inter-minables

Excellente Agnès Levallois -- j'ai l'impression de l'avoir toujours entendue aux époques où j'écoutais la radio, c'est la première fois que je la vois et je suis impressionné...

Effectivement Israël a fini par rendre ridicule ou nauséabonde (je ne sais pas ce qui est le pire) la notion même de "démocratie" qui l'a justifié beaucoup trop longtemps, mais dans cette affaire le perdant ou la perdante c'est bien la "démocratie" et pas seulement Israël. Quand en définitive ce sont les non-démocrates et les "illibéraux", de la Russie à l'Iran ou à la Chine, qui apparaissent plus "humains" que les prétendus humanistes-démocrates-libéraux, on est à un point de bascule où "nous" (= le camp auquel nous nous identifions, même les pro-palestiniens qui se veulent par ailleurs démocrates, humanistes, libéraux) ne pouvons plus qu'être perdants, en Israël ou en Palestine comme partout ailleurs.

Des sénateurs républicains américains à la CPI : « Attaquez Israël, nous vous attaquerons »

Malgré les mises en garde du procureur du tribunal, qui a découragé toute tentative d'intervention, des élus menacent de sanctions les officiels de la CPI si des mandats d'arrêt devaient être émis contre les responsables israéliens

Une dizaine de sénateurs républicains ont envoyé, lundi, une lettre demandant avec force au procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de ne pas émettre de mandat d’arrestation ciblant de hauts-responsables israéliens, quelques jours après que ce juriste d’origine britannique a mis en garde contre toute tentative visant à influencer la Cour.

« Attaquez Israël et nous vous attaquerons », ont écrit les sénateurs, avec à leur tête Tom Cotton, dans le courrier. « De tels actes seraient illégitimes, ils n’ont pas de fondement juridique et, s’ils devaient se produire, ils entraîneront de sévères sanctions à votre encontre et à l’encontre de votre institution ».

Les sénateurs Mitch McConnell (leader de la minorité), Rick Scott, Tim Scott, Ted Cruz et Marco Rubio ont également signé la lettre dans un contexte d’inquiétudes de plus en plus fortes face à la possibilité que le tribunal de l’ONU puisse prendre la décision d’émettre des mandats d’arrestation visant des officiels politiques militaires israéliens dans le cadre de la guerre qui est menée depuis sept mois à Gaza. Seraient notamment concernés le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi.

Alors que des informations laissaient entendre que les États-Unis et Israël avaient pris des initiatives pour tenter de dissuader la Cour d’émettre des mandats d’arrêt, le procureur de la CPI a dit, vendredi, que si cette dernière « saluait la communication ouverte » avec les responsables gouvernementaux ou ceux des instances non-gouvernementales, elle ne prendrait part à un tel dialogue que « s’il répond aux exigences du mandat de la Cour telles qu’elles ont été définies par le Statut de Rome – en préservant l’indépendance et l’impartialité » de l’instance.

« Cette indépendance et cette impartialité sont néanmoins sapées lorsque des individus menacent de lancer des représailles… si le Bureau, conformément à son mandat, devait prendre certaines décisions concernant des enquêtes ou des dossiers qui relèvent de ses compétences », a-t-il ajouté. Il a demandé que « toutes les tentatives visant à gêner, à intimider ou à influencer les officiels de la Cour cessent immédiatement ».

Les sénateurs accusent toutefois la Cour pénale internationale, dans leur lettre, « d’essayer de sanctionner Israël pour avoir entrepris des actes d’auto-défense légitimes contre ses agresseurs, des agresseurs qui sont soutenus par les Iraniens. En fait, et vous l’avez dit vous-même, vous avez été témoins ‘de scènes de cruauté calculée’ résultant de l’attaque du Hamas en Israël, après le massacre du 7 octobre ».

Khan s’était rendu en Israël en décembre 2023, à la requête des familles d’otages. Pendant sa visite, il était allé dans certaines communautés dévastées par les terroristes, le 7 octobre, et notamment au kibboutz Beeri et au kibboutz Kfar Aza. Il avait écouté les témoignages des survivants du massacre.

« De tels mandats d’arrêt feraient de la Cour pénale internationale l’équivalent de l’État connu pour être le plus grand parrain du terrorisme et l’équivalent de son supplétif. Pour le dire clairement, il n’y a aucune équivalence à faire entre le terrorisme du Hamas et la réponse justifiée d’Israël », continuent les sénateurs dans leur missive.

La guerre à Gaza avait éclaté au lendemain du massacre commis par le Hamas, le 7 octobre – des milliers d’hommes armés avaient franchi la frontière séparant Gaza et Israël par voie terrestre, maritime et aérienne. Ils avaient tué près de 1 200 personnes et ils avaient kidnappé 252 personnes, en majorité des civils, qui avaient été pris en otage à Gaza. Ils avaient commis des atrocités et ils s’étaient livrés à des violences sexuelles à grande échelle.

*****

« Si vous prenez les mesures indiquées, alors nous prendrons, de notre côté, des initiatives qui viendront supprimer toute idée de soutien américain à la CPI, nous sanctionnerons vos employés et vos associés et nous vous interdirons du sol américain, vous et vos familles », poursuit la missive. « Vous avez été mis en garde ».

Ces dernières semaines, Israël aurait fait savoir aux États-Unis que l’Autorité palestinienne était susceptible de pousser le tribunal à émettre des mandats d’arrestation, ajoutant qu’il y aurait des représailles de son côté dans un tel cas de figure.

La semaine dernière, Axios avait fait savoir que des membres du Congrès américain, des deux parties de l’échiquier politique, avaient averti la CPI que Washington pourrait également répliquer contre le tribunal si des mandats d’arrestation devaient être émis – notamment en adoptant une législation qui sanctionnerait les responsables de la Cour – craignant qu’une telle initiative ne vienne anéantir les espoirs de conclure un accord trêve contre otage.

https://fr.timesofisrael.com/des-senateurs-republicains-americains-a-la-cpi-attaquez-israel-nous-vous-attaquerons/

Ce qui paraît évident, c'est que tous les "repères" conventionnels qui ont permis l'édification d'un "ordre international" très relatif après les guerres mondiales n'existent plus, parce que les repères politiques "nationaux" ont aussi disparu: la "droite" américaine, européenne ou israélienne, mais aussi bien russe, iranienne ou chinoise -- bien que celle-ci s'intitule toujours communiste -- est devenue folle, faute d'opposition qui tienne... On peut toujours mettre sur ce phénomène des noms individuels comme Trump, Poutine ou Netanyahou, on ne fait qu'éviter le coeur du problème, qui est peut-être la (longue) agonie de l'Etat-nation, et donc de la "politique" au sens où on l'entend depuis au moins deux siècles -- à l'échelle de l'histoire et de la préhistoire "humaines", sans parler de l'univers, c'est peu...

Reconnaissance d’un Etat de Palestine : Israël rappelle ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège

D’après le décompte de l’Autorité palestinienne, 142 des 193 Etats membres des Nations unies ont fait part de leur reconnaissance d’un Etat palestinien.

En pleine guerre meurtrière dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël, plusieurs pays européens ont annoncé, mercredi 22 mai, une initiative visant à reconnaître un Etat de Palestine ; un projet déjà fustigé par les autorités israéliennes.

Le ministère des affaires étrangères israélien, Israël Katz, a fait part mercredi du rappel « pour consultations » de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège, après la décision de la Norvège de reconnaître un Etat de Palestine et l’annonce – qui était à ce moment attendue – de l’Irlande. « Aujourd’hui, j’envoie un message clair à l’Irlande et à la Norvège : Israël ne restera pas silencieux sur cette question », a-t-il déclaré, cité dans un communiqué de ses services.

« Le gouvernement a décidé de reconnaître l’Etat de Palestine », a dit mercredi le premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, lors d’une conférence de presse à Oslo, en précisant que la décision serait effective à compter du 28 mai. M. Store a lancé par la même occasion « un appel fort » à l’adresse d’autres pays pour qu’ils fassent de même.

L’Irlande a annoncé à son tour la reconnaissance d’un Etat palestinien, a déclaré mercredi son premier ministre, Simon Harris, dans une annonce conjointe avec Oslo et Madrid. « Aujourd’hui, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne annoncent la reconnaissance de l’Etat de Palestine », a déclaré M. Harris, saluant un « jour historique et important pour l’Irlande et pour la Palestine ».

« Un tournant dans la position internationale », selon le Hamas

Le Hamas a salué ces décisions, mercredi. « Nous considérons cela comme une étape importante vers l’affirmation de notre droit à la terre et à l’établissement d’un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale », a déclaré le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué, en appelant « les pays à travers le monde à reconnaître les droits nationaux légitimes [du peuple palestinien] ».

« Ces reconnaissances successives sont le résultat direct de la résistance courageuse et de la persévérance historique du peuple palestinien, nous pensons qu’il s’agit d’un tournant dans la position internationale sur la question palestinienne », a déclaré à l’Agence France-Presse Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Une démarche « tordue », selon Israël Katz

L’Irlande et la Norvège veulent envoyer « un message aux Palestiniens et au monde entier : le terrorisme paie », a réagi le chef de la diplomatie israélienne. « Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de juifs depuis la Shoah, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connus, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et l’Iran et de reconnaître un Etat palestinien », a-t-il estimé.

Il a qualifié leur démarche de « tordue », considérant qu’il s’agissait d’une « injustice envers la mémoire des victimes du 7 octobre » et qu’elle portait « atteinte au droit d’Israël à l’autodéfense ».

La semaine dernière, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avait déjà fait savoir qu’il annoncerait la date de la reconnaissance par Madrid d’un Etat palestinien. Il devait prendre la parole tôt mercredi devant les députés. En mars, M. Sanchez avait par ailleurs publié avec les chefs de gouvernement de l’Irlande, de la Slovénie et de Malte un communiqué commun dans lesquels ces pays faisaient part de leur volonté de reconnaître un tel Etat. En avril, à l’occasion d’une visite de M. Sanchez en Norvège et en Irlande, Madrid, Oslo et Dublin s’étaient dits prêts à reconnaître un Etat palestinien « en étroite coordination », selon les mots de M. Store.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/22/reconnaissance-d-un-etat-de-palestine-israel-rappelle-ses-ambassadeurs-en-irlande-et-en-norvege_6234802_3210.html


Il me semble que la reconnaissance d’un Etat de Palestine est le plus sûr moyen de garantir la sécurité d'Israël et qu'il est totalement inapproprié de relier la reconnaissance d’un Etat de Palestine (qui ne restera qu'un acte symbolique fort en vu de futures négociations) et le 07 octobre. La solution militaire sans projet politique est une impasse.




L’Espagne, l’Irlande et la Norvège annoncent reconnaître l’Etat palestinien

https://www.youtube.com/watch?v=bTu_MED_PZo

Que le terrorisme, le crime, le meurtre, la violence, la force, légaux ou non, d'Etat, militaires, policiers, partisans, hors-la-loi, paient, c'est bien ce dont tout le monde est convaincu, et il faut être un sacré hypocrite, du genre politicien, diplomate ou journaliste, pour oser prétendre le contraire... C'est évident que le "7 octobre" a fait bouger les choses, et les responsabilités du Hamas et d'Israël dans les événements de ce jour-là sont encore loin d'être départagées, elles ne le seront peut-être jamais -- sans parler des 75 ans et plus de conflit ouvert ou larvé qui l'ont précédé. Toujours est-il que l'action du Hamas et, a minima, la négligence d'Israël qui l'a laissé faire dans des proportions dont les "combattants" ou "terroristes" du Hamas semblent avoir été les premiers surpris, ont clairement rouvert la partie politique, militaire, diplomatique et médiatique qui paraissait bloquée depuis des décennies, pour une nouvelle séquence dont l'issue n'est pas encore décidée.

C'est un peu comme si les autorités israéliennes avaient dit au Hamas : "Game over" Et la boule descend, on secoue l'appareil et brusquement résonne le bruit faisant "Tilt". Il n'y aura pas de partie gratuite.

Le jeu est souvent plus large et plus long qu'il n'y paraît, il ne suffit pas toujours de dire game over pour que la partie s'arrête... En tout cas celui qui le dit trop tôt est rarement gagnant.

Excellent débat en effet (sur Arte).

Avec mon regard et mon écoute décalés je me disais que c'est encore un problème de "transcendance" que l'on retrouve là... L'Etat-nation souverain, constitué principe suprême, ne peut par définition pas générer de principe supérieur, qui le transcende: échec assuré de l'inter-nationalisme et du "droit international" qui ne peuvent s'imposer à aucune "nation", sinon par la force d'une ou de plusieurs autres, au gré des alliances; mais en même temps l'Etat ne peut pas affronter d'inférieur supposé, comme un groupe armé révolutionnaire et/ou terroriste, sans l'élever ipso facto au rang d'égal. En faisant la "guerre" au Hamas, Israël le traite de fait comme un Etat, comme naguère les coalitions inter-nationales face à Al-Qaida ou à Da'esh -- seul l'exercice effectif du rapport de force, autrement dit le combat (qui n'est pas seulement militaire mais aussi médiatique, d'"opinion") décide en définitive de ce qui sera retenu comme "Etat" ou non, et rétrospectivement ce qui aura été une "guerre" ou une simple "opération de police". Les critères "démocratie" ou "état de droit" sont absolument nuls en la matière, puisque l'inter-nationalisme ne fait pas la différence -- la Corée du Nord a les mêmes "droits" à l'ONU que la Suède. Et plus ils sont invoqués comme arguments en faveur d'Israël dans la propagande "occidentale", plus ils se rendent infects au reste du monde: si c'est ça la "démocratie" ou l'"état de droit", Dieu nous en garde...

La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’arrêter « immédiatement » son offensive militaire à Rafah

L’Afrique du Sud, qui avait saisi la CIJ, avait estimé la semaine dernière que « le génocide » commis par Israël à Gaza avait atteint un « niveau horrible ». Les ordonnances de la cour sont juridiquement contraignantes, mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter.

La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations unies (ONU), a ordonné vendredi 24 mai à Israël d’arrêter « immédiatement » son offensive militaire à Rafah. La Cour, qui siège à La Haye, demande également l’arrêt de « toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle ». Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre Etats, sont juridiquement contraignantes, mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter.

La cour a aussi ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah pour permettre un accès « sans restriction » à l’aide humanitaire. Enfin, la juridiction a appelé à la libération immédiate des personnes prises en otages par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël.

« Israël n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie », ont réagi dans un communiqué commun le ministère des affaires étrangères et le Conseil de la sécurité nationale de l’Etat hébreu.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/24/la-cour-internationale-de-justice-ordonne-a-israel-d-arreter-immediatement-son-offensive-militaire-a-rafah_6235283_3210.html


A Rafah, Israël frappe un camp de réfugiés et tue au moins 40 Palestiniens

https://www.youtube.com/watch?v=0cwVkymN9rk

Plus on multiplie les lois et les décisions judiciaires (sans parler des "indignations" politiques et médiatiques) alors qu'on est incapable de les faire appliquer (enforce), plus radicalement on ridiculise les notions mêmes de droit et de justice, d'autant qu'on les conçoit comme essentiellement distinctes d'un rapport de force, par définition sans force...

Les considérations théoriques peuvent paraître indécentes devant le massacre, mais de fait le spectacle médiatique condamne tout le monde à l'obscénité, ceux qui le regardent et ceux qui détournent les regards, ceux qui parlent et tentent d'agir en favorisant même involontairement leur propre promotion et ceux qui ne font rien, ceux qui dissertent, ceux qui s'indignent, ceux qui se taisent. Aucune puissance étrangère, pas même l'Iran en dépit de sa rhétorique antisioniste, n'entrera en guerre ouverte contre Israël, puissance nucléaire alliée à d'autres puissances nucléaires; pas plus que l'Amérique ou l'Europe contre la Russie ou la Chine qui elles-mêmes n'en font pas davantage contre Israël. Israël fera ce qu'il veut sur "son" territoire, mais cela justifiera du même coup toutes les logiques "terroristes" contre lui (et ses alliés), puisqu'il n'y a tout simplement pas d'autre logique qui vaille, bien qu'elles-mêmes ne vaillent pas cher.

L'ère de la post-vérité

https://www.youtube.com/watch?v=G7GaZX5JJes

Par les hasards qui m'ont amené à m'occuper davantage d'antiquité(s) que d'actualité(s), je diverge (c'est énorme, comme disait Desproges): contre toute vraisemblance, la post-vérité est aussi vieille que la vérité, le langage ou l'humanité, depuis que celle-ci a laissé sa trace dans l'écriture ou sur les parois des cavernes... Dès la première ligne de "la Bible" on y est, et c'est bien tard dans une Antiquité déjà vieille, sans parler de préhistoire. L'erreur, la contrevérité, le mensonge, le parjure, sont congénitaux et coextensifs à la vérité, jusque dans l'aporie d'un "je mens" (crétois ou autre).

A mon avis il faudrait plutôt se demander comment la fiction d'une "vérité" objective, scientifique, souveraine, incontestable, objet de savoir et non de croyance, s'est construite sur les ruines du dogmatisme religieux au cours des derniers siècles, dits "modernes"... rendant ses croyants encore plus crédules et vulnérables qu'ils ne l'avaient jamais été par rapport à n'importe quel discours, scientifique, politique, journalistique, parce qu'ils s'imaginent que la "propagande" est l'exception et non la règle, l'anomalie et non la norme.

Gaza: un député LFI brandit un drapeau palestinien, tumulte et exclusion à l'Assemblée | AFP

https://www.youtube.com/watch?v=Qjw2gNBNWtc


La gauche (mais pas que) dénonce la sanction contre Sébastien Delogu

https://www.youtube.com/watch?v=SV20IrohYQY


Des drapeaux palestiniens brandis au sein de la Chambre ...

https://www.youtube.com/shorts/Cb9PhK6yFQk

Nice : le drapeau d’Israël déployé sur la mairie depuis 5 mois

https://www.youtube.com/watch?v=z7HtezDURJg

Les salades niçoises ne manquent pas de sel... -- ça m'a rappelé qu'un jour coincé à Nice, j'étais allé me balader sur les hauteurs de la ville et j'avais découvert un cimetière dont la section juive était particulièrement fournie: il est vrai que là l'Occupation avait longtemps été italienne et beaucoup moins antisémite que l'allemande... En tout cas c'est un Niçois qui parle (à la fin de la dernière vidéo) d'espérance, ou d'utopie, de solution à un Etat (pour ne pas choisir entre Israël et Palestine, on pourrait l'appeler Canaan, autre retour aux sources). A mes yeux c'est encore un de trop, mais ça irait dans le bon sens...

Eh oui, c'est bien ce que je pensais en voyant précédemment tes documents sur l'affaire Delogu (dont j'ignorais jusqu'au nom et à l'existence): qu'en l'occurrence la juge (Y. Braun-Pivet) est partie, au sens de juge et partie, non pas à titre privé (religieux, communautaire, ethnique) mais bien par ses prises de position publiques en faveur d'Israël... partie même hâtivement en Israël pour manifester la solidarité de "la France", fort mal placée ensuite pour prétendre à l'impartialité dans l'exercice de son autorité institutionnelle dans une pareille "affaire".

La propagande pro-israélienne est paradoxalement protégée par l'"antisémitisme", le soupçon d'antisémitisme qui pèse sur ceux qui la contestent; comme le sionisme et Israël ont été engendrés, nourris et favorisés depuis le début par l'antisémitisme historique (de l'Europe, mais aussi de l'Amérique jusqu'à la Shoah).

Hier Darius Rochebin sur LCI s'est entretenu avec Benjamin Netanyahu et le moins que l'on puisse dire c'est que le premier ministre israélien n'a pas la même opinion sur le conflit de Gaza. Il cite des exemples comme les attentats du 13 novembre 2015 afin de comparer la situation d'Israël et celle de la France et de justifier la réponse de l'état d'Israël. Il parle de Dreyfuss pour dénoncer l'antisémitisme. A entendre le premier ministre Netanyahu Gaza n'a pas fini de souffrir.

le chapelier toqué a écrit:

Hier Darius Rochebin sur LCI s'est entretenu avec Benjamin Netanyahu et le moins que l'on puisse dire c'est que le premier ministre israélien n'a pas la même opinion sur le conflit de Gaza. Il cite des exemples comme les attentats du 13 novembre 2015 afin de comparer la situation d'Israël et celle de la France et de justifier la réponse de l'état d'Israël. Il parle de Dreyfuss pour dénoncer l'antisémitisme. A entendre le premier ministre Netanyahu Gaza n'a pas fini de souffrir.

Benjamin Netanyahu s'est adressé aux français ... A quand Poutine  qui s'adresse aux français 


Sur LCI, Nétanyahou dénonce des « accusations folles » du procureur de la CPI contre lui

https://www.youtube.com/watch?v=WMtzDxvWGDc


Benyamin Nétanyahou sur LCI : ce qu’il faut retenir de l’interview du Premier ministre israélien

«Je ne veux pas tuer des Palestiniens»

Après une frappe qui a fait des dizaines de morts dans un camp de déplacés à Rafah, dimanche 26 mai, qu’il a qualifiée «d’incident tragique», Benyamin Nétanyahou est resté sur la même ligne ce jeudi soir : «Chaque mort de civils est une tragédie. Chaque fois que je vois un enfant ou une femme, ou un civil innocent mourir, pour nous, c’est une tragédie.» «Je ne veux pas tuer des Palestiniens, je veux tuer des terroristes», a-t-il ajouté. Avant de mettre en cause le mouvement islamiste : «Pour le Hamas, c’est une stratégie. Ils utilisent sciemment les civils comme des boucliers humains.»

«C’est comme si on mettait De Gaulle et Churchill face au commandement allemand»

L’interview sur LCI a démarré sur la demande de mandat d’arrêt émise le 20 mai par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) ciblant, notamment, le Premier ministre israélien. Ce dernier a dénoncé «deux falsifications» qu’aurait commises le procureur de la CPI, Karim Khan. Benyamin Nétanyahou lui a reproché de «faire une fausse équivalence entre les dirigeants démocratiquement élus d’Israël et les chefs du Hamas». «C’est comme si on mettait De Gaulle et Churchill face au commandement allemand. […] C’est comme mettre Al-Qaeda et le président américain au même niveau dans le même procès.»

«Un Etat palestinien en banlieue parisienne»

Le Premier ministre israélien s’est essayé à un parallèle avec la France, et notamment avec les attaques terroristes qui ont endeuillé l’Hexagone ces dernières années : «Vous devez comprendre que ce n’est pas seulement notre problème. Vous avez eu des choses horribles avec le professeur [Samuel Paty], le père Hamel égorgé dans son église, le massacre du Bataclan, les attaques de Toulouse… Vous avez ces terroristes qui sont chez vous et vous devez imaginer que si vous construisez un Etat terroriste, non pas à des milliers de kilomètres, mais dans la banlieue à côté de chez vous, est-ce que vous pensez que ça, ça créerait la paix ?»

Dans un autre parallèle géographique, Benyamin Nétanyahou a encore estimé qu’un «Etat palestinien dans la banlieue parisienne» serait synonyme de «milliers de terroristes qui veuillent détruire Paris, tuer des citoyens français, conquérir la France».

«3 200 calories par personne»

Le Premier ministre de l’Etat hébreu a aussi dénoncé toute volonté d’affamer la population gazaouie. «On a mis un demi-million de tonnes de nourriture et de médicaments à disposition. On a pavé des routes, on a ouvert des nouvelles voies terrestres, on a fait des largages par avion», a-t-il assuré. Avant d’avancer des chiffres – impossibles à vérifier – : «La consommation de calories» des habitants de l’enclave palestinienne assiégée depuis plus de sept mois par l’armée israélienne, «c’est 3 200 calories par personne. C’est 1 000 calories de plus que ce qui est requis au quotidien».

https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/benyamin-netanyahou-sur-lci-ce-quil-faut-retenir-de-linterview-du-premier-ministre-israelien-20240530_WTX44QYFS5E5DGMLGCLKRBYNHQ/

La version que nous présente Benyamin Nétanyahou va à l'encontre de tous les témoignages des ONG, des observateurs de l'ONU et des images qui nous parviennent de GAZA :



Gaza : embarqué dans un avion de parachutage humanitaire (Gaza est détruit à plus de 70 %). 

https://www.youtube.com/watch?v=4K7qXxw4yRg&t=89s


02 AVRIL 2024
Un rapport sur les dommages causés aux infrastructures de Gaza

https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2024/04/02/joint-world-bank-un-report-assesses-damage-to-gaza-s-infrastructure

Je rappelle que c'est des bombes américaines de près d’une tonne qui ont ravagé Gaza : https://www.letemps.ch/monde/ameriques/ces-bombes-americaines-de-pres-d-une-tonne-qui-ont-ravage-gaza

Dans ce déluge d'horreurs et d'insanités, on en oublierait presque la logique élémentaire: pourquoi prétendre vouloir épargner les "civils" quand on justifie par ailleurs leur massacre, sous prétexte que la majorité d'entre eux soutient le Hamas -- tout en sachant pertinemment que le massacre ne fera que conforter ce soutien chez les survivants ? Ce faisant, au passage, on justifie aussi une logique "terroriste" qui considérerait n'importe quel Israélien, voire juif de n'importe où, ou ressortissant quelconque d'un Etat allié d'Israël, comme une "cible légitime", d'autant que les Etats impliqués sont "démocratiques" et que leurs populations tout entières peuvent être jugées collectivement, statistiquement et majoritairement responsables des choix de leurs gouvernements... L'argumentaire antiterroriste nourrit l'argumentaire terroriste dans un cercle vicieux d'une économie quasi parfaite: presque rien ne s'en perd.

Va-t-on vers une reconnaissance de la Palestine en France ? - En Société du 2 juin 2024

GAZA,  LE DROIT ET LA FORCE

Une semaine marquée par l’émotion et l’indignation mondiale après le bombardement israélien sur le camp de déplacés de Barkasat au sud de la bande de Gaza… Des images insoutenables, des accusations de crime de guerre quelques jours seulement après l’offensive du procureur de la Cour Pénale Internationale, qui réclame un mandat d’arrêt contre Benjamin NETANYAHU… Le droit peut-il l’emporter sur la force ? Vivons-nous un moment historique pour la justice internationale ? 

Avec :
Claude ASKOLOVITCH, Journaliste France Inter
Alexandra SCHWARTZBROD, Journaliste, directrice adjointe de la rédaction de Libération, ancienne correspondante à Jérusalem (2000-2003), autrice de « Éclats » aux éditions Mercure de France (11/04/2024)
Dominique MOÏSI, Géopolitologue, membre fondateur de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), conseiller spécial de l’Institut Montaigne, auteur de « Le Triomphe des émotions, La géopolitique entre peur colère et espoir » aux éditions Robert Laffont (08/02/2024)

https://www.youtube.com/watch?v=tuCU8FvgwuE

La discussion est excellente mais, au risque de me répéter, le droit ne peut en aucun cas l'emporter sur la force: il ne l'emporte qu'avec elle, s'il a la force de son côté... Pour un droit inter-national la force du droit ne peut être assurée que par une alliance des Etats-nations les plus forts, plus forte que les "criminels" qu'il sanctionne: face à des puissances nucléaires ou à des alliances de puissances nucléaires, il est bien évident que ça ne marchera jamais.

Pourtant il n'est pas tout à fait inutile, dans un sens purement déclaratif, qu'un droit international se prononce tant qu'il le peut (c'est son seul avantage provisoire, de marquer sa différence qui est aussi une différance, du fait de son inertie structurelle qui le fait différer de l'évolution des rapports de force "en temps réel"), même s'il ne peut arrêter ni punir personne: cela peut au moins aider l'"Occident", ou ce qu'il en reste, à comprendre dans quelle galère il s'est fourré, à force de mauvaise conscience et de bonnes intentions. Les héritiers directs des bourreaux et des victimes d'avant-hier, des fascismes antisémites et des juifs européens persécutés, puis massacrés, sont désormais alliés au sein même des "démocraties" contre des "ennemis" qui n'ont rien à voir avec cette histoire, mais qui en font les frais. Ce que Netanyahou dit tranquillement aux droites et extrêmes-droites occidentales, c'est: nos Palestiniens sont vos Arabes, vos musulmans, vos terroristes, vos immigrés, vos islamo-gauchistes, nous faisons ce que vous rêvez de faire, nous le faisons pour vous, et une partie toujours croissante de l'opinion publique, communautés juives comprises, adhère à ce discours...

Il y a quelques dizaines d'années seulement, le judaïsme (religieux, rabbinique) aurait été le premier à protester contre le concept (chrétien, dominateur et condescendant) d'un "judéo-christianisme". Aujourd'hui ce pseudo-concept hybride lui convient parce qu'il s'oppose au musulman (réputé ennemi commun des chrétiens et des juifs, bien qu'il reste pas mal de "chrétiens d'Orient", rarement pro-israéliens, dans les pays majoritairement musulmans) -- et parce qu'en devenant israélien et (à retardement) sioniste le judaïsme (religieux, rabbinique) a abandonné sa tradition bimillénaire, qui s'était forgée pour l'essentiel en situation de diaspora dans un monde chrétien et musulman, pour un "fondamentalisme" à la sauce "évangélique" américaine, compatible avec un nationalisme.

Quand on se souvient en outre que l'adjectif composé "judéo-chrétien" était le plus souvent associé, stupidement d'ailleurs, à la "morale", on ne peut que s'étonner de voir qui les religieux, chrétiens ou juifs, sont capables de soutenir aveuglément: les Netanyahou, Trump, Bolsonaro, se fichent presque aussi ouvertement de la "religion" que de la "morale" (non seulement politique et militaire, aussi sexuelle ou financière)... Mais les catholiques ou les protestants des années 1930 étaient bien capables d'applaudir massivement les fascismes.

Gaza : des habitants terrifiés lors de l'opération de libération des otages • FRANCE 24

https://www.youtube.com/watch?v=UmOYuY_8nVY


"J'enjambais les corps" : une infirmière raconte le chaos à Gaza après l'opération de l'armée israélienne pour libérer les otages

Karin Huster travaille pour Médecins sans frontières à Gaza. Elle était, samedi, dans l'hôpital Al-Aqsa après l'intervention israélienne de libération des otages du 7 octobre.

D’après les chiffres communiqués par le Hamas dans la bande de Gaza, le sauvetage des quatre otages israéliens a provoqué la mort de 210 Gazaouis et en a blessé plus de 400. L’ONG Médecins sans frontières était en première ligne. Elle a une équipe d’une vingtaine de personnes dans l’hôpital Al-Aqsa, qui est la plus grosse structure la plus proche du lieu de l’intervention israélienne de samedi à Deir El Balah.

Sur les vidéos postées sur les réseaux sociaux par des Palestiniens, on voit le chaos, dans le service des urgences de l’hôpital Al-Aqsa où c’est rendue Karin Huster pour MSF, samedi en tout début d’après-midi : "Une centaine de patients étaient par terre. Des femmes, des enfants, beaucoup d'enfants. J'enjambais les corps tout le temps. Il fallait que je pousse, que je tire les patients pour avoir 30 centimètres entre deux patients. C'était que ça, partout."

"On a fait avec les moyens du bord"

Karin Huster travaille pour MSF Belgique. Elle est basée près de l’hôpital Al-Aqsa. Samedi, elle a apporté du matériel pour les soins. Mais le flux des blessés était trop important : "On a fait avec les moyens du bord. On a stabilisé ceux qu'on a pu stabiliser. Mais le système était complètement débordé." Al-Aqsa est le dernier hôpital entièrement debout dans le centre de Gaza. Une partie des victimes a été dirigée vers des plus petites structures. Avec des blessures de toute nature, dit Karin Huster : "J'ai vu, moi, des patients qui avaient des blessures par balle, qui étaient brûlés, des blessures causées par les effondrements. Tout ce qui est typique de blessures de guerre."

Ce témoignage ne valide pas les chiffres du Hamas, mais il permet de mesurer l’intensité de l’opération israélienne qui a visiblement touché un nombre très important de civils.

https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/temoignage-j-enjambais-les-corps-a-gaza-une-infirmiere-raconte-le-chaos-apres-l-operation-de-l-armee-israelienne-pour-liberer-les-otages_6593913.html


Gaza : Israël annonce la libération de quatre otages, le Hamas fait état de 210 morts

L'armée israélienne a annoncé avoir libéré samedi quatre otages d'un camp de réfugiés dans le centre de la bande de Gaza où le mouvement islamiste palestinien Hamas a fait état de 210 personnes tuées. Explications de Claire Duhamel pour France 24.

https://www.youtube.com/watch?v=tEcD57Mls6o

Le débat sur les chiffres est gagné par l'obscénité des nombres mêmes -- autre ressemblance sinistre, et inévitable, des dénégations d'Israël et de ses alliés avec le négationnisme ou le révisionnisme relatifs à la Shoah. Plus on compare l'incomparable, fût-ce pour le dire incomparable, plus on le rend effectivement comparable.

Etrange aussi que dans ce calcul ne rentre pas celui du risque que la libération de quatre otages, à ce prix, fait courir à ceux qui sont supposés rester en vie. Du reste, si l'on élargit la perspective du quantitatif au qualitatif, du sens "propre" au "figuré" dans une métonymie "lisse", il n'y a plus que des otages à perte de vue, Gazaouis, Palestiniens, Israéliens, alliés des uns et des autres, tout le monde prend et tient tout le monde en otage, si déséquilibrés que soient les rapports de force. Les geôliers aussi passent leur vie en prison, disait le mari général de Madame de... (Max Ophuls, d'après Louise de Vilmorin).

Emmanuel Macron dissout l’Assemblée : sursaut ou suicide ? - Patrick Cohen - C à vous - 10/06/2024

https://www.youtube.com/watch?v=uuIHgKH7R_c


DIRECT. Élections législatives : "Nous avons besoin d’une alliance" avec le RN, affirme le patron de LR Eric Ciotti sur TF1

Deux jours après le coup de tonnerre de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, les grandes manœuvres ont bien commencé. La gauche s’avance avec un "front populaire" dont pourrait sortir Raphaël Glucksmann, tandis qu’un rapprochement entre LR et le RN s’amorce. Le chef de l’État doit lui s’exprimer demain à la mi-journée.

Plusieurs cadres de LR s'expriment pour rejeter une alliance avec le RN

De nombreux membres des Républicains s'expliquent pour désavouer l'annonce d'Eric Ciotti d'une alliance avec le RN. "Eric Ciotti n’engage que lui. Il doit quitter la Présidence des Républicains", a déclaré Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée, sur X . "Le devoir de la Droite républicaine est de proposer une parole claire et indépendante entre l'impuissance du 'en même temps' et le saut dans l'inconnu du RN. Il n'y a aucun avenir pour les combinaisons d'appareil. C'est la voix que je porterai, sans aucune compromission, quelles que soient les circonstances", a écrit Laurent Wauquiez .

https://www.ladepeche.fr/2024/06/11/direct-elections-legislatives-emmanuel-macron-prend-la-parole-ce-mardi-apres-midi-la-gauche-savance-unie-la-campagne-est-deja-lancee-12008282.php