Les Témoins de Jéhovah et leur façon de répondre

Découvrez les réponses officielles de la WT à certaines questions et essayez de discerner la méthode employée



Les Témoins de Jéhovah croient-ils qu'ils seront les seuls à être sauvés ?

Les Témoins de Jéhovah ont la conviction d'accomplir une œuvre de salut. Pourquoi poursuivraient-ils leur œuvre d'évangélisation s'ils croyaient qu'il n'y a pas d'espoir pour les autres ? Ils ont la certitude que Dieu étendra sa miséricorde à " toutes sortes d'hommes ". (1 Timothée 2:3, 4.) L'apôtre Paul déclare que Dieu ressuscitera même " des injustes ". (Actes 24:15.) Il est donc évident que beaucoup de personnes qui, aujourd'hui, ne sont pas Témoins de Jéhovah seront sauvées.

Mais à propos de la " grande tribulation " imminente et du moyen d'y survivre, la Bible indique que ceux qui désirent être protégés par Dieu doivent prendre position pour lui. Jésus déclara : " Car, de même que furent les jours de Noé, ainsi sera la présence du Fils de l'homme. [...] ils n'ont pas été attentifs jusqu'à ce que le déluge vienne et les emporte tous, ainsi sera la présence du Fils de l'homme. " (Matthieu 24:21, 37-39).



Pourquoi les Témoins de Jéhovah ne sont-ils pas favorables à l'œcuménisme ?

À l'exemple des premiers chrétiens, les Témoins de Jéhovah considèrent le christianisme comme " La Voie ". (Actes 19:9 ; 24:14.) Ils fondent leurs croyances sur le livre qui explique cette Voie, à savoir la Bible, y compris les Écritures grecques chrétiennes (ou Nouveau Testament). Voulant rester attachés à cette Voie, ils ne peuvent faire de compromissions et accepter d'autres enseignements, uniquement par souci d'œcuménisme. En revanche, ils invitent tous les hommes sincères à se tourner vers le vrai christianisme et à étudier les Écritures, afin qu'ils puissent suivre " La Voie ".

http://www.temoinsdejehovah.org/Page.aspx?REF=ebb6735d-fe94-416c-9609-03f40c646d11

Je veux bien croire que les rédacteurs de la WT soient des personnes biens-intentionnées et sans une réelle volonté "permanente" de manipuler les lecteurs, mais certaines réponses laissent songeurs.

A la question, "Les Témoins de Jéhovah croient-ils qu'ils seront les seuls à être sauvés ?", le rédacteurs de la réponse, affirme, " Il est donc évident que beaucoup de personnes qui, aujourd'hui, ne sont pas Témoins de Jéhovah seront sauvées." ... sans préciser que pour être sauvés, s'ils ne sont TdJ, ils doivent le devenir, dans le cadre de " œuvre de salut ". L'intention de manipuler est évidente et cela en utilisant des phrases alambiquées et volontairement floues.

A la question, "Pourquoi les Témoins de Jéhovah ne sont-ils pas favorables à l'œcuménisme ?", le rédacteur, nous explique que, " les Témoins de Jéhovah considèrent le christianisme comme " La Voie ", sans préciser que pour eux, le christianisme, où selon leur terminologie, " le vrai christianisme", se réduit à leur seul mouvement. Encore une fois la volonté consciente ou inconsciente de manipuler le lecteur, me semble évidente.

Le discours de persuasion coercitive s'appuie sur une donnée fondamentale : la mystification. Il s'agit d'un discours falsifié dont le but n'est pas la communication, mais bien la conversion de l'auditeur. La stratégie de mystification consiste à passer progressivement du réel à l'illusoire, sans déclencher de phénomène de rejet. La mystification du discours s'appuie sur plusieurs éléments

· la fabulation le discours persuasif doit travestir le réel, le mythifier;
· la simulation: l'orateur joue, il crée un personnage séduisant
· la dissimulation : l'orateur masque ses propres interrogations, il cache ses doutes
· la séduction : l'orateur ne peut raconter sa fable si elle ne s'accompagne pas du désir de l'auditeur de l'entendre jusqu'à son dénouement;
· le mépris : le 'persuadeur' ne fait pas que travestir la réalité à travers son discours, il truque aussi la relation.

L'un des moteurs de la persuasion coercitive est la faculté d'un orateur à faire accepter l'irrationnel. Alors que le réel est à l'origine des angoisses et du sentiment d'incomplétude qui ont conduit l'adepte à la secte, l'irrationnel qui lui est proposé le rassure parce qu'il véhicule des solutions toutes faites..

http://www.prevensectes.com/manip11.htm

Quelles preuves avons-​nous, en plus des preuves bibliques, que les Israélites ont été esclaves en Égypte ?

Selon la Bible, après que des Madianites ont emmené Joseph en Égypte, le patriarche Jacob et sa famille ont quitté Canaan pour aller vivre en Égypte. Ils se sont installés dans la région de Goshen, située dans le delta du Nil (Gen. 47:1, 6). Les Israélites ‘se sont multipliés et sont devenus de plus en plus forts’. Les Égyptiens ont alors eu peur d’eux et en ont fait des esclaves (Ex. 1:7-14).

Des critiques modernes ont prétendu que ce récit biblique n’était qu’un mythe. Mais il existe bel et bien des preuves que, par le passé, des peuples sémites * ont été esclaves en Égypte.

Par exemple, des archéologues ont découvert des traces de peuplements anciens dans le nord de l’Égypte. Le professeur John Bimson explique qu’on dispose de preuves indiquant qu’au moins 20 colonies sémites ont vécu dans cette région. De plus, l’égyptologue James Hoffmeier fait remarquer : « D’environ 1800 à 1540 avant notre ère, l’Égypte a été un lieu de migration attirant pour les peuples sémitiques d’Asie occidentale *. » Il affirme aussi : « Cette période coïncide avec ce qu’on appelle traditionnellement la “période des patriarches” et correspond par conséquent à la période et aux évènements dont parle la Genèse *. »

D’autres preuves ont été trouvées dans le sud de l’Égypte. Un papyrus datant du Moyen Empire (v. 2000 – v. 1600 avant notre ère) contient des noms d’esclaves, ou de serviteurs, qui ont travaillé dans une exploitation du sud de l’Égypte. Plus de 40 de ces noms sont d’origine sémite. Ces esclaves ont travaillé comme cuisiniers, tisserands ou ouvriers agricoles. James Hoffmeier explique : « Étant donné que plus de 40 Sémites travaillaient pour cette seule exploitation située dans la Thébaïde [sud de l’Égypte], leur nombre dans toute l’Égypte, particulièrement dans le delta, devait être très important *. »

L’archéologue David Rohl a écrit que certains des noms figurant sur le papyrus « semblent tout droit sortis des pages de la Bible * ». Par exemple, on y trouve des noms qui ressemblent aux noms « Issachar », « Aser » et « Shifra » (Ex. 1:3, 4, 15). « Cela prouve clairement que les Israélites ont été esclaves en Égypte * », conclut David Rohl.

Le professeur Bimson fait ce constat : « La tradition biblique concernant l’esclavage en Égypte et l’Exode a un fondement historique solide *. »
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2020322


La question posée contient une affirmation ("les Israélites ont été esclaves en Égypte"), ce qui souligne que l'objectif de l'article, c'est de chercher à prouver une croyance préalable, en faisant des recherches et en produisant des arguments qui iront uniquement dans le sens de la croyance, sans, dès le départ, se poser la question de la fiabilité de cette affirmation.

La Watch schématise et simplifie une question complexe.

Ensuite l'article indique avec un implicite négatif ("critiques")  : "Des critiques modernes ont prétendu que ce récit biblique n’était qu’un mythe", sans expliquer pourquoi et sans fournir les arguments de ces "critiques modernes".

Enfin l'article cite l’archéologue David Rohl dont Wiki dit : "Selon ses ouvrages A Test of Time et Legend, la datation des pharaons de la XIXe à la XXVe dynastie entraîne une révision radicale de la chronologie admise de l'ancienne Égypte, et une non moins radicale révision des chronologies d'Israël et de la Mésopotamie. Selon lui, les chercheurs peuvent identifier de nombreux personnages de l'Ancien Testament à des noms extraits des fouilles archéologiques" https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Rohl

La révision radicale de la chronologie que prône cet archéologue doit surement remettre en cause la date de la destruction de Jérusalem (607 pour la Watch et la date de la destruction de Babylone (539).

Les ficelles sont grosses, en effet: il y a eu des migrations entre le Levant et l'Egypte pendant des millénaires, impliquant toute sorte de "Sémites" et pas seulement des "Israélites" ("Israël" est probablement attesté aussi en "Canaan" sur la stèle de Mérenptah [ou Merneptah], à une date qui n'arrange pas du tout les apologistes du "récit biblique"), à telle enseigne que l'Egypte a été un temps sous domination "sémite" (les fameux "Hyksos"). Bref, c'est toujours le vice méthodologique congénital de l'"archéologie biblique" qui part du "récit biblique" (autrement dit d'une synthèse catéchétique de l'"historiographie biblique" dominante) pour en trouver des confirmations ou des réfutations éventuelles dans l'archéologie, au lieu de traiter les textes comme des textes et de laisser l'archéologie dire ce qu'elle a à dire avant d'éventuellement songer à les comparer.

Quant à ta dernière question, je doute que ce débat ait le moindre rapport avec la date de la chute de Jérusalem (607 pour la Watch, 587/6 pour le reste du monde): au VIe s. av. J.-C. le réseau des documents disponibles est trop dense pour permettre des variations de cette ampleur. A ce que je vois ici la "redatation" isolée de David Rohl, qui ne semble pas avoir convaincu grand-monde parmi les égyptologues, s'arrête à la XXVe dynastie (686 av. J.-C.). Quant à Hoffmeier et Bimson, ils sont tous deux "évangéliques" et défendent le scénario classique de l'Exode dont la Watch ne s'est guère écartée. Bimson tente de remonter l'Exode et la Conquête du XIIIe s. (où ceux qui voulaient en sauvegarder quelque historicité s'accordaient plutôt à les situer) au XVe s. (ce qui se rapproche du scénario catéchétique classique suivi par la Watch), mais il est plus efficace pour démonter les "preuves" avancées pour le XIIIe s. que pour prouver quoi que ce soit au XVe (voir la recension de l'excellent J. Alberto Soggin -- en anglais).

Lien corrigé.

Bien sûr, le "raisonnement" ("circulaire" s'il en est, et "biblique" par patchwork ou "collage" de versets) passait par Ezéchiel 28 et Isaïe 14 (pour "Lucifer", référence que la Watch a partiellement abandonnée depuis) et surtout par le prologue de Job (ça, ça n'a pas changé)...

On ne saurait exagérer l'importance pour le jéhovisme de ce "paratexte" de la Genèse, qui pour l'essentiel remonte au russellisme même si Rutherford l'a en partie modifié: c'est tout l'énoncé du "problème" ou de la "question" préalable auquel toute la doctrine est censée "répondre", dont elle tient sa cohérence apparente -- elle s'effondre instantanément si elle ne repart pas de là. D'où le côté compulsif de la récitation de la scène de l'Eden avec son paratexte jéhoviste, au commencement de toute explication, et la quasi-impossibilité pour le TdJ moyen de lire le texte de Genèse 2--3 tel qu'il est effectivement écrit, sans y ajouter quoi que ce soit (je me souviens d'une discussion avec mon père, qui suivait ce modèle et à qui je devais faire remarquer à chaque phrase: ce n'est pas ce que le texte dit).