« Car, de même que le Père a la vie en lui-même, ainsi il a accordé aussi au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné pouvoir pour exercer le jugement, parce qu’il est Fils d’homme. Ne vous étonnez pas de cela, parce que l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir entendront sa voix et sortiront, ceux qui ont fait des choses bonnes, pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses viles, pour une résurrection de jugement.(Jean 5:26-29) »Le rictus souvent moqueur, combien de fois n’avons-nous pas entendu ces paroles dans notre lieu de culte respectif, jusqu’au jour où elles nous semblaient directement adressées au moment de la perte d’un être cher. Et dans la confusion mentale de notre chagrin se dire : « puisque le fils est comme le père et vice-versa, sors de cette boîte c’est pas drôle ! » C’est alors que pour une fois, croyants et non-croyants seront d’accord sur ces sages paroles de l’Ecclésiaste :
« Va, mange ta nourriture avec joie et bois ton vin d’un cœur bon, car déjà Dieu a pris plaisir à tes œuvres. Qu’en toute circonstance tes vêtements soient blancs, et que l’huile ne manque pas sur ta tête. Vois la vie avec la femme que tu aimes, durant tous les jours de ta vie de vanité qu’Il t’a donnée sous le soleil, durant tous les jours de ta vanité, car c’est là ta part dans la vie et dans ton dur travail par quoi tu travailles dur sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le avec ta force, car il n’y a ni œuvre, ni plan, ni connaissance, ni sagesse dans le shéol, le lieu où tu vas.(Ecclésiaste 9:7-10) »Ce petit tas d’os fragiles enrobé de chair que l’on nomme bébé le jour de notre naissance, ne se préoccupe pas de servir Dieu. Le ventre de sa mère est son Eglise et il n’a Dieu que son père. Agrippé au sein maternel, sa seule relique il la vénèrera jusqu’au sevrage. Immortalisé sur pellicule avec les paroles louangeuses de circonstance, le tableau christique de la « mère et l’enfant » plait à tout le monde.
Un enfant aurait dû se contenter de l’Amour de ses parents, mais voici qu’à un âge dit de raison, on lui annonce que c’est grâce à la volonté de Dieu qu’il a posé le pied sur cette terre. Ainsi donc, si les quelques instants d’étreinte au moment de notre conception sont issus de la volonté de Dieu qui devait être là quelque part dans la chambre à coucher, quel sera notre choix décisionnel pour le restant de nos jours ?
En fait, notre vie dépendra beaucoup du choix de nos parents dans la pratique ou non d’un culte. Le Dieu qu’ils vénèrent par tradition, a-t-il suffisamment étanché leur soif de spiritualité ? Sont-ils plus humanistes que spiritualistes ?
Quand on a la malchance de naître chez les Témoins de Jéhovah, la question du choix ne se pose pas, car il s’agit d’une obéissance servile à un dogme. La faim et la soif spirituelle ne sont jamais satisfaites puisque vous rajoutez toujours du sel dans la « vérité » pour faire passer votre infâme brouet. Changer de cantine est le choix que certains ont décidé de faire, sauf que des produits frelatés on passe souvent au surgelé de bas de gamme. Je veux dire dans des mouvements encore plus durs issus du protestantisme évangélique. Est-ce donc que le jéhovisme est reconnu pour être une fabrique d’athées ? Non ! Beaucoup de contributeurs continuent à croire en Dieu, mais ils essaient désespérément de gommer Jéhovah de leur pensées.
En fonction de notre personnalité et la curiosité que l’on manifeste dans la société civile, nous pouvons faire des choix différents comme l’humanisme, forme de spiritualité non-déiste.
Dans le forum que je fréquentais, un contributeur parlait de sa
non-Foi. J’ai repris à mon compte ce néologisme qui semble approprié à ce que je ressens aujourd’hui pour parfaire le mot "agnosticisme".
Je parle de
non-Foi, car j’ai du me résoudre à accepter ne l’avoir pas vraiment eue ou si peu.
A plusieurs épisodes de ma vie, j’avais tenté faire abstraction du culte jéhoviste en m’approchant de Dieu par la prière. Cela vous étonnera sûrement d’apprendre que je n’ai pas toujours été l’iconoclaste patenté des fora. A genoux sur le bord de mon lit j’implorais parfois le ciel de m’accorder la Foi, quelque soit le Dieu qui se présentait, de préférence quelqu’un connu sous l’étiquette de Créateur…Et alors ? Rien !
Les mésanges moqueuses zinzinulaient devant ma fenêtre ouverte sur le printemps. La Nature ! Ben oui la Nature, création muette de Dieu mais qui ne répondait pas à ma question.
Puis, je suis allé trouver un ancien de ma congrégation expliquant mon désarroi. Celui-ci s’est contenté d’énumérer une série de versets bibliques que nous avons lus ensemble, puis nous prîmes rendez-vous pour une séance de reboot en prédication. J’écartais violemment de mon esprit glisser vers l’athéisme, position que je jugeais à l’époque en proie au satanisme. J’étais mort de trouille car le message de la Bible ne me faisait plus aucun effet. Puis j’ai essayé de la lire sans le filtre jéhoviste qui obstruait ma réflexion. Au bout d’un certain temps, je me suis aperçu que la Foi qui animait le croyant était focalisée sur le Christ, la lecture de l’AT réservée uniquement à l’annonce prophétique de sa venue. Car l’AT gêne terriblement le message de paix des Evangiles, contradiction que j’ai finalement renoncé à relever tant le boulot est colossal tandis que les années de ma vie s’égrenaient. J’avais une vie sociale à construire, éviter de me perdre en de nouvelles conjonctures spirituelles qui allaient m’épuiser et sûrement encore me décevoir !
Encore fortement imprégné par ma culture jéhoviste, ma prison mentale n’étant pas encore totalement débarrassée de ses barreaux dorés, j’avais encore des réticences à ouvrir des ouvrages de philosophique antique et moderne comme Michel Onfray que j’apprécie particulièrement malgré les critiques. Aujourd’hui j’ai trouvé ma voie, en devenant un épicurien raisonné, mon ouverture sur le monde est devenue perfectible sans ces préjugés coriaces à savoir si je plais à Dieu ou non…