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| Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? | |
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+4VANVDA Anagnoste Narkissos free 8 participants | |
Auteur | Message |
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free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Mer 08 Avr 2015, 18:04 | |
| - Citation :
- Le véritable christianisme restauré
Le constat est simple : depuis la mort des apôtres, Christ n’a pas eu grand-chose à voir avec ce qui a été fait au nom du christianisme. Cela ne signifie pas que Jésus a failli à sa promesse d’être avec ses disciples “ tous les jours jusqu’à l’achèvement du système de choses ”. (Matthieu 28:20.) Nous pouvons être sûrs que depuis qu’il a prononcé ces paroles, il y a toujours eu des humains fidèles pour ‘ activer, aussi bien dans la théorie que dans la pratique, le souvenir de Jésus ’. Il a tenu sa promesse de soutenir ceux qui s’efforçaient de manifester l’amour distinctif des vrais chrétiens et de rester fidèles aux vérités qu’il avait enseignées.
http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2006161 En 2006, la Watchtower soutenait toujours l'idée qu'il y a eu des "vrais chrétiens" sur terre depuis la mort des apôtres. Pourquoi restaurer le christianisme, s'il na jamais disparu ? Existe-t-il un seul texte du NT qui annoncerait eventuellement la resturation d'un christianisme disparu ? |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Mer 08 Avr 2015, 21:07 | |
| Ce qui est intéressant c'est que Jésus, lorsqu'il était sur terre, n'a pas cherché a identifier le vrai courant parmi les diverses mouvances du judaïsme. Il a enseigné ses auditeurs à s'améliorer afin de pratiquer vraiment ce que les textes enseignaient.
Les Témoins, et pas seulement eux (les Mormons, les Adventistes également), pensent qu'il faut lire les efforts de Jésus dans ses enseignements comme autant d'encouragements à instaurer une religion différente, vraie parmi des courants dérivants. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 09 Avr 2015, 23:57 | |
| - free a écrit:
- En 2006, la Watchtower soutenait toujours l'idée qu'il y a eu des "vrais chrétiens" sur terre depuis la mort des apôtres.
A ce que je vois sur jw.org, elle enseignait toujours la même chose dans la TdG du 15.7. 2013 (p. 9-14), alors même qu'elle changeait son interprétation de l'"esclave fidèle et avisé" (dans les articles suivants du même numéro). Cf. http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2013531 (Quant aux autres questions, il me semble que ce fil y a amplement répondu...) @ lct:C'est surtout chez Matthieu et Luc que Jésus propose un enseignement pratique (même si cet enseignement peut paraître, dans un autre sens, assez peu "pratique" !). Or dans (la forme "finale" au moins de) ces deux œuvres il apparaît bien aussi, quoique différemment, comme "fondateur d'Eglise" (cf. Matthieu 16,18s; 18,15ss; 28,18ss; et l'enchaînement Luc-Actes qui inscrit l'Eglise, avec sa distinction du "judaïsme" et son ouverture aux non-Juifs, une nouvelle "religion" donc, dans la continuité directe de l'enseignement de Jésus). |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Mar 16 Juil 2019, 15:43 | |
| - Narkissos a écrit:
- C'est surtout chez Matthieu et Luc que Jésus propose un enseignement pratique (même si cet enseignement peut paraître, dans un autre sens, assez peu "pratique" !). Or dans (la forme "finale" au moins de) ces deux œuvres il apparaît bien aussi, quoique différemment, comme "fondateur d'Eglise" (cf. Matthieu 16,18s; 18,15ss; 28,18ss; et l'enchaînement Luc-Actes qui inscrit l'Eglise, avec sa distinction du "judaïsme" et son ouverture aux non-Juifs, une nouvelle "religion" donc, dans la continuité directe de l'enseignement de Jésus).
Merci Narkissos de ces précisions. Cependant, je ressens, sans doute à tort, un peu de réticence à qualifier Jésus de "fondateur de religion", ne peut-on pas imaginer qu'il a continué ce que Jean (le baptiste) avait commencé avant lui soit : encourager les juifs à se comporter différemment, à vivre leur foi de façon plus vivante de façon moins séculaire ? |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Mar 16 Juil 2019, 18:00 | |
| On peut imaginer tout ce qu'on veut, je ne vois aucune raison de s'en priver... :)
Pour ma part, comme tu sais, je n'ai pas d'opinion arrêtée sur le "Jésus historique", sinon celle que je pourrais exprimer en termes doublement hypothétiques: S'il y a eu quelqu'un qui corresponde même très approximativement à ce "profil" et S'il a "fondé" quelque chose, volontairement ou non, il n'est qu'une "source" du "christianisme" parmi beaucoup d'autres (sources). Autrement dit, toute coïncidence entre le "Jésus-Christ" de la religion chrétienne et un personnage ayant existé est, peut-être pas tout à fait fortuite, mais parfaitement aléatoire.
Par contre, ce que je disais plus haut, si je me relis bien (ça remonte à un peu plus de quatre ans), c'est qu'un certain nombre de textes du NT attribuent effectivement à Jésus un rôle de "fondateur", et que parmi ceux-ci quelques-uns lui attribuent aussi un rôle d'"enseignant", avec un enseignement plus ou moins développé et consistant selon le cas.
Cela dit, la plupart des "fondateurs de religion", historiques, mythiques ou légendaires, le sont malgré eux, c'est un schéma narratif tellement "classique" qu'il se prête indifféremment à l'"histoire vraie" ou à la "fiction": Untel vient en "prophète", en "sage", en "thaumaturge" ou en "réformateur" dans une religion et une culture qui le précèdent, suivi par quelques-uns et rejeté par la majorité et les pouvoirs en place, son "mouvement" dès lors devient autonome et prend de l'ampleur dans un autre contexte, ainsi s'explique facilement, et toujours a posteriori, la naissance d'une nouvelle "religion" (doctrine, pratique, communauté).
La relation Jean-Baptiste / Jésus, dans les textes du NT et au-delà, est beaucoup plus complexe que ce qu'en retient généralement le catéchisme: précurseur / continuateur, maître / disciple si l'on veut, mais aussi inférieur / supérieur (Marc 1,7//), concurrents (tous les disciples de Jean ne deviennent pas disciples de Jésus, Marc 2,18//; Matthieu 11//; Actes 19; cf. les mandéens qui encore à l'époque moderne considèrent Jean comme le vrai prophète et Jésus comme un imposteur), cousins ou parents (Luc), parfaits inconnus (Jean, sans "baptême" de Jésus), le même comme mort / ressuscité (Marc 6,14ss; 8,28 //), etc. Sans compter l'identification de l'un ou de l'autre à tel ou tel personnage du passé (Elie / "celui qui vient", Moïse / "le Prophète comme Moïse", Hénoch / "le Fils de l'homme", etc.), et tout ce que les manuscrits de la mer Morte ont révélé d'analogies -- à commencer par la pratique du "baptême" ou des ablutions au "désert" -- avec le personnage de Jean qui, si l'on s'en tient aux évangiles (à part Luc !), paraît, sinon tombé du ciel, sorti de nulle part... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 01 Aoû 2019, 13:25 | |
| Clergé et laïcs “Vous êtes tous frères, avait dit Jésus à ses disciples. Un seul est votre Conducteur, le Christ.” (Mat. 23:8, 10). Il n’y avait donc pas de clergé dans les congrégations chrétiennes du Ier siècle. Étant frères du Christ, oints de l’esprit, tous les premiers chrétiens avaient la perspective de devenir des prêtres dans le ciel avec le Christ (1 Pierre 1:3, 4; 2:5, 9). Dans le domaine de l’organisation, chaque congrégation était dirigée par un collège de surveillants, ou anciens au sens spirituel*. Tous les anciens avaient une autorité égale, et aucun d’eux n’était habilité à ‘commander en maître’ au troupeau qui lui était confié (Actes 20:17; Phil. 1:1; 1 Pierre 5:2, 3). Toutefois, à mesure que l’apostasie s’étendait, les choses ont changé, et très vite.
Au nombre des premières déviations, il y a eu la distinction entre les termes “surveillant” (gr. épiskopos) et “ancien” (gr. présbutéros), qui ont cessé d’être interchangeables, ne désignant plus la même fonction ou responsabilité. À peine une dizaine d’années après la mort de l’apôtre Jean, Ignace, “évêque” d’Antioche, a écrit dans une lettre aux Smyrniotes: “Suivez tous l’évêque [le surveillant], comme Jésus Christ suit son Père, et le presbytérium [le collège d’anciens] comme les apôtres.” Par ces mots, Ignace recommandait que chaque congrégation soit dirigée par un seul évêque, ou surveillant, homme que l’on devait distinguer des presbytres, ou anciens, et auquel on devait reconnaître une plus grande autorité. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1101993005 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 01 Aoû 2019, 13:52 | |
| Encore une fois: "très vite" !
Si vite qu'il faut beaucoup de bonne volonté ou de mauvaise foi pour ne pas voir que l'"épiscopat monarchique" est déjà en bonne voie DANS le Nouveau Testament, au moins dans les Pastorales... |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 01 Aoû 2019, 14:36 | |
| Voici ce qui est indiqué en wikipedia à propos d'Ignace :
Vu le faible nombre d'écrits de cette période de l'Église, ces lettres (CPG 1025-1036) eurent une influence dans le développement de la théologie chrétienne. Elles semblent avoir été écrites en grande hâte et sans véritable plan, comme une succession non systématique de pensées.
Ignace est le premier écrivain chrétien dont les écrits nous sont parvenus et qui insiste fortement sur la loyauté à l'évêque de la ville, assisté par les presbytres (prêtres) et les diacres. Les écrits antérieurs mentionnent en effet soit les évêques soit les presbytres, et donnent l'impression qu'il y avait plusieurs évêques par communauté. Ignace insiste aussi sur la valeur de l'Eucharistie, et l'appelle un « médicament pour la vie éternelle ». Il montrait que l'Église romaine avait primauté sur les autres Églises, car elle présidait à l'amour.
Cependant, sur la quinzaine d'épîtres qui nous sont parvenues sous le nom d'Ignace d'Antioche, seules sept, celles citées par Eusèbe de Césarée, sont aujourd'hui considérées couramment comme authentiques. Les problèmes d'authenticité ne concernent pas seulement le nombre d'écrits, mais aussi leur contenu.
En effet, certaines de ces lettres nous sont parvenues sous trois « formes » : une brève, une moyenne et une longue. L'ensemble des critiques — parmi lesquels il convient de nommer Tischendorf — s'accordent pour reconnaître à la forme « moyenne » (on dit aussi « recension moyenne ») les caractères d'originalité, la forme brève (pour les lettres à Polycarpe, aux Romains et aux Éphésiens, en syriaque) s'avérant une forme abrégée de ces lettres, tandis que la forme longue (présente dans les manuscrits contenant les lettres reconnues comme pseudépigraphes) est une recension interpolée dans une optique théologique ultérieure. Les lettres, dans la forme « moyenne », nous sont parvenues en différentes langues : quelques manuscrits grecs présentent les lettres à Polycarpe, aux Éphésiens, Magnésiens, Tralliens, Philadelphiens, et Smyrniotes, un autre la Lettre aux Romains. Cette lettre « aux Romains » se trouve aussi insérée dans un manuscrit syriaque du Martyre de St Ignace. Une version latine, faite sur le grec, de ces lettres est aussi connue, ainsi qu'une version arménienne, faite sur une traduction syriaque. Enfin, la Lettre aux Smyrniotes est aussi connue par une version copte. L'ensemble de ces versions a permis de rétablir le texte des épîtres dans un degré de probabilité tout à fait remarquable. Signalons aussi une version arabe de la forme « moyenne » des sept lettres dépendant du texte syriaque qui n'a guère été remarquée9.
Par contre, les lettres aux Tarsiens, Antiochiens, Philippiens, au diacre Héron, à l'apôtre Jean, à la Vierge Marie, ainsi que la correspondance avec la prosélyte Marie, présentes dans les manuscrits offrant la forme « longue » (interpolée) des lettres d'Ignace sont reconnues comme des pseudépigraphes nettement plus tardifs.
Quant au récit du Martyre de St Ignace, quoiqu'il ait été abondamment utilisé pour rédiger les « biographies » d'Ignace, il est malheureusement tardif. Les divers anachronismes qu'il comporte ne permettent absolument pas d'y voir un document historiquement fiable : c'est un de ces innombrables « actes de martyrs » où l'imagination du rédacteur supplée au manque d'information. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 01 Aoû 2019, 14:44 | |
| extraits de la lettre d'Ignace aux Ephésiens :
IV, 1. Aussi convient-il de marcher d'accord avec la pensée de votre évêque, ce que d'ailleurs vous faites. Votre presbyterium justement réputé, digne de Dieu, est accordé à l'évêque comme les cordes à la cithare ; ainsi, dans l'accord de vos sentiments et l'harmonie de votre charité, vous chantez Jésus-Christ. 2. Que chacun de vous aussi, vous deveniez un choeur, afin que, dans l'harmonie de votre accord, prenant le ton de Dieu dans l'unité, vous chantiez d'une seule voix par Jésus-Christ un hymne au Père, afin qu'il vous écoute et qu'il vous reconnaisse, par vos bonnes oeuvres, comme les membres de son Fils. Il est donc utile pour vous d'être dans une inséparable unité, afin de participer toujours à Dieu.
V, 1. Si en effet, moi-même j'ai en si peu de temps contracté avec votre évêque une telle intimité, qui n'est pas humaine, mais toute spirituelle, combien plus je vous félicite de lui être si profondément unis, comme l'Église l'est à Jésus-Christ, et Jésus-Christ au Père, afin que toutes choses soient en accord dans l'unité. 2. Que personne ne s'égare ; si quelqu'un n'est pas à l'intérieur du sanctuaire, il se prive " du pain de Dieu " (Jn 6, 33). Car si la prière de deux personnes ensemble a une telle force (cf. Mt 18, 20), combien plus celle de l'évêque et de toute l'Église. 3. Celui qui ne vient pas à la réunion commune, celui-là déjà fait l'orgueilleux et il s'est jugé lui-même, car il est écrit : " Dieu résiste aux orgueilleux " (Pr 3, 34 ; cf. Jc 4, 6 ; 1 P 5, 5). Ayons donc soin de ne pas résister à l'évêque, pour être soumis à Dieu.
VI, I. Et plus on voit l'évêque garder le silence, plus il faut le révérer ; car celui que le maître de maison envoie pour administrer sa maison (cf. Lc 12, 42 ; Mt 24, 25), il faut que nous le recevions comme celui-là même qui l'a envoyé (cf. Mt 10, 40 ; Mc 1, 37 ; Lc 7, 48 ; Jn 13, 20). Donc il est clair que nous devons regarder l'évêque comme le Seigneur lui-même. 2. D'ailleurs, Onésime lui-même loue très haut votre bon ordre en Dieu disant que tous vous vivez selon la vérité, et qu'aucune hérésie ne demeure chez vous, mais que vous n'écoutez personne qui vous parle d'autre chose que de Jésus-Christ dans la vérité.
VII, 1. Car des hommes à la ruse perverse ont l'habitude de porter partout le nom de Dieu, mais agissent autrement et de manière indigne de Dieu ; ceux-là, il vous faut les éviter comme des bêtes sauvages. Ce sont des chiens enragés, qui mordent sournoisement. Il faut vous en garder, car leurs morsures sont difficiles à guérir. 2. Il n'y a qu'un seul médecin, charnel et spirituel, engendré et inengendré, venu en chair, Dieu, en la mort vie véritable, né de Marie et né de Dieu, d'abord passible et maintenant impassible, Jésus-Christ notre Seigneur. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 01 Aoû 2019, 15:00 | |
| - Citation :
- Les écrits antérieurs mentionnent en effet soit les évêques soit les presbytres, et donnent l'impression qu'il y avait plusieurs évêques par communauté.
A condition de considérer 1 Timothée comme postérieure à Ignace, ce qui est tout à fait possible mais parfaitement invérifiable... Soit dit en passant, le distributif de Tite ("des anciens-presbytres de ville en ville", 1,5) camoufle à peine, par sa formulation archaïsante, que c'est encore dans chaque ville un épiscope-évêque unique qui est visé (v. 7), par opposition à la pluralité des "anciens-presbytres" (chap. 2, qui du coup paraît hésiter entre un sens de "fonction", ancien-ancienne, et d'âge, hommes et femmes âgés). |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Ven 02 Aoû 2019, 10:07 | |
| Lorsque la Watch affirme que : "Tous les anciens avaient une autorité égale", elle confond la théorie et la pratique. Dans chaque groupe/dirigeant, il existe un leader, que ce soit au collège central ou dans un collège d'anciens (souvent le surveillant président) et les autre sont souvent des suiveurs. Les Eglises du 1er siècle n'ont pas échappé à cette règle, puisque certains se réclamaient de Paul, d'autres d' Apollos. Il ne faut pas oublier que les congrégations de la Watch ont été dirigées pendant des décennies par un seul surveillant qui jouissait d'une autorité absolue. Enfin, les mouvements protestants considèrent (d'une manière arbitraire) que la mort des apôtres constituent une rupture qui transforment tous les chrétiens qui étaient contemporains des apôtres et leurs successeurs immédiats en apostats, or nous pouvons également estimer que Ignace d'Antioche (et d'autres) est un prolongement de l'autorité des apôtres et sa vision de la direction des Eglises, une suite logique (Ignace d'Antioche né vers 35 et mort à Rome en martyr, probablement en 107 ou 113, serait devenu un apostat de la pire espèce spontanément, alors qu'il a été un contemporain des apôtres, certains estiment qu'il aurait été probablement disciple direct des apôtres Pierre et Jean). En Mt 10,2, la liste des apôtres semble fixer une hiérarchisation, "le premier, Simon, celui qu'on appelle Pierre" et le dernier "Judas l'Iscariote, celui qui le livra", ce qui confirme les propos de Mt 16 : "tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise". |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Ven 02 Aoû 2019, 11:44 | |
| Il faudrait relire patiemment ce fil depuis le début (2011): il a fait assez bien, je pense, le tour de la question, avant de s'effilocher quelque peu. Pour ne pas trop nous répéter, je m'en tiendrai à des détails de tes remarques:
- "Les mouvements protestants" sont beaucoup plus partagés que tu ne le suggères: l'idée de "succession apostolique" est nuancée ou réinterprétée plutôt que rejetée en bloc dans toutes les traditions "épiscopaliennes" au sens large (c.-à-d. celles qui ont des "évêques": luthéranisme de l'Europe du Nord, anglicanisme et toutes les Eglises "épiscopaliennes" qui lui sont associées dans tout l'ancien empire britannique: ça fait quand même du monde). Même là où elle est niée en principe au profit de la "seule Ecriture" (exemplairement dans le calvinisme et tout ce qui en découle), cela ne se traduit pas par un rejet global de l'Eglise ancienne (post-apostolique) -- témoin le fait que les confessions de foi réformées se conforment expressément aux "acquis" dogmatiques des "conciles œcuméniques", jusqu'au VIIe siècle au moins. L'idée d'une "apostasie" post-apostolique, au sens d'"hérésie" générale de l'institution ecclésiastique, est beaucoup plus marginale, sectaire et tardive (on la rencontre surtout dans des mouvements nés au XIXe siècle, cf. supra 10.5.2011).
- Cette question est de plus en plus embarrassante pour les TdJ actuels, ceux du moins qui réfléchiraient un peu, pour plusieurs raisons:
D'abord, la mise en valeur relative de la tradition patristique (des "Pères de l'Eglise") dans les publications de la Watch, depuis les années 1980, oblige à nuancer ou à compliquer le jugement global d'"apostasie" sur cette période. Si Irénée, p. ex., est un "apostat" au sens de la Watch, c'est un "apostat" qui combat d'autres "apostats" (= "hérétiques", surtout gnostiques) dans la droite ligne des Pastorales, ce qui conduit à lui donner en partie "raison", autrement dit à créer une sorte de hiérarchie parmi les "apostats", et dans ce sens paradoxal que les "apostats" qui appartiennent à la hiérarchie de l'Eglise sont moins "apostats" que ceux qui en sont virés (cf. supra 16.5.2011); cela rejoint d'ailleurs, a contrario, une tradition plus ancienne dans la Watch, celle d'une hagiographie relative des Réformateurs (surtout Luther) et "pré-réformateurs" (Wycliff, Hus, Valdo, etc.): là, ce sont ceux qui subissent les foudres de la hiérarchie qui sont moins "apostats" que les autres.
Mais surtout, l'évolution récente de la justification théorique de l'organisation interne de la Watch l'a fait elle-même glisser, comme nous l'avons souvent remarqué ici, vers un modèle "néo-apostolique". L'autorité du "Collège central" ne s'explique plus comme "représentation" d'un ensemble plus vaste (le "reste oint"), mais par assimilation aux "apôtres" conçus précisément comme "collège". De fait, c'est une "succession apostolique", même si elle saute allègrement par-dessus dix-neuf siècles d'histoire (cf. supra 19.5.2011).
- Enfin, la question ne se réduit pas plus à une opposition de "théorie" et de "pratique" qu'à un schéma temporel (avant / après). Le NT témoigne de différentes conceptions de l'organisation et de l'autorité ecclésiastiques: celle qui l'a historiquement emporté dans la "grande Eglise" proto-catholique, au IIe siècle et au-delà (celle donc, soit dit en passant, qui a rendu possible la survie du "christianisme" et la compilation du Nouveau Testament, y compris de textes potentiellement subversifs pour sa structure et son régime d'autorité !) n'était pas forcément plus récente que les autres, ni une déviation des autres. C'est simplement celle qui l'a emporté... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Ven 02 Aoû 2019, 16:47 | |
| L'apparition de l'épiscopat monarchique, toutefois, ne marque pas le commencement du ministère ecclésiastique. L'épiscopat monarchique dérive d'autres formes de ministère, principalement celui des apôtres et de leurs premiers successeurs, qui n'était pas lié de la même façon à une communauté déterminée. Les apôtres étaient des missionnaires itinérants, des fondateurs d'Église, dont l'autorité s'étendait naturellement à l'ensemble des communautés dont ils étaient les pères spirituels. C'est la situation qui est évoquée dans les épîtres pauliniennes, dans les Actes des apôtres, dans la Didachè, dans la Lettre de Clément. «Munis des instructions de Notre Seigneur Jésus-Christ, tout remplis de l'assurance que donne le Saint-Esprit, pleinement convaincus par sa résurrection et affermis dans leur foi en la parole de Dieu, les apôtres allaient, tout remplis de l'assurance que donne le Saint-Esprit, annoncer partout la bonne nouvelle de la venue du Royaume des cieux» (Clément de Rome, Lettre aux Corinthiens, xlii, 3). A la tête des communautés qu'ils fondaient, ils établissent, sur le modèle des institutions juives qui leur étaient familières, un collège d'«anciens» (Ttpeapûxepoi), souvent désignés aussi par le terme grec qui signifie littéralement «surveillants, intendants», et qui s'appliquait aux responsables de toutes sortes d'associations, religieuses ou profanes, de l'époque hellénistique et impériale. Ceux qui, après la mort des premiers apôtres, héritèrent de la part transmissible de leur charge, agissent de même. Ce sont les «personnages éminents» dont parle la Lettre de Clément (xliv, 3). Ordinairement basés dans une grande ville, ils supervisent la vie ecclésiastique dans un certain nombre de communautés, où ils président notamment au choix des responsables locaux (presbytres et diacres). C'est pourquoi Irénée dit que Polycarpe fut établi par les apôtres «évêque pour l'Asie dans l'Église de Smyrne»; et le faussaire qui a composé, si R. J. a bien vu, les Lettres d'Ignace ne commet aucune invraisemblance en présentant celui-ci comme étant à Antioche une sorte de «surintendant» de l'ensemble des communautés syriennes. R. J. a raison de s'insurger (p. 41-42, n. 16; cf. p. 123) quand on assimile cette fonction à celle d'un métropolite ou d'un patriarche, car ces institutions post-constantiniennes appartiennent à un chapitre ultérieur de l'histoire des ministères, à savoir la hiérarchisation interne du corps épiscopal. Au début du IIe siècle, nous sommes à un stade où les communautés locales ne sont pas encore pleinement autonomes et dépendent de l'autorité d'un «personnage éminent» qui, reprenant le rôle des apôtres fondateurs, veille sur l'ensemble des Églises situées dans sa zone d'influence. https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1979_num_10_4_1731 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Ven 02 Aoû 2019, 19:10 | |
| [N.B.: Vérification faite, le livre de Joly et la recension de Gryson étaient bien mentionnés (notes 11 et 12) dans l'article de Wikipedia sur Ignace d'Antioche, mais pas dans la portion reproduite ci-dessus (1.8.2019, 13h36) qui donnait l'impression trompeuse d'un parfait consensus.]
L'"épiscopat" varie naturellement en importance sociale et politique, interne et externe, suivant l'évolution du nombre, de la proportion et de la densité de la population chrétienne: entre le chef d'une secte obscure parmi tant d'autres dans une grande ville au début du IIe siècle, et celui d'une forte minorité ou de la majorité des habitants de toute une région au IVe siècle, l'épiscope-évêque garde le même titre (tout à fait banal en soi, en effet) mais il exerce un tout autre pouvoir. Il n'empêche que le caractère "monarchique" de ce pouvoir (en clair, qu'il y ait UN "épiscope-évêque-surveillant" pour PLUSIEURS "presbytres-anciens" et/ou "diacres"), indépendamment de son étendue, paraît assez clair dès les Pastorales -- que celles-ci soient antérieures ou postérieures aux épîtres (dites) d'Ignace, ou contemporaines. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 11:20 | |
| L'épiscope, parmi les presbytres, est un primus inter pares, ayant rôle de surveillance et de gouvernement (p. 71), sa fonction principale étant celle de la présidence (p. 443). « II s'agit d'un emploi ecclésiastique stable » (p. 441). https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1971_num_180_2_9768
Il faut remarquer cependant que la charge presbytérale, telle qu’elle existait alors, ne comprenait pas encore le ministère de prédication. Cette tâche était abandonnée, comme nous le voyons dans les épîtres aux Thessaloniciens et aux Corinthiens, à l’action libre de l’Esprit sous les formes diverses sous lesquelles elle se produisait alors. Ce n’est que plus tard, au moment où nous placent les épîtres pastorales, que nous constatons décidément la tendance à réunir le ministère d’enseignement avec le presbytérat. « Il faut, dit Paul dans l’épître à Tite, que l’évêque (le presbytre, v. 5) soit capable d’affermir le troupeau dans la saine doctrine et de réfuter ceux qui enseignent autrement. » D’après 1 Timothée 3.2, l’évêque doit être un homme capable d’enseigner. C’est cette fusion qui, en s’affermissant toujours plus, a amené graduellement l’épiscopat monarchique qui forme le trait saillant de la constitution ecclésiastique au second siècle. A mesure que les dons libres de l’Esprit, qui avaient pourvu à l’édification des troupeaux dans le commencement, allaient s’affaiblissant, le ministère régulier, dont les fonctions étaient d’abord surtout administratives, se trouva obligé de vaquer de plus en plus à l’enseignement. https://www.koina.org/page-7/page299/files/godet_1corinthiens.pdf |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 12:13 | |
| Les étiquettes valent ce qu'elles valent, mais elles sont parfois utiles pour se repérer dans le fatras de textes de toutes provenances et de toutes époques qu'Internet rend indistinctement disponibles.
Godet (2e citation) est un protestant "orthodoxe" du XIXe siècle, qui contre les "libéraux" (critiques) défend l'authenticité paulinienne des Pastorales; à la fin des années 1960 (1re citation), Spicq est le dernier exégète catholique d'envergure à soutenir (quoique avec de plus en plus de nuances) cette authenticité -- ce qui les amène tous deux à dater les Pastorales des années 60 (du premier siècle). Mais du point de vue de l'ecclésiologie leur jugement est nécessairement opposé: le protestant considère l'épiscopat monarchique du IIe siècle comme une "déviation", même s'il admet que les Pastorales, d'une certaine manière, le "préparent"; le catholique le juge au contraire pleinement légitime et s'efforce l'enraciner dans la pratique la plus ancienne de l'Eglise, quitte à lui trouver des racines préchrétiennes dans les découvertes toutes fraîches de Qoumrân...
Toujours est-il -- retour au sujet -- que dès qu'on pense un tant soit peu ce qu'on dit l'idée d'une Eglise "apostolique" ou "néotestamentaire" qui basculerait du jour au lendemain dans son "contraire" n'est plus tenable. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 12:58 | |
| Parmi les points caractéristiques de la "grande" apostasie, la Watch cite : "L’espérance du Royaume se perd", avec l'explication suivante :
Un facteur de ce relâchement a été la corruption spirituelle amenée par la doctrine grecque de l’immortalité de l’âme. Comme celle-ci s’imposait parmi les chrétiens, l’espérance d’un millénium a été peu à peu abandonnée. Pourquoi? Voici la réponse d’un dictionnaire (The New International Dictionary of New Testament Theology): “La doctrine de l’immortalité de l’âme fit son entrée et supplanta l’eschatologie [l’enseignement des ‘fins dernières’] du NT [Nouveau Testament] avec son espérance de la résurrection des morts et la nouvelle création (Rév. 21 et 22 suivant), de sorte que l’âme passe en jugement après la mort et entre dans un paradis que l’on situe désormais dans un autre monde.” Autrement dit, les chrétiens apostats pensaient qu’à la mort l’âme survivait au corps et que les bienfaits du Règne millénaire du Christ devaient par conséquent appartenir au domaine spirituel. Ils ont ainsi transféré le Paradis de la terre au ciel, endroit où, selon eux, l’âme sauvée accède quand on meurt. Dans ces conditions, ils n’avaient pas besoin de guetter la présence et la venue de son Royaume, puisqu’ils espéraient tous rejoindre le Christ au ciel quand ils mourraient.
Toutefois, un autre élément encore a fait paraître inutile de guetter la venue du Royaume du Christ. Voici ce qu’explique une encyclopédie (The New Encyclopædia Britannica): “L’[apparent] retard de la Parousie entraîna un affaiblissement de l’attente ardente dans l’Église primitive. Au cours de cette déseschatologisation’ [fléchissement de l’enseignement des ‘fins dernières’], l’Église officielle s’est de plus en plus substituée au Royaume de Dieu attendu. La formation de l’Église catholique en institution hiérarchique est directement liée au relâchement de cette attente ardente.” (C’est nous qui soulignons). Ainsi, non content de transférer les bienfaits du Millénium de la terre aux cieux, on reléguait le Royaume céleste à la terre. Ce “déménagement” a été parachevé par Augustin d’Hippone (354-430), notamment dans son célèbre ouvrage La Cité de Dieu, où il affirme: “Maintenant l’Église est le royaume du Christ et le royaume des cieux.” https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1101993005 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 13:13 | |
| Il suffi(rai)t de lire Jean ou les deutéro-pauliniennes pour voir que ces "tendances" font partie intégrante du Nouveau Testament... ou de remarquer, a contrario, qu'il n'y a de "millenium" QUE dans l'Apocalypse... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 13:41 | |
| - Narkissos a écrit:
- Il suffi(rai)t de lire Jean ou les deutéro-pauliniennes pour voir que ces "tendances" font partie intégrante du Nouveau Testament... ou de remarquer, a contrario, qu'il n'y a de "millenium" QUE dans l'Apocalypse...
La Watch est obligée de reconnaitre que :Fait intéressant, l’espérance chrétienne continuera de prévaloir quelque temps chez ceux qui restent convaincus, conformément aux Écritures, que la “présence” promise de Jésus témoignera de la proximité de son règne millénaire et de l’avènement du Paradis sur la terre. Justin (mort vers 165), Irénée (mort vers 202) et Tertullien (mort après 220) croient tous trois au millénium et recommandent d’attendre avec ardeur la fin du présent système de choses méchant. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1984881 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 14:04 | |
| En l'occurrence, c'est une doctrine exceptionnelle (et, selon la chronologie même de la Watch, tardive) DANS le NT qui se répand APRÈS (c.-à-d., du point de vue jéhoviste, dans une Eglise supposée "apostate") ! |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 16:21 | |
| Les catholiques rejettent totalement l'idée d'une grande apostasie. Ils soutiennent que la vraie Église fut divinement établie par Jésus et qu'elle ne peut jamais disparaître de la terre. Ils croient à la continuité littérale de l'Église primitive au travers de la succession apostolique (citant la parole du Christ à Pierre Sur cette pierre je bâtirai mon Église) et de leur enracinement biblique, liturgique, théologique, etc. À ce propos, l'auteur catholique Patrick Madrid écrit : « Puisque le Christ est l'esprit et la tête de l'Église (Éph 4:15-16), animant le corps, les membres bénéficient d'une union spirituelle avec lui (Jean 15:1- . Il est inconcevable qu'il permette que son corps se désintègre sous les attaques de Satan. L'apôtre Jean nous rappelle que Jésus est plus grand que Satan (1 Jean 4:4). » https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_apostasie |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Lun 05 Aoû 2019, 16:33 | |
| Belle trouvaille ! Il y a vraiment tout et n'importe quoi sur Wikipedia (surtout francophone; en l'occurrence, l'anglais ne vaut guère mieux mais il y en a plus !).
La croyance au schéma historique remplace celle à l'institution historique... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Mer 07 Aoû 2019, 14:46 | |
| Regain de vigilance Mais, au XIXe siècle, le climat religieux a provoqué un regain de vigilance chrétienne. Avec les investigations que des ecclésiastiques et des biblistes ont menées sur la Bible, des enseignements comme l’immortalité de l’âme, les tourments éternels après la mort, la prédestination et la Trinité ont été réétudiés. En outre, des étudiants de la Bible se sont penchés de près sur des prophéties bibliques relatives aux derniers jours. C’est ainsi que plusieurs groupes de personnes ont commencé à se soucier sérieusement du retour promis du Seigneur. — Mat. 24:3.
Aux États-Unis, William Miller a prédit le retour du Christ sous forme visible pour 1843 ou 1844. En Allemagne, le théologien J. Bengel en a fixé la date à 1836; en Angleterre, les Irvingiens ont désigné d’abord 1835, puis 1838, 1864 et 1866. En Russie, il y a eu un groupe mennonite qui a songé d’abord à 1889, puis à 1891. Ce regain de vigilance chrétienne a eu pour effet d’éveiller beaucoup de gens à la perspective du retour du Seigneur. Mais ils n’ont abouti qu’à la déception, et ce, en grande partie parce que les groupes en question faisaient trop confiance à des hommes et pas assez aux Écritures. Quelques dizaines d’années après, la plupart de ces groupes avaient disparu. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1101993005
La Watch, en rappelant ce regain de vigilance et toutes ces dates avortées, décrit également une partie de SON histoire, des dates sans fondements (1874, 1914, 1925 ....) et la déception que ces dates ont engendré à travers ses fidèles. Ce qu'elle voit chez les autres, elle a beaucoup de difficulté à le percevoir chez elle. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Mer 07 Aoû 2019, 16:24 | |
| Je dirais qu'elle fait le "service minimum", toujours à la limite de la malhonnêteté intellectuelle, pour présenter une version officielle de ses origines qui ne nie pas la généalogie historique du russellisme et son évidente parenté avec d'autres mouvements du XIXe siècle, adventistes et autres, tout en se ménageant la possibilité de prétendre à une différence absolue d'avec tout le reste.
Il s'agit de satisfaire à moindres frais les éventuelles curiosités de ses adeptes et de les dissuader de s'informer ailleurs, en sachant du reste que la grande majorité des TdJ éviteront d'eux-mêmes ce genre de recherche qui ne peut que perturber leur schéma opératoire (en gros: les TdJ ne sont apparentés à rien, ils sont pour ainsi dire tombés du ciel comme le pur produit de la providence divine qui a permis à Russell de se démarquer de la "chrétienté" sur un certain nombre de doctrines et d'"annoncer 1914" quarante ans à l'avance, comme s'il avait trouvé ça tout seul ou par l'opération du Saint-Esprit...). Il est clair que quand on rentre dans le détail, l'histoire réelle devient très embarrassante pour un tel schéma: ce n'est pas pour rien qu'une Barbara Anderson a commencé à "dévier", dans les années 1990, en travaillant précisément sur la documentation préparatoire à la rédaction du livre précité. Mais il faut avoir le nez dedans pour des raisons "professionnelles", ou y être porté par inclination personnelle: moi qui n'ai jamais eu beaucoup d'intérêt pour l'histoire, je dois bien admettre que pendant toute ma période TdJ je n'ai pas eu la moindre curiosité pour ce genre de sujet, ni même après en être sorti (pour des motifs nettement plus "théologiques" qu'"historiques"). Il a fallu que je fréquente les forums d'ex-TdJ près de vingt ans plus tard pour en apprendre (au moins passivement) un peu plus sur les origines du mouvement...
Pour être efficace, le concept sectaire de "grande apostasie" doit être employé massivement et sans nuance: entre "les premiers chrétiens" et "nous", rien de valable. Dès qu'on commence à reconnaître du "bon" dans l'histoire de l'Eglise un peu après "les apôtres" et "le Nouveau Testament", et de nouveau un peu avant "nous", le concept s'effrite par les deux bouts, et c'en est bientôt fini de ce qui "nous" rend "uniques" -- car forcément on va se découvrir, sinon des "frères", des "cousins" en pagaille, et il ne sera plus question de mettre tout le monde dans le même sac pour se singulariser. Soit dit en passant, cette logique paradoxalement commune à tant de "dénominations" américaines (il suffit de traverser la rue pour trouver un certain nombre d'églises où l'on prétend aussi avoir rétabli le christianisme originel, par-delà une "apostasie" diversement définie) est encore plus efficace à l'exportation, dans des pays comme la France qui sont passés par une religion d'Etat restée dominante: au début des années 70, quand une partie de ma famille s'est convertie au jéhovisme, notre seul élément de comparaison (et repoussoir) était l'Eglise catholique à laquelle au moins sur le papier nous appartenions: nous n'avions aucune expérience directe d'un protestantisme "historique" ou "évangélique": l'idée d'un christianisme originel dévoyé par le catholicisme et rétabli in extremis par les TdJ qui étaient (pour nous, s'entend) la seule concurrence visible de l'Eglise catholique, paraissait beaucoup plus crédible... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Y a-t-il eu une grande apostasie à la mort des apôtres ? Jeu 08 Aoû 2019, 10:19 | |
| À mesure que les évêques et les presbytres gravissaient l’échelle hiérarchique, ils laissaient au dessous d’eux le reste des croyants de la congrégation, ce qui a eu pour résultat la séparation entre le clergé (ceux qui étaient à la tête) et les laïcs (l’ensemble passif des croyants). Voici une explication de la Cyclopedia de McClintock et Strong: “À partir de Cyprien [qui mourut vers 258], le père du système hiérarchique, la distinction entre clergé et laïcs prit de l’importance et, très vite, fut universellement admise. Pour preuve, à partir du IIIe siècle, le terme clerus (...) fut presque exclusivement appliqué au ministère pour le distinguer de la laïcité. À mesure que se formait la hiérarchie [catholique] romaine, le clergé ne devint pas seulement un ordre distinct, (...) mais il finit aussi par être reconnu comme l’unique prêtrise.” Ainsi, en quelque 150 ans à compter de la mort du dernier apôtre, deux profonds changements avaient modifié l’organisation de la congrégation: d’abord, la séparation entre l’évêque et les presbytres, l’évêque occupant le sommet de l’échelle hiérarchique; ensuite, la séparation entre le clergé et les laïcs. Ce n’étaient plus tous les croyants engendrés de l’esprit qui formaient “une prêtrise royale”, mais le clergé qui était désormais “reconnu comme l’unique prêtrise*”. — 1 Pierre 2:9. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1101993005
La réalité n'est-elle pas plus complexe ?
Un juste fondement dogmatique à l’apostolat des laïcs pourra être posé en se référant à la doctrine du peuple de Dieu et du laïcat contenue dans la constitution dogmatique De Ecclesia et, implicitement aussi, à la doctrine sur la fonction missionnaire de l’Eglise du schéma sur les missions. C’est tout le peuple de Dieu qui est apostolique, c’est-à-dire qu’il participe à la mission du Verbe incarné. Chaque chrétien, de par son baptême qui l’incorpore au Christ, reçoit cette mission apostolique, élément essentiel du sacerdoce des baptisés. Le sacerdoce hiérarchique, évidemment, garde sa fonction, son service de sanctification, de proclamation et de régence à l’intérieur du peuple unique et apostolique de Dieu.
Faut-il trop insister sur une formule courante selon laquelle tout apostolat serait une participation de l’apostolat de l’évêque, ou plutôt de l’ordre épiscopal, l’évêque, en tant que successeur et héritier des « Apôtres », étant l’apôtre par excellence ? Certains pensent qu’il y a une certaine équivoque ici sur le mot « apôtre ». Dans le Nouveau Testament, l’apostolat, au sens moderne du mot, c’est-à-dire la proclamation du message, n’est pas le privilège des Douze : dans Saint Luc, les soixante-douze disciples (Luc 10, 1 sq.) reçoivent le même mandat que les Douze (Luc 9, 1-6), et, dans ce même Evangile, ce sont non seulement les Onze, mais aussi « leurs compagnons » qui reçoivent la mission de témoigner du Christ, qui, dans les autres Evangiles et dans les Actes des Apôtres, du même Luc, semble uniquement confiée aux Onze (Luc, 24, 33) ; mais dans les Actes la mission apostolique est exercée par tous les disciples. On préférerait donc plutôt, dans l’esprit du De Ecclesia, dire que tout apostolat est une participation à l’apostolat du Christ et de l’Eglise, les évêques ayant, dans cet apostolat commun, un rôle éminent et directif. Tenons compte aussi du fait que, depuis plus d’un millénaire, la fonction de l’évêque est, sauf cas exceptionnels, peu immédiatement apostolique ; déjà le concile IV de Latran (1215) regrettait que l’évêque fût dans l’incapacité de remplir sa fonction de docteur, c’est-à-dire de prédicateur. L’évêque est aujourd’hui un administrateur et un coordinateur de l’action des prêtres du second rang, dont un des apostolats essentiels est d’éduquer ces apôtres effectifs que sont les laïcs. https://www.cairn.info/revue-etudes-2003-3-page-357.htm |
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