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| Les fêtes prescrites par la Torah | |
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Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Les fêtes prescrites par la Torah Lun 17 Oct 2022, 10:39 | |
| Souccot, la fête des Tentes
Aussi appelé : Soukkot, Cabanes, Huttes, Tabernacles.
Souccot, qui signifie « Tentes » ou « Cabanes », est la fête la plus souvent mentionnée dans la Bible. Elle est célébrée à partir du 15 Tichri (septembre-octobre) pendant 7 jours en Israël, 8 jours dans la diaspora. À la fois agraire et commémoration de la sortie d’Egypte, elle se manifeste par la construction de cabanes ainsi que par un rituel spécifique à la synagogue.
Dans la Torah, une fête agraire devenue commémoration de la sortie d’Egypte La fête agraire célébrée en automne est pour la première fois mentionnée dans le Livre de l’Exode, sous le nom de « fête de la Récolte » :
Exode 23,16-17 : « Tu observeras […] la fête de la Récolte, au sortir de l’année, quand tu récolteras des champs les fruits de ton travail. Trois fois par an, tous tes hommes viendront voir la face du Maître, le Seigneur.1»
Comme son nom l’indique, la « fête de la Récolte » solennise la fin du cycle agricole, qui s’achève avec les vendanges. Elle est célébrée par un pèlerinage au temple de Jérusalem où sont offerts des sacrifices. Ni sa date ni sa durée ne sont ici précisées ; ces informations sont données dans un autre livre de la Torah2, le Lévitique, où la fête est désignée sous un autre nom : Souccot, en français, la fête des « Tentes » ou des « Cabanes ».
Lévitique 23,33-36 : « Le Seigneur adressa la parole à Moïse : "Parle aux fils d’Israël : Le quinze de ce septième mois, c’est la fête des Tentes, qui dure sept jours, en l’honneur du Seigneur ; le premier jour on tiendra une réunion sacrée ; vous ne ferez aucun travail pénible. Chacun des sept jours, vous présenterez un mets consumé au Seigneur.". »
La fête est donc à célébrer à partir du 15 Tichri, le 7e mois de l’ancien calendrier juif utilisé dans la Torah mais le 1er mois du calendrier actuel. Elle dure au total sept jours, et le premier jour de la fête est chômé. La signification de son nouveau nom est expliquée quelques versets plus bas, en lien avec un rituel inédit :
Lévitique 23, 39-43 : « En outre, le quinze du septième mois, après avoir récolté les produits de la terre, vous irez en pèlerinage fêter le Seigneur pendant sept jours ; le premier jour sera jour de repos, […] ; le premier jour vous vous munirez de beaux fruits, de feuilles de palmiers, de rameaux d’arbres touffus ou de saules des torrents, et vous serez dans la joie pendant sept jours devant le Seigneur votre Dieu. Vous ferez ce pèlerinage pour fêter le Seigneur, sept jours par an ; c’est une loi immuable pour vous d’âge en âge : le septième mois vous ferez ce pèlerinage ; vous habiterez sous la tente pendant sept jours ; tout indigène en Israël doit habiter sous la tente pour que d’âge en âge vous sachiez que j’ai fait habiter sous la tente les fils d’Israël, lorsque je les ai fait sortir du pays d’Egypte. C’est moi, le Seigneur, votre Dieu. »
Ce passage prescrit donc aux fidèles de se munir d’un bouquet composé de plusieurs végétaux, et d’habiter sous une tente pendant toute la durée de la fête, à laquelle est conférée une nouvelle signification : celle de commémoration de la Sortie d’Egypte.
https://icalendrier.fr/religion/fetes-juives/souccot#:~:text=Souccot%2C%20la%20f%C3%AAte%20des%20Tentes,8%20jours%20dans%20la%20diaspora. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Lun 17 Oct 2022, 11:56 | |
| Sur Soukkoth et Zacharie, voir ici à partir du 14.4.2022.La tradition, écrite ou orale, biblique ou rabbinique, tend à la totalisation parce qu'elle ajoute toujours et ne retranche quasiment jamais: on se retrouve avec une accumulation de traces provenant de divers lieux, milieux et époques, qui tendent à se confondre par le jeu de l'intertextualité et parmi lesquelles toute "critique" historique et littéraire est hasardeuse et souvent sans grand intérêt. Tout on plus peut-on remarquer (comme on l'a fait notamment dans ce fil, au fil des saisons et des années) que les "fêtes" oscillent, dans leur interprétation sinon dans leur pratique, entre un pôle "naturel" ou "cosmique" (astral, calendaire, saisonnier, agraire) et un pôle "culturel" ou "historique" au sens de l'"histoire sainte" (rattachement à des "événements" plus ou moins lointains et légendaires, de l'Exode ou du désert, mais aussi de l'époque perse, Esther / Pourim, ou hellénistique, Maccabées / Hanoukka -- ces dernières fêtes n'étant évidemment pas dans la "Torah" associée à Moïse). |
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Lun 17 Oct 2022, 13:30 | |
| "Or la fête juive des Tentes était proche. Ses frères lui dirent : Pars d'ici et va-t'en en Judée, pour que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais. Personne n'agit en secret, s'il cherche à se mettre en évidence ; si tu fais ces choses, manifeste-toi au monde. En effet, même ses frères ne mettaient pas leur foi en lui. Jésus leur dit : Mon temps n'est pas encore venu ; votre temps à vous est toujours là. Le monde ne peut pas vous détester ; moi, il me déteste, parce que je lui rends le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à la fête. Moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli. Après avoir dit cela, lui, il demeura en Galilée" (Jean 7,2-9).
L’Évangile de Jean présente un contraste entre “les disciples” et “les Juifs” à propos de la décision de “croire” ou de “ne pas croire” en Jésus. En effet, Jésus et les disciples sont juifs d’origine, cependant l’Évangile prend de la distance avec “les Juifs” en désignant: “La Pâque des Juifs” (2,13; 11,55), “la fête des Juifs” (5,1; 7,2). Ces désignations laissent entendre qu’elles ne sont pas les fêtes des chrétiens. Celui qui croit en Jésus se distingue donc des Juifs. Les disciples de Jésus, eux-mêmes Juifs, ont peur des Juifs (20,19). De ce fait, nous pouvons retenir deux considérations à propos des Juifs johanniques.
http://leminhthongtinmunggioan.blogspot.com/2014/02/six-caracteristiques-du-monde-hostile.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Lun 17 Oct 2022, 14:34 | |
| Présentation assez équilibrée, je trouve, du quatrième évangile.
"La fête / Pâque des Juifs" (Jean 2,13; 5,1; 6,4; 11,55) produit à peu près le même effet de distanciation que le possessif dans "votre / leur loi" (qui est d'ailleurs commun à Jésus, à Pilate et au narrateur, cf. 8,17; 10,34; 15,25; 18,31).
Une autre remarque intéressante à mon avis, c'est que "l'adversaire" johannique n'est pas seulement défini (p. ex. comme "les Juifs", "le monde", "le diable", "le prince de ce monde") mais aussi indéfini (comme "ils" d'ailleurs généralement sous-entendu en grec, la troisième personne du pluriel avec ou sans pronom sujet équivalant à notre indéfini "on" comme dans beaucoup de langues).
Comme on l'a souvent remarqué, l'inconvénient du vieux mot français "juif" est qu'on n'y entend plus beaucoup la composante géographique, "judéen" de "Judée" ou de "Juda", éventuellement distincts de la Samarie ou de la Galilée, a fortiori d'une diaspora plus lointaine. Bien sûr il ne suffit pas de transcrire Ioudaioi par "Judéens" plutôt que par "Juifs" (comme beaucoup de traductions l'ont fait ces dernières décennies, par réaction anti-antisémite): même dans l'évangile selon Jean, les Ioudaioi ne sont pas qu'en "Judée". N'empêche qu'il faut faire un petit effort, pour un francophone ou un anglophone, pour entendre "Judée", "Juda" ou même "Judas" sous le mot "juif" ou "jew"...
Pour en revenir aux "fêtes", j'ai l'impression que le quatrième évangile se montre moins spécifiquement hostile au judaïsme qu'indifférent à toute manifestation "extérieure" ou "publique" (l'opposition décisive, c'est le "manifeste" et le "secret", 7,4.10; 8,59; 12,36; a contrario 18,20; 19,38 ). Du début à la fin, le Christ johannique se manifeste à l'occasion des fêtes et ça ne sert manifestement à rien, seuls le voient ceux qui le voient, l'entendent ceux qui l'entendent, etc... |
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Jeu 20 Oct 2022, 10:25 | |
| Les destructions successives du temple de Jérusalem (en 587/6 av. n.è. par les Babyloniens, en 70 de n.è. par les Romains) et la dispersion des communautés juives ont conduit à l’élaboration de rituels indépendant du sanctuaire de Jérusalem. Par ailleurs, le calendrier festif des communautés juives n’a cessé de s’enrichir au cours des siècles, que ce soit par le développement festif de rituels et de récits antiques ou par l’ajout de commémorations d’événements historiques.
Il est donc possible de reconstituer au moins en partie la chronologie de l’apparition des fêtes juives :
Les fêtes prescrites par la Torah : le sabbat, Roch Hodech, Roch Hachana, Kippour, Souccot, Chemini Atseret, Pessah, Chavouot.
Les fêtes dont l’origine se trouve dans d’autres livres de la Bible hébraïque : jeûne de Guédalia, jeûne du 10 Tevet, jeûne du 17 Tammouz, Tisha beav, Pourim.
Les fêtes instaurées dans l’Antiquité, aux époques hellénistiques et romaine : Hanoucca, jeûne des premiers-nés, Tou beav.
Les fêtes apparues entre la fin du Moyen Age et le début de la période moderne : Simhat Torah, jeûne d’Esther, Lag Baomer, Tou bishvat.
Les fêtes et commémorations apparues dans la deuxième moitié du XXe siècle : Yom Haatsmaout et Yom HaShoah.
En outre, les fêtes juives n’ont pas toutes connu une évolution linéaire : certaines sont pendant une longue période tombée en désuétude avant de réapparaître. Au cours du temps, des significations nouvelles sont venues d’ajouter à celle(s) d’origine.
https://icalendrier.fr/religion/fetes-juives/#:~:text=Les%20f%C3%AAtes%20prescrites%20par%20la,Tammouz%2C%20Tisha%20beav%2C%20Pourim. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Jeu 20 Oct 2022, 11:14 | |
| Evidemment, une approche "historico-critique" des textes bibliques (à laquelle d'ailleurs ce document ne semble pas hostile en principe) modifierait beaucoup le début de la liste: si la quasi-totalité de la "Torah" (= Pentateuque) a été écrite et/ou réécrite au cours de la période du "Second Temple", il s'ensuit que certaines des "fêtes" qui s'y trouvent, et a fortiori leur interprétation (p. ex. rattachée à l'"histoire sainte" plutôt qu'aux cycles naturels et agricoles), sont aussi "postexiliques", de l'époque perse sinon hellénistique... ainsi le " s(h)abbat" qui était probablement une fête mensuelle de la pleine lune avant de devenir hebdomadaire et de s'inscrire au plus "originel", dans la "semaine de création" du premier récit de la Genèse -- échappant du même coup à toute détermination astrale (donc aussi à l'ordre des "fêtes" de Genèse 1,14ss) puisque déconnecté du cycle lunaire qui ne correspond pas plus exactement à une semaine de sept jours qu'à une année solaire... |
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Mer 07 Déc 2022, 17:24 | |
| (Hanouka n'est pas prescrite dans la Torah)
Hanouka 5782 (2021) commence le dimanche 28 novembre au soir et se termine le lundi 6 décembre.
De la fête de Hanouka, on sait habituellement qu’elle commémore les combats des frères Maccabée contre les armées d’Antiochus Epiphane, la victoire de la fidélité juive sur l’hellénisation forcée, et le miracle de la fiole d’huile qui permit de rallumer durablement le candélabre d’or du Temple. Selon sa sensibilité, un Juif peut mettre l’accent sur l’une ou l’autre de ces interprétations.
Or tout cela n’est pas sans poser de questions. Pourquoi ces évènements n’ont-ils pas été consignés dans la bible hébraïque ? Pourquoi cette commémoration dure-t-elle huit jours ? Quel est le symbolisme suggéré par l’appellation de cette fête, à la fois « fête de l’inauguration » (ou « de la Dédicace »), et « fête des lumières » ?
Une réponse à la première question peut déjà découler du constat que les livres écrits en grec ont été rejetés par les rabbins qui ont fixé le canon biblique. Mais il y a d’autres hypothèses.
S’il s’agit de la commémoration d’une victoire, celle-ci est, finalement, ambigüe. Effectivement, Judah Maccabée (surnom grec : « marteau ») et ses frères, membres d’une famille sacerdotale, ont fini, au terme d’une guerilla de trois ans (167-164 av. e.c.) par repousser les armées du roi séleucide Antiochus IV, et rendre au peuple juif son Sanctuaire devenu un temple païen. Mais par la suite, Judah et son frère Jonathan chercheront une alliance militaire avec Rome, puissance émergente face à l’affaiblissement séleucide. Alliance dont on sait ce qu’il adviendra par la suite : la création de la province romaine de Judée et, finalement, la destruction du Temple et la Diaspora juive.
De plus, leurs descendants s’approprieront la fonction de grand-prêtre. La dynastie qu’ils ont fondée – dite des Hasmonéens, dont Hérode est issu - sera donc contestée à un double titre : d’une part elle ne descend pas de la lignée de David et d’autre part, enfreignant la loi biblique de séparation des pouvoirs, ils supplantent une lignée sacerdotale remontant à Sadoq – grand-prêtre sous le règne de David. C’est probablement pourquoi leur histoire n’aura pas sa place dans le canon biblique juif.
Mais alors, pourquoi célébrer encore la victoire des Maccabée ? D’une part, leurs combats ont valeur d’exemple comme la Résistance au nazisme a valeur d’exemple. Ils se sont battus pour que la circoncision, le shabbat, la Tora - ce qui fait l’identité juive – soient sauvegardés malgré la persécution et l’interdiction de toute pratique, sous peine de mort. Sauvegardés aussi malgré la séduction de certains pour le mode de vie grec, prélude à l’assimilation. La lutte des Maccabée incarne l’opposition pluri-séculaire entre le particularisme juif et les idées du moment... quel que soit le moment de l’Histoire où elles tentent de s’imposer. Ils se sont battus pour que les Juifs n’abandonnent pas leurs valeurs éthiques et religieuses. La révolte qu’ils ont initiée durera encore vingt ans avant que les Juifs recouvrent un semblant d’autonomie, à l’ombre de l’empire romain.
La reconquête du Temple a concrétisé cette résistance que rappelle la liturgie de Hanouka : « Tu as livré les forts aux mains des faibles, ceux qui étaient nombreux aux mains du petit nombre ». L’allumage des huit lumières de la fête en est la flamme du souvenir. Si elle n’est pas mentionnée dans la Bible hébraïque, les détails de la ré-inauguration du Temple sont relatés dans le 1er Livre des Maccabée (introduit dans le canon catholique de la Bible). Or il n’y a dans ce récit aucune mention du miracle de l’unique fiole d’huile qui a suffi pour alimenter le candélabre pendant huit jours. Il fait cependant partie de la tradition rabbinique, qui l’interprète dans différents passages du Talmud.
La fête existait au temps de Jésus, selon ce qu’en dit l’Evangile de Jean (10,22). Les Sages qui ont institué la fête la font durer huit jours : huit jours comme pour l’inauguration du Temple par Salomon, et comme la durée de la fête de Soukot, qui n’avait pu être célébrée en temps voulu du fait des interdits d’Antiochus IV. Huit jours comme le temps de l’entrée d’un nouveau-né dans l’Alliance de la circoncision. Huit jours qui ouvrent - au-delà des sept jours du temps de l’homme dans l’Histoire – sur l’espérance du temps qui sera au-delà de l’Histoire : le temps du Messie.
Fête des lumières, Hanouka l’est à plusieurs titres (même si elle n’anticipe en rien le siècle des Lumières...). Le 25 Kislev (date de la fête fixée par Judah Maccabée), correspond dans le calendrier juif au solstice d’hiver, prélude aux journées plus longues que les nuits. Elle évoque la flamme spirituelle, victorieuse de la supériorité militaire. Elle symbolise la fidélité à la Lumière divine lorsque ce qui séduit détourne le regard de l’essentiel. Et si Hanouka est la fête des enfants – comme Noël – n’est-ce pas parce que la lumière est à la mesure de leur regard ?
https://ajcf-lyon.org/hanouka-une-petite-fete-toute |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Mer 07 Déc 2022, 18:44 | |
| Le pharisaïsme (et le judaïsme rabbinique qui en est l'héritier le plus direct) s'interprète (rétrospectivement) comme opposition "laïque" à la monarchie sacerdotale des hasmonéens, qui tiennent leur pouvoir de la révolte des Maccabées (une opposition parmi d'autres puisque Qoumrân témoigne abondamment d'au moins une autre opposition, sacerdotale, sadocide, et tout aussi anti-pharisienne qu'anti-hasmonéenne): il n'est guère étonnant que l'appréciation pharisienne et rabbinique de l'aventure maccabéenne ait été mitigée. Ce judaïsme accueillera toutefois dans son canon le livre de Daniel, qui ne se prononce pas sur l'issue historique de la révolte puisque sa perspective est et reste eschatologique (prédiction ratée, mais par là même ouverte indéfiniment à la réinterprétation). Ce n'est pas la moindre ironie de toute cette affaire que le récit direct d'une révolte prétendue "anti-hellénistique" ne nous soit parvenu qu'en grec, dans la série des livres des Maccabées et par Josèphe: mais c'était surtout le grec d'Alexandrie, autrement dit du royaume lagide d'Egypte rival des Séleucides de Syrie (Antiochos), avant que tout bascule sous la domination de Rome. Soit dit en passant, 1 Maccabées 4,36ss évoque bien la "dédicace" (egkainizô = en-kainizô, "renouveler" de kainos = "nouveau", traduction naturelle de hanoukka) et l'instauration de la fête annuelle, mais non le "miracle de l'huile" qui est un récit rabbinique ultérieur. Pendant qu'on y est, il ne faut pas négliger le rapport entre "Hanoukka" et "Hénoch" associé au cycle solaire (365 ans selon la Genèse), qui n'est d'ailleurs la référence ni des hasmonéens ni des pharisiens (mais de Qoumrân et de la littérature hénochienne). Comme (presque) toujours dans les fêtes, les motifs naturels et culturels, cosmiques et historiques se superposent, mais pas nécessairement dans le même ordre -- ici le solstice d'hiver et l'histoire des Maccabées.
Dans toute cette histoire rétrospective du "judaïsme", le principe du particularisme et de l'intransigeance finit par compter davantage que son "objet": on peut être en total désaccord sur les choses (ou causes) pour lesquelles tel ou tel parti de telle ou telle génération a jugé bon de tenir à sa différence et de se battre contre un risque d'"assimilation", et cependant reconnaître et valoriser le geste de résistance, indépendamment de ses motifs précis. Paradoxalement, le judaïsme phariséo-rabbinique sera lui-même emporté dans ce mouvement avec la redécouverte de l'héritage maccabéen par le sionisme moderne -- ce qui étonnait Kafka dans son Journal, à l'époque où le sionisme d'Europe centrale contrariait toute la tradition rabbinique; aujourd'hui il ne reste pas grand-chose de cette dernière qui ne soit aussi "sioniste", voire "nationaliste" dans un sens indiscernable d'un nationalisme "païen": il y a plus d'une façon d'être différent et d'être semblable, et d'être semblable en croyant être différent, et inversement... |
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Lun 12 Déc 2022, 15:34 | |
| Contes et décomptes du temps juif
À ces questions relativement insolubles, un document issu de la tradition tannaïtique et pharisienne prête une complexité supplémentaire. Attribué par le Talmud aux partisans de Eléazar ben Haninah, accusé par Flavius Josèphe d’avoir mené la révolte contre les Romains34, le rouleau des Jeûnes ou Megillat Ta’anit, présente, comme son nom ne l’indique pas, une liste de 35 jours de l’année au cours desquels il est interdit de s’affliger. Bien qu’il soit probablement l’un des textes législatifs juifs les plus anciens – sa rédaction daterait de l’époque de la révolte contre les Romains (66-70) ou, au plus tard, de celle de Bar Kochbah (132-135) – il n’a pas intégré le corpus de la tradition. Ces 35 célébrations, prônées durant la période du Second Temple, sont toutes reliées à des événements non mentionnés dans les Écritures. Victoires militaires de l’époque hasmonéenne ou rappel des succès en matière législative des Pharisiens sur les Sadducéens, les événements commémorés peuvent également, pour certains d’entre eux, se situer à l’époque romaine, bien qu’aucun épisode n’ait pu être localisé après 66/67. Agencé à partir du mois de nisan, au printemps, ce calendrier recoupe parfaitement l’observation de Josèphe selon laquelle, depuis Moïse, ce mois conduit le rythme annuel du service divin. Il semble qu’à l’époque du Second Temple et jusqu’à sa chute, l’année religieuse commençait effectivement au printemps. En ce sens, que les textes retrouvés autour du site de Qumran soient l’effet d’une dissidence ou qu’ils reflètent les diverses tendances se combattant au sein du Judaïsme, n’empêche pas que le système solaire au fondement de cet agencement ait constitué, ne serait-ce qu’en partie, un calendrier religieux.
Ces commémorations, abandonnées après la destruction du Temple, à l’exception de deux fêtes, confirment cependant, à n’en pas douter, l'activité d'un calendrier national reconnu, ne serait-ce que par quelques groupes juifs et rejeté après la dévastation de la Palestine. L’abandon d’un tel agenda fondant la réminiscence de dates historiques manifeste certes la transformation survenue dans le rapport des Juifs au politique, mais plus encore, il entérine le passage du judaïsme vers le normatif. Le maintien, dans un calendrier juif désormais unifié sur le modèle de Babylone, des fêtes considérées comme historiques de Purim et Hanukkah peut néanmoins s’expliquer tant par leur extrême popularité, que par l’atténuation de leur contenu historique dans la tradition. Purim, la fête dite des « sorts » permet de festoyer, sous forme carnavalesque, tout en maintenant l’espoir de voir disparaître les ennemis irréductibles d’Israël, tandis que la fête de Hanukkah entretient l’espérance du recouvrement miraculeux du Temple.
https://journals.openedition.org/bcrfj/2332
SOURCES THEOLOGIQUES DANS LA CONCEPTION NATIONALE D'ELIEZER BEN YEHUDA
3.4 Hanouka
De toutes les fêtes juives, c’est Hanouka qui devint la plus d’importante au cours du processus d’émergence et de construction de l’identité nationale juive moderne. Anita Shapira déclare clairement que cette fête a changé de signification: la commémoration du miracle de la fiole d’huile a laissé la place à l’exaltation de l’héroïsme des Maccabées. La fête des Lumières est devenue « la fête de la vaillance». Dans les journaux de Ben Yehuda, l’héroïsme des Maccabées est porté aux nues et même sanctifié jusqu’à éclipser dans une large mesure la sainteté de la fiole d’huile. Comme il le fit avec d’autres secteurs de la culture, Ben Yehuda chercha à concilier deux buts apparemment contradictoires: il voulut tirer partie des avantages inhérents à la puissance du mythe ancien tout en s’affranchissant des prescriptions religieuses qui s’y rattachent.
Ehud Luz signale que si les Sionistes ont transformé Hanouka en une fête clairement « nationale », ce n’est pas seulement parce qu’ils y trouvèrent un exemple historique de lutte des nationalistes contre les assimilationnistes, mais aussi parce que cette fête servait de symbole au nouveau mythe de l’héroïsme qui commençait à prendre corps autour de l’idée d’autoémancipation et du slogan que les dirigeants sionistes avaient inscrit sur leur bannière: « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera?» (Pinsker avait placé cette citation en épigraphe de son livre Autoemanzipation). Tandis que la tradition religieuse mettait en valeur la dimension religieuse et thaumaturgique de la Fête des Lumières, les Sionistes insistèrent sur les actes d’héroïsme « concrets » et évacuèrent peu à peu le religieux et le thaumaturgique. Cette «nationalisation» de la fête fut même entreprise en diaspora, notamment par les membres de la ligue des Benei Moshé.
Dans les journaux de Ben Yehuda, le rapport à Hanouka et à ses héros reproduit la conception générale que lui et certains de ses amis se faisaient de la liberté et dont ont trouve l’expression dans les livres d’histoire écrits par eux. Basmat Even-Zohar signale que chez les nationalistes, le chapitre le plus dense de l’histoire d’Israël, celui qui eut droit au plus grand nombre de commentaires nationalistes et laïcs transformant la souveraineté nationale en un objectif à atteindre, est bien la révolte des Asmonéens contre les Séleucides en 167-160 avant l’ère courante. Cet événement, Ben Yehuda et d’autres promoteurs culturels de son entourage en firent un symbole de la guerre émancipatrice. Les livres d’histoire qu’on doit à ces promoteurs culturels lui accordèrent une place de choix à commencer par le livre Histoire des Israélites lorsqu’ils vivaient sur leur terre.
Moyennant quoi, les journaux de Ben Yehuda mirent en valeur le point de vue nationaliste et laïc en vertu duquel la fête de Hanouka célèbre la libération nationale. Ils se fondaient sur les sources juives qui relatent comment la lutte des Hasmonéens permit aux Juifs de secouer le joug que le Grecs faisaient peser sur eux en Judée. Selon ces sources, la libération commémorée lors de la Pâque juive fut obtenue sans intervention militaire et fut surtout due à l’action divine. Cette distinction entre une libération providentielle et une libération obtenue grâce au volontarisme humain est fondamentale dans la conception de Ben Yehuda qui présenta Hanouka comme une libération « véritable, remportée grâce à l’héroïsme des Hasmonéens et à leur amour du pays et de la nation ». La construction au terme de laquelle Hanouka fut présentée comme une fête de libération permit de la mettre en concurrence avec la Pâque et même de lui conférer davantage d’importance du point de vue national. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Lun 12 Déc 2022, 16:43 | |
| Lien de téléchargement pour la seconde citation (thèse), tout à fait pertinente au sujet que j'évoquais à la fin de mon post précédent -- le retournement "sioniste" de la tradition rabbinique au tournant des XIXe et XXe siècle, dans le double sillage des nationalismes et des socialismes occidentaux: si difficile que ce soit à admettre pour une vision idéologique polarisée (s'il en reste), nationalismes, socialismes, fascismes et sionisme sont bien des produits du même terreau...
Le premier article sur les calendriers et les conceptions du temps mérite d'être lu attentivement, car l'affaire est complexe et beaucoup plus importante que ne le laisse supposer une vision chrétienne et post-chrétienne, qui réduit le calendrier à un cadre formel, conventionnel, accessoire et indifférent. Mais l'enjeu, pour crucial qu'il ait été jusqu'à la destruction du temple et à l'éradication de toute espérance de restauration (de la Première à la Seconde Guerre juive), tend à s'évacuer ensuite: même si le pharisaïsme lui redonne une certaine importance dans le cadre de sa pratique "laïque" (sans prêtres ou peu s'en faut), synagogale et domestique, il peut imposer son calendrier faute de concurrents sacerdotaux, lesquels ont disparu ou ne s'intéressent guère à ce type de pratique... |
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| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Mar 13 Déc 2022, 16:03 | |
| La fête
Après leur victoire, les Maccabées se rendirent dans le Temple de Jérusalem pour le purifier des souillures des sacrifices imposés par Antiochos IV ; ils allumèrent la ménorah (le candélabre à sept branches) avec la seule fiole d’huile consacrée en leur possession (légende, tradition ?). Elle n’aurait dû durer qu’un seul jour, mais elle aurait maintenu la ménorah allumée pendant huit jours, le temps de fabriquer une nouvelle huile sainte. C’est ce miracle que les maîtres juifs ont surtout retenu de cet épisode qui place cette fête sous le signe de la victoire de la lumière sur les ténèbres. Elle représente aussi la victoire de la liberté religieuse contre le paganisme (1 Maccabée 4, 36-61). Selon Armand Abécassis, cette fête porte aussi une dimension messianique: « Le chiffre 7 rythme la semaine ici-bas, le chiffre 8, lui, évoque le dépassement de ce rythme pour un au-delà du réel », c’est celui du Messie. « Ce huitième jour messianique devrait éclairer tous les peuples libres et responsables de la paix et de la justice ».
Comment célèbre-t-on cette fête ?
La fête d’Hanoucca tombe le 25 du mois de Kislev qui, dans le calendrier juif, marque le solstice d’hiver, où les journées sont les plus courtes et les nuits les plus longues (on y trouve une allusion directe dans l’Évangile de Jean au chapitre 10,22). Elle dure huit jours : le premier soir, après avoir récité une bénédiction pour remercier Dieu du miracle passé, le père de famille allume une première lumière sur la ménorah à neuf branches placé près d’une fenêtre, et continuera ainsi, à raison d’une lumière supplémentaire chaque soir, jusqu’au huitième jour. La neuvième branche du chandelier sert à positionner la bougie (appelée le Shamash, «serviteur») qui permet d’allumer les huit autres.
https://www.archeobiblion.fr/hanoucca-fete-de-la-lumiere/
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| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Mar 13 Déc 2022, 20:28 | |
| N.B.: Shamash signifie aussi, d'abord, surtout, "soleil"... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Mar 24 Jan 2023, 15:54 | |
| Roch Hachana, Jour de l’an et Jour du jugementAussi écrit : Rosh Hashanah ou Rosh HashanaRoch Hachana, littéralement « début de l’année », ouvre le cycle des 5 fêtes célébrées au mois de Tichri (septembre-octobre) et est observée le 1er jour de ce mois. La fête trouve son origine dans la Torah, mais n’a pas toujours marqué le Jour de l’an. Cette signification s’est imposée progressivement au cours de l’Antiquité, en même temps que son association avec le Jugement divin. Dans la Torah, une fête de la clameur à la signification mystérieuseLa première mention du 1er Tichri se trouve dans Lévitique, intégrée dans un calendrier où l’année commençait au mois de Nissan, au printemps. Suivant ce décompte, Tichri était le septième mois de l’année. Le jour de la nouvelle lune, qui marque le premier jour du mois dans le calendrier hébraïque, apparaît dans la liste des fêtes à célébrer par les Israélites : - Citation :
- Citation :
Lévitique 23,23-24 : « Le Seigneur adressa la parole à Moïse : "Parle aux fils d’Israël : Le septième mois, le premier du mois, c’est pour vous un repos, la commémoration par l’acclamation avec réunion sacrée" ». Pour autant, la signification de la fête n’est pas explicite. Celle-ci est définie comme un sabbaton, c’est-à-dire un jour où les activités profanes sont suspendues. Il en outre question d’un mémorial mais les événements à commémorer ne sont pas précisés. Ce n’est que dans l’Antiquité tardive que des rabbins y verront un « mémorial du commencement » en souvenir du premier jour de la Création.La « clameur » ou l’ « acclamation » (en hébreu teruah) parait constituer l’élément central de la définition originelle de la fête puisque, contrairement à la dimension commémorative, il est repris dans le second passage de la Torah qui ordonne l’observance de la fête. - Citation :
- Citation :
Nombres 29,1 : « Le septième mois, le premier du mois, vous aurez une réunion sacrée. Vous ne ferez aucun travail pénible. Ce sera pour vous un jour d’acclamation ». L’expression « Jour d’acclamation » est donc le plus ancien nom attesté de la fête. En quoi consistait donc cette « acclamation », également mentionnée parmi les modalités d’observance de la fête de Kippour ? Le mot teruah est employé dans la Torah et dans le reste de la Bible dans différents contextes : il désigne un son produit par un instrument à vent nommé chatsotserah, en général traduit par « clairon » ou « trompette » et utilisé comme signal, notamment lors des batailles comme dans l’épisode de la prise de Jéricho. Le même terme est aussi employé pour évoquer les cris poussés par une foule, qu’il s’agisse des soldats au combat ou, à l’inverse, des manifestations de joie en présence de Dieu ou du roi. On en déduit donc que la fête était à l’origine marquée par des manifestations bruyantes, associant vraisemblablement les cris aux instruments à vent. C’est pourquoi, au tournant de notre ère, les communautés juives d’expression grecque lui donnent le nom de « fête des Trompes ». Par ailleurs, la pratique consistant à signaler une fête par une sonnerie n’était pas réservée qu’à Roch Hachana et à Kippour puisqu’au temple de Jérusalem, le sabbat était également annoncé de cette façon.La date du 1er Tichri semble avoir gagné en importance après le retour à Jérusalem des juifs exilés à Babylone. En effet, d’après les livres bibliques correspondants, c’est ce jour-là que reprit le sacrifice quotidien à Jérusalem en 539 avant notre ère, après 50 ans d’interruption ; c’est également à cette date qu’est placée la lecture publique de la Loi par le scribe Esdras.https://icalendrier.fr/religion/fetes-juives/roch-hachana |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Les fêtes prescrites par la Torah Mar 24 Jan 2023, 17:11 | |
| Décidément, les notices de ce site (c'est au moins la troisième que nous voyons passer dans ce fil) sont d'excellente qualité... Les coutumes alimentaires m'ont rappelé le nouvel an iranien (Norouz) qui, lui, est au printemps (exactement à l'équinoxe, religion solaire oblige) et combine les choses et les mots, les chiffres et les lettres (haft shin, sept [aliments dont les noms commencent par] "s", dont aussi la pomme, sib en persan).
Malgré (et à cause) de (trop) nombreux efforts rédactionnels d'harmonisation, la Torah dans son ensemble ne produit aucun système liturgique tout à fait cohérent; les systèmes concurrents (calendaires entre autres) continuent de se combattre tout au long de la période du Second Temple (on le sait désormais par la littérature hénochienne ou qoumranienne, mais ce n'est certainement que la partie visible de l'iceberg). C'est seulement la refondation pharisienne du judaïsme, à partir de la fin du Ier siècle apr. J.-C., qui donne l'illusion rétrospective d'un cycle unique où chaque événement ou rituel mentionné dans les textes devrait trouver sa place. Mais la Torah rassemblait et organisait déjà artificiellement les traces de pratiques qui avaient été diverses selon les époques, les lieux et les milieux. Comme souvent avec la Bible, on est tenté de reconstituer un puzzle avec les pièces de plusieurs puzzles différents, ce qui ne risque pas de marcher.
Dans ses usages "bibliques", la teruah semble en effet glisser d'un usage militaire (cri de guerre, avec ou sans trompes ou trompettes, qui comporte naturellement un aspect "religieux" ou "sacré" comme la guerre en général; cf. Nombres 23,21; Jérémie 4,19; 20,16; 49,2; Ezéchiel 21,27; Amos 1,14; 2,2; Sophonie 1,16; Job 39,25) à un usage plus exclusivement religieux, sinon liturgique (Lévitique 23,24; 25,9; Nombres 10,5s; 29,1; 31,6; 1 Samuel 4,5s; 2 Samuel 6,15; Psaumes 27,6; 33,3; 47,6; 89,16; 150,5; Esdras 3,11ss; 1 Chroniques 15,28; 2 Chroniques 13,12; 15,24). L'histoire de Jéricho (Josué 6) rassemble exemplairement les deux aspects (liturgie guerrière et guerre liturgique). |
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