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 Comment Matthieu manie la prophétie et la loi

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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Aoû 2020, 12:24

"Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux gens à faire de même sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux" (Mt 5,19). 

Le niveau de la qualité de l’obéissance à la loi établit une hiérarchie ("plus petit" ou "grand") à l’intérieur du Royaume, donc pas obligatoirement une condamnation.

Cette notion de hiérarchie renvoie à Mt 11,11 :

"Amen, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiseur. Cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui" et "C'est ainsi que les derniers seront premiers et les premiers derniers" (20,16).  

Si la transgression ou l’obéissance aux commandements conduisent à instaurer une hiérarchie, la "justice" seule permet d’y accéder : "Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez jamais dans le royaume des cieux" (5,20).  une justice supérieure à celle des scribes et des pharisiens, c’est-à-dire une compréhension de la Loi différente de la leur.
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Narkissos

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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Aoû 2020, 12:53

Sur (plus) petit et (plus) grand, cf. aussi, p. ex., 2,6; 10,42; 12,41s; 15,28; 18,1ss; 19,13ss; 20,25ss; 22,36ss; 23,11,17.19; 25,40.45.

En 5,19 l'allusion interlinguistique à Paul (paulus = "petit" en latin) n'est peut-être plus comprise du rédacteur, mais elle reste assez probable dans les milieux antipauliniens dont le logion émane.

Il est certain que Matthieu propose, en fait, une "compréhension" ou interprétation de la Loi sensiblement différente de celle du pharisaïsme, même s'il y reste plus d'élément pharisiens qu'on le croirait généralement, surtout si on se base sur sa caricature des "pharisiens" (comme on l'a vu plus haut, par exemple sur la piqqouah nephesh, ce sont souvent des arguments pharisiens qu'il oppose à des "pharisiens" de carton-pâte). Il n'est cependant pas certain que lui-même comprenne ainsi sa position, puisqu'il lui arrive de reconnaître l'autorité de l'interprétation pratique (halakha) des pharisiens en leur reprochant seulement de ne pas faire ce qu'ils disent (expressément 23,2s; cf. aussi v. 23s où le problème est précisément présenté comme celui d'une hiérarchie des commandements petits et grands, littéralement "plus lourds").
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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Aoû 2020, 11:00

Puisque l’objectif de Matthieu est de présenter Jésus Christ comme le Roi et le Messie d’Israël, il cite des passages de l’Ancien Testament plus qu’aucun des trois autres auteurs des Evangiles. Il cite plus de 60 fois des passages prophétiques de l’A.T, démontrant ainsi comment Jésus les a accomplis. Il commence son Evangile par la généalogie de Jésus remontant jusqu’à Abraham, le patriarche qui a engendré les juifs. A partir de là, Matthieu cite de passages des prophètes, utilisant fréquemment la phrase « ce qui avait été annoncé par les prophètes » (Mt 1, 22-23 ; 2,5-6 ; 4, 13-16 ; 8, 16-17 ; 13, 35 ; 21, 4-5), ces versets font référence aux prophéties de l’Ancien Testament relatives à sa naissance virginale (Is 7,14) à Bethléem (Mi 5,2), à son retour d’Egypte après la mort d’Hérode (Os 11,1), à son ministère envers les Gentils (Is 9,1-2 ; 60, 1-3), à ses guérisons miraculeuses à la fois du corps et de l’âme (Is 53, 4), au fait qu’il s’exprime en paraboles (Ps 78, 2) et à son entrée triomphale à Jérusalem (Za 9, 9).
La première série 5 fois (Mt1, 1 ; 1,16 ; 1, 18 ; 22, 17.22). ces cinq emplois ont ceci de commun qu’ils placent Jésus en rapport avec ses origines. On remarquera que aucun texte représentatif de la foi de l’Eglise apostolique appelle Jésus fils de Joseph. Pilate le nomme Jésus qu’on appelle le Christ. Les termes « qu’on appelle Christ » tiennent bien la place du Père que l’on ne peut nommer. Il est alors tout à fait remarquable que les deux emplois du double nom Jésus Christ soient mis, l’un sur l’autre, en rapport avec la genèse du fils de Marie. De cette manière, le terme Christos associé au nom de Jésus relie étroitement son identité humaine à sa mission de sauveur.
La seconde série de Matthieu en lien avec ce terme Christos, a pour meilleure traduction en français non pas le Christ au sens d’un titre personnel mais le Messie, au sens d’un titre de fonction, plus exactement de mission. Matthieu veut alors affirmer implicitement que Jésus est bien le Messie attendu par les Juifs, et que sa venue est événement qui fait date dans l’histoire au même titre et plus encore que bien d’autres moments marquants de la révélation biblique. https://www.soissons.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/13/2019/12/CONFERENCE-POUR-INTRODUIRE-LEVANGILE-DE-SAINT-MATTHIEU.pdf
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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Aoû 2020, 14:03

(Je ne reviens pas sur tous les sujets abordés depuis le début de ce fil: il suffirait de le relire pour comprendre que je suis à peu près en désaccord sur tout avec cette citation.)

Le problème de la traduction de khristos est complexe: à un premier niveau de logique, puisque c'est un mot grec dans un texte grec on devrait le traduire par un mot français dans un texte français, c.-à-d. "oint, huilé, graissé, embaumé", mais tout cela n'évoque absolument rien de "religieux" (ni de "politique") en français (pas beaucoup plus en grec, pourrait-on rétorquer). Le "traduire" par "Messie", comme si c'était plus clair, c'est en fait introduire une transcription usuelle d'un mot hébreu (dont le sens de base est identique: oint, etc.) qui n'est précisément pas dans le texte grec (sauf en Jean 1,41; 4,25 ou Messias est "traduit" ou "interprété" khristos), en présupposant une compréhension de ce terme constituée rétrospectivement à l'intersection du "Messie" pharisien (royal et davidique) et du "Christ" chrétien (compréhension qui ne ressort absolument pas de l'"Ancien Testament" et qui laisse de côté une bonne partie du judaïsme d'avant la reprise en main pharisienne, qui selon ses tendances connaissait d'autres types de Messie, par exemple "sacerdotal", d' Aaron, de Lévi ou de Tsadoq, ou encore de Joseph, ou n'en reconnaissait aucun). C'est d'autre part ignorer que dans une bonne partie des textes du NT khristos, avec ou sans article, avec ou sans "Jésus", fonctionne effectivement comme un nom propre, non comme un "titre" qui aurait un "sens" -- ce qui est encore la meilleure raison de le transcrire "Christ", sans essayer de lui accoler un "sens" lorsque les textes n'en suggèrent aucun -- quand les textes lui supposent un sens reconnu des interlocuteurs, par exemple dans la confession de Pierre, "tu es le Christ", c'est encore une fois par précompréhension rétroactive, si l'on peut s'exprimer ainsi, qui laisse entendre (à tort du point de vue de l'histoire) que tout le monde au temps de Jésus s'accordait sur une et une seule définition du "Messie" = "Christ"; quand ce n'est pas par des rapprochements propres à la langue grecque, notamment avec khrèstos = bon, utile, bénéfique.

La part obscure et strictement historique de cette affaire, mais elle précède largement la rédaction de Matthieu et de l'ensemble du NT, ce serait de savoir comment le mot de "messie" = "christ" = "oint" en est venu à se définir et à se préciser différemment, dans un sens plus ou moins "eschatologique" ou "spirituel" selon le cas, dans différents milieux juifs, de langue araméenne ou grecque, avant de se ramener à DEUX notions en partie semblables et en partie antagonistes, celles du Messie pharisien et du Christ chrétien.

Revoir éventuellement ici.
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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeJeu 20 Aoû 2020, 16:08

Les formules d’accomplissement en saint Matthieu De fait, l’expression « afin que s’accomplît la Parole de l’Écriture » - littéralement : « afin que s’accomplît la Parole du Seigneur par le prophète disant... » - revient à dix reprises dans l’Évangile selon Matthieu : Mt 1,22 : au sujet de la nomination de Jésus par Joseph ; Mt 2,15 : retour de la fuite en Égypte ; Mt 2,23 et Mt 4,14 : installation de Jésus, successivement à Nazareth et Capharnaüm ; Mt 8,17 et Mt 12,17 : gestes prophétiques accomplis par Jésus durant le ministère en Galilée ; Mt 13,35 : caractère paradoxal de l’enseignement en paraboles ; Mt 21,4 : préparatifs de l’entrée triomphale à Jérusalem ; Mt 26,56 : arrestation de Jésus et Mt 27,35 : partage de ses vêtements.

À ces dix occurrences de l’énoncé d’accomplissement, on peut ajouter deux propositions indépendantes mentionnant simplement le fait de l’accomplissement sans quitter formellement le récit (Mt 2,17 ;27,9). Toutefois, un regard attentif discernera la présence d’un déictique (l’adverbe de temps « alors »), avec pour effet de marquer une sorte de distance par rapport au texte - ce qui amène à considérer également ces passages comme relevant du commentaire géré par le narrateur. Enfin, à deux reprises, le constat d’accomplissement est placé dans la bouche même de Jésus, donc sous la forme d’un jugement revêtu de la plus haute autorité possible : « Et voici que s’accomplit [indicatif présent] pour eux la prophétie d’Isaïe disant... » (Mt 13,14) ; « Comment donc s’accompliraient les Écritures, selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? » (Mt 26,54.)

Le but de ces citations est d’opérer la soudure entre le tissu narratif de l’Évangile et tel fragment scripturaire importé au cœur du récit. Dès lors, l’énoncé récurrent participe d’un dispositif herméneutique proche de ce qu’on appellerait aujourd’hui un commentaire. La caractéristique majeure de cet énoncé réside dans le fait que l’action verbale, dite d’accomplissement, est exprimée sous la modalité volitive (mode grammatical du subjonctif), en dépendance d’une conjonction de subordination traduisant un rapport logique, sinon de finalité au sens strict (afin que), du moins de conséquence (de sorte que, si bien que), liant étroitement la situation narrative de l’Évangile et le texte vétérotestamentaire présenté comme objet de l’accomplissement. La relation ainsi établie entre le récit évangélique et les Écritures juives appelées à devenir Ancien Testament ne relève pas de l’évidence et ne saurait s’imposer d’elle-même. Elle est manifestement le fruit d’un jugement délibéré de la part du narrateur. Au regard des perspectives aujourd’hui ouvertes en exégèse, un tel statut « rédactionnel » de l’énoncé d’accomplissement ne fait que renforcer l’attention accordée à cette proposition. Il convient en effet d’y reconnaître une intervention décisive de la part de l’auteur implicite, donc un signal de première importance destiné à guider le lecteur sur les chemins du sens voulu par le narrateur. https://www.portstnicolas.org/phare/etudes-generales/je-ne-suis-pas-venu-abolir-mais-accomplir-la-relation-aux-ecritures-selon-les-evangiles.html
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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Aoû 2020, 11:40

Si l'on fait la part du souci "diplomatique" et/ou "pastoral" -- ne heurter ni les juifs ni (surtout) les chrétiens -- l'intuition de Blanchard paraît astucieuse, quoiqu'elle soit moins originale qu'on pourrait le croire (dans le sillage des structuralismes, on a beaucoup exploité des modèles para-linguistiques en théologie, dans le dernier quart du XXe siècle): l'Ecriture (AT) serait la *langue* que l'Evangile "accomplit", dans tous les sens du verbe et de ses correspondants grecs, comme une *parole* effective. Il n'est cependant pas nécessaire d'y réfléchir longuement pour que la comparaison (qui elle-même dépend d'une langue et d'une parole, qui donc fait partie du jeu qu'elle prétend exposer comme de l'extérieur) montre ses limites: l'AT n'est pas une langue, c'est une écriture; le NT n'est pas qu'une parole, c'est aussi une écriture; le "canon" de l'AT n'est pas le corpus linguistique ouvert d'une langue vivante, qui illustrerait seulement ses usages passés et dont on déduirait rétrospectivement des "règles" grammaticales conditionnant de nouveaux énoncés, potentiellement infinis: c'est une sélection de textes qui génère d'autres textes, si l'on veut, mais les nouveaux textes seront aussi soumis à une sélection canonique (le NT) dans un autre milieu (l'Eglise); enfin et surtout le NT *parle* beaucoup d'autres *langues* que celle(s) de l'AT, il dépend d'une intertextualité plus vaste, même si l'AT, ou du moins un certain nombre de textes de l'AT (les citations, allusions et réminiscences repérables, qui se réfèrent plus souvent à des phrases et à des collections de phrases qu'à des livres complets et à des contextes définis), y sont prépondérants.
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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Aoû 2020, 12:04

Cette conviction, Matthieu l'a acquise en confrontant l'A. T., l'histoire du Messie et la réalité présente de l'Église, trois périodes qu'il porte sur une ligne continue; cependant, plutôt que d'insister sur la succession des étapes dans l'histoire du salut, il met davantage l'accent sur la réalité du Royaume de Dieu. Contrairement à Paul, qui oppose «l'Israël selon l'Esprit» à «l'Israël selon la chair», Matthieu, toujours selon Trilling, ne voit pas dans l'Église un nouvel Israël qui remplacerait l'autre, mais le véritable Israël, tel que Dieu l'a pensé dès le début. D'après FA. T., le Messie est le Messie d'Israël: cette affirmation de 15,24b n'est pas un résidu judéo-chrétien, comme certains l'ont prétendu, c'est un doublet rédactionnel de la consigne de 10, 5b-6, par lequel l'évangéliste exprime la conception de la mission du Messie. Il n'y a donc pas de contradiction, mais simplement une tension heilsgeschichtlich entre le particularisme exprimé dans ce logion et l'ouverture universalisante de la finale de l'évangile (28, 18-19): l'un est e programme qui régit la relation de Jésus avec Israël, l'autre commande la relation des disciples avec les nations. En concluant son évangile par une parole universalisante, Matthieu ne tente pas de justifier la mission aux païens : pour son Église, le problème était dépassé. Il souligne plutôt l'opposition entre Israël et l'Église des nations, confirmant ainsi sa théologie du véritable Israël qu'est désormais l'Église.

Universelle, l'Église de Matthieu se définit en relation avec le «Royaume des cieux», une notion complexe que l'évangéliste évoque tantôt selon le schéma spatial de «l'au-dessus et de l'en -dessous», tantôt selon un schéma temporel, dans les termes du «déjà et du pas encore». La liaison entre ces conceptions eschatologiques et le Christ s'opère à travers «le Royaume du Fils de l'homme», que Matthieu tend à identifier au Royaume de Dieu.

Pour réaliser cette assimilation, le véritable Israël doit pratiquer une éthique de l'obéissance, se conformer à la volonté de Dieu, être «parfait comme Dieu est parfait». Même si elle est abolie d'une certaine manière par Jésus, la Tora, centrée à nouveau par lui sur le commandement de l'amour, est en fait accomplie. Dès lors, en vivant concrètement l'amour, surtout l'amour du prochain, l'Église témoigne qu'elle est le véritable Israël, établi pour le salut des peuples; exigence éthique et universalisme se rejoignent dans une compréhension purifiée de la Loi, dans la «justice parfaite».
https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1985_num_16_1_2092
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MessageSujet: Re: Comment Matthieu manie la prophétie et la loi   Comment Matthieu manie la prophétie et la loi - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Aoû 2020, 13:43

Intéressant tour d'horizon des nouveautés des années 1980...

Une grande et longue construction (qu'il s'agisse d'une cathédrale ou d'un évangile) rassemble forcément une diversité d'"intentions" et de "perspectives" qui ne peuvent se réduire à une seule, fût-ce la dernière (en l'occurrence celle de la "conclusion" de 28,18ss) ou la première (dont la détermination est encore plus hasardeuse). Chaque addition, chaque modification, chaque strate rédactionnelle peut être "libre" et "originale" dans un sens, mais dans un autre elle est contrainte par tout ce qui la précède -- et dans le cas de Matthieu qui dépend à l'évidence de Marc ou d'un proto-Marc, la contrainte est là dès le début.

Restent des "tendances" repérables, mais qu'il faut se garder de rendre plus cohérentes qu'elles ne sont -- précaution que le simple usage d'un nom propre, "Matthieu", comme unique sujet d'un "vouloir dire", tend toujours à neutraliser. A part ça, toutes les notations exégétiques et analytiques sont bienvenues, elles aident à mieux lire les textes pourvu qu'on en revienne à ceux-ci. La seule chose avec laquelle je sois franchement en désaccord dans l'extrait ci-dessus, c'est l'idée que la loi soit abolie: même si c'est à peu près l'idée de "Marc" (qui peut être plus radicale encore: la loi n'aurait jamais été vraiment "divine", comme dans Galates et le marcionisme), non seulement "Matthieu" la contredit expressément (5,17ss etc.), mais "il" fait tout son possible pour l'éviter ou l'atténuer là où le texte dont "il" dépend l'implique. Sans doute une "Eglise" essentiellement "pagano-chrétienne", telle qu'elle est présupposée par la conclusion, ne peut plus considérer "la loi" comme le ferait un judaïsme ou un judéo-christianisme, c.-à-d. comme un texte effectivement normatif aux multiples prescriptions concrètes, mais comme une "abstraction" ou une "généralité" dont le principe n'est pourtant pas remis en cause (à cet égard assez proche des usages antipauliniens, mais vagues et moralisés, de "la loi" dans l'épître de Jacques). Cependant cet ultime "point de vue" ne saurait annuler et remplacer tous les autres, qui font également partie du texte (p. ex. les références toujours textuelles et normatives à la loi ou aux commandements, voire à la halakha pharisienne, dans le Sermon sur la montagne ou le chapitre 23).
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