Les pauvres vous,..., vous les avez toujours avec vous,...

Frere toc a écrit:

Kaczan a écrit:

Frere toc a écrit:

Hep, Tu me remet un petit blanc Lucien ! , désolé je ne vous suit plus... pour moi c'est de la discution de comptoir !
En tout cas ce n'est pas ce genre d'échange que je recherche sur un forum chrétien.

Cher frère Toc, la vraie vie c'est aussi prendre la défense des minorités qui écoutent peut-être aussi IRON MAIDEN

Grand bien leur fasse
Désolé d'avoir été mal compris. Ce qui me gène ce n'est pas la discussion en elle même, c'est son ton plus ou moins agressif. Cela me fait peine de lire ces revendications blessantes entre des personnes en lesquelles j'ai mis tant d'espoir. Mon opinion envers vous est bien plus élevée que cela. c'est tout... Je n'empêcherai rien de toute manière, je n'en ai ni le pouvoir, ni la volonté d’empêcher quoi ou qui que ce soit .

Eh bien tu vois, je me rapproche plus des réflexions de l'âge canonique du Chapelier Toqué, qui au final n'est pas si toqué, car il a compris où je voulais en venir.
La Suisse que je connais pour y habiter à un peu plus de 20 bornes de Genève, est un pays terriblement paradoxal ! On y tolère les femmes voilées en leur faisant même des courbettes surtout devant les vitrines de chez Sayegh, Tag heuer ou Bulgari, mais y croise aussi des familles entières de crève-la-faim qui déambulent tout le long de la Rue du Mont Blanc. Sauf qu'en Suisse il est toléré jouer d'un instrument pour gagner sa piécette tandis qu'en France on appelle ça tapage diurne, pire! : "trouble à l'ordre public!"

Pourtant l'UDC de Blocher est toute aussi virulente que notre FHaine, mais il reste encore des gens capables de faire la différence entre racisme et pauvreté. Merci Chapelier Toqué

petitebêtedesecte à écrit:

Citation :

(au passage j'ai appris sur ce forum, que s'intéresser aux pauvres, et les défendre, n'avait pas lieu d'être sur un forum chrétien, et qu'il s'agissait de discours de comptoir, putain en 10 ans de forum, on a vu changer les propos, et quelque soit le forum ou l'endroit, cette même merde qui monte, qui monte...)

Merci de me désabonner d'ici aussi...

Il n'est pas interdit de parler des pauvres ni de les défendre, en tout cas pas sur CE FORUM. Des intervenants peuvent avoir des opinions contraires, mais chacun à le droit de s'exprimer.

Bien sûr j'attends que chacun le fasse dans le respect de l'autre. Il y a une majorité d'intervenants français, mais tous ne le sont pas. C'est mon cas, je n'habite pas en France, mais la misère elle n'a pas de frontières, ni de couleur de peau.

Petitebêtedesecte veut quitter le forum. Si tu le désires vraiment confirmes-le moi par un MP. Merci
Admin

Citation :

Pourtant l'UDC de Blocher est toute aussi virulente que notre FHaine, mais il reste encore des gens capables de faire la différence entre racisme et pauvreté. Merci Chapelier Toqué

Lors des dernières élections au plan fédéral. L'UDC a perdu des sièges et des voix tant pour les sénateurs (Conseil des Etats) que pour la chambre des députés (Conseil National)

Tous les Cantons grands ou petits disposent de 2 sénateurs au Conseil des Etats.

Pour le Conseil National le nombre des représentants est proportionel aux nombres d'habitants du Canton.

La crise arrivant avec son cortège de difficultés, chômage, précarité, salaires insuffisants (même en Suisse) les électeurs se détournent de l'UDC et de son discours xénophobe.

Dans une classe de l'école des Pâquis (quartier de Genève) on compte jusqu'à 60% d'élèves étrangers (en moyenne généralement 20%). Sur une population de 7 millions d'habitants, il y a un peu plus de 1 million d'étrangers.
Bien sûr tous ne sont pas pauvres.

Des mouvements d'extrême droite naissent puis disparaissent aux élections suivantes, mais il y a toujours une frange d'electeurs frileux qui ont peur de perdre leurs privilèges, ils oublient simplement que beaucoup d'étrangers, les Italiens dans les années 1950, puis les Espagnols, les Portuguais ont occupés et occupent des postes qui n'intéressent plus les Suisses. La plupart des infirmières et aide-malades dans les hôpitaux ainsi que les maisons pour personnes âgées sont françaises ou africaines.

Lorsqu'une personne étrangères arrive en Europe elle va peiner à trouver un emploi si elle n'a pas de qualifications particulière, puisque ce sont justement ce type d'emplois qui ont disparus de nos pays.

Mais nous le savons bien l'étranger, l'inconnu fait peur et certains partis surfent sur cette peur, comme des mouvements religieux surfent sur la peur provenant d'un avenir incertain.

Bien sûr que je veux partir, pas la peine que je m'énerve encore et encore pour rien alors que le chemin pourtant évitable sera scrupuleusement suivi jusqu'à l'hallali, néanmoins juste un graphique à lire sur cette page, qui montre pourquoi je n'en peux plus de tant d'aveuglement, aveuglement que je refuse de limiter aux seuls dirigeants, car au fond beaucoup étaient déjà des "citoyens" quand la loi Rothschild a été mise en place:

http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/dette-publique-et-loi-rothschild-104163

Et si on fait encore plus simple, j'aime bien ce commentaire ici:

http://mai68.org/spip/spip.php?article1245

"La BCE prête 1 milliard à 1% à la banque Tartempion.

La banque Tartempion prête 1 milliard à la Grèce, à 18%.

La BCE rachète la dette grecque à la banque Tartempion à 18 %.

La banque Tartempion à gagné environ 170 millions sans rien faire d’autre que d’échanger 2 bouts de papier, sans avoir investi quoique ce soit, ni pris le moindre risque.

C’est merveilleux d’être banquier dans notre Europe de la concurrence libre et non faussée !"

Joli casino, hein, il a raison Sarko et tous ces braves toutous, rognons tous les acquis sociaux issus de la résistance, et de la reprise en main de l'Etat français par ceux-ci après la guerre, il faut que le casino continu...

A mort les pauvres, à mort les fonctionnaires, à mort les salariés, à mort l'Etat, vive Rothschild, vive Goldman Sachs:

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/11/14/goldman-sachs-le-trait-d-union-entre-mario-draghi-mario-monti-et-lucas-papademos_1603675_3214.html

Il faut rester gentil et poli face à çà et pas être indigner..

Merci petitebêtedesecte de l'envoi de tes 2 derniers messages. Je ne connaissais pas cette arnaque et je dois dire que malgré tout je n'en suis pas étonné.

On peut rester gentil et poli et cependant être indigné. Un peu partout des jeunes établissent des camps d'indignés. Il y a environ un cinquantaine de tentes dans le parc des bastions face au mur des réformateurs dressé dans ce parc. Même Genève la si calviniste et stricte ville ne peut empêcher ce mouvement qui soulève ceux et celles qui s'indignent.

Je ne vois pas ce qu'à changer les indignés du côté de notre mer à nous (en comparaison avec ceux des pays arabes). Le mouvement est parti d'Espagne pour la parti européenne, rien n'a changé dans nos pays, car il y a trop d'intérêts en jeux...

Il y a une véritable lutte des classes, mêlée et une véritable lutte intergénérationnelle... quand il y aura des morts, là peut-être cela changera quelque chose, c'est malheureux mais je ne connais aucune lutte où il n'y a pas eu affrontement violent, et qu'on ne me fasse pas le coup de Gandhi, car la violence était bien là, du côté anglais, la non-violence n'a de portée, uniquement s'il y a de la violence en face et pas un petit peu.

Il n'y a pas encore assez de violence contre les indignés pour que leur "politesse" et leur "gentillesse" ne produise quelque chose au niveau politique.

Pire il faut que cette violence se produise dans un contexte démocratique, (ou sinon dans une désorganisation complète de l'Etat) pour que cela porte, la violence dans les dictatures, cela n'apporte aucun changement...

Rien n'est plus triste, de voir des acquis sociaux disparaîtrent avec l'assentiment de ceux qui en bénéficiaient, acquis qui ont necessitéss du sang et des larmes, des sacrifices à des personnes qui depuis sont mortes en pensant construire des jours meilleurs pour les générations après eux, et de voir comment on tente de croire que c'est justifié de les supprimer, qu'on en est presque content de participer à l'effort national, alors qu'il suffirait de faire participer ceux qui depuis 30 ans sont les vrais profiteurs du système en place... Pas les assistés, non, les riches, qui eux, devraient être heureux de participer à l'effort national et pas symboliquement, mais dans les mêmes proportions que les autres (pour l'instant c'est toujours beaucoup moins malgré tout ce que peuvent dire certains politiques menteurs), mais là curieusement dans les médias, on trouve plein de voix pour s'opposer à l'impôt, médias qui par contre relayent bien la fraude aux aides sociales (oubliant qu'en terme de proportion ceux deux à trois fois moins que la fraude au cotisations sociales faites par des employeurs peu scrupuleux, toujours cette différence, ce manque d'équité !!!)

Maintenant soit gentil de me désinscrire, comme çà, je pourrai passer à autre chose, j'ai appris à fermer ma gueule, un peu partout où je vais, j'aimerai bien pouvoir continuer...

Voilà petitebêtedesecte j'ai fais ce que tu m'as demandé.
Admin

Pour ma part, malgré une certaine incompréhension sur certains sujets, en particulier celui-ci, j'ai décidé de rester sur le forum. Je ne vais m'en aller chaque fois qu'un contradicteur fusse de mauvaise foi intervient sur des sujets sociaux qui me tiennent à coeur. PBDS étant sensiblement plus épidermique que moi sur ces sujets, c'est à lui seul qu'appartient de rester ou non. En ce qui me concerne, j'ai repris du service à TJQuestions, sans pour celà accepter certaines dérives épistolaires. Il y a des gens intéressants avec qui je n'ai pas envie de rompre, tout comme sur ce forum au demeurant.

Au plaisir de vous lire, même si ma participation est irrégulière.

Au plaisir de te lire Kaczan.
Admin

Je suis d'accord avec ce que dit petitebêtedesecte sur la perte des acquis. N'écoutons pas ceux qui veulent nous faire avaler des couleuvres.
Mais je ne crois pas qu'en tapant le poing sur la table voire plus, que cela va changer les choses. Les oligarches nous tiennent et on n'a plus qu'à fermer notre bouche. Parce que de toute manière ils auront le dernier mot. Je suis résignée.

Eh bien moi je ne me résigne pas du tout ! Je préfère m' "indigner". Quand un Monsieur de 94 ans ancien résistant nous invite à nous bouger le cul, nous devrions avoir honte de nous laisser manipuler par un bouffon qui reprend à son compte le Conseil de la Résistance pour brouiller les pistes. C'est salir la mémoire de ceux qui mirent la première pierre à la solidarité nationale

http://www.rue89.com/2011/11/15/sarkozy-ou-les-indignes-qui-sont-les-heritiers-de-la-resistance-226568

Merci Kaczan

Je suis loin d’avoir fini de dire tout ce que j’ai à dire.

Citation :

NON ! Ta réponse ne me satisfait pas ! Si ma fille semble avoir "réussi" c'est le fruit du hasard. Elle est tombée au moment où un grosse boîte allemande dans ma région avait besoin de personnel ! Les malheurs comme les bonheurs s'enchaînent souvent...

Si ta fille ne compte que sur la chance pour s’en sortir, je la plains profondément. Pour ma part, je suis aujourd’hui dans une bonne situation financière et professionnelle, mais cette réussite je ne la dois qu’à moi-même, à mon travail et à ma persévérance. Je n’ai pas attendu qu’une grosse entreprise allemande vienne s’installer près de chez moi pour réussir dans la vie. Tout ce que je possède aujourd’hui, je l’ai obtenu à la sueur de mon front et j’en suis fière.

Citation :

Quant aux explications que tu fournis à PBDS , par omission volontaire tu ne cites ni les Roms, ni les Arabes et tu prends des gants blancs pour ne pas lui attirer ses foudres (et les miennes) sur une réflexion condescendante à l'égard des minorités qui fait de plus en plus führer dans notre pays

Je ne vois pas ce que les Roms et les Arabes viennent faire dans la discussion. Initialement la discussion portait sur les parents qui élèvent seuls leurs enfants. J'avais raconté des faits vécus concernant une voisine qui gagnait plus que moi sans travailler en élevant ses deux enfants et c'est là que PBDS et toi avez piqué une crise portée par l'aveuglement de vos certitudes politiques. Sans même me connaître, ni rien savoir sur ma personne vous m'avez insultée de lepeniste, de petit perroquet de Pernaud et autres gentillesses.

Pour ce qui est des Roms, s'ils sont réellement en situation irrégulière sur le sol français, cette situation ne saurait perdurer et il est normal de trouver une solution quitte à les renvoyer de là d'où ils viennent. La France n'est pas une vache à lait et n'a pas vocation à porter toute la misère du monde sur ses épaules.

Pour ce qui est des Arabes, je ne vois pas quel est le problème. Grand nombre d'Arabes sont très bien intégrés en France. J'ai des amis Arabes. J'en connais avec de bonnes situations. Certains ont réussi tout comme moi à force de travail et de persévérance. Le cas de Rachida Dati est très éloquent. Elle est partie de rien. Elle n'a pas attendu que la chance vienne frapper à sa porte et qu'une grosse boîte allemande vienne s'installer près de chez elle pour s'en sortir. A 14 ans, elle faisait elle-même du porte à porte non pas pour placer des Tour de garde mais pour vendre des produits cosmétiques et se faire un peu d'argent. Quand, on est un peu mat avec un nom à consonnance étrangère, il est vrai que c'est un peu moins facile mais en se battant, en faisant preuve de sérieux et de bonne volonté on y arrive. Par ailleurs, je suis plus à même que toi Kaczan pour me mettre dans la peau d'un arabe. Tu ne sais pas à quoi je ressemble. Avec mon type latino et mes cheveux frisés, on m'a souvent prise pour une arabe. Ca ne m'a pas tuée, et ça ne m'a pas non plus empêchée de réussir.

Pour ce qui est des mères célibataires, encore une fois je suis à même de juger la situation d'une manière plus complète que PBDS et Kaczan. Je vois défiler tous les jours dans le cadre de mon travail des mères célibataires, divorcées ou séparées qui élèvent seules leurs enfants. C'est aussi moi qui me les coltinent à longueur de journée au téléphone. C'est aussi à moi qu'elles offrent des fleurs et du chocolat pour me remercier de mon écoute ou pour avoir fait du zèle pour faire avancer un dossier qui traîne depuis des semaines ou des mois. Par ailleurs, parfois, c'est le parent qui n'a pas la garde des enfants qui se trouve en mauvaise posture financière puisque non seulement il doit verser une pension, mais en plus il voit ses avantages sociaux et fiscaux disparaître au profit du parent qui a la garde des enfants.

Ce qui fait führer aujourd'hui, c'est la misère de l'esprit. Les gens deviennent de plus en plus impolis, mal élevés, agressifs, égocentriques, matérialistes. Les gens ne sont plus capable d'écoute. La courtoisie est devenue un fardeau répugnant dont on ne veut pas s'encombrer. Il suffit de voir comment les gens se comportent dans la rue, les lieux publics ou dans les transports en communs pour s'en convaincre. Toutes les valeurs morales partent à la dérive. Les gens sont bruyants et n'ont aucune éducation. Ils ne savent même plus se tenir en public. Même les commerçants ne veulent plus faire l'effort d'être aimables avec les clients. En France, les gens ne pensent qu'à faire grève (surtout ceux qui sont le moins à plaindre). Notre pays est un pays de gueulars, de gens désagréables et sans éducation. On s'est d'ailleurs ridiculisés il y a deux ans lors de la coupe du monde en Afrique du Sud avec notre chère équipe nationale dont le comportement n'était que le reflet de la mentalité du français moyen. J'ai lu un article qui disait que les japonais qui venaient en France faisaient des dépressions car ils n'étaient pas habitués à l'individualisme agressif des français en opposition à leur esprit de groupe et à leurs manières polies, courtoises et raffinées. En France, on assiste à une ploucarisation des moeurs. Les gens sont incapables de voir au-delà du bout de leur nez. Ils courent après les apparences et l'argent. Ils sont incapables de bâtir quelque chose de solide dans la durée avec travail et patience. Ils veulent tout, tout de suite, quitte à pleurnicher, s'endetter stupidement, magouiller ou agresser.

Ce que les gens ont besoin aujourd'hui, ce n'est pas d'argent mais c'est d'un peu plus de plomb dans leur cervelle.

On m'a cité à plusieurs reprises TF1. Je ne sais pas ce qui se passe sur TF1, je n'ai pas le temps de regarder la TV. En revanche, j'aime l'art et j'ai été voir plusieurs expositions d'art contemporain en 2011. L'art contemporain est là pour nous parler de notre société, telle qu'elle est aujourd'hui. Bien plus qu'une recherche esthétique, l'art contemporain a pour vocation de nous faire réflechir et est un outil de sensibilisation.

Les expositions que j'ai vues, mis à part quelques oeuvres par-ci, par là, étaient assez sombres dans l'ensemble. Des corps qu’on pince, qu’on saucissonne, un maquillage du corps mécanique et frénétique, une tête coupée, des yeux exhorbités ou bandés, une scène apocalyptique avec des corps démembrés, des visages floutés ou superposés, parfois absents, bouches baillonnées, oiseaux morts, luttins diaboliques, sorte de caricature grotesque et absurdre de notre société. J’ai aussi vu la pureté et l’innoncence de blanc vêtues enfermées dans un affreux grillage. J'ai vu un gros ballon qu'on remplissait constamment d'air mais qui n'arrivait pas à se remplir et s'élever car il était perçé, un peu comme une âme qu'on vide de son essence qui n'arrive pas à s'élever et qui reste enchaînée au sol.

Notre société est malade de l'intérieur et tout l'argent du monde n'y changerait rien.

Bonsoir Pierre de Lune,
je sens en lisant ton message combien la situation actuelle t'interpelle et te choque. Et à lire le récit de ton vécu tu sembles avoir souffert mais refais surface à la force du poignet. Cela me réjoui.

Tu évoques des situations que tu connais bien et ma foi je ne saurai te donner tort. Car souvent elle confine à l'injustice, on peut s'en sortir mais non sans difficultés.

Le parcours de la ministre française que tu cites parait remarquable, bien que ces dernières sorties soient moins brillantes. Il n'est pas forcément nécessaire de recourir à un exemple aussi particulier le tien me parle plus, m'est plus proche. Car lorsque l'on parle d'une personne politique j'ai toujours une certaine, comment dirais-je, méfiance.

Mon Dieu loin d'avoir calmé les esprits voila que tu rajoutes de l'huile sur le feu, soit ! Ben tu vas en entendre !

Je n'ai pas découpé mon post en relevant tes citations car elles sont trop nombreuses de mauvaise Foi ! Il me semble que tu t'étais déjà illustrée sur le forum en dénigrant l'épouse d'un participant ! Mais je vais me contenter de relever ce qui me concerne:

Avant de juger le comportement de ma fille, moi qui te croyais beaucoup plus à l'écoute des problèmes sociaux dont tu prétends t'occuper, c'est pas fortiche, voir même sidérant de méchanceté ! Car avant de me tomber dessus à bras raccourcis, tu aurais dû relire ma phrase en citation complètement reprise de travers .

Ma fille n'a jamais attendu qu'une boîte allemande vienne la chercher pour lui donner du boulot dans le bec ! Quand je parle de hasard c'est le hasard d'une embauche qui s'est profilée à l'horizon, chose qui se fait de plus en plus rare de nos jours !

Qui plus est, L'entreprise concernée est implanté dans la région depuis plus de 30 ans.

Avant, elle enchaînait des petits boulots d'intérim pendant plusieurs années : 3 mois ici et là, puis le désert pendant 6 mois, etc... Après une séparation difficile, dont le père de sa fille a eu le mauvais goût de les laisser choir, elle s'est retrouvée seule avec un loyer de 800€. Résultat des courses expulsée ! Mais ça je l'ai déjà raconté il me semble? Heureusement qu'elle n'était pas tombée dans ton service social, aussi désagréable avec les mères célibataires, lui suggérant bêtement de trouver un appart moins cher surtout quand on n'est pas crédible dans une recherche de logement, hein? Et puis avec un nom à charnière comme le notre, elle prenait un charter direction la Pologne ! (terre de nos ancêtres)
Mon propos est à peine exagéré, car vois-tu cette année, je dois renouveller ma carte d'identitée, mais j'hésite! J'attendrais le résultat des élections présidentielles afin de ne pas subir l'humiliation, bien que né français de devoir JUSTIFIER ma nationalité. Donc, faire pleurer dans les chaumières en invoquant Rachida Dior...euh Dati, ton teint hâlé et tes cheveux frisés, ne me feront pas ravaler ma rage sur tes observations à l'emporte-pièces. Car le front avec lequel ma fille a sué est je pense tout aussi méritant que le tien.
Comme c'est bizarre à chaque fois où la conversation porte sur les services sociaux, il y a toujours une personne qui connaît une personne dont le-frère-de-son-beau-frère, connaît...etc...est bien placé dans le bureau sensé administrer le douloureux problème des expulsions et des indemnités indues. Et avec toujours cette petite pointe de consternation méritocratique teinté de cynisme qui consiste à stigmatiser les "feinéants de chômeurs" qui s'entassent à 12 dans un 2 pièces dont Allah soit loué,les agences immobilières ont trouvé le moyen de les déloger en y foutant le feu.
Comme aujourd'hui la frontière française s'arrête de plus en à Droite, près du précipice, on a oublié que les roms sont des EUROPEENS à part entière, les chasser est donc par conséquent anticonstitutionnel. Mais ça, la marinade de poiscail ne l'explique pas clairement dans son programme...

Comparer la coupe du Monde foot avec notre éducation n'est pas non plus le meilleur exemple. Le manque d' éducation des footeux consiste justement à exhiber leur fortune et des salaires mirobolants atteignant les 800 000 € la semaine, tandis que le bon franchouillard ira se prosterner devant sa télé admirer les guiboles du milliardaire. Où placent-ils leur argent indûment gagné? Je ne reçois pas les conseils de ces gens-là !

La grève, revenons-en à la grève ! "Ah ! qu'est-ce qu'on en a assez d'être pris en otage" hein? Mais aujourd'hui si peux partir en TGV (même avec du retard) au sports d'hiver, ou à la mer avec les congés payés et à la 5ème semaine, c'est grâce à qui? N'est-ce à pas grâce nos aïeux qui ont pris le risque de tout perdre pour que les générations futures aient une vie meilleure? A l'instar de la grève des mineurs de 1948 dont les journaleux à la solde du pouvoir se sont contentés de titrer : "De regrettables incidents, etc..."Alors qu'ils se rebellaient contre l'esclavagisme des compagnies minières: http://www.ihs.cgt.fr/IMG/pdf_DOSSIER-3.pdf

Mais on s'en fout ! Y a plus de mineurs, hein?

Prendre l'exemple sur les japonais est tout aussi consternant de caricature. Les japonais sont hyper-individualistes et ne pensent qu'à leur gueule! Seules les affaires comptent! La légende du petit vieux qu'on garde à la maison date de 2 siècles au moins. Les japonais vouent un culte immodéré au pognon et la technologie. Mais Fukushima va probablement ébranler leurs certitudes...

TF1 étant le symbole de la servilité médiatique, c'est pourquoi cette chaîne de télé proche du Pouvoir est souvent reprise dans nos conversations. Pour l'empêcher de penser, on abreuve le télespectateur de foot, de rugby, de Roland Garros, de téléréalité où bouffer cru des araignées pour quelques euros est devenu un divertissement. Après l'auto-cannibalisme, à quand le rétablissement des gladiateurs avec des chômeurs dans l'arène?

C'est donc ça ! On a beaucoup mieux à faire pour récupérer notre triple A! Mettons-nous au boulot !
Commençons par Rétablir la politesse à l'école ! le sens du travail de l'honneur et de la patrie, car n'oublions pas : "Arbeit macht frei"

Mais tu as probablement raison chez certaines personnes, il faudrait du plomb dans la cervelle...Tout dépend du calibre

La caractéristique des "pauvres", c'est de toujours trouver un moyen de se battre et de se taper dessus, à l'inverse le "riche" trouve toujours le moyen, malgré les divergences, de créer l'union sacrée.

Un exemple, plusieurs syndicats d'ouvriers dans les entreprises se font la guerre et pratiquement un seul syndicat des patrons.

Mat 18, 23 ss :

"" A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. L'opération commencée, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le maître donna l'ordre de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d'éteindre ainsi la dette. Le serviteur alors se jeta à ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant : "Consens-moi un délai, et je te rendrai tout. " Apitoyé, le maître de ce serviteur le relâcha et lui fit remise de sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent deniers ; il le prit à la gorge et le serrait à l'étrangler, en lui disant : "Rends tout ce que tu dois. " Son compagnon alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant : "Consens-moi un délai, et je te rendrai. " Mais l'autre n'y consentit pas ; au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en attendant qu'il eût remboursé son dû."

Je suis retombé sur ce fil ancien et animé (auquel je n'avais pas participé et que je ne souhaite pas particulièrement réveiller, bien que sa lecture dix ans plus tard ne manque pas de sel), en repensant au logion cité dans le titre (Marc 14,7 // Matthieu 26,11), et (sauf inattention de ma part) nulle part dans la discussion -- d'autant plus intéressant (à mon avis) que c'est une réminiscence probable de Deutéronome 15,11 qui constitue lui-même une contradiction formelle dans son propre contexte (relire le chapitre et/ou comparer v. 4 et 7ss: il n'y aura pas de pauvre / s'il y en a / il y en aura toujours).

Le désir louable, comme on dit, d'éliminer la pauvreté (par la prospérité et/ou le partage, non par l'extermination des pauvres) ne date donc pas d'hier, pas même du capitalisme et du socialisme modernes -- notons au passage qu'il est bien moins évident dans les évangiles que dans le Deutéronome, contrairement à un préjugé répandu. Mais la conscience du caractère impossible ou irréaliste (utopique si l'on veut) de ce désir est tout aussi ancienne, bien qu'elle peine à chaque fois (dès la rédaction du Deutéronome p. ex.) à s'imposer face à lui.

En attendant (on ne sait même plus quoi), rien n'est peut-être plus nuisible aux pauvres que la dénégation de la pauvreté, celle qui affirme obstinément, contre toute évidence d'expérience ou de prévision rationnelle, qu'elle ne devrait pas être et/ou finira par ne plus être. En faisant de la pauvreté (comme de la richesse) une anomalie -- ce qui est fatalement le cas avec une économie fondée et axée sur les "classes moyennes" --  on retire paradoxalement aux pauvres le droit d'être pauvres et de vivre pauvrement, avec les moyens de leur "classe" (qui a pourtant été, de loin, la plus nombreuse, tout au long et au large de l'histoire, et qui a fait l'essentiel de la "culture populaire", de la cuisine à la musique, sur quoi les classes supérieures n'ont fait que raffiner). Je pensais, c'est de saison, aux fameux "congés payés" de 1936 qui ont été un tel événement aussi parce que c'était une époque où l'on pouvait se déplacer, se loger et se nourrir à peu près partout pour très peu -- alors que le "tourisme" d'aujourd'hui, orienté comme tout le reste vers les classes moyennes (ou supérieures), n'a quasiment plus rien pour les "pauvres" -- qu'ils se débrouillent pour vivre quelques jours comme les classes moyennes ou qu'ils s'abstiennent.

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Pour répondre (avec plus de dix ans de retard) au dernier post de free, l'opposition de la parabole de Matthieu 18 n'est pas simplement entre les relations "horizontales" (avec des "pairs" ou à peu près "égaux") et "verticales" (maître-seigneur / esclaves), mais (bien que ça aille de pair) entre "droit" (ou "justice") et "grâce", (dette) calculable et incalculable, (remboursement) possible et impossible, soit entre deux "régimes" incompatibles par quelque bout qu'on les prenne. Qui, touché par la "grâce", continue de revendiquer un "droit", découvre à ses dépens que les deux ne s'accordent pas, et que du point de vue du "droit" (celui qui dirait "donner c'est donner, reprendre c'est voler) la "grâce" reste libre, arbitraire, dans son retrait comme dans son octroi.

Citation :

Pour répondre (avec plus de dix ans de retard) au dernier post de free, l'opposition de la parabole de Matthieu 18 n'est pas simplement entre les relations "horizontales" (avec des "pairs" ou à peu près "égaux") et "verticales" (maître-seigneur / esclaves), mais (bien que ça aille de pair) entre "droit" (ou "justice") et "grâce", (dette) calculable et incalculable, (remboursement) possible et impossible, soit entre deux "régimes" incompatibles par quelque bout qu'on les prenne. Qui, touché par la "grâce", continue de revendiquer un "droit", découvre à ses dépens que les deux ne s'accordent pas, et que du point de vue du "droit" (celui qui dirait "donner c'est donner, reprendre c'est voler) la "grâce" reste libre, arbitraire, dans son retrait comme dans son octroi.

Merci Narkissos pour cette explication.

"En fait, on ne devrait pas trouver de pauvre parmi vous. En effet, le SEIGNEUR vous bénira dans le pays qu'il vous donnera en partage" (Dt 15,4).

"Il y aura toujours des pauvres dans votre pays" (Dt 15,11)


De l'extinction du paupérisme c'est pas demain la veille 

L'Israël biblique retient dans son passé fondateur une époque communautaire où la pauvreté ne se connaissait pas comme telle. Il ne s'ensuit pas pour autant que le projet biblique soit celui d'une société sans pauvres. Du Deutéronome aux Evangiles, la Bible, une fois reconnu le problème social de pauvreté, constate et annonce sa permanence, voire sa pérennité : « Tu auras toujours des pauvres dans ton pays » dit Moïse à son peuple. « Vous aurez toujours des pauvres avec vous » dit Jésus, s'adressant à ses disciples (Dt. 15/11; Marc 14/7; et parallèles). Les deux paroles interviennent dans un climat de testament spirituel : Moïse s'apprête à quitter les siens qui vont eux-mêmes quitter l'errance pour se sédentariser, et Jésus annonce sa Passion. Moïse, répondant par avance à la question de vocabulaire qui se posait plus haut, annonce qu'une société généreuse ne peut longtemps ignorer le mot « pauvre » : Israël ne s'établit pas sur une île, une société ouverte abritera des pauvres et s'il ne s'agit pas des siens, elle verra assez tôt accourir ceux des autres. Six ou douze siècles plus tard, Jésus reprend la même phrase dans le débat : « Peut-on se faire plaisir ou doit-on tout garder pour ses bonnes œuvres ? ». Réfutant l'utilisation des pauvres comme objet d'argumentation, il affirme : « Pour agir à courte vue, les pauvres ne sont pas un bon prétexte, puisque, justement, il y a toujours des pauvres. »

Et nous le savons bien, depuis le temps ! La pauvreté ne disparaîtra pas de sitôt, parce qu'elle offre à quelques-uns, meurtris par la vie, aigris par les hommes, exclus par leur propre liberté, rejetés pour leur infirmité... un amer refuge; et au plus grand nombre une sécurité — celle de pouvoir se dire : en bas de l'échelle il reste encore des échelons plus bas que le mien. Je ne suis pas perdu, je suis quelqu'un.

Le jour où les pauvres mangeront à leur faim en occupant les places d'honneur fait pourtant partie des plus constantes promesses bibliques, mais précisément, on appelle ces promesses « eschatologiques » : relatives à la Fin (Joël 2; Esaïe 58; Luc 16/22).

(...)

Où Ton voit que tout le monde veut du bien aux pauvres

De la Genèse à l'Apocalypse, tous les textes législatifs, prophétiques, pastoraux, sapientiaux ou hymniques l'affirment : sauver le pauvre de la famine constitue le minimum moral pour quiconque ne veut pas devenir l'ennemi de Dieu. Cette unanimité est peut-être un peu moins originale qu'il n'y paraît car les pauvres, quand ils le sont suffisamment pour apparaître inoffensifs, tout le monde leur veut du bien. En tout temps et dans toutes les sociétés inégalitaires : Staline était le père des peuples, mon colonel, le père du régiment, et Job, le patriarche, « père des pauvres » avant de faire lui-même faillite... Dans la Bible, cette exigence minimal
met en valeur le décalage existant entre une loi cultuelle pour laquelle le sacrifice de deux colombes par un pauvre vaut l'offrande d'un agneau par un riche, une prédication prophétique où la brebis de l'indigent vaut le fils du roi et une pratique sociale où les parvenus « dévorent la maison de la veuve ». (Luc 12/8; II Samuel 12/13-14; Amos et Michée; Juges 9/7-15; I Samuel 8/10-18.) 

L'assistance sociale est donc bien ici la rançon de la spoliation. Aussi, l'histoire biblique, en opposant communauté tribale et royauté, rappelle-t-elle utilement cette évidence : la meilleure protection sociale contre la paupérisation c'est une société juste dans son principe et non une organisation inégalitaire assortie de compensations « sociales »; la juste loi n'est pas celle qui organise l'assistance mais celle qui rend possible l'égalité.

https://www.persee.fr/docAsPDF/chris_0753-2776_1988_num_17_1_1209.pdf

Grand plaisir de (re)lire Molina, que j'avais un peu connu et beaucoup apprécié vers l'époque de ce texte (1988), et dont la pensée est aussi acérée que le style  -- j'aurais, tu t'en doutes, quelques réserves sur les côtés "bibliques" de ce discours, de la figure du désert à celle de Jésus, mais c'est tout à fait accessoire au regard de son propos comme du présent fil, et j'en ai déjà (trop) parlé.

Je m'aperçois après coup que la NBS de Deutéronome 15,4 ("il ne devrait pas y avoir...") est très facilitante, par rapport au sens plus net ("il n'y aura pas...", pour un simple "inaccompli") qui aiguise la contradiction avec le contexte. Sans doute la contradiction est-elle consciente au moins dans une partie de la rédaction, et peut-être la locution conjonctive assez rare qui introduit rhétoriquement la proposition avec un sens apparemment restrictif ('ps ky, à peu près "sauf que", "et pourtant", etc.; cf. Nombres 13,28; Juges 4,9; Amos 9,8 ) vise-t-elle déjà à l'amortir (la contradiction)...

« Va vends ce que tu as, donne le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel, puis viens et suis moi » (Mc 10, 21).

Tel est le conseil prodigué par le Christ à son interlocuteur, dont la conduite était irréprochable aux yeux de ses contemporains, si l’on se réfère aux propos échangés peu auparavant, et la mise en œuvre de cette invitation à la pauvreté suppose la réalisation de différentes étapes juridiques de droit civil, telles que la vente de la totalité des biens, suivie d’une donation du produit de cette vente aux pauvres, pour enfin conclure un contrat d’adhésion à la suite du Christ, qui est né dans la paille de la crèche et mort sur la croix, dépouillé de ses quelques vêtements partagés entre les soldats de service.

Le chemin de pauvreté préconisé par le Christ a été adopté par ses premiers disciples et en tout premier lieu par les apôtres ; c’est ainsi que saint Pierre est amené à déclarer dans un moment de doute : « Voici que nous, nous avons tout laissé et nous t’avons suivi… ». Et ce n’est pas peu dire, s’agissant tout à la fois des biens matériels, tels que filets et barques, mais encore de sa profession et aussi de sa famille.

Au cours des siècles suivants, cet abandon total et cette mise en commun seront vécus de diverses manières, avec plus ou moins de réticences, ce qui fera l’objet d’un approfondissement, en lien avec les autres conseils évangéliques, tels que la chasteté et l’obéissance qui, avec la pauvreté, ont été appelés vœux de religion. Mais que faut-il entendre par vœu ? Pour saint Thomas d’Aquin, « le vœu est une promesse faite à Dieu. Il tirera donc sa solennité de quelque chose de spirituel où Dieu soit engagé, c.-à-d. d’une bénédiction ou consécration spirituelle »

Quant au vœu de pauvreté, une première tentative de définition consiste à mettre l’accent sur le renoncement à la propriété et à l’usage des biens temporels, tel que le préconise le Christ au jeune homme riche. Ce renoncement peut porter soit sur les choses superflues, ainsi que le pratiquaient les pharisiens versant au temple leur superflu (Mc 12, 44), soit sur le strict nécessaire à l’exemple de l’obole de la veuve, deux petites pièces, constituant toute sa propre subsistance (Mc 12, 41 à 44), soit encore sur la propriété des biens présents et futurs, soit enfin sur la faculté de posséder des choses temporelles, même en commun, ce qui exclut le fait de vivre dans une communauté opulente après lui avoir apporté ses biens temporels, immeubles et liquidités.

https://www.cairn.info/revue-l-annee-canonique-2010-1-page-357.htm

De Molina au canoniste, la transition est rude...

On se rappellera peut-être ces deux fils: le "droit canon(ique)" catholique, qui a assuré la transition entre le droit romain et les législations modernes (p. ex. napoléonienne en France), jouit malgré toute "laïcité" d'un privilège historique incontournable, dont profitent indirectement même les groupes religieux les moins "catholiques"...

Il y a dans les injonctions évangéliques -- non pas seulement entre elles, mais parfois dans la même, comme celle donnée au (jeune) riche -- une contradiction logique qui n'échappe (presque) à personne: ou bien il faut être pauvre pour être sauvé (parfait, spirituel, etc.) et dans ce cas ce qu'on fait de sa richesse importe peu -- à la limite, mieux vaudrait la détruire que la vendre et/ou la distribuer, ce ne serait même pas un service à rendre aux pauvres; ou bien il s'agit vraiment d'aider les pauvres en les rendant moins pauvres et dans ce cas il vaudrait mieux rester ou devenir riche, entretenir et développer son patrimoine pour avoir de quoi partager... (cf. p. ex. Ephésiens 4,28, ou Brecht dans Sainte Jeanne des Abattoirs).

En tout cas, le désir de pauvreté qui s'abrite dans une communauté ou une institution (l'une ne va pas longtemps sans l'autre) s'illusionne lui-même, d'une illusion qui lui est peut-être nécessaire: incapable de choisir d'emblée une vraie pauvreté qui serait solitaire ou du moins anonyme, sans drapeau ni prétexte, il s'offre avec une pauvreté officielle et protocolaire, socialement reconnue et assurée du nécessaire plus ou moins strict, une sécurité provisoire -- mais celle-ci peut à tout moment se retourner en vraie précarité s'il devient fautif, renégat, hérétique, apostat (c'est alors ce qu'on appelle reculer pour mieux sauter)...

L’emploi du superlatif : penser en fonction et/ou à partir des « plus » fragiles… Lc 4, 16-30

Il est par ailleurs remarquable que le texte proposé multiplie l’emploi du superlatif, signalant à la fois un point d’attention et une manière d’envisager la question posée à partir des « plus fragiles ». Le texte mentionne « les personnes les plus défavorisées », « les plus démunies », « les plus fragiles dans la précarité » ; « les plus éloignées de l’emploi », « les plus pauvres », « les publics les plus marqués par la pauvreté ». Il évoque également « les plus équipés cognitivement et relationnellement ». L’emploi du superlatif est massif. Le regard porté s’attache principalement à la fragilité et à la pauvreté des personnes : « les plus fragiles » et « les plus pauvres » sont le plus souvent mentionnés, ce qui signale une façon d’appréhender la population au cœur de l’analyse.

Il n’est donc pas question des pauvres en général mais « des plus » pauvres, à la manière de Joseph Wresinski. Ce dernier utilise aussi la formule au singulier « le plus pauvre », signifiant ainsi qu’il échappe toujours, est toujours à chercher. Son projet était d’éradiquer la misère. Le document mentionne deux fois « misère » et vingt-sept fois « pauvreté ». Le vocabulaire d’ATD Quart Monde et du Secours catholique illustre le même souci des personnes « les plus pauvres », mais avec un langage propre et peut-être des accents ou insistances qui le sont aussi.

Ce choix du superlatif (« les plus pauvres ») reflète la logique évangélique perceptible par exemple dans le discours de Jésus à Nazareth (Lc 4, 16-30). Jésus, dans la synagogue, donne de réentendre les paroles d’Isaïe qui promettent une bonne nouvelle pour « les pauvres » (Lc 4, 18). Jésus de lui-même convoque de nouveau les Écritures pour expliciter aux oreilles des Nazaréens ce que sera son ministère prophétique itinérant. « Il y avait beaucoup de pauvres en Israël aux jours d’Élie […], pourtant ce ne fut à aucun d’entre eux qu’Élie fut envoyé, mais bien dans le pays de Sidon, à une veuve de Sarepta » (Lc 4, 25-26). Le discours de Jésus focalise l’attention sur la figure d’une veuve et étrangère. Elle est en quelque sorte « doublement » pauvre au regard de la pauvreté, plus pauvre encore que les veuves en Israël. En effet, la Torah de Moïse rappelle à plusieurs reprises l’attention de Yhwh pour l’orphelin, la veuve et l’étranger. Même la plus éloignée de Lui à première vue, la veuve étrangère, reçoit la visite d’un prophète du Dieu d’Israël. Il suffira de retenir de ce premier détour biblique qu’*une réforme qui prend en compte « les plus pauvres » a une chance de n’en oublier aucun ; que la prise en compte du « plus pauvre » fait que cette réforme est sans cesse à reprendre.

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Enfin, il est remarquable que le Nouveau Testament témoigne d’une réception chrétienne différenciée de Dt 15, 1-11. Les évangélistes ont en quelque sorte surligné dans leur œuvre, chacun à leur manière, cet extrait du code deutéronomique. Jean, Matthieu et Marc citent Jésus qui affirme : « Des pauvres vous en aurez toujours » (Jn 12, 8 ; Mc 14, 7 ; Mt 26, 11), réminiscence de Dt 15, 11. En Marc, la déclaration de Jésus se poursuit : « Et quand vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien mais moi, vous ne m’aurez pas toujours » (Mc 14, 7b). Le contexte est celui du parfum qui aurait pu être vendu au profit des pauvres. Luc, pour sa part, décrit la première communauté chrétienne et convoque Dt 15, 4 : « Nul parmi eux n’était indigent » (Ac 4, 34), car les possesseurs de biens ou de terrains vendaient leur propriété et « chacun en recevait une part selon ses besoins » (Ac 4, 35). Luc dépeint une fraternité ecclésiale qui dépasse le modèle de l’amitié grecque fondée sur la quête de la réciprocité entre égaux ou de l’honneur du client pour son patron. Celui qui vend une part de ses biens dans la communauté ecclésiale n’attend plus en retour la réciprocité qui l’honorerait. La fraternité ecclésiale accomplit la promesse de la Torah (Dt 15, 4) parce qu’ils n’étaient qu’un cœur et qu’une âme, écrit Luc. Dans la tradition chrétienne, on a donc pu souligner en fonction de contextes différents tantôt le v. 11, tantôt le v. 4. Dans la société d’abondance, le système envisagé « reposera sur le principe “à chacun selon ses besoins” : chacun reçoit de la société, non la rémunération de son travail, mais un revenu en fonction de sa situation sociale, familiale ». *Mais ce « à chacun selon ses besoins » s’appuiera-t-il sur une amitié qui appelle une réciprocité ou une fraternité d’agapé où sont honorés non seulement « ses amis, frères ou parents » mais, selon la logique de la parabole énoncée par Jésus, les « pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles » (Lc 14, 12-14) ?

https://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2017-3-page-25.htm

On trouvera aussi entre ces deux extraits une assez bonne analyse de Deutéronome 15, qui complète en partie ce que nous en avons dit. A propos de Marc 14,7//, j'avais oublié Jean 12,8 -- il n'y a pas de "parallèle" dans Luc puisque l'épisode de l'"onction" est supprimé et "remplacé" par celui de la "pécheresse", dans un tout autre contexte, au chap. 7 (il n'est plus question de parfum coûteux mais seulement de larmes, le thème de la pauvreté est évacué d'office, mais il ressort dans la parabole des débiteurs qui rappelle en partie Matthieu 18). Pendant que j'y suis, je signale que contrairement à la citation habituelle, les trois versions du logion (Marc-Matthieu-Jean, donc), selon le texte généralement retenu, ont le présent et non le futur: les pauvres, vous les avez (et non les aurez) toujours avec vous; en revanche la précision "si/quand vous voulez, vous pouvez leur faire du bien" n'est que chez Marc...

Ce serait une excellente question, de savoir si (et si oui, comment) les différents "types" de richesse et de pauvreté, ou les différentes acceptions de la même métonymie socio-économique, "richesse-pauvreté", s'ajoutent, se soustraient, se multiplient ou se divisent (on rejoindrait par là les concepts à la mode d'"intersectionnalité" ou de "convergence des luttes"). Une référence paresseuse aux évangiles tend à additionner des critères sociaux qui sont pourtant explicitement distincts et opposables les uns aux autres, en renforçant artificiellement l'effet "superlatif": les "collecteurs d'impôts" ne sont généralement pas des "pauvres" au sens ordinaire (cf. Zachée), et on pourrait en dire autant de beaucoup de "prostitué(e)s", "veuves", "pécheurs", "étrangers". La "discrimination" de Luc 4 est clairement anti-juive, ou anti-Israël (puisqu'il s'agit de la Galilée), elle ne tire pas prétexte d'une présomption de "pauvreté" supplémentaire des "païens" (comme tend à le faire le commentaire).

Donner pour désacraliser l’argent

Le thème de l’argent est tellement important qu’il mériterait un développement particulier. Bornons-nous ici à rappeler l’essentiel du message biblique : l’invitation à entrer dans la Révélation de Dieu qui est précisément celle de la gratuité . Le don permet de surmonter l’épreuve de l’argent et de résister à cette puissance autonome toujours tentatrice. L’offrande libère car elle est tournée vers le Tout Autre. Elle n’est pas un devoir, mais « la santé de la vie religieuse » selon la belle formule d’Antoinette Butte [1965, p. 12]. Alors que nous vivons dans un monde où tout s’achète et tout se vend, le Dieu des Évangiles nous propose un renversement spirituel : entrer dans un monde où rien ne s’achète et tout se donne. Alors que l’argent fait partie du « sacré » de l’homme moderne, le don est un signe de gratuité et de liberté qui permet de s’affranchir de son emprise. Donner sans compter, c’est exprimer sa générosité mais c’est aussi désacraliser l’argent, œuvre particulièrement salutaire dans une société animée par la religion du profit. Le chrétien, lui, est invité à ne pas se conformer à ce monde et à suivre Jésus en entrant dans celui de la dépossession : « De riche qu’il était, il s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » (II Co 8, 9). Dieu donne la grâce car il nous serait impossible de payer son véritable prix si nous devions l’acheter. « Le seul comportement de Dieu est le don », résume le protestant Jacques Ellul [2005, p. 168]. Même si nous avons parlé précédemment de don « investissement » – au sens spirituel –, il faut souligner d’emblée que la tonalité générale des Évangiles est résolument anti-utilitariste, comme en témoigne l’épisode du parfum offert par Marie. Jésus a en effet accepté que l’on dépense pour lui trois cents pièces d’argent, soit l’équivalent du prix de trois cents journées de travail d’un ouvrier agricole. Dans le récit de Jean, l’action se déroule à Béthanie six jours avant la Pâque. Jésus prend son repas chez Marthe avec son frère Lazare – ressuscité d’entre les morts – et sa sœur Marie :

« Alors Marie, prenant une livre d’un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux ; et la maison s’emplit de la senteur du parfum. Mais Judas l’Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit : “Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu trois cents deniers qu’on aurait donnés à des pauvres ?” Mais il dit cela non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait. Jésus dit alors : “Laisse-la : c’est pour le jour de ma sépulture qu’elle devait garder ce parfum. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours” ». (Jn 12, 1-

Du point de vue moral, le caractère somptuaire de ce cadeau semble injustifié. D’un point de vue utilitariste, cet acte de dévotion passe pour une dépense disproportionnée et insensée. Mais que vient faire le « raisonnable » dans toute l’histoire du Christ ? Comme Paul le dit si bien : « Si quelqu’un parmi vous croit être un sage à la façon de ce monde, qu’il se fasse fou pour devenir sage, car la sagesse de ce monde est folie auprès de Dieu » (I Co 3, 18-19). L’enseignement de Jésus vient bouleverser la rationalité économique et la morale humaine qui voudraient convertir le prix de cette offrande, jugée frivole, en don utile pour les nécessiteux. Comment mieux désacraliser l’argent qu’en gaspillant ce parfum ou qu’en affirmant, contre toute la force de l’évidence, qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35) ?

https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2018-2-page-177.htm