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 La Fraction du Pain et le Repas du Seigneur

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Narkissos
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La Fraction du Pain et le Repas du Seigneur - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: La Fraction du Pain et le Repas du Seigneur   La Fraction du Pain et le Repas du Seigneur - Page 5 Icon_minitimeLun 25 Mar 2024, 15:00

Citation :
Puisque le présent fil était parti du geste précis de la "fraction du pain", on peut remarquer que sur ce point aussi le quatrième évangile se distingue ostensiblement des trois autres: non seulement il n'y a pas du tout d'"institution de la Cène", mais même lors de la "multiplication" (chap. 6) Jésus ne "rompt" pas les pains; et dans la Passion la scène des jambes brisées, quoique avec d'autres verbes (katagnumi  19,31ss, suntribô v. 36 dans la citation d'Exode 12 et du Psaume 34), s'oppose expressément à toute rupture (fraction, fracture), pour lui substituer le coup de lance, le sang et l'eau... On y voit habituellement un prolongement de l'identification du Christ johannique à l'agneau pascal, déjà marquée par le jour et l'heure de la crucifixion qui rendent impossible à la lettre un repas pascal, c'est certainement juste mais il n'y a pas que ça.


Marie, la «femme» et la «mère» en Jean
Michel GOURGUES

La plupart des événements rapportés en 19, 16-37 ont, en plus de leur signification première, une portée symbolique et une signification théologique. C'est le cas, par exemple, de l'épisode du partage des vêtements {19, 23-24) qui précède immédiatement. Cet épisode fait état d'une coutume de l'époque, selon laquelle les dépouilles des condamnés à mon revenaient de droit aux soldats ou à ceux qui remplissaient la fonction de bourreau. En s'attardant plus que les synoptiques (Mc 15, 24 par.) à ce fait, banal en lui-même, Jean a sans doute son intention. Il en prend occasion pour affirmer quelque chose au sujet de l'identité de Jésus. Ainsi, en lui appliquant, au v. 24, la formule du PS 22, l'évangéliste veut sans doute montrer en Jésus celui en qui se réalise parfaitement la figure du juste persécuté, dont le psaume rapporte la supplication Celui que l'épisode précédent (19, 17-22) présentait comme roi messianique n'est parvenu à la gloire et à la royauté qu'en passant par le rejet, la persécution et la mort. À travers l'épisode des vêtements partagés, c'est, en définitive, une vérité théologique qui s'affirme, celle que Jésus lui-même avait énoncée en 12, 23s. :

Elle est venue, l'heure où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance.

De même, l'épisode suivant (19, 28-30) de la mort de Jésus se termine sur la notation : « Dès qu'il eut pris le vinaigre, Jésus dit : ' Tout est achevé ' ; et, inclinant la tête, il remit l'esprit » (19, 30). Pour une part, cette dernière formule équivaut tout simplement à « II rendit le dernier souffle ». Mais la façon d'exprimer les choses manifeste que l'évangéliste ne s'en tient sans doute pas uniquement à ce sens premier. En effet, l'expression « il remit l'esprit » comporte, d'une part, l'emploi de topneuma, qui peut désigner à la fois le souffle vital et l'Esprit Saint et, d'autre part, le verbe paradidômi, « transmettre » sans doute plus significatif que les verbes « expirer » (ekpheo) et « rendre » (aphiêmî) utilisés dans le même contexte par Marc (15, 37) et Matthieu (25, 50). En outre, on lit immédiatement après (19, 31-34) l'épisode du percement du côté de Jésus, d'où coulent l'eau et le sang. Cela peut être mis en relation avec la parole de 7, 38 (« De son sein couleront des fleuves d'eau »), en laquelle l'évangéliste voyait l'annonce du don de l'Esprit. Ce don, pour le quatrième évangile, est consécutif à la « glorification » de Jésus (7, 39). Or, nous l'avons vu, la glorification de Jésus est liée à la résurrection. De telle sorte qu'en écrivant en 19, 30 paredôken to pneuma,]em doit signifier que le don de l'Esprit se trouvait déjà anticipé à travers la mon de Jésus.

Un autre exemple. Après avoir rapporté que les soldats ne brisèrent pas les jambes de Jésus, l'évangéliste note : « . . . tout cela est arrivé pour que s'accomplisse l'Ecriture : ' Pas un de ses os ne sera brisé '. . . » {19, 36). Sans doute ce passage traduit-il le souvenir d'un fait historique, la coutume de briser les jambes des crucifiés (19, 33) étant attestée par ailleurs. Mais, à la lumière de l'Ecriture, l'évangéliste découvre le sens profond et la portée d'un événement sans relief qui, autrement, aurait pu passer inaperçu. La narration de cet événement devient pour lui l'occasion d'identifier Jésus, non plus au juste persécuté (comme en 19, 24), mais à l'agneau pascal. Cela est d'autant plus plausible que Jean voit en Jésus « l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » {1, 29). En outre, l'évangéliste prend soin de noter en 19,14 que c'est à la sixième heure que Jésus a été livré, soit au moment même où commençait au Temple l'immolation des agneaux destinés à la célébration du repas pascal (cf. 18, 28). Ainsi proclame-t-il, implicitement, une donnée de foi : ce crucifié, dont les soldats s'abstiennent de briser les jambes, c'est le véritable et définitif agneau pascal, dont la mort procure à son peuple le salut.

https://www.nrt.be/es/articulos/marie-la-femme-et-la-mere-en-jean-202


Dernière édition par free le Lun 25 Mar 2024, 15:45, édité 1 fois
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Narkissos

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MessageSujet: Re: La Fraction du Pain et le Repas du Seigneur   La Fraction du Pain et le Repas du Seigneur - Page 5 Icon_minitimeLun 25 Mar 2024, 15:33

Intéressant article (1986): comme toujours, l'effet "synoptique" rend les "manques", les "silences" ou les "lacunes" (qui n'en sont que par rapport aux autres textes, les "auteurs" n'ayant probablement ni voulu ni escompté que ceux-ci soient comparés, encore qu'on puisse en douter pour "Jean" qui joue beaucoup des différences avec les Synoptiques) particulièrement difficiles à percevoir: ainsi le fait que la mère n'est jamais nommée dans le quatrième évangile, on a tellement les autres en tête qu'on ne le remarque guère.

Les questions "diachroniques" (de rédactions successives, dont nous avons parlé encore récemment ici et ailleurs) compliqueraient un peu le rapport de Cana (chap. 2) à la Passion (chap. 19): il n'est pas dit que le premier récit (qui s'arrêtait peut-être au chapitre 12, ou même avant) ait en vue le récit de la Passion, mais celui-ci a certainement en vue celui-là; le rapport, si rapport il y a, est asymétrique et à sens unique, du moins jusqu'à l'achèvement de l'évangile tel que nous le lisons et relisons. Mais sous cette réserve on peut bien voir, du point de vue du récit de la Passion qui ne peut guère ignorer Cana, un rapport (relativement) symétrique de la "mère" à la "femme" et de la "femme" à la "mère" -- mère désormais d'un autre fils, effet de bougé ostensible. Et aussi bien du bon vin (miracle dionysiaque s'il en est) au vinaigre...

En tout cas il est difficile de lire la Passion selon Jean, comme l'ensemble de l'évangile, sans ressentir que tout y est signe, symbole, ou parabole... ça se gâte quand on commence à se demander (signe, symbole ou parabole) de quoi, autrement dit quand on veut en faire de l'allégorie, arrêter le jeu ou la danse des "signifiants" en les ramenant à des signifiés-référents fixes, de type "doctrinal". Si A signifie A', cela suppose que A' ne signifie rien d'autre, se passe de signification comme d'explication: game over.
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