Le theravāda est une branche ancienne du bouddhisme hīnayāna issue de l'école Sthaviravāda. Relativement conservatrice, elle est aussi plus proche du bouddhisme primitif que les autres traditions bouddhiques existantes. La Doctrine des Anciens s'appuie sur un canon rédigé en pāli, nommé Tipiṭaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha Śākyamūni, recueillies par ses contemporains et retranscrites quelques siècles plus tard
Le bouddhisme theravāda est pratiqué dans différents pays à travers le monde, mais il reste essentiellement diffusé en Asie du Sud et du Sud-Est continentale.
En Asie du Sud, le Sri Lanka se définit comme le berceau du bouddhisme theravāda. Son introduction commence au IIIe siècle av. J.-C. Le pays étant insulaire et protégé des invasions extérieures, la Doctrine des Anciens y prospère et, deux siècles plus tard, le canon bouddhique Theravāda en langue pāli, nommé Tipiṭaka, est rédigé par une assemblée de moines. À cette époque, le Sri Lanka devient le centre spirituel du bouddhisme theravāda, suivi principalement par l'ethnie cingalaise. On compte, aujourd'hui, environ 14 millions de pratiquants sri lankais, soit 70 % de la population.
En Asie du Sud-Est, la Birmanie fait figure de siège continental du bouddhisme theravāda, venu d'Inde au IIIe siècle av. J.-C. Malgré les guerres et les occupations étrangères, l'ancien royaume birman, nommé Pagan, a toujours gardé la ferveur Theravāda. Le site archéologique de Bagan, ancienne capitale du royaume au IXe siècle, en est le parfait exemple. À l'heure actuelle, le bouddhisme birman se mêle à d'autres influences telles qu'animistes, tantriques, hindouistes et mahāyānistes, ce qui rend difficile son recensement. On compte entre 40 et 60 millions de pratiquants, soit 85 à 89 % de la population birmane.
L'introduction du bouddhisme theravāda en Thaïlande commence aux Ve siècle et VIe siècle, à travers l'influence birmane. La tradition des Anciens se pérennise autour du XIVe siècle lorsque le jeune royaume d'Ayutthaya, plus connu sous le nom de Siam, décide d'unifier son territoire en déclarant le bouddhisme theravāda, religion officielle. La législation, bien qu'inspirée des principes hindouistes, est rédigée en langue pāli, langue parlée par le Bouddha Śākyamūni; elle est restée en vigueur jusqu'au XIXe siècle. Aujourd'hui, près de 95 % de la population thaïlandaise pratique le bouddhisme theravāda, soit environ 63 millions de personnes.
L'histoire du bouddhisme theravāda au Laos reste très confuse. Ce n'est qu'au milieu du XIVe siècle que le pays s'unifie et se stabilise mais sous une tradition mahāyāniste réformée. Très influencé culturellement par son voisin, le royaume de Siam, c'est au XVIe siècle que le pays décide de se tourner vers la Doctrine des Anciens. On compte, à l'heure actuelle, un peu plus de 4 millions de pratiquants, soit 67 % de la population laotienne.
Au Cambodge, l'évolution du bouddhisme theravāda fut assez complexe. Au début du VIIe siècle, le pays se partage entre des influences hindouistes et bouddhistes. Au IXe siècle, le Bouddhisme Mahāyāna devient la tradition la plus pratiquée, bien que les coutumes hindouistes restent encore en usage dans le pays. Il faudra attendre le XIVe siècle pour que le bouddhisme theravāda s'impose dans tout le royaume4. On compte, aujourd'hui, environ 14 millions de pratiquants, soit plus de 95 % de la population cambodgienne.
Bien qu'entouré par de nombreux pays de tradition Theravāda, le Vietnam fut plus influencé pendant son histoire par son grand voisin du nord, la Chine de tradition mahāyāniste. Ce sont donc seulement 2 % des vietnamiens qui pratiquent la Doctrine des Anciens, soit un peu plus d'un million de personnes, essentiellement l'ethnie des Khmers Krom située dans le sud du pays.
Le bouddhisme theravāda a récemment gagné en popularité dans le monde occidental. Aujourd'hui, on compte entre 100 et 150 millions de pratiquants à travers le monde.
extrait de wikipedia