inter-minables

Prisons israéliennes : "Les témoignages faisant état de maltraitances se sont multipliés"

L'armée israélienne a indiqué lundi avoir ouvert une enquête pour des soupçons de "mauvais traitements importants" sur un détenu dans un centre de détention où sont incarcérés des Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. Les précisions de Claire Duhamel, correspondante de France 24 en Israël.

https://www.youtube.com/watch?v=C__3GOQ_lJY

Là encore, et malgré mon assentiment de fond à la critique, je résisterais aux distinctions catégorielles: un Etat ne pourrait pas faire n'importe quoi de ses prisonniers, mais il pourrait en même temps assassiner indistinctement des populations entières, au titre de la guerre et des dommages collatéraux. Comme chez nous, toutes proportions gardées, la peine de mort, judiciaire, et la torture sont en principe exclues, alors que n'importe quel flic peut toujours exécuter à bout portant n'importe quel gamin -- de préférence basané -- pour "refus d'obtempérer". Outre l'axiologie discutable, quoique jamais discutée, qui place les morts dans l'ordre de gravité au-dessus des blessés, mutilés, infirmes, torturés, enfermés, asservis, humiliés et traumatisés à vie, dont la peine est autrement plus longue. Je me souviens des références cinématographiques (La passagère encore, mais aussi, sur un mode plus léger -- quoique -- Stalag 17 de Billy Wilder) aux inspections de la Convention de Genève dans les camps nazis... Vouloir assurer un semblant d'ordre, de droit et de raison dans le déchaînement de la violence arbitraire paraît assez absurde, mais on n'aurait pas le coeur à en dissuader ceux qui s'y essaient.

En Israël, on débat sur "le droit de torturer" les prisonniers palestiniens

Ce lundi, des manifestants israéliens ont envahi deux base militaires pour réclamer la libération de neuf soldats soupçonnés d'abus sexuel sur un prisonnier palestinien. Une arrestation qui relève surtout de l'opération de com' à destination de la communauté internationale, puisque cela fait des mois maintenant que tortures et abus sexuels sur les prisonniers palestiniens sont devenus la norme.

https://www.youtube.com/watch?v=Gl-FC2wkkTw

Excellente analyse -- je me suis demandé s'il était bien prudent de la présenter sous un "velux": quand n'importe qui peut frapper n'importe qui n'importe où, à coups de drones ou d'autres gadgets, on deviendrait vite parano.

Tous les crédits de légitimité finissent par s'épuiser mais, malheureusement peut-être, pas tous en même temps. Ce qui donne toujours aux rapports de force le temps d'en jouer, pour ne pas apparaître dans leur brute, froide et honteuse nudité, et ainsi de se compliquer indéfiniment. La guerre de l'"information" ne se substitue pas à la guerre des armées, des armes et des corps, elle l'accompagne, la modifie et la relance sans fin.

Emeutes racistes au Royaume-Uni : les protestataires "défendent une identité britannique blanche", analyse une chercheuse

Des violences ont éclaté dans plusieurs villes du Royaume-Uni après une attaque au couteau ayant tué trois enfants dans le nord-ouest de l’Angleterre. L'universitaire Maud Michaud éclaire le contexte de ces émeutes alimentées par des rumeurs propagées par l'extrême droite.




Publié le 06/08/2024 15:39
Des mosquées assaillies, des saluts nazis, des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile pris pour cible... Une semaine après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes à Southport, le Royaume-Uni est confronté à ses pires émeutes depuis une décennie. Les violences ont éclaté dans cette ville du nord-ouest de l'Angleterre, et se sont répandues dans plusieurs autres centres urbains, après la propagation de rumeurs non étayées sur la religion et l'origine de l'auteur de l'attaque. 

"Nous avons vu des communautés musulmanes prises pour cible (...) des attaques contre la police et des actes de violence accompagnés d'une rhétorique raciste. Donc, non, je n'hésiterai pas à appeler les choses par leur nom : ce sont des brutalités d'extrême droite", a dénoncé le Premier ministre Keir Starmer. Selon les décomptes réalisés par les médias britanniques, plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis une semaine. Dans quel contexte ces violences s'inscrivent-elles ? Quel est le profil des émeutiers ? Franceinfo a interrogé Maud Michaud, maîtresse de conférences en civilisation britannique à l'université du Mans.

Franceinfo : Le 4 juillet, le Labour a remporté la majorité absolue aux législatives. Un mois après le scrutin, le nouveau gouvernement fait face à de graves émeutes d'extrême droite. Comment le comprendre ?

Maud Michaud : Les élections législatives ont marqué la fin de quatorze ans de règne conservateur, mais cela a été une victoire en trompe-l'œil pour le Labour. En raison du système électoral britannique, qui est un scrutin uninominal majoritaire à un tour, les travaillistes ont certes gagné plus de 400 sièges sur 650, mais quand on regarde le détail des voix, on observe une très forte montée de l'extrême droite. Le parti d'extrême droite Reform UK a obtenu cinq sièges au Parlement. C'est peu, mais cela représente tout de même 4 millions de voix. En comparaison, les Libéraux-démocrates, le troisième parti siégeant à la Chambre des communes, ont obtenu 72 sièges, mais avec 3,5 millions de voix.

C'est la première fois qu'un parti officiellement classé à l'extrême droite entre à la Chambre des communes, et en plus avec une abstention assez forte. Reform UK a été porté par Nigel Farage, une personnalité très médiatique, connue pour ses nombreux propos anti-immigration, anti-musulmans et nationalistes. Il s'était présenté à huit reprises aux législatives, avant d'être élu le 4 juillet dernier.

Le Premier ministre Keir Starmer a insisté sur la responsabilité des réseaux sociaux.

Les émeutes se sont produites à la suite d'une mobilisation en ligne assez forte. L'extrême droite britannique est moins représentée par des partis traditionnels que par une galaxie de groupuscules qui ont su se réorganiser ces dernières années via les réseaux sociaux. Ils n'ont pas de hiérarchie stricte comme les partis classiques, mais ils s'organisent par le bas, en recrutant des individus en ligne, en organisant des événements.

Lors de ces émeutes, les idées que "les médias traditionnels cachent la vérité aux Britanniques" ou que "le gouvernement ne dit pas tout sur l'identité du tueur de Southport" ont été relayées. Grâce aux réseaux sociaux, l'extrême droite a réussi à réunir dans la rue des groupes d'extrême droite, mais aussi des citoyens "ordinaires", surtout des hommes, qui suivent les activités de ces groupes sur internet.

Qu'est-ce que l'English Defence League (EDL), désignée par le gouvernement comme responsable des émeutes ?

C'est un mouvement fondé en 2009 qui a longtemps recruté auprès de la classe ouvrière blanche et de supporters ultras. Il était connu pour ses manifestations dans la rue, souvent suivies de violences, mais il n'existe plus formellement. Il reste toutefois très actif sur les réseaux sociaux. Son leader est Tommy Robinson, dont le vrai nom est Stephen Yaxley-Lennon. Il jouit d'une très grande popularité sur X, est suivi par plus de 900 000 personnes. Son nom est scandé dans les émeutes, aux côtés de slogans comme "Trop c'est trop".

Tommy Robinson est connu pour ses propos islamophobes et anti-immigration. Il estime que le gouvernement et les médias mentent au public, que les musulmans sont responsables de tous les problèmes du pays. Comme l'English Defence League n'est pas structurée, elle est aussi difficile à contrôler. Pour cette raison, la vice-Première ministre Angela Rayner a déclaré qu'elle allait examiner si ce mouvement devait être interdit en vertu des lois antiterroristes.

https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/grand-entretien-emeutes-racistes-au-royaume-uni-les-protestataires-defendent-une-identite-britannique-blanche-analyse-une-chercheuse_6707907.html



Royaume-Uni : "C'est l'accumulation d'arrivée de migrants depuis des années" - Régis Le Sommier - (c'est peu long ...).

https://www.youtube.com/watch?v=Cfcpbrc-AOo


CNEWS (chaine dite d'information "d'extrême droite") a condamné les émeutes qui se sont déroulées en France avec la plus grande véhémence en réclamant une sévérité exemplaire envers les "casseurs" mais justifie les émeutes au Royaume-Uni qui s’expliquerait par le manque de prise en compte de la douleur des Britanniques face au meurtre des 3 fillettes (par un anglais et pas par un migrant) et le ras-bol de l'immigration. La violence de l'extrême droite à l'encontre des migrants et des musulmans avec des appels au meurtre est légitime ou explicable, selon ce journaliste. A priori, seuls les anglais blancs et d'extrêmes droites auraient ressenti de la douleur face à la mort des 3 fillettes, les citoyens anglais musulmans, d'origines étrangères ou les migrants seraient insensibles face à ce drame. En réalité l'extrême droite cultive une violence sous jacente et attend la moindre occasion pour se déchainer. D'ailleurs , même si le criminel avait été un "migrant", en quoi cela rendrait-il responsable les autres migrants ? Même si le flux migratoire en direction de l'Angleterre est un vrai problème, en quoi les violences à l'encontre des migrants constitue-t-il une solution ?

Nostalgie du bon vieux temps où les enfants n'étaient assassinés que par des autochtones (Anglais, Français, Européens "de souche")...

Les démocraties d'état de droit, trop sûres d'elles-mêmes et de leur bon droit, se sont laissé gangrener par un mal "identitaire" et auto-immunitaire qu'elles ne peuvent plus arrêter que par un suicide, en reniant leurs propres principes pour le réprimer. Interdire le FN et la propagande néofasciste et xénophobe, c'était politiquement possible il y a trente ou quarante ans, ça ne l'est plus maintenant que le RN est de loin le premier parti de France, représenté comme tel au parlement et dominant dans la plupart des territoires, que Bolloré et consorts occupent les écrans et les esprits, soutenus par une "internationale nationaliste" qui couvre la planète à l'échelle d'Internet (encore aujourd'hui Elon Musk au secours des xénophobes anglais). Seule consolation, les "identitaires" et autres "nationalistes" sont les plus sûrs destructeurs de l'"identité nationale" qu'ils espèrent défendre ou rétablir.

L'homme qui refusa de faire le salut nazi devant Hitler



Le 13 juin 1936, les ouvriers du chantier naval de Blohm+Voss sont invités à assister à la mise à l'eau du navire, dans le port de Hambourg. Suddeutsche Zeitung/Rue des Archives

L'INCONNU SUR LA PHOTO (2/12) - Le mystère demeure sur l'identité de celui qui, parmi la foule galvanisée, se tient ostensiblement les bras croisés. La photo du rassemblement, censée célébrer Hitler à son apogée, ne fut jamais publiée à l'époque.

August Landmesser

https://fr.wikipedia.org/wiki/August_Landmesser



J'aurais aimé avoir le courage ou l'inconscience de cet homme ...

A contrario, ce genre d'histoire montre combien les choix ou les destins individuels, dont on peut toujours tirer de belles histoires héroïques, hagiographiques ou édifiantes a posteriori, comptent peu sur le moment face aux mouvements de masse(s). De tels actes s'inscrivent à l'horizon d'un futur absolu, eschatologique, qui par définition n'arrive jamais, et s'il finissent par être reconnus c'est de façon pour le moins ambiguë, et par là ironique -- comme si le moindre résistant plus ou moins martyr, quels que soient son acte ou ses motifs, "sauvait l'honneur" de tout un peuple de zélateurs enthousiastes, de collaborateurs obséquieux, d'opportunistes et de lâches (c'était presque aussi vrai sous le nazisme dans des pays occupés comme la France ou la Pologne qu'en Allemagne). En temps réel, si l'on peut dire, ce qui a une mince chance de changer le cours des choses, c'est l'action organisée, et forcément criminalisée, d'une minorité suffisante de partisans: sabotages, attentats, terrorisme, qui se joue(nt) dans l'ignorance absolue du "jugement de l'histoire" à venir, opprobre ou gloire éternels (à l'échelle de "l'histoire"). Ou alors une désobéissance générale, encore plus efficace en principe dans sa passivité (grève, désertion, abstention, exil, suicide, etc.) mais aussi plus rare et improbable.

Gaza : Une centaine de morts dans une frappe israélienne contre une école • FRANCE 24

Environ 100 Palestiniens ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans une frappe israélienne menée contre une école de la bande de Gaza accueillant des déplacés, rapporte samedi l'agence de presse officielle palestinienne.

https://www.youtube.com/watch?v=9DJlMLB9XJM



Gaza: Le Lieutenant-Colonel Guillaume Ancel démonte la propagande d'un journaliste BFM

https://www.youtube.com/watch?v=lkDeLCbpETU


Je me demande comment le journaliste fait-il pour voir dans les agressions de l'armée israélienne, des attaques ciblées ??? 

Dans une cible, même à la fête foraine, il y a le centre ou coeur de cible, et la périphérie, collatérale, aussi large qu'on veut...

Tant que le dégoût d'"Israël" -- de ce que l'Etat d'Israël et son histoire auront fait du nom même d'"Israël" -- n'aura pas saisi, d'abord, les "juifs", israéliens ou non, religieux ou non, il restera inaccessible, interdit à ses "alliés", captifs de leur propre culpabilité à leur égard: cela peut certes arriver très vite, quand ça arrivera, ça arrivera quand même beaucoup, beaucoup trop tard -- non seulement pour les Palestiniens, mais pour que rien de "juif", de "chrétien", d'"occidental" puisse "moralement" s'en relever, ajouterais-je si ce n'était pas encore, "moralement", trop optimiste.

Attaque au couteau à Londres : un homme raconte comment il a désarmé l'agresseur

Nouvelle attaque au couteau en Angleterre . Une fille de 11 ans et une femme de 34 ans ont été transportées à l’hôpital après avoir été victimes ce lundi d’une attaque au couteau à Londres, à Leicester Square. Abdullah, un agent de sécurité qui travaillait à proximité, est devenu un héros en stoppant l’assaillant en se jetant sur lui et en le désarmant. Le suspect de 32 ans a été arrêté et placé en garde à vue.

https://www.youtube.com/watch?v=LKm9c0ERiDA


L'extrême droite anglaise va-t-elle protéger les mosquées et les musulmans, suite à l'intervention salvatrice d' Abdullah ...     ... Heureusement que le ridicule ne tue pas.

L'agresseur en l'occurrence serait roumain, européen donc et a priori chrétien... mais du point de vue britannique (maintenant brexitannique) ça apportera quand même de l'eau au moulin xénophobe qui ne fonctionne que dans un sens. Comme chez nous le prétexte islamophobe devient superflu quand il s'agit de Roms, ou d'Africains subsahariens qui n'ont rien de musulman...

Un ministre israélien d'extrême droite prie sur l'esplanade des Mosquées, tollé international

Le ministre israélien Itamar Ben Gvir, colon d'extrême droite habitué des provocations, a prié mardi comme quelque 3.000 fidèles juifs sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, déclenchant aussitôt l'ire de la communauté internationale

https://www.youtube.com/watch?v=ckLjbTGH63c



«Provocation», «violation du statu quo»… Indignation après la prière d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées

Avec plus de 2 000 Israéliens, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite, a tenu des prières dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est annexée ce mardi 13 août, en dépit de l’interdiction d’un tel acte.

De quoi tendre encore un peu plus une situation déjà éruptive. La tenue ce mardi 13 août par un ministre israélien de prières sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, suscite des réactions courroucées au sein de la communauté internationale. Dans la matinée, le ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, et quelque 2 250 autres Israéliens se sont rendus dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est annexée en groupes, en chantant des hymnes juifs, sous la protection de la police israélienne, a déclaré un responsable du Waqf, l’organisme jordanien gardien du site.

A cette occasion, Itamar Ben Gvir - qui a souvent défié l’interdiction de longue date du gouvernement israélien sur la prière juive dans l’enceinte de la mosquée - a juré de «vaincre le Hamas» à Gaza dans une vidéo qu’il a filmée lors de sa visite.

Le site est le troisième site le plus sacré de l’islam et un symbole de l’identité nationale palestinienne, mais c’est aussi le lieu le plus sacré du judaïsme, vénéré comme le site de l’ancien temple détruit par les Romains en 70 après JC. Bien que les Juifs et les autres non-musulmans soient autorisés à visiter l’enceinte de la mosquée de Jérusalem-Est annexée par Israël à des heures précises, ils ne sont pas autorisés à prier ou à afficher des symboles religieux.

«Ce type de comportement n’aide pas»

De quoi amener l’Union européenne à dénoncer des «provocations». Sur X, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell s’insurge : «L’UE condamne avec force les provocations du ministre israélien Ben Gvir qui a, durant sa visite sur les Lieux Saints, plaidé pour la violation du statu quo» en vertu duquel les non-musulmans peuvent se rendre sur cette esplanade mais sans y prier. Même agacement du côté de l’ONU. «Nous sommes contre toute tentative de changer le statu quo lié aux lieux saints […] Ce type de comportement n’aide pas», relève Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général de l’organisation.

La France a pour sa part «condamné» une «nouvelle provocation inacceptable». Dans un communiqué du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Paris «appelle le gouvernement israélien à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter le statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem».

Les Etats-Unis aussi s’alarment. Et s’inquiètent. «Non seulement est-ce inacceptable, mais cela aussi détourne l’attention de ce qui nous semble être un moment vital, alors que nous travaillons à conclure un accord de cessez-le-feu» à Gaza, observe un porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel Le dernier incident survient alors que les Etats-Unis, l’UE et d’autres puissances internationales tentent d’apaiser les tensions dans la région, à l’avant-veille de la reprise prévue des pourparlers en vue d’une trêve à Gaza, et au moment où l’Iran met en garde contre des représailles contre Israël après l’assassinat d’un dirigeant du Hamas à Téhéran.

https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/provocation-violation-du-statu-quo-indignation-apres-la-priere-dun-ministre-israelien-sur-lesplanade-des-mosquees-20240813_PLFLQPBKXRAI5BFRXT4UIPXHXI/

En même temps (!) c'est assez ahurissant que cela, du "symbolique", du "religieux", qui malgré sa connerie abyssale n'a fait immédiatement de mal à personne, "indigne" autant, sinon plus, que dix mois de massacres, 40.000 morts au bas mot, des millions de victimes bien réelles, et deux tiers de siècle d'oppression ordinaire...

Je repense que j'ai ai été, une fois, au même endroit, sur l'esplanade des mosquées alias mont du Temple, avec un guide juif, israélien et archéologue, qui nous disait (en substance) ceci: si vous voulez vous imaginer ce que pouvait être le culte du (Second) Temple, regardez prier les musulmans ici, non les juifs en contrebas (i.e. devant le Mur des Lamentations).

C'est drôle que des autorités laïques soient choquées par la pratique (provocatrice) d'un extrémiste religieux, de quoi se mêlent-elles. Il est vrai que Josep Borrel ne représente pas grand chose (ce n'est pas de sa faute) au niveau international en matière de relations internationales et en tant que Ministre des Affaires étrangères.

Je ne veux pas être grossier. On assiste au bal des faux culs...

En Israël, ou en Palestine, et singulièrement à Jérusalem, tous les acquis présumés de la "modernité occidentale" s'effondrent irrésistiblement les uns après les autres dans l'abîme de l'histoire, et des histoires concurrentes: Etat-nation, démocratie, état de droit, laïcité, humanisme, justice, tout cela apparaît, encore mieux qu'ailleurs, comme une sinistre plaisanterie...

Les faux-culs au moins me rappellent Brassens.

Karim Khan, le procureur de la CPI, exhorte les juges à statuer d’urgence sur les mandats d’arrêt requis contre Nétanyahou et Sinouar

« Tout retard injustifié dans ces procédures porte atteinte aux droits des victimes », estime le procureur de la Cour pénale internationale, qui réclame des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, son ministre de la défense, Yoav Gallant, et le chef du Hamas, Yahya Sinouar.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a exhorté, vendredi 23 août dans la soirée, les juges de cette institution à statuer « avec la plus grande urgence » sur ses demandes de mandats d’arrêt déposées le 20 mai et visant le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, son ministre de la défense, Yoav Gallant, et trois responsables du Hamas, dont son chef, Yahya Sinouar. « Tout retard injustifié dans ces procédures porte atteinte aux droits des victimes », écrit-il dans un mémoire déposé trois jours avant la date limite qui lui était impartie.

Le procureur y rappelle que l’examen de mandats d’arrêt est habituellement un tête-à-tête exclusif entre les juges et le procureur. Or, le 10 juin, le Royaume-Uni − qui s’oppose aux mandats d’arrêt requis contre les responsables israéliens, arguant que l’accord Oslo II (1995) rendrait la Cour juridiquement incompétente − a proposé d’intervenir en qualité d’amicus curiae (« ami de la cour ») pour apporter son expertise aux magistrats. Le nouveau gouvernement du travailliste Keir Starmer a décidé fin juillet d’y renoncer mais, entre-temps, les juges ont accepté et ouvert la procédure à d’autres, sans aucune sélection.


Plus d’une soixantaine de mémoires émanant de professeurs, d’avocats, d’Etats, de think tanks et d’individus pas toujours très experts ont été alors adressés aux juges. Puis les avocats de victimes israéliennes et palestiniennes ont été invités à leur tour à participer.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/25/karim-khan-le-procureur-de-la-cpi-exhorte-les-juges-a-statuer-d-urgence-sur-les-mandats-d-arret-requis-contre-netanyahou-et-sinouar_6294548_3210.html

Que peut faire un "droit international", sinon la démonstration, l'exposition, l'exhibition, l'ostentation, le spectacle obscène et permanent de son impuissance face à l'exercice réel d'un rapport de forces réelles ?

LE NFP ÉCARTÉ : MACRON EN PLEINE DÉRIVE AUTORITAIRE

https://www.youtube.com/watch?v=EFJSQc_PW40

Je trouve aussi que Macron merdoie de plus en plus ostensiblement. En 2017 j'avais voté pour lui dès le premier tour, non par sympathie pour ses idées mais pour ce qui me semblait le moindre mal, presque providentiel dans la configuration de l'époque qui nous dirigeait vers un duel Fillon / Le Pen; mais depuis quelque temps il me semble enchaîner les décisions catastrophiques. Sans même remonter à la dissolution, il aurait eu tout intérêt à laisser le NFP former un gouvernement, quitte à ce que celui-ci tombe aussitôt, pour ne pas en assumer la responsabilité. A vouloir maîtriser à tout prix le cours des choses, prévenir l'impasse plutôt que de la constater, il passe pour le responsable de tout et met tout le monde d'accord au moins (et au plus, hélas !) contre lui. Il ne peut même plus démissionner (ou se suicider) sans livrer ipso facto le pouvoir à l'extrême-droite. De fait, sans la gauche un gouvernement prétendument "neutre", "technique" ou de "centre droit" ne pourra plus désormais gouverner qu'avec les voix et sous le contrôle de l'extrême-droite...

«Le Président s'apprête à nommer le perdant d'une primaire d'une force politique ultra-minoritaire dans les urnes et marginale à l'Assemblée nationale. La démocratie piétinée. Forfaiture». Comme un cri du cœur, Benjamin Lucas, député Génération.S des Yvelines n’a même pas attendu l’annonce officielle pour dénoncer la nomination de l’ancien ministre sarkozyste. Pour l’heure, les responsables politiques de gauche semblent épargner Michel Barnier, préférant concentrer leurs critiques sur Emmanuel Macron. Ainsi, Sandrine Rousseau (Écologistes) estime sur son compte X que «la nomination de Barnier est possible parce que Macron considère le RN plus fréquentable que LFI». 

Une analyse partagée par la cheffe des Verts Marine Tondelier qui considère «qu’à la fin (celle) qui décide s'appelle Marine Le Pen. Des critiques faisant écho aux déclarations de Marine Le Pen. La députée du Pas-de-Calais a fait savoir dans la matinée que le Rassemblement national «attendra(it) la déclaration de politique générale de Michel Barnier pour se positionner». Pour elle, ce dernier «semble répondre au (...) critère» réclamé par le RN pour ne pas le censurer d’office, à savoir «un homme respectueux des différentes forces politiques». Un sursis consenti ouvrant de fait, la voie à sa nomination. 

Du côté de La France insoumise (LFI), la cheffe des députés Mathilde Panot dénonce le refus du président de la République «de respecter la souveraineté populaire et le choix issu des urnes». Contre «ce coup de force inacceptable», l’Insoumise donne rendez-vous à ses troupes dans la rue le 7 septembre. La députée du Val-de-Marne appelle aussi à la destitution d’Emmanuel Macron via une pétition numérique ayant déjà recueilli plus de 225 000 signatures. Son compère Manuel Bompard a confirmé l’intention des Insoumis de censurer le prochain gouvernement. Au Palais Bourbon, la situation s’annonce difficile pour le premier ministre. Il est plus que probable que les 193 députés du Nouveau Front populaire (NFP) voteront d’office la censure du prochain gouvernement. Ainsi, les 126 parlementaires RN auront tout le loisir de se joindre à eux en cas de désaccord avec l’exécutif et de faire tomber largement (366 voix pour 289 requises) l’équipe menée par Michel Barnier. 

Dans l’Hémicycle, ce dernier pourra compter sur les voix de 47 députés estampillés «Droite Républicaine». Parmi eux, Olivier Marleix qui considère Michel Barnier comme un «homme d’État», quand sa collègue Annie Genevard loue un homme qui «connaît les priorités fixées par notre famille politique destinée à répondre aux attentes des Français». Le maire de Cannes David Lisnard, un temps pressenti pour accéder à la rue de Varenne a félicité le nouveau premier ministre avant de se réjouir de «cette nomination qui met heureusement fin à un blocage très préjudiciable à la direction de la France». 

https://www.lefigaro.fr/politique/a-peine-annoncee-la-nomination-de-michel-barnier-provoque-une-pluie-de-reactions-20240905


Je trouve paradoxale de nommer un premier ministre qui ne reflète pas les résultats des élections. La 5eme république consacre le président comme "monarque" qui agit à sa guise ...

Pour refléter les résultats des élections, il aurait fallu au moins trois premiers ministres (simultanés)...

A mon avis cela montre surtout l'impuissance conjoncturelle de toute "monarchie", qui découle de celle, structurelle, de la "démocratie". La vox populi n'est même plus équivoque, elle est plurivoque -- quand elle est univoque c'est encore bien pire.

Je persiste à penser, à l'irréel du passé, que Macron aurait mieux fait, même une fois l'assemblée dissoute et les élections perdues par son camp, de donner tout de suite le pouvoir au NFP, dont le gouvernement (à supposer qu'il ait réussi à en constituer un) serait déjà tombé depuis longtemps, et d'autres sans doute après lui: on en serait peut-être aujourd'hui au même point, mais sans qu'il (Macron) en porte la responsabilité. Mais on ne se défait pas si facilement de la manie de passer pour responsable, face à un "peuple" qui ne demande que ça, des responsables -- d'abord pour le diriger, le gouverner, le protéger, puis pour les blâmer de tous ses maux. C'est même étonnant que dans ces conditions on trouve encore des candidats...

"Puisque ces mystères nous échappent, feignons d'en être les organisateurs" -- c'était Cocteau.

En tout cas c'est bien aujourd'hui le RN qui est au pouvoir -- un pouvoir de l'ombre, indirect et négatif, pouvoir non de faire tout ce qu'il veut mais d'empêcher tout ce qu'il ne veut pas, seul pouvoir effectif peut-être dans une telle configuration. Le "peuple de gauche", plus dégoûté que jamais et d'abord de ses propres représentants, sera de moins en  moins mobilisable pour "faire barrage" la prochaine fois.

Citation :

En tout cas c'est bien aujourd'hui le RN qui est au pouvoir -- un pouvoir de l'ombre, indirect et négatif, pouvoir non de faire tout ce qu'il veut mais d'empêcher tout ce qu'il ne veut pas, seul pouvoir effectif peut-être dans une telle configuration. Le "peuple de gauche", plus dégoûté que jamais et d'abord de ses propres représentants, sera de moins en  moins mobilisable pour "faire barrage" la prochaine fois.

Michel BARNIER a été nommé car le FN n'y a pas mis son véto. Nous avons une premier ministre issu du plus petit groupe politique de l'assemblée qui va mener un programme MACRON-compatible alors que les macronistes ont perdu deux élections consécutives. Effectivement le "peuple de gauche" est non seulement dégouté mais il a le sentiment de s'être fait cocufier et ne se mobilisera plus pour faire un "front républicain" après cet "affront républicain". MACRON ne veut pas reconnaitre sa défaite et perdre son pouvoir ... Nous verrons ou cela menera.  

A mon avis ça ne peut mener qu'un peu plus loin dans une direction à peu près constante depuis plus de vingt ans, disons 2002 et le premier duel avec Le Pen (père) au second tour: toujours plus à droite, au moins au plan sécuritaire, policier, répressif, identitaire et xénophobe -- même le mandat Hollande, avec Valls et Cazeneuve, n'y aura pas fait exception (bien aidé, il est vrai, par les attentats). De ce point de vue il importera peu que l'extrême-droite parvienne finalement au pouvoir (exécutif), puisque de toute façon elle aura depuis longtemps dirigé les programmes. Sauf que ça la rendra encore plus puissante et moins résistible le moment venu, puisque tous les garde-fous juridiques auront été préalablement démontés.

Macron n'y est au fond pas pour grand-chose, mais il aura aggravé le processus par la haine et la hantise de sa personne qui aura uni superficiellement toutes ses "oppositions" contre lui, alors qu'il était au départ bien placé pour rassembler largement du centre gauche au centre droit: de cela les postures intransigeantes, partisanes et revanchardes des uns et des autres sont aussi "responsables". Et ça ne va pas s'arranger puisque -- ton commentaire en témoigne -- c'est toujours Macron, son nom, sa tronche, qui passe pour figure monarchique, tête à couper dans l'imaginaire "républicain", alors même que son pouvoir effectif est quasiment nul. De fait ce sont bien les monarques faibles, non les forts, qui se sont fait renverser, et décapiter le cas (ou le cap) échéant.

Le RN a d'ailleurs tout intérêt à se montrer bienveillant face à un gouvernement de coalition, qui passera toujours pour plus ou moins "macroniste", puisque "centriste" par nécessité: les échecs de celui-ci seront autant d'arguments pour qu'on accorde, au coup suivant, les pleins pouvoirs à celui-là. Mais à la place de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella, je ne serais pas pressé de les exercer, les pleins pouvoirs, car ce sera(it) aussi la démonstration de leur impuissance.

"Nous sommes dans une situation inouïe !" Dominique de Villepin invité de David Pujadas

https://www.youtube.com/watch?v=HWf_atWU9-g


Le métavers, c'est De Villepin applaudi à la Fête de l'Humanité.

https://www.youtube.com/watch?v=1uovkyKBYc0