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 photologie

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Narkissos

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MessageSujet: photologie   photologie Icon_minitimeDim 15 Mar 2015, 14:41

Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, maintenant (vous êtes) lumière dans (le) Seigneur: marchez comme des enfants de lumière. Car le fruit de la lumière (est) en toute bonté, justice et vérité. Eprouvez ce qui est agréable au Seigneur, et ne participez pas aux œuvres stériles (= sans-fruit) des ténèbres, dénoncez-les plutôt. Car ce qu'ils (ou elles, les œuvres) produisent en secret, il est honteux même de le dire, mais tout ce qui est dénoncé est manifesté par la lumière, car tout ce qui est manifesté est lumière. C'est pourquoi il (est) dit:
Eveille-toi, dormeur,
et lève-toi d'entre les morts,
et le Christ t'éclairera.


Dans ce passage (5,8-14) de l'épître aux Ephésiens, première grande synthèse ou confluence ecclésiastique du "paulinisme" et du "johannisme", l'influence de ce dernier est manifeste (cf. Jean 1,4ss; 3,19ss; 8,12; 9,5; 11,9s; 12,35ss; 1 Jean 1,5ss; 2,8ss; mais voir aussi, du côté paulinien, 1 Corinthiens 4,5; 2 Corinthiens 4,4ss; 1 Thessaloniciens 5,4s; Romains 13,12).
Ce texte me paraît remarquable par plus d'un trait:
- la citation d'origine inconnue, généralement attribuée à une hymne ou un poème chrétien, peut-être tirée d'une liturgie baptismale, qui emploie les deux verbes de la "résurrection" (s'éveiller, se lever) comme une incantation à l'impératif, adressée à un mort-dormeur, et identifie "le Christ" à la lumière et à la vie au-delà de la mort-sommeil, par une image solaire ou du moins astrale, semblable à celle du (soleil/astre) levant (anatolè) en Luc 1,78s;
- l'opposition lumière / ténèbres, dont la symétrie habituellement statique est ébranlée et renversée par une "magie" ou un dynamisme de la lumière qui l'emporte sur les ténèbres et les gagne à elle-même, les transforme en lumière (idée dont on ne saurait retracer l'ascendance et la postérité innombrables: éclairer l'obscur en changerait la nature ou en inverserait le signe, de négatif en positif);
- la médiation dans cette opération de la parole (cf. le logos du Prologue de Jean, qui est aussi lumière, vie et Christ), ici de "dénonciation" ou de "dévoilement" (le même verbe est employé du Paraclet défenseur-accusateur, qui "convainc" ou "confond" le "monde" en Jean 16,8 ).
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeVen 15 Sep 2017, 13:08

Une autre réflexion me fait regretter de n'avoir pas récrit ici, in extenso, Jean 3,19ss:
Tel est le jugement: (que) la lumière est venue (parfait: une fois pour toutes) dans le monde; et les hommes ont aimé la ténèbre plutôt que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises; car quiconque pratique l'ignoble hait la lumière et ne vient pas à la lumière, pour que ses œuvres ne soient pas dénoncées; mais qui fait la vérité vient à la lumière, pour que ses œuvres soient manifestées comme ayant été œuvrées (ouvrées, opérées, ergazomai > ergon = "œuvre") en dieu.

Outre l'évidente "actualisation" de l'eschatologie commune qui en est aussi une généralisation (le "jugement dernier", c'est maintenant et de tout temps), le dualisme ordinaire est déjà subtilement travaillé, faussé, déséquilibré, subverti (glissement du temps des verbes, de l'aoriste = passé au présent; de leur nombre, du pluriel au singulier, accompagnant le déplacement de leurs oppositions sémantiques), d'une symétrie morale statique (bien / mal) vers une dynamique hyper-morale de la lumière (faire la vérité <=> œuvrer en dieu <=> venir -- des ténèbres -- à la lumière).
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMer 20 Sep 2017, 10:52

Citation :
Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, maintenant (vous êtes) lumière dans (le) Seigneur




Le texte ne dit pas que les élus sont "dans" la lumière, qu'ils sont "la" lumière du monde, il affirme "vous êtes lumière", comme des "êtres de lumière", de la même "essence" que le Seigneur, car ils sont lumière DANS le Seigneur.
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMer 20 Sep 2017, 11:59

On peut remarquer -- c'est tellement fréquent dans le langage "biblique" et au-delà qu'on finit par ne plus le remarquer -- que cela (l'"être", l'"essence", la "nature", le "genre") se dit de préférence par l'image ou la métaphore de la génération (ici: "enfants de lumière"); il en résulte un curieux télescopage, non seulement de représentations hétérogènes (optique et sexualité, physique et zoologie !) mais de mouvements contraires (venir ou provenir, être sorti ou issu de la lumière vs. aller ou venir à, vers la lumière ou devenir lumière: point de départ et point d'arrivée, origine et fin identiques, ce qui imprime au propos un tour cyclique -- ou du moins de figure fermée -- et donne à tout aller l'allure d'un retour).

(Bien sûr, quand je dis "nature", "genre" ou encore "hétérogène", j'emploie -- le plus souvent inconsciemment; c'est plutôt elle qui m'emploie -- la même "métaphore" de la naissance ou de la génération, qui reste enfouie ou latente dans la langue même lorsqu'elle ne vient plus à "l'esprit"; il suffit de la remarquer, d'un soulignement par exemple, pour qu'elle se réactive.)
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMar 08 Mar 2022, 12:05

Citation :
Dans ce passage (5,8-14) de l'épître aux Ephésiens, première grande synthèse ou confluence ecclésiastique du "paulinisme" et du "johannisme", l'influence de ce dernier est manifeste (cf. Jean 1,4ss; 3,19ss; 8,12; 9,5; 11,9s; 12,35ss; 1 Jean 1,5ss; 2,8ss; mais voir aussi, du côté paulinien, 1 Corinthiens 4,5; 2 Corinthiens 4,4ss; 1 Thessaloniciens 5,4s; Romains 13,12).


"Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu ; la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Tout est venu à l'existence par elle, et rien n'est venu à l'existence sans elle. Ce qui est venu à l'existence4en elle était vie, et la vie était la lumière des humains. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres n'ont pas pu la saisir. Survint un homme, envoyé de Dieu, du nom de Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Ce n'est pas lui qui était la lumière ; il venait rendre témoignage à la lumière. La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain ; elle venait dans le monde. Elle était dans le monde, et le monde est venu à l'existence par elle, mais le monde ne l'a jamais connue. Elle est venue chez elle, et les siens ne l'ont pas accueillie" (Jean 1,1-11). 

Notes : Jean 1:5
lumière / ténèbres 3.19 ; 12.35s ; 1Jn 2.8 ; voir Qumrân. – la saisir : le verbe grec, apparenté à ceux qui sont traduits par recevoir aux v. 11s (le même verbe est traduit par surprendre en 12.35 ; cf. 6.17n ; 8.3s ; Ph 3.12s ; 1Th 5.4), peut être pris soit au sens de comprendre (Ac 4.13 ; 10.34 ; 25.25 ; Ep 3.18 ; cf. Rm 1.19-23 ; 1Co 1.21), soit au sens de se rendre maître de ; cf. Jn 3.19 ; 7.34 ; 8.21 ; Sagesse 7.30 : « La nuit succède à la lumière, mais le mal ne prévaut pas sur la Sagesse. »

Notes : Jean 1:11
chez elle : litt. à ce qui était sien (même tournure en 19.27, chez lui). – les siens : cf. 13.2. – pas accueillie v. 5n (un verbe apparenté est traduit par recevoir au v. 12) ; cf. 3.11 ; 5.43 ; voir aussi 4.44 ; 12.37 ; 1 Hénoch 42.1s : « La Sagesse n’a pas trouvé de lieu où demeurer. Sa demeure était dans les cieux ; la Sagesse l’a quittée afin d’habiter parmi les humains, mais elle n’a pas trouvé de demeure… »
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMar 08 Mar 2022, 12:46

Ce serait peut-être plus clair (!) si l'on mentionnait le vocabulaire grec (quitte à le transcrire) au lieu de le décrire et de le commenter (ce n'était pas le choix éditorial de la NBS, mais les notes n'y gagnent pas en clarté), puisqu'il s'agit d'un jeu sur plusieurs dérivés (composés) du même verbe lambanô, prendre, recevoir, etc.:
- kata-lambanô v. 5 (cf. [8,3s;] 12,35), les ténèbres ne l'ont pas "saisie" (la lumière);
- para-lambanô v. 11 (cf. 14,3), les siens ne l'ont pas "accueilli(e)" (le logos, la "Parole");
- lambanô (tout court) v. 12, à tous ceux qui l'ont "reçu(e)", et 16, et de sa plénitude (plèrôma) nous avons tous "reçu" (cf. 3,11.27.32s etc., verbe archi-courant).

Sur l'idée fondamentale du Dieu tout-lumière, cf. notre discussion d'hier (7.3.2022) -- à cette différence près qu'ici (dans le Prologue de l'évangile selon Jean) c'est le logos et non le dieu (theos) qui est (tout-)"lumière", et comme tel inaccessible aux ténèbres, imprenable ou insaisissable en bonne et en mauvaise part: elles ne peuvent ni le "com-prendre" (au sens "cognitif", cf. l'emploi parallèle de gi[g]nôskô, connaître, v. 10, d'où gnôsis = connaissance), ni l'"appréhender" en un sens "policier" (= l'arrêter, lui faire obstacle, etc.). (Si l'on pouvait jouer sur les sens ordinaire et argotique du verbe "entraver" -- "j'y entrave que dalle" -- on retrouverait à peu près le même double sens: elles ne l'"entravent" pas.)

[La phrase -- sublime -- de Jean 1,5 est désormais inséparable pour moi de son retournement par Joyce dans Ulysses, dans la description du visage d'un élève "obtus" -- "non-comprenant" comme dirait Desproges: A darkness shining in brightness which brightness could not comprehend, "une obscurité brillant dans la clarté (et) que la clarté ne pouvait comprendre", où bright signifie aussi "brillant" au sens "intellectuel".]
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMar 08 Mar 2022, 16:31

Citation :
Eveille-toi, dormeur,
et lève-toi d'entre les morts,
et le Christ t'éclairera.

J'ai le sentiment que dans ce texte la mort correspond au ténèbres, comme le sommeil est reliée à l'obscurité de la nuit et qu'il faille que le soleil se lève pour que le mort s'éveille, se relève, tout comme un dormeur se réveille à l'aube (avec l'apparition de la lumière, peut-être l'aurore). 

J'ai du mal à établir le lien entre " tout ce qui est dénoncé est manifesté par la lumière, car tout ce qui est manifesté est lumière" et la suite (ci-dessus) ... La résurrection serait-elle suspendue au fait que tout soit dénoncé/manifesté et devienne lumière ?
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMar 08 Mar 2022, 17:29

Quand on parle de lumière et de ténèbres, de vie et de mort, d'éveil et de sommeil, de tout ça à la fois et d'autres (?) choses encore, il est quasiment impossible de délimiter un sens "propre" et un sens "figuré" pour aucun des termes qu'on emploie, on est dans l'"espace lisse" d'une "métonymie" générale et non dans l'"espace strié" d'une "polysémie" soigneusement cloisonnée (pour combiner aussi à titre posthume Deleuze et Derrida), on glisse d'un "sens" à l'autre sans jamais savoir exactement où finit l'un et où commence l'autre, sans même que l'un ait besoin de finir pour que l'autre commence.

Comme on l'a souvent remarqué, l'une des principales difficultés dans notre lecture des "dualismes" anciens (exemplairement "lumière / ténèbres"), c'est que là où ils voyaient deux "principes" opposés nous n'en voyons plus qu'un, et une différence intensive ou quantitative, à la limite une négation: pour nous "la lumière" c'est quelque chose, mais "les ténèbres" ce n'est rien, c'est seulement un manque ou une absence de "lumière", moins ou pas du tout de "lumière". De sorte que ce qui paraissait le plus "magique" ou "miraculeux" dans leur perspective, une "conversion" des ténèbres à la lumière, est au contraire ce qui nous paraît le plus banal: qu'il suffise d'allumer la lumière quelque part pour que les "ténèbres" disparaissent ou deviennent instantanément "lumière", c'est bien ce qui nous étonne le moins... et pourtant, c'est toujours le même "phénomène" qui se joue là et il n'en est pas moins étonnant.

En tout cas le "mystère" de l'épître aux Ephésiens joue sur tous les tableaux: la résurrection du Christ, mythe et rite à la fois, englobe aussi bien le cosmos (ce qui est au ciel, sur et sous la terre), la destinée communautaire (l'Eglise) et individuelle des croyants (mort, vie, résurrection ou élévation), et le programme "spirituel" ou "moral" -- que la "lumière" vainque les ténèbres en soi et autour de soi, par l'oeuvre de l'Esprit qui se traduit en ascèse individuelle, en discipline collective ou en "dénonciation-conviction" du "monde" -- c'est un seul et même "mystère", "photologique" de part en part.
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMar 11 Juin 2024, 10:21

EXPLICATION DE L’ÉPÎTRE AUX ÉPHÉSIENS
PAR Adolphe MONOD 1867

C’est pourquoi il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d’entre les morts, et Christ reluira sur toi. Ceci termine l’exhortation que l’Apôtre vient d’adresser aux enfants de lumière, pour les porter à faire luire leur lumière devant le monde païen (8-14). Le chrétien qui ne se sépare pas nettement des œuvres ténèbres, et en s’en abstenant et en les reprenant, se confond en quelque sorte avec les Gentils qui l’entourent. Il est vrai qu’il y a en lui un principe spirituel qui n’est pas en eux ; mais ce principe ne peut être discerné des hommes tant qu’il ne se montre pas mieux dans la conduite. Un tel chrétien est comparé par l’Apôtre à un homme qui dort au milieu des morts. Bien que sa condition diffère essentiellement de la leur, puisqu’il a seul la vie qui manque aux autres, cette différence demeure inaperçue tant qu’il demeure couché et endormi, et ne se découvre que lorsqu’il se réveille et qu’il se lève ; ou, pour suivre de plus près l’image développée par l’Apôtre, l’endormi est privé de la lumière aussi bien que le mort, jusqu’au moment qu’il se réveille et se lève ; alors seulement, la lumière du soleil, à laquelle les yeux des autres demeurent fermés, reluit sur lui. Qu’ainsi le chrétien secoue toute ressemblance avec le monde païen qui l’entoure ; alors « Christ reluira sur lui, » et par cette lumière de Christ, il pourra remplir au milieu du monde qui l’environne la belle tâche que l’Apôtre vient de lui tracer. La conjonction c’est pourquoi se rapporte, non au verset 13 seulement, mais à tout le développement qui précède, et surtout au verset.

Reste à savoir à quel endroit de l’Ancien Testament saint Paul a emprunté cette citation. Nous disons de l’Ancien Testament, car comment admettre, avec quelques commentateurs, qu’il l’ait prise ailleurs, ou dans un ancien cantique, ou dans un livre apocryphe, ou dans un livre canonique qui se serait perdu ? Harless et Olshausen ont fait justice de ces suppositions et elles se réfutent d’elles-mêmes pour le commentateur chrétien. Cependant, les paroles citées par l’Apôtre ne se trouvent nulle part textuellement dans l’Ancien Testament. Nous pensons, avec les deux commentateurs que nous venons de nommer, que c’est ici l’un de ces cas où les auteurs du Nouveau Testament ont cité l’Ancien, non d’après les mots du texte, mais d’après le fond de la pensée, et que le passage auquel notre Apôtre a fait allusion est Ésaïe 60.1-3. Là, le prophète qui, dans le chapitre précédent, a comparé les enfants d’Israël à des hommes privés de la lumière (9) et même de la vie (10), exhorte ce peuple à se lever parce que sa lumière est venue (1). Tout autour de lui les ténèbres couvrent les peuples ; mais le Seigneur va se lever sur lui (2), et alors les nations (les Gentils) marcheront à la lumière d’Israël (3). Saint Paul applique cette prophétie à l’Église et substitue au langage de la prédiction celui de l’accomplissement. Il faut que le croyant, longtemps confondu par un lâche sommeil avec les morts qui l’entourent, se réveille et se lève du milieu d’eux ; Jésus-Christ reluira sur lui et fera paraître à tous les yeux la différence qui est entre les Gentils et lui ; mais ce sera pour qu’il fasse luire sur eux la lumière qu’il a reçue du Seigneur, et que par cette lumière il change en lumière leurs ténèbres. Ainsi l’entendent Harless, Olshausen, Gerlach, Bloomfield, etc. On pourrait supposer, au reste, que tout en faisant plus spécialement allusion au passage d’Ésaïe que nous venons de rappeler, l’Apôtre avait encore présents à l’esprit d’autres endroits de l’Ancien Testament où des idées analogues sont présentées, tels que Ésaïe 9.1 ; 26.19 ; 52.1-2 ; Jonas 1.6 ; Psaume 13.4 ; mais cela n’est pas nécessaire.

Pour le fond de l’exhortation renfermée dans les versets 8-14, il est intéressant de rapprocher Romains 13.11-14 et 1Thessaloniciens 5.5-8.

https://www.koina.org/page-7/page299/files/monod_ephesiens.pdf
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitimeMar 11 Juin 2024, 10:55

Théotex (ou Koina) fait décidément du neuf avec du très vieux !

Dans la (grande) famille Monod, qui a aussi compris nombre de "libéraux", Adolphe (qui était déjà mort en 1856) était plutôt du côté "orthodoxe", conservateur -- on ne disait pas encore "évangélique" ni "fondamentaliste", dans ces sens-là -- mais pas le plus extrême (cf. aussi ici)...

On admirera la circularité du raisonnement "bibliciste" qui tourne à l'absurde et y tourne très court: "Paul" ne peut citer que l'AT, même si ce qu'il cite n'y est pas ! L'interprétation générale, bien sûr, est orientée par l'idéologie, inséparablement piétiste et sectaire, du "réveil": tous les "chrétiens" (même protestants) ne sont pas vraiment "chrétiens", ils doivent le devenir... (à l'époque où l'Eglise réformée est régie par l'Etat, ça coûtera sa chaire au pasteur qui refuse des paroissiens à la Cène). Bien entendu, il y aurait d'autres lectures, moins "orthodoxes", où "le Christ" lui-même serait un effet autant qu'une cause de l'"éveil".

La partie la plus remarquable, à mon avis, est encore la précédente (il suffit de remonter un peu pour voir le commentaire de Monod, pas mauvais d'ailleurs bien que limité dans sa portée): ce qui est éclairé, révélé, manifesté, dévoilé, mis au jour, même le pire, le plus obscur, le plus honteux, le plus caché, devient lumière: cela intéresserait autant la phénoménologie ou la psychanalyse que le journalisme. Photologie partout, ou presque (cf. Joyce supra 8.3.2022).
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MessageSujet: Re: photologie   photologie Icon_minitime

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