toutes les cultures du
monde contemporain, auquel nous voulons annoncer l’Évangile.

Face au défi du pluralisme, Geffré procède à une réinterprétation de la théologie de l’accomplissement dans un sens nouveau. Il prend en compte la dimension eschatologique du Règne de Dieu et tend à distinguer entre le Règne de Dieu et les formes historiques d’actualisation du christianisme (Cortesi 2006, 103). Pour autant, le théologien français prend ses distances par rapport à deux options théologiques que sont la théologie dialectique de Barth et le néolibéralisme qui sacrifie la norme christologique au profit du dialogue interreligieux (Geffré 2006a, 84).

L’enjeu consiste à maintenir une christologie inclusiviste constitutive qui ne sacrifie pas l’unicité et l’universalité du mystère du Christ, ou encore à dépasser le dilemme entre absolutisme et relativisme. En effet, il n’est pas nécessaire d’adopter une théologie pluraliste qui coïncide avec un théocentrisme indéterminé pour favoriser un vrai dialogue interreligieux. Il est possible de concilier une christologie constitutive et un pluralisme inclusif. À cette fin, Geffré a recours à l’incarnation du Verbe de Dieu dans la personne historique de Jésus de Nazareth :

L’incarnation est la présence de l’Absolu de Dieu dans la particularité historique de Jésus de Nazareth, qui nous conduit à ne pas absolutiser le christianisme [...] les chrétiens dans l’Église ne sont les propriétaires ni de Dieu ni du salut. Ils sont seulement les témoins du Royaume de Dieu advenu en Jésus-Christ, tout en sachant que le Royaume advient dans les cœurs et dans l’histoire bien au-delà des frontières de l’Église.


https://www.erudit.org/fr/revues/theologi/2009-v17-n2-theologi3874/044070ar.pdf
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Narkissos

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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeVen 06 Jan 2023, 21:51

C'est étonnant comme les théologiens les plus brillants et les plus ouverts peuvent s'enferrer leur carrière durant dans des problèmes qui apparaîtraient aussitôt à des profanes comme de faux problèmes... N'importe quel responsable de quoi que ce soit (Eglise, parti, Etat, entreprise, syndicat, etc.) sait qu'il ne peut pas tenir le même discours à l'intérieur et à l'extérieur de son groupe, quand bien même il parle de l'extérieur à l'intérieur et vice versa. Ce qui se dit dans une religion sur les autres religions, que ce soit au niveau élémentaire (catéchisme) ou supérieur (somme théologique), ne peut en aucun cas servir à dialoguer avec  d'autres religions: d'un côté la dogmatique, qu'elle soit étroite ou large, superficielle ou profonde, bête ou intelligente, de l'autre la diplomatie qui, elle, est obligée d'être intelligente dès lors qu'elle n'est pas toute-puissante. Un chrétien peut penser que son Dieu ou son Christ aime aussi les non-chrétiens, qu'il s'intéresse à eux et qu'il finira par les "sauver", ce discours-là n'est pas plus acceptable pour un non-chrétien que celui du chrétien "sectaire" qui s'imagine que seul son groupe sera sauvé. C'est moins agressif, plus bienveillant ou condescendant, mais tout aussi inappropriable par un non-chrétien. Que penserait le même chrétien "ouvert" si un juif lui disait que son Dieu l'aime bien qu'il ne soit pas juif, ne respecte pas la Loi et croie à Jésus ? (Etc.)

On ne peut pas faire l'économie d'un langage dogmatique ou interne, et pas non plus d'un langage diplomatique ou externe, mais vouloir en faire un seul et même langage est voué à l'échec: cela ne satisferait ni l'intérieur ni l'extérieur. Il y a un langage "confessant", à usage interne (liturgique ou évangélisateur, mais alors au sens du "prosélytisme"), et un langage "observateur neutre" (sciences humaines, etc.): on ne peut pas parler les deux à la fois même quand on est appelé à pratiquer successivement l'un et l'autre et à les faire résonner, consoner ou dissoner l'un avec l'autre -- ça peut être intéressant, ce n'est jamais confortable...

Quitte à remarquer, par exemple, que ce n'est pas n'importe où, mais au bout d'une longue séquence très particulière (judéo-helléno-romano-christiano-islamo-moderne) qu'arrive à se constituer un champ "(humano-)scientifique", "neutre" et "universel" qui permet de comparer sereinement, sans pour autant les confondre ni les réconcilier, ces deux types de discours.

Mais d'un autre côté, ce gain de neutralité, si c'en est un, est lui-même neutralisé par l'économie contemporaine de l'information, qui rend quasiment impossible la séparation étanche de plusieurs types de discours: comme dirait l'évangile, tout ce qui est dit dans le secret d'une Eglise, d'une synagogue, d'une mosquée (etc.), dans les salons feutrés d'un dialogue interreligieux ou d'un colloque scientifique, est susceptible de se retrouver cité, tronqué, déformé, en boucle sur les chaînes d'information continue et les réseaux sociaux qui se relancent mutuellement. Dans ces conditions il n'y a plus ni discours "interne" ni "externe"...
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 07 Jan 2023, 11:21

Narkissos a écrit:
C'est étonnant comme les théologiens les plus brillants et les plus ouverts peuvent s'enferrer leur carrière durant dans des problèmes qui apparaîtraient aussitôt à des profanes comme de faux problèmes... N'importe quel responsable de quoi que ce soit (Eglise, parti, Etat, entreprise, syndicat, etc.) sait qu'il ne peut pas tenir le même discours à l'intérieur et à l'extérieur de son groupe, quand bien même il parle de l'extérieur à l'intérieur et vice versa. Ce qui se dit dans une religion sur les autres religions, que ce soit au niveau élémentaire (catéchisme) ou supérieur (somme théologique), ne peut en aucun cas servir à dialoguer avec  d'autres religions: d'un côté la dogmatique, qu'elle soit étroite ou large, superficielle ou profonde, bête ou intelligente, de l'autre la diplomatie qui, elle, est obligée d'être intelligente dès lors qu'elle n'est pas toute-puissante. Un chrétien peut penser que son Dieu ou son Christ aime aussi les non-chrétiens, qu'il s'intéresse à eux et qu'il finira par les "sauver", ce discours-là n'est pas plus acceptable pour un non-chrétien que celui du chrétien "sectaire" qui s'imagine que seul son groupe sera sauvé. C'est moins agressif, plus bienveillant ou condescendant, mais tout aussi inappropriable par un non-chrétien. Que penserait le même chrétien "ouvert" si un juif lui disait que son Dieu l'aime bien qu'il ne soit pas juif, ne respecte pas la Loi et croie à Jésus ? (Etc.)

Ta remarque est très pertinente et me remémore la réaction de certains ex-témoins vitupérant contre l'organisation parce que cette dernière use d'un autre langage à l'intention de gens non-témoins.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 07 Jan 2023, 21:17

En effet, j'y avais pensé aussi: j'ai souvent pesté moi-même contre le "double langage" qui était non seulement pratiqué, mais théorisé (de mon temps sous le titre de "stratégie théocratique") par la Watch. Il est vrai que chacun vivait ça différemment, de ceux qui étaient incapables de "diplomatie", qui auraient récité leur catéchisme de la même façon à un juge d'instruction et à un converti potentiel, à ceux pour qui la variation était assez naturelle, en passant par tous les degrés de bonne et de mauvaise conscience, entre une certaine fierté d'obéir aux consignes et un sentiment désagréable de malhonnêteté intellectuelle...

Le problème du jéhovisme et de beaucoup de groupes sectaires ou fondamentalistes du même genre, c'est d'ignorer la différenciation interne, de faire comme si tout le monde croyait effectivement la même chose, en mettant les mêmes idées derrière les mêmes mots, ce qui fait de la moindre souplesse ou adaptation un exercice lui-même défini à l'avance et contraint, comme s'il était également requis et à la portée de chacun. Les grandes (et vieilles) institutions font plus de place à la diversité des gens, des caractères, des formations et des discours: on ne va pas à la messe ou au catéchisme pour entendre une conférence historique, sociologique ou même théologique sur le christianisme, sur un mode comparatif par exemple, mais pour jouer (sérieusement) le jeu du seul christianisme de référence, en récitant ses formules telles qu'elles nous sont parvenues, quand même on essaie ici et là de les "traduire" pour mieux les comprendre. Mais on n'attend pas non plus du théologien, universitaire, représentant d'Eglise face à d'autres Eglises, religions, groupes, etc., qu'il parle à ses étudiants, à ses pairs ou à ses autres vis-à-vis comme le prêtre à ses ouailles... En définitive c'est le nivellement général qui est appauvrissant, parce qu'il préjuge que n'importe qui est capable de dire et d'entendre n'importe quoi; au-delà des choix historiques et politiques des institutions c'est aussi une affaire d'économie générale de l'information. Pour prendre un exemple différent et plus médiatique, on ne peut pas attendre d'un imam qu'il dise les mêmes choses dans sa mosquée, à un colloque universitaire ou interreligieux, ou sur un plateau de télévision le cas échéant (tout en sachant que la plupart des imams ne s'exprimeront guère en dehors de leur mosquée). Mais il suffit qu'on confronte alors ses propos en les dissociant de leurs contextes respectifs pour le discréditer auprès de tous ses interlocuteurs, et a fortiori de ceux qui ne l'auront jamais entendu directement -- bien sûr on pourrait en faire autant avec le prêtre, le pasteur ou le rabbin, surtout quand ils citent leurs bibles respectives sans se hâter de contredire les textes qu'ils lisent...

A la limite, pour qu'un sermon (prédication, homélie, prêche, etc.) devienne médiatiquement acceptable, il faudrait faire suivre toute lecture de la Bible ou du Coran non d'un "Amen" ou d'un "Parole de Dieu / du Seigneur / d'Allah" mais d'un "disclaimer" à l'américaine: "Attention, ces vieux textes ne représentent pas du tout ce que nous croyons, pensons, enseignons, opinons..." C'est ne plus rien comprendre au fait même de la "religion" (ou de la "confession").
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeLun 09 Jan 2023, 11:48

Narkissos a écrit:
Mais il suffit qu'on confronte alors ses propos en les dissociant de leurs contextes respectifs pour le discréditer auprès de tous ses interlocuteurs, et a fortiori de ceux qui ne l'auront jamais entendu directement -- bien sûr on pourrait en faire autant avec le prêtre, le pasteur ou le rabbin, surtout quand ils citent leurs bibles respectives sans se hâter de contredire les textes qu'ils lisent...

Intéressant. Cela me fait penser à la réaction des gouvernements, des ministres de l'Intérieur lorsqu'ils découvrent les propos d'un Iman de quartier s'adressant à ses coreligionnaires avec des propos enflammés sur l'Occident. Est-ce une incitation à la haine, un appel à la "guerre sainte" contre tous ceux ne croyant pas comme eux, disciples du prophète Mohamed? Ou est-ce seulement une prédication visant à encourager les auditeurs à marcher d'une meilleure façon dans la voie de l'Islam?
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeLun 09 Jan 2023, 12:10

Le christianisme est-il un judaïsme syncrétique ?
Judaïsme, christianisme et paganisme dans les deux premiers siècles

b. Dans le christianisme.– Le christianisme aussi doit être compris comme une hybridation, le produit d’une négociation. Pour être plus précis, on pourrait même parler d’une succession d’hybridations successives.

La première phase d’hybridation se fait dès l’écriture du Nouveau Testament, lorsqu’il s’agit de se situer par rapport à l’impérialisme romain. Les réponses données diffèrent et révèlent la construction d’un espace intermédiaire. Dans le cas du Paul authentique, on voit combien l’importance de l’annonce de la Bonne Nouvelle doit primer sur toute considération sociale. Aussi l’apôtre recommande-t-il une relative soumission aux autorités et la recommandation de se faire «tout à tous» (1 Co 9,22). Il ne s’agit pas là, comme l’ont compris les philosophes d’une déclaration d’universalisme, mais surtout d’une manière de composer avec les principes d’autorité. Cette soumission est aussi celle qu’adoptent les épîtres deutéropauliniennes ou la Prima Petri qui prêchent la soumission à l’autorité. La preuve que l’on se trouve bien dans une situation d’hybridité s’explique par le fait que l’on fait entendre le discours de l’autre dans son propre discours. C’est le cas de ces fameux Haustafeln, les «codes domestiques». Ces tableaux représentent un mode de vie social modéré, à mi-chemin entre le patriarcat romain et de nouvelles tendances émancipatrices; un mode de vie bourgeois un peu conservateur. Ils sont présents en Col 4,1ss.; Ép 5,22ss.; 1 P 2,13ss.; Tt 2,1-10; 1 Tm 2,8ss.; 6,1ss.; Didaché 4,9-11; Ép. Barnabé 19,5-7; 1 Clem 21,6-9. On peut en effet y reconnaître une version légèrement christianisée de codes hellénistiques, lesquels cherchaient à réglementer l’ordonnance d’une maison. De l’autre côté du spectre, on se retrouve, avec l’apocalypse, confronté à l’imitation et à la contre-imitation chères à Bhabha, qui en fait l’un des moteurs de l’hybridation. Là aussi, on se sert des éléments de la culture dominante pour fonder sa propre culture. Les représentations de Dieu et de l’agneau en constante sont imitation de celles du pouvoir impérial: trône, armées des anges, prétention à l’unicité et à l’universalité, domination. Et les figures, qui, dans le texte, représentent l’Empire paraissent quant à elle en imitation dérisoire de la majesté de Dieu. Les deux Bêtes veulent se faire adorer et prétendent au culte universel comme Dieu. En un processus dialectique bien compréhensible, la culture dominée qui s’incorpore la culture dominante la déclare une mauvaise imitation d’elle-même.

La seconde phase d’hybridation intervient à l’époque de Justin. Elle s’inscrit dans un grand mouvement d’hybridation philosophico-religieuse répondant à la montée de l’idéologie impériale comme exclusivisme religieux. Ainsi platonisme et stoïcisme s’hybrident-ils dans le néoplatonisme, Numénius d’Apamée cherche-t-il à mêler christianisme, Égypte, Perse, Hébreux et Platon. Justin représente un cas particulièrement intéressant de cette hybridité par imitation que nous avons déjà vu à l’œuvre dans l’Apocalypse. Cherchant à définir ce qui constitue la spécificité de son mouvement, il ne montre pas en quoi il se distingue de l’hellénisme, mais plutôt en quoi l’hellénisme imite le christianisme. Du coup, il peut expliquer en quoi le Logos se retrouve présent dans plusieurs cultures (et donc se trouver des proximités avec la philosophie hellénistique) mais aussi en quoi il n’est pas partagé par ceux qu’il nomme les «sectaires», les hérétiques. On le voit, les cultures sont multiples, la vérité est unique: elle permet à la fois d’inclure et d’exclure; et en particulier, elle permet de disqualifier ceux qui sont proches, les Juifs. On peut ainsi admettre, comme le fait Daniel Boyarin, que l’auto-définition  du christianisme entraîne une définition du judaïsme en retour, et, par-là, une sorte d’invention du judaïsme par l’extérieur.


https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/object/boreal%3A186426/datastream/PDF_01/view
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeLun 09 Jan 2023, 14:32

@ lct: si la police (officielle ou officieuse) écoutait avec autant d'attention ce qui se dit dans les paroisses catholiques, dans les églises évangéliques ou dans les synagogues que dans les mosquées, à commencer par les textes sacrés qui y sont lus et vénérés avant d'être commentés, elle y entendrait autant de propos discriminatoires, sexistes, homophobes, tombant sous le coup de la néo-morale laïque sinon de la loi... et ce qui vaut pour les lieux de culte est désormais inséparable de leurs extensions "virtuelles" (sites Internet, pages confessionnelles ou communautaires des "réseaux sociaux", etc.).

@ free: L'article de Burnet complète bien les précédents; mais à mon avis ce qu'il met en question (avec un peu de retard sur la pensée, surtout francophone, de tout le dernier tiers du XXe siècle), c'est beaucoup plus le concept d'identité (collective: judaïsme, hellénisme, christianisme) que celui de "syncrétisme"  -- lequel ne me paraît d'ailleurs pas foncièrement opposable à l'"hybridation" qu'il lui préfère. Dans tous les cas ce qu'il faut remarquer, c'est que la différence avec tous ses effets (influence, mimétisme, attraction, répulsion, inclusion, exclusion, appropriation, aliénation, rejet, opposition, contradiction, mélange, construction) joue ou travaille au moins autant à l'intérieur des prétendues "identités" qu'entre elles. De sorte que si l'effet d'"identité" est toujours faux, anachronique, artificiel, le jeu ou le travail qui fait et défait les "identités", les traverse et les transgresse, paraît, lui, indéniable dans tous ses aspects, fédérateurs et diviseurs, centripètes et centrifuges, constructifs et disruptifs, créatifs ou délétères... "syncrétisme" ou "hybridation" d'un côté, "schisme" de l'autre, ne sont que des symptômes ou des épiphénomènes d'un même mouvement général qui, lui, ne se laisse ni définir ni délimiter -- tout au plus décrire localement dans ses moments particuliers.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Jan 2023, 10:41

A ce sujet j'ai demandé à ChatGPT ce qu'il pensait du juge Rutherford voici sa réponse :
Joseph Franklin Rutherford, également connu sous le nom de "Judge Rutherford", était un avocat et un dirigeant de l'organisation des Témoins de Jéhovah. Il a joué un rôle clé dans l'histoire de cette organisation en dirigeant les Témoins de Jéhovah pendant plus de 20 ans, de 1916 à 1942.

Il a été élu président de la Société Watch Tower, l'organisation qui gère les Témoins de Jéhovah, après la mort de Charles Taze Russell, le fondateur de l'organisation. Sous sa direction, l'organisation a connu une croissance rapide et a élargi son champ d'activité à travers le monde. Il a également défendu les Témoins de Jéhovah dans de nombreux procès et a contribué à établir leur droit à la liberté religieuse aux États-Unis.

Il a également introduit de nombreux changements dans les enseignements et les pratiques de l'organisation, notamment en renforçant le rôle de la direction centralisée et en promouvant l'utilisation de la traduction de la Bible en langue courante. Il a également accentué la distinction entre les Témoins de Jéhovah et les autres religions chrétiennes, en enseignant que seuls les Témoins de Jéhovah étaient les véritables chrétiens et que toutes les autres religions étaient des "fausses religions".

En somme, Joseph Rutherford a été un leader important pour les Témoins de Jéhovah, il a dirigé l'organisation pendant plus de 20 ans, il a défendu les droits de cette organisation et a introduit de nombreux changements dans ses enseignements et ses pratiques.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Jan 2023, 10:45

Et voici ce que ChatGPT me répond au sujet des anniversaires dhez les tdj :
Les Témoins de Jéhovah ne célèbrent pas les anniversaires, car ils considèrent que cette pratique n'a pas de base biblique. Les Témoins de Jéhovah se basent sur des passages de la Bible pour justifier leur position, notamment Genèse 40:20-22, où le pharaon célèbre l'anniversaire de sa naissance, mais cela est décrit comme un acte de vanité.

Ils estiment également que célébrer les anniversaires peut être considéré comme un hommage à une personne, plutôt qu'à Dieu, et ils estiment que cela va à l'encontre de l'enseignement biblique de ne pas adorer ou de ne pas rendre un culte à des idoles ou des images.

Il est important de noter que les Témoins de Jéhovah ne condamnent pas les autres personnes qui célèbrent leur anniversaire, mais ils ne le font pas eux-mêmes en raison de leurs convictions religieuses. Certains Témoins de Jéhovah peuvent célébrer leur anniversaire de manière discrète et personnelle, mais ils n'organisent pas de fêtes ou de célébrations publiques pour marquer l'occasion.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Jan 2023, 13:12

Je n'avais jamais entendu parler de ChatGPT...

Je ne vois pas trop ce que l'intelligence artificielle peut apporter à ce type de sujet (disons "histoire des religions"), sinon pondérer les sources disponibles en privilégiant les éléments d'allure "neutre", "objective", "factuelle" qui se retrouvent à peu près partout, aux dépens des tendancieux, partisans, polémiques, critiques ou apologétiques (qui non seulement divergent d'une source à l'autre mais se repèrent aussi à des marqueurs linguistiques, termes de connotation péjorative ou laudative p. ex.). Ce qu'au fond chaque utilisateur de Wikipedia (p. ex.) fait intuitivement en fonction de sa sensibilité et de sa familiarité avec le sujet des articles qu'il consulte.

En tout cas le résultat ici paraît globalement exact (si on ne va pas chercher la petite bête: à la lettre il n'y a pas de "Témoins de Jéhovah" avant 1931, dans la seconde moitié de la présidence de Rutherford), mais aussi vague ou évasif.

Sur la dernière phrase (les anniversaires secrets ou discrets), en contradiction formelle avec la précédente, je me suis demandé si l'"information" venait des réseaux sociaux TdJ ou (plus probablement) ex-TdJ, ou bien d'un malentendu multilingue: pour rappel, les TdJ en effet condamnent les anniversaires de naissance (birthday en anglais) mais non les anniversaires de mariage (anniversary en anglais), ce qui est particulièrement déroutant pour les francophones qui utilisent indifféremment le même mot ("anniversaire", sans complément en tout cas pour le birthday) pour les deux choses.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Jan 2023, 17:37

La question à se poser : nous pouvons pondérer les sources disponibles en fonction de notre ? je ne sais quoi.
Si on se croit plus malin que les autres pas de problème on a évidemment raison.
Si on ne se croit pas plus malin alors....
Finalement l'IA n'est pas plus conne que moi.
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Jan 2023, 19:56

[Hors-sujet, suite:
Il ne faut certes pas confondre intelligence et connaissance, mais on ne peut pas tout à fait les dissocier non plus.
Sur un sujet et/ou dans un domaine dont j'ignore tout, je suis prêt à gober à peu près n'importe quoi: mes réactions éventuelles, d'acceptation ou de rejet, ne refléteront que mon idiosyncrasie personnelle (conformisme ou anticonformisme p. ex.), si ce n'est le caprice ou la lubie du moment. Si en revanche c'est un sujet que j'ai étudié pendant des années, la critique trouvera beaucoup plus de prises dans le propos même (discours, "information", etc.); ça n'empêchera pas le parti-pris, l'arbitraire et toute sorte d'erreur, mais ça les limitera.
Les progrès de l'intelligence artificielle tiennent en grande partie aux processus d'auto-apprentissage: quand on programmait des logiciels de traduction à partir de dictionnaires bilingues, on pouvait s'attendre au pire (je repense à l'exemple anglais-français classique des années 1980: "l'esprit est ardent, la chair est faible" ou "l'alcool est fort, la viande est avariée" ?); depuis qu'on leur a fait ingurgiter des milliards de pages traduites (par des intelligences "naturelles-culturelles" au départ), avec les algorithmes adéquats (priorité aux associations sur les mots p. ex.), le sens du contexte s'est considérablement affiné, les contresens deviennent moins gros et plus rares: c'est une quantité de "connaissance" qui se convertit en qualité d'"intelligence"...]
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMar 04 Avr 2023, 16:00

10:22

la fête de l’Inauguration : En hébreu, le nom de cette fête est Hanoukka (ḥanoukkah), qui signifie « inauguration », « dédicace ». Elle commençait le 25e jour du mois de kislev, aux alentours du solstice d’hiver (voir note d’étude sur l’hiver dans ce verset et app. B15), et elle durait huit jours. Elle commémorait la nouvelle inauguration du temple de Jérusalem qui avait eu lieu en 165 av. n. è. Quelque temps plus tôt, Antiochos IV Épiphane, roi de Syrie, avait profané le temple de Jéhovah, parce qu’il méprisait le Dieu des Juifs. Par exemple, il a construit un autel par-dessus le grand autel, à l’endroit où l’on offrait auparavant les holocaustes quotidiens à Jéhovah. Le 25 kislev 168 av. n. è., pour profaner le temple de Jéhovah de la pire façon qui soit, Antiochos a sacrifié des porcs sur l’autel et a aspergé tout le Temple avec le bouillon préparé à partir de la chair des porcs. Il a aussi brûlé les portes du Temple, démoli les locaux réservés aux prêtres et emporté l’autel d’or, la table des pains de proposition et le porte-lampes en or. Il a ensuite dédié le temple de Jéhovah au dieu païen Zeus Olympien. Deux ans plus tard, Judas Maccabée a repris Jérusalem et le Temple. Une fois le Temple purifié, la nouvelle inauguration a eu lieu le 25 kislev 165 av. n. è., exactement trois ans après qu’Antiochos a offert des sacrifices répugnants sur l’autel de Zeus. On a alors de nouveau offert quotidiennement des holocaustes à Jéhovah. Dans les Écritures inspirées, rien n’indique clairement que Jéhovah ait accordé la victoire à Judas Maccabée ni qu’il lui ait demandé de remettre le Temple en état. Toutefois, auparavant, Jéhovah avait utilisé des hommes de nations étrangères, comme Cyrus de Perse, pour atteindre certains objectifs liés à son culte (Is 45:1). Il est donc d’autant plus logique de penser que Jéhovah a pu utiliser un homme de son propre peuple, comme Judas Maccabée, pour accomplir sa volonté. Les Écritures montrent que le Temple devait être en fonction pour que les prophéties concernant le Messie, son ministère et son sacrifice puissent s’accomplir. De plus, les Lévites devaient continuer d’offrir les sacrifices jusqu’à ce que le Messie présente un sacrifice de plus grande valeur en faveur de l’humanité : sa vie (Dn 9:27 ; Jean 2:17 ; Hé 9:11-14). Il n’a jamais été demandé aux disciples de Christ de célébrer la fête de l’Inauguration (Col 2:16, 17). Mais rien n’indique que Jésus ou ses disciples aient condamné la célébration de cette fête.

https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1001070678?q=autre+brebis+jean+10&p=par
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MessageSujet: Re: L'interdiction des fêtes - Pourquoi ?   L'interdiction des fêtes - Pourquoi ? - Page 2 Icon_minitimeMar 04 Avr 2023, 16:21

Au cas où des petits malins s'aviseraient de fêter Hanoukka à la place de Noël, c'est quand même interdit: cf. ici.

(Pour ceux que ça intéresserait, la digression sur l'intelligence artificielle s'est poursuivie .)
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