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 Questions des lecteurs

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Narkissos

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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeLun 14 Jan 2019, 13:29

Si c'est la rétribution individuelle qui prévaut (au moins comme principe dominant pour l'harmonisation des textes) et que Dieu ne châtie, à chaque génération, que ceux qui le haïssent, alors la précision "jusqu'à la troisième et quatrième génération" n'a plus aucune raison d'être: à la cinquième ou à la centième ce serait exactement pareil... (illustration: allégorie de l'apologétique tentant de noyer la logique, qui ne se laisse pas faire).

Il y a un temps où le principe de la rétribution individuelle s'impose dans la loi (humaine, quoique d'origine divine) sans s'imposer au(x) dieu(x) -- c'est typiquement le cas dans le Deutéronome où les deux "logiques" coexistent, chap. 5 et 24,16. Et puis, très vite, un autre où l'exception divine n'est plus comprise, où le dieu ne peut plus rester au-dessus de ses propres lois et s'y voit soumis à son tour. Voir éventuellement ici.

(Bien sûr -- on ne le répétera jamais assez -- il ne s'agit pas d'en déduire une histoire monolinéaire des idées: des idées opposées coexistent à chaque époque dans des lieux et des milieux différents; il n'y en a pas moins des passages remarquables, même si tout le monde n'y passe pas en même temps. Ainsi: comment une "exception", divine, transcendante, souveraine, monarchique, passe du statut d'évidence qui se passe de justification à celui de scandale injustifiable.)
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMar 15 Jan 2019, 15:41

En I Corinthiens 7:14, Paul dit que les enfants d’un père ou d’une mère croyants “sont saints”. Le baptême a-​t-​il une incidence sur la ‘sainteté’ de ces enfants, et qu’en est-​il des enfants attardés ?

Paul traite ici des problèmes propres à une famille divisée. Il encourage le chrétien à ne pas quitter son conjoint non croyant et, donnant une raison puissante pour laquelle le conjoint croyant doit sauvegarder son mariage, il dit : “Car le mari non croyant est sanctifié quant à sa femme, et la femme non croyante est sanctifiée quant au frère ; autrement vos enfants seraient vraiment impurs, mais maintenant ils sont saints.” (I Cor. 7:14). Ce texte montre que Dieu considère les enfants en fonction du mérite de leur famille. Par mérite familial il faut entendre la sainteté que Dieu accorde ou impute aux enfants mineurs qui sont obéissants, dans la mesure où ils sont irresponsables. Cela résulte de la bonne réputation que des “parents en union avec le Seigneur” se font auprès de Dieu en raison de leurs œuvres excellentes et saintes (Éph. 6:1). Dieu applique ce mérite familial même quand un seul des parents est croyant. C’est ce qu’indiquent les paroles de Paul citées plus haut.

Que dire maintenant du baptême ? Un jeune enfant à qui on enseigne fidèlement la Parole de Dieu progressera certainement dans la connaissance et l’intelligence des Écritures, si bien qu’au bout d’un certain temps l’esprit de Dieu l’incitera à faire l’offrande de sa personne à Jéhovah et à demander d’être baptisé (I Pierre 3:21). Pour être prêt au baptême, l’enfant doit comprendre qu’il lui faut se repentir, se convertir et nouer de bonnes relations avec Dieu (Actes 3:19 ; 8:34-36). Après son baptême, il ne bénéficiera plus du mérite familial, mais sera considéré comme ‘saint’ selon ses propres mérites, car il aura désormais la responsabilité devant Dieu de mener une vie conforme à son vœu. — I Pierre 1:14-16 ; Col. 1:21-23.

Des parents qui ont un enfant attardé doivent-​ils penser que dans tous les cas un enfant doit être baptisé pour mériter la protection divine en période de jugement, notamment lors de la “grande tribulation” annoncée dans la Bible ? L’importance du retard mental d’un tel enfant est évidemment le facteur déterminant, car certains attardés ont toujours le niveau mental d’un enfant de quatre ou cinq ans alors qu’ils ont atteint la maturité physique. Un enfant attardé est peut-être capable de comprendre certaines doctrines de base de la Parole de Dieu et même de les répéter quand on le lui demande. Il peut obéir à ses parents et s’abstenir de faire certaines choses parce que ses parents lui ont appris qu’elles étaient mauvaises et contraires à la volonté de Dieu. Mais est-​il capable de prendre des décisions, notamment de choisir en fonction de son esprit et de son cœur (et non pas en fonction de l’esprit et du cœur de ses parents) la voie qu’il souhaite suivre ? Peut-​il comprendre ce que signifie nouer des relations personnelles avec Dieu, relations qui ne dépendent pas de ses parents ? Pourrait-​il éventuellement comparaître devant un corps judiciaire pour une mauvaise action qu’il aurait commise ? S’il en est incapable, un tel enfant ne pourra évidemment pas se faire baptiser et aux yeux de Dieu, il continuera à bénéficier du mérite familial. C’est en ce sens qu’il est considéré comme ‘saint’.

Il ne faut donc pas considérer ce problème sous l’emprise de l’émotion, mais à la lumière de l’enseignement biblique. Si un enfant n’est pas très attardé et s’il est réellement capable de devenir un disciple de Jésus Christ et de servir Dieu de ‘tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit et de toute sa force’, alors on l’aidera à progresser au point qu’il puisse être baptisé (Marc 12:30). Il devrait ensuite être capable de ‘porter sa propre charge’, c’est-à-dire d’assumer ses responsabilités spirituelles (Gal. 6:5). Les parents qui sont dans le doute pourront chercher conseil auprès des anciens.
Il est très encourageant de savoir que les jeunes enfants et les moins jeunes qui sont attardés peuvent être considérés comme “saints” en raison du mérite familial. Une telle connaissance affermit aussi notre foi. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1976689
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMar 15 Jan 2019, 17:24

C'est amusant de voir comment la Watch arrive à "appliquer" les textes bibliques à sa propre pratique en sautant par-dessus les inconséquences (au sens strict de non sequitur, hiatus ou solutions de continuité logiques, lacunes ou trous béants dans la chaîne du raisonnement) qui résultent de sa doctrine. Non seulement 1 Corinthiens 7 ne parle pas de baptême, mais le baptême jéhoviste n'a pas le même sens que celui de Paul (cf. Romains 6); et si la "sainteté" avait d'aventure quelque chose à voir avec le "saint-esprit" (cf. 1 Corinthiens 6,10s p. ex.), celui-ci ne concernerait pas au même titre les prétendus "oints" et "non-oints"... Mais on saute allègrement par-dessus tous les abîmes quand cela paraît opportun.

Il est aussi intéressant de noter, en oubliant cette fois la Watchtower, que la logique "myst(ér)ique" de "Paul" réactive une vieille logique sacerdotale, sacrale et rituelle, de la communication ou contagion de la "sainteté" (ou du "sacré"), paradoxalement comparable à celle de l'"impureté". L'impur rend impur, mais symétriquement le saint sanctifie (ou le sacré consacre) à sa manière (et il faut alors replonger dans les arcanes du Lévitique pour tenter de comprendre comment ça marche, comment ces deux logiques qui sont à la fois similaires et contradictoires s'articulent au cas par cas; cf. aussi Aggée 2,12ss, qui pose bien le problème mais simplifie la solution). A sa façon le "mystère" chrétien (entre autres) revient à une analogie rituelle, en-deçà de la "moralisation" prophétique, renouvelant la religion traditionnelle à partir de ses strates archaïques au lieu de simplement construire sur les plus récentes. Le christianisme n'est pas simplement "moins rituel" que le judaïsme, il recycle autrement le rituel dans sa théologie.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMer 16 Jan 2019, 14:26

« Vos enfants… sont saints » (1Co 7.14)

En 1 Corinthiens 7.10-16, Paul répond à une question posée par les chrétiens de Corinthe au sujet des mariages mixtes : faut-il, ou non, que la femme croyante (ou le mari croyant) quitte son conjoint resté dans le paganisme ? Clairement, certains membres de l’Eglise sont tentés de le faire, par peur de se souiller au contact de leur conjoint non chrétien. L’apôtre répond par la négative, mais c’est surtout la raison qu’il donne qui nous intéresse : « Car le mari non croyant est sanctifié par la femme (hêgiastai ho anêr ho apistos en tê gunaiki), et la femme non croyante est sanctifiée (hêgiastai) par le frère, autrement, vos enfants seraient impurs (epei ara ta tekna humôn akarthata estin), tandis qu’en fait ils sont saints (nun de hagia estin). » (1Co 7.14) Cette affirmation a posé problème aussi bien pour le lien entre la première partie du verset et la deuxième que pour la façon précise de comprendre la sainteté des enfants en question.

( Lire aussi Digression : « saint » veut-il dire « légitime » ?) 

Si, comme il apparaît, il faut maintenir le sens habituel des termes « saints » et « sanctifier », sur quoi Paul fonde-t-il son enseignement ? C’est à la notion biblique de sainteté qu’il importe de regarder. La sainteté dans l’Ecriture n’est pas d’abord une catégorie éthique mais positionnelle, en rapport avec l’alliance. Elle implique une mise à part pour Dieu]. Dans le cas des personnes, la sainteté n’est pas nécessairement le résultat d’une démarche spirituelle ou d’une consécration personnelle ; suivant la situation, celles-ci peuvent plutôt en être la conséquence. On voit clairement cela dans l’Ancien Testament, où l’action de Dieu consistant à sanctifier Israël implique que ce dernier doit répondre par des attitudes et un comportement saints. Ainsi, en 1 Corinthiens 7.14, l’époux non croyant n’est pas introduit dans la communion avec Dieu par le conjoint chrétien ; il n’est pas davantage rendu « pur » sur le plan éthique ou moral. Mais le lien avec le conjoint croyant le fait accéder à une situation où l’Evangile peut faire ressentir ses effets, il est placé dans la sphère d’influence de la grâce. A cette affirmation centrale, Paul apporte, ensuite, la preuve ou la justification, à savoir le statut des enfants. Si les enfants du parent chrétien sont « saints » – ce qui ne posait pas de problème à Corinthe –, on peut déduire que l’époux non croyant est « sanctifié », lui aussi, par cette même situation. De la sorte, si le statut des enfants des croyants n’est pas au centre de ce texte, il donne néanmoins à l’argument sa force particulière.
http://larevuereformee.net/articlerr/n263/la-place-des-enfants-dans-la-nouvelle-alliance-et-dans-leglise
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMer 16 Jan 2019, 15:46

L'analyse rhétorique est impeccable (c'est en effet le statut "saint" des enfants, hors de question dans l'esprit des destinataires, qui sert d'argument ou de preuve en faveur du statut des parents dans le cadre de l'union mixte, sur quoi porte la question: puisque les enfants sont "saints" -- ce qui n'est ni prouvé, ni argumenté, ça va de soi -- c'est donc que le conjoint incroyant est "sanctifié" par le croyant, que la "contamination" opère dans un sens positif et non négatif). En revanche, la dogmatique (calviniste cette fois, avec son obsession des "alliances" parfaitement étrangère au texte) obscurcit autrement le propos, et on ne voit plus très bien la nature foncièrement "sacrale" ou "rituelle" -- non "éthique" en effet -- de la "sainteté" en question (simplement transposée du "sacré" du temple et de la religion antiques à celui du "mystère" hellénistique ou gréco-romain: ce qui se comprendrait beaucoup mieux, malgré l'exotisme de tout ce raisonnement aux yeux des modernes, si l'on traduisait "consacré(s)" plutôt que "sanctifié(s)" ou "saint(s)"; autrement dit, apte(s) à la participation au mystère comme le prêtre consacré était apte à l'exercice du culte rituel. Plus largement, c'est sur ce même modèle qu'on peut comprendre comment et pourquoi "Paul" appelle "saints" (= "consacrés", 1,1s etc.) des gens à qui il a tant de reproches "éthiques" à faire (cf. 6,9ss etc.).
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMer 16 Jan 2019, 16:31

Citation :
L'analyse rhétorique est impeccable (c'est en effet le statut "saint" des enfants, hors de question dans l'esprit des destinataires, qui sert d'argument ou de preuve en faveur du statut des parents dans le cadre de l'union mixte, sur quoi porte la question: puisque les enfants sont "saints" -- ce qui n'est ni prouvé, ni argumenté, ça va de soi -- c'est donc que le conjoint incroyant est "sanctifié" par le croyant, que la "contamination" opère dans un sens positif et non négatif).


Effectivement, l'affirmation "autrement, vos enfants seraient impurs ; or ils sont saints" est un fait qui va de soi et ne nécessite pas une démonstration, ce qui rend caduque les explications de l'article "questions des lecteurs" et les différents cas qu'il envisage (l'enfant déjà baptisé,  l'enfant attardé mental ...). Je pense que la Watch était consciente de cette difficulté, puisqu'elle traduit ce texte de la sorte : "autrement vos enfants seraient vraiment impurs, mais maintenant ils sont saints". Cette façon de traduire le texte (en introduisant le terme "maintenant"), laisse entendre que la sanctification des enfants est le résultat ou la conséquence de la prise de position du parent croyant. La TMN n'est pas la seule a employer le terme "maintenant" : http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique/?Livre=46&Chap=7&Vers=14
La Bible des peuples rend le texte ainsi : "ils sont déjà sanctifiés".
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMer 16 Jan 2019, 16:45

Le "maintenant" (nun), à la lettre, est bien dans le texte; mais à côté de sa fonction chronologique habituelle (maintenant opposé à avant ou plus tard) il peut aussi avoir une fonction logique, adversative (surtout associé à de), en particulier quand il s'agit d'opposer une réalité à une irréalité ou à une hypothèse: sinon vos enfants seraient impurs (hypothèse irréelle), OR (ou en fait, en réalité: nun de) ils sont saints-consacrés. (On emploie quelquefois "maintenant" dans un sens analogue en français, et encore plus souvent "now" en anglais = "or").

On peut noter, en passant, que cet "optimisme sacral" (la contamination du sacré l'emporte sur celle de l'impur) est rigoureusement contraire à Aggée 2 (voir supra). Bien sûr, le contexte du "mystère" n'est pas celui du temple, on trouve aussi dans le Lévitique des cas semblables de "contamination du sacré", et encore plus généralement le "sacré" et l'"impur" ont une vraie ressemblance, puisque chacun à sa manière sépare de l'usage profane ou commun. (Cf. la formule rabbinique pour les livres sacrés qui "souillent les mains", au sens où il faut se laver les mains non seulement avant de les manipuler, mais aussi après, pour pouvoir revenir à l'usage "profane".)
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeVen 18 Jan 2019, 11:01

Narkissos,

Si j'ai bien compris, selon Paul, la sainteté peut être contagieuse (s'étendre à d'autres personnes) dans le cadre de la famille et le point de départ de cette contagion serait le constat que l'enfant est déterminé comme "saint", à priori et sans justification.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeVen 18 Jan 2019, 11:58

Oui -- la sainteté, le sacré, est contagieux en ce sens qu'il se propage, paradoxalement comme l'impur (et tout le problème d'une loi rituelle est d'arbitrer ou de régler le jeu de ces deux propagations contraires); ou (plutôt), selon l'image inverse mais qui revient au même, il absorbe tout ce qui le touche (le saint sanctifie, le sacré consacre).

Et non: le raisonnement de 1 Corinthiens 7,14 est déductif, il procède dans l'ordre de la connaissance (ordo cognoscendi) et non dans l'ordre de l'être (ordo essendi), il remonte de l'effet à la cause pour prouver ou confirmer la thèse (qu'un mariage mixte n'est pas "impur"). Pour prendre l'exemple classique: c'est le feu qui fait la fumée (ordo essendi), mais quand je vois la fumée j'en déduis le feu (ordo cognoscendi). Donc: ce n'est pas l'enfant qui sanctifie les parents, c'est au contraire parce que l'enfant est considéré comme "saint" (comme on l'a vu, ce n'est ni démontré, ni questionné, mais admis sans discussion, tout le monde est d'accord là-dessus) qu'on SAIT (qu'on déduit) que les parents le sont aussi. Donc, que dans l'union mixte c'est le croyant qui a "consacré" l'autre et non l'inverse (ce n'est pas l'incroyant qui a "souillé" le croyant).

C'est difficile à expliquer mais c'est extrêmement facile à comprendre, c'est la logique entre autres de tous les polars. Un meurtre laisse des traces (= une cause produit des effets, ordo essendi), l'inspecteur d'après les traces reconstitue la scène du meurtre (= des effets on déduit la cause, ordo cognoscendi).
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeLun 21 Jan 2019, 17:41

Dans “ La Tour de Garde ” du 15 août 1996, on relève cette phrase : ‘ Lors de la dernière partie de la tribulation, la “ chair ” qui aura fui pour se ranger au côté de Jéhovah sera sauvée. ’ Cela laisse-​t-​il entendre qu’après la première phase de la grande tribulation beaucoup de nouveaux viendront se ranger au côté de Dieu ?

Ce n’est pas ce que voulait dire cette phrase.

Les paroles de Jésus consignées en Matthieu 24:22 trouveront leur accomplissement principal lors du salut réalisé pendant la première partie de la grande tribulation à venir, durant l’attaque menée contre la religion. L’article en question disait : “ N’oublions pas que la ‘ chair ’, c’est-à-dire le reste des chrétiens oints et la ‘ grande foule ’, aura déjà été sauvée une fois lors de la première partie de la tribulation qui aura vu l’effondrement rapide et total de Babylone la Grande. ”

Ces fidèles ne seront pas en danger lorsque Jésus et son armée céleste interviendront dans la dernière partie de la tribulation. Mais qui sortira indemne de cette phase de la tribulation ? Révélation 7:9, 14 montre qu’une grande foule ayant l’espérance de vivre sur la terre survivra. Qu’en sera-​t-​il des chrétiens oints d’esprit ? La rubrique “ Questions des lecteurs ” de La Tour de Garde du 15 août 1990 a expliqué pourquoi nous ne pouvons pas être catégoriques quant au moment où le reste des oints sera pris au ciel. L’article du 15 août 1996 est donc resté volontairement imprécis, déclarant simplement : “ Il en sera de même lors de la dernière partie de la tribulation : la ‘ chair ’ qui aura fui pour se ranger au côté de Jéhovah sera sauvée. ”

Quant à savoir si des nouveaux auront la possibilité d’apprendre la vérité et de venir se ranger au côté de Dieu une fois la grande tribulation commencée, rappelons-​nous ce qu’a dit Jésus selon Matthieu 24:29-31. Après le déclenchement de la tribulation apparaîtra le signe du Fils de l’homme. Jésus a annoncé que toutes les tribus de la terre se frapperont alors la poitrine en se lamentant. Il n’a pas précisé que des gens se rendraient compte de la situation, se repentiraient, prendraient position pour Dieu et deviendraient de vrais disciples.

De même, dans la parabole des brebis et des chèvres, le Fils de l’homme apparaît et, en sa qualité de juge, sépare les gens en fonction de ce qu’ils ont fait ou n’ont pas fait auparavant. En l’occurrence, Jésus n’a pas évoqué des personnes ayant longtemps présenté les caractéristiques des chèvres et qui se convertiraient soudainement pour devenir semblables à des brebis. Il vient pour juger les humains sur la base de ce qu’ils se sont déjà révélés être. — Matthieu 25:31-46.

Mais, là encore, rien ne nous autorise à être catégoriques. Les serviteurs de Dieu, qu’ils soient oints ou membres de la grande foule, savent ce qu’ils ont à faire actuellement : prêcher et faire des disciples (Matthieu 28:19, 20 ; Marc 13:10). C’est maintenant, en effet, qu’il nous faut prendre à cœur l’exhortation suivante : “ Travaillant ensemble avec lui, nous vous supplions aussi de ne pas accepter la faveur imméritée de Dieu pour en manquer le but. Car il dit : ‘ En un temps agréé je t’ai entendu, et en un jour de salut je t’ai secouru. ’ Voyez ! C’est maintenant le temps particulièrement agréé. Voyez ! C’est maintenant le jour du salut. ” — 2 Corinthiens 6:1, 2. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1997128#h=1:0-8:677
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeLun 21 Jan 2019, 18:28

Il y a quelque chose de pathétique dans ces explications qui demandent sans fin des explications supplémentaires; mais aussi dans la sensibilité qui les demande (peu importe, encore une fois, quel "lecteur" pose effectivement la question).

Toute doctrine de "salut" et de "perdition" imaginaires (dont le scénario jéhoviste, variable mais détaillé et donc d'allure "réaliste", n'offre jamais qu'une variante caricaturale), à défaut de sauver ou de perdre qui que ce soit, génère deux sortes d'insatisfaction symétriques parmi ceux qui y croient (ou croient y croire): il y a d'une part ceux qui ne se résignent pas à la perte (destruction, damnation) de qui que ce soit et s'accrochent à la moindre ambiguïté de langage pour y trouver un prétexte à espérer plus largement que ne l'autoriserait la stricte doctrine; et en face ceux, moins "sympathiques" peut-être mais plus "logiques", qui voient là une menace pour l'ensemble du "système" et se pressent d'en verrouiller la cohérence et la symétrie, comme pour en colmater les fuites.

Je me souviens, en substance, de la réaction candide d'un vieux pentecôtiste à des propos plutôt "universalistes" que j'avais tenus dans une étude biblique (je ne me souviens plus du texte étudié, par contre; ç'aurait pu être "le fils prodigue", par exemple, mais ça tomberait un peu trop bien): à quoi bon avoir été chrétien toute sa vie si n'importe qui peut être sauvé n'importe comment, à la dernière minute ? (ça ressemblait en tout cas fortement à l'objection du "frère aîné" de la parabole). L'ironie de la chose, bien sûr, c'est que celui qui parle ainsi avoue ipso facto que son christianisme a été pour lui une corvée, un fardeau, à tout le moins un inconvénient plutôt qu'un avantage (ce qui d'un côté est assez "biblique", cf. 1 Corinthiens 15); et qu'une partie de la "récompense" qu'il en attend tient au "châtiment" des autres... c'est humain, et révélateur, quoique en un sens plutôt sinistre; et particulièrement gratiné dans un contexte "protestant" où l'on répète qu'on est sauvé par grâce, non par des "œuvres" et sans "mérite" (mais on fait bien de la "foi" une "œuvre" et un "mérite", la preuve). Les textes mêmes ont beau mettre en abyme ce genre d'attitude en la mettant ironiquement en scène, en récit et en parabole (Luc 15, Matthieu 20, les "pharisiens" et les "pécheurs", etc.), ça n'empêche pas les lecteurs-croyants de la reproduire à l'identique, ou peu s'en faut, sans qu'ils s'y reconnaissent jusqu'à ce qu'on le leur fasse remarquer.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMar 22 Jan 2019, 12:08

Ce qui me surprend le plus dans les réponses qui sont données dans cette rubrique, c'est l'utilisation de concepts et d'un vocabulaire ("oints", "grande foule" ...), totalement étrangers à l'évangile de Matthieu.

"Si ces jours-là n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé, mais à cause de ceux qui ont été choisis ces jours-là seront abrégés" Mt 24,22

Ce texte laisse supposer que Dieu épargnera des personnes préalablement destinées à la destruction à cause des élus,  autrement "personne ne serait sauvé".
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMar 22 Jan 2019, 12:55

Ce genre d'"explication" consiste toujours à rapporter les mots du texte biblique considéré, qui peuvent effectivement poser "question" au "lecteur", à ceux du "catéchisme" sur lesquels il ne se pose aucune question. (Du signifiant en quête de signifié au signifiant qui se confond avec le signifié, où donc la quête de signification s'arrête. Pour un TdJ "les oints" ou "la grande foule" sont de tels signifiants-signifiés, "terminus" [ad quem] de l'interrogation, autrement dit "réponse": on n'a pas à se demander ce que c'est, on le sait. Au même titre que "Dieu", "le Saint-Esprit" ou "l'Eglise" pour un catholique.)

Rien, me semble-t-il, n'invite ici à distinguer entre la "chair" et les "élus": c'est parce qu'il y a des "élus" et qu'ils sont sauvés que "toute chair" n'est pas perdue (sémitisme ou septuagintisme évocateur du déluge, p. ex.). Matthieu 24 (22,24,31) décalque ici Marc 13 (20,22,27), sans modification importante; ce qui change sans doute le plus la perspective matthéenne sur les formules de Marc, c'est la sentence récurrente ailleurs (Matthieu 20,16; 22,14): "beaucoup d'appelés, peu d'élus", qui n'existe pas chez Marc (cf. aussi dans Matthieu 7 la voie étroite des "peu nombreux", etc.).

Il n'empêche, comme on l'a montré ailleurs, que Matthieu laisse aussi paraître une certaine notion d'un "salut à deux vitesses": il y a les disciples qui doivent tout abandonner pour suivre Jésus, et ceux qui les accueillent et ne perdront par leur récompense, fût-ce pour une simple coupe d'eau offerte (cf. aussi le jugement des nations en "moutons et chèvres" au chapitre 25, sur des critères similaires). Mais c'est une pensée implicite, aussi bien un impensé -- un flottement de la pensée plutôt qu'une doctrine en bonne et due forme. Au chapitre 24 elle ne me paraît pas évidente, mais elle peut aussi s'insinuer, entre "toute chair" et "les élus" précisément.

Il faut préciser en outre que l'usage des négations dans le "judéo-grec" évangélique (autant chez Marc que chez Matthieu) favorise une ambiguïté de taille: formellement, on peut comprendre aussi bien "toute chair ne serait pas sauvée" (c'est ce que comprendra le plus naturellement un hellénophone non juif, non familier de la Septante, etc.) que "aucune chair ne serait sauvée" (sens prioritaire pour un familier de la Septante et de la littérature judéo-hellénistique, habitué à ce genre de tournure en soi équivoque mais régulièrement déterminée par le contexte). Ce qui est, en français et en logique, à peu près le contraire. L'interprétation de la proposition commande en effet deux contraposées implicites fort différentes, une fois l'hypothèse irréelle écartée: 1) "toute chair ne serait pas sauvée" => "toute chair sera sauvée"; 2) "aucune chair ne serait sauvée" => "quelque chair (a priori celle des "élus", peut-être davantage) sera sauvée".
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeVen 25 Jan 2019, 17:04

“Tout Israël sera sauvé”

Plus loin, en Romains chapitre 11, Paul compare la nation d’Israël à un olivier qu’il rattache au patriarche Abraham, l’“ami de Jéhovah”. (Jacques 2:23.) Après que cet “ami” lui eut donné la preuve de son obéissance, Dieu lui avait dit: “Grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de la terre, parce que tu as écouté ma voix.” (Genèse 22:18). Comme la majorité des Juifs selon la chair n’exerçaient pas la même foi que leur ancêtre Abraham pour ce qui est d’obéir à Dieu, ils ont été ‘élagués’ de l’olivier spirituel qui avait pour racine Jéhovah, le Grand Abraham. Ce sont des non-Juifs croyants qui ont pris leur place afin de compléter le nombre des branches de l’olivier symbolique. Ceux qui ont été substitués aux Israélites selon la chair sont devenus la “postérité d’Abraham” comme des prosélytes, comme des Israélites par adoption de la part de Dieu, Celui qui est plus grand qu’Abraham (Galates 3:26-29). Ils étaient dès lors des Israélites spirituels, des Israélites dans un sens spirituel. C’est pourquoi Paul ajoute:

8 “Je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, de peur que vous ne vous preniez pour des sages: c’est un endurcissement partiel qui est arrivé à Israël, jusqu’à ce que soit entrée la plénitude des nations. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Il viendra de Sion, le libérateur; il écartera de Jacob les impiétés. Et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’enlèverai leurs péchés.”

En quel sens “tout Israël” allait-​il donc être “sauvé” par l’entremise du “libérateur” promis? Il est à remarquer que Paul a composé sa lettre aux Romains vers l’an 56. À cette époque, il avait déjà écrit sa lettre aux Galates (v. 50-​52). Par conséquent, les paroles contenues en Romains 11:25-27 sont postérieures à la remarque consignée en Galates 6:16 au sujet de “l’Israël de Dieu”. Or cet Israël-​là est celui qui a été admis dans la nouvelle alliance, non par la médiation du prophète Moïse mais par celle de Jésus Christ. Ce dernier, en effet, joue son rôle de Médiateur en faveur d’une “nation” chrétienne, d’un Israël spirituel qui est né le jour de la Pentecôte de l’an 33, quand l’esprit saint a été répandu sur les Juifs qui reconnaissaient sa médiation dans la nouvelle alliance.

12 L’apôtre Pierre se trouvait parmi les Juifs présents en cette occasion. Plus tard, il écrira “à ceux qui ont été choisis selon la prescience de Dieu”: “Vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale’ (...). Jadis, en effet, vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu.” (I Pierre 1:1, 2; 2:9, 10). Voilà qui confirme que l’Israël appelé à être ‘sauvé tout entier’ ne se compose pas de la république israélienne ni des Juifs dispersés par toute la terre. Il s’agit plutôt de l’Israël spirituel qui a été engendré le jour de la Pentecôte de l’an 33 par l’esprit générateur émanant de Dieu. C’est vers cet “Israël de Dieu” que le Libérateur promis devait venir.
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1984683
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeVen 25 Jan 2019, 17:50

Sans trop revenir sur l'exégèse de Romains 11 qu'on vient de discuter ailleurs, on peut remarquer que la Watch, depuis Rutherford, s'en tient à la "théologie de la substitution" la plus classique (l'Eglise remplace Israël; avec un avantage supplémentaire pour la Watch -- jusqu'ici, du moins -- puisque "l'Eglise" se compose d'un nombre défini d'individus, 144.000, ce qui permet de comprendre le langage paulinien du "plérôme" dans un sens platement littéral et arithmétique: il s'agirait effectivement de "compléter un nombre", comme dans l'Apocalypse). Ce n'était probablement pas le point de vue du (proto-)"sioniste" Russell -- je ne sais pas trop, à vrai dire, comment il interprétait ce texte particulier, toujours est-il qu'en l'occurrence Rutherford est revenu, contrairement à son habitude, à une doctrine commune de la "chrétienté" historique, en tournant le dos au "sectarisme" protestant (et anglo-saxon) le plus récent (adventistes au sens large, comme Russell, darbystes et dispensationalistes comme Scofield et tant d'autres qui ont nourri le "sionisme" en attribuant un rôle eschatologique à "Israël", distinct de l'Eglise).
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMar 29 Jan 2019, 17:50

"Car si leur mise à l'écart a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts ? Or si les prémices sont saintes, toute la pâte l'est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi." Rm 11, 15-16



Le v 16 pose de nombreuses questions, peut-on assimiler les prémices et la racine et quoi correspondent-ils ?
Le v 15 emploie le terme "réintégration" concernant les juifs ce qui laisse sous-entendre que la mise à l’écart des juifs qui manquent de foi n’est pas forcement définitive, ce que confirme le v 23 : "Eux, de même, s'ils ne demeurent pas dans leur manque de foi, ils seront greffés ; car Dieu a le pouvoir de les greffer à nouveau."

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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMar 29 Jan 2019, 18:11

Les récurrences lexicales ne sont pas anodines dans cette partie conclusive de la section théorique qui rassemble tout ce qui précède en vue du bouquet final: les "prémices" (aparkhè) rappellent 8,23, où il était question de l'esprit des élus comme prémices par rapport à toute la "création" (les gémissements de l'esprit faisant écho à ceux de la création); et la "pâte" (phurama) rappelle 9,21, là "pâte" d'argile du potier et non pâte alimentaire du boulanger, mais qui n'en distinguait pas moins la matière commune aux "vases" bons ou mauvais, précieux ou ordinaires, et (provisoirement) distingués comme tels par l'arbitraire divin. C'est toujours "la partie" et "le tout", la partie pour le tout (pars pro toto), dans un sens de représentation présente qui se renverse en prolepse eschatologique: l'Eglise rassemble les croyants d'Israël et des "nations" qui représentent "tout Israël" et "toutes les nations", à titre "symbolique" si l'on veut, mais aussi à titre "prophétique" ou annonciateur de l'accomplissement final; elle les rassemble non pour eux-mêmes, mais comme représentants-annonciateurs de la totalité ultime, le plérôme eschatologique (non seulement tout Israël et toutes les nations, mais encore totalité restaurée de "Dieu" et de "toute la création") -- perspective théo-cosmique en définitive. Le "mystère" n'est rien d'autre que ce rapport d'un présent modeste (une "Eglise" ou une religion mixte) à son horizon final, qui ne peut être rien de moins qu'universel -- Dieu tout en tout.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMer 30 Jan 2019, 11:34

Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous croyiez pas trop avisés : Israël est devenu obtus, en partie, jusqu'à ce que la totalité des non-Juifs soit entrée. Et c'est ainsi que tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, il détournera de Jacob les impiétés" Rm 11,25-26

La formule "Et c'est ainsi que" offre plusieurs possibilités de compréhension du texte, 1) endurcissement partiel d’Israël +  la totalité des non-Juifs qui obtiennent le salut = tout Israël sera sauvé OU 2) Le salut de la totalité des nation permet que tout Israël sera sauvé, une étape entrainant l'autre. En relisant la totalité du chapitre 11, il me semble que Paul ne lâche jamais sa distinction juifs/non-juifs, sans procéder à une assimilation des 2 groupes qui en formeraient plus qu'un seul "tout Israël".


"Du point de vue de la bonne nouvelle, certes, ils sont ennemis, à cause de vous, mais du point de vue du choix de Dieu, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons de la grâce et l'appel de Dieu sont irrévocables." (11, 28-29) 

Dans ce texte, Paul maintient l'opposition juifs/non-juifs et souligne que selon son bon vouloir et en fonction de son engagement vis-à-vis leurs ancêtres,  les juifs sont aimés ...  Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables, Dieu ne change pas d'avis. Certains commentateurs précisent " à condition qu’ils reçoivent le Christ" mais cela semble s'opposer au fait que l'amour que Dieu ressent pour les juifs n'est pas le résultat d'un mérite quelconque, puisqu'ils sont considérés comme "ennemis" mais cela relève du CHOIX de Dieu. 


 "En effet, tout comme vous, autrefois, vous avez refusé d'obéir à Dieu et maintenant, pourtant, vous avez obtenu compassion, du fait de leur refus d'obéir, de même eux aussi, maintenant, ont refusé d'obéir, du fait de la compassion dont vous bénéficiez, pour qu'eux aussi puissent maintenant obtenir compassion." (11, 30-31) 

Que Paul est compliqué, il aime jouer avec les paradoxes, selon lui, le rejet qu’Israël manifeste à l'encontre du Christ à cause de l’acceptation de celui-ci par les païens a pour conséquence voulue que les Juifs, au même titre que les non-Juifsbénéficient de la compassion divine "maintenant". Juifs et non-Juifs subissent le même traitement concernant leur culpabilité et que pour ce qui est de la grâce.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeMer 30 Jan 2019, 12:35

C'est toute la difficulté d'un raisonnement à suivre: le commentaire analytique est incontestablement utile, indispensable même à certains points obscurs (au moins pour nous en raison de la distance linguistique et culturelle qui nous en sépare), mais il a le grave défaut d'interrompre le cours de la lecture et de ruiner par là même l'effet qui dépend de son mouvement, de son enchaînement à un certain rythme et un certain tempo (comme l'analyse d'un accord ou d'une phrase dans une œuvre musicale, d'une image ou d'un plan dans un film, etc.). Il faudrait continuellement revenir du commentaire à la lecture cursive, ni trop rapide ni trop lente, pour enrichir peu à peu la qualité de l'expérience -- on entend et on voit effectivement de plus en plus et de mieux en mieux à chaque fois.

Cela dit ou plutôt répété, je suis bien d'accord avec toutes tes remarques. Et je pense qu'on n'insistera jamais assez (tout au moins dans la phase "commentaire") sur cet "horizon universel" (perspective eschatologique, théo-christo-ecclésio-cosmique, panthéiste à la limite) qui n'est jamais que suggéré, à peine entrevu, apparaissant de manière fugace à des moments significatifs (les conclusions, partielles ou générale, des chapitres 8 et 11 notamment), et cependant nécessaire au déploiement et à l'intelligence de l'ensemble. Comme un horizon ou une perspective ultime précisément: serait-il affirmé, posé lourdement d'emblée comme une thèse, il rendrait tout le développement inutile, et même impossible. Lire, interpréter, c'est jouer le jeu, revenir à l'ignorance initiale pour laisser le texte poser son "problème" et le "résoudre" à sa manière en suivant patiemment et de bonne grâce ("bon public") toutes ses étapes (condamnation des païens et des juifs, justification par la foi, salut dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ dont la portée est en fin de compte universelle et rassemble ainsi, à son terme, tout ce qu'il a distingué et opposé d'étape en étape).

Je crois par ailleurs qu'il ne faut pas perdre de vue la disproportion entre ce que j'appelais le "présent modeste" de l'expérience protochrétienne et paulinienne en particulier (une petite "secte" judéo-païenne, une expérience de mixité ethnique et culturelle rassemblant une poignée de "marginaux" par rapport à des groupes divers et beaucoup plus considérables) et sa "théologie" grandiloquente qui mobilise la totalité de l'univers pensable (le monde, le divin, le ciel, la terre et les enfers, tous les "êtres" et toutes les "puissances", toute l'histoire et toutes les histoires de l'origine à la fin absolues). C'est peut-être le plus difficile deux millénaires plus tard, quand le "christianisme" est devenu une "civilisation" et une civilisation en plus d'un sens "dépassée", mais c'est une dimension essentielle de la "perspective".
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeJeu 31 Jan 2019, 16:55

 Quelle est la signification de Jean 14:30, où nous lisons : “ Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi. ” — B. R., États-Unis.

En disant “ je ne parlerai plus guère avec vous ”, Jésus rendait ses disciples attentifs au fait qu’il passait avec eux sa dernière nuit en tant qu’être humain, et il est exact qu’après sa résurrection il ne parla plus beaucoup avec eux. Ses apparitions à ses disciples furent rares et brèves.

Quant à l’expression, “ le prince du monde vient ”, c’est le contexte qui nous aide à déterminer son sens. Jésus avait dit qu’il s’en irait et que le saint esprit leur serait envoyé comme guide à sa place. Ainsi la venue du prince de ce monde était liée au départ de Jésus ou, autrement dit, à sa mort. Le prince de ce monde “ vint ” à Jésus d’une manière spéciale : pour le placer devant l’épreuve finale d’intégrité envers lui, le prince de ce monde, tout comme il était venu à lui au début de son ministère pour l’éprouver de diverses manières. — Mat. 4:1-10.

Maintenant, quant aux mots, “ Il n’a rien en moi ”, nous devons comprendre par là que Jésus n’avait permis à Satan de s’assurer aucun contrôle sur lui. Jésus n’a fait aucun compromis avec Satan et il n’a jamais rien fait qui aurait pu le rendre redevable au prince de ce monde.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeJeu 31 Jan 2019, 23:12

Ça a le mérite d'être bref, contrairement au texte...

On ne pouvait raisonnablement pas attendre de la Watch qu'elle soulignât l'effet comique résultant du développement progressif du quatrième évangile, par rédactions successives: le Jésus qui annonce qu'il ne parlera plus beaucoup et qui conclut au v. suivant d'un solennel "Allons-y" (v. 31b) va causer encore pendant trois bons chapitres avant de partir effectivement (chap. 18; ah! ces discussions sur le pas de la porte, plus longues que les soirées qu'elles concluent !) Smile

Pour des choses plus sérieuses (encore que...), voir ici.
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeVen 08 Fév 2019, 16:33

Jéhovah étant disposé à pardonner les péchés sur la base du sacrifice rédempteur, pourquoi les chrétiens doivent-​ils les confesser aux anciens de la congrégation ?

Comme il ressort de l’épisode impliquant Bath-Shéba, Jéhovah a pardonné le péché de David, malgré sa gravité, parce que celui-ci était sincèrement repentant. Lorsque le prophète Nathân s’est adressé à lui, David a confessé ouvertement : “ J’ai péché contre Jéhovah. ” — 2 Samuel 12:13.

Cependant, Jéhovah ne se contente pas d’accepter la confession sincère du pécheur et de lui accorder son pardon ; il prend également des dispositions pleines d’amour pour aider celui qui a commis une faute à se rétablir spirituellement. Dans le cas de David, l’aide est venue de Nathân. Aujourd’hui, dans la congrégation chrétienne, il y a des hommes spirituellement mûrs : les anciens. Le disciple Jacques explique : “ Quelqu’un parmi vous est-​il malade [spirituellement] ? Qu’il appelle à lui les anciens de la congrégation, et qu’ils prient sur lui, l’enduisant d’huile au nom de Jéhovah. Et la prière de la foi rétablira celui qui est souffrant, et Jéhovah le relèvera. De plus, s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. ” — Jacques 5:14, 15.

Des anciens expérimentés peuvent faire beaucoup pour soulager la peine que ressent le pécheur contrit. Dans leur façon d’agir envers lui, ils s’efforcent d’imiter Jéhovah, se refusant à être durs, même si une discipline stricte s’impose. Au contraire, avec compassion, ils prennent en compte les besoins immédiats du pécheur. Patiemment, ils s’efforcent de redresser sa pensée à l’aide de la Parole de Dieu (Galates 6:1). Comme David avec Nathân, même une personne qui ne confesse pas spontanément son péché peut se sentir poussée à la repentance au moment où les anciens viennent lui parler. Cette intervention des anciens aide le pécheur à ne pas trébucher de nouveau ni s’endurcir dans la pratique du péché, ce qui aurait de graves conséquences. — Hébreux 10:26-31.

Il n’est évidemment pas facile de confesser aux autres des actions dont on a honte et de rechercher le pardon de Dieu. Il faut pour cela de la force intérieure. Prenez toutefois le temps de réfléchir à cette possibilité. Un homme qui s’était abstenu de révéler un péché grave aux anciens de sa congrégation a déclaré : “ Je ressentais dans mon cœur une douleur continuelle. Je me suis dépensé davantage dans la prédication, mais ce sentiment de malaise persistait. ” Il pensait que la confession à Dieu dans la prière était suffisante, mais à l’évidence ce n’était pas le cas, car il éprouvait les mêmes sentiments que le roi David (Psaume 51:8, 11). Il est de loin préférable d’accepter l’aide pleine d’amour que fournit Jéhovah par l’intermédiaire des anciens. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2001408
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeVen 08 Fév 2019, 17:02

Il est quand même remarquable que sur un tel sujet et en citant Jacques 5 le v. 16 soit évité, le seul qui parle effectivement de "confesser ses péchés" mais les uns aux autres, sur un mode réciproque incompatible en principe avec toute hiérarchie. "Les uns aux autres", ce n'est pas "tous aux 'anciens'" (et à la rigueur les "anciens" entre eux) -- comme l'avait d'ailleurs très bien montré E. Dunlap dans son Commentaire. Sur ce point, la Watch est revenue au plus près de la pratique catholique de la confession que seul le "prêtre" (<- presbutèros = "ancien") est habilité à entendre, le prêtre même ne se confessant qu'à un autre prêtre, hors cas de "scandale" qui court-circuite la pratique ecclésiale et la hiérarchie ecclésiastique. En "pire", dirais-je, car la distinction du péché "grave" ou pas (semblable, mais non identique, à celle du péché "mortel" et "véniel") aboutit à une dramatisation qui n'existe pas dans l'Eglise catholique (péché "grave" => confession non seulement à UN "ancien" mais à un "comité judiciaire de discipline religieuse", avec "exclusion excommunication" ou "réprimande publique" à la clé; autrement dit, en termes catholiques, la "confession" se confond avec l'"inquisition").
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeLun 11 Fév 2019, 11:38

Narkissos a écrit:
Il est quand même remarquable que sur un tel sujet et en citant Jacques 5 le v. 16 soit évité, le seul qui parle effectivement de "confesser ses péchés" mais les uns aux autres, sur un mode réciproque incompatible en principe avec toute hiérarchie. "Les uns aux autres", ce n'est pas "tous aux 'anciens'" (et à la rigueur les "anciens" entre eux) -- comme l'avait d'ailleurs très bien montré E. Dunlap dans son Commentaire. Sur ce point, la Watch est revenue au plus près de la pratique catholique de la confession que seul le "prêtre" (<- presbutèros = "ancien") est habilité à entendre, le prêtre même ne se confessant qu'à un autre prêtre, hors cas de "scandale" qui court-circuite la pratique ecclésiale et la hiérarchie ecclésiastique. En "pire", dirais-je, car la distinction du péché "grave" ou pas (semblable, mais non identique, à celle du péché "mortel" et "véniel") aboutit à une dramatisation qui n'existe pas dans l'Eglise catholique (péché "grave" => confession non seulement à UN "ancien" mais à un "comité judiciaire de discipline religieuse", avec "exclusion excommunication" ou "réprimande publique" à la clé; autrement dit, en termes catholiques, la "confession" se confond avec l'"inquisition").

 "La "confession" se confond avec l'"inquisition", ce qui ne donne pas envie de se confesser auprès d'une "police spirituelle", obsédée par le fait de maintenir la pureté de la congrégation, ce qui implique que le sort du pécheur est annexe et secondaire et que l'entrevue prend la forme d'un interrogatoire avec des questions très intimes et déplacées, en jouant sur le crainte (Nous avons priés, si tu mens, tu le fait devant Dieu) et la culpabilité ("réalises-tu la gravité de ton péché"). Avant d'aider le pécheur, les anciens doivent déterminer la nature du péché (avec des nuances ridicules), souvent d'une manière très suspicieuse et avec la volonté de piéger, celui qui aurait commis un péché. Le climat de comité de disciple religieuse tranche avec l'esprit positif du chapitre 5 de Jacques,  "les anciens de l'Eglise prient pour lui en faisant sur lui une application d'huile au nom du Seigneur" ET "Le souhait de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné."(5,14-15).


  

La confession des péchés les uns aux autres et son enracinement juif.

Le verbe « confesser les péchés » est employé aussi bien dans l'AT que dans le NT (7). Il s'agit d'une reconnaissance externe de péchés. La formule « les uns aux autres » ne fait aucune mention des presbytres ni d'une confession sacramental. Il faut noter enfin que cette confession des fautes individuelles est liée à la prière « les uns les autres ».
 
Lorsqu'on cherche une pratique identique dans le judaïsme, c'est spontanément la confession du Yom Kippur qui vient à l'esprit (Cool. Cependant il ne faut pas oublier que cette confession était à deux temps : la confession des péchés à Dieu était précédée de la «confession les uns aux autres » et de la prière « les uns pour les autres », comme il ressort de lia Mishna Y orna 8, 9, texte repris dans le Midrash Sifra, Aharei Mot 8, 2 :

« Yom Kippur procure le pardon pour les fautes que l'homme commet envers Dieu, mais non pour celles commises envers le prochain. Yom Kippur ne procure le pardon que si l'homme a préalablement obtenu le pardon de son prochain ».

La confession à Dieu le jour de Kippur devait donc être précédée d'une confession des péchés les uns aux autres. Nous avons les témoins liturgiques de cette cérémonie qui est connue sous le nom de Selihot (pardons). Entre la fête de Rosh hashana et la fête de Kippur - dix jours qui sont désignés sous le qualificatif de jours terribles - chaque juif récitait les prières intitulées Selihot tout en demandant pardon à ceux qu'il avait offensé. Cette cérémonie pouvait être répétée lors de jeûnes publics ordonnés en cas de sécheresse ou de famine.

En faveur de l'ancienneté des Selihot et de la cérémonie qui consistait à demander pardon à son frère avant d'obtenir le pardon de Dieu le jour des Expiations, on peut encore citer le texte de Matthieu 6, 14-15 : « Si vous pardonnez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos manquements ». Sira 28, 2-4 semble faire allusion à la même pratique : «Pardonne à ton prochain ses torts, alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? Pour un homme son semblable, il est sans compassion, et il prierait pour ses propres fautes ! »
https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1984_num_58_4_3013
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MessageSujet: Re: Questions des lecteurs   Questions des lecteurs - Page 12 Icon_minitimeLun 11 Fév 2019, 13:11

Le début de l'article relève, dans l'argumentation catholique moderne, un semblable évitement de Jacques 5,16 sur le sujet de la "confession" ou "pénitence" (sacramentelle, donc au prêtre habilité à prononcer l'absolution).

Mais les v. 14-15 ont encore moins de rapport, surtout sans le v. 16 (l'association des idées est en effet assez lâche, verbale et superficielle, par "mots-crochets" comme souvent dans cette épître ou dans Matthieu p. ex.; on est plus près d'un "marabout, bout de ficelle" que d'un strict enchaînement logique): il y a a priori "maladie" et "prière", non "péché" ni "confession"; les "péchés" ne sont envisagés qu'accessoirement (15b) et hypothétiquement (s'il a commis des péchés), et le pardon ou rémission n'est conditionné à aucune confession.

Je ne suis guère convaincu de l'antiquité ni même de l'antériorité des traditions rabbiniques en général (c'est aussi une question d'époque, c'était une "mode" exégétique des années 1960-80 qui a un peu passé depuis et reviendra sans doute). Reste qu'il y a indéniablement un "fonds commun" à ces traditions (essentiellement pharisiennes) et à certaines composantes du christianisme ancien (surtout Matthieu et Jacques dans le NT), pas forcément les plus anciennes non plus (c'est beaucoup moins évident chez Paul ou Marc).

Quoique attrayante à première vue (ne serait-ce que par analogie formelle), l'idée de limiter la confession réciproque (les uns aux autres) aux "péchés" inter-personnels (péchés des uns contre les autres) me paraît très réductrice: ce n'est pas ce que dit le texte, ni "la Bible" en général; on chercherait en vain dans l'AT ou le NT une démarcation nette entre ces deux "catégories" de péché, tout porte à croire au contraire que les offenses envers autrui sont aussi des péchés contre Dieu et inversement, notamment parce que toute faute commise envers Dieu rejaillit sur la communauté -- ce qui reste à peu près constant sous des modes très divers d'interprétation de la "faute", exclusivement sacrale ou rituelle dans les plus anciens textes sacerdotaux et de plus en plus "morale" dans les rédactions ultérieures influencées par le prophétisme, jusque dans le judaïsme tardif et dans le christianisme. Tout cela crée une relation très complexe et souvent retorse entre "autrui" et "Dieu" qui ne se laisse pas facilement démêler, comme en témoignent les diverses formes de "chantage au pardon". P. ex., faut-il pardonner (à celui qui nous a fait du tort) ou être pardonné (par celui à qui l'on a fait du tort) pour être pardonné (par Dieu) ? Ce n'est évidemment pas du tout la même chose, et pourtant l'une et l'autre chose sont dites, ou non, dans les mêmes textes ou d'un texte à l'autre.
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