Ce qui a surpris de nombreuses personnes, pour ne pas dire choquer, c’est l’idée forte que l’homme puisse être le sommet de la création, divine en principe, le centre de l’univers en quelque sorte.
C’est effectivement le message inséré dans les récits de création de la Genèse ; d’une part dans le premier qui va de Genèse 1 :1 à Genèse 2 :3 voyant l’homme créé à la toute fin de la création comme son sommet en somme, d’autre part dans le 2e commençant par le verset 4 du 2e chapitre qui lui présente l’homme créé en premier et participant, très partiellement, à la création en donnant leur nom aux animaux.
Quoiqu’il soit dans un cas, il est créé à la fin comme le résultat final d’une création parfaite, ou dans l’autre, il dénomme les animaux, la place de l’homme est importante non seulement sur la terre, mais aussi dans l’univers. Les anges ne viennent-ils pas admirer les filles des hommes, certains de ses derniers participeront avec le Christ et Dieu à la gestion d’un gouvernement céleste et acquerront la vie immortelle, privilège que ne possèdent même pas les anges.
Le temps et les siècles s’écoulant les découvertes, d’hommes autant curieux qu’observateurs, finissent par bousculer ce qui semblait comme définitivement acquis. Tout d’abord on perçut que la terre tournait autour du soleil (héliocentrisme) et non l’inverse (géocentrisme). Puis il apparut raisonnable d’imaginer d’autres planètes elles-aussi habitées. Bien sûr il fallut avouer que celles de notre système solaire ne sont pas peuplées.
La découverte dans le milieu des années 1920 de nombreuses galaxies ouvrit de nouvelles voies à notre entendement. Non seulement notre système solaire semblait bien infime au sein de notre galaxie, mais de plus il existait des milliards de galaxies contenant elles-aussi un très grand nombre de système équivalent à notre système solaire.
Nous perdions ainsi la place qui était la nôtre, le milieu du monde, celle de favoris de Dieu, la fin de la création. Il fallait tout revoir nos concepts et réapprendre à lire les livres sacrés dont la Bible fait partie. Il ne fait aucun doute qu’une telle réinterprétation de la création allait déboucher sur un mur infranchissable.
Soit les récits de la Genèse ne sont à considérer que comme des explications auxquelles les anciens se référaient pour comprendre leur univers, soit ces récits continuaient de présenter la réalité, même pour un lecteur du 20e siècle. Pour ce faire il fallait oublier ou de les mettre hors d’atteinte de notre réflexion toutes les découvertes récentes et un peu plus anciennes. Bien sûr ce raisonnement offre un gros avantage, il n’est pas nécessaire de réinterpréter la foi personnelle à la lumière des découvertes. Ce que l’on ne comprend pas, ce qui semble ne pas s’adapter aux convictions professées est laissé de côté avec le précepte suivant : « à Dieu rien d’impossible », soit ce que l’on ne peut expliquer Dieu le peut.
A l’heure actuelle philosophes et scientifiques considèrent que notre vie est plus que certaine sur la terre, mais très aléatoire voire impossible dans l’univers, peut-être devrais-je dans le multivers. Les découvertes ne sont pas terminées et certainement de nouvelles viendront chambouler notre réflexion actuelle. Sans que cela ne remettent en question notre foi à condition de ne pas vouloir la mettre en concurrence avec la science.