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| La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? | |
| | Auteur | Message |
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Frere toc
Nombre de messages : 285 Age : 52 Date d'inscription : 24/08/2011
| Sujet: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Sam 02 Juin 2012, 09:40 | |
| Bonjour à tous,
J'ouvre ce nouveau sujet suite à une discussion avec seb sur le domaine de la psychanalyse. En bref mes interrogations portent sur les possibilités offertes par un professionnel de la santé mentale de se rétablir suite à une sortie plus ou moins houleuse d'une secte/religion.
Une reconstruction me parait nécessaire car les objectifs de vie sont chamboulés, surtout lorsqu'on y a passé pas mal d'années. Et une reconstruction sociale également, puisque ,de fait, on y laisse tous ses 'amis' . Ajouter là-dessus les divers conflits au sein de la famille, ça vous fout un bonhomme en l'air !
Les problèmes sont : 1/ l'a priori : si on consulte s'est qu'on est "fou" ou un peu dérangé, donc je n'en suit pas à ce point là...etc... 2/ le coût : Dépensé 50€ par séance pour parler de sa vie (RTL comme dirai ma fille) pendant une heure, ça revient vite cher! le jeu en vaut-il la chandelle ? 3/ le 'qu'en dira t-on' : Voyez il a quitté notre religion, il doit allez voir un psy, c'est qu'il est malade ,vraiment il n'était pas des nôtres! .ou encore, ça ne s'arrange pas pour lui, maintenant il va voir un psy ! il est tombé bien bas... etc...
La liste n'est pas exhaustive...
à votre tour j'aimerai que vous me donniez votre avis sur cette question, Merci.
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| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Sam 02 Juin 2012, 11:42 | |
| Oui, oui frère Toc les TdJ mais particulièrement les périodiques aiment à déclarer que ceux qui sortent de leur mouvement sont mentalement malades. Le paradoxe c'est qu'ils n'ont pas complètement tort.
En effet, celui ou celle qui franchi le pas et quitte leurs rangs le fait à la suite d'une réflexion et/ou d'une découverte de l'erreur voire de la perversion de certains dogmes qui n'ont rien de bibliques, ou en sont à tout le moins qu'une piètre interprétation.
L'effet que peut provoquer la découverte de certains faits d'un mouvement que l'on considérait comme au-dessus des autres à de quoi déstabiliser. De plus si une partie de la famille ou des amis de l'hérétique (ce n'est pas un jugement) reste dans le mouvement il peut en résulter un traumatisme supplémentaire. Des questions montent à l'esprit : comment se comporter vis-à-vis des siens resté dedans ? Comment vont se comporter les amis ? Même si le temps permet de comprendre que de tels amis n’en étaient pas au sens où on peut l’entendre habituellement. De vrais amis sont là pour aider dans des moments difficiles. Mais l’amitié au sein des Témoins est comprise de façon différente. Tu es mon ami tant que tu es l’ami de Jéhovah. C’est une amitié basée sur des principes, alors que l’amitié est basée sur l’amour, le respect de l’autre.
Il n’est pas inutile de voir un spécialiste pour pouvoir se reconstruire, parfois la lecture d’un livre peut aider elle aussi, mais ce n’est qu’un pis-aller. C’est vrai la consultation coûte un certain prix, mais il n’y a que toi, Frère Toc, à pouvoir estimer si tu es prêt à mettre le prix pour te reconstruire et surtout si tu en as les moyens.
Dans un premier temps essaye de déterminer ce qui te manque le plus, ce qui te fait souffrir le plus. Reconstruire son tissu social peut demander un certain temps, mais il me semble que tu es encore assez jeune pour en être capable. Il faudra pour cela enlever de ton esprit les idées toutes faites voulant que les bonnes personnes ne se trouvent seulement au sein des Témoins. Si c’était le cas cela se saurait. Il y a des hommes et des femmes dignes de confiance dans tous les milieux croyants ou non et bien sûr il y a des personnes mauvaises partout également. Contrairement aux Témoins elles ne cherchent pas à dissimuler leurs véritables personnalités afin de donner le change. Tout n’est pas noir ou blanc seulement, entre les deux il y a de la place pour toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et il en est de même pour la nature humaine.
Ouvre la fenêtre, l’air est frais et vivifiant. Le monde n’est pas toujours beau, mais s’il était aussi mauvais que les périodiques des Témoins le prétendent ce serait une véritable folie de sortir de chez soi ou même d’y rester !!! La société humaine a fait de remarquables progrès et continue de chercher à améliorer le sort des humains, même s’il y a des salopards qui semblent en tirer profit. Pour un sa… il y a une telle quantité de gens merveilleux. Bienvenue dans un monde bien ordinaire mais peuplé de gens cherchant le bien.
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| | | VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Sam 02 Juin 2012, 12:43 | |
| Salut Frère toc(qué? --excuse-moi, j'ai pô résisté!) Ma réponse est fort simple: j'en sais rien du tout! Ceci dit, je te rassure (si ça peut), je pense qu'une bonne partie des gens qui quittent aujourd'hui le mouvement jéhoviste se pose la même question, et je me la suis posée également, il y a quelques années. Dans mon cas, je n'ai pas ressenti ce besoin de façon suffisamment pressante pour franchir le pas: les fora et le blog où j'ai pu écrire, écrire, écrire, faire sortir ce qu'il était nécessaire de sortir, affronter de l'apologiste TdJ même (assez peu, mais ça m'est arrivé de temps à autre), tout ça a sans doute tenu le rôle du psy-qui-écoute, et m'a permis de "faire le point", comme on dit (bien que, concrètement, ça ne veuille pas forcément dire grand chose... et c'est peut-être justement ça qu'il est intéressant de découvrir). (Si j'en trouve le courage, je te parlerais d'autres choses --plus personnelles-- par mp, sur le sujet.) Pour ce qui est des "fous" et des "dérangés", je pense que tu t'égares un peu. Autant pour le "coût" je ne peux que te rejoindre (si tu veux, pour toi, je le fais à seulement 25€ la séance! ), autant le fait de lier la consultation d'un psych ologue à à un problème psy chiatrique me parait bien inapproprié (bien que les frontières soient parfois floues aux "limites", il s'agit bien de deux champs distincts). Tout dépend bien sûr du milieu d'où tu viens, mais la consultation d'un "psy" aujourd'hui est devenu d'une grande "banalité" pour une grande majorité de gens. Consulter un psychothérapeute n'a rien à voir avec une quelconque forme de "folie" ou de troubles, il ne s'agit la plupart du temps que de parler, de se situer, d'utiliser une oreille extérieure qui ne sert la plupart du temps qu'à nous forcer NOUS à formuler, mettre des mots, sur une difficulté qu'on a du mal à définir... Grosso modo, depuis que les gens ne se confient plus au curé, ils payent le psy, qui joue désormais une bonne partie du rôle qu'on a retiré à celui-là, en version irréligieuse (et encore...). Les TdJ qui ont la chance d'avoir à leur disposition un ancien pas trop con peuvent, eux aussi, lui faire tenir ce rôle, et se passer de psy, pourvu que l'ancien en question ait un tant soit peu l'âme d'un "pasteur" (au sens "berger"), qu'il sache écouter sans faire peser sur le fidèle le moindre sentiment hiérarchique --et pas "Gros-Bourrin-Tour-de-Garde-à-la-main-il faut-appliquer-le règlement-et-je-suis-là-pour-ça" (malheureusement, il y en a un paquet aussi, des abrutis comme-ça, car les structures mêmes de la Watch tendent à encourager ce genre d'attitude, malgré les déclarations d'intention nobles qui voudraient le contraire). Ceci dit, il a beau rester un tabou à ce sujet dans les congrégations téjies, tu t'aperçois, au fur et à mesure de discussions privées, qu'un certain nombre d'entre eux "consultent", chez eux aussi, même s'ils ne le disent pas trop publiquement! On a donc l'impression que "non", mais en fait, si. Enfin, pour ton point 3, le plus simple est de dire qu'il faut s'en battre tout ce que tu as à t'en battre, mais c'est justement très simple à dire: on ne choisit pas ce qui nous tracasse. Spermologos avait employé en son temps une jolie formule qui m'est restée: on ne pourra pas maitriser la lecture qu'ils feront de nos choix, il faut accepter de la leur abandonner. Il "faut", mais ça ne se fait pas comme ça, ça demande du temps, comme une cicatrisation. Et en plus, je ne pense pas qu'on n'y arrive jamais complètement: petit à petit, on parvient à abandonner suffisamment l'idée de se justifier auprès des gens qu'on a aimés (et/ou aimons encore), mais on ne l'abandonne pas complètement, en tout cas je ne crois pas (et même de ceux qu'on n'aimait pas, d'ailleurs, on a du mal à s'en foutre complètement... ). Très récemment, dans une congrégation que j'ai un peu connue, un jeune TdJ qui n'avait pas 35 ans vient de se balancer sous un train (Sherlock/House/Dell doit sans doute avoir connu lui aussi ce jeune homme), pour fuir un divorce devenu inévitable, laissant derrière lui deux petites filles... Mes deux frères, fidèles TdJ, sont chroniquement dépressifs, je les ai vu parfois ne pas trouver le courage de se lever, et passer la majeur partie de la journée au lit à se morfondre dans leur souffrance et leur solitude. Bref, on ne va pas faire la liste de cas personnels, mais le fait est que chez les TdJ, il y a les mêmes souffrances que partout ailleurs, de la violence envers femmes et enfants, du harcèlement, des dépressions parfois très grave, des suicides (j'en ai connu quatre personnellement, en une petite vingtaine d'années, dans les différentes congrégations que j'ai connues de très près ou de beaucoup plus loin, et sans parler des "tentatives"...), de l'alcoolisme, des enfants abusés, des criminels (j'ai personnellement connu en région parisienne un "violeur" et un "braqueur", tous deux TdJ baptisés, et un second "violeur" simple proclamateur), des séjours en hôpitaux psychiatriques... Et je serais presque près à parier que nous tous, ici, on a connu au moins un cas dans chacune de ces "catégories" (à part peut-être la prison, ce qui est tout de même plus rare hors des "quartiers" ou sévissent une sur-délinquance, comme pour toutes les "catégories religieuses" de population), surtout quand on a eu un tant soit peu de responsabilités dans le mouvement! ...Et pourtant, bien que tous les TdJ soient parfaitement "au courant" de ces choses, ils refusent d'en être "conscients". Par une espèce de "racisme" (terme inapproprié dans sa stricte définition, certes, mais l'idée est bien là tout de même) institutionnalisé nécessaire au système tel qu'il fonctionne, ils restent persuadés, absolument persuadés, que chez eux c'est " mieux", quoi qu'il s'y passe! Et donc, dans cette "logique" parfaitement illogique, sil t'arrive quelque chose perçu comme négatif "à l'extérieur", ce ne peut être que la conséquence de ne pas être "à l'intérieur". Et s'il t'arrive exactement la même chose "à l'intérieur", ce ne pourra être aussi que de la faute de "l'extérieur". De toute façon, par nature, on ne doit absolument rien reprocher au jéhovisme (et merde à celui qui a dit: " De la mesure dont vous mesurez, on mesurera pour vous."). Il en sera de même pour la façon dont tu seras perçu, toi, dans tes choix: quels que soient tes mobiles, quelle que soit ton histoire, quel que soit ta sincérité, tu ne peux qu'avoir tort, par la NATURE-MÊME de tes choix. Il est inutile de chercher à lutter contre ça, je le crains... Il suffit d'écouter les TdJ parler de leur groupe, c'est du délire: ils sont le "peuple pur", le peuple "le plus heureux de la Terre" (tel quel, c'est écrit noir sur blanc: z'ont honte de rien, les mecs!), ils sont un "Paradis spirituel" (là aussi, faut quand même oser parler de soi comme ça, heureusement que Dieu aime l'humilité et la modestie, hein!, sinon qu'est-ce que ce serait!). Et les autres? Tous des porcs. On a même été jusqu'à les comparer dans la littérature à des "cafards" dont on doit bien se débarrasser pour être enfin tranquilles, dans une rhétorique très similaire à celle du nazisme (ni plus ni moins...), et le pire c'est que ça ne choque personne. Comme je le disais, on ne peut pas parler de "racisme" ou de "nationalisme" au sens stricts de ces termes, mais ça joue pourtant exactement sur les mêmes registres identitaires: "NOUS on est purs, on est propres, on est du côté du bien; EUX, tous les autres, c'est de la racaille. Et même si parmi EUX, il s'en trouve de très gentils, même avec d'admirables qualités humaines, généreux, bons, aimant, s'ils ne sont pas de-chez-NOUS, ils sont de la merde à ne pas fréquenter, comme un bonbon trouvé dans le caniveau! Un énorme gros con chez NOUS vaudra toujours mieux qu'une admirable personne de chez EUX!" Évidemment, à part deux ou trois connards indécrottables comme on en croise partout, jamais un Témoin de Jéhovah un tant soit peu éveillé ne formulera les choses ainsi. Et pourtant, sur le fond, c'est pourtant bien comme ça que le système fonctionne, c'est sur ces bases-là qu'il s'est construit et sans doute toujours plus ou moins sur sur ces bases-là qu'il "tient", globalement. (Je dirais même que le Témoin de Jéhovah lambda a besoin de ne surtout pas le formuler comme ça, sinon ça ne marche plus vraiment bien; il est nécessaire de ne pas regarder "ne face" cet aspect-là des choses, pour pouvoir continuer de fonctionner avec cette mécanique sociale. Pire encore, et la question se complique encore un peu, pris individuellement, un bon nombre de TdJ n'apprécient PAS DU TOUT tous les discours qui impriment ce genre de conneries et leur idéologie sous-jacente...mais ça ne les empêche pas, lorsqu'ils sont à la Salle à étudier la Tour de Garde, de répondre sagement et poliment ce qui est écrit dans le paragraphe! Ils produisent collectivement une idéologie à laquelle ils ne se croient pas d'autre choix que d'adhérer, sans pourtant l'apprécier individuellement.) Bref, je disserte, comme d'habitude, trop longuement. Tout ça ne me sert qu'à dire, au sujet de ton point 3, que tu as affaire à toute une mécanique sociale, contre laquelle tu ne pourras rien... SAUF apprendre à n'en plus tenir compte, ou le moins possible. C'est un système parfaitement huilé, qui fait que, pour ceux qui fonctionnent sur son modèle, il est IMPOSSIBLE de sortir "honorablement". TOUT ce que tu feras, diras, TOUS tes "échecs" (mais aussi --c'en est presque drôle-- toutes tes réussites, interprétées comme "la jouissance temporaire du péché" et autres bêtises du même acabit!) seront passés --pour ceux qui continueront de s'intéresser à toi; rassure-toi(?) ils seront peu nombreux-- au crible de LEUR grille de lecture des événements, et tu n'y peux rien (si ce n'est fantasmer, de temps à autre, sur une sorte de "jugement dernier" où, enfin, justice te sera faite; mais il faut rester conscient que ce n'est que du fantasme, tout ça, et qui ressemble en plus furieusement par certains aspects à leur fantasme à eux de justice harmaguédonienne; "Alors, ils sauront..." comme dans leur cantique). Et en plus, il faut bien dire ce qui est: le déséquilibre dont tu souffres (suffisamment pour ouvrir ce fil), c'est EFFECTIVEMENT bien parce que tu as "quitté" les Témoins de Jéhovah que tu en souffres. Comme dit plus haut: le système est calibré pour que tu souffres de la sortie, "c'est calculé pour"! C'est donc NORMAL de souffrir à la sortie, c'est NORMAL d'être déstabilisé, et y'a vraiment pas de quoi en rougir, y compris devant "eux"... Bref, psy ou pas: j'en sais rien! Si tu tombes sur un "bon", ça peut te faire du bien si tu en éprouves vraiment le besoin... par contre je pense (mais a priori) qu'il faut faire attention à ne pas en attendre de "miracle", comme si "la Science" (comme tu dis dans le titre du fil) allait t'apporter LA solution, à un problème qui me semble pour le coup bien peu "scientifique". Tu peux aller voir un "spécialiste" ET que ce soit pour toi un échec, sans trouver ce que tu y es allé chercher (et une bonne question préliminaire, c'est peut-être: "Mais qu'est-ce que je pense aller y chercher?") Accepter la subjectivité de tout ça, ça a été pour moi un début de "solution". (Finalement, j'avais dit 25€, mais vu le temps passé à pondre ce laborieux message, ce matin, je pense que je vais repasser au tarif conventionnel)! |
| | | Frere toc
Nombre de messages : 285 Age : 52 Date d'inscription : 24/08/2011
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Dim 03 Juin 2012, 07:47 | |
| Merci à vous mes amis d'avoir répondu avec tant de diligence à mes questions. BB, vu ta longue missive je suis tout disposé à te rémunérer au tarif conventionnel, à condition de pouvoir le faire en "liquide", lorsque nous aurons enfin l'occasion de nous rencontrer Ce que je retient de vos messages c'est qu'en réalité on ne peu trouver que ce que l'on cherche. Se poser des questions AVANT de rencontrer un spécialiste permet donc de 'cibler' un objectif. Le soucis souvent,( je ne dit pas que c'est mon cas, quoi que un peu quand même) c'est que pris dans le tourbillon des sentiments il est difficile de faire la part des choses. Se dire tout simplement ça je peu l'accepter et ça non, est déjà tellement difficile. Entre ce que l'on croit, ce que l'on a crut, et ce que l'on croira il y a un tel gouffre. C'est une étape de transition qui peut être plus ou moins longue, plus ou moins douloureuse, en fonction des circonstances particulières de chaque individu. Rencontrer un 'spécialiste' peut sans doute aider à faire le point sur toutes ces idées , à y voir un peu plus clair, bref à fixer un point de l'horizon particulier qui permette de réaliser la traversé du désert sans trop de dommages. D'autre le part, le système TJ est un bulldozer qui écrase et nivèle les individus pour les faire entrer dans le moule de la "nouvelle personnalité". De fait elle nie l'individualité . Le vécu à été tout simplement écrasé sous la chape de plomb du conformisme pendant de longue années. Se réveiller de cette longue torpeur fait ressurgir avec d'avantage de vivacité les blessures qui n'ont jamais vraiment cicatrisées et qui réclament à présent un traitement. Or, comment soigner sans outils ? on est bien démunis sur le plan de l'intégration de ses propres difficultés de vie lorsqu'on est entré dans un moule toute sa vie. Apprendre à se connaitre, découvrir ses faiblesses, ses points forts... tout cela est tellement compliqué. Cela me fait rebondir sur un autre aspect pervers de la sortie de ce microcosme sectaire, c'est l'inaptitude au monde, ou pour mieux dire l'inadéquation des valeurs sociales. Pendant si longtemps nous avons vécu avec des œillères, il était simple de se rendre compte de ce(ceux) qui était bon ou non. Tout ce qui n'entrait pas dans le moule était à proscrire. Et comme le dit BB, même le meilleur des hommes était toujours affublé d'un "il ne lui manque QUE la vérité" et d'aucun d'ajouter, "mais c'est l'essentiel !". En ôtant les œillères, on se rend compte combien vaste est le champs des possible, et combien notre 'sagesse' est de moindre importance. Sur le plan culturel également, l'enfermement dans un système de pensé unique à beaucoup retardé notre développement des divers courant de la pensé humaine que se soit en philosophie, religions, sciences humaines en général... on se sent bien peu instruit au sortir d'un tel mode de pensé Allez, hop, là il est tant que je me sauve. Bonne journée à vous mes amis. |
| | | VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Dim 03 Juin 2012, 12:22 | |
| Ton message m'inspire (encore) quelques remarques:
Je crois qu'il faut faire attention à ne pas fantasmer sur le super-mec qu'on aurait pu être, si seulement...
Je ne suis pas sûr que l'on souffre d'une inaptitude au monde "exceptionnelle". Je ne veux pas dire par là que notre expérience n'ait pas quelques caractéristiques bien peu communes, là-dessus il n'y a pas de doute. Mais j'ai aussi l'impression que c'est finalement quelque chose d'assez commun que de se sentir "différent" et "inapte au monde", y compris pour bon nombre de gens qui ne sont pas du tout passés par la case "sectaire".
Il y en a, évidemment, des gens qui donnent l'impression de ne douter de rien et surtout pas d'eux-mêmes, qui semblent ne jamais se poser de question, les "gens-qui-savent", les forts... Ceux-là savent se faire admirer, savent faire carrière, ils savent se faire désirer, ils ont de la réussite et une "vie sociale", bref le système leur convient, ils y sont fort bien adaptés (au moins pour ce qu'ils en montrent). Des gens comme ça, ça existe et on en croise tous. Mais ils ne me paraissent pas majoritaires... Le plupart des gens que je croise, dans mon travail par exemple, sont des gens pas très sûrs d'eux, assez peu ouverts, pas très cultivés, bien peu philosophes, souffrant à divers degrés d'une certaine solitude, et pas moins désemparés que "nous" face aux questions existentielles.
Bien sûr avec notre passé, ces "grandes questions" se posent à nous avec une acuité un peu particulière, parce que l'on s'était (et on l'avait été par tout un système) persuadés qu'on n'avait pas à les affronter, ces grandes questions, puisque la réponse nous avait été fournie avant même que la question surgisse. On devait certes savoir douter de soi face au système, mais le système lui-même et les réponses prêt-à-porter qu'ils nous fournissait, il ne fallait pas en douter. Ceci créait une certitude sommes toutes très confortable (et souvent incroyablement arrogante), l'illusion qu'on faisait nous aussi parti des "gens-qui-savent", une "illusion" qui, lorsqu'elle s'efface, nous jette effectivement dans un "vide".
Mais, faut pas rêver: ce n'est pas parce qu'on "ne regardait pas en bas", comme on dit, que "vide" n'était pas DÉJÀ là avant...
Depuis que j'ai quitté les TdJ, je me coltine la prière commune d'avant-repas chaque fois que je suis réuni avec ma belle-famille, beau-papa se chargeant le plus souvent de "prononcer les grâces". Je suis tout à fait frappé par ce qu'il dit dans cette prière pré-masticatoire: quelques mots de remerciement pour la bouffe, bien sûr... mais surtout, surtout, à chaque fois, le remerciement à Jéhovah d'être de ceux-qui-savent, ceux qui ont la lumière face aux pauvres gens enténébrés de l'extérieur, ceux qui connaissent la vraie Vérité, qui connaissent l'avenir, auxquels Dieu a tout révélé, ils sont plus instruits, plus éveillés, plus éclairés, plus perspicaces que le reste du monde qui se morfond dans son ignorance crasse. Il ne peut s'empêcher de remercier Dieu de ce que, grâce à leur merveilleuse connaissance (oui, oui, celle-là même dont Paul avertit qu'elle "gonfle"...et il n'a pas tort le Paulo: en effet, elle me gonfle à chaque fois), ils se trouvent à l'abri du doute quant à leur choix, des inquiétudes, des angoisses existentielles, bien vautrés au chaud dans leurs belles certitudes . C'est vraiment magnifique... (Bon, vaut mieux ne pas trop penser à Luc 18.9ss quand on prononce des prières de ce genre-là, mais visiblement, ça va: personne ne semble en effet y penser autour de la table --à part moi, mais ça compte pas vu que je suis aveuglé par Satan et que je ne suis plus de ceux-qui-savent).
Tout ça, ce n'est pas pour dire du mal de beau-papa, qui est quelqu'un que j'estime, mais parce que j'y trouve une illustration parfaite de cette illusion d'être de ceux-qui-savent. Et j'ai tendance à penser que si beau-papa --qui a une histoire personnelle un peu complexe-- ne peut pas s'empêcher de prononcer presque compulsivement ce genre de bêtises, quasiment à chaque repas, c'est qu'il a bien conscience, d'une manière ou d'une autre, de l'extrême fragilité de cette illusion (et peut-être d’autant plus depuis ma désaffection), et qu'il a très, très peur qu'elle puisse cesser. Illusion "nécessaire" --comme toutes nos illusions-- mais qui n'empêche pas sans doute complètement qu'on ait à son sujet une sorte de semi-conscience que ce n'est jamais qu'une illusion. Le vide était déjà là quand on ne le regardait pas, disais-je, mais j'ai le sentiment, moi, qu'on a toujours plus ou moins su quand même, depuis longtemps, qu'il était là...
Notre "particularité", donc, si on en a une en commun, je crois que ce n'est pas tant de nous retrouver face à ces questions, parce que ça, c'est le lot de chaque vie humaine, que de nous y retrouver d'un seul coup, après avoir voulu les ignorer pendant des années. Pour les "nés-dedans", c'est encore plus particulier, je le crains, puisque les convertis ont eu le temps de se confronter à leurs doutes, à leurs questions, et le jéhovisme leur est venu comme une "réponse" acceptable à ce moment-là; mais pour nous, ça s'est passé par un tout autre processus: nous n'avons JAMAIS eu à avoir conscience de ces questions, et le jéhovisme s'est imposé comme réponse à des questions qu'on nous a "interdit" de nous poser.
(Et tous ces hommes qui sont nos frères, Tellement qu'on n'est plus étonné que, par amour, ils nous lacèrent...)
Pour ce qui est des handicaps "identitaires", "existentiels", ou encore "culturels", du petit ex-TdJ qui se retrouve comme un con face "au monde", donc, je ne pense pas qu'ils soient SI importants, par rapport aux "autres". Il se les est juste fait révéler d'une façon assez peu commune, mais je ne suis pas sûr qu'ils soient "objectivement" plus lourds que pour la moyenne du petit peuple.
Reste le handicap social (y compris familial), le déficit d'amitiés, de relations, le fait de devoir quasiment tout recommencer "à zéro" dans ce domaine à quasiment quarante piges, c'est-à-dire avec des gens avec qui tu n'auras pas de "passé commun" sur lequel construire, et là, je n'ai pas de recette-miracle: je ne crois pas être très doué pour l'amitié, je le crains, et je suis assez solitaire...
D'autant que notre définition de l'amitié était très particulière, et que cette façon-là de se faire des amis, celle qu'on a connue dans le jéhovisme où les relations se faisaient presque "toutes seules", par la mécanique du communautarisme étroit, elle ne marchera plus à l'extérieur (si ce n'est dans une autre secte). Et on a beau cracher dessus (et pas tout à fait sans raison, certes), ce communautarisme sectaire fonctionne plutôt bien pour ce qui est de la vie sociale qu'il fournit à ceux qui se trouvent en son sein. Il faut bien être conscient que ce qu'on a perdu de ce point de vue là (et ça compte, il ne faut pas se le cacher), on ne le retrouvera pas: "Il y a un temps pour chercher, et un temps pour se résigner à la perte" (Ecclésiaste 3.6 -TMN).
Dernière édition par BB le Dim 03 Juin 2012, 13:34, édité 1 fois |
| | | Ami
Nombre de messages : 308 Age : 58 Date d'inscription : 03/08/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Dim 03 Juin 2012, 13:32 | |
| Oui, à trop de sagesse, trop d'irritation; qui ajoute à la pénétration ajoute à la douleur. Moi, j'ai dit en mon coeur : L'aventure du fou m'adviendra à moi aussi. Alors, moi, pourquoi m'assagir davantage ? Et j'ai parlé en mon coeur : Cela aussi, fumée ! Car il n'est pas de souvenir pour le sage avec le fou, en pérennité, parce que déjà aux jours qui viennent tout est oublié. Eh quoi ! Le sage meurt avec le fou ! Je hais la vie : oui, un mal pour moi, le fait qui s'est fait sous le soleil. Oui, le tout est fumée, paissance de souffle. J'ai tout vu dans les jours de ma fumée : tel juste existe qui perd avec sa justice; tel criminel existe qui se prolonge dans son mal. Ne sois pas trop juste, ne t'assagis pas à l'excès : pourquoi te désolerais-tu ? Ne t'accuse pas trop, ne sois pas fol : pourquoi mourrais-tu avant ton heure ? Mieux vaut que tu saisisses ceci, et de cela aussi ne dépose pas ta main : oui, qui frémit d'Elohîms sort de tout. ( bible de Chouraqui ).
Bon courage frère Toc. BB: Tu m'as bien fait rire avec la prière de beau Papa. Le mien aussi me gonfle quand il prie. J'en prend toujours plein la gu...avec les orgueuilleux ,la vérité ect... |
| | | VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Dim 03 Juin 2012, 14:09 | |
| Salut Ami, dans le cas de mon beau-père, je ne pense pas que ses remarques, sur cette merveilleuse connaissance qui est la leur, soient particulièrement ciblées à mon endroit. Il y a bien eu par le passé quelques piques pas très fines balancées sur "la foi des faibles", et autres petites remarques acidulées, prononcées avec le but évident de me désigner hypocritement sans me désigner, les premiers temps de l'officialisation de ma désaffection. Mais je ne crois pas qu'il le fasse encore dans cet esprit-là, aujourd'hui: lorsqu'il remercie ainsi Dieu de lui avoir permis de faire partie de ceux-qui-savent, je pense qu'il le fait avec une certaine "naïveté", le plaisir de se dire et de se répéter combien ils sont éclairés. Je pense que c'est plus de l'ordre de la bêtise "en négatif", que de l'acte "positif" (je pense qu'il ne le fait parce que je suis là, mais au contraire parce qu'il NE tient PAS compte de ma présence et du caractère très arrogant et un peu insultant que ce genre de phrases peut revêtir). J'ai déjà eu l'occasion d'en discuter avec mon épouse, de la teneur un peu étrange de ce genre d'auto-satisfaction lors de la prière, et elle me certifie qu'il dit à peu près les mêmes choses quand je ne suis pas là. Il a tout simplement besoin de se le dire, je pense. Ceci dit, c'est un peu fatiguant quand même, et c'est vrai que selon comment je suis luné, il y a des jours où ça m'irrite un peu (jamais rien de bien grave, mais tout de même...), mais la plupart du temps, c'est plutôt pour moi l'occasion d'en sourire en douce. Ce qui n'est pas sans un petit peu de mépris non plus de mon côté: on est donc quitte, lui et moi... |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Dim 03 Juin 2012, 14:25 | |
| Frère Toc la relation "patient-thérapeute" est très utile pour faire sortir des pensées, des frustations restées au fond de nous et qu'il est difficile voire impossible d'évoquer avec des familiers, parents ou amis.
J'ai consulté un psychiatre pendant 2 ans, il y a un peu plus de dix ans alors que j'étais tombé en profonde dépression. (En Suisse ces traitements sont pris en charge par l'assurance-maladie heureusement) Ce que ces consultations m'ont frait découvrir s'est avéré très utile pour m'aider à apprendre à surmonter la dépression. Il n'est pas toujours facile de faire face à la dépression. Je tiens à préciser qu'elle m'est tombée dessus à cause de mon engagement tant professionnel que religieux. Mais en réalité elle était déjà présente depuis des années, mais à défaut d'être identifiée à temps elle a pris de l'importance et je l'ai prise en pleine figure. Cela m'a conduit à l'invalidité.
Bien sûr ton ressenti n'est pas le même, d'ailleurs nous sommes tous différents, mais ce que je voulais te dire, Frère Toc, c'est que tu dois faire attention et ne pas sous-estimer un coup de blues.
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| | | Frere toc
Nombre de messages : 285 Age : 52 Date d'inscription : 24/08/2011
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Mar 05 Juin 2012, 23:45 | |
| - BB a écrit:
- Notre "particularité", donc, si on en a une en commun, je crois que ce n'est pas tant de nous retrouver face à ces questions, parce que ça, c'est le lot de chaque vie humaine, que de nous y retrouver d'un seul coup, après avoir voulu les ignorer pendant des années. Pour les "nés-dedans", c'est encore plus particulier, je le crains, puisque les convertis ont eu le temps de se confronter à leurs doutes, à leurs questions, et le jéhovisme leur est venu comme une "réponse" acceptable à ce moment-là; mais pour nous, ça s'est passé par un tout autre processus: nous n'avons JAMAIS eu à avoir conscience de ces questions, et le jéhovisme s'est imposé comme réponse à des questions qu'on nous a "interdit" de nous poser.
Je vient de regarder sur Arté un reportage bien triste sur la rapidité avec laquelle nous détruisions notre planète, à cause de notre système économique ... cause à l'avidité, cause à l'égoïsme... cause à notre nature humaine. Cela donne un écho à mes angoisses les plus profondes. Lorsque j'étais TJ la réponse était "Dieu arrangera tout cela en son temps", le paradis retrouvé... rien que ça ! , à présent ces réponses toutes faites ne me satisfont plus. Le manque de vision sur l'avenir est fonda - mentalement dérangeant. Comment ne pas se sentir déposséder ? Comment passer d'un avenir radieux (même hypothétique) à ce prélude d'un désastre annoncé ? - BB a écrit:
- dans le cas de mon beau-père, je ne pense pas que ses remarques, sur cette merveilleuse connaissance qui est la leur, soient particulièrement ciblées à mon endroit.../... lorsqu'il remercie ainsi Dieu de lui avoir permis de faire partie de ceux-qui-savent, je pense qu'il le fait avec une certaine "naïveté", le plaisir de se dire et de se répéter combien ils sont éclairés.
Se sentir privilégié et éclairé, c'est bien plus rassurant, même si c'est utopique. Bien sûr, je vous entend me dire que se mettre la tête dans le sable en espérant connement (j'ose le mot) que Dieu règle tout les problèmes ...un jour... c'est facile et irresponsable. Oui, moi aussi j'ai une maison une voiture, je consomme... mais comment avoir bonne conscience lorsqu'on prend conscience (justement) du gâchis... du dénuement de certains de nos frères humains ici et ailleurs ? Comment élever et mettre au monde des enfants en ce monde promis à une telle déchéance ? Comment passer de l’ennemi invisible à qui toutes les fautes incombaient, ce qui m’empêchait bien de penser à mon prochain de manière significative, puisqu'on n'y pouvaient rien, que c'était la faute de Satan, un signe des temps de la fin, et qu'il fallait que toutes ces choses arrivent ! à la responsabilité collective (plus qu'individuelle quoi que ?) d'être né du bon coté de la barrière, celui où l'on mange à sa faim et où les besoins superflus de l'existence sont comblés ? Cette question m'apparait prédominante sur mes pauvres problèmes existentiels en définitive ! Les idéologies de quelque ordre qu'elles soient -politico-religieuso-consumméristes, n'ont elles pour but ,en définitive ,que de masquer à la majorité l'état réel de notre monde ? Je pense souvent à ce vieux film avec Sharlton Eston "soleil vert", un jour en arriverons nous là ? J'avais coutume de dire aux gens lorsque je prêchai que si Dieu n’intervenais pas dans les affaires humaines, alors nous étions condamnés. Croyez vous que ce schémas de pensé qui m’habitât pendant toutes ces années influence ma vision de l'avenir ? probablement ! Ou alors, je suis un grand malade, et il faut que je consulte d'urgence ? Seb me disais l'autre jour qu'après avoir consacré X années de sa vie à poursuivre une chimère, il était naturel de se trouver de nouveaux objectifs. Ces nouveaux objectifs aidant à ne pas perdre pied (ou la tête !), tant la perte de ses illusions est un bouleversement. Oui, lorsque je prêchai j'avais le sentiment d'accomplir une mission envers le monde des hommes, d'accomplir mon devoir en les avertissant de ce que l'avenir nous réservaient, et de ce qu'ils devaient faire pour s'en sortir. Cette "mission" je ne m'en sent plus investit, mais j'aimais ce coté "tendre la main". Sans doute ai-je besoin de me sentir utile, à mon échelle. Souvent je me pose la question, Que retiendra t'on de moi en définitive ? de mon bref passage sur terre que restera-t-il ? Aurais-je apporté quelque chose à l'humanité ? - le chapelier toqué a écrit:
Bien sûr ton ressenti n'est pas le même, d'ailleurs nous sommes tous différents, mais ce que je voulais te dire, Frère Toc, c'est que tu dois faire attention et ne pas sous-estimer un coup de blues.
Oui, encore faut-il mettre un nom sur ses angoisse. C'est ce à quoi vous m'aider à travers vos messages. Merci à tous pour vos messages. FT. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Mer 06 Juin 2012, 12:18 | |
| La mise à mal de notre planète (j'avais écrit d'abord, la destruction de notre planète) par notre bêtise, par la volonté de certains d’avoir toujours plus débouchera, peut-être, sur la fin de notre civilisation. Ce qui était intéressant dans ce documentaire c’était le fait de prendre conscience qu’après la disparition de l’empire romain il a fallu un temps assez important pour que l’humanité et particulièrement la région italienne puisse à nouveau se reconstruire.
Ce que tu ressens c’est le passage d’une certitude : le monde actuel va disparaitre et faire place à un paradis peuplé de gens calmes, honnêtes désirant le bien des autres. Et voilà que brusquement lorsque la lumière revient dans la salle tu t’aperçois que ce n’était au mieux qu’un rêve, car après tout personne n’est revenu de la mort pour nous dire ce qu’il y avait après. Je ne dis pas qu'il n'y a rien mais je n'en sais rien pour l'instant.
Cela signifie-t-il que tout est perdu que la vie n’en vaut pas la peine ? Non pas du tout, simplement tu dois apprendre à vivre pour la vie actuelle qui n’est pas toujours rose, mais offre des moments de grandes bonté et beauté. Je l’ai déjà dit si tout n’était que mauvais on le saurait. Mais ce n’est pas le cas, de nombreuses personnes travaillent au bien commun quel que soient leur conviction, religieuse, politique. Etre croyant n’est pas la délivrance d’un certificat de bonne conduite, parfois le croyant s’accroche à sa foi et à son Dieu pour être sûr de gagner son paradis. Dans ce cas-là j’ai plus d’admiration pour celui ou celle qui n’est pas croyant et qui accomplit des actions pour le bien d’autrui sans rien attendre en retour. Cela existe je ne suis pas un doux rêveur il nous arrive de lire dans les journaux le récit du sauvetage d’un futur noyé bloqué dans sa voiture qu’une ou un homme sauve in extrémis. Ce geste n’est pas accompli seulement par des policiers, mais bien par le citoyen lambda croyant ou non. Des chercheurs consacrent leur vie afin de trouver le médicament qui aidera des malades soit à guérir, soit à atténuer leurs souffrances. C’est vrai qu’il y a des humains poussé par le matérialisme qui semblent ne vivre que pour eux-mêmes, mais faut-il désespérer parce que des égoïstes extrêmes sont prêts à tout pour s’enrichir ? Non, deux fois non nous sommes entourés par des femmes et des hommes dont la vie bien ordinaire (je n’ose dire normale par peur de faire de la politique) aura une suite de bontés et de gentillesses à l’égard d’autrui. Tu as donc la possibilité de venir jouer au sein de ce merveilleux orchestre qu’est l’humanité et participer au concert de la vie.
L’humain est toujours parvenu à se sortir des situations les plus difficiles sans doute en sera-t-il de même de nos jours, et si tel ne devrait pas en être le cas cela aura valu la peine d’avoir essayé. Nous appartenons à l’univers de par la matière dont nous sommes fait, si nous devions disparaitre nos matériaux retourneraient « à la poussière » et l’histoire continuera avec ou sans nous.
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| | | Ami
Nombre de messages : 308 Age : 58 Date d'inscription : 03/08/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Mer 06 Juin 2012, 21:54 | |
| Il faut aussi garder son jardin secret , apprendre beaucoup des autres et de l'univers qui nous entoure. Ne pas hésiter à emprunter les portes qui ce présentent devant nous. Être occupé ,avoir des projets ,permet de mieux apprécier les moments de vide. Le vide peut aussi ce transformer en plénitude . Ne pas trop regarder en arrière . |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Lun 11 Juin 2012, 17:17 | |
| - Citation :
- Cela donne un écho à mes angoisses les plus profondes.
Selon Sartre « Le vertige est angoisse dans la mesure où je redoute non de tomber dans le précipice mais de m’y jeter » Voilà exposé l’objet de mon angoisse : je m’angoisse devant tous les possibles qui s’ouvrent à moi. Car, quoi que j’en dise, il me faudra bien choisir.
Or, si au moment de choisir je suis pris de vertige, c’est justement parce que le moi qui aura choisi ne dépend pas du moi qui est là entrain de choisir, ni de celui qui a précédemment choisi. Il y a au milieu la manifestation de la liberté qui s’exprime dans ce rien qui sépare le moi du présent du moi de l’avenir un néant à la manière d’un blanc.
Cette angoisse est celle d’un moi qui n’est jamais au repos. Chaque fois, à chaque instant, il se doit de choisir, et ainsi de se refaire. Cette liberté est permanente, et sans la liberté de ne pas choisir.
http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2011/04/01/l-angoisse-de-la-liberte-note-sur-sartre-1ere-partie.html
- Citation :
- L’humain est toujours parvenu à se sortir des situations les plus difficiles sans doute en sera-t-il de même de nos jours, et si tel ne devrait pas en être le cas cela aura valu la peine d’avoir essayé. Nous appartenons à l’univers de par la matière dont nous sommes fait, si nous devions disparaitre nos matériaux retourneraient « à la poussière » et l’histoire continuera avec ou sans nous.
Voilà une reflexion pleine de sagesse !!! |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Mar 12 Juin 2012, 17:09 | |
| Un entretien avec Paul Tillich :
Mais alors, selon vous, comment faut-il faire pour triompher de l’absurde ?
Il faut commencer par l'assumer. Le disciple du Christ doit porter sur ses épaules le désespoir humain. Car c'est ce qu'a fait le Christ lorsqu'il était sur la croix. Au moment où il criait : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as- tu abandonné », le Dieu de la confiance avait disparu, et Jésus était abandonné au doute et au sentiment de l'absurde.
http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-spiritualite/gc422.htm |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: La science peut-elle aider à se rétablir psychologiquement ? Lun 18 Juin 2012, 11:33 | |
| - Citation :
- Se sentir privilégié et éclairé, c'est bien plus rassurant, même si c'est utopique.
Frère Toc, Je pense que si tu ressens le besoin de consulter, tu devrais le faire. Une thérapie est souvent un excellent moyen d'introspection. Quand un individu sort d'un mouvement aussi marquant que celui des TdJ, il est envahie par un sentiment d'avoir été un "autre" (ce n'est pas vrai dans tous les cas) ... cet "autre" a été construit par la WT, qui nous a attribué notre "personnage", qui a fixé les décors, les dialogues et le scénario ... bien sûr, pour que cela soit possible, il a fallu que nous acceptions les règles du jeu. Une fois que nous sortons de cette "pièce de théatre", dépouillé de notre "personnage", nous nous trouvons face nous-même, avec cette question ... qui suis-je ? Cette question peut donner le vertige. En ce qui me concerne je me suis demandé si j'étais "vraiment" un croyant ? .... une personne qui défend la "morale" chrétienne .... ? .... ? Par le moyen d'une thérapie, on peut aller à sa rencontre, se trouver et construire son identité. |
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