Quel regard portez-vous sur le Bouddhisme?

Bonjour,

Depuis plus de 40 ans le Bouddhisme a le vent en poupe en occident et selon certaines statisqiques il y aurait environ 600.000 bouddhistes en France. Je n'ai malheureusement pas de chiffres pour la Suisse.

Certains considèrent le Bouddhisme comme une religion à part entière à tort ou à raison, alors que d'autres n'y voient qu'une philosophie orientale qui a sa raison d'être dans notre monde en perpétuel mouvement. Mais beaucoup n'ont qu'une vague idée de ce qu'est le Bouddhisme n'y de ce que voulait son fondateur Siddarta Gautama, prince qui après avoir observé la maladie, la mort et la vieillesse se mit à penser sur les causes de notre état d'esprit. Il en vint à se dire qu'il faudrait se détacher de tout désir, attachement.

Voilà le fil est lancé.

Avec mes fraternelles salutations.
Jean-Pierre

Peut-être que nos catégories (d'origine gréco-latine) de "religion" et de "philosophie" ne s'appliquent strictement qu'à ce que NOUS en sommes venus à désigner sous ces noms. On en revient au problème de la "traduction/trahison" transculturelle.
Le(s) bouddhisme(s) a (ont) des traits qui ressemblent à ce que NOUS nommons "religion" et aussi à ce que NOUS nommons "philosophie", mais il n'est tout à fait ni l'un ni l'autre. Et il devient inévitablement encore autre chose lorsqu'il s'acclimate en Occident.
Mais il y a bien sûr des analogies entre la problématique du désir (et de la crainte!) dans ces deux traditions.
Dans le Sermon sur la Montagne, les aspects de non-jugement et de non-résistance au mal (celui-ci fascinait Nietzsche, qui n'avait pas manqué le parallélisme bouddhique, d'autant qu'il était d'abord disciple de Schopenhauer, dont la philosophie présentait aussi de profondes affinités avec le bouddhisme). Mais aussi, chez Paul, la dialectique du désir et de la mort développée dans Romains 7 (où epithumia est généralement mal traduit par "convoitise", ce qui est extrêmement réducteur).

Bonsoir,

Ce qui est fascinant lorsque l'on compare les religions, les philosophies entre elles ce sont non seulement leurs grandes différences parfois, mais aussi leur étrange similitude.

Est-ton en face d'une mondialisation avant la lettre sur le plan religieux et philosophique?

Avec mes salutations.
Jean-Pierre

Bonsoir,
D'une part il y a eu des "mondialisations" relatives tout au long de l'histoire -- chaque fois que des traditions isolées ont été mises en relation les unes avec les autres (le plus souvent malgré elles) par brassage culturel; notamment, en ce qui concerne le judaïsme et le christianisme, sous les royaumes hellénistiques et l'empire romain: dissémination et acclimatation des idées, influences, inspirations, syncrétismes et nouvelles différenciations. L'influence indienne sur le bassin méditerranéen, depuis les campagnes d'Alexandre, est marginale, indirecte, mais pas négligeable.
D'autre part tous les "mythes" présentent des invariants dans la mesure où ils procèdent d'une condition humaine commune et la reflètent. Les "grandes questions" de la mort et de la vie, de l'un et du multiple, ne se posent pas exactement partout de la même manière mais il est inévitable qu'on trouve ici ou là des ressemblances et des possibilités et donc des tentatives de traduction (ou des tentations de trahison?).