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| inter-minables | |
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Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 16 Sep 2024, 16:49 | |
| Beaucoup de bon sens, en effet, chez Villepin...
Mais il y a aussi une lourde responsabilité de la connerie politicienne de gauche, je ne parle pas des électeurs mais des professionnels de la politique, qui ont perdu un temps décisif pour finir par s'accorder sur un nom improbable, tout en arborant une intransigeance programmatique qui disqualifiait d'avance toute velléité de coalition viable. Il y a toujours un électorat de gauche capable de faire échec à l'extrême droite (pour combien de temps ?), mais les structures partisanes s'avèrent incompétentes pour le traduire en représentation politique, a fortiori en force de gouvernement. C'est l'héritage des Blum, Mendès, Mitterrand, dont ont encore vécu les Jospin et Hollande, qui paraît tout à fait perdu. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 19 Sep 2024, 15:48 | |
| Le Proche-Orient n’a pas besoin d’une nouvelle guerre Le Monde
En refusant l’apaisement à Gaza, qui enclencherait également une baisse des tensions avec le Hezbollah libanais, le premier ministre israélien donne l’impression de chercher une régionalisation du conflit par tous les moyens.
Un Hezbollah humilié, désorganisé et aux abois, tel est le produit à cette heure des attaques non conventionnelles perpétrées les 17 et 18 septembre au Liban. Elles ont été attribuées à Israël qui n’a pas opposé le moindre démenti. Les explosions de moyens de communication rudimentaires, bipeurs et talkies-walkies – auxquels la milice chiite libanaise recourait pour se protéger, pensait-elle, des capacités de pénétration des réseaux téléphoniques et des frappes israéliennes –, ont tué une trentaine de personnes et en ont blessé des milliers, au point de saturer le système de santé libanais.
Il fait peu de doute que ces tentatives d’assassinats s’inscrivent dans la volonté de l’Etat hébreu de restaurer sa capacité de dissuasion après la gifle qu’a constituée, pour ses services de renseignement, le transpercement de la barrière de sécurité bardée d’électronique qui enserrait Gaza, le 7 octobre 2023. Ce fiasco avait ouvert la voie aux pires massacres de civils depuis la création d’Israël et à la capture de 250 otages, dont la moitié est toujours aux mains des miliciens palestiniens.
Ces attaques posent pourtant des questions. La première est de principe. Les bombardements qui ont tué à Gaza des dizaines de milliers de civils palestiniens, justifiés par la seule présence parmi eux de miliciens du Hamas, y compris dans des zones définies par Israël lui-même comme sûres, l’ont déjà esquissée. Ce qui s’est passé au Liban accélère la remise en cause radicale du cadre qui auparavant valait pour la conduite de la guerre, que les Etats, a fortiori lorsqu’ils se rangent parmi les démocraties, sont tenus de respecter.
Escalade incontrôlable
Il s’agit de la distinction entre le civil et le militaire. Les responsables de l’opération n’avaient aucune garantie que les explosions qu’ils allaient déclencher atteindraient bien les possesseurs visés du dispositif piégé, ni qu’elles ne toucheraient pas également des personnes à proximité sans lien aucun avec ces derniers. Procéder ainsi n’emprunte-t-il pas au terrorisme que l’on prétend combattre ?
La seconde renvoie aux choix tactiques du premier ministre israélien, qui semblait orchestrer, les jours précédents, l’éviction de son ministre de la défense. Ce dernier est un partisan affiché d’un cessez-le-feu à Gaza, qui permettrait le retour des derniers otages israéliens encore vivants. Un cessez-le-feu auquel l’extrême droite, dont dépend la coalition au pouvoir en Israël, est viscéralement opposée.
En refusant l’apaisement à Gaza que les Etats-Unis tentent vainement d’obtenir, qui enclencherait également une baisse des tensions avec le Hezbollah, Benyamin Nétanyahou donne l’impression de chercher une régionalisation du conflit par tous les moyens. Il sait la supériorité de son armée et peut compter sur le soutien militaire sans réserve que Washington n’a cessé de lui apporter.
Même diminué par la multiplication des assassinats ciblés de ses cadres à laquelle Israël s’est livré depuis des mois, le Hezbollah reste une puissance militaire non étatique de premier plan. L’Iran s’accroche à cet atout en dépit de provocations israéliennes telles que l’assassinat à Téhéran, cet été, du responsable du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Tout cela a conduit jusqu’à présent la milice à des actions calibrées, à l’exception du tir ayant tué en juillet douze enfants et adolescents druzes à Majdal Shams, sur le plateau du Golan syrien annexé unilatéralement par Israël. Pour éviter une escalade incontrôlable, tout devrait être mis en œuvre pour épargner au Proche-Orient une guerre supplémentaire.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/19/le-proche-orient-n-a-pas-besoin-d-une-nouvelle-guerre_6324021_3232.html
Ce que l'on sait de l'attaque aux bipeurs contre le Hezbollah au Liban
Au lendemain de l'explosion simultanée à travers le Liban de bipeurs utilisés par le Hezbollah, le mode opératoire derrière cette attaque se précise. Des responsables, américains et d'autres nationalités, ont affirmé au New York Times qu'Israël était parvenu à cacher des petits explosifs dans des bipeurs achetés par le Hezbollah à Taïwan. France 24 fait le point sur ce que l'on sait.
Douze morts et 2 800 blessés
Douze personnes ont été tuées et près de 2 800 autres blessées, selon le ministère de la Santé, lors de cet incident sans précédent. Parmi elles se trouvaient "des centaines de membres" du mouvement islamiste, a annoncé une source proche du Hezbollah. Environ 750 personnes ont été blessées dans le sud du pays, quelque 150 dans la Békaa et environ 1 850 à Beyrouth et dans sa banlieue sud, selon Firass Abiad, ministre libanais de la Santé.
Des dizaines d'ambulances transportant des blessés ont aussitôt afflué vers les hôpitaux à Beyrouth, dans la Békaa ainsi qu'à Saïda, dans le sud du Liban.
Dans la banlieue sud de Beyrouth, des tentes ont été installées pour accueillir des habitants qui se sont précipités pour donner leur sang.
Des blessés étaient allongés en pleine rue au milieu des embouteillages, ou à même le sol dans un hôpital de banlieue sud de Beyrouth. Des images vidéo montraient un bipeur explosant dans les mains d'un homme en plein marché.
Parmi les morts figure une fillette de dix ans tuée par l'explosion du bipeur de son père, ainsi que le fils d'un député du mouvement. L'ambassadeur d'Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, a aussi été blessé, a annoncé la télévision iranienne. Quatorze membres du Hezbollah en Syrie ont également été blessés par l'explosion de leurs bipeurs, selon une ONG.
"Une escalade extrêmement inquiétante", selon l'ONU
Cette attaque fait craindre un regain de tensions dans la région, déjà fortement marquée par la guerre entre Israël et le Hamas. Cette série d'explosions marque une "escalade extrêmement inquiétante", a affirmé l'ONU. De son côté, la compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé la suspension, au moins jusqu'à jeudi, de ses vols de et vers Tel-Aviv et Téhéran. Air France suspend de son côté ses liaisons avec Beyrouth et Tel-Aviv, également jusqu'au 19 septembre.
L'Iran, proche du Hezbollah, a quant à lui accusé mercredi Israël de "tuerie de masse", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a fermement condamné comme une tuerie de masse l'acte terroriste du régime sioniste au Liban, visant les citoyens libanais", affirme le texte.
"Lutter contre les actes terroristes du régime (israélien) et les menaces qui en découlent est une nécessité évidente, et la communauté internationale doit agir rapidement afin de contrer l'impunité des autorités criminelles sionistes", poursuit-il.
https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240918-attaque-au-liban-isra%C3%ABl-avait-pi%C3%A9g%C3%A9-bipeurs-du-hezbollah-explosif-selon-new-york-times-taiwan
Les journalistes français (et occidentaux) auront-ils le "courage" mais surtout l'honnêteté intellectuel (Sauf les pro-Israël) de qualifier Israël d'"état terroriste" ou est-ce uniquement réservé au Hamas ? |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 19 Sep 2024, 16:17 | |
| Comme ni le Hamas ni le Hezbollah ne sont formellement des "Etats", la "guerre" et le "terrorisme" échappent aussi à leurs définitions et oppositions classiques -- mais il n'y a rien de plus classique que ce brouillage des catégories classiques, qu'on repense à toutes les guerres honteuses qui se sont déguisées "en temps réel", celui de l'"information" ou de l'"actualité", en "événements", "troubles", "opérations spéciales" de "police", de "rétablissement de l'ordre" ou de "pacification", de l'Algérie à l'Ukraine en passant par l'Irlande, par exemple: on n'a que l'embarras du choix...
Voilà qui réveillerait encore, s'ils avaient le temps de dormir, les "spectres de Marx" et de beaucoup d'autres, fussent-ils ennemis, ceux de Nietzsche par exemple: sous tous les conflits et sous toutes les terminologies il y a toujours la même différence, si l'on peut dire, le même rapport de forces inégales: "Israël" et ses ennemis, en-deçà et au-delà de l'ethnique ou du religieux, c'est un rapport du fort au faible, du riche au pauvre, jusqu'en sa traduction "technologique". Les "bipeurs" comme les roquettes ou les couteaux contre la sophistication technique de l'armement industriel, du renseignement, de l'armée, de l'intelligence artificielle et des services secrets, ça ne fait pas le poids mais ça ne désarme pas pour autant. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 24 Sep 2024, 15:14 | |
| Gouvernement Barnier : à l'Intérieur, Bruno Retailleau prêt à relancer l'offensive sur l'immigration
L'immigration, cheval de bataille
Président de groupe respecté, réélu en septembre 2023 après une décennie passé à la tête de la majorité sénatoriale LR, au sein d'un hémicycle réputé pour son sens du compromis, Bruno Retailleau a su, à plusieurs reprises, trouver des voies de passage avec ses alliés de l'Union centriste (UC). Plongé dans le chaudron de l'Assemblée nationale, il devra défendre l'une des quatre priorités affichées par Matignon : « Garantir la sécurité, maîtriser l'immigration et faire progresser l'intégration », face au Nouveau Front populaire (NFP) et un RN en embuscade.
Farouche partisan de la loi immigration , largement d'inspiration sénatoriale, cet économiste de formation plaidait encore, il y a quelques jours, pour la reprise des articles censurés par le Conseil constitutionnel en janvier dernier, au grand dam de LR. « Il suffit de reprendre ces articles dans un texte qui serait présenté d'un commun accord et il n'y aurait plus de problèmes de constitutionnalité », expliquait-il au micro de RMC, le 4 septembre. Le texte initial proposait, entre autres, la fin de l'automaticité du droit du sol pour les enfants d'étrangers nés en France ou encore la conditionnalité des prestations sociales à une durée de résidence minimale.
Profil conservateur
Quitte à solliciter l'appui des voix du RN ? « Exactement, il faut de la fermeté », répondait à l'époque celui qui n'était pas encore ministre de l'Intérieur et défendait, à l'instar de Marine Le Pen, la « transformation » de l'Aide médicale d'Etat (AME) en Aide médicale d'urgence (AMU), point de crispation majeur avec le camp présidentiel. La perspective de sa nomination a fortement tendu, ces derniers jours, une partie des troupes de Gabriel Attal ainsi que du Modem. Bruno Retailleau devra aussi composer avec le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, issu de la gauche.
Outre son discours aux accents droitiers sur les questions de sécurité, Bruno Retailleau a aussi combattu l'instauration du mariage pour tous, appelant à revenir sur la réforme, et s'est opposé à la constitutionnalisation de l'IVG avant que celle-ci ne soit finalement adoptée, dans une version modifiée, par la Chambre haute. C'est le refus de Laurent Wauquiez d'entrer au gouvernement autrement qu'à l'Intérieur qui lui a finalement ouvert les portes de la citadelle de Beauvau. « La différence, c'est que lui n'est pas candidat à l'élection présidentielle, Macron ne l'aurait pas supporté, et que les sujets régaliens sont l'apanage de la droite », remarque un proche.
https://www.lesechos.fr/politique-societe/gouvernement/gouvernement-barnier-pour-linterieur-bruno-retailleau-conservateur-a-la-ligne-radicale-sur-limmigration-2120451
Nouveau gouvernement : à l’Intérieur, Bruno Retailleau insiste sur sa volonté de "rétablir l’ordre"
Bruno Retailleau, avec son profil très conservateur, arrive au ministère de l’Intérieur. Côté immigration, il a promis de mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales et de multiplier les expulsions.
Gérald Darmanin a reçu son successeur avant même la passation de pouvoir, dans la matinée du lundi 23 septembre. Les deux hommes ont échangé en privé, à l’abri des caméras. Au pupitre, Bruno Retailleau a donné sa ligne en une formule : "Trois priorités. (…) La première, rétablir l’ordre. La deuxième, rétablir l’ordre, la troisième, rétablir l’ordre."
Durcissement de la politique migratoire
Le nouveau ministre assume un tournant sur la politique migratoire, quitte à durcir l’actuelle loi Darmanin. "Je ne m’interdis aucun outil. Il y a l’outil législatif, il y a l’outil réglementaire, il y a l’outil circulaire vis-à-vis des préfets, et il y a l’Europe", a-t-il détaillé. Gérald Darmanin n’a pas été raccompagné et les adieux ont été brefs. Bruno Retailleau a quant à lui pris la pose pour Paris Match, avant un premier déplacement à l’Élysée, pour le premier conseil des ministres. Il s’est placé juste à côté d’Emmanuel Macron.
Dans sa voiture de fonction, il a répondu à ceux qui ne voient en lui qu’un gage donné aux électeurs du Rassemblement National. "Je ne suis ni un gage ni un prétexte ni autre chose. Je ferai la politique de la majorité nationale", assure-t-il.
https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-de-michel-barnier/nouveau-gouvernement-a-l-interieur-bruno-retailleau-insiste-sur-sa-volonte-de-retablir-l-ordre_6797887.html
Les journalistes nous disent que l'immigration est la préoccupation principale des français, alors qu'elle a qu'un impact très limité sur leur quotidien, par contre les chaines dites d'informations en faisant de l'immigration un sujet principal instillent dans l'esprit des français l'idée que leur difficulté résulte de la venue d'étrangers sur notre territoire. Retailleau réussi l'exploit d'apparaitre plus extrémiste que Darmanin dans la course obsessionnelle contre l'immigration. Le plus petit parti du parlement va tenter d'imposer sa politique avec le soutien espéré du F/RN. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 24 Sep 2024, 15:36 | |
| A la suite d'une erreur de lecture, je me suis dit que Retailleau rendait au mot "ordre" la voyelle qui lui manquait (il l'a d'ailleurs en double dans son nom et son prénom).
Il ne représente pas plus une "droite républicaine" que Darmanin ne représentait un "centre droit", ou naguère Cazeneuve une "gauche": à ce poste, on singe l'extrême-droite sous prétexte de la combattre et on devient objectivement son avant-garde ou son fer de lance. Au point où en est Retailleau ça ne risque même plus de lui donner le tournis. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 24 Sep 2024, 16:45 | |
| Explosions de bips au Liban : "Œil pour œil, dents pour dents, la philosophie ?"
https://www.youtube.com/watch?v=lugscVUsbUI |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 24 Sep 2024, 16:56 | |
| Au regard de la situation actuelle, on regretterait plutôt le fameux "talion" (qui n'a d'ailleurs rien de spécifiquement "juif" ou "biblique", du latin talis, "tel": telle faute, tel dommage, tel châtiment), qui imposait au moins une proportion, quantitative et égalitaire de surcroît, à la vengeance ou à la prétendue justice... |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mer 25 Sep 2024, 15:54 | |
| Macron se fait détruire "c'est du foutage de gueule"
https://www.youtube.com/watch?v=JkYHXOEkjK0 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mer 25 Sep 2024, 16:34 | |
| Il me semble que plusieurs commentaires négligent, plus ou moins consciemment, un problème logique dans l'exégèse ou l'interprétation des suffrages: le vote, surtout au second tour d'une élection (présidentielle, législative ou autre), est davantage, et de plus en plus, un vote "contre" qu'un vote "pour", et il est quand même lu après coup par tous les "professionnels de la profession" comme un vote "pour" -- dans des directions opposées naturellement. Ce n'est pas parce que le NFP est arrivé premier, ou les "macronistes" (de moins en moins macronistes d'ailleurs) seconds, que ceux qui ont voté pour eux ont vraiment voté pour eux, ni pour leur nom ni pour leur gueule ni pour leur programme: la plupart d'entre eux, en tout cas ceux qui ont fait l'accroissement spectaculaire de participation aux législatives anticipées, ont voté contre le RN et toutce qui lui ressemble. A mon sens la pire trahison est là, qu'avec un vote contre le RN ceux-là se retrouvent avec un gouvernement plus à droite qu'avant et sous contrôle direct du RN. Mais il n'y avait en fait pas plus de vote pour le NFP que pour les autres, si l'on tient compte du fait que ceux qui ont voté "pour" le NFP, comme "pour" les macronistes, ont surtout voté contre le RN.
Le problème est de savoir ce qui reste d'une "démocratie" quand la "volonté du peuple" ne s'exprime plus que de façon négative, "contre" ceci ou cela et non "pour" quoi que ce soit. Que les politiciens, gagnants ou perdants, se permettent encore de dire "les Français veulent (ceci ou cela)", c'est bien là à mes yeux le principal scandale. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mer 25 Sep 2024, 16:45 | |
| - Citation :
- A mon sens la pire trahison est là, qu'avec un vote contre le RN ceux-là se retrouvent avec un gouvernement plus à droite qu'avant et sous contrôle direct du RN.
Effectivement, c'est une aberration, puisque les LR avaient refusé le front républicain, Bruno Retailleau en tête et que Macron confie les clés du "camion" à ce même parti. De nombreux scénarios auraient pu être imaginés, mais Macron a choisi celui qui représente le moins le sens du vote, car notre "monarque" voulait conserver le pouvoir et refusait que l'on remette en cause ses réformes, ce qui aboutit à un gouvernement qui est formé en grande majorité de macronistes, alors que ce parti a perdu successivement deux élections. Macron a ouvert un grand boulevard au RN, les électeurs de gauche ne voudront plus se faire prendre pour des cons ... Adieu le front républicain. Macron = Minable. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mer 25 Sep 2024, 17:13 | |
| Je pense que la haine (du nom, de la gueule) de Macron, devenue viscérale ou épidermique, réflexe et quasi universelle, aveugle tout le monde: Macron a, en fait, de moins en moins de pouvoir, depuis son second mandat à majorité relative, a fortiori depuis la dissolution, et moins il en a plus ses choix sont calamiteux (comme monarque il n'aurait peut-être pas été si mauvais). Le paradoxe c'est que son idée de départ, le macronisme si l'on veut, un gouvernement de centre large associant les modérés des deux camps (justement pas les Retailleau et consorts), s'impose plus que jamais comme la seule solution viable et qu'elle est néanmoins impraticable, parce qu'elle est désormais associée à son nom et à sa gueule, unanimement honnis...
Tout aurait pu (irréel du passé) être différent si un nombre plus important de gens de gauche (socialistes, écologistes, etc.) et de droite (LR, UDI, etc.) avaient d'emblée joué le jeu, en donnant au "macronisme", sous ce nom ou un autre, une assiette plus large et équilibrée par la concurrence même de leur participation, au lieu de s'enfermer dans des postures symétriques d'opposition surjouée -- dont pour le coup Les Républicains se trouvent récompensés, contre toute "justice", parce qu'ils ont fini par lâcher les premiers leur intransigeance en saisissant in extremis la perche nommée Barnier, et les socialistes (etc.) punis -- mais c'est trop tard.
Tout ça peut aussi se lire comme une complication structurelle du "contre", dont je parlais précédemment: la gauche veut être à la fois (en même temps !) "contre Macron" et "contre le RN", même si c'est contradictoire en pratique; quant aux LR et aux macronistes, ils ont eu la très mauvaise idée d'inventer le contrefeu symétrique d'un "contre Mélenchon / LFI", qui a fini par rendre le tout illisible, au seul bénéfice du RN qui voit par là neutralisé ce qui lui restait de "diabolisation".
Mais le grand perdant de l'affaire, c'est le régime lui-même, non pas seulement la Ve République mais la République tout court, ou la démocratie représentative et partisane -- et de cela tous les partis et militants professionnels, ceux qui ne votent pas "contre" mais exploitent dans tous les sens le vote "contre", sont directement responsables. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 30 Sep 2024, 16:32 | |
| Quand la Macronie découvre qu'elle a été le MARCHEPIED DU RN ! - Clément Viktorovitch
https://www.youtube.com/watch?v=7gg-DzLxKQI |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 30 Sep 2024, 16:57 | |
| C'est juste, mais on peut en dire autant et pour des raisons à peine différentes d'à peu près tous les gouvernements depuis de Gaulle, en particulier Giscard-Papon, Mitterrand, Chirac-Pasqua, Sarkozy, Hollande-Valls... à telle enseigne qu'il ne s'agirait plus d'un "marchepied" mais d'un escalier roulant, qui a fonctionné heureusement jusqu'ici plutôt dans le sens de la descente, de sorte que le F/RN qui n'en finit pas de monter n'est encore jamais arrivé tout à fait en haut. On en viendrait presque à souhaiter qu'il y arrive pour qu'il retombe de lui-même, plutôt que d'aimanter indéfiniment toute perspective politique vers toujours-plus de répression, de police, de surveillance et de "sécurité", et par là même de xénophobie et de racisme.
La rhétorique d'extrême droite s'aveugle pourtant à une évidence: elle ne prend que marginalement là où l'immigration est massivement présente, dans les grandes villes, elle ne triomphe que là où l'ennemi est et reste un fantasme. Il est aussi illusoire de s'imaginer le RN imposant sa loi à des urbains depuis longtemps cosmopolites et majoritairement antiracistes que d'imaginer les bobos-écolos des grandes villes imposer la leur aux campagnes et aux sous-préfectures: Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, ne sont ni Vichy ni Le Puy du Fou. Là encore la vision "nationale" (ou inter-nationale) des choses les rend illisibles: les communes, du village à la mégapole, seraient mieux placées pour décider de leur politique migratoire, d'accueil ou de rejet, que les Etats-nations ou les super-Etats comme l'Union européenne ou les Etats-Unis d'Amérique au niveau fédéral. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 01 Oct 2024, 14:42 | |
| "L'Etat de droit, ça n'est pas intangible, ni sacré" : pourquoi les propos du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, font polémique L'Etat de droit, "c'est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs, mais la source de l'Etat de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain", a avancé la figure des Républicains dans une interview dimanche. "On est scandalisés", confie une conseillère ministérielle. A 24 heures de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale prévue mardi 1er octobre, le Premier ministre, Michel Barnier, doit affronter une nouvelle polémique dont l'instigateur n'est autre que son ministre de l'Intérieur. Après le recadrage du ministre de l'Economie, Antoine Armand, et la controverse qui s'en est suivie, Bruno Retailleau fait l'objet de vives critiques. "L'Etat de droit, ça n'est pas intangible, ni sacré", a-t-il asséné dans Le Journal du dimanche (Nouvelle fenêtre) une semaine après sa nomination. "C'est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs, mais la source de l'Etat de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain", a ajouté le sénateur Les Républicains de Vendée. Sa déclaration a immédiatement suscité des réactions indignées, à gauche, mais aussi au sein du camp présidentiel, allié de LR dans le gouvernement Barnier. La présidente de l'Assemblée nationale a ainsi rappelé lundi au ministre de l'Intérieur que l'Etat de droit "protège notre démocratie", se disant "inquiète" de ses propos. "Lorsque la situation est tendue, lorsqu'il y a des crises, il ne faut surtout pas remettre en cause l'Etat de droit", a estimé Yaël Braun-Pivet lundi matin sur France 2 . "L'heure n'est pas à tenir des propos clivants", a, de son côté, critiqué Elisabeth Borne sur BFMTV (Nouvelle fenêtre). "L'Etat de droit est quelque chose de sacré", a insisté l'ancienne Première ministre, appelant à "éviter de crisper le pays". Sortir de l'Etat de droit, "c'est le règne de l'arbitraire" Les propos du "premier flic de France" ont fait réagir au-delà de la seule sphère politique. "Appeler à ne pas respecter l'Etat de droit, c'est appeler à ne pas respecter les lois qu'on a votées collectivement, a fustigé sur franceinfo Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature. Une France qui sortirait de l'Etat de droit, c'est accepter que l'Etat ne soit pas soumis au droit, que toutes et tous on ne soit pas soumis au droit et donc, c'est le règne de l'arbitraire". C'est "stupéfiant, désastreux et vraiment très inquiétant", a abondé sur franceinfo Patrick Beaudouin, président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH). "L'Etat de droit, c'est ce qui caractérise les régimes de démocratie, par opposition à des régimes autoritaires dits désormais ultra-libéraux, c'est même ce qui distingue de la dictature, puisque la dictature, c'est le rejet de l'Etat de droit", a-t-il développé. Pourtant, définir l'Etat de droit n'est pas chose aisée. "C'est un concept très compliqué en réalité, qui s'est construit par couches successives", explique Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'université Paris-II. "Il fait l'objet de discussions, d'interprétation, souvent en raison des contextes", appuie Thibaud Mulier, maître de conférences en droit public à l'Université Paris Nanterre. https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-de-michel-barnier/l-etat-de-droit-ca-n-est-pas-intangible-ni-sacre-pourquoi-les-propos-du-ministre-de-l-interieur-bruno-retailleau-font-polemique_6810349.html OQTF : la justice est elle trop laxiste ou défaillante ? - En Société du 29 septembre 2024 https://www.youtube.com/watch?v=-jq9_is1-T4 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 01 Oct 2024, 15:20 | |
| Pour rappel (de ce qu'on a dit ici cent fois, mais qui n'a toujours pas pénétré la cervelle des journalistes, même ceux du "service public" qui ne sont pourtant pas les pires), l'"état de droit" (sans majuscule) n'a aucun rapport privilégié avec la "démocratie": c'est le principe même d'une "loi écrite" (exemplairement dans une "constitution", mais même dans une "loi orale" pour autant qu'elle est promulguée, publiée et mémorisée) qui sert en principe de modérateur ou de garde-fou à n'importe quel régime, par sa différence même, son écart, son délai, son retard, sa lenteur, son intertie (c'est le cas d'écrire différance), par rapport à l'instantané de l'arbitraire, que ce soit celui d'une monarchie ou d'une démocratie, voire d'une médiocratie médiatique indexée au "temps réel" des sondages et des réseaux sociaux. Ce n'est certes ni "intangible" ni "sacré" (surtout dans une République présumée laïque), c'est archi-fragile, ça ne survit que par sa différence de tempo sur l'instantané réactif d'une dictature ou d'une démocratie directe, parce que ça change plus lentement que l'"opinion" ou le bon vouloir du tyran, grâce à une différence de structure (séparation des pouvoirs, cf. Montesquieu) tout aussi fragile, mais ça mérite d'autant plus d'être protégé -- y compris comme protection contre les folies d'une démocratie manipulée par les médias prêts à exploiter n'importe quel "fait-divers" pour justifier une surenchère d'oppression et de répression "sécuritaires". Et bien sûr ça n'empêche pas que n'importe quelle dictature parvenue à ses fins puisse conserver les formes de l'"état de droit" (on l'a vu du fascisme et du nazisme au stalinisme ou au poutinisme: appareils législatif et judiciaire aux ordres de l'exécutif mais conservant scrupuleusement, pour la forme, leur différence formelle, et par là une apparence d'"état de droit").
On voit au passage, dans la discussion télévisée (excellente avocate), comment la ventilation catégorielle du droit au gré des modes médiatiques détruit le principe même du droit et de l'état de droit: meurtres détaillés en "féminicides" ou surqualifiés en "racistes", "antisémites" ou "terroristes", viols confondus avec des agressions sexuelles généralisées par le critère indémontrable du "consentement", complices chargés comme les coupables principaux quand ceux-ci ne sont plus là pour répondre de leurs crimes, tout ça contribue à rendre la "justice" illisible et d'autant plus contestable... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 03 Oct 2024, 15:55 | |
| Béligh Nabli - Derrière le succès des opérations reste l'impasse politique et l'écrasement des civils"
https://www.youtube.com/watch?v=0r7jZW3cuts
Israël et Iran : la guerre frontale a-t-elle commencé ? - C Ce Soir du 2 octobre 2024
L’Iran et Israël au programme de ce C CE SOIR… Après la pluie de missiles envoyée hier soir sur Israël depuis l’Iran, les deux ennemis jurés sont-ils désormais entrés dans une guerre frontale ? Nous allons en débattre avec nos invités… Jusqu’où l’Iran peut-il défier l'État hébreu ? Israël et son allié américain peuvent-ils faire tomber le régime des mollahs ? En ont-ils l’intention ? On en débat ce mercredi 2 octobre 2024 avec :
https://www.youtube.com/watch?v=grKfaPxLIGg |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 03 Oct 2024, 17:07 | |
| Il est inévitable que les rapports de force réels s'expriment, de façon forcément brutale et injuste, quand ils ne tiennent plus sous le vernis de rhétorique diplomatique et médiatique, juridique et morale, qui les recouvre depuis trop longtemps... Mais personne ne peut savoir d'avance ce qui résultera de la destruction d'un statu quo obsolète, sur quel nouvel équilibre négociable finira par déboucher le torpillage ou le sabordage d'un équilibre désuet, ni par quelles souffrances passera ni combien de temps prendra le passage d'un équilibre à l'autre, lui-même provisoire -- les exemples récents d'Afghanistan, d'Irak ou de Syrie, d'Egypte, de Libye ou de Tunisie sont assez éloquents en la matière. Il est plus facile de démolir que de reconstruire, mais nulle maxime de sagesse n'empêchera un ordre de s'effondrer quand il ne tient plus... Cela dit je ne suis pas sûr que, si riche et puissant qu'il soit, le régime israélien soit beaucoup plus durable, en matière de cohésion idéologique interne, que ses ennemis. A court terme néanmoins, les attaques de l'extérieur ont plutôt tendance à fédérer l'intérieur, c'est vrai en Iran (cf. le précédent Iran-Irak) comme en Israël.
Au passage, les rapports de force jouent aussi à l'intérieur de chaque "camp": la coïncidence d'une attaque "artisanale" (Jaffa / Tel Aviv) qui fait plusieurs victimes au moment même où 200 missiles iraniens "officiels" n'en font aucune (sinon chez les Palestiniens) montre aussi les limites du pouvoir massif des Etats et des armées par rapport à un "terrorisme" plus mobile et difficile à contrôler.
Je voyais récemment le film Shikun, d'Amos Gitai (réalisateur israélien depuis longtemps emblématique d'une volonté de dialogue et de collaboration, entre Israéliens et Palestiniens, juifs et musulmans, religieux et laïques), d'après Le Rhinocéros de Ionesco; tourné en 2023 mais avant le 7 octobre... Les évocations des totalitarismes européens du XXe siècle, dans la pièce originale, sont habilement transposées aux absolutismes contemporains du Moyen-Orient, y compris le glissement d'Israël vers l'extrême droite. Le producteur (français) a proposé au réalisateur de modifier le film après le 7 octobre, il ne l'a finalement pas fait: inutile de surréagir au dernier coup en date dans une séquence si longue, qui est loin d'être finie. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 07 Oct 2024, 11:18 | |
| UN AVOCAT IRANIEN DÉTRUIT DES JOURNALISTES PRO-ISRAÉLIENS https://www.youtube.com/watch?v=DgtbNkNUkic - Citation :
- Je voyais récemment le film Shikun, d'Amos Gitai (réalisateur israélien depuis longtemps emblématique d'une volonté de dialogue et de collaboration, entre Israéliens et Palestiniens, juifs et musulmans, religieux et laïques), d'après Le Rhinocéros de Ionesco; tourné en 2023 mais avant le 7 octobre... Les évocations des totalitarismes européens du XXe siècle, dans la pièce originale, sont habilement transposées aux absolutismes contemporains du Moyen-Orient, y compris le glissement d'Israël vers l'extrême droite. Le producteur (français) a proposé au réalisateur de modifier le film après le 7 octobre, il ne l'a finalement pas fait: inutile de surréagir au dernier coup en date dans une séquence si longue, qui est loin d'être finie.
LA LISIÈRE par Adrien Mitterrand Munch Le « Shikun » que désigne le titre, un grand immeuble situé dans la ville israélienne de Beer-Sheva, constitue le cadre principal du dernier film d’Amos Gitaï. Le cinéaste en arpente les parties communes et y fait déambuler des personnages plongés dans des discussions du quotidien. Circulant parmi eux, une femme seule (Irène Jacob) récite des extraits de Rhinocéros d’Eugène Ionesco, la célèbre pièce de théâtre narrant la transformation des habitants d’une ville en bêtes sauvages (soit l’allégorie d’une adhésion progressive au totalitarisme, observée avec effroi par un personnage qui résiste coûte que coûte à l’envie de suivre le mouvement[1]). Par cet étrange dispositif, Gitaï tente de capter un certain « air du temps », au sens où l’entend la pièce, qui use de cette expression pour désigner l’épidémie circulant au sein des familles, des groupes d’amis ou des milieux professionnels, conduisant la société toute entière à embrasser cette métamorphose. Au fil de plusieurs plans-séquences très chorégraphiés, le réalisateur se place dans la position d’un chercheur expérimentant une succession de « collisions » (de langues, d’origines, de statuts sociaux, de générations…), pour saisir les causes et conséquences de ce glissement. L’immeuble HLM, situé loin de la capitale, s’apparente dans cette perspective à une lisière à partir de laquelle le réalisateur adopte une vision d’ensemble sur la direction néfaste prise par le pays. Le lieu choisi pour la première longue séquence du film est à ce titre éloquent : la caméra s’engage dans une coursive s’étendant près d’un espace extérieur plongé dans la nuit, comme si l’édifice se tenait au bord du monde. Les longs travellings glissant le long du couloir transforment le décor en une sorte de chemin de ronde : les habitants, pris dans leur vie quotidienne, semblent longer des remparts dans l’attente plus ou moins consciente d’une attaque imminente. À plusieurs reprises, la caméra opère d’inattendus panoramiques ouvrant sur de nouveaux espaces, telle cette salle de classe improvisée dans une cage d’escalier. À cet instant en particulier, le rapport à l’espace se voit chamboulé : l’extérieur menaçant disparaît hors champ pour laisser place à un nouveau lieu, clos et rassurant. L’immeuble, à l’apparence encore hostile quelques secondes plus tôt, devient alors un refuge pour des primo-arrivants. Gitaï change ainsi régulièrement de point de vue comme pour scruter la société israélienne sous des angles différents, mettant en scène des situations qui complexifient (et c’est tant mieux) le regard sur son pays, rappelant que les Israéliens se considèrent toujours comme les habitants d’une terre d’accueil. Il est malgré tout regrettable que le réalisateur cède par endroits à la tentation du passage en force, comme lorsqu’il choisit de faire retentir de véritables cris de rhinocéros en contrebas. L’allégorie, assez claire jusqu’ici, ne nécessitait pas de réemployer les éléments fantastiques de la pièce, alimentant ici un sentiment d’éparpillement au sein d’un dispositif déjà bien chargé. L’antichambre Comme le personnage principal de Rhinocéros, la femme interprétée par Irène Jacob s’inquiète de plus en plus de sa propre transformation. Plus elle progresse vers les profondeurs de l’immeuble, plus elle semble perdre le fil de ses réflexions et céder à une colère incontrôlable. Les scènes durant lesquelles elle se retrouve seule sont certes parmi les moins convaincantes du film, délaissant les lignes architecturales de l’immeuble pour se focaliser sur le jeu très expressif de la comédienne. Mais elles n’en distillent pas moins un certain trouble, notamment par ce choix de lui faire jouer tous les personnages de la pièce, ce qui a pour conséquence de transformer le texte original en l’expression d’un conflit intérieur dévorant. Ionesco identifiait déjà dans sa pièce la souffrance liée à la solitude du résistant face au mouvement de groupe. Dans ces scènes de « monologues », le propos du film a le mérite d’être clair, au risque d’être appuyé : l’immeuble est un labyrinthe. Perdu dans le dédale du présent, le personnage d’Irène Jacob cherche une issue sans savoir ce qui l’attend à l’extérieur.Le film devient encore plus tortueux lorsqu’il s’enfonce dans de sombres couloirs et des voies de parking, pour déboucher sur la gare routière de Tel-Aviv. Se matérialise ici l’image déroutante d’une antichambre historique : dans cet espace, dédié à la circulation et au voyage vers l’ailleurs, transparaît paradoxalement la tentation de s’enterrer, de condamner toutes les issues pour construire un bunker. Empruntant aussi bien à l’installation qu’au théâtre hors les murs, Gitaï signe ainsi un film curieux et hybride dont le principal intérêt tient peut-être à l’expression d’une impuissance (du personnage principal, et certainement d’Amos Gitaï lui-même) face à la généralisation d’un repli sur soi. https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/shikun/ |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 07 Oct 2024, 13:35 | |
| Malgré les titres, les commentaires et le déguisement à la con du présentateur sur YouTube, l'interview en elle-même est intéressante: mais jouer "le reste du monde" contre "l'Occident" c'est encore, paradoxalement, invoquer la "raison" d'un "monde" et de "valeurs universelles", comme le fait "l'Occident" depuis toujours -- au moins depuis l'empire romain, en passant par le christianisme, les Lumières et la technoscience... Je signale au passage que le mot shikun, qui désigne un immeuble collectif en hébreu moderne, dérive visiblement du škn classique ou "biblique", plus largement sémitique, d'où mishkan, la demeure-tabernacle-temple, la shekina rabbinique, et probablement même, par d'autres voies plus anciennes, la skènè grecque, tente, d'où notre "scène" de théâtre -- dont on parlait récemment encore à propos du Prologue de Jean... Retour de Beer-Sheva à Ionesco, ou le contraire... (Je me suis dit d'ailleurs en voyant ce film que je comprenais plus d'hébreu moderne que je ne l'aurais cru, en tout cas les noms et les adjectifs qui sont restés très reconnaissables, hors vocabulaire technique, bien que la syntaxe et notamment la conjugaison des verbes aient beaucoup changé.) Puisque revient ce fameux et infâme 7 octobre, dans une nouvelle année juive de surcroît -- je voyais avant-hier soir le premier croissant de lune passer sous Vénus, indifférent aux calendriers -- le seul commentaire que ça m'inspire c'est que ce sont toujours des "innocents" qui souffrent, partout, tout le temps: des innocents rendus coupables dès lors qu'on leur donne un nom, un prénom, une langue, une nationalité, une religion, effectivement coupables de les recevoir, de les accepter, de les assumer, sans même pouvoir être acquittés ni absous s'il venaient à les vomir... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Mer 09 Oct 2024, 16:38 | |
| Israël-Liban : Netanyahou menace Beyrouth de « destructions et des souffrances » comme à Gaza Le Premier ministre israélien a appelé les Libanais à lâcher le Hezbollah, contre qui Israël est en guerre.
INTERNATIONAL - Malgré les appels à la paix de la communauté internationale, Benjamin Netanyahu n’entend pas s’arrêter là. Le Premier ministre israélien a menacé ce mardi 8 octobre d’anéantir le Liban comme Gaza si les Libanais ne « libéraient » pas leur pays du Hezbollah.
« Vous pouvez retrouver un chemin vers la paix et la prospérité », déclare-t-il dans la vidéo que vous pouvez visionner ci-dessous (en anglais). Pour tenter de remonter les habitants contre le Hezbollah, Netanyahu accuse le groupe chiite pro-Iran d’attaquer Israël sans se soucier des conséquences sur les Libanais et le pays.
« Libérez votre pays du Hezbollah », lance-t-il alors, menaçant en cas contraire le Liban de connaître « des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza », où l’armée israélienne mène depuis un an une offensive qui a fait des dizaines de milliers de morts. Et d’insister : « Vous avez l’opportunité de sauver le Liban. »
« Israël a le droit de se défendre, a le droit de gagner. Et gagnera ! »
« Le Liban était autrefois un endroit connu pour sa tolérance et sa beauté. Aujourd’hui, c’est le chaos, la guerre », déclare aussi Netanyahu. Accusant le Hezbollah d’être à l’origine de la guerre avec Israël, Benjamin Netanyahu affirme qu’il « mettra fin » aux frappes libanaises peu importent les moyens. « Israël a le droit de se défendre, a le droit de gagner. Et gagnera ! »
« Nous avons éliminé (Hassan) Nasrallah », le chef du Hezbollah tué le 27 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth « et le remplaçant de Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant », a par ailleurs ajouté le Premier ministre, sans donner de noms.
Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait affirmé peu avant que le Hezbollah était désormais « une organisation meurtrie et brisée », après les intenses frappes israéliennes qui l’ont visé.
L’armée israélienne continue son offensive
Au premier anniversaire de l’attaque meurtrière du Hamas contre le territoire israélien, Benjamin Netanyahu avait promis lundi de poursuivre le combat jusqu’à la victoire contre le Hezbollah libanais et contre le mouvement islamiste palestinien, tous deux soutenus par l’Iran.
Malgré les coups infligés au Hezbollah et au Hamas, dont le chef a également été tué, ces mouvements continuent de tirer des roquettes contre Israël, frontalier au sud avec la bande de Gaza et au nord avec le Liban.
L’armée israélienne a annoncé que la 146e division avait commencé lundi « des opérations limitées et localisées contre des cibles et infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud-ouest du Liban », bordant la Méditerranée. Cette division est la quatrième qu’Israël déploie depuis le début, le 30 septembre, de son offensive terrestre dans le sud du Liban.
https://www.huffingtonpost.fr/international/article/israel-liban-netanyahou-menace-beyrouth-de-destructions-et-des-souffrances-comme-a-gaza_240621.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mer 09 Oct 2024, 17:06 | |
| Le rapport de force est aussi, peut-être surtout, médiatique: ce qui a joué jusqu'ici sur ce plan-là en faveur d'"Israël" peut se retourner brutalement contre celui-ci. Netanyahou joue sur une limite dangereuse, contraint aussi par sa propre coalition interne... "Israël" n'a peut-être qu'une chose à craindre, c'est que l'Occident qui l'a produit à partir de sa propre culpabilité finisse par le vomir. Il est vrai que le "judaïsme" lui-même s'est largement construit sur la haine et la phobie des autres, haine ou phobie réelles ou fantasmées des autres pour ou contre Israël, les juifs, le judaïsme, de l'antijudaïsme à l'antisémitisme (cf. encore ici 26.8.2024), mais avec l'Etat d'Israël le rapport de force s'inverse: il ne s'agit plus d'un petit royaume ou d'une petite province entre ou dans de grands empires, ni d'une diaspora minoritaire et occasionnellement persécutée en terre étrangère, mais d'un oppresseur archi-puissant de ses propres "minorités" et de ses "voisins" livrés quasiment sans défense à son arbitraire, fût-il "démocratique". |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 10 Oct 2024, 16:20 | |
| Gaza : dans une lettre ouverte, 130 soldats israéliens menacent Netanyahou de ne «plus servir» en l’absence d’accord pour libérer les otages
La poursuite de la guerre contre le Hamas menace «le retour des otages mais met également leur vie en danger», écrivent-ils dans cette missive adressée, mercredi, au premier ministre israélien.
Dans une lettre ouverte envoyée le 9 octobre au premier ministre de l’État hébreu Benyamin Netanyahou et à son ministre de la Défense Yoav Gallant, 130 officiers et soldats israéliens «de réserve et de carrière» exhortent leurs dirigeants à «signer un accord maintenant pour sauver les otages vivants» sous peine de ne «plus continuer à servir». «Nous ne pouvons pas continuer dans ces circonstances. La guerre à Gaza condamne à mort nos frères et sœurs kidnappés», écrivent-ils dans cette missive aussi adressée au chef d’État-major des armées, Herzi Halevi.
Un an après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par les attaques du Hamas qui ont entraîné la mort de 1206 personnes en Israël, les militaires estiment que «la poursuite de la guerre [dans le territoire enclavé] non seulement retarde le retour des otages mais met également leur vie en danger».
«Nous ne pourrons plus continuer à servir»
Sur les 251 personnes enlevées par le groupe islamiste, 97 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. « De nombreux otages ont été tués par les bombardements des FDI, bien plus que ceux qui ont été secourus lors d'opérations militaires », ajoutent ceux qui, au lendemain du 7 octobre, se sont «immédiatement enrôlés pour défendre notre pays et sauver les otages détenus à Gaza».
«Nous, qui avons servi et continuons de servir avec dévouement, au péril de notre vie, annonçons par la présente que si le gouvernement ne change pas immédiatement de cap et n'œuvre pas à la conclusion d'un accord pour ramener les otages à la maison, nous ne pourrons plus continuer à servir», poursuivent-ils.
«La ligne rouge a déjà été franchie»
Lundi, Benyamin Netanyahou a déclaré qu'Israël avait «l'obligation» de ramener ses otages. La veille, Kamala Harris, la vice-présidente de Joe Biden et candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine, de novembre répétait que les États-Unis ne relâcheraient pas leurs efforts pour obtenir un accord qui permettrait d’obtenir un cessez-le-feu dans le territoire palestinien et «de libérer les otages». «Nous ne cesserons pas de faire pression sur Israël et sur la région, y compris sur les dirigeants arabes», a-t-elle affirmé sur la chaîne CBS.
«Pour certains d'entre nous, la ligne rouge a déjà été franchie, et pour d'autres, elle approche rapidement : le jour où, le cœur brisé, nous cesserons de nous présenter au service», concluent les militaires.
https://www.lefigaro.fr/international/gaza-dans-une-lettre-ouverte-130-soldats-israeliens-menacent-netanyahou-de-ne-plus-servir-en-l-absence-d-accord-pour-liberer-les-otages-20241009 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 10 Oct 2024, 16:34 | |
| Les désertions ne s'annoncent pas, elles se constatent, le cas échéant.
La poursuite du bavardage et des postures médiatiques, quelles que soient leurs intentions (toujours bonnes par définition), se traduit en morts, en blessures, en mutilations, en infirmités, en destructions et en souffrances supplémentaires, à chaque minute qui passe. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 14 Oct 2024, 15:35 | |
| 7-Octobre : Charles Enderlin, ex-correspondant de France 2 à Jérusalem, pointe la "cécité totale" de Netanyahou
Invité de "La matinale" du lundi 7 octobre, l'ancien correspondant de France 2 à Jérusalem, Charles Enderlin, estime que Benyamin Netanyahou et son gouvernement n'ont pas su anticiper l'attaque du 7 octobre 2023.
"Une cécité totale", c'est ainsi que Charles Enderlin décrit les actions du gouvernement israélien depuis l'arrivée au pouvoir de Benyamin Netanyahou, en 2009. L'ex-correspondant à Jérusalem pour France 2, de 1981 à 2015, et auteur du livre Le Grand aveuglement, en réédition chez Albin Michel, analyse ce lundi dans "La matinale" de franceinfo, l'année écoulée depuis le 7 octobre 2023, qui n'est selon lui que la continuité des décisions prises depuis vingt ans.
La "stratégie de laisser Gaza au Hamas"
"En 2012, Benyamin Netanyahou donne l'ordre au Mossad de ne pas s'occuper des fonds du Hamas", rappelle-t-il, pointant une "stratégie de laisser Gaza au Hamas", initiée par le retrait d'Israël de l'enclave en 2005 sous Ariel Sharon. "Un Hamas fort à Gaza, cela permet d'affaiblir l'autorité palestinienne et d'empêcher la création de l'État palestinien, Netanyahou l'a dit devant les caméras", souligne-t-il.
"L'attaque du 7 octobre devait permettre aux Israéliens de surréagir, ce qu'ils ont fait immédiatement", pointe par ailleurs Charles Enderlin, qui remarque l'absence "d'officiers d'administration civile", pourtant déployés par Israël dans "toutes les guerres à Gaza".
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans la vidéo ci-dessus
https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/guerre/7-octobre-charles-enderlin-ex-correspondant-de-france-2-a-jerusalem-pointe-la-cecite-totale-de-netanyahou_6823340.html
Guerre au Proche-Orient : des Casques bleus de la Finul à nouveau blessés par des tirs israéliens dans le sud du Liban
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné vendredi une "violation du droit humanitaire international".
Pour la deuxième fois en moins de 24 heures, l'armée israélienne a ciblé des Casques bleus de l'ONU. Selon l'agence officielle libanaise ANI, un "char israélien Merkava a visé une tour de la Finul (...) blessant des soldats du contingent sri-lankais", dans la matinée du vendredi 11 octobre. Dans un communiqué publié dans la foulée, le ministère des Affaires étrangères libanais dit "condamner dans les termes les plus forts les tirs intentionnels et systématiques de l'armée israélienne sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lui aussi réagi, dénonçant une "violation du droit humanitaire international". Suivez notre direct.
Deux Casques bleus déjà la cible de tirs israéliens, jeudi. Ces militaires ont été blessés après le tir d'un véhicule blindé israélien vers une tour d'observation du quartier général de la Finul à Naqoura, dans le sud du Liban. Cette frappe a provoqué un tollé diplomatique. "Une attaque contre une mission de maintien de la paix des Nations unies est irresponsable, inacceptable, et c'est pourquoi nous appelons Israël et toutes les parties à respecter pleinement le droit humanitaire international", avait réagi le président du Conseil européen, Charles Michel, vendredi matin.
https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/guerre/direct-guerre-au-proche-orient-les-tirs-israeliens-contre-les-casques-bleus-de-l-onu-au-liban-sont-inacceptables-reagit-charles-michel_6831395.html
Dernière édition par free le Lun 14 Oct 2024, 16:16, édité 1 fois |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 14 Oct 2024, 16:11 | |
| Le second lien ne semble pas correspondre exactement à la citation; peu importe puisque nous sommes tous soumis, à plus ou moins haute dose, au même flux d'"actualité" médiatique...
L'usage politique et diplomatique de l'"amitié" (je viens de relire, de Derrida, Politiques de l'amitié) est assez trompeur, pour toutes les parties concernées, dans la mesure du moins où elles en jouent et ne peuvent en jouer sans y tromper les autres et s'y laisser tromper, ou jouer... Il y a toujours un laps de temps où l'on peut abuser impunément de l'"amitié" de façade des autres, en particulier d'une "amitié entre les peuples" supposée plus constante et durable que les différends politiques et stratégiques du moment, sur laquelle pourtant aucun politicien ne se fait d'illusion, avant que l'"amitié" ne se retourne en hostilité ouverte: Hitler, Poutine, Netanyahou, malgré tout ce qui les différencie, ont su exploiter et faire durer au maximum ce "crédit d'amitié" sans avoir la moindre intention de l'honorer -- le plus étonnant étant que les créanciers eux-mêmes n'en sont pas dupes, retardant au maximum, par lâcheté, le moment inéluctable du retournement d'une amitié hypocrite en hostilité déclarée.
Pouvoir désigner et nommer l'ennemi comme tel, c'était pour Carl Schmitt, si j'en crois Derrida qui l'a lu et médité, la condition même du "politique". En contexte allemand et notamment nazi, avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, mais ça n'en est pas stupide pour autant: tant que des adversaires potentiels tiendront à paraître "amis d'Israël", comme naguère "amis des Russes" ou jadis "des Allemands", un Netanyahou, comme un Poutine ou un Hitler, aura les coudées franches. |
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