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| inter-minables | |
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Auteur | Message |
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Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 15 Juil 2024, 16:13 | |
| Obscénité des chiffres, quels qu'ils soient...
Il n'y a sûrement pas grand rapport entre l'administration sanitaire "du Hamas", qui fonctionne à peu près selon les mêmes critères technoscientifiques que tous ses homologues, en recensant les morts qu'elle constate et en tentant surtout de soigner les survivants -- et "le Hamas" politique et militaire qu'on peut tenir pour responsable de l'attaque du 7.10.2023 et qui depuis combat comme il peut, sur le terrain des armes et de la communication. Vu le traitement infligé depuis près de dix mois à une population de plus de deux millions de personnes enfermée sur un territoire de cette taille, le bilan officiel paraît en effet fortement sous-estimé; mais on peut le multiplier tant qu'on voudra, cela ne changera rien aux attitudes politiques des acteurs plus ou moins directement impliqués. A distance respectable, la gauche française empêtrée dans son arrière-cuisine post-électorale pense déjà beaucoup moins au sort des Gazaouis qu'elle n'affectait de le faire il y a quelques semaines... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 15 Juil 2024, 16:28 | |
| - Citation :
- A distance respectable, la gauche française empêtrée dans son arrière-cuisine post-électorale pense déjà beaucoup moins au sort des Gazaouis qu'elle n'affectait de le faire il y a quelques semaines...
Réflexion très pertinente. Législatives 2024 : que signifie le triangle rouge porté par Manuel Bompard lors du débat avec Gabriel Attal et Jordan Bardella ?Le coordinateur de La France insoumise explique que son pin's reprend un symbole historique de la lutte ouvrière et antifasciste, arboré par d'autres personnalités de gauche. Il dément tout lien avec l'utilisation du triangle rouge par des militants propalestiniens.Le député insoumis Manuel Bompard, portant un triangle rouge sur le revers de sa veste, avant un débat politique sur TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 25 juin 2024. [size=14](DIMITAR DILKOFF / AFP)[/size] Costume bleu, cravate rouge et triangle rouge accroché au revers de la veste. Lors du débat télévisé qui l'a opposé à Gabriel Attal et Jordan Bardella en vue des législatives, mardi 25 juin sur TF1, ce dernier détail sur la tenue de Manuel Bompard a attiré l'œil de plusieurs personnalités critiques de La France insoumise. Sur le réseau social X, elles ont questionné la signification du pin's écarlate arboré par le coordinateur de LFI, invité au nom du Nouveau Front populaire."Hier soir, Manuel Bompard, représentant du 'nouveau Front Populaire' ou Nupes bis et fidèle de Jean-Luc Mélenchon, arborait sur sa veste le triangle rouge inversé, devenu depuis le 7 octobre le symbole des islamistes palestiniens à Gaza (il a d'autres significations, mais plus maintenant). Le message est clair", a jugé le journaliste de Libération Jean Quatremer, mercredi matin, sur son compte X. Un message qui a déclenché une levée de boucliers de la part des militants de gauche sur X, et auquel Manuel Bompard a rapidement répondu, revendiquant porter "un symbole de la résistance anti-fasciste"."Le triangle rouge vient de l’histoire des camps de concentration, des opposants politiques. Les membres de LFI l’ont absolument toujours porté", a également réagi l'écologiste Sandrine Rousseau sur ce même réseau social. L'essayiste Raphaël Enthoven, évoquant l'historique antifasciste de ce symbole et son utilisation plus récente par des soutiens du Hamas, a accusé le député sortant LFI d'ambivalence : "En arborant ce triangle, Bompard coche toutes les cases : de la revendication ouvrière jusqu’au symbole menaçant pour les Juifs", écrit-il notamment sur XLa marque des déportés communistes dans les camps nazisLe symbole épinglé sur la tenue de Manuel Bompard est apparu pour la première fois en France lors de la manifestation du 1er mai 1890, selon l'historien Sylvain Boulouque, spécialiste des mouvements sociaux. Le triangle rouge côtoie alors l'églantine rouge, plus populaire, qu'il supplante progressivement au fil des années, explique-t-il à franceinfo. Ce triangle rouge est aussi utilisé pour représenter la revendication d'une journée de travail de huit heures maximum. Sa forme triangulaire fait écho au slogan "8 heures de travail, 8 heures de loisirs, 8 heures de sommeil" – un symbole à trois côtés pour représenter les fameux trois-huit. Quant à la couleur rouge, elle est issue de la culture ouvriériste dans laquelle s'ancre cette lutte pour la limitation du temps de travail journalier.Cinquante ans plus tard, les nazis utilisent ce même symbole pour distinguer les prisonniers politiques (communistes, résistants, objecteurs de conscience...) dans les camps de concentration. Cette classification permet alors aux nazis de les différencier des Juifs, qui portent une étoile jaune, ou encore des homosexuels, marqués d'un triangle rose. A la sortie de la guerre, les militants antifascistes se réapproprient le triangle rouge comme symbole de résistance à l'extrême droite, en souvenir de leurs camarades déportés. Le triangle rose suivra le même chemin dans la communauté homosexuelle : on le retrouve par exemple, inversé, dans les logos des associations SOS homophobie et Act Up.https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives-2024-que-signifie-le-triangle-rouge-porte-par-manuel-bompard-lors-du-debat-avec-gabriel-attal-et-jordan-bardella_6627012.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 15 Juil 2024, 17:04 | |
| Les symboles sont encore plus ambigus que les mots... J'avoue ne pas très bien comprendre pourquoi des professionnels de la parole publique, censés savoir régler finement leur discours au niveau d'univocité ou de plurivocité, de précision ou d'imprécision qu'ils souhaitent, et disposant pour cela d'un temps de parole le plus souvent supérieur à leur capacité de pensée, éprouvent le besoin, en plus, d'arborer des symboles livrés à l'interprétation contradictoire de n'importe qui, pour démentir après coup les interprétations...
Le paradoxe, non seulement des "extrêmes" mais même du "centre" au moins depuis Macron, c'est qu'on puisse (un certain temps) bénéficier du double crédit de passer pour "antisystème" (révolutionnaire, disruptif, iconoclaste, rebelle, insoumis, etc.) et "responsable" selon les critères du "système" le plus classique, le plus traditionnel, le plus institutionnel, le plus balisé...
Ce qui restera de "l'histoire", c'est que "l'homme", animal "rationnel" et "politique" selon les traductions latines d'Aristote (zôon logon ekhôn, zôon politikon), n'aura jamais été foutu d'envisager son organisation politique, de la polis à l'Etat-nation moderne, autrement que sur le mode de la représentation: un seul nom, une seule tête, une seule tronche, couronnée ou tranchée, pour en représenter plusieurs, des centaines ou des millions, principe (arkhè, commencement-commandement, principe-principat) toujours monarchique en vérité. Et une poignée de candidats qui s'agitent autour de ce poste, rendu illusoirement désirable par la croyance générale. |
| | | le chapelier toqué
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 18 Juil 2024, 14:04 | |
| Voilà je me permet de revenir avec un sujet plus léger que ceux proposés par l'actualité.
Proust raconte une histoire qui n'est pas la sienne. Je découvrais il y a quelques semaines ce fait suite à une remarque faite par Narkissos. Je viens de découvrir dans la partie de A la recherche... appelée La Prisonnière ce que Proust écrit :
"Elle retrouvait la parole, elle disait : "Mon" ou "Mon chéri", suivis l'un ou l'autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même prénom qu'à l'auteur de ce livre, eût fait :"Mon Marcel", "Mon chéri Marcel"." |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 18 Juil 2024, 14:26 | |
| Merci de cette citation, dont j'avais oublié le détail: Proust lui-même -- mais qui désigne dans un tel cas le nom "Proust", ou le prénom "Marcel", et que signifie "lui-même" ? -- joue expressément de l'identité et de la différence entre "l'auteur" et le "narrateur": c'est l'identité même, le même lui-même si l'on peut dire, qui est mis en abyme, en aporie, en porte-à-faux, en question sans réponse... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 18 Juil 2024, 16:33 | |
| Parlement européen : le vernis Bardella craque à nouveau sur l’Ukraine
Un discours à rebours des propos quasiment atlantistes qu’il tenait pendant la campagne des européennes pour endormir l’électeur français et un vote contre une résolution d’aide à Kyiv : la rentrée du président du RN à Strasbourg rappelle combien il est ancré à l’extrême droite.
On l’a échappé belle, merci le front républicain. Le vrai Bardella, celui qui est vraiment d’extrême droite et pro-Poutine, n’aura pas mis longtemps à réapparaître, après une campagne européenne faite de ripolinages grossiers et d’édulcorations outrageuses des positions classiques de son camp, notamment en matière de politique étrangère. On savait bien que Jordan Bardella masquait les véritables intentions du RN et de leurs alliés, mais il faut saisir chaque occasion de rappeler la réelle nature de l’extrême droite, parce qu’on ne soupçonne pas l’efficacité de la répétition de l’idée inverse par TikTok et les médias amis de l’extrême droite. La normalisation est un travail de sédimentation patient qui finit par imposer, dans l’opinion publique, une image fallacieuse. Lors de cette rentrée des députés européens à Strasbourg, Jordan Bardella a tenu un discours à rebours des propos quasiment atlantistes qu’il tenait pendant la campagne des européennes pour endormir l’électeur français.
https://www.liberation.fr/politique/parlement-europeen-le-vernis-bardella-craque-a-nouveau-sur-lukraine-20240717_V75FQFY5URE3VNQURPY5KYEYQQ/
Guerre en Ukraine : à Strasbourg, Bardella défavorable à un soutien continu de l’UE à Kiev
L’eurodéputé RN, qui conduit le groupe Patriotes pour l’Europe, a laissé entendre en plénière à Strasbourg qu’il ne voterait pas la prochaine résolution de nécessité de soutien continu de l’Union européenne à l’Ukraine.
De retour au Parlement européen, Jordan Bardella, qui conduit le groupe Patriotes pour l’Europe, a laissé entendre ce mercredi 17 juillet à Strasbourg qu’il ne voterait pas la prochaine résolution de nécessité de soutien continu de l’Union à l’Ukraine. Voyez ses arguments dans notre vidéo en tête d’article.
Si le président du Rassemblement national a concédé que « nous ne pouvons laisser l’impérialisme russe absorber l’Ukraine », il s’est montré défavorable au texte devant être voté plus tard dans la journée, en premier lieu pour des raisons économiques.
« Nous contestons, a-t-il avancé, que chaque Etat membre doive consacrer par principe 0,5 % de son PIB par an au soutien à l’Ukraine, ce qui équivaut pour la France à 7 milliards d’euros par an. »
Nouvelle formation avec à sa tête Jordan Bardella, les Patriotes pour l’Europe constituent la troisième force au Parlement européen, avec 84 eurodéputés. Majoritairement réticents à soutenir l’Ukraine, ils sont issus notamment du Rassemblement national (France), du Fidesz de Viktor Orban et de Vox (Espagne).
https://www.nouvelobs.com/monde/20240717.OBS91251/guerre-en-ukraine-a-strasbourg-bardella-defavorable-a-un-soutien-continu-de-l-ue-a-kiev.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 18 Juil 2024, 16:53 | |
| Les postures européennes compteront assez peu par rapport à celle de l'Amérique, qui se jouera de la façon la plus irrationnelle d'ici quelques mois (que des centaines de millions d'Américains ne trouvent pas mieux pour "se représenter" que Trump et Biden, ça laisse rêveur). Pourtant "nous" sommes bien plus concernés, mais encore inégalement et absurdement: ce ne sont pas les pays de l'Est, en première ligne, qui pèsent le plus dans "l'Europe" censée faire face globalement à la Russie...
Quoi de plus con qu'un Etat-nation, sinon une alliance, une fédération, une confédération, un conglomérat d'Etats-nations ? |
| | | le chapelier toqué
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| Sujet: Re: inter-minables Sam 20 Juil 2024, 13:57 | |
| - Narkissos a écrit:
- Quoi de plus con qu'un Etat-nation, sinon une alliance, une fédération, une confédération, un conglomérat d'Etats-nations ?
Que trouves-tu de con dans un Etat-nation, une alliance, une fédération, une confédération, un conglomérat d'Etats-nations? Prônerais tu l'anarchie ? |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Sam 20 Juil 2024, 14:38 | |
| Je ne prône rien du tout, et même si l'idée d'anarchie a toute ma sympathie théorique je ne me fais guère d'illusion sur ses chances pratiques... Tant que la majorité, qui se compte désormais par millions et milliards d'individus, sera persuadée d'avoir besoin d'être représentée, dirigée, gouvernée, surveillée, assistée et protégée, elle n'envisagera pas la politique autrement, et vouloir lui imposer l'anarchie serait, paradoxalement, un acte de tyrannie.
Ce que j'en disais revient à une discussion que nous avons eue maintes fois, en particulier sur la comparaison des systèmes suisse et français: c'est une affaire relative, de plus et de moins. Plus un pays (Etat-nation) est grand, plus son pouvoir est centralisé et éloigné de ses territoires, plus l'idée même de représentation démocratique devient artificielle et absurde. Quand Rousseau parlait de démocratie ou de république il parlait de Genève: les chances d'une démocratie directe ou semi-directe, ou même d'une représentation significative, sont à l'échelle d'une commune, d'un canton, d'une vallée, d'une région géographique, de ce qui concerne effectivement, immédiatement ou presque, chaque individu d'une communauté. Au-delà c'est le machin artificiel et institutionnel qui devient réalité à la place du réel géographique, physique, humain. Et la démesure d'un "pays" comme la France n'est rien par rapport à celle d'un "pays" comme les Etats-Unis d'Amérique, la Russie, la Chine ou l'Inde -- avec lesquels "l'Europe" essaie vainement de concourir. C'est à peu près tout ce que je voulais dire. |
| | | le chapelier toqué
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| Sujet: Re: inter-minables Sam 20 Juil 2024, 16:10 | |
| - Narkissos a écrit:
- Je ne prône rien du tout, et même si l'idée d'anarchie a toute ma sympathie théorique je ne me fais guère d'illusion sur ses chances pratiques... Tant que la majorité, qui se compte désormais par millions et milliards d'individus, sera persuadée d'avoir besoin d'être représentée, dirigée, gouvernée, surveillée, assistée et protégée, elle n'envisagera pas la politique autrement, et vouloir lui imposer l'anarchie serait, paradoxalement, un acte de tyrannie.
Merci Narkissos d'avoir répondu de façon pondérée à ma question intéressée mais dépourvue de mépris et pas agressive. Tu l'as bien compris et je m'en réjouis. Mais si l'on doit éviter toute forme d'alliance, d'Etat-nation, de fédération, de confédération, de conglomérat d'Etats nation, qu'est ce qui pourrait faire l'affaire ou comment les humains devraient ils se comporter? C'est vrai que si l'on regarde ce qu'il s'est passé en France depuis le vote pour la députation française au parlement européen, puis la dissolution de l'assemblée nationale et le vote des deux tours il y a tout lieux de se poser des questions. l |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Sam 20 Juil 2024, 19:13 | |
| Si le cas français récent doit illustrer quelque chose, jusqu'au grotesque, ce serait que "l'alliance" (etc.) fonctionne surtout de façon négative et défensive, voire apotropaïque, face à une menace, à un danger, à un ennemi commun et imminent reconnu comme tel (en l'occurrence le RN aux portes du pouvoir), mais qu'elle est structurellement incapable, à peine le danger écarté (je parle de minutes, dès l'annonce du résultat), de se retourner en force positive ou constructive (d'alliance ou de coalition gouvernementale et législative). Il y a sans doute là une idiosyncrasie "nationale", historique, culturelle, puisque beaucoup d'autres pays y arrivent depuis longtemps et pas "nous". Et une forme d'aveuglement suicidaire: à force d'éviter le pire in extremis depuis plus de 20 ans, au deuxième tour de presque toutes les élections, on le rend quasiment inéluctable, d'autant qu'entre-temps on le conforte et on le légitime en l'imitant (obsession sécuritaire généralisée, populisme de la gauche radicale): l'extrême-droite sous un masque ou un autre ne fait que croître, et son ressentiment aussi d'être toujours frustrée de sa victoire au dernier moment par des procédés qu'elle a beau jeu de dénoncer comme peu démocratiques. Pourtant cela dit aussi une "vérité", une réticence profonde des gens à être "gouvernés", fût-ce par une "majorité" quelconque, alors même qu'ils ont appris toute leur vie à professer la "nécessité" d'un gouvernement, d'un Etat, d'une loi, d'une police, d'une justice, d'une armée, etc. |
| | | le chapelier toqué
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 22 Juil 2024, 15:07 | |
| Merci de ton explication Narkissos, toujours claire et précise. Le mot alliance a une signification à laquelle je n'avais pensé et pourtant on a eu récemment un exemple ici en Suisse, lorsque le parti Libéral a fait alliance avec le parti radical afin de se renforcer face à l'UDC pour devenir PLR et perde encore des voix des deux côtés. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 22 Juil 2024, 15:48 | |
| Je vois ça...
En effet, les alliances (unions, confédérations, coalitions, etc.) ne sont pas toujours une bonne affaire pour les partis ou les parties qui en font partie; mais ne pas savoir en faire, non plus...
Le "macronisme" français n'a jamais été qu'une tentative de ce genre, qui a marché dans un premier temps avec ceux qui ont bien voulu la faire marcher, qui a échoué ensuite par ceux qui ont cru avoir intérêt à la faire échouer. Mais même ces derniers n'ont plus désormais d'autre solution que des variantes du même modèle, d'autant plus inaccessibles pour eux qu'ils n'ont su s'accorder que pour discréditer le modèle. |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 22 Juil 2024, 16:27 | |
| Isabelle Attard prône l'anarchie, qui "n'est pas le chaos, mais l'ordre sans le pouvoir"
Isabelle Attard, docteure en archéozoologie, est l'auteure du livre "Comment je suis devenu anarchiste" dans lequel elle raconte sa déception du fonctionnement de notre système démocratique pour lutter contre les changements qui nous menacent.
"Le capitalisme vert basé sur les énergies renouvelables permet de remplacer le capitalisme basé sur les énergies fossiles. Il ne remet absolument pas en question notre système économique", estime Isabelle Attard.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, comme Antonio Gutteres, le secrétaire général de l'ONU, "sont englués dans le système capitaliste actuel et ne voient pas comment on pourrait en sortir. Alors, ils essaient de le verdir de l'intérieur, ce en quoi je ne crois plus. J'ai essayé quand j'étais députée EELV", assure-t-elle.
L'exemple ukrainien ou syrien
"L'anarchie c'est l'ordre sans le pouvoir. Aujourd'hui, il n'y a pas une catégorie d'hommes et de femmes qui ne souffrent pas de problème de domination. Comment partage-t-on le pouvoir ? Qui prend les décisions en France ?", interpelle l'auteure du livre Comment je suis devenu anarchiste.
"Il faut regarder dans le passé dans des pays ou des régions qui ont fonctionné sur un mode d'autogestion, d'assemblées locales comme en Ukraine en 1917 ou ce qui se passe au nord de la Syrie actuellement avec un système basé sur l'écologie sociale où les femmes ont leur place, les minorités leur mot à dire", propose-t-elle.
"Ce n'est pas parce que ces expériences n'ont pas duré le temps qu'elles n'ont pas réussi. C'est parce qu'elles réussissaient qu'elles ont été matées dans la violence", insiste Isabelle Attard.
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/isabelle-attard-prone-l-anarchie-qui-n-est-pas-le-chaos-mais-l-ordre-sans-le-pouvoir_3728689.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 22 Juil 2024, 17:32 | |
| "On va encore dire que les anarchistes n'ont pas d'orthographe" (Truffaut, Jules et Jim, séquence d'ouverture, gag de ceux qui n'ont pas assez de peinture pour le "s" de "Mort aux vaches".) Eh bien, non, là, le titre du livre d'Isabelle Attard, "auteure", "docteure", ne semble pas faire la grève du genre, dans l'accord du participe passé: Comment je suis devenue anarchiste.
La plus haute expression de l'ordre, c'était la formule d'Elisée Reclus (1830-1905)...
La durée, en effet, n'est peut-être pas un critère de "réussite", d'autant que ce qui paraît économiquement, politiquement, socialement durable ne l'est justement pas du point de vue "écologique"... Mais quel serait au juste le critère d'une "réussite" ? |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Juil 2024, 15:59 | |
| Cisjordanie : cinq questions sur l'avis de la Cour internationale de justice, qui conclut que les colonies israéliennes en territoire palestinien sont illégales
L'instance judiciaire de l'ONU a de nouveau estimé que l'occupation croissante par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 est contraire au droit international. Mais cet avis consultatif n'est pas légalement contraignant.
La politique d'Israël se heurte au droit international. Alors que l'Etat hébreu poursuit son offensive dans la bande de Gaza, son "occupation prolongée" de territoires palestiniens depuis 1967 est une nouvelle fois jugée "illégale" et doit cesser "le plus rapidement possible", selon les conclusions d'un avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), vendredi 19 juillet.
Que dit précisément la CIJ, principal organe judiciaire de l'ONU, de ce sujet ? Comment justifie-t-elle sa décision ? Et quelles peuvent en être les conséquences ?
1 Que dit exactement la Cour internationale de justice ? L'Assemblée générale de l'ONU avait demandé en décembre 2022 à la CIJ de se prononcer sur le statut de 337 territoires de Cisjordanie. Ces terres situées dans les territoires de l'Autorité palestinienne ont été appropriées sans concertation, et souvent avec violence, par environ 478 000 Israéliens, selon le décompte de l'ONG israélienne Peace Now.
Pendant la guerre israélo-arabe de juin 1967, Israël s'est emparé de la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), alors annexée par la Jordanie, ainsi que d'autres territoires, dont la bande de Gaza.
La cour, qui siège à La Haye et juge les contentieux juridiques entre Etats, conclut après une analyse détaillée* que "la présence continue de l'État d'Israël dans le territoire palestinien occupé est illicite". Elle intime à Israël de "cesser immédiatement" sa présence et son "activité de colonisation" illicites, "d'évacuer tous les colons [israéliens] dans les plus brefs délais" et de "réparer le préjudice causé" à toutes les personnes affectées.
2 Comment la Cour justifie-t-elle sa décision ?
La CIJ rappelle que le droit international permet l'occupation d'un territoire dans certaines situations, mais seulement s'il s'agit d'"une situation temporaire répondant à une nécessité militaire", qui doit être "à tout moment conforme aux règles relatives à l'interdiction de la menace ou de l'emploi de la force (…) ainsi qu'au droit à l'autodétermination".
"La Cour estime qu'Israël n'a pas droit à la souveraineté sur quelque partie du territoire palestinien occupé et ne saurait y exercer des pouvoirs souverains du fait de son occupation", juge donc la CIJ. "Les préoccupations d'Israël en matière de sécurité ne sauraient non plus l'emporter sur le principe de l'interdiction de l'acquisition de territoire par la force", ajoute la Cour.
De nombreuses mesures prises par Israël dans les territoires occupés constituent également une forme "de discrimination systémique fondée, notamment, sur la race, la religion ou l'origine ethnique", en violation de plusieurs articles de pactes et conventions internationales contre les discriminations, rapporte l'instance.
https://www.francetvinfo.fr/monde/palestine/cisjordanie-cinq-questions-sur-l-avis-de-la-cour-de-justice-internationale-qui-conclut-que-les-colonies-israeliennes-en-territoire-palestinien-sont-illegales_6678657.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Juil 2024, 17:05 | |
| "Le loup et l'agneau", La bête et le souverain (La Fontaine, Derrida): un droit sans force n'est plus qu'une parole comme une autre (cause toujours), guère mieux que rien -- certes une autre voix, fût-elle bêlante, que celle de la propagande israélienne, ce n'est quand même pas tout à fait rien; mais ça n'empêche pas Netanyahou dans le même temps de parader à Washington, au pire moment pour les Démocrates fragilisés qui sont, là-bas, les plus réservés à son égard... |
| | | le chapelier toqué
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| Sujet: Re: inter-minables Mer 24 Juil 2024, 16:12 | |
| Décidément 2024 nous réserve bien des surprises et ce n'est certainement pas terminé. Maintenant que Joe Biden s'est "volontairement" retiré, (Peut-être apprendrons-nous dans quelques années ce qu'il s'est réellement passé) de plus jeunes candidat-e-s peuvent faire valoir leur droit.
Cela sera t il suffisant pour vaincre Donald Trump? Rien n'est moins certain. Certes Kamala Harris est plus jeune que le candidat républicain. Elle est métisse, c'est une femme intelligente, mais le temps qui lui reste pour faire une campagne victorieuse parait écourté.
Hier soir lors de son interview sur France 2 le président Macron a reconnu que personne n'avait gagné les élections car il a démontré que le NFP ne tient pas au delà des élections et que le parti le plus important à l'assemblée national est bien le RN. Mélanchon a du en avaler sa cravate rouge. M Macron a même déclaré qu'il n'était pas pour le RN mais que chaque député avait la même valeur. Je pense que certains ont terminé la contemplation du journal de France 2 sous perfusion. Le président a montré qu'il était bien conscient de ce qu'il se passait et il a renvoyé les députés à leur responsabilité leur rappelant qu'ils avaient été élus pour travailler ensemble en collaborant. Beau programme. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mer 24 Juil 2024, 17:22 | |
| Quand le bateau -- appelons-le Démocratie, on pourrait lui donner beaucoup d'autres noms, Occident, Modernité, Civilisation, Humanité, Technoscience, qui en dessineraient un peu différemment les formes et les limites -- prend l'eau de toutes parts, il est trop tard, ou trop tôt, pour s'interroger sur sa construction ou sa conception, le bien-fondé, la pertinence ou la viabilité de l'entreprise et du voyage, ou la compétence de l'équipage... il faut faire avec les moyens du bord. ( meta-phora = trans-port) (Je repense soudain à la scène du naufrage, et de l' abîme, dans Un coup de dés.) |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 25 Juil 2024, 15:13 | |
| La délégation du comité olympique israélien aux JO2024 aurait du défiler sous une bannière neutre ! (La vidéo est un peu longue mais elle le mérite de poser la question de la critique du gouvernement d'Israël, cette critique est-elle possible sans que cela déclenche une avalanche de condamnations pour antisémitisme ? Au delà de la pertinence du propos de ce député LFI, la France et les médias français considèrent-ils le gouvernement israélien comme "sacré" donc intouchable ? Demander que la délégation israélienne participe aux jeux olympiques sous bannière neutre est-il à mettre en parallèle avec avec les jeux de Munich ? Le sport et la politique ont toujours été intrinsèquement liés, il n'y a rien de nouveau sous le soleil, même si l'on trouve les propos de ce député polémiques et provocateurs ... ce n'est pas mon cas).
https://www.youtube.com/watch?v=bwWfxHPhOf8
"Notre victoire sera votre victoire" affirme Benjamin Netanyahu devant le Congrès américain
Arrivé lundi à Washington, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prononcé mercredi un discours devant le Congrès américain, où il a assuré que la "victoire" d'Israël dans la guerre à Gaza sera aussi une victoire pour les États-Unis. Des milliers de manifestants se sont rassemblés autour du Congrès pour protester contre son discours et pour demander un cessez-le-feu.
Devant un Congrès américain divisé, Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi 24 juillet que la "victoire" d'Israël sera aussi celle des États-Unis, le Premier ministre israélien appelant les deux pays à "rester unis" après plus de neuf mois de guerre dans la bande de Gaza.
"Pour que les forces de la civilisation triomphent, l'Amérique et Israël doivent rester unis", a-t-il lancé depuis l'hémicycle de la Chambre des représentants, sous les applaudissements nourris d'élus républicains.
"Au Moyen-Orient, l'axe de la terreur de l'Iran défie les États-Unis, Israël et nos amis arabes. Il ne s'agit pas d'un choc de civilisations, mais d'un choc entre la barbarie et la civilisation", a ajouté Benjamin Netanyahu qui s'est livré à une vibrante défense de l'armée israélienne.
Il a exhorté les États-Unis à débloquer une nouvelle aide militaire pour Israël, a évoqué un Gaza démilitarisé et "déradicalisé" après la guerre et s'est dit "confiant" quant à l'issue des négociations pour faire libérer les otages détenus par le Hamas.
"Je suis convaincu que ces efforts peuvent être couronnés de succès", a déclaré le dirigeant, remerciant le président Joe Biden "pour ses efforts inlassables" en faveur des otages.
La "victoire" d'Israël sera aussi une victoire pour les États-Unis, a assuré le Premier ministre israélien. "Nous ne nous protégeons pas seulement nous-mêmes. Nous vous protégeons... Nos ennemis sont vos ennemis, notre combat est votre combat, et notre victoire sera votre victoire".
Le Hamas a dénoncé le discours du Premier ministre israélien. "Les déclarations de Netanyahu à propos des efforts importants pour faire revenir les otages sont un mensonge total et induisent en erreur l'opinion publique israélienne, américaine et internationale, alors qu'il est le seul qui a contrecarré tous les efforts visant à mettre fin à la guerre et à conclure un accord pour libérer les prisonniers, malgré les efforts continus de médiateurs de nos frères en Égypte et au Qatar", a déclaré le mouvement palestinien dans un communiqué.
Rencontre avec Biden puis Harris
C'est la quatrième fois – un record pour un dirigeant étranger – que Benjamin Netanyahu s'adresse ainsi au Congrès, un honneur généralement réservé aux dirigeants en visite d'État.
Jeudi, il rencontrera le président Joe Biden, avec lequel il entretient des relations compliquées pour discuter de "la situation à Gaza", "des progrès réalisés en vue d'un cessez-le-feu" et "d'un accord sur la libération des otages", selon la Maison Blanche.
Kamala Harris, qui n'a pas assisté à son discours en raison d'un voyage déjà programmé, s'entretiendra séparément avec le dirigeant israélien jeudi. En réponse à cette absence, un porte-parole du gouvernement israélien a estimé que le discours était "plus important que n'importe quel individu".
Benjamin Netanyahu se rendra ensuite vendredi à la résidence Mar-a-Lago en Floride, à l'invitation de Donald Trump, les deux hommes disant s'entendre à merveille.
Fait notable : ce n'est pas à l'invitation de la Maison Blanche que le Premier ministre israélien est à Washington, mais à celle des chefs parlementaires républicains, auxquels se sont joints malgré eux les chefs démocrates.
"Pas le bienvenu"
C'est que la visite du Premier ministre israélien, arrivé lundi à Washington, sème la pagaille et pas seulement dans les rues de la capitale.
De nombreux élus démocrates sont vent debout contre le dirigeant de droite israélien, condamnant sa conduite de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza qui s'est traduite par des milliers de morts palestiniens. Ils ont annoncé un boycott du discours au Congrès.
Figure très influente du camp démocrate, Nancy Pelosi a annoncé qu'elle n'y assistera pas.
"Non, Netanyahu n'est pas le bienvenu au Congrès américain", a écrit sur le réseau X le sénateur de gauche Bernie Sanders.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés autour du Congrès pour protester contre le discours de Benjamin Netanyahu et pour demander un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20240724-netanyahu-devant-le-congr%C3%A8s-%C3%A0-un-moment-critique-pour-gaza |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 25 Juil 2024, 15:59 | |
| L'aspect "olympique" de la question aurait tendance à déclencher chez moi un accès aigu d'acrimonie misanthrope: je n'aime guère le sport en général, mais je le trouve particulièrement infect quand il est instrumentalisé par la politique nationale et internationale, les médias et les entreprises sous couvert de cosmopolitisme, d'amateurisme, de bénévolat et de bons sentiments. L'"idéal olympique" moderne, tout artificiel qu'il soit, supposerait l'exact contraire de sa réalité: que ni Etats-nations, ni entreprises et capitaux privés, ni médias ne s'en mêlent. Cela dit je comprends bien les arguments de Portes, et ceux de son interlocuteur qui semble aussi intelligent (je ne parle pas du journaliste): si l'on n'acceptait aux Jeux olympiques que des nations et des nationalités "honorables", il n'y aurait pas de Jeux olympiques (et pour ma part je n'y verrais aucun inconvénient).
Deux poids, deux mesures, n poids, n mesures, ni poids ni mesure... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Ven 26 Juil 2024, 16:00 | |
| Israël utilise l’eau comme arme de guerre, à l’heure où l’approvisionnement de Gaza s’effondre de 94 %, provoquant une catastrophe sanitaire mortelle
Un nouveau rapport d’Oxfam révèle comment Israël a délibérément utilisé l’eau comme arme contre les Palestinien·nes de Gaza, au mépris de la vie humaine et du droit international.
D’après ce rapport, intitulé « Water War Crimes » (Crimes de guerre liés à l’eau), l’interruption par Israël de l’approvisionnement externe en eau, la destruction systématique des infrastructures d’eau et l’obstruction délibérée de l’aide ont réduit de 94 % la quantité d’eau disponible à Gaza, qui n’est plus que de 4,74 litres par jour et par personne. Cela représente moins d’un tiers du minimum recommandé en cas d’urgence et équivaut à moins d’une seule chasse d’eau.
L’analyse d’Oxfam révèle également que :
- Les attaques israéliennes ont endommagé ou détruit cinq sites d’assainissement et d’approvisionnement en eau tous les trois jours depuis le début de la guerre ;
- La destruction des infrastructures d’alimentation en eau et en électricité, ainsi que les restrictions imposées à l’entrée de pièces de rechange et de carburant (en moyenne un cinquième des quantités requises sont autorisées) ont fait chuter la production d’eau de 84 % à Gaza. L’approvisionnement externe par la compagnie israélienne des eaux Mekorot a diminué de 78 % ;
- Israël a détruit 70 % des pompes à eaux usées et 100 % des usines de traitement des eaux usées, ainsi que les principaux laboratoires d’analyse de la qualité de l’eau à Gaza. Il a aussi restreint l’entrée du matériel d’analyse de l’eau d’Oxfam ;
- La ville de Gaza est privée de la quasi-totalité de sa capacité de production d’eau, 88 % de ses puits et 100 % de ses usines de dessalement ayant été endommagés ou détruits.
- Le rapport met également en lumière les conséquences désastreuses de cette pénurie extrême d’eau potable et d’assainissement sur la santé des Palestinien·nes : plus d’un quart (26 %) de la population de Gaza est sévèrement touchée par des maladies facilement évitables.
En janvier, la Cour internationale de justice avait exigé qu’Israël améliore immédiatement l’accès humanitaire, dans un contexte de génocide plausible à Gaza. Depuis, Oxfam est le témoin direct de l’obstruction d’Israël à une intervention humanitaire significative qui se solde par la mort de civil·es palestinien·nes.
Selon Lama Abdul Samad, spécialiste des enjeux liés à l’eau et à l’assainissement chez Oxfam, il ne fait aucun doute qu’Israël est responsable de la situation d’urgence humanitaire dévastatrice qui continue de tuer des civil·es palestinien·nes.
« Nous avons déjà vu Israël recourir à la punition collective et utiliser la famine comme arme de guerre. Nous assistons maintenant à l’instrumentalisation de l’eau à des fins militaires, qui donne lieu à des conséquences mortelles. Mais la restriction délibérée de l’accès à l’eau ne date pas d’hier. Cela fait des années que le gouvernement israélien prive les Palestinien·nes de Cisjordanie et de Gaza d’un accès suffisant à l’eau salubre », déclare-t-elle.
Monther Shoblak, directeur général du service d’eau CMWU dans la bande de Gaza, explique :
« Mes collègues et moi-même vivons un véritable cauchemar depuis neuf mois, mais nous restons persuadé·es qu’il est de notre responsabilité et de notre devoir de veiller à ce que l’ensemble des habitants et des habitantes de Gaza bénéficient de leur droit minimum à l’eau potable. Les défis sont nombreux, mais nous sommes déterminé·es à poursuivre nos efforts, même lorsque nous voyons nos collègues pris·es pour cible par Israël et tué·es dans l’exercice de leurs fonctions. »
Oxfam appelle à des mesures urgentes, notamment un cessez-le-feu immédiat et permanent, et demande qu’Israël permette une intervention humanitaire complète et sans entrave et paie la facture de la reconstruction des infrastructures d’eau et d’assainissement.
https://www.oxfamfrance.org/communiques-de-presse/israel-utilise-leau-comme-arme-de-guerre-a-lheure-ou-lapprovisionnement-de-gaza-seffondre-de-94-provoquant-une-catastrophe-sanitaire-mortelle/
Silence quasi total des chaines (dites) d'informations sur ce drame lié à l'eau à GAZA ... |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Ven 26 Juil 2024, 16:22 | |
| Je ne sais pas si on gagne grand-chose, en matière de "conscience publique", à diversifier, sérier ou ventiler les "problèmes": eau, nourriture, habitat, hôpitaux, infrastructures sanitaires, environnement, etc. Ce n'est pas en numérotant les arbres qu'on perçoit le mieux la forêt d'un processus qu'il faut bien qualifier, à la lettre, de concentrationnaire -- sans oublier que les nazis n'ont pas eu le monopole ni même l'initiative du procédé, du ghetto à Auschwitz. Des camps de concentration, il y en a eu aussi en France, avant même l'occupation allemande, pour les réfugiés espagnols par exemple. Et bien plus tôt c'est aussi ce que nos bons Américains, ancêtres de ceux qui applaudissent ou conspuent Netanyahou, ont pratiqué avec les "réserves" indiennes. Sur d'autres espaces certes, mais déjà avec la même organisation de la pénurie qui achevait par la mort lente le "travail" que les massacres n'avaient pas terminé (finish the job, manifest destiny, etc.).
Je voyais ce matin le titre (seulement) du jeune trisomique bouffé par un chien de l'armée israélienne et je repensais à La Passagère, ce film inachevé d'Andrzej Munk qui est à mes yeux ce qui s'est fait de plus fort sur les "camps de concentration"... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Ven 26 Juil 2024, 16:31 | |
| - Citation :
- Je voyais ce matin le titre (seulement) du jeune trisomique bouffé par un chien de l'armée israélienne et je repensais à La Passagère, ce film inachevé d'Andrjei Munk qui est à mes yeux ce qui s'est fait de plus fort sur les "camps de concentration"...
“La Passagère” d’Andrzej Munk : reprise d’un chef d’œuvre méconnu sur la Shoah Ressortie, dans une copie restaurée, d’un film majeur dans l’histoire de la représentation de l’univers concentrationnaire nazi. Impressionnant, inoubliable, entêtant. Le revoici ce curieux film, que Godard évoque dans Histoire(s) du cinéma. C’est effectivement toute une histoire, une histoire typique du cinéma moderne. Inverser la situation Zofia Posmysz transpose cet épisode en inversant la situation : dans la pièce, c’est l’ancienne gardienne, Liza, qui, à bord d’un paquebot qui la ramène d’Amérique avec son récent mari, croit soudain reconnaître une de ses anciennes prisonnières (on ne le saura jamais si c’est vrai ou pas, mais peu importe et il y a très peu de chances que ce soit vrai). Elle en fait un malaise et dit une part de vérité à son mari : oui, elle a bien été à Auschwitz pendant la guerre, mais elle était gardienne, pas déportée… Mais elle adoucit son rôle, ment et se ment à elle-même en racontant qu’elle était une surveillante bienveillante, pleine de compassion, avec les déportées, d’ailleurs elle a même protégé, aidé (notamment à voir son fiancé, lui-même déporté avant d’être exécuté) et même sauvé cette même femme, qu’elle vient de reconnaître, Marta, à plusieurs reprises. À nouveau seule, Liza se remémore et s’avoue la vérité : elle n’a jamais protégé Marta. Ayant découvert sa liaison avec un déporté, elle a profité de cette information qui devait rester secrète, pour la manipuler et la soumettre à sa volonté. Mais qui est vraiment l’esclave et qui est le maître ? De cette pièce de théâtre, Munk, qui a donc lui aussi l’expérience des camps, décide de tirer un film, qu’il va tourner à Auschwitz, en noir et blanc. Seulement, avant la fin du tournage, il meurt, à seulement 39 ans, dans un accident de voiture. Deux ans plus tard, son assistant et ami, le réalisateur Witold Lesiewicz, avec une équipe de collaborateurs, termine le film en s’efforçant de respecter et d’imaginer la volonté de Munk. C’est ainsi que commence le film que nous allons voir : par cette explication en voix du processus de sa fabrication. Une puissance expressive incroyable Tout le début du film en lui-même (la croisière sur le paquebot), le temps du présent du récit, est raconté par des images fixes, des photogrammes, des rushes, dont Lesiewicz a disposés. Seuls les récits en flashback de Liza, la tortionnaire nazie, sont des images classiques de cinéma, mouvantes. Comme de nombreux commentateurs l’ont remarqué, ce choix de mise en scène, qui est celui de Lesiewicz et non de Munk, est déjà d’une puissance expressive incroyable, puisqu’il réduit le présent à des images fixes, donc à une prison (un bateau est aussi un lieu d’enfermement), à une irréalité du monde dans lequel vit Liza. Mais s’il n’y avait que ça… Non, Munk a beaucoup réfléchi (le documentaire qui accompagne la projection du film est très clair à ce sujet) à la façon de représenter les camps dans le cadre d’une fiction, grande question de la modernité à laquelle Claude Lanzmann a longtemps répondu qu’elle était impossible – au moins jusqu’à la vision du Fils de Saul de Lázló Nemes, qu’il avait apprécié – et nous n’essaierons pas ici d’en finir avec cette question très complexe et morale. L’usine de mort au travail On peut dire qu’il y a trois niveaux de récits dans les flashbacks “animés” : 1. Au premier plan, les rapports pervers, parfois curieusement inversés (la SS jalouse la déportée) entre Liza et Marta. 2. Au second plan, derrière les personnages qui conversent, dans un flou créé par l’optique choisie pour la filmer, la “normalité” d’un camp de concentration, avec des pendus, des hommes nus qui courent, des hommes ou des femmes qui se font battre à mort par un kapo, attaquer par des chiens, sélectionner pour faire partie du prochain combat (vers les chambres à gaz voisines), comme si de rien n’était. 3. Une longue scène, inoubliable je le crains, ou dans le même plan, on voit une file de vieillards et d’enfants, qui viennent de descendre d’un train (le son le prouve), qui sont dirigés vers un bâtiment assez bas sur le toit duquel un soldat un peu maladroit, masqué et ganté, est en train, comme s’il était en train de faire une tambouille, d’éventrer une boîte de Zyklon B (ce pesticide utilisé pour tuer le plus de gens possible dans un minimum de temps) avant de commencer à la déverser dans une cheminée dont il a retiré au préalable le couvercle en béton. Puis la caméra monte, et de la fumée très noire s’échappe d’une cheminée. En un seul plan, temporellement faux, puisque toutes les actions (l’arrivée à la chambre à gaz, le gazage, les fours crématoires) normalement successives y sont confondues, Munk vient de synthétiser l’usine de mort au travail, sans spectaculaire, sans aucune poésie, qui serait obscène, déplacé. Il faudrait aussi parler des objets, qui comme dans Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, permettent d’évoquer les humains envolés en fumée en filmant leurs traces, ce qu’ils ont laissé de matériel derrière eux. Et peut-être aussi de Chris Marker, dont on peut imaginer que La Jetée, lui aussi monté à partir d’images fixes, de photographies, a pu influencer ceux qui ont terminé le film. Et puis des trous dans la narration, des mystères non résolus qui pullulent dans le film (un enfant juif caché ? Comment Marta aurait-elle pu survivre ? Que s’est-il passé après que Liza a giflé Marta devant toutes les prisonnières ? etc), qui ailleurs sonneraient comme des errements ou des culs-de-sac narratifs et qui, ici, ouvrent sur un ailleurs insoupçonnable, irracontable, insaisissable parce qu’au fond tout cela n’est pas racontable sans marcher au bord du précipice de l’irrationnel (Wajda, dans le documentaire, explique que les responsables d’Auschwitz d’après-guerre, devenu un musée, des anciens déportés eux-mêmes, imaginaient et se racontaient des scènes macabres et sans doute fausses en riant beaucoup…). Et parler aussi d’un autre aspect du film, qui en fait un chef d’œuvre de la modernité : qui en est l’auteur ? Voilà. On pourra peut-être nous reprocher d’en avoir dit trop sur ce film incroyable, mais il reste encore mille choses à découvrir sur le mensonge, la perversité, sur la banalité non pas seulement du mal, mais des mécanismes de la cruauté dans son fonctionnement même. Pour ceux qui y participent, il ne s’agit que d’accomplir des actes, d’empêcher des rébellions, des vols, des mensonges, afin avant tout que tout se passe bien, tout fonctionne correctement. Dire qu’on ne sort pas indemne d’un film est un cliché critique utilisé très couramment pour désigner tout et n’importe quoi. Il ne s’agit pas ici d’un cliché. https://www.lesinrocks.com/cinema/la-passagere-dandrzej-munk-reprise-dun-chef-doeuvre-meconnu-sur-la-shoah-531094-24-01-2023/ |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12460 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Ven 26 Juil 2024, 16:45 | |
| Je l'ai revu -- pour l'énième fois -- il n'y a pas longtemps.
Le chien (berger allemand comme il se doit) y joue un rôle central et multiple: celui qui attaque et lacère vives les détenues "en faute", celui que caresse la petite fille dans la file d'attente à l'entrée des chambres à gaz, suscitant un sourire aussitôt réprimé chez le soldat qui le tient en laisse, celui que sa maîtresse SS retrouve empoisonné, avec des larmes intarissables.
Dans le même genre de contraste inoubliable, il y a le concert des prisonniers (Bach), avec l'officière battant la mesure en suivant la partition, soudain excédée par l'arrivée discordante d'un nouveau train de déportés.
Il faut peut-être les yeux et les oreilles d'un chien pour mesurer l'ambivalence monstrueuse de la "sensibilité humaine". |
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