Coronavirus, Bible et théories de l’effondrement

Passé par l’épreuve de la maladie le pasteur de la Porte Ouverte appelle les chrétiens à l’humilité et à la conversion :

https://campusprotestant.com/video/le-pasteur-samuel-peterschmitt-de-la-porte-ouverte-temoigne/

Une vidéo un peu longue … Mais le pasteur exprime (selon moi) toute l'ambiguïté et les contradictions d'une foi qui refuse de cerner Dieu ("une foi arrogante ... qui apporte toujours des réponse … nous parlons de Dieu comme si nous l'avions étudié"), de l'assigner à une mission particulière, qui se vit aussi dans la faiblesse ET la foi qui demande ou espère la guérison et la bénédiction, qui a besoin de preuve  du soutien divin.

Je ne partais pas, je l'avoue, d'un préjugé positif (cf. p. ex. ici), mais j'ai trouvé ce témoignage profondément émouvant.

C'est un peu ce que j'appelais "l'épreuve du réel", qui ne devient vraiment "réelle" que quand il y va de soi, de son corps, de sa vie, ou de ses proches. Toutes les théories -- l'"imaginaire", eût dit Lacan -- y sont soudain bouleversées, d'autant plus quand elles portent précisément sur le corps, la guérison et la santé, la vie ou la mort, l'amour ou le détachement, etc. Mais qu'est-ce qui reste du bouleversement quand on revient bon gré mal gré à "soi", à son "état normal" et à surtout ses "fonctions", à des habitudes de langage bien plus anciennes, durables et partagées que la "crise" ou l'"épreuve" personnelle, surtout face aux mêmes interlocuteurs (pour un pasteur son Eglise et ses collègues) dont les attentes restent quasiment inchangées (déjà l'interviewer...) ? L'effet de la crise sur la "théorie" est limité, à moins d'avoir l'occasion ou la chance de la désertion, ou du moins d'une réflexion solitaire et profonde; il n'en reste peut-être qu'un trouble significatif, signe ou symptôme, comme un hiatus dans le discours qui reprend fatalement son cours.

Ce qui n'empêchera pas les institutions collectives de "passer à la caisse" et d'engranger de toute façon les bénéfices de ce qui aurait dû, ou pu, les remettre radicalement en question.

Sur ce qu'a vraiment dit S. Lett, cf. supra 7.4.2020.

La Watch est arrivée à caser le "terrorisme" dans son interprétation de l'Apocalypse quand celui-ci est devenu une obsession majeure (surtout en Amérique) -- maintenant qu'il pâlit, si j'ose dire, devant d'autres préoccupations, elle peut tout aussi facilement retomber sur ses pattes.

Citation :

Sur ce qu'a vraiment dit S. Lett, cf. supra 7.4.2020

"La fin de la fin des derniers jours", c'est the final part of the final part of the last days -- la dernière partie de la dernière partie... (non que ça change grand-chose, mais il s'agit toujours de durées, indéfiniment prolongeables en fait; c'est une réminiscence de la NWT, p. ex. Isaïe 2,2, "in the final part of the days", que la TMN traduit "période finale des jours").

Pourquoi les durées sont-elles indéfiniment prolongeables ?

Pourrait-on imaginer la formule : "La fin de la fin de la fin des derniers jours", donc une réduction plus infime du temps qui nous sépare de la fin mais qui peut-être encore réduite à l'infini ?

Ce pourrait être aussi le début de la fin...

Cela peut rappeler les paradoxes de Zénon (d'Elée): ce qui se présente et se représente comme une grandeur (un quantum) -- et le temps-durée spatialisé comme une distance en devient une -- peut toujours être divisé, de sorte qu'Achille ne rattrapera jamais la tortue.

Plus sérieusement, je pense -- je ne suis pas sûr -- que la Watch a retenu la leçon de ses égarements passés (et de ceux de ses prédécesseurs et homologues): arrêter une date précise est risqué, même si on s'en remet; il n'y a guère de risque en revanche à parler de délais, même très courts, parce qu'entre-temps ce temps imaginaire cède la place au temps réel, chargé d'événements qui font oublier ce qu'on en avait imaginé. Et même le sentiment d'imminence devient une habitude.

Citation :

Et même le sentiment d'imminence devient une habitude.

Lorsque la crise sanitaire sera passée, l'exaltation et l'enthousiasme des TdJ se calmera, ils oublieront le fait qu'ils avaient entrevu le commencement de la grande tribulation et prôneront le fait de rester éveillé.  



Voici un second point où la discordance littéraire est évidente. La cause de cette discordance réside également dans la diversité des traditions. ,Le dernier verset (VI, qui résume tous les fléaux parle des bêtes féroces de la terre, bien qu’il n’en soit fait aucune mention auparavant. Jean les aurait-il créées et ajoutées après-coup à son tableau par pur caprice d’auteur ?
Impossible de l’admettre, parce qu’elles apparaissent déjà dans un document fort ancien, qui est le Pentateuque. Mais lors même que ni Ezéchiel, ni le Lévitique, ne nous garantiraient leur existence antérieure, le fait qu’elles sont reléguées dans un coin perdu de la vision sans lien organique avec le reste suffirait à nous
convaincre. L’isolement des fauves dans l’ensemble du tableau est la marque sûre de leur préexistence idéale dans les vieilles croyances de l’humanité. Il n’y a point de page du livre johannique où ne se posent des problèmes littéraires pareils à ceux que je viens d’indiquer, et c’est presque toujours le recours aux idées ancestrales qui en permet la solution.
L’importance de cette méthode d’interprétation se révèle clairement, dès qu’on mesure toute l’étendue des emprunts faits par les apocalypticiens au passé religieux de l’humanité. Il s’en faut de beaucoup que l’apocalyptique juive ne soit qu’un prolongement de la prophétie canonique, comme beaucoup l’on dit. Aux oracles prophétiques, à l’eschatologie juive se mêlent dans ces écrits des fantaisies mythologiques, des superstitions populaires, des éléments folkloristes, des doctrines médicales et astrologiques, une quantité incroyable de notions, de locutions, d’images qui n’étaient pas nées au sein du judaïsme, mais qui ont été importées dans les masses populaires grâce aux rapports multiples des peuples entre eux. Ce qui vivait ou dormait des siècles durant dans les couches profondes de la nation est remonté à la surface dans cette littérature. La sagesse du vieil Orient mélangée aux croyances de l’hellénisme en a formé l’ossature.
https://www.persee.fr/docAsPDF/rhpr_0035-2403_1924_num_4_1_2465.pdf

Vieil article (bientôt un siècle), mais très intéressant et plein d'esprit, au double sens français de l'intelligence et de l'humour: les considérations (paléo-)astrologiques se sont faites bien rares dans l'exégèse récente, probablement trop rares par rapport à la place qu'elles occupaient effectivement dans la pensée et la littérature antiques, et notamment dans l'"apocalyptique" juive et chrétienne (la chose m'avait frappé devant le zodiaque de la synagogue de Tibériade: tous les textes "astrologiques" du judaïsme ancien, notamment dans la littérature hénochienne, paraissaient d'un coup moins "exotiques"). Que les "quatre cavaliers" suivent (fût-ce inconsciemment) le schème d'une série zodiacale (ici Lion-Vierge-Balance-Scorpion), c'est ma foi bien possible, et à mon sens ça n'exclut en rien d'autres références de nature historique (p. ex. aux Parthes pour le premier ou à l'édit de Domitien pour le troisième) -- références pas forcément beaucoup plus conscientes, d'ailleurs, au niveau de la rédaction finale ou de la réception initiale du livre. (Cf., dans un registre connexe, le chapitre 12 qui reproduit assez clairement le mythe de la naissance d'Apollon, avec Léto dans le rôle de la femme et Python dans celui du dragon; mais les références proprement mythologiques ont été moins dédaignées par l'exégèse contemporaine que l'astrologie.)

Coronavirus : Donald Trump imagine une injection de désinfectants pour soigner les malades  

Le président américain Donald Trump a rebondi sur les premières conclusions d’une étude, qui met en avant la force de la lumière, de la javel et de l’alcool pour affaiblir le Covid-19. Très vite, des médecins ont alerté sur les risques d’empoisonnement, comme cela s’est déjà produit avec l’automédication à la chloroquine. Les Etats-Unis sont touchés de plein fouet par le coronavirus avec 49 759 décès depuis le début de l'épidémie.

https://www.youtube.com/watch?v=298al7AJWnk

J'avais aperçu ça ce matin: le pauvre (milliardaire hyperpuissant, sinon omnipotent), il en deviendrait presque sympathique...

Internet a l'inconvénient de mondialiser la culture et l'inculture d'une certaine Amérique, il a aussi l'avantage de lui donner un contexte: pendant des décennies le reste du monde en a subi les effets -- notamment sous forme de "fondamentalismes" religieux -- sans vraiment connaître leur provenance, donc sans pouvoir les situer et les relativiser.

Ce qui m'a le plus étonné lors de cette écoute laborieuse (les vidéos de jw.org ne permettent malheureusement pas l'accélération), c'est que la contradiction flagrante entre le leitmotiv "biblique" du jour (Jérémie 23,4, "... il n'en manquera aucune", répété du début à la fin) et les situations mêmes dont il est rapproché, où il y a manifestement des morts parmi les TdJ (qu'il s'agisse du coronavirus aujourd'hui ou du tremblement de terre d'Haïti évoqué en référence), n'appelle même pas une tentative d'explication. Le plus mauvais pasteur (= "berger" !) de la "chrétienté" retrouverait instantanément en une telle circonstance le sens bien chrétien du paradoxe, pour expliquer d'une manière ou d'une autre que les morts n'ont pas échappé à la sollicitude de Dieu; même le TdJ moyen aurait songé à dire que Jéhovah ne les a pas oubliés, qu'ils sont toujours dans sa "mémoire"; mais là, de la part d'un membre du Collège central, rien, pas un mot pour expliquer comment et pourquoi "il n'en manquerait aucune", quand de fait il en manque pas mal...

A part ça, il semble que la "direction spirituelle" dont la Watch s'enorgueillit doive beaucoup plus à ses informaticiens qu'à son Collège central...

Cette référence biblique m'avait aussi amusé dans une précédente vidéo (supra 7.4.2020).

Ce qui me semble cependant avoir changé en profondeur, c'est que la communication de la Watch n'est plus du tout tournée vers l'extérieur, ni dans le sens d'un prosélytisme agressif ni dans le sens d'une apologétique défensive. Tout est centré sur le groupe qu'on se donne l'air de choyer, de soigner, de protéger, de rassurer, de "nourrir", et dont on entretient la "fidélité" (comme dit aussi la grande distribution) avec une argumentation minimale, puisqu'il ne s'agit plus de convaincre que des convaincus. Ce côté "pastoral", care ou cocooning, qui s'étend du "Collège central" omniprésent par vidéo interposée aux "anciens" des congrégations assemblées, m'avait aussi frappé à la réunion où je suis allé après 30 ans d'absence. Dans la "crise sanitaire", comme on dit (pour revenir au sujet !), où la quasi-totalité des peuples se voient grégarisés, moutonnisés et infantilisés comme jamais (cf. les allocutions de Macron pour les Français), cela fait merveille. On se vante de faire plus et mieux que les gouvernements et les Etats, mais dans le même sens, en oubliant opportunément qu'ils sont censés être "l'organisation du diable".

free a écrit:

Passons en revue quelques inventions des 200 dernières années, inventions que le peuple de Dieu a utilisées pour prêcher la bonne nouvelle. Nous avons parlé du train, de la voiture et de l’avion. Mais il y a aussi le vélo, la machine à écrire, les équipements pour le braille, le télégraphe, le téléphone, l’appareil photo, le magnétophone, le magnétoscope, la radio, la télévision, l’image animée, l’ordinateur, Internet...

Dans le texte sélectionné par free apparaissent 2 éléments : la télévision, Internet qui sont tétés en tant que lait des nations comme le mentionne l'extrait.

Cela  peut prêter à sourire en repensant à ce qu'à déclaré l'organisation dans de précédents articles (à la fin du 20eme  siècle) dénonçant les dangers d'utilisé les instruments de "Satan".

Même le train (à vapeur) avait été un "signe" (funeste) des derniers jours (Léviathan ou Behémoth, je ne sais plus) quand ceux-ci commençaient au XIXe siècle.

Comme disait quelqu'un, ceux qui se font forts de "ne pas se conformer au siècle présent" se conforment volontiers au siècle passé... En tout cas la conversion de la Watch à Internet a été tardive mais spectaculaire, le TdJ moyen -- du moins dans les pays riches -- me semble aujourd'hui nettement plus "connecté" que la population moyenne...

De "l'illusion perspectiviste" ordinaire qui veut que chacun voie midi à sa porte et le monde par ses propres yeux tourner autour de lui et de sa famille, de son groupe, de son peuple, de sa langue, de son pays, de son espèce, aux formes les plus "pathologiques" d'"autisme" et de "paranoïa" individuelles et collectives, dans toute leur métonymie (désormais politiquement incorrecte), il y a sans doute des différences infinies de degré, mais pas de frontières sinon celles que leur jeu commun trace arbitrairement. Et sans ça, sans tout ça du plus "normal" au plus "délirant", il n'y aurait pas de "monde" du tout. Dans un sens, l'idée de "Dieu" (le dieu monothéiste) comme "point de vue" absolu (cf. l'"observateur universel" de la science classique) serait le comble de cette illusion, mais avec des effets très variables selon les cas et les moments: elle peut déclore, décloisonner, désenclaver, décentrer chacun de "soi", ou au contraire renforcer et aggraver l'enfermement en soi et/ou parmi les siens, si "Dieu" cesse d'être l'"Autre" et coïncide avec un "point de vue" particulier. Au fond, toutefois, l'un ne va pas sans l'autre, c'est le cas de le dire: la foi en "Dieu" comme autre, inconnu, inconnaissable, etc., dépend aussi, ne serait-ce que pour nommer "Dieu", de toutes les formes de "connaissance de Dieu" existantes et historiques, prophétiques, mystiques ou dogmatiques, ecclésiastiques ou sectaires, même les plus "folles".

Celui qui habite au secret du Très-Haut repose à l'ombre du Puissant.
Je dis au SEIGNEUR : Mon abri et ma forteresse, mon Dieu en qui je mets ma confiance !
Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, de la peste terrible.
Il te couvrira de son plumage, tu trouveras un abri sous ses ailes ; sa loyauté est un grand bouclier et une cuirasse.
Tu ne craindras ni la frayeur de la nuit, ni la flèche qui vole de jour,
ni la peste qui marche dans l'obscurité, ni l'épidémie qui frappe en plein midi" - Ps 91,1-6

Ce psaume pose la question de la protection de Dieu en temps d'épreuve et notamment en période d'épidémie … étonnamment la Watch et consort ne citent pas ce texte (sauf ci-dessous) et pour cause. ceci étant dit, ce psaume est très beau et très évocateur.


Le Psaume 91 - notre Coronavaccin !

Bonjour,

« Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui frappe en plein midi. Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint. »
Psaume 91 : 5-7

Difficile d’allumer la télévision ou la radio en ce moment sans tomber sur les effets du Coronavirus, surtout après le premier mort identifié sur le territoire français. Or, pour toutes celles et ceux qui sont en Christ, nous devons nous rappeler que nous avons désormais une alliance avec Dieu. Et j’ai une bonne nouvelle : la protection divine fait pleinement partie des bénédictions de cette alliance de sang qui a été scellée pour nous par le précieux sang de Jésus !

Tout en faisant preuve de vigilance, nous ne devons pas tomber dans la peur, mais garder la foi en la Parole de Dieu – et surtout en ce que dit le Psaume 91 ! Déclarons ensemble:

« Ni la peste, ni la contagion ne me frapperont moi, ma famille et mon église. Nous ne serons pas atteints, car Dieu respecte Son alliance. Sa protection divine nous accompagne partout où nous allons. Le Psaume 91 est notre Coronavaccin ! Amen. »

Enracinons donc nos prières/paroles dans les promesses de ce merveilleux Psaume !
Pasteur Philippe & famille https://victoire.cc/index.php/blog/878-le-psaume-91-notre-coronavaccin

C'était en février (étymologiquement mois des fièvres, mais là ça commençait à peine)...

Il est vrai que le psaume 91 est, comme on dit, de circonstance; et grâce à la magie de l'écriture qui n'est lue par des (sur)vivants, il restera toujours irréfutable, puisque les milliers qui tombent à droite ou à gauche n'ont plus voix au chapitre.

Passionnant en effet: merci !

Le pire contresens -- inévitable cependant -- qu'on puisse faire avec les causes "divines" et "naturelles", y compris d'ailleurs dans le polythéisme (là-dessus le monothéisme, juif, chrétien d'Orient ou d'Occident, ou musulman, ne me semble pas changer grand-chose), c'est de les mettre sur le même plan pour les construire en alternative et les distribuer: ou bien c'est "divin" ou bien c'est "naturel", ceci est "divin", cela est "naturel". En réalité, aussi bien dans les textes "bibliques" que dans le reste de la littérature antique (épopées, tragédies, etc.), les deux types de causalité se superposent: on peut évoquer tantôt l'un, tantôt l'autre ou les deux à la fois, mais l'un n'empêche jamais l'autre.

A part ça, le lecteur de la Bible reconnaîtra beaucoup de choses dans les deux cultures (byzantine et islamique) et les deux tendances (disons, anachroniquement, théologique et rationaliste ou pragmatique) qui les traversent semblablement. Des détails comme la pratique magique consistant à boire un texte sacré et spécialement un nom divin effacé (cf. Nombres 5, sauf qu'il s'agit là d'une malédiction ordalique et non d'une bénédiction protectrice), ou des analogies constantes comme celle de l'impureté rituelle et de la prophylaxie médicale qui, avec des "logiques" et des "justifications" totalement différentes, impliquent les mêmes gestes d'isolement, de séparation ou de "distanciation sociale" comme on dit ces jours-ci...

La littérature de la Watch recèle des perles, quand la Watch prend la défense du pape  Grégoire I^er,  Martin Luther, premiers groupes baptistes, de l'archevêque d’York, William Miller ...  :

Pourquoi tant de fausses alertes?
La fin du monde est-​elle proche?

L’échec de ces prédictions fait-​il de leurs auteurs des faux prophètes au sens où l’entend Deutéronome 18:20-22? Ce texte dit: “Le prophète qui a la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui ai pas commandé de dire ou qui parle au nom d’autres dieux, ce prophète devra mourir. Et si tu dis en ton cœur: ‘Comment reconnaîtrons-​nous la parole que Jéhovah n’a pas dite?’ quand le prophète parlera au nom de Jéhovah et que la parole n’aura pas lieu ou ne se réalisera pas, c’est là la parole que Jéhovah n’a pas dite.”

Si certains énoncent des prédictions spectaculaires à propos de la fin du monde pour attirer l’attention sur eux et faire des adeptes, d’autres croient sincèrement en la véracité de leurs propos. Leur attente repose sur leur interprétation de passages des Écritures ou d’événements. Ils ne mettent pas leurs prédictions sur le compte de révélations directes de Jéhovah et, en ce sens, ne prétendent donc pas prophétiser en son nom. Par conséquent, même si leurs paroles ne se réalisent pas, ils n’entrent pas dans la catégorie des faux prophètes contre lesquels Deutéronome 18:20-22 nous met en garde. Leur erreur d’interprétation relève de la faillibilité humaine*.

*.Note
Dans leur attente impatiente de la seconde venue de Jésus, les Témoins de Jéhovah ont envisagé des dates qui se sont avérées inexactes. Certains les ont alors traités de faux prophètes. Toutefois, à aucun moment les Témoins de Jéhovah ne se sont permis de faire ces prédictions ‘au nom de Jéhovah’. Jamais ils n’ont dit: ‘Ce sont là les paroles de Jéhovah.’ Voici au contraire ce qu’on a pu lire dans La Tour de Garde, leur organe officiel: “Nous n’avons pas le don de prophétie.” (Janvier 1883, page 425, édition anglaise). “Nous ne demandons pas que nos écrits soient révérés ou regardés comme étant infaillibles.” (15 décembre 1896, page 306, édition anglaise). La Tour de Garde a également précisé que si certains reçoivent l’esprit de Jéhovah cela “ne signifie pas que ceux qui servent actuellement comme témoins de Jéhovah seraient inspirés. Cela ne veut pas dire non plus que les écrits du périodique La Tour de Garde seraient inspirés, infaillibles et sans erreur”. (1^er novembre 1947, page 333.) “La Tour de Garde ne prétend pas que ses déclarations sont inspirées, et elle n’est pas non plus dogmatique.” (15 août 1950, page 263, édition anglaise). “Les frères qui préparent les publications ne sont pas infaillibles. Leurs écrits ne sont pas inspirés comme l’étaient ceux de Paul et des autres écrivains bibliques (II Tim. 3:16). C’est pourquoi il a été nécessaire, à diverses reprises, parce que la compréhension devenait meilleure, de corriger certains points de vue (Prov. 4:18).” — 15 mai 1981, page 19. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/101993201

C'est une "défense" pour le moins ambiguë: l'article en fait ne se prononce pas sur la situation des auteurs précités par rapport au texte du Deutéronome, il ne défend que la seule position historique de la Watchtower, en la présentant de façon très partielle et tendancieuse et en la confondant de surcroît avec celle des "Témoins de Jéhovah" (qui n'existent sous ce nom que depuis 1931). Le critère de la "prophétie" stricto sensu, qui ne serait telle que prétendue formellement "inspirée" et/ou prononcée explicitement "au nom de Jéhovah", est évidemment très superficiel, puisque de fait les adeptes ont toujours reçu l'intégralité des écrits de la Watchtower, et de plus en plus nettement au fil des décennies, comme "parole de Jéhovah" primant de fait sur "la Bible" dont ils prétendaient offrir la seule interprétation valable.