1 Timothée 5,24s ressortit bien au même "principe" que les
logia évangéliques dont nous parlions au début de ce fil, mais l'"application" qu'il en fait est limitée, dans la perspective "ecclésiastique" des Pastorales: tous les péchés seront révélés, les bonnes actions aussi, c'est respectivement menace et promesse, bâton et carotte... Cf. aussi
ici une autre mise en oeuvre antérieure du même "principe" (Colossiens).
Quant aux textes de ou sur Derrida (il est de plus en plus difficile de les distinguer sur le site "idixa"), ils me rappellent ce que nous disions aujourd'hui même
ici (c'est un peu la même conversation qui se poursuit sur ces deux fils: le "photologique" et le "phénoménologique" c'est la même chose, du côté de la lumière ou de ce qu'elle éclaire): ce qui complique le jeu des métonymies sensorielles ou perceptives, c'est que les "sens" (vue, ouïe, goût, odorat, tact) ne se recouvrent pas (on peut continuer ou commencer à entendre quand on ne voit plus rien, et inversement, et ainsi de suite; le "
silence" peut coïncider ou non avec les "
ténèbres", etc.), ce qui démultiplie à l'infini leurs jeux de "sens" (sens "propres" et "figurés" ou "métaphoriques", en particulier "cognitifs", des "cinq sens"): le silence peut aboutir à la vision et l'obscurité à l'écoute, le défaut de vue ou d'ouïe au toucher, au goûter ou au sentir, et inversement dans tous les sens et tous les sens des sens, du "sensible" à l'"intelligible". Autant de manières de (se) "comprendre" et de ne pas (se) "comprendre", et entre elles le jeu au sens quasi mécanique, le vide ou le désajointement qui
permet le jeu de la "communication" sans jamais l'assurer (ce que je relevais encore ailleurs dans la formule "tu vois ce que je veux dire": on communique plus ou moins bien un "sens" en sautant sans cesse d'un "sens" à un autre); au risque permanent et irréductible de l'erreur, du mensonge, de la tromperie et du parjure, du secret gardé même quand il se révèle, de la dissimulation, de la ruse, de l'équivoque, du quiproquo ou du malentendu.
N.B.: l'association du "secret" au récit de la "ligature" d'Isaac par Abraham (Genèse 22) vient à Derrida (notamment dans
Donner la mort) de Kierkegaard (
Crainte et tremblement) et de sa relecture par Kafka ("un autre Abraham") -- elle n'est pas si évidente dans le seul texte de la Genèse.