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 inter-minables

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le chapelier toqué
Narkissos
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeMer 26 Jan 2022, 15:18

Citation :
C'est bien un modèle "chinois" qui s'imposerait là à toute l'"humanité", non sans avoir préalablement absorbé, digéré, assimilé et transformé toute la "modernité occidentale" (capitalisme et socialisme)...


Le Léviathan sanitaire

Le Léviathan, tel s’appelle l’État conçu par Thomas Hobbes au milieu du dix-septième siècle. Pendant la pandémie, cet animal à plusieurs têtes s’est comporté selon sa première raison d’être : assurer la sécurité des citoyens, fût-ce par des méthodes draconiennes. Mais même en temps normal, cet État polycéphale continue sa politique première, fondée sur la protection assurantielle contre les risques de l’existence. Sous le protectorat social du Léviathan sanitaire, les libertés individuelles (de choix) gagnées contre la nature pour assurer le confort de l’ego prennent le pas sur l’indépendance personnelle et les solidarités premières.

(...)

L’apparition de la santé publique comme discipline et comme ambition politique des États a métamorphosé aussi bien la nature de leur intervention dans la société que la vision de la vie et de la sécurité humaines. Comme l’a noté Didier Tabuteau dans un texte publié en 2009, à partir du XVIIIe siècle la médecine est devenue une discipline qui, s’aidant de la statistique et de l’expérience clinique, cherche à normaliser toutes les dimensions de l’existence humaine. L’État s’est appuyé sur elle pour réglementer le travail, le logement, l’urbanisme, l’industrie, l’alimentation, assurer la salubrité des lieux publics, veiller à la santé des populations et prévenir les risques que certains comportements feraient subir au bien-être physique et moral de l’individu. Tout à la volonté de contrôler les déterminants biologiques et sociaux de la santé, la médecine aux ordres des États n’a eu de cesse de reconnaître de nouveaux risques auxquels s’exposent les individus dans une société sous l’emprise de la technique, risques qui justifient alors d’autres remèdes ou de nouvelles prises en charge bureaucratisées aiguillant le mal-portant vers le bon service. Or, des épisodes d’épidémie, comme le SRAS en 2002 et 2003, ont poussé nombre d’États à renforcer leur législation sanitaire, leur conférant des pouvoirs d’exception — dont ils se sont d’ailleurs prévalus pour affronter la covid-19. Mais Tabuteau y décèle là une tendance inquiétante, qui favorise « l’hypertrophie du Léviathan sanitaire », qui se nourrit d’une « politique de précaution exclusivement mue par le refus du risque » et d’un sentiment généralisé de peur, que la science et l’information, loin de calmer, exacerbent — tel que l’illustre aujourd’hui la couverture médiatique anxiogène de la covid-19. Du reste, la rhétorique belliqueuse que plusieurs gouvernements ont employée pour combattre la pandémie, comparant leur mission à une guerre contre un ennemi invisible, réactive l’imaginaire hobbesien du pouvoir ; comme l’a souligné la sociologue argentine Maristella Svampa, ce discours martial a plus à voir avec la peur qu’avec la solidarité entre citoyens.

L’essor de la santé publique n’explique pas à lui seul l’avènement du Léviathan sanitaire. Pour en comprendre la logique sous-jacente, il faut saisir son principal dispositif technique, soit l’assurance. En réalité, l’État-providence s’est construit sur l’extension du mécanisme de l’assurance à tous les aléas de l’existence, chômage, maladie, invalidité, indigence, perte d’autonomie en raison de l’âge, accidents de la route, faute civile, pour en protéger l’individu, quoi qu’il fasse de sa vie ou quoi qu’il lui arrive. Cette logique assurantielle a accompagné l’expansion des technologies en tous domaines, notamment la reproduction, si bien que l’infertilité ou l’indisponibilité d’un fournisseur de gamètes passent pour des formes d’invalidité admissibles à l’assurance maladie publique. Ainsi s’est tissé un pacte entre l’État et l’individu, si bien que le premier promet au second une gamme grandissante de libertés de choix matérialisée par les avancées de la technique, alors que le second se décharge sur le premier du soin de réparer ses erreurs, ses manquements et ses turpitudes. Cet « empire de la liberté », comme l’a nommé aux États-Unis le critique du libéralisme Patrick Deneen, a uni un État centralisé et invasif à un individu affranchi de toute limite découlant de la nature ou la société. D’une certaine manière, pour produire de l’État, il faut créer de l’individu, et vice-versa. Cette union pousse l’individu à se dégager de toute obligation à l’égard de la famille dont il est issu ou qu’il a fondée, l’État assurantiel ayant à charge la responsabilité de prendre sous son aile les enfants négligés ou mal traités, les conjoints défaillants ou violents, ainsi que les vieillards abandonnés par leurs proches ou sans ressources. L’État agit dès lors in absentia parentis, remarque Deneen, plutôt que d’appuyer de manière subsidiaire les familles et les petites communautés, présumées incapables d’envelopper l’individu de leurs liens solidaires. De la sorte, le principe assurantiel va croissant : toute autre déficience avérée dans l’individu ou dans la famille suscite une nouvelle police protectrice.

(...)

Bref, le Léviathan assurantiel vise non plus la paix de l’âme, mais le confort de l’ego, qu’il s’agisse de franchir les étapes de l’existence ou d’assumer son identité, sociale, ethnique ou sexuelle, vis-à-vis de celle des autres. D’une certaine manière, il nous protège contre l’altérité même de la vie ou d’autrui, en abaissant incessamment en l’individu le seuil de tolérance à l’imprévu, au danger, à l’infortune, à la souffrance et à l’imperfection. Si la volonté est postulée souveraine dans l’individu hyperassuré, ses ressources morales, son intériorité et sa faculté de redressement sont réputées nécessiter, pour leur part, un assistanat palliatif que prodiguent les divers thérapeutes du système sociosanitaire. En ce sens, la lutte contre la pandémie de la covid-19, loin de marquer une exception dans les tâches du Léviathan sanitaire, le reconduit dans ses fonctions de grand ordonnateur du confort égotique. Et même, elle le confirme dans son rôle essentiel, servir de solution générale à la peur de vivre. C’est d’ailleurs pourquoi l’optimisme, plutôt que l’espérance, est de rigueur dans les sociétés contemporaines. En effet, elles placent leur foi dans les succès des sciences thérapeutiques et dans l’éthique du droit individuel que réconcilie un Léviathan au visage rassurant qui susurre aux oreilles de ses ayants droit : ça va bien aller.

http://agora.qc.ca/marc-chevrier/le-leviathan-sanitaire
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeMer 26 Jan 2022, 16:00

N.B.: l'article de Tabuteau (2009) auquel se réfère Chevrier (2020) est celui-là même que tu nous as proposé hier, et que je rappelais dans mon post précédent.

Indépendamment des orientations politiques de ce nouvel article, la corrélation qu'il établit entre tel type de "Léviathan" (désormais plus "réseau" qu'"Etat", je le disais avant de l'avoir lu) et tel type d'"individu" et de "liberté individuelle" (liberté assurée y compris contre elle-même, plutôt que liberté courant ses propres risques et en assumant jusqu'au bout les conséquences) me paraît absolument décisive, même si je l'entends d'une façon moins "américaine" (canadienne) et plus "européenne" que lui (c.-à-d. d'une façon plus indigente, dans la mesure où il m'est plus difficile d'opposer des ressources traditionnelles, religieuses ou familiales, à l'omnipotence du "Léviathan" et de son type d'"individu-sans-histoire", que je suis aussi, que ça me plaise ou non).
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 15:37

Covid-19. Vaccination des 5-11 ans : pour l’Académie de médecine, « il ne faut plus hésiter »

Dans un communiqué publié ce mardi 25 janvier 2022, l’Académie de médecine recommande la vaccination contre le Covid-19 pour les enfants âgés de 5 à 11 ans, alors que les contaminations quotidiennes explosent avec la vague Omicron.

Il ne faut plus hésiter ​ : les Académies de médecine lancent un appel clair, ce mardi 25 janvier 2022, aux parents d’enfants pas encore vaccinés contre le Covid-19 : ce geste médical est important, alors que le taux d’incidence explose chez les enfants avec l’arrivée d’Omicron.

Il faut « hâter » la vaccination

Afin de prévenir les risques individuels et collectifs liés à l’imprévisible évolution de la pandémie, les Académies recommandent de hâter la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans contre la Covid-19 pour atteindre le plus rapidement possible une bonne couverture vaccinale​, précise le communiqué.

Les spécialistes s’appuient sur l’évolution de la pandémie pour justifier cette recommandation : si la vaccination chez les plus jeunes était en premier lieu recommandée aux seuls enfants présentant des comorbidités, puis, à compter du 20 décembre 2021, à tous les enfants, sans caractère obligatoire toutefois, désormais, la faible couverture vaccinale des enfants âgés de moins de 11 ans (1,9 % entre 5 et 9 ans et 6 % des 10-11 ans) expose préférentiellement cette tranche d’âge à un haut niveau de circulation du variant Omicron, très contagieux, notamment parmi les élèves des classes primaires.

Des bénéfices collectifs et individuels

Pour l’Académie, il s’agit tout d’abord d’un bénéfice individuel incontestable​, car ce vaccin procure une immunité qui sera plus forte que celle induite par l’infection seule​, qui réduit les risques de formes graves.

Quant aux bénéfices collectifs, ils sont nombreux et doivent être rappelés dans plusieurs domaines (scolaire, familial, état psychique, social…) » . Le vaccin chez les plus jeunes permet également le renforcement de l’immunité collective, nécessaire pour réduire la propagation des virus et limiter la possible émergence de nouveaux variants.

https://www.msn.com/fr-fr/lifestyle/trucs-et-astuces/covid-19-vaccination-des-5-11-ans-pour-lacad%c3%a9mie-de-m%c3%a9decine-%c2%ab-il-ne-faut-plus-h%c3%a9siter-%c2%bb/ar-AAT8tqF?li=AAaCKnE


J'avoue être dans l'incompréhension face à cet acharnement à faire valoir comme bénéficies, l'immunité collective et la réduction des formes graves comme raisons de hâter la vaccination des enfants. En effet, la notion d'immunité collective est totalement obsolète (et n'est plus l'objectif à atteindre parce qu'utopique : 500 000 cas positifs par jour que l'on doit multiplier par 2 ou par 3 en grande majorité entre vaccinés), sans parler de l'objectif de réduire la propagation du virus, d'autre part les formes graves chez les enfants sont très rares (sauf comorbidités). Vraiment je ne comprends pas cette argumentation provenant d'une autorité médicale, j'ai le sentiment de lire sous la plume de médecins, une profession de foi qui exprime des croyances (quasi religieuses). 
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 16:02

C'est peut-être (je ne m'avance pas trop) la première fois dans l'histoire de la "vaccination" (en rangeant sous ce vocable tout ce qu'on y range de fait) qu'on *la* conçoit (si l'on peut parler de concept) comme un supplément à une infection réelle, et non plus comme un moyen de l'éviter (prophylaxie). Si le concept même de "vaccin" a été assez flexible pour ne pas exploser en vol jusque-là, il devrait se volatiliser à ce point (mais ça n'arrivera certainement pas, du moins pas tout de suite, preuve si besoin était que nous nageons en pleine confusion de mots et de concepts, sans même parler de "science").

Ce n'est pas inversement, hélas ! que la connerie est proportionnelle au savoir, à l'instruction, et même à l'intelligence, elle les suit et grandit comme leur ombre (et au moins là-dessus je sais de quoi je parle).
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 16:16

"Le pass sanitaire a été efficace, ça a protégé l'économie", selon Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance explique aussi qu'il est "dans l'intérêt" des cafetiers et des restaurateurs de "vérifier l'identité" quand il y a un doute "pour s'assurer que le virus ne circule pas dans son établissement".

"Le pass sanitaire a été efficace, ça a protégé l'économie", juge Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des finances et de la Relance, invité du 8h30 de franceinfo lundi 24 janvier, alors que le pass vaccinal est entré en vigueur ce matin, remplaçant le pass sanitaire. "Ça a évité des fermetures d'entreprises, ça a protégé les emplois. Je pense que le pass vaccinal sera d'autant plus efficace et ça protège les restaurateurs, les hôteliers, tous ceux qui accueillent du public parce que ça évite les contaminations et ça permet de rester ouvert", poursuit-il.

"Si vous avez un client qui résiste, qui n'est pas d'accord, on sent qu'il y a un doute sur son identité. Quel est l'intérêt du restaurateur ? C'est de vérifier son identité. Tout simplement pour s'assurer que le virus ne circule pas, qu’il ne va pas contaminer ses salariés, pas contaminer son établissement", estime le ministre. "La responsabilité de chacun, c'est la meilleure protection contre le virus", selon Bruno Le Maire.

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pass-sanitaire/le-pass-sanitaire-a-ete-efficace-ca-a-protege-l-economie-selon-bruno-le-maire_4927913.html


Quand la connerie ne connait pas de limite et devient une propagande efficace ... La vérification de l'identité par un restaurateur est un moyen d'éviter la circulation du virus  Laughing et de ne pas contaminer ses salariés.
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 16:29

Je n'envie pas les politiques, ni les scientifiques (entre autres "célébrités") qui se prêtent à leur jeu: la popularité leur tient lieu de miroir, mais le jour où elle leur fera défaut les miroirs qui leur resteront ne leur seront pas tendres...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 16:33

Les objets des croyances et des savoirs

Les objets du savoir et de la croyance sont incommensurables et hétérogènes. La croyance ne peut donc pas se changer en savoir.             

Croire, c’est donc donner son assentiment à une proposition qui est tenue pour vraie sans avoir la certitude objective de sa vérité. Il s’agit d’une opinion. Savoir, c’est donner son assentiment à une proposition en ayant la certitude objective de sa vérité. Cette certitude est liée à des procédures de validation dont on peut rendre raison. Savoir, c’est savoir pourquoi on sait, et pouvoir le justifier d’un principe partageable à prétention universelle. 

(...)

Dans le roman 1984 de George Orwell, le parti au pouvoir a incorporé dans son idéologie le principe suivant : la vérité scientifique n’a de valeur que pour les seuls usages scientifiques. L’exemple donné est que dans l’idéologie du parti, la Terre est au centre de l’univers, parce que cela concorde mieux avec l’image qu’il souhaite donner de l’humanité. La vérité officielle est que la Terre est au centre de l’univers. La vérité scientifique est que la Terre tourne autour du soleil. Mais bien que les scientifiques doivent connaître la vérité scientifique pour l’employer dans leurs calculs, ils ne perçoivent pas de contradiction avec la vérité officielle. Cette position représente une intrusion de l’idéologie dans la détermination de la vérité scientifique, ce qui n’est pas acceptable. Une proposition traitant des sciences et relevant d’un choix idéologique ne peut avoir statut de vérité “objective” si elle est invérifiable par la méthode scientifique et encore moins si la vérité scientifique lui est contraire. De plus, les vérités scientifiques restent vraies une fois sorties du laboratoire, le ciel des astrophysiciens étant le même que celui des non-physiciens. Dans la mesure où une croyance est une opinion, elle ne peut être ni démontrée, ni enseignée. Elle est matière à persuasion. Dans la mesure où une croyance est personnelle, elle a un caractère subjectif. 

Croire et savoir : un devoir de s’interroger

On peut se demander pourquoi et en quoi ces deux termes croire et savoir sont en lien. Quels sont leurs rapports et leurs oppositions ? Par exemple, peut on en même temps croire que le traitement médicamenteux d’une pandémie est efficace, et savoir que ce même traitement est efficace ? La croyance n’est-elle qu’une étape imparfaite menant au savoir et devant être dépassée, ou bien la croyance persiste-t-elle dans tout type de savoir ? La croyance en un traitement nouveau, pourrait tendre à être résolue par le savoir, comme elle pourrait porter sur des vérifications impossibles à connaître.    Plutôt que d’affirmer, trois questions posées par Kant illustrent bien notre discussion : Que puis-je savoir ? Que puis-je faire ? Que puis-je espérer ? Les savoirs et les croyances ne portent pas forcément sur les mêmes objets. Il y a des croyances invérifiables, comme Dieu ou l’âme. A l’inverse, croire à l’efficacité d’un traitement peut se démontrer méthodiquement, scientifiquement. Croire et savoir sont au premier abord deux façons de « tenir pour vraie » une affirmation. Pourtant, il y a une différence entre croire et savoir. Cette distinction est importante parce qu’elle rend possible une critique des croyances, des convictions, des opinions et des préjugés.

Donc, croire peut relever d’une forme d’ignorance de sa propre ignorance, on croit savoir alors qu’on ne sait pas. C’est pourquoi il faut distinguer ce qu’on croit vrai, ce qui nous semble vrai subjectivement, de ce qu’on sait vrai objectivement.

Bref, croire revient à tenir pour vraie une proposition simplement probable, parfois douteuse, insuffisamment fondée en vérité. Or tenir pour vraie une affirmation douteuse pose problème. Mais cette distinction est problématique parce que la plupart de nos savoirs sont complexes à fonder, et parfois il n’existe pas de raison suffisante, définitive de leurs vérités.

Dès lors, le savoir n’est-il pas une forme de croyance mieux vérifiée, mais croyance tout de même ?

Ce sont notamment les philosophes pragmatistes qui refusent d’opposer croyance et savoir. Un savoir n’est pas une possession certaine de la vérité, mais simplement une forme de croyance mieux établie. Nos savoirs, même bien garantis, restent faillibles, c’est pourquoi ils restent de l’ordre de la croyance.

On peut opposer croire et savoir pour dire qu’une croyance n’est pas un savoir. On se situe alors dans la critique des croyances, des opinions au nom du savoir. On conçoit alors le savoir comme une sortie de la croyance, une saisie du vrai. On peut aussi dire que le savoir est une certaine forme de croyance, remarquablement bien élaborée, mais demeurant de l’ordre de la croyance parce toujours faillible, susceptible de révision.

Savoir, c’est croire en certaines affirmations, certes bien garanties, mais toujours révisables. Ce qui est en jeu, c’est la définition du savoir et de la croyance, ainsi que la compréhension de la structure mentale de ceux qui savent et ceux qui croient. Dans le premier cas, une croyance et un savoir sont deux types de propositions ou d’attitudes opposés. Dans le deuxième cas, savoir est une façon de croire, c’est-à-dire de tenir pour vrai. 

https://institut-rafael.fr/philosophie-et-ethique/croire-et-savoir-limportant-est-de-sinterroger/
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 17:07

Assez banal mais sage (message ?). Cf. p. ex. ici, ou .

En ce qui concerne les textes ou discours précédemment cités (de l'Académie de Médecine ou de Bruno Le Maire, qui n'ont pourtant pas tout à fait le même métier), je n'ai pas l'impression qu'il y ait là tellement plus de "croyance" que de "savoir", mais plus simplement le déploiement d'une rhétorique ou l'articulation d'"éléments de langage", appuyés d'"autorités" de différentes natures et de nature indifférente, au service commandé d'une "cause" entendue d'avance. Je n'y entends même pas la "bonne foi" que supposerait une croyance, fût-elle erronée, pas davantage que je ne l'attendrais d'un VRP vantant sa camelote... et le fait même que ça puisse être perçu ainsi (y compris peut-être par les "convaincus" de la "cause") révèle un problème, ne serait-ce que de "communication".

Au passage, l'impression d'"engrenage" ou de "tunnel sans fin" que donne désormais l'ensemble du dispositif (avec le "pass[e] vaccinal" conditionné à un nombre indéfini de doses supplémentaires) inciterait plutôt les derniers "réfractaires" à ne surtout pas commencer, ou à commencer le plus tard possible -- ce qui, du seul point de vue de la "communication", ne paraît pas très malin.

(Pour changer de sujet dans ce fil qui s'y prête: je viens de voter d'"évaluer" à la "Primaire populaire", où je m'étais inscrit in extremis... preuve qu'une certaine "intelligence" de la vanité des partis n'empêche pas de "prendre parti", et/ou de ma propre connerie, au choix...)
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeJeu 27 Jan 2022, 20:16

Narkissos a écrit:
(Pour changer de sujet dans ce fil qui s'y prête: je viens de voter d'"évaluer" à la "Primaire populaire", où je m'étais inscrit in extremis... preuve qu'une certaine "intelligence" de la vanité des partis n'empêche pas de "prendre parti", et/ou de ma propre connerie, au choix...)

Si tu en as marre du locataire actuel de l'Elysée tu tires parti de ta réflexion et prends un autre parti. Very Happy
Au moins tu auras essayé d'amener un changement que le Président promettait de promouvoir.
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 00:49

Dans le genre, on fera difficilement mieux que ça (qui a mon âge) Wink

Je n'ai pas d'allergie particulière à Macron, j'ai voté pour lui dès le premier tour de l'élection précédente pour ne pas avoir à choisir entre Fillon et Le Pen au second (non que le choix eût été difficile, mais il m'eût été plus pénible). Je ne peux même pas dire qu'il m'ait déçu ensuite (ni en mal ni en bien): il n'avait pas prévu la "crise sanitaire", il ne s'y est pas comporté plus mal que la plupart de ses homologues, je regrette qu'il n'ait pas mieux résisté à la panique générale mais ses concurrents "crédibles" de l'époque auraient probablement fait pire (à ce jour, aucun candidat "sérieux" ne se démarque vraiment de ce côté-là). Et, sauf grosse surprise, il devrait être réélu sans difficulté.

Ce qui reste de la "gauche" française (objet de la "Primaire populaire"; Macron me semble moins une cause qu'un effet de sa déliquescence, qui remonte à loin mais que le quinquennat Hollande a précipitée) n'a certainement aucune chance à la présidentielle en l'état actuel des opinions, mais ça ne l'empêche pas d'exister, et de faire entendre sa protestation contre sa propre direction partisane qui paraît jusqu'ici assez suicidaire (rien n'empêchait les partis de s'unir derrière une candidature à la présidentielle et de se présenter séparément aux législatives, d'autant que le "risque" d'avoir à gérer une "majorité plurielle" au pouvoir, comme du temps de Mitterrand ou de Jospin, était quasiment nul). C'est en gros ce que signifie pour moi la "Primaire", sans préjudice de ce qui en sortira (vraisemblablement pas grand-chose).

Au fond c'est dans mon intérêt (malgré tout) pour la "gauche" que je soupçonne de ma part une certaine "connerie", une tendance qui vient de mon adolescence dans les années 1970 (affaire de génération autant que de réaction à un milieu familial), qui ne s'est jamais démentie mais n'a jamais été non plus très "réfléchie" (faute d'intérêt général pour la "politique"). Ce n'est plus guère qu'un sentiment foncièrement négatif, une aversion persistante pour tout ce qui est traditionnellement de "droite" -- nationalisme, patriotisme, identitarisme, sécuritarisme, mais aussi libéralisme économique au sens capitaliste, promotion du marché, de l'entreprise, de la concurrence et de la croissance qui dépendent aussi de l'"ordre régalien" -- toutes "valeurs" que la "gauche de gouvernement" a adoptées bon gré mal gré entre-temps, quand elle ne les partageait pas déjà, seulement avec un peu moins d'enthousiasme...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 11:42

Citation :
Je n'ai pas d'allergie particulière à Macron, j'ai voté pour lui dès le premier tour de l'élection précédente pour ne pas avoir à choisir entre Fillon et Le Pen au second (non que le choix eût été difficile, mais le résultat m'eût été plus pénible). Je ne peux même pas dire qu'il m'ait déçu ensuite (ni en mal ni en bien): il n'avait pas prévu la "crise sanitaire", il ne s'y est pas comporté plus mal que beaucoup d'autres, je regrette qu'il n'ait pas mieux résisté à la panique générale mais ses concurrents "crédibles" de l'époque auraient probablement fait pire (à ce jour, aucun candidat "sérieux" ne se démarque vraiment de ce côté-là). Et, sauf grosse surprise, il devrait être réélu sans difficulté.

En ce qui me concerne, je développe une véritable allergie à Macron et à la rhétorique trompeuse de son gouvernement mais il est vrai que les socialistes et les LR auraient été encore plus extrémistes dans la gestion de la crise. La force de Macron réside dans le fait qu'il ne se dégage aucune figure charismatique dans le paysage politique, c'est le vide, aucune vision pour la France, juste des slogans. 


Citation :
 Ce qui reste de la "gauche" française (objet de la "Primaire populaire"; Macron me semble moins une cause qu'un effet de sa déliquescence) n'a certainement aucune chance à la présidentielle en l'état actuel des opinions, mais ça ne l'empêche pas d'exister, et de faire entendre sa protestation contre sa propre direction partisane qui paraît jusqu'ici assez suicidaire (rien n'empêchait les partis de s'unir derrière une candidature à la présidentielle et de se présenter séparément aux législatives, d'autant que le "risque" d'avoir à gérer une "majorité plurielle" au pouvoir était quasiment nul). C'est en gros ce que signifie pour moi la "Primaire", sans préjudice de ce qui en sortira (vraisemblablement pas grand-chose).


Je trouve la gauche pitoyable, perdue dans ses batailles de chefs alors qu'aucun parti de gauche n'a une chance de gagner cette élection sans un rassemblement de la gauche. La gauche n'est plus audible dans un pays qui penche majoritairement à droite (extrême) et qui n'a que comme préoccupation la "sécurité" et l'"islam". La gauche a perdu son "âme" et son identité (la solidarité, l'égalité, un certain humanisme ... même si ces concepts peuvent recéler des côtés pervers) et n'a pas su se renouveler tout en restant fidèle à se qui la caractérise. Je pense que les socialistes (Hollande, Valls, Decazeneuve ...) ont orienté leur parti vers la sociale démocratie avec un réalisme politique qui accepte les règles du capitalisme en abandonnant l'idéal socialiste. Le "peuple" de gauche (pour ce qu'il en reste) ne se reconnait plus dans ces partis. La France Insoumise me semble être le parti de gauche qui a conservé des valeurs de gauche avec un réel programme (je ne sais pas s'il est réaliste ou pas), qui n'a pas peur de se positionner face à l'islamophobie (ce qui parait être suicidaire dans le contexte actuel) et qui n'a pas cédé à l'hystérie collective face à la crise sanitaire (peut-être par calcul politique mais pas seulement). 
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 12:05

N.B.: J'ai rajouté un paragraphe (auto-analytique, sinon autocritique) à mon post précédent.

Mes sentiments sont assez proches des tiens, mes réserves à l'égard de LFI tiennent surtout à la personnalité ("charismatique", pour le coup) de son chef, auquel les "Insoumis" me semblent curieusement "soumis". Je ne tiens pas Mélenchon pour un imbécile, les quelques discours que j'ai entendus de lui m'ont paru intelligents (je constate qu'il m'avait fait un certain effet en 2012, je ne crois pas en avoir reparlé depuis, sinon dans ce fil). Mais je n'adhère pas à sa stratégie "populiste" (déjà le "Front de Gauche" conçu en 2009 dans une symétrie explicite au FN) et je trouve que son caractère passablement obstiné le dessert (c'est peut-être aussi la connerie de son intelligence). J'apprécie néanmoins sa relative réserve "sanitaire", même si hors pouvoir et sans perspective réelle d'accéder au pouvoir elle ne lui coûte pas cher...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 12:17

Citation :
Mes sentiments sont assez proches des tiens, mes réserves à l'égard de LFI tiennent surtout à la personnalité ("charismatique", pour le coup) de son chef, auquel les "Insoumis" me semblent curieusement "soumis". Je ne tiens pas Mélenchon pour un imbécile, les quelques discours que j'ai entendus de lui m'ont paru intelligents (je constate qu'il m'avait fait un certain effet en 2012, je ne crois pas en avoir reparlé depuis). Mais je n'adhère pas à sa stratégie "populiste" (déjà le "Front de Gauche" conçu en 2009 dans une symétrie explicite au FN) et je trouve que son caractère passablement obstiné le dessert (c'est peut-être aussi la connerie de son intelligence).

Je partage ton "aversion pour la droite" et pour les mêmes raisons ("nationalisme, patriotisme, identitarisme, sécuritarisme, mais aussi libéralisme économique au sens capitaliste, promotion du marché, de l'entreprise, de la concurrence et de la croissance qui dépendent aussi de l'"ordre régalien" ).

Mélenchon est un orateur et un leader exceptionnels mais il est vrai qu'il a une personnalité qui impacte négativement la cause qu'il défend mais les personnalités de son parti me semblent être des personnes de convictions qui vont à contre-courant de l'air du temps, combattre l'islamophobie, l'augmentation du pouvoir policier, le tout sécuritaire demande beaucoup de courage et parait suicidaire. Ce courage et cette identité de gauche assumée m'attirent, même si tout n'est pas parfait. Sa relative réserve "sanitaire" a le mérite d'exister (dans l'hystérie collective) et ne me semble pas être un bon calcul politique, car il pourrait être taxé d'"irresponsable". 
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 12:57

Au vu des premières pages de ce fil qui datent de 2017 (on peut p. ex. y chercher "Mélenchon"), il semble que nous n'ayons pas beaucoup "évolué" (la situation politique française non plus malgré les "nouveaux venus", le Covid ou Zemmour entre autres).

La démarcation "sécuritaire" et "sanitaire" ne me paraît pas un mauvais "calcul" dans la mesure où elle ne vise pas vraiment le "pouvoir" (même si LFI prétend le contraire et si un certain nombre de ses militants y croient sincèrement). L'électorat de Mélenchon peut être majoritairement "vacciné", il n'est certainement pas pour la contrainte et encore moins pour la ségrégation, donc il y a plus à gagner qu'à perdre sur ce tableau (même si ce n'est pas autant qu'en face pour un Philippot, où la posture anti-pass[e] est tout bénéfice par rapport à une popularité nulle). En tout cas on peut lui reconnaître le mérite de faire entendre une voix discordante, ce qui est appréciable par rapport au "consensus" affiché par les "partis de gouvernement" (on pourrait en déduire que le RN et Zemmour, plus discrets sur ce point, aspirent plus sincèrement au "pouvoir", par un "calcul" qui ne serait pas forcément mauvais non plus en vue d'un second tour qui les réunirait, à défaut de réunir la totalité de leurs électorats séparés).
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 13:25

Si la réélection de Macron ne fait aucun doute, les législatives sont le véritable enjeu, un moyen de limiter le pouvoir présidentiel qui ne connait, aujourd'hui, aucun contre- pouvoir, un parlement aux ordres, un sénat impuissant, un conseil d'état et un conseil constitutionnel paralysés (et lâches).
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 14:21

Rien n'est joué, non seulement l'improbable peut toujours arriver mais même dans le cadre du prévisible, Pécresse aurait à mon avis (et malgré les sondages actuels) toutes ses chances si elle accédait au second tour. Mais elle devrait composer dans ce cas avec l'extrême-droite...

Macron réélu peinerait peut-être à rassembler une majorité législative (mais c'est ce qu'on disait déjà, à tort, la première fois), on reviendrait alors à une sorte de "cohabitation" (que la synchronisation des élections était pourtant destinée à éviter) ou, si aucune majorité législative durable ne se dessine, à un régime plus parlementaire que présidentiel, donc à un affaiblissement effectif du "pouvoir" qui ne serait évidemment pas pour me déplaire...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 15:57

Redécouvrons les vertus de la cohabitation

Avec la V e  République, le pouvoir est sans partage aux mains de l'exécutif, et c'est encore plus vrai dans un moment de crise comme celui que nous traversons. Un système qui empêche tout pluralisme politique. Un seul remède, selon Gaspard Koenig : le retour de la proportionnelle. Une promesse, d'ailleurs, du candidat Macron.

Enfin un classement international où la France est première ! Première des « démocraties imparfaites », selon le Democracy Index 2020 publié par « The Economist », qui a rétrogradé notre pays dans le même groupe que la Hongrie ou le Timor-Leste. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de ce classement que nous quittons la catégorie des « démocraties complètes ». Au-delà de l'état d'urgence sanitaire qui restreint indûment les fonctions du Parlement, la France se voit reprocher des insuffisances plus structurelles liées au fonctionnement du gouvernement, à la participation démocratique et à la culture politique.

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/redecouvrons-les-vertus-de-la-cohabitation-1288879
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 16:32

Je ne pourrai pas lire la suite, mais je rappelle à toutes fins utiles que l'auteur, après avoir soutenu Macron en 2017, s'est lui-même déclaré candidat à la prochaine présidentielle...

La proportionnelle, ce serait d'abord l'entrée massive de l'extrême-droite au Parlement, en situation de manipuler l'ensemble de la législation par le jeu des alliances tactiques, sinon par une majorité absolue -- avant qu'elle (la proportionnelle) ne génère éventuellement de nouveaux partis et une "offre" politique plus diversifiée au fil des législatures, si un Parlement gouverné de fait par l'extrême-droite lui en laisse le temps: on peut comprendre une certaine hésitation à ouvrir la "boîte de Pandore".

Mais la proportionnelle n'est pas nécessaire à la "cohabitation" (cf. Chirac sous Mitterrand ou Jospin sous Chirac), encore moins à une pratique différente du pouvoir: un gouvernement peut très bien négocier ses projets de loi avec des majorités parlementaires variables selon les sujets; ce n'est pas dans les habitudes de la Ve République, mais ce n'est pas en soi incompatible avec sa Constitution...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 21:26

Article publié dans le journal Le Temps 24.01.2022  par Richard Werly

Trois mois avant le second tour, les clés cachées de la présidentielle française
 
Les Français sauront qui présidera le pays jusqu’en 2027 au soir du dimanche 24 avril. Quels seront, d’ici là, les ressorts de la campagne électorale? Plongée dans les coulisses d’une élection qui attend son ultime candidat: Emmanuel Macron

Richard Werly  
Publié lundi 24 janvier 2022 à 04:45
Modifié lundi 24 janvier 2022 à 06:36

Nouveauté de cette présidentielle: la primaire populaire a pris forme, dimanche, avec un total de 467 000 inscrits. Ils seront invités à voter du 27 au 30 janvier pour désigner, parmi sept personnalités de la gauche, celle qui sera soutenue. Ce chiffre est nettement supérieur à ceux de la primaire écologiste de septembre (122 000 inscrits) et au congrès des Républicains début décembre (près de 140 000). Mais trois des sept candidats -Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo- ont refusé par avance de reconnaître le résultat du vote, et se retrouvent impliqués dans le scrutin malgré eux. Ils ont chacun demandé que leurs noms soient retirés de la liste des candidats.

L’élection présidentielle française s’achèvera-t-elle par une défaite du «dégagisme» et une réélection de celui qui, depuis l’Elysée, a choisi de faire patienter jusqu’au bout les Français en retardant son annonce de candidature: Emmanuel Macron? Ce scénario, vu de l’étranger, paraît assez plausible, vu l’éclatement du paysage politique et le solide socle électoral du président sortant, pourtant décrié par une partie de la population. Mais, à trois mois pile du second tour de ce scrutin dont tout découle, dans l’édifice si présidentiel qu’est la Ve République, plusieurs inconnues perturbent l’équation des urnes. A commencer par l’accueil que les 47,9 millions d’électeurs réserveront à leur président sortant lorsqu’il sera dans l’arène…

Impossible pour Emmanuel Macron, en effet, de revendiquer cinq ans après la «disruption» qu’il avait si bien su théoriser en 2017 pour s’affranchir du clivage gauche-droite. Impossible aussi, pour le chef de l’Etat – qui a fêté le 21 décembre ses 44 ans –, de se dissocier de toutes les facettes de son quinquennat, des promesses de réformes non tenues, et du lourd bilan de son mandat en termes de colères sociales et catégorielles. Impossible, enfin, d’oublier «l’effet pandémie», alors que le nouveau «passe vaccinal» entre en vigueur ce lundi en France, fermant la porte des lieux publics et des trains grandes lignes aux millions de citoyens qui refusent toujours de se faire immuniser. Ils étaient encore près de 40 000 «antivax» ce samedi dans les rues. Qu’attendre, dès lors, de ces trois prochains mois de campagne jusqu’au premier tour, le 10 avril? Voici, pour commencer notre série de plongées dans la société française à l’aube de cette présidentielle, quelques clés pour en décrypter la dynamique et les enjeux.


• Le président Macron, meilleur ennemi du candidat Macron

Emmanuel Macron, qui affectionne le surnom de «maître des horloges», n’a pas pour rien la réputation d’arriver toujours en retard à ses rendez-vous. Sans surprise, l’actuel chef de l’Etat français joue la montre avant d’officialiser sa quête d’un second mandat, même s’il a déjà donné tous les signes dans ce sens, à la fois lors de ses entretiens télévisés et à travers son actuelle tournée dans le «pays réel», éloigné des métropoles, qui le conduira ce lundi 24 janvier dans la Creuse.

Ce calendrier, qui lui permet de profiter à plein de sa posture de président sortant, aux manettes du pays jusqu’au bout face à la crise sanitaire, ressemble à celui de ses prédécesseurs: François Mitterrand, qui voulait «donner du temps au temps», avait attendu le 22 mars 1988 avant de briguer un second septennat. Jacques Chirac était entré en lice pour sa réélection le 11 février 2002. Nicolas Sarkozy avait, lui, attendu le 15 février 2012… Gare, toutefois, à l’impact négatif d’une telle attente. L’époque est à l’impatience médiatique. La collision des agendas politique et sanitaire (la levée des interdictions liées au covid aura lieu en deux étapes, le 2 et le 16 février) va donner du grain à moudre à ses adversaires, qui l’accusent de détourner l’Etat à son profit électoral. Autre piège enfin: celui du pouvoir. Plus il tarde à se déclarer, plus Emmanuel Macron – réputé pour présider seul – risque d’oublier qu’il va redevenir un candidat «comme les autres» et que tous les coups seront permis contre lui. N’oublions pas qu’il y a cinq ans, sa force avait été de partir très en amont, dès son premier meeting de la Mutualité le 12 juillet 2016, puis avec l’annonce formelle de sa candidature le 16 novembre. Aussi rapides soient-ils, les sprinters peuvent toujours trébucher…

• La résurrection de la droite, piégée par l’économie

Les bonnes nouvelles sont au rendez-vous du côté de la droite traditionnelle française: une candidate unique expérimentée et déterminée en la personne de Valérie Pécresse; un parti, Les Républicains, en ordre de bataille derrière elle, et surtout des sondages qui montrent combien la vague Fillon, brisée par les mésaventures judiciaires du candidat en 2016-2017, est toujours bien présente: 37% des électeurs se classaient spontanément à droite en novembre 2021 d’après l’institut Elabe, soit quatre points de plus qu’en 2017. A l’inverse, ils n’étaient plus que 20% à se dire «de gauche», contre 25% il y a quatre ans. La droite a donc une vraie chance de s’imposer à l’issue de cette présidentielle, d’autant qu’elle s’est rapprochée de l’extrême droite sur les questions de sécurité, d’identité et d’immigration, placées au cœur du débat électoral.
Restent deux réalités économiques problématiques pour Valérie Pécresse, qui a remporté la primaire sur des thématiques de baisse drastique de la dette publique (115% du PIB fin 2021, un record) et de suppression de 150 000 postes de fonctionnaires. La première est que les Français ont, pour préoccupation majeure, la baisse de leur pouvoir d’achat dont ils disent, dans les enquêtes d’opinion, qu’il est leur «priorité absolue». La seconde est que l’économie française, en comparaison internationale, se porte plutôt bien. Depuis 2019, la France est devenue la première destination en matière d’investissements étrangers en Europe, aussi bien pour la recherche et développement (R&D) que pour les implantations industrielles. Plus problématique pour le camp conservateur: Emmanuel Macron tient le carnet de chèques et son ministre des Finances, Bruno Le Maire, venu de la droite, en a usé abondamment. La facture du «quoi qu’il en coûte» s’élève à 240 milliards d’euros injectés sous forme d’aides. Le nombre des faillites n’a pas du tout explosé en 2021. Les 40 milliards attribués à la France par le plan de relance européen ont commencé à être déboursés. Le slogan «It’s the economy, stupid» ne joue pas en faveur de Valérie Pécresse.

• Pourquoi Eric Zemmour peut rêver de l’Elysée

L’ex-polémiste a beau patiner dans les sondages, réunissant pour l’heure entre 10 et 13% des intentions de vote au premier tour, son pari politique n’est pas insensé. Le politologue Jérôme Sainte-Marie l’a bien montré dans son essai Bloc populaire (Cerf): «Chaque séquence de la période écoulée depuis 2017 confirme que si l’idéologie dominante est bien celle de la classe dominante, elle ne se confond pas avec l’idéologie majoritaire.» Zemmour, qui a encore prôné ce week-end à Cannes l’union des droites en accueillant le député Gilbert Collard, transfuge du Rassemblement national, peut donc toujours rêver d’une alliance des colères réactionnaires, à l’image de ce que Donald Trump – dont il s’inspire – a réalisé aux Etats-Unis.
L’ancien journaliste dispose aussi d’une arme de destruction massive: les médias, et en particulier la télévision, appelée à devenir le ring no 1 de cette campagne vu la rareté des grands meetings (pandémie oblige) et la pression des chaînes d’info pour multiplier les débats. Bien sûr, ses faiblesses demeurent, à commencer par sa course aux indispensables 500 parrainages d’élus, l’absence d’appareil de son parti, «Reconquête», et ses prises de position outrancières (il a de nouveau été condamné le 18 janvier pour «provocation à la haine» à propos des mineurs étrangers, après avoir alimenté une polémique sur la scolarisation des enfants handicapés) qui écornent son image «présidentiable». Gare toutefois à l’accident électoral, surtout si l’abstention est massive: «Chaque scrutin présidentiel est marqué par une surprise. Il ne faut surtout pas l’oublier», prévient le politologue Pascal Perrineau, auteur d’un «Que sais-je?» sur le populisme.

• Valérie, Anne, Marine, Christiane… Etre femme n’est plus un atout maître

C’est la particularité de cette présidentielle: la profusion de candidates de premier plan, comparé aux scrutins précédents. Tant mieux! Mais en conséquence, brandir l’atout féminin devient très difficile, d’autant que deux d’entre elles, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, l’une présidente de la Région Ile-de-France, l’autre maire de Paris, peinent à incarner la France tout entière.
Plus problématique encore: la candidature in extremis de Christiane Taubira, qui espère être investie par la «primaire populaire» organisée en ligne du 27 au 30 janvier, casse l’image de cette capacité féminine au compromis qui différencierait les candidates des candidats. Moralité: la guerre des ego sévit autant chez les femmes que chez les hommes, sur fond de banalisation électorale. Plus de huit Français sur dix se disent en effet prêts à voter pour une femme à la prochaine élection présidentielle, dont 44% «certainement». Une chose est sûre: une candidate peut s’affirmer comme la plus tenace à briser le «plafond de verre» masculin dans les urnes. C’est Marine Le Pen, candidate pour la troisième fois après 2012 (éliminée au premier tour avec 17,9% des voix) et 2017 (33,9% au second tour).

• Yannick Jadot, la revanche des écologistes

On l’oublie trop souvent: le candidat écologiste Yannick Jadot, lui-même issu d’une primaire organisée par Les Verts en septembre 2021 (vainqueur avec 51,03% des voix face à Sandrine Rousseau), s’était désisté en 2017 au profit du socialiste Benoît Hamon… pour que ce dernier finisse à 6,35% des suffrages au premier tour, pire score du PS à une présidentielle. Autre oubli: la plupart des succès des Verts aux municipales de 2020 ont été obtenus sans faire alliance avec les élus socialistes sortants, preuve que les électeurs ne souhaitent pas nécessairement voir l’écologisme se dissoudre dans une gauche divisée et en pleine perte de repères…

Autre facteur explicatif de la détermination de Yannick Jadot: le cas de l’Allemagne, où les Grünen, aujourd’hui au pouvoir au sein d’une coalition avec les sociaux-démocrates et les libéraux, ont obtenu 14% des voix aux élections de septembre. L’ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a donc raison de répéter que «le mode de scrutin présidentiel n’est pas fait pour les écologistes, mais il leur est indispensable de participer pour peser sur les législatives qui suivront en juin et imposer leurs candidats dans les circonscriptions». Point négatif pour l’heure: cette volonté de revanche verte bute contre les sondages. Yannick Jadot plafonne à 8% des suffrages maximum. Mais attention: pour les Verts, le vote des jeunes de moins de 25 ans sera décisif. Ils sont cinq millions à être inscrits sur les listes électorales. C’est sur eux que compte aussi la candidate du Parti animaliste, Hélène Thouy.

• La colère populaire, grande oubliée des sondages

Les Français sont en colère. Pas une colère uniforme. Mais des colères – contre l’insécurité, contre les inégalités, contre «Macron, président des riches», contre les migrants, contre l’islam sur fond de procès en cours des attentats du 13 novembre 2015… – susceptibles d’accentuer deux comportements électoraux qui peuvent tout chambouler: le vote pour les extrêmes et l’abstention, deux tentations nourries par le sentiment généralisé de subir l’indifférence du système. «Le mouvement des Gilets jaunes de 2018-2019 illustre point par point ce problème, note Jérôme Sainte-Marie dans Bloc populaire. Certes, la contestation partit des profondeurs du pays et montra une efficacité auparavant inimaginable. Certes, plus de sept Français sur dix la soutinrent, y compris lors de ses premières manifestations violentes. Certes, le président de la République dut renoncer platement aux mesures fiscales à l’origine de cette contestation. Mais le cours de la politique publique en fut-il modifié?» Une preuve de ce bouillonnement problématique est la recrudescence de la violence contre les élus, dopée durant la crise sanitaire par le mouvement antivax. 60% des Français déclaraient, en novembre 2021, «comprendre ceux qui ont eu des comportements violents à l’égard des députés», selon une étude conjointe de la Fondation Jean Jaurès et de la Fondation pour l’innovation politique. Pire: 13% l’approuvent

Les candidats les mieux placés pour capitaliser sur ces rancœurs sont Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), les candidats d’extrême gauche ou ceux d’extrême droite. Surtout si les isoloirs sont boudés (66% des électeurs n’ont pas voté aux régionales de juin 2021) et que le seuil de qualification au second tour est brutalement abaissé. Le politologue Brice Teinturier nuance toutefois: «Ce n’est pas la même chose si on est en colère ou si on est fatigué: la colère mobilise, la fatigue démobilise.» A bon entendeur…

• Les électeurs du centre, verrou des urnes

«La France veut et doit être dirigée au centre», répétait Valéry Giscard d’Estaing, décédé le 2 décembre 2020. Le sort électoral du pays, en tout cas, se joue bien là, entre modérés de droite et de gauche. En 2017, Emmanuel Macron n’aurait sans doute pas réussi son «hold-up» présidentiel sans le ralliement du centriste François Bayrou, qui renonça à une quatrième campagne. Or, l’originalité de cette présidentielle 2022 est que le flanc gauche de ce camp modéré est fâché, car le chef de l’Etat sortant l’a trahi en se positionnant bien plus à droite qu’il ne l’avait promis. La montée des thèmes identitaires et sécuritaires, la question du séparatisme islamiste, la poursuite des attentats avec la décapitation de l’enseignant Samuel Paty le 16 octobre 2020… tout cela a imposé à l’Elysée un tempo très «régalien», avec en arrière-plan une question douloureuse pour tous les sympathisants de gauche, même pragmatiques: le respect des libertés publiques et la montée des violences policières, face auxquelles Emmanuel Macron, leader au tempérament autoritaire, est perçu comme ambigu.
L’électorat modéré va-t-il donc répondre aux nouveaux engagements macroniens et à la promesse de rassemblement post-présidentielle? Le chef de l’Etat mise sur les retraités, avant tout demandeurs de stabilité (les plus de 65 ans représentent 19% de la population française). Mais dans un pays de plus en plus polarisé, où la «spirale du déclassement» est à l’œuvre, selon le sociologue Louis Chauvel, cette modération est taillée en brèche par l’air du temps. A droite, «les centristes» et le petit parti UDI ont rallié cette semaine Valérie Pécresse. Auteur de Sauvons le débat (Presses de la Cité), l’essayiste Didier Pourquery s’inquiète de la disparition générale d'une volonté de compromis: «A l’heure où sur tous les écrans le débat tourne au catch, le contexte politique semble pousser à l’affrontement incessant. De nouvelles idéologies se bousculent, remplaçant les totalitarismes ou les reproduisant…»

• Le Pen-Zemmour: les dessous d’une guerre sans merci

Impossible de passer outre cette particularité du paysage politique français à trois mois de la présidentielle: en seconde position, ex æquo avec Valérie Pécresse autour de 16-17% des voix dans les sondages, Marine Le Pen n’est pas seulement la candidate d’un parti, le Rassemblement national, qu’elle s’est efforcée avec succès de «dédiaboliser», une démarche encore plus accentuée par les outrances d’Eric Zemmour depuis son entrée en lice. L’ex-finaliste de 2017 est en plus l’héritière d’une famille politique, et la guerre qu’elle livre au polémiste est aussi celle de son clan. Malgré la sympathie affichée du patriarche Jean-Marie Le Pen, 93 ans, pour l’ancien journaliste du Figaro, la maison Le Pen se bat pour conserver le leadership de l’extrême droite. Le silence, pour l’heure, de l’ex-députée Marion Maréchal-Le Pen doit être interprété en ce sens, même si ses affinités zemmouriennes sont connues. Son héritage politique est en jeu et la famille Le Pen a toujours su se débarrasser des dissidents ou des adversaires. Il faut aussi noter que Jordan Bardella, ténor du RN, est désormais membre de la famille puisqu’il vit avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen, sœur aînée de Marine.
Eric Zemmour peut-il bousculer l’édifice construit depuis la fondation du Front national en 1971 par «le Menhir», surnom de Jean-Marie Le Pen? Cette guerre-là, en tout cas, sera sans merci…

• Le 24 avril, au risque du second tour «inutile»

Et si tout était joué à l’issue du premier tour de la présidentielle? Il faut bien avoir en tête que cette équation, privilégiée par les partisans d’Emmanuel Macron, sera peut-être celle qui accouchera, cinq ans après, du résultat final. La devise électorale de la Ve République façonnée par et pour le général de Gaulle en 1958 est, depuis l’élection présidentielle au suffrage universel instaurée par le référendum du 28 octobre 1962: «Au premier tour, on choisit, au second, on élimine.» Sauf que la polarisation de la scène politique et l’importance électorale acquise par l’extrême droite brouillent aujourd’hui cet axiome, comme on l’a vu en 2017, avec la victoire acquise par Emmanuel Macron dès le premier tour. Bien sûr, les deux finalistes auront sur le papier des chances égales de l’emporter. Mais la probabilité d’un ralliement autour de celui ou celle qui, le 24 avril, fera face à l’extrême droite, version Zemmour ou Le Pen, demeure très grande.
La question qui se pose est dès lors celle du fameux «vote utile». Les électeurs vont-ils, par peur des extrêmes, se résoudre à voter pour le candidat le mieux placé? Les sympathisants de gauche, ulcérés par la dispersion de leur camp, se rallieront-ils en masse à Jean-Luc Mélenchon qui, en 2017, frôla la qualification au second tour avec 19,5% des voix, ou boycotteront-ils les urnes? Le 24 avril sera bien le jour J pour désigner le futur locataire de l’Elysée. Mais la partie sera peut-être jouée au soir… du 10 avril.
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeVen 28 Jan 2022, 23:43

Merci chapelier, le regard transalpin est toujours intéressant... par exemple, je n'avais pas du tout entendu parler -- il est vrai que je ne suis pas de très près l'"actualité" en dehors de cette discussion -- du sondage d'opinion (pourtant français) sur les "violences" (y compris verbales, autant dire que ça ratisse large) à l'égard des parlementaires: je n'avais entendu que le concert d'"indignation" orchestré par la propagande gouvernementale (d'autant que les élus de la "majorité présidentielle", LREM ou alliés, étaient logiquement les premiers visés), et complaisamment relayé par les médias qui en profitaient pour s'afficher eux-mêmes en martyrs (les voeux de Macron à la presse étaient d'ailleurs éloquents et habiles, une vraie mise en scène de la "communion des détestés" de nature à mettre les journalistes de son côté s'ils ne l'étaient pas déjà). Bref, que 60 % des interrogés "comprennent" (qu'ils incluent les 13 % qui "approuvent" ou qu'ils s'y ajoutent, et même si ça vaut ce que vaut un sondage), c'est un tout autre son de cloche...

Je pense aussi que l'abstention (en croissance régulière depuis fort longtemps) sera déterminante, surtout au second tour: Macron pourra sans doute encore compter sur une bonne partie des voix de gauche contre un candidat d'extrême-droite, mais contre Pécresse (bien que ça revienne au même parce qu'elle serait élue par l'extrême-droite et ne pourrait gouverner sans elle) c'est beaucoup moins sûr. En tout cas elle (l'abstention) restera significative, au moins de l'usure générale du "système". Les votes d'extrême-droite sont en principe plus facilement mesurables à l'avance, mais les sentiments confus qui s'y rattachent, de la colère à la honte, perturbent l'évaluation (dans le sens de la surestimation comme de la sous-estimation) et il peut toujours y avoir des surprises aussi de ce côté-là (une des rares personnes de ma famille paternelle avec qui je sois encore en contact épisodique m'annonçait il y a quelques jours, à mots à peine couverts, son intention de voter pour l'extrême-droite -- je n'ai pas demandé laquelle -- alors qu'elle n'avait jamais voté jusque-là; indépendamment des particularités de ses motivations le cas n'est certainement pas rare).

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Je reviens au Covid avec un (début d')article qui me semble exemplaire de bêtise et/ou de mauvaise foi, dans des proportions qui restent à déterminer comme dirait Audiard. Si on suit les chiffres, on observe en effet depuis quelques semaines un phénomène paradoxal: les "contaminations" explosent, les hospitalisations augmentent un peu, les "soins critiques" baissent et les "morts" augmentent sensiblement (plus en Europe de l'Ouest qu'en Europe de l'Est désormais, et beaucoup plus encore en Amérique). C'est, bien sûr, que l'ambiguïté au départ discrète dont nous parlions plus haut, entre "morts DU Covid" et "morts AVEC LE Covid", devient arithmétiquement massive et flagrante avec "Omicron", puisque tous ceux qui meurent DE quoi que ce soit ont de plus en plus de chances, si l'on peut dire, de mourir AUSSI AVEC le Covid, qu'ils soient par ailleurs "vaccinés" ou non, et sans passer par la phase spécifique "soins critiques Covid" puisque celle-ci ne changerait rien au pronostic d'une mort qui a principalement, sinon exclusivement, d'autres "causes"... à ce rythme, d'ici quelques semaines on ne mourrait quasiment plus qu'AVEC le Covid, même si on passait sous un semi-remorque (j'exagère, car on "guérit" aussi du Covid, et d'autant plus facilement qu'on n'en a jamais été vraiment "malade"). Or cela qui apparaît assez clairement à la seule lecture des tableaux est noyé dans les articles de presse, qui continuent comme si de rien n'était à traiter les "morts AVEC" comme des "morts DU" (mordus ?), entretenant artificiellement un sentiment d'"urgence" qui, faute de déboucher sur aucune conséquence pratique (que ferait-on de toute façon avec un million de "contaminations" tous les deux jours? Si la France se distingue là-dessus c'est bien parce qu'elle continue imperturbablement de les compter -- tests obligatoires ou volontaires -- alors que la plupart des autres ont arrêté), favorise l'acceptation de n'importe quoi sans aucun rapport avec le sujet (p. ex. le "pass[e] vaccinal").

Pour rappel, la seule mesure "sérieuse" de l'incidence (directe ou indirecte) de la pandémie (tous variants confondus) ce sont les courbes de mortalité générale, qui sont plus lentes à s'établir que les déclarations quotidiennes, mais qui finiront tôt ou tard par faire apparaître ce qui a été surévalué ou sous-évalué par chaque pays. En ce qui concerne la France, ce site montre une surévaluation d'au moins 30 % (on affiche plus de 130.000 morts DU Covid quand on n'a "que" 100.000 morts "en trop"), qui deviendrait délirante avec "Omicron"; bien entendu, ça peut être le contraire (sous-évaluation) ailleurs (selon la façon dont chaque pays compte au jour le jour ses "morts du Covid") et même dans l'ensemble de la population mondiale, mais dans les médias français les chiffres de mortalité générale ne sont guère évoqués que comme un facteur aggravant alors que localement ils fonctionnent en sens inverse. J'ajoute qu'avec le fameux effet "moisson" (de la figure traditionnelle de "la Faucheuse" pour la Mort, the Reaper en anglais), les "excès de mortalité" constatés sur une période donnée (surtout au printemps 2020 en France) tendent à s'amortir (c'est le cas de le dire) par la suite, puisqu'avec la meilleure volonté ceux qui sont déjà morts du ou avec le Covid ne pourront pas mourir de ça ou d'autre chose plus tard...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeLun 31 Jan 2022, 19:06

Les résultats de la "Primaire populaire" (qui ne me surprennent pas, bien qu'ils ne correspondent pas à mon "évaluation" des candidats -- ou non-candidats) confirment à mon sens que l'enlisement de "la gauche" (d'une gauche minoritaire mais plutôt jeune en l'occurrence) tient en grande partie à sa fascination pour des "personnalités connues" (p. ex. Taubira), indépendamment de leurs idées ou de leurs compétences. C'est vrai aussi pour LFI autour de Mélenchon, dans une moindre mesure pour les écologistes autour de Jadot ou les socialistes autour de Hidalgo parce que la popularité générale de ces deux derniers est également moindre. On pourrait penser que c'est le caractère hautement personnel de l'élection présidentielle qui veut ça, mais l'élection de Macron, quasiment inconnu en 2017, tendrait à prouver le contraire: dans ce cas c'est plutôt l'unité idéologique et stratégique du centre-droit-et-gauche, désireux de se débarrasser de ses "extrêmes" respectifs, qui a saisi l'occasion du leader peu connu mais "charismatique". Rien de tel manifestement à gauche, depuis déjà longtemps et sans doute pour plus longtemps encore, bien que la plupart des militants soient peu sensibles aux divergences idéologiques (le programme de la "primaire" était d'ailleurs à cet égard exemplaire, puisqu'il ne s'agissait pas de choisir entre des "idées", mais entre des personnes susceptibles de représenter grosso modo les mêmes "idées").

J'ai aussi vu par hasard à la télé quelques images du meeting de Jadot qui m'ont paru consternantes, moins par ce qu'il disait que par la mise en scène: applaudissements et agitation de drapeaux à chaque phrase, tout cela me paraît d'une niaiserie confondante qui n'est pas de nature à me réconcilier avec la politique militante.
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeMar 01 Fév 2022, 11:46

Citation :
Or cela qui apparaît assez clairement à la seule lecture des tableaux est noyé dans les articles de presse, qui continuent comme si de rien n'était à traiter les "morts AVEC" comme des "morts DU" (mordus ?), entretenant artificiellement un sentiment d'"urgence" qui, faute de déboucher sur aucune conséquence pratique (que ferait-on de toute façon avec un million de "contaminations" tous les deux jours? Si la France se distingue là-dessus c'est bien parce qu'elle continue imperturbablement de les compter -- tests obligatoires ou volontaires -- alors que la plupart des autres ont arrêté), favorise l'acceptation de n'importe quoi sans aucun rapport avec le sujet (p. ex. le "pass[e] vaccinal").

Merci Narkissos pour cette analyse ... Pourquoi cette façon (alarmiste) d'aborder l'épidémie par les médias, le pouvoir politique et certaines autorités médicales ... Je reste dans l'incompréhension Shocked .  Véran décide d'une manière arbitraire de faire passer la durée du certificat de rétablissement de 6 mois à 4 mois dans l'indifférent générale et sans base médicale, il faut à "tout prix" vacciner des personnes qui ont contracté le Covid  Shocked (en Suisse la durée du certificat de rétablissement est de 9 mois). Tout ce qui ne correspond pas au discours officiel est passé sous silence. 


Jean-François Delfraissy annonce que le vaccin anticovid est un vaccin-médicament.

Martin Hirsch s'interroge à faire payer les soins aux non vaccinés.

Laurent Fabius, président du conseil constitutionnel annonce que le pass vaccinal est effectivement une atteinte aux libertés.

https://www.youtube.com/watch?v=z3nbYQqWbqc&t=11s


Covid-19: la directrice de BFM TV a-t-elle admis avoir suivi la parole officielle au nom du «consensus social»?

https://www.liberation.fr/checknews/covid-19-la-directrice-de-bfm-tv-a-t-elle-admis-avoir-suivi-la-parole-officielle-au-nom-du-consensus-social-20220130_IBOTKSLPXVAC3E6BHWKCN525ME/


Les incohérences du gouvernement (COVID -19)

https://www.youtube.com/watch?v=oBUFgWgoE-Y&t=5s
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeMar 01 Fév 2022, 12:27

On a en effet du matériau pour des heures de montage, qui à défaut de prouver quoi que ce soit illustreront l'évidence intuitive: la parole officielle n'est pas a priori ni a posteriori plus "sérieuse" (scientifique, logique, rationnelle ou même honnête, indépendamment de la sincérité des intentions) que la parole contestataire, elle ne se distingue au fond que par ce qu'elle est, parole du "pouvoir", avec la tendance "totalitaire" exacerbée par les situations de "crise" (urgence, exception, métaphore de la guerre qui entraîne la "mobilisation générale" et l'"union sacrée", et fait apparaître toute contestation comme trahison, ennemi de l'intérieur, cinquième colonne, etc.). On ne peut "juger" sereinement de tout cela qu'à distance et personne n'en ressort grandi, ce qui explique aussi que le "pouvoir" ne soit pas pressé de sortir de la "crise" et qu'il tende à "jouer les prolongations", quand même cela ne l'arrange pas par ailleurs et aggraverait plutôt son cas, d'autant que tant qu'il n'en sort pas il a encore une large majorité avec lui, ne serait-ce que sur ce sujet...
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeMar 01 Fév 2022, 13:46

Ce que je n'aime pas chez la Macronie, un discours trompeur et pervers avec des termes "ronflants", éthiques, fraternels ...  qui cachent une réalité plus cruelle, une politique libérale extrêmement dure. 

Clément Viktorovitch : Emmanuel Macron, le mouvement pour seul contenu ?

https://www.youtube.com/watch?v=6VtrbivdiTc


Clément Viktorovitch : Christiane Taubira, le nombre pour seul discours ?

https://www.youtube.com/watch?v=q9veU-j3Z8k
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MessageSujet: Re: inter-minables   inter-minables - Page 34 Icon_minitimeMar 01 Fév 2022, 15:00

Viktorovitch est pertinent comme souvent -- je ne le connais que par les vidéos que tu nous a apportées, au fil de ce fil surtout, mais il commence à m'être familier. La comparaison de ces deux dernières montrerait aussi que les "concepts mobilisateurs" ne sont pas des "marqueurs", parce qu'ils sont communs au discours du "pouvoir" et de quiconque entend accéder au pouvoir sans remettre en question son cadre ni ses critères -- le même discours au fond pour tous les "partis de gouvernement", de centre droit ou gauche, qu'ils soient momentanément au "pouvoir" ou dans une "opposition" très relative. Les discours des "extrêmes" ne s'en démarquent que mieux, mais à condition de se barrer tout accès au "pouvoir" effectif, quand même ils prétendent le contraire. Il suffit que la perspective d'un pouvoir réel s'approche, fût-ce par accident, pour qu'ils se modèrent. L'inertie est celle du système, qui comporte certes des variations sensibles (le "système" européen n'est pas tout à fait le "système" russe ou chinois), mais celles-ci se dessinent et se confirment sur un temps relativement long: par rapport à ça la portée d'un discours politique, individuel ou partisan, est quasiment nul, surtout dans des époques globalement stables qui ne sont pas pressées de basculer dans l'instabilité de (vraies) "révolutions".
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