inter-minables

Citation :

Outre les aspects que tu as évoqués, la discussion pose assez bien (et illustre, dans une certaine mesure) le problème du rapport pervers entre "politique" et "science" médiatisées ensemble "en temps réel": les décisions politiques prennent la science comme prétexte et comme justification en même temps que pour guide, la science s'autocensure et cesse d'être scientifique dans la mesure même où elle sert une politique quelconque (française, européenne, russe ou chinoise, peu importe). A l'autre bout du fil sans fil, le spectateur-auditeur-consommateur-usager-client-patient-citoyen choisit librement et aveuglément le discours qui lui plaît et le confirme dans ce qu'il croit être ses idées -- ça tourne en rond à tous les niveaux et dans tous les sens.

Je trouve que Taddeï est un journaliste intéressant et que le média RT (Russia Today) n'est pas plus mauvais que les chaines d'infos continues. 


L'affect n'est pas absent du débat (voir il est central), les antis-pass sanitaire qui veulent protéger leur liberté et les pro vaccins qui veulent sauver un maximum de vie, le tout teinté d'une vraie subjectivité, alors que ce sont des professeurs qui débattent. Derrière la formule "soins critiques", il se cache une quantité de situation que l'appellation ne révèle pas (soins critiques fait penser à réanimation, or ce n'est pas le cas). En résumé, il n'y a pas de Vérité révélée dans cette situation de pandémie. 

Sur RT, je reconnais volontiers mon préjugé pour ce qu'il est, puisque je ne l'ai guère pratiquée (c'est peut-être la première émission que je regarde intégralement), quoiqu'il y ait certainement matière à prudence (voir éventuellement cet article auquel je ne fais guère plus confiance a priori, sinon parce qu'il doit être surveillé comme le lait sur le feu par les "pour" comme par les "contre"). Je suppose que la qualité dépend, comme partout ailleurs, des émissions, des sujets, des animateurs et des intervenants, mais comme le "spectre" est plus large que dans les médias français ordinaires (mainstream), il faut s'attendre quelquefois au "pire", et alors d'autant plus trompeur qu'il y a aussi du "meilleur".

Sur la confusion entre "soins critiques" et "réanimation", j'étais un peu conscient du problème (j'y avais fait allusion supra 29.10.2021).

Bien sûr que l'"affect" est réel, et manipulé de part et d'autre... les "scientifiques" ne sont pas que des scientifiques, ce sont aussi des gens avec une famille, une histoire, une culture, une tradition, une morale, des opinions, des sentiments, des engagements divers, même et peut-être surtout quand ils prétendent en faire abstraction; raison de plus pour ne pas prendre tout discours d'un(e) scientifique pour un discours scientifique.

La dernière phase d'agitation sanitaire en cours (voir p. ex. ici) me suggère que le gouvernement (français en l'occurrence) est un peu pris au piège de sa propre communication: une fois qu'on a créé et mis en évidence un "voyant" comme le "taux d'incidence", impossible de ne rien faire quand il clignote (aux yeux de tous par sa médiatisation constante), même si l'on sait pertinemment qu'il est déconnecté de tout risque effectif de "santé publique" (saturation des hôpitaux, etc.). Donc il faut se donner l'air de faire quelque chose, quand même ça ne servirait à rien.

Ce qui me paraît en outre assez significatif dans les derniers discours, c'est que le gouvernement assume de plus en plus clairement une politique "discriminatoire" envers les "non-vaccinés", à mesure que ceux-ci deviennent une minorité électoralement négligeable -- d'autant que la concurrence effective, je veux dire les partis d'opposition ayant quelque chance de peser un peu dans l'élection, jouent le consensus dans ce domaine (et pour la même raison), et que les voisins européens en font autant, sinon plus.

Citation :

Ce qui me paraît en outre assez significatif dans les derniers discours, c'est que le gouvernement assume de plus en plus clairement une politique "discriminatoire" envers les "non-vaccinés", à mesure que ceux-ci deviennent une minorité électoralement négligeable -- d'autant que la concurrence effective, je veux dire les partis d'opposition ayant quelque chance de peser un peu dans l'élection, jouent le consensus dans ce domaine (et pour la même raison), et que les voisins européens en font autant, sinon plus.

Cette discrimination est la meilleur façon, pour le gouvernement, de masquer son échec dans sa volonté de casser la chaine de transmission et de nous faire oublier les promesses de retrouver la "vie d'avant".  

Le gouvernement refuse d'admettre les faits suivants :

Il est établi que l’administration du vaccin contre la Covid-19 réduit considérablement le risque d’être hospitalisé pour une forme grave de la maladie et de décéder. La vaccination réduit également le risque d’être infecté par le variant Delta, plus transmissible que le variant Alpha (ex-variant anglais).

Pour autant, lorsqu’une infection par SARS-CoV-2 survient malgré tout après vaccination anti-Covid-19, les vaccinés contaminés présentent un pic de charge virale similaire à celui observé chez les individus non vaccinés, indique une étude britannique parue le 28 octobre 2021 dans la revue Lancet Infectious Diseases. Par ailleurs, celle-ci montre que des personnes vaccinées peuvent transmettre le virus au sein de leur foyer familial, y compris aux membres de la famille totalement vaccinés.

https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2021/11/03/covid-19-nouvelles-donnees-de-leffet-de-la-vaccination-sur-la-transmission-du-variant-delta/



«Le non-vacciné est le bouc émissaire de la crise sanitaire»

S'il y a une leçon que nous pouvons retenir de cette pandémie, c'est que celle-ci agit comme un laboratoire géant où les mesures les plus liberticides sont testées, approuvées puis généralisées. Le confinement, le couvre-feu, le masque en extérieur, le passe sanitaire : toutes ces mesures insensées et attentatoires à l'État de droit se sont progressivement normalisées à mesure qu'elles duraient dans le temps et s'étendaient géographiquement. Le confinement a commencé en Chine, puis a contaminé l'Italie et la France ; le passe sanitaire a d'abord été mis en place en Israël avant de contaminer l'Europe entière.

Pourquoi en irait-il différemment de ce confinement discriminatoire mis en place par l'Autriche ? On a entendu hier soir plusieurs candidats de droite à la présidentielle indiquer qu'ils n'étaient pas défavorables à l'idée de confiner les non-vaccinés seulement. Le Professeur Gilles Pialoux a déclaré ce matin que le confinement des non-vaccinés «avait du sens d'un point de vue médical». Tous les tabous sautent un à un, et ce n'est qu'une question de temps avant que celui-ci ne soit brisé.

Il est inutile de préciser qu'un tel monde qui enferme les citoyens selon qu'ils sont vaccinés ou non est un monde inacceptable et contraire à tout notre héritage démocratique. L'enjeu que nous voudrions soulever ici est ailleurs.

La France n'a pas attendu l'Autriche pour mener une politique culpabilisatrice et discriminatoire vis-à-vis des non-vaccinés. La figure du non-vacciné est devenue au fil des mois, à mesure que la politique vaccinale devenait de plus en plus autoritaire, une sorte de citoyen à part, réduit à son statut sérologique et diabolisés en permanence par un pouvoir qui en a fait le bouc émissaire de la crise. Cela ne doit rien au hasard, et relève d'une stratégie méthodiquement pensée et mise en place.

Le philosophe René Girard élabore, dans son ouvrage célèbre La Violence et le sacré, l'idée selon laquelle les sociétés sont, depuis les origines, troublées par un mal, le désir mimétique, source de rivalités et de conflits, et qu'elles ont résolu ce mal en désignant une victime sacrificielle, le bouc émissaire. «À l'agitation et à la peur qui ont précédé le choix du bouc émissaire, puis à la violence exercée contre lui, succède, après sa mort, un climat nouveau d'harmonie et de paix», écrit Girard.

Le bouc émissaire est à la fois celui qui concentre toute la responsabilité de la crise et celui qui garantit, par son sacrifice, le maintien de l'ordre social. Pour Girard, «qu'elle soit physique ou psychologique, la violence infligée à la victime nous paraît justifiée par la responsabilité du bouc émissaire dans la survenue d'un mal dont il convient de se venger, d'un élément mauvais ou nuisible auquel il faut résister ou qu'il importe d'éliminer». Chaque crise a donc son coupable désigné. «Les persécuteurs, écrit Girard, finissent toujours par se convaincre qu'un petit nombre d'individus, ou même un seul peut se rendre extrêmement nuisible à la société tout entière, en dépit de sa faiblesse relative».

Les contextes changent, mais les mécanismes anthropologiques perdurent. La crise du Covid-19 n'y échappe pas. Face à une épidémie sans fin et un climat de peur savamment entretenu par les gouvernements pour favoriser l'acceptabilité de leurs mesures liberticides, les non-vaccinés sont devenus les boucs émissaires de la crise sanitaire, ceux par lesquels l'épidémie perdure et «rebondit» (selon le mot consacré).

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/mathieu-slama-le-non-vaccine-est-le-bouc-emissaire-de-la-crise-sanitaire-20211115

La thèse de Girard me paraît fort critiquable, elle a été amplement critiquée (nous en avons parlé maintes fois parce qu'il a beaucoup cité et commenté la Bible, notamment l'épître aux Hébreux, parfois à tort et à travers), mais ça n'enlève rien à la "logique magique", profonde et obscure du "processus victimaire" et de l'"apotropaïsme" en général (l'attitude qui consiste à écarter le "mal" en écartant sa "cause", réelle ou imaginaire, peu importe dès lors que celle-ci se laisse écarter; cf. Caïphe en Jean 11) qui se prolonge jusque dans la technoscience moderne. Je ne crois pas pour ma part qu'il y ait là le moindre "plan" concerté par qui que ce soit (à cet égard je ne suis pas du tout "complotiste"), je m'inquiéterais plutôt de l'absence de pensée dans toute cette dérive et des effets qu'elle aura, à moyen et long termes, sur la "majorité" survivante: quelle conscience et compréhension de "soi", de sa "liberté", de son "jugement", donc quelle "société" et quelle "démocratie", après ça ? Cela dit il n'y a guère de raison de s'inquiéter, car la digestion et l'évacuation des crises et des victimes c'est l'histoire et la vie mêmes, ou au moins un de ses aspects, comme le dit sur le mode grotesque Pasolini dans Porcile-Porcherie dont je parlais précédemment ailleurs, à propos de l'Allemagne d'après-guerre: nous mangeons, nous digérons, nous déféquons mieux que tout le monde... On s'en offusque quand ça apparaît de façon un peu plus visible que d'habitude, mais vouloir que ça s'arrête, c'est vouloir la fin du monde.

Covid-19 : la pression s’accentue sur les non-vaccinés

Le gouvernement veut inciter, plus encore, les Français à se faire vacciner. Les tests, qui sont une alternative au vaccin, devraient être valables 24 heures au lieu de 72 actuellement.

Réduire la validité d’un test PCR ou antigénique : c’est une nouvelle arme proposée par le gouvernement pour inciter les Français non-vaccinés à franchir le cap. Pour avoir un pass sanitaire, il faut soit présenter un schéma vaccinal complet, soit un test négatif datant de moins de 72 heures. L’exécutif propose de réduire ce délai à seulement 24 heures. Un laps de temps jugé beaucoup trop court par de nombreux Français interrogés par le 20 Heures, mercredi 24 novembre.

“Il va falloir en faire plus souvent”

“Ça va être compliqué, il va falloir en faire plus souvent”, commente une jeune femme. “Si ce n’est valable que 24 heures, le temps qu’on ait le résultat du laboratoire, ça me paraît un peu compliqué”, ajoute une autre. La réduction du délai de validité d’un test peut-elle pousser les Français réticents à se faire vacciner ?

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-la-pression-saccentue-sur-les-non-vaccines_4857723.html

Ce qui serait aussi dans les tuyaux d'après ce que je vois ce matin (on en saura plus sous peu), c'est une réduction du délai de "rappel" pour les vaccinés éligibles à la troisième dose, de 6 à 5 mois (après la deuxième), avec prorogation ou péremption du pass(e) sanitaire à la clé: c'est dire qu'on s'éloigne de plus en plus de toute "méthode" scientifique, car aucune des études préalables aux homologations des "vaccins" n'ont évidemment pu envisager ni expérimenter un tel usage répétitif (ni à trois ni à l'infini). Autrement dit, le monde est désormais le laboratoire -- ce qu'il a peut-être toujours été, même si cet aspect apparaît aujourd'hui plus clairement que jamais -- et c'est le concept même de "laboratoire" ou de "science expérimentale" qui s'y perd, en même temps qu'il s'y réalise.

Vaccination contre le Covid-19 : un rappel recommandé pour les majeurs, cinq mois après la deuxième dose

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande ce jeudi matin, dans un avis rendu public deux heures et demie avant la conférence de presse du gouvernement, d’élargir la vaccination de rappel à tous les adultes majeurs, et pas seulement aux plus de 40 ans comme elle le préconisait à peine six jours plus tôt. Autre recommandation majeure : abaisser à cinq mois, au lieu de six mois, le délai depuis la précédente injection. La HAS indique prendre cette décision en raison du « contexte épidémique préoccupant », et sur la base de nouvelles modélisations montrant qu’une dose de rappel pour tous permettrait de réduire « significativement » le pic de cette cinquième vague. Selon des travaux de l’Institut Pasteur, « en prenant l’hypothèse que le rappel a la même efficacité après cinq ou six mois, pour 400 000 doses distribuées par jour aux plus de 18 ans, la réduction de la taille du pic est de 50 % et 39 % respectivement pour un délai de cinq et six mois ».

D’où le passage à cinq mois, déjà acté par l’Italie et Singapour, notamment. La HAS considère que ce contexte « justifie une accélération de la campagne vaccinale en raccourcissant le délai entre primo-vaccination (la deuxième dose) et dose de rappel ». Moderna banni chez les moins de 30 ans Pfizer ou Moderna pourront être utilisés indifféremment chez les plus de 30 ans, tandis que les plus jeunes devront recevoir uniquement du Pfizer (Moderna leur est déconseillé en raison d’un risque un peu plus important de myocardite et de péricardite). Avec cette annonce, la HAS s’aligne donc sur ses équivalents en Allemagne ou aux Etats-Unis, qui ont également recommandé un rappel à tous il y a quelques jours. Israël, pionner en la matière, s’était lancé de son côté dès l’été dernier. Mais comme le répètent les épidémiologistes, la vaccination ne suffira pas. C’est pour cela que la HAS juge « nécessaire d’associer la vaccination au renforcement de l’adhésion aux gestes barrière à un haut niveau, compte tenu de l’intérêt de ces mesures pour contenir l’épidémie ».

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/coronavirus/vaccination-contre-le-covid-19-un-rappel-recommand%c3%a9-pour-les-majeurs-cinq-mois-apr%c3%a8s-la-deuxi%c3%a8me-dose/ar-AAR7dgj?li=AAaCKnE

L'homo sapiens est devenu l'homo statisticus, dont Kierkegaard avait déjà dit l'essentiel il y a bientôt deux siècles: ce serait sa "mutation génétique" la plus radicale, s'il n'avait pas toujours été "virtuel" autant que "réel", par sa "sapience" (sagesse, savoir, connaissance) même, depuis qu'il envisage autour de toute "réalité" un halo de "possibilité" susceptible d'anticipation et de calcul...

Dès lors que la prédiction porte sur un futur qui est aussi un "irréel" (celui-là même qui se ré-fléchit en "irréel" du présent et du passé sous forme de "possibilité" rétrospective: ce qui aurait pu être si on avait fait autrement), et que l'action ou l'inaction qui en résulte modifie la "réalité" de référence, il n'est pas étonnant qu'elle ne se "réalise" quasiment jamais. Elle est d'ailleurs plutôt faite pour ne pas se réaliser, et elle aussi bien justifiée après coup par sa non-réalisation que par sa réalisation: c'est parce que la prédiction a eu un effet ("performatif") qu'elle ne s'est pas réalisée -- même problème, mutatis mutandis, pour les "prédictions" divines, de Jérémie 18 à Jonas p. ex., et pour la "technoscience" moderne qui modifie la réalité à mesure qu'elle la "connaît" et la "prédit". Du point de vue du prédicteur, c'est toujours pile je gagne et face tu perds, sauf s'il n'est pas écouté (dans ce cas seulement on peut voir si sa prédiction se réalise ou pas; si elle se réalise, ce sera sur l'air du "je vous l'avais bien dit", et elle aura aussi été inutile).

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Tout autre sujet, mais qui ne sera pas hors-sujet dans ce sujet fourre-tout: la "crise migratoire", bien plus ancienne et grave que le Covid, quoiqu'elle lui soit liée par le même dénominateur commun démographique et économique, s'achemine vers des sommets d'hypocrisie et de lâcheté meurtrières sur toute la périphérie de l'Union européenne (entre autres), de la Biélorussie à la Manche comme de la Turquie à l'Espagne -- rétention, répression, refoulement, camps de concentration, dissuasion de part et d'autre des frontières, et en même temps sauvetage, affirmation des droits d'asile et de libre circulation des personnes.

Notre "humanisme" ne parvient pas à se décider entre deux modèles opposés et fait mine, contre toute évidence, de les concilier (humanité et fermeté, etc., c'est désormais le discours consensuel à gauche comme à droite). Avec ma "culture" très décalée par rapport à celle de l'unanimité médiatique contemporaine, je repense à l'"humanisme" assyrien qui paradoxalement "sauvait des vies" en rendant non seulement terribles, mais publics et spectaculaires (textes et images, cf. les bas-reliefs célèbres du British Museum ou d'ailleurs) les supplices des rebelles vaincus (mutilations, empalements, écorchements, démembrements): c'était effectivement dissuasif ("tu aimeras le roi d'Assyrie comme toi-même", les vassaux et leurs peuples y avaient en effet tout intérêt, à moins d'être sûrs de réussir leur coup), même si ça n'a pas empêché l'empire assyrien de sombrer devant une force nouvelle (l'empire néo-babylonien). Entre cruauté défensive et dissuasive (qui provisoirement "sauverait" beaucoup de "vies" en en sacrifiant délibérément et ouvertement quelques-unes) et hospitalité absolue (qui impliquerait l'abolition des frontières, jusqu'au nivellement général où les pays riches cesseraient d'être riches et attrayants), nous ne pouvons pas choisir, quand même cette absence de choix s'avère bien plus catastrophique que l'une ou l'autre option... et en même temps la figure du "migrant" qui risque effectivement sa vie ne peut nous apparaître que comme héroïque au-delà de tout réflexe de défense ou de répulsion (cf. l'excellent Eden à l'ouest de Costa-Gavras), tant elle contraste avec notre propre lâcheté.

https://www.youtube.com/watch?v=6m_Ckfts4To

Véran (anti-alarmiste)     face à     la RÉALITÉ de terrain !


https://www.youtube.com/watch?v=lYBUXkLRWbo&t=4s

"Il faut sauver les fêtes de fin d'année", a répété Gabriel Attal

Je vois bien cette année les soignants et autres agents suspendus au sapin...

Narkissos a écrit:

Je vois bien cette année les soignants et autres agents suspendus au sapin...

Guadeloupe : une «solution individuelle» examinée pour les personnels suspendus

La suspension temporaire de l'obligation vaccinale est étudiée par le gouvernement, et demandée par l'association des maires de Guadeloupe, «pour régler la situation» des soignants et pompiers «qui vont se retrouver sans revenus».

Le gouvernement envisage une «solution individuelle» pour les personnels soignants et pompiers de Guadeloupe devant être suspendus car rétifs à la vaccination obligatoire, selon le ministère des Outre-mer, alors que le préfet de Martinique, où la crise s'est étendue, a instauré jeudi 26 novembre un couvre-feu face aux violences urbaines nocturnes.

À l’issue d'une réunion en visioconférence avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, le président de l'association des maires de Guadeloupe, Jocelyn Sapotille a avancé que la suspension de l'obligation vaccinale «refusée au départ, aujourd'hui (était) étudiée» par le gouvernement. «Nous ne demandons pas d'abroger la loi, elle s'applique, mais nous demandons une parenthèse pour régler la situation de 1200 à 1300 Guadeloupéens qui vont se retrouver sans revenus» car suspendus, a-t-il ajouté à la presse.

«Appliquer la loi avec proportionnalité et discernement»

Mais un porte-parole du cabinet du ministère des Outre-mer a affirmé à l'AFP que «l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers ne sera pas levée». Le ministère des Outre-mer s'est engagé à «appliquer la loi avec proportionnalité et discernement dans le cadre des instances locales de dialogue et d'écoute», précise un communiqué publié à l'issue de la réunion à laquelle participaient également le préfet, des membres des cabinets du ministre de l'Intérieur et du ministre des Solidarités et de la Santé.

«Il est légitime qu'une solution individuelle puisse être proposée à chaque personnel devant être suspendu» a ajouté le ministère, qui tiendra vendredi à 15h00 une réunion similaire avec le président du conseil régional, le président du conseil départemental et les parlementaires du territoire de Guadeloupe. Alors que l'opposition à l'obligation vaccinale a constitué l'élément déclencheur de la crise, qui s'est étendue à des revendications sociales, les maires de Guadeloupe proposent également que les soignants ne souhaitant pas se vacciner soient soumis à des tests PCR «réguliers».

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/guadeloupe-une-solution-individuelle-examinee-pour-les-personnels-suspendus-20211126

Tous ceux et celles qui ont été "suspendus" sans ménagement, ni revenu, ni "solution individuelle" en "métropole" depuis déjà plus de deux mois vont apprécier... et tout le monde va pouvoir méditer sur la pertinence exclusive du rapport de force, en "république" ou en "démocratie" comme ailleurs, en "état de droit" comme  en "état d'urgence", pour déterminer le "légitime" et l'"illégitime".

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Comme par hasard, on voit réapparaître chez les doctrinaires de la République-une-et-indivisible la question perverse de l'"autonomie" -- autant une menace qu'une promesse (à la fois carotte et bâton) dans une situation post- et quasi-coloniale qui ne tient que par l'"intérêt", réel, "ressenti" ou supposé, d'une "majorité" locale au statu quo. Question dangereuse toutefois, qui a "intérêt" à l'Etat-nation centralisé ? Pas besoin de traverser l'Atlantique, il suffit de passer le périphérique parisien pour qu'elle se pose avec autant d'acuité, sinon tout à fait dans les mêmes termes.

Une question m’est venue à l’esprit : lorsque nous serons sortis des dernières vagues de Covid 19 allons-nous subir une nouvelle pandémie ?

Je n’imagine pas une pandémie d’un nouveau virus, mais je pense plutôt à une pandémie d’un autre genre.

Dans tous les pays dits démocratiques une proportion non négligeable de personnes en sont venues à détester leurs autorités et sont prêtes à en découdre, non seulement en défilant dans la rue en ordre plus ou moins respecté, mais aussi en organisant ce qui pourrait s’apparenter à des violences de rues.

Verrons-nous lors de prochaines élections les électeurs non satisfaits répondre en manifestant par un bulletin plaçant la droite voire l’extrême droite au premier plan?, remplaçant le gouvernement qui a essuyé les plâtres eu moment du Covid. Car il faut bien le reconnaitre cela n’est pas facile pour n’importe quel dirigeant de gérer l’inconnu tout en donnant l’impression que tout est sous contrôle.
De plus les personnes qui ont suivi le mieux possible les instructions des dirigeants ont elles-aussi des comptes à demander à celles et ceux qui ont été aux manettes depuis le début de la crise.

Aurons-nous donc à faire face à une pandémie d’élection de droite voire d’extrême droite au sein de l’Europe, en Asie et aux USA ?

En France, la pandémie aurait plutôt éclipsé un tel "autre genre" de contestation sociale (les "gilets jaunes"), déjà idéologiquement confuse, marginalement violente, partiellement récupérée par les "extrêmes" et surtout par l'extrême-droite, mais nettement moins "négligeable" du point de vue électoral et économique (que l'opposition aux mesures sanitaires).

On verra bien, certes, mais jusqu'ici le Covid n'a pas favorisé la réélection de Trump, ni celle de la droite allemande -- en l'occurrence, l'extrême-droite n'en a pas non plus tiré le moindre avantage; en Suisse, si je comprends bien, l'UDC qui s'était affichée contre le "certificat", beaucoup plus clairement que notre RN contre le pass(e) sanitaire, se retrouve aussi perdante...

Citation :

Comme par hasard, on voit réapparaître chez les doctrinaires de la République-une-et-indivisible la question perverse de l'"autonomie" -- autant une menace qu'une promesse (à la fois carotte et bâton) dans une situation post- et quasi-coloniale qui ne tient que par l'"intérêt", réel, "ressenti" ou supposé, d'une "majorité" locale au statu quo. Question dangereuse toutefois, qui a "intérêt" à l'Etat-nation centralisé ? Pas besoin de traverser l'Atlantique, il suffit de passer le périphérique parisien pour qu'elle se pose avec autant d'acuité, sinon tout à fait dans les mêmes termes.

Autonomie de la Guadeloupe : «Emmanuel Macron est en train de dilapider le territoire français»

https://www.youtube.com/watch?v=9rYPKx9gJWM&t=22s


Le programme de Sébastien Lecornu sur place. "Il faut mettre chacun face à ses responsabilités", dit-on au ministère des Outre-mer. "On ne peut pas refuser l'obligation vaccinale tout en voulant rester un département." "Si on veut s'affranchir de la loi de la République, alors il faut aller au bout de sa logique et que la Guadeloupe ne soit plus un département français", explique un conseiller ministériel. Sébastien Lecornu s'envolera ensuite pour la Martinique où il rencontrera également les élus locaux et les représentants syndicats à Fort-de-France, mardi. Il sera de retour à Paris mercredi matin pour assister au Conseil des ministres à l'Elysée. 

https://www.francetvinfo.fr/societe/crise-aux-antilles/direct-autonomie-de-la-guadeloupe-les-elus-locaux-demandent-la-venue-d-une-delegation-interministerielle_4862047.html

C'est à la fois une manoeuvre de diversion et de chantage -- puisqu'on sait ou croit savoir que la population concernée ne veut majoritairement pas d'"autonomie" et encore moins d'"indépendance": l'hypothèse qu'une majorité d'Antillais (toutes "races" confondues) la prenne au mot et la retourne en revendication effective d'"autonomie", voire d'"indépendance", est très improbable, et cela ne passerait que par un réveil des tensions "raciales" qui serait aussitôt dénoncé comme tel par tout le monde, mais pourrait aussi réveiller bien des velléités d'autonomie et d'indépendance ailleurs, y compris dans l'"hexagone". Risque grave donc, mais faible (quoique pas tout à fait "négligeable").

Cela dit, vu l'idée que je me fais de la "République" et de l'"Etat" en général, une telle éventualité ne m'affligerait pas...

Citation :

C'est à la fois une manoeuvre de diversion et de chantage -- puisqu'on sait ou croit savoir que la population concernée ne veut majoritairement pas d'"autonomie" et encore moins d'"indépendance": 

Autonomie en Guadeloupe : «C’est un autre sujet, encore une fois, ils mélangent tout»

Pour tenter d’éteindre la colère qui éclate depuis une dizaine de jours, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, paraît avoir fait une concession en faisant savoir que le gouvernement était «prêt» à discuter de la gestion politique du territoire. Mais cette évolution ne semble pas faire partie des priorités des Guadeloupéens.

Ce samedi matin à Pointe-à-Pitre, au lendemain de l’annonce du gouvernement qui se dit «prêt» à parler autonomie de la Guadeloupe, c’est loin d’être l’effervescence. Les rues sont quasi désertées, les enseignes toujours en grande partie fermées. Seuls le marché aux épices et les supermarchés attirent quelques locaux et touristes.

L’extrême majorité des gens croisés n’a absolument pas suivi les déclarations du ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu. «Plus d’autonomie ? Ce n’est pas ça que nous voulons», grogne Mathias-Sylvie, petit caddie à la main, croisée entre deux courses au marché aux épices. Pour elle, le ministre est avant tout «un incompétent» qui ne «répond pas aux demandes de la population» : «Ce que nous voulons, c’est sortir du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale. Avoir le choix de prendre ce vaccin ou pas. L’autonomie ou l’indépendance, c’est un sujet pour plus tard.»

https://www.liberation.fr/politique/autonomie-en-guadeloupe-cest-un-autre-sujet-encore-une-fois-ils-melangent-tout-20211127_B24Q5FV5TJAMFDULWQCK22UBOU/



L'épidémiologiste Laurent Toubiana chercheur à l'Inserm.

Comme disait Karl Marx "la première fois c'est une tragédie, la deuxième fois c'est une farce. Aujourd'hui, nous en sommes à la cinquième farce."

Comme il l'explique dans un article publié sur le site web de l'IRSAN (Institut de Recherche pour la Valorisation des Données de Santé), qu'il dirige, la grande faute des gouvernants est d'avoir pris "des indicateurs extrêmement anxiogènes", notamment celui du taux d'incidence (nombre de personnes diagnostiquées positives au Covid-19 pour 100 000 habitants par jour), gonflé artificiellement en raison de ce qu'il appelle la "testomania". "D'habitude pour caractériser une épidémie, on regarde le nombre de malades et de morts que génère cette épidémie. Aujourd'hui, on a changé de paradigme. On décide qu'une épidémie c'est le nombre de personnes testées positives à une trace d'un virus." Or, comme le rappelle Laurent Toubiana, il y avait très peu de cas graves parmi ces cas positifs. "D'ailleurs, un certain nombre d'études ont démontré qu'au passage de cet événement Covid, la surmortalité pour 80% de la population était nulle, voire négative, en 2020. Seuls les plus de 65 ans ont connu une surmortalité faible, de l'ordre de 4%." Autre élément à garder en tête : le rapport de l'ATIH, que nous avons déjà abordé sur le site de FranceSoir, a révélé que "seuls 2% de l'activité hospitalière a été consacrée en Covid [en 2020]".

L'épidémiologiste se refuse à répondre à la question du "pourquoi". Mais il ne peut s'empêcher de souligner que les indicateurs privilégiés par le gouvernement ont permis de légitimer des mesures extraordinaires, au sens littéral du terme. "Si vous dites qu'au pic de la quatrième vague, en août dernier, il y avait 31 malades [et non testés positifs, ndlr] du Covid-19 pour 100 000 habitants, ça fait moins peur. Et donc, il est plus difficile de justifier des mesures de confinement et la vaccination généralisée." On pourrait ajouter l'obligation d'une dose de rappel pour continuer à bénéficier d'un passe-sanitaire, comme vient de l'annoncer Olivier Véran, ce jeudi en tout début d'après-midi.

https://www.francesoir.fr/videos-le-defi-de-la-verite/laurent-toubiana

Pr Laurent Toubiana : "Plus on avance, plus les vagues sont faibles"

https://www.youtube.com/watch?v=7a27tkDuNdA&t=29s

Ce que dit Toubiana me paraît de bon sens -- de plus il semble particulièrement attentif aux critères et aux limites de la "scientificité" dont je parlais précédemment, en ne s'aventurant pas sur des terrains qui excèdent son domaine de compétences.

A propos de son exclusion de Mediapart (qui peut par ailleurs se vautrer dans le caniveau pourvu qu'il soit "de gauche"), il me semble que la "censure" dans la structure multimédiatique présente prend un autre tour: de fait on n'empêche quasiment plus personne de s'exprimer en général, mais la sélection pratiquement "naturelle" des lieux d'expres​sion(journaux, télé, radio, sites internet) fait que des avis comme celui-là n'ont aucune chance d'atteindre le public du mainstream, qui n'entendra que des variations mineures de la propagande gouvernementale (et se méfiera par conséquent, même à tort, de ce qui semble s'en écarter davantage); en revanche le public des sites réputés "douteux" (RT, Sud-Radio, FranceSoir etc.) ne les entendra qu'avec des choses bien plus contestables, dans un mélange inextricable d'information et de réflexion sérieuses et de désinformation décomplexée...

Narkissos a écrit:

On verra bien, certes, mais jusqu'ici le Covid n'a pas favorisé la réélection de Trump, ni celle de la droite allemande -- en l'occurrence, l'extrême-droite n'en a pas non plus tiré le moindre avantage; en Suisse, si je comprends bien, l'UDC qui s'était affichée contre le "certificat", beaucoup plus clairement que notre RN contre le pass(e) sanitaire, se retrouve aussi perdante...

Tu ne penses pas si bien dire, en effet ce matin les journaux mentionnaient que les perdants de la votation sur le Covid -Résultat du vote 62% des votants acceptent la loi- (soit l'accord par le peuple à la gestion de la crise par le Conseil fédéral) avaient décidé de créer une nouvelle formation politique. Alors que l'UDC avait soutenu les antivaccin elle se trouve mise de côté par ces derniers.

On voit mal en effet comment un mouvement aussi disparate (où il n'y a d'ailleurs pas que des "antivaccins", ce qu'on peut au demeurant être dans bien des sens divergents et incompatibles entre eux) pourrait se reconnaître dans un parti d'extrême droite (même s'il s'intitule centriste), dont il ne partage pas nécessairement nombre d'autres obsessions (sécuritaires, islamophobes ou xénophobes); pourtant ses propres "chances" de se constituer en "parti" sur un seul dénominateur commun négatif et circonstanciel paraissent tout aussi faibles -- à moins que la "convergence" future des règlementations en tout genre (sanitaires, écologiques, sécuritaires) ne finisse par lui assurer, de l'extérieur, sub(si)stance et con(si)stance.

COVID-19 : Martin BLACHIER jette le pavé qu’il faut dans la marre, ENFIN !

https://www.youtube.com/watch?v=9Fmq2lNUiS0&t=19s

Enfin ? Celui-là, j'ai l'impression de le voir et de l'entendre depuis fort longtemps, et pourtant je suis (de suivre) le moins possible l'"actualité Covid", qu'elle soit mainstream ou contestataire... (à tout prendre je préfère encore les tableaux statistiques sans commentaire).

Toutefois il me paraît aussi, ici, de bon sens... mais ça ne sert rigoureusement à rien, depuis que l'affolement général a emporté toute distinction possible entre science et technique, médecine et politique, information et propagande, causes et effets en tout genre.

Ne rien faire, voilà précisément l'impensable, forclos d'entrée de jeu, et qui paraît de plus en plus inaccessible à mesure que l'agitation croît dans tous les sens; et ce serait pourtant le préalable indispensable à la reprise d'une quelconque "raison".