inter-minables

L'indignation vieillit mal, surtout quand les torts sont de plus en plus évidemment irréparables: le sort ordinaire des Palestiniens depuis 75 ans rejoint doucement mais sûrement celui des "Indiens d'Amérique" dans la période précédente; comparaison qui n'a rien de fortuit, non seulement parce que les Etats-Unis d'Amérique sont le principal soutien d'Israël mais parce que le concept de "destinée manifeste", tiré de la Bible par les colons européens et majoritairement protestants d'Amérique du Nord, revient à Israël par le néo-sionisme du fondamentalisme "évangélique"... Les territoires palestiniens ressemblent autant à la "réserve" américaine qu'au "ghetto" européen, d'où ne peuvent plus sortir que des insurrections violentes et désespérées, seuls coups d'éclat de nature à attirer brièvement l'attention mais aussi un surcroît de répression et une accélération du déclin des perdants.

Narkissos a écrit:

L'indignation vieillit mal, surtout quand les torts sont de plus en plus évidemment irréparables: le sort ordinaire des Palestiniens depuis 75 ans rejoint doucement mais sûrement celui des "Indiens d'Amérique" dans la période précédente; comparaison qui n'a rien de fortuit, non seulement parce que les Etats-Unis d'Amérique sont le principal soutien d'Israël mais parce que le concept de "destinée manifeste", tiré de la Bible par les colons européens et majoritairement protestants d'Amérique du Nord, revient à Israël par le néo-sionisme du fondamentalisme "évangélique"... Les territoires palestiniens ressemblent autant à la "réserve" américaine qu'au "ghetto" européen, d'où ne peuvent plus sortir que des insurrections violentes et désespérées, seuls coups d'éclat de nature à attirer brièvement l'attention mais aussi un surcroît de répression et une accélération du déclin des perdants.

Je viens d'une génération qui était sensible au sort des palestiniens, en ce qui me concerne, sans être "pro" ou "anti" quoi que se soit, même si l'idéologie sioniste ethnocentré  ne me séduit pas mais ton analyse lucide de la situation m'inclinerait à vouloir verser dans une indifférence (totale) teintée de fatalisme irrémédiable (qui signifierait : "on y peut rien") qui me protègerait du dégout (un poison pour le corps et l'esprit) que je peux ressentir quand je regarde ou écoute les médias français face à l'épuration ethnique qui se déroule en Cisjordanie/Gaza (Je pourrais m'éviter de m'imposer cette torture en les zappant totalement ... je dois être "Maso"). 

La lâcheté et la terreur (d'être taxé d'antisémite) que manifestent les journalistes français lorsqu'il s'agit d'analyser la politique de l'état d'Israël me déroute ... Une bonne dose d'indifférence serait surement, le meilleur remède. Je ne respecte pas ces journalistes qui laissent le soin à leurs invités d'employer les termes et formules adaptés à la situation en Cisjordanie/Gaza (comme "épuration ethnique", "génocide", "crime de guerre" ...) , tout en ayant le courage des lâches pour les utiliser pour le Hamas (aucun danger à l'horizon) et tout en veillant à modérer les propos de leurs invités lorsqu'ils vont trop loin (sait-on jamais, cela peut rapporter gros). Un journaliste qui s'émeut lorsqu'il entend la formule "solution finale" et qui reste de marbre lorsqu'un ministre de l'état d'Israël recommande le recours à la bombe nucléaire pour supprimer le problème palestinien me donne en envie de vomir (je sais je me fais du mal).   

Cet ancien chef d’état major de l’OTAN "épuration ethnique" en Cisjordanie

https://www.youtube.com/watch?v=Ntws0CAB-eQ

Nous sommes à peu près de la même "génération", pour laquelle "sionisme" et "antisémitisme" étaient également impensables. Mais, outre que cette "génération" n'était pas exactement la même partout, les choses ont bien changé depuis les années 1980 et "nous" sommes devenus inaudibles, ce dont il faut aussi prendre acte. Je ne prône pas l'indifférence, j'apprécie que ceux qui ont un minimum d'audience du fait de leur carrière aient le courage de s'exprimer à contre-courant, mais le fait est qu'eux-mêmes ne suffisent pas à renverser une "opinion" qui est massivement soumise et ne fait que se conformer au rapport de force du moment. Cet équilibre ne durera pas toujours, mais ce qui est perdu dans l'intervalle est bien définitivement perdu -- et là aussi il s'agit de "générations", qu'on ne compte déjà plus.

Un grand reporter créé le malaise sur LCI en démontant la propagande israélienne

https://www.youtube.com/watch?v=6qZWWDioS_E

Selon le journaliste un état démocratique ne peut pas mentir, même en temps de guerre ... 


ZAPPING S44 & 45 2023

https://www.youtube.com/watch?v=YhXhBrLmDMQ

Ce zapping uniquement pour prendre conscience de la qualité de bombes lâchés sur Gaza (11 000 bombes selon Tsahal) soit en 15 jours l'équivalent de 1 an de bombardement Russe sur l'Ukraine. A la minute 4,20, une explication alambiquée et lunaire à tenter de comprendre ... Sur les enfants de Gaza qui ne mourront pas en ayant l'impression qu'en face d'eux l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre 

Faute d'habitude sans doute, je trouve ce flot de parole hétéroclite plus agaçant qu'éclairant...

Si cela permettait toutefois à quelques-uns d'entrevoir que les notions de "justice" (droit(s), etc.) ou de "vérité" sont non seulement des illusions, mais les principaux moyens de l'oppression et les plus sûres garanties de la servitude, ce ne serait déjà pas si mal.

Citation :

Si cela permettait toutefois à quelques-uns d'entrevoir que les notions de "justice" (droit(s), etc.) ou de "vérité" sont non seulement des illusions, mais les principaux moyens de l'oppression et les plus sûres garanties de la servitude, ce ne serait déjà pas si mal.

Béligh Nabli sur Public Sénat "Gaza, cimetière du droit international"

https://www.youtube.com/watch?v=P9DnsLVC85I

Ce juriste qui me parait être un "idéaliste" et attendre beaucoup du "droit international" soulève la question des binationaux qui font la guerre à Gaza et qui s'exhibent les réseaux sociaux ... Ils pourraient être poursuivis (Je n'y crois pas trop), si la cour pénal international considérait qu'Israël tombe sous l'accusation de "crime contre l'humanité" (Je n'y crois pas du tout) ... Même si Tsahal a fait tomber sur Gaza en 15 jours (11000 bombes) autant de bombes que le Russie sur l'Ukraine pendant un an.

Il me semble plutôt honnête et lucide, ce juriste-là...

On ne peut guère pratiquer le droit sans un minimum d'"idéalisme", sincère ou feint -- et surtout pas un droit international qui prétend ne pas reposer sur la force supérieure d'un Etat dominant et se réclame d'"idées" universelles, mais dépend, du coup, d'un accord des plus forts seul capable de créer une force supérieure imposant ledit droit à tout le monde. Il suffit d'un désaccord des plus forts pour que ça n'arrive jamais, comme l'histoire de l'internationalisme officiel (SDN-ONU etc.) le montre depuis plus d'un siècle.

Sur la question des binationaux dont on parlait aussi hier ailleurs, je crois comprendre que si la CPI ne peut pas poursuivre Israël en tant qu'Etat parce qu'il n'est pas signataire, elle peut parfaitement poursuivre des individus, a fortiori s'ils sont ressortissants des Etats signataires... par exemple des "Franco-Israéliens" en tant que "Français" pour ce qu'ils auraient fait en tant qu'Israéliens à Gaza ou ailleurs... Double tranchant qui n'aura jamais sur les Etats qu'un effet symbolique, mais qui peut s'exercer d'autant plus sur les individus -- il faut aussi se mettre à la place des responsables d'institutions internationales, habitués à prêcher dans le désert à longueur d'année, qui ne devraient pas manquer une rare occasion d'exercer un pouvoir effectif, si symbolique soit-il...

Peut-on encore aujourd'hui ne pas prendre position pour l'un ou l'autre des protagonistes sans courir le risque de voir tout dialogue se terminer rapidement ?

Est-on obligé de prendre position ? Les attaques violentes du 7 octobre à l’encontre de personnes civiles sur le territoire de l’état d’Israël ont choqué et stupéfait par leur précision et la barbarie manifestée. Voilà ce que l’on pouvait retenir dans un premier temps.

Cependant, très rapidement la réaction israélienne s’est transformée en une vengeance aveugle consistant à pratiquer la politique de la terre brûlée visant non seulement le Hamas mais également la population civile. Certes, le Hamas a installé ses lanceurs de roquettes au sein de la population, mais cela ne justifie en rien le déferlement de haine de la part des officiels israéliens ; des bombes tombant nuit et jour sur la bande nord de Gaza, des tanks visant tranquillement des immeubles locatifs. Y avait-il des membres du Hamas dans toutes les maisons détruites ? Peut-être ? Il y avait en revanche des hommes, des femmes, des enfants qui ont du fuir pour ne pas mourir.

Il est évident qu’un conflit armé ne mettra pas un terme à cette situation désespérante qui dure depuis plus de soixante dix ans. En effet les dernières convulsions ne sont que la suite de conflits engagés après l'exil forcé des palestiniens chassés hors du territoire du nouvel état : Israël. Il est nécessaire de trouver un terrain d’entente et pour ce faire de réunir autour d’une même table les deux protagonistes (il y en a bien sûr plus de deux de façon indirecte tel l’Iran, les Etats Unis d’Amérique, les pays arabes….) afin de définir un agenda politique pour l’aménagement de deux états qui ne seront pas frères, mais qui pourront collaborer à l’instauration d’une paix que tous les acteurs de ce dame méritent de connaitre.  

Israël devra dans un premier temps changer de premier ministre et mettre un peu d'ordre dans son personnel politique. La Cisjordanie et la bande de Gaza à nouveaux réunies devront elles aussi se trouver un gouvernement digne de ce nom faute de quoi la spirale de la violence reprendra de plus belle.

L'idée d'un Etat palestinien souverain et indépendant (c.-à-d. géographiquement, politiquement, économiquement viable) est encore bien moins crédible aujourd'hui qu'il y a une trentaine d'années, vu tout ce qui s'est fait entre-temps (au premier chef la colonisation massive de la Cisjordanie) et qu'il faudrait défaire -- c'est à peu près ce que suggérait Villepin dans un document présenté plus haut, de façon à la fois lucide et irréaliste: c'est ce qu'il faudrait faire parce que c'est la seule solution théoriquement envisageable dans le paradigme de l'Etat-nation qui constitue toujours l'horizon de la pensée politique inter-nationale, mais ce n'est pas parce que c'est la seule solution qu'on le fera... On ne détricote pas l'histoire, pas plus sur 30 que sur 75 ou 2000 ans. Ceux qui sont nés dans une famille de colons israéliens n'en sont pas plus responsables que ceux qui sont nés dans une famille palestinienne du Hamas, et tous ceux-là n'en sont pas égaux pour autant.

En traitant les "territoires palestiniens" sur le modèle du "ghetto" des villes européennes (en particulier sous la première partie du régime nazi, avant la "solution finale") ou de la "réserve" américaine, c'est-à-dire en leur laissant une certaine autonomie d'organisation interne, strictement délimitée, tout en les barricadant de l'extérieur, Israël a produit le Hamas, dont il punit aujourd'hui toute la population habitante et captive de Gaza. Dans la mesure où le Hamas a effectivement assumé la responsabilité politique du territoire pendant des années, toutes les administrations (santé, police, voirie, énergie) lui sont institutionnellement et pratiquement liées, de sorte qu'Israël peut effectivement taper sur tout le monde en ne visant que le Hamas...

Il n'y a en l'espèce de dialogue possible qu'entre des puissances monstrueusement inégales, de vainqueur à vaincu et de suzerain à vassal; mais même pour que cela arrive il faudrait d'abord renoncer à tout idéal de "justice"... Cela supposerait que nous aussi nous renoncions à la croyance désastreuse en la bonté du monde et de l'histoire, et à la volonté d'y être "du bon côté"...

Guillaume Meurice entendu en audition libre par la police à la suite de son sketch polémique sur Benyamin Nétanyahou

L’humoriste a été accusé d’antisémitisme après un sketch prononcé à l’antenne de France Inter le 29 octobre. Son audition par la police mardi, confirmée par le parquet de Nanterre, fait suite à la plainte déposée par l’Organisation juive européenne au début de novembre.

L’humoriste Guillaume Meurice a été entendu par la police, mardi 21 novembre, dans le cadre d’une enquête pour provocation à la haine et injure publique aggravée, a fait savoir le parquet de Nanterre à l’Agence France-Presse, à la suite d’un sketch fait à l’antenne de France Inter, qui lui a valu des accusations d’antisémitisme.

« L’audition libre qui a eu lieu aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’une enquête ouverte (…) pour provocation à la haine et injure publique aggravée, suite à un dépôt de plainte de l’OJE (Organisation juive européenne) en date du 6 novembre », a détaillé le ministère public.

Guillaume Meurice a posté mardi sur X l’en-tête du procès-verbal de sa convocation par la police judiciaire parisienne en commentant : « C’est l’histoire d’un mec… qui fait des blagues en 2023. »

Avertissement mais pas de licenciement

Son employeur l’a sanctionné d’un « avertissement », mais la PDG de Radio France, Sibyle Veil, a affirmé dans une interview à La Tribune du dimanche ne pas avoir souhaité le licencier, pour « ne pas envoyer un signal que certains se seraient empressés d’instrumentaliser ».

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a été saisie à la fin d’octobre.

Le dernier épisode en date de l’émission de Charline Vanhoenacker « Le Grand Dimanche soir », où Guillaume Meurice est chroniqueur, n’a pas été enregistré en public comme à l’accoutumée, en raison de menaces de mort reçues par l’équipe. Dimanche dernier, l’émission n’a pas été diffusée à cause de problèmes de santé de la journaliste et animatrice belge.

https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2023/11/21/guillaume-meurice-entendu-en-audition-libre-par-la-police-apres-son-sketch-polemique-sur-benyamin-netanyahou_6201549_3236.html



Le Grand Pardon - Le Moment Meurice

https://www.youtube.com/watch?v=YIm36wB1y_0



TSEDEK!
Collectif juif décolonial

Tsedek! est un collectif juif décolonial créé en juin 2023 pour lutter contre le racisme d’État en France et pour la fin de l’apartheid/l’occupation en Israël-Palestine. “Tsedek” désigne le concept de justice dans la tradition juive. C'est un appel à regarder le monde tel qu'il est et à le transformer.1 D'origines et de trajectoires différentes, nous ouvrons cet espace politique pour répondre à cet appel et faire front contre le racisme. Nous sommes en rupture avec les discours promulgués par les institutions juives censées nous représenter et par la majeure partie des collectifs juifs antiracistes français. Il est grand temps de faire entendre notre voix et de construire ensemble un front juif antiraciste et décolonial. Athé.e.s ou religieux.ses, séfarades ou ashkénazes, nous avons toutes et tous des rapports différents à la judéité et au judaïsme mais ressentons le besoin d'explorer et d'exprimer collectivement cette part de notre identité. Tsedek! est aussi un lieu qui permet cela.

https://blogs.mediapart.fr/tsedek


Je trouve que la sensibilité de l'état français est exacerbée concernant la "provocation à la haine et injure publique" en lien avec "des accusations d’antisémitisme", que nous trouvions que le sketch de cet humoriste de mauvais goût ou outrancier (« sorte de nazi mais sans prépuce ») je peux le comprendre mais réclamer un licenciement (qui n'a pas eu lieu) et être convoquer par la police dans le cadre d’une enquête, me parait être disproportionné, d'autant plus que nous avions dans le cadre du slogan "Je suis Charlie", fait l'apologie du droit à "blasphémer" et de la liberté d'expression. Je signale de Jacques Attali, Rony Brauman et des associations comme Tsedek ont traité Nétanyahou de criminel ...

J'ignorais jusqu'au nom et à l'existence de Guillaume Meurice jusqu'au battage médiatique (et désormais judiciaire) autour de cette phrase isolée de son contexte, maintenant que je l'entends in extenso je le trouve beaucoup plus intéressant que je ne l'aurais cru d'après la seule phrase incriminée: l'outrance même change de sens selon le contexte -- en l'occurrence un discours intelligent, voire brillant, où les ruptures de ton font l'essentiel de l'effet comique, évidemment perdu en cas de citation tronquée. C'est depuis longtemps la règle dans les médias et leur recyclage infini de "petites phrases" qui deviennent la totalité de l'"événement" pour la quasi-totalité des gens -- pour mille qui réagiront à la seule phrase, il y en aura deux ou trois qui l'auront entendue en contexte et qui ne feront pas le poids, d'autant qu'à leurs yeux tout l'intérêt de la plaisanterie se perdrait à l'explication. (Je me souviens il y a quelques années de la parodie des "manifs de droite" avec le slogan "A bas le second degré !")

L'extrême-droitisation de la politique est un phénomène mondial et inéluctable depuis la débâcle du bloc soviétique -- dans des manières et à des rythmes différents d'un pays à l'autre, mais à la longue les différences mêmes tendent à s'estomper: quand les juifs d'Europe ou d'Amérique finissent par voter pour les héritiers des fascismes, du nazisme et de la collaboration, il devient difficile de critiquer une extrême-droite israélienne -- ou palestinienne, car depuis longtemps des mouvements comme le Hamas ou le Hezbollah n'ont plus rien à voir avec la "gauche" non plus... Il n'y a guère que les médias d'Etat (comme Radio-France ou la BBC) qui ralentissent localement le processus, par inertie institutionnelle, sans pouvoir pour autant en infléchir le cours.

L’actrice américaine Susan Sarandon écartée par son agence après ses propos contre Israël

L’actrice lauréate d’un oscar en 1996 pour son rôle dans « La dernière marche » a été écartée par l’agence qui la représente après avoir tenu des propos controversés lors d’un rassemblement pro-Palestine à New York.

Les prises de position sur la guerre Israël-Hamas peuvent coûter très cher. L’actrice américaine Susan Sarandon a été exclue de la réputée agence d’artistes UTA (United Talent Agency) après avoir tenu des propos controversés lors d’un récent rassemblement propalestinien à New York, selon la revue Deadline.

« Il y a beaucoup de gens qui ont peur d’être juifs en ce moment, et ils ont un avant-goût de ce que ça fait d’être un musulman dans ce pays », avait-elle déclaré, avant d’ajouter : « Tellement de gens ne comprennent pas le contexte dans lequel cet assaut du 7 octobre est survenu. Tellement de gens ne comprennent pas ce qui est arrivé au peuple palestinien dans l’Histoire ».

L’actrice de 77 ans qui avait déjà participé à plusieurs manifestations en soutien à la Palestine depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre est critiquée depuis plusieurs semaines suite aux innombrables messages anti-israéliens postés sur son compte sur ses réseaux sociaux. On lui reproche notamment d’avoir partagé une publication de Roger Waters, le cofondateur de Pink Floyd accusé d’antisémitisme depuis de nombreuses années.

Pas un cas unique

L’actrice ayant remporté un oscar en 1996 pour son rôle dans « La dernière marche » était cliente d’UTA depuis 2014.

Le renvoi de Susan Sarandon d’UTA est un exemple parmi d’autres ces dernières semaines d’agences artistiques ou productions qui ont pris la décision de mettre fin à des collaborations suite à des prises de position publiques sur le conflit.

L’actrice Melissa Barrera, qui devait jouer dans le film « Scream VII », vient d’être renvoyée après une prise de position en faveur de la Palestine affichée sur Instagram.

Le mois dernier, Maha Dakhil, réputée pour être l’une des meilleures agentes de la CAA (Creative Artists Agency) et qui représente notamment Tom Cruise ou Natalie Portman, a démissionné du conseil d’administration de l’agence après avoir republié une story sur Instagram qui indiquait : « Vous êtes en train d’apprendre qui soutient le génocide. »

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/lactrice-americaine-susan-sarandon-ecartee-par-son-agence-apres-ses-propos-contre-israel-22-11-2023-ITQSKCS37NBS7LI4JLPBZHR7Q4.php

Citation :

L'extrême-droitisation de la politique est un phénomène mondial et inéluctable depuis la débâcle du bloc soviétique -- dans des manières et à des rythmes différents d'un pays à l'autre, mais à la longue les différences mêmes tendent à s'estomper: quand les juifs d'Europe ou d'Amérique finissent par voter pour les héritiers des fascismes, du nazisme et de la collaboration, il devient difficile de critiquer une extrême-droite israélienne -- ou palestinienne, car depuis longtemps des mouvements comme le Hamas ou le Hezbollah n'ont plus rien à voir avec la "gauche" non plus... Il n'y a guère que les médias d'Etat (comme Radio-France ou la BBC) qui ralentissent localement le processus, par inertie institutionnelle, sans pouvoir pour autant en infléchir le cours.

L'Argentine plonge dans l'inconnu en élisant le libertarien d'ultradroite Javier Milei

Devançant largement son rival, le ministre de l'Economie Sergio Massa, avec près de 56 % des voix, Javier Milei sera le nouveau président de l'Argentine à partir du 10 décembre. Alors qu'une partie de la population est euphorique à l'idée de chasser les péronistes du pouvoir, l'autre plonge dans la tristesse.

https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/argentine-javier-milei-libertarien-dultradroite-remporte-lelection-presidentielle-2029981


Pays-Bas : vainqueur des législatives, l’extrême droite appelle les autres partis à s’allier avec elle

Si elle est confirmée par les résultats définitifs, la victoire de Geert Wilders marque un brusque virage à droite. Le PVV a promis notamment un référendum sur l’adhésion des Pays-Bas à l’Union européenne.

https://www.huffingtonpost.fr/international/article/pays-bas-vainqueur-des-legislatives-l-extreme-droite-appelle-les-autres-partis-a-s-allier-avec-elle_226126.html


la France va surement (voir certainement) suivre le mouvement ... C'est rentable électoralement parlant d'être obsédé par l'étranger et d'être islamophobe ... Les médias ne seront pas innocents dans cette affaire.

Le plus surprenant, c'est de voir les médias français soutenir (ouvertement) un gouvernement israélien d'extrême droite avec une sensibilité religieuse ultraorthodoxe assumée et avec des ministres suprémacistes ... Cela laisse songeur.

Il y a aussi une sorte d'"inertie diplomatique" qui dans un premier temps modère ou ralentit, dans un second aggrave et accélère, le mouvement général, parce qu'elle considère les relations entre Etats-nations dans une perspective plus longue que celle de leurs gouvernements respectifs. On ne rompt pas avec les Etats-Unis le jour où ils élisent Trump, ni avec la Russie quand elle confirme durablement Poutine, on avalera d'autant plus de couleuvres de la part d'Israël du fait d'une culpabilité immémoriale envers le judaïsme, mais tout le monde est entraîné tôt ou tard et bon gré mal gré sur la même pente, tant que le mouvement d'ensemble ne se renverse pas. Il n'y a pas grand avantage à défendre un château de sable contre la marée, sinon le plaisir du jeu aussi longtemps qu'il dure...

Mais les marées passent aussi, et les prises de position contraires, si désespérées soient-elles dans l'immédiat, prennent date pour la prochaine.

Israël : polémique à HEC autour des propos d’un enseignant

Un collectif d’anciens élèves dénonce dans une tribune les propos d’un professeur ayant parlé de « soulèvement des colonisés » au lendemain du 7 octobre.

« Colère et indignation ». D'anciens élèves de l'école de commerce HEC dénoncent dans une tribune commune les propos tenus par un enseignant sur les réseaux sociaux au lendemain de l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël. Comme l'indique BFMTV, ce professeur, Alberto Alemanno, a écrit ce message, modifié par la suite : « Horrifié par les attaques contre Israël, mais profondément mal à l'aise face au soutien unilatéral de l'Union européenne à Israël face aux attaques du Hamas. C'est aussi un soulèvement des colonisés. »

Ce message, dont témoignent encore des captures d'écran a donc été modifié par son auteur en : « Horrifié par les attaques contre Israël qui doivent être fermement condamnées. Pourtant, je doute que le fait que l'Union européenne prenne parti puisse désamorcer le conflit. » Dans la tribune des anciens élèves de l'école, il est indiqué qu'Alberto Alemanno a utilisé en public les termes de « génocide » et d'« apartheid » pour qualifier Israël. Les auteurs de la tribune manifestent donc leur colère et indignation devant le silence de [leur] école. « Une ligne rouge a été traversée, dans un contexte explosif, notamment dans le monde académique », affirme Ouriel Ohayon, signataire de la tribune, auprès de nos confrères de BFMTV.

Alberto Alemmano a « officiellement exprimé ses regrets »

Les signataires dénoncent le fait que leur signalement auprès du président de l'école soit resté lettre morte. Mais, ce mercredi, le compte officiel de HEC sur X (ex-Twitter) a publié le message suivant : « Le professeur Alberto Alemanno a récemment tenu sur ses réseaux sociaux personnels des propos qui ont suscité une vive émotion et pour lesquels il a depuis officiellement exprimé ses regrets. Ces propos expriment des opinions personnelles et n'engagent en aucun cas HEC Paris. »

« Dans le contexte actuel, estime ensuite l'école, le rôle de HEC en tant qu'institution académique reste plus que jamais de faire avancer le dialogue et la connaissance tout en respectant la dignité et les sensibilités de chaque individu, ainsi que la liberté académique de ses professeurs. »

https://www.lepoint.fr/societe/israel-polemique-a-hec-autour-des-propos-d-un-enseignant-24-11-2023-2544358_23.php#11



Mohamed Kaci viré après avoir interviewé Olivier Rafowicz. Communiqué de son employeur TV5Monde

“L’Humanité” se félicita de ce travail de … “vrai journaliste” et le monde arabe sans doute trouvera un job à l’ignoble journaleux qui se permit, outre qu’il manqua à toute déontologie, de congédier son invité, faute redoublée par la qualité de ce dernier, reconnu pour son intégrité.

Face à la polémique, TV5Monde a publié un communiqué ce lundi 20 novembre, dans lequel la chaîne rappelle notamment à l’ordre son journaliste Mohamed Kaci :

“Le 15 novembre dernier, l’un des porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, était l’invité du journal quotidien “64’, Le Monde en français” sur TV5MONDE, pour parler de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza et plus particulièrement de celle menée contre l’hôpital Al-Shifa.

À la fin de l’entretien mené par le présentateur de cette édition, Mohamed Kaci, les règles journalistiques, applicables à toute interview, n’ont pas été respectées. Ce qui a conduit à donner l’impression, dans la dernière question, que les modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas, organisation considérée comme terroriste par de nombreux États. 

Par ailleurs, l’entretien ne s’est pas terminé selon les normes en vigueur de maîtrise de l’antenne mais de façon trop abrupte.

Ce que la direction de l’information de TV5MONDE regrette profondément.

Plus attentive que jamais depuis le 7 octobre à donner une information factuelle et équilibrée de la situation, sans céder à l’émotion ni aux pressions, tout en donnant la parole à toutes les parties, la direction de l’information de TV5MONDE redouble encore de vigilance sur ses antennes et ses supports numériques et prendra toutes les mesures nécessaires pour s’en assurer dans un contexte de grande tension.”

“Après ce que TV5Monde a fait à Mohamed Kaci elle ne sera plus regardée de la même façon au Proche-Orient et en Afrique”, menace la Tunisie, désormais toujours en retard d’un train.

https://www.tribunejuive.info/2023/11/23/mohamed-kaci-vire-apres-avoir-interviewe-olivier-rafowicz-communique-de-son-employeur-tv5monde/


Il est devenu dangereux de donner son avis sur Israël ...

Le danger est à proportion de ce qu'on a ou croit avoir à perdre...

L'évolution éditoriale de "Tribune juive" illustre en tout cas comment l'ensemble du "judaïsme" et de la "judéité", "religieux", "ethnique" ou "culturel", se trouve bon gré mal gré "pris en otage" de l'Etat d'Israël. L'Etat français laïque veille scrupuleusement à ce qu'aucune association musulmane ne fasse de la propagande ou du lobbying pour un Etat étranger -- elle est moins regardante en matière de sport et de sponsoring -- mais que "les Juifs français" ou "les Français juifs" défendent Israël ça va de soi... Le corollaire, c'est qu'on ne peut pas critiquer Israël sans être soupçonné d'en vouloir aux Juifs, à moins d'être soi-même juif, et encore...

Explosion des actes antireligieux : on vous explique pourquoi il faut prendre les chiffres de Gérald Darmanin avec des pincettes

Dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas, le ministre de l'Intérieur a dévoilé le nombre d'actes antisémites, antimusulmans et antichrétiens commis depuis le début de l'année. Mais ces derniers ne reflètent pas l'ensemble des actes racistes commis en France.

Le conflit israélo-palestinien a des conséquences en France. Les attaques terroristes menées par le Hamas et la réplique militaire d'Israël ont donné lieu à une multiplication des actes antireligieux sur notre territoire depuis le 7 octobre, selon Gérald Darmanin. "Il y a eu 1 518 actes ou propos antisémites" depuis le début de la guerre, a ainsi lancé le ministre de l'Intérieur sur Europe 1, le 14 novembre.

Après les propos sur RMC d'un imam de la Grande mosquée de Paris, Abdelali Mamoun, qui s'est depuis excusé, demandant à ce que ces actes antisémites soient "dévoilés", Gérald Darmanin a publié le même jour sur le réseau social X le chiffre des actes antireligieux relatifs aux trois grands monothéismes. Depuis le début de l'année, le ministère de l'Intérieur a ainsi eu connaissance de "1 762 faits antisémites", "564 faits antichrétiens" et "131 faits antimusulmans".

Un décompte à relativiser

Au regard de ces chiffres, Gérald Darmanin évoque dans Ouest-France une "vague d'antisémitisme" depuis le 7 octobre. Le nombre d'actes antisémites enregistrés jusqu'en novembre 2023 est en effet plus de trois fois supérieur aux 436 actes enregistrés sur toute l'année 2022. Malgré "des actes antimusulmans supplémentaires" depuis le début du conflit, selon le ministre sur Europe 1, le nombre total de ces actes est pour l'instant en recul de 30% sur l'année 2023 par rapport à l'ensemble de l'année 2022.

Le nombre de faits antichrétiens affiche de son côté une baisse de 39%, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Pour autant, Gérald Darmanin rappelle dans les colonnes de Ouest-France qu'"il y a une montée des actes antireligieux en France depuis plusieurs années". En dépit d'inversion de courbes fréquentes selon les années, tous les actes antireligieux sont en hausse par rapport au début des années 2010, d'après la Place Beauvau.

Pourtant, le cabinet de Gérald Darmanin invite à relativiser ces données. Il s'agit de "remontées du terrain" provenant des "services de police et de gendarmerie et des préfectures", et non de statistiques consolidées. Ces chiffres, qui n'ont pas vocation à être exhaustifs, doivent surtout permettre au ministère d'affiner "une stratégie de déploiement des forces de l'ordre" en fonction de la menace existante à l'encontre de ces communautés.

Des chiffres sous-évalués

Des chiffres plus complets seront diffusés par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) dans un rapport publié en mars 2024, rappelle l'équipe du ministre. Ce document annuel fait le décompte des contraventions, délits et crimes à caractère raciste constatés par la police et la gendarmerie l'année précédente.

La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) appelle elle aussi à prendre ce type de données avec des pincettes, dans son dernier rapport annuel (PDF) sur les faits racistes, antisémites et xénophobes paru en septembre 2023. Les remontées en temps réel au ministère par les renseignements territoriaux ont l'avantage de "distinguer les faits de caractère antisémite, de caractère antimusulman ou les faits racistes d'un autre caractère" – ce que ne fait pas le rapport du SSMSI.

Mais la mission de ces remontées de terrain "n'est pas de comptabiliser l'ensemble des actes racistes" , relève la CNCDH. De fait, les remontées des renseignements territoriaux, tels que les chiffres donnés par Gérald Darmanin mi-novembre, étaient en 2022 "quatre fois moins élevés" que les faits recensés par le service statistique du ministère de l'Intérieur.

Davantage de faits racistes

Ce décompte est lui-même non exhaustif, rappelle la Commission nationale consultative des droits de l'homme. Il existe des "limites intrinsèques aux méthodes actuelles de collecte de données sur le racisme en France", souligne cette dernière, les données collectées "se fondant exclusivement sur les signalements effectués", notamment auprès des forces de l'ordre et de la justice.

Il existe donc un problème de "sous-déclaration massive des actes racistes auprès des autorités", créant un "chiffre noir", c'est-à-dire un ensemble d'"actes délictueux qui échappent totalement au radar de la justice". En clair : les remontées de terrain avancées par le ministère de l'Intérieur ne permettent pas de faire émerger autant d'actes que la remontée statistique... qui elle-même reste sous-évaluée.

Par ailleurs, les chiffres avancés par Gérald Darmanin ne concernent que les faits antireligieux. Or, les renseignements territoriaux font également remonter au ministère des chiffres relatifs aux faits racistes et xénophobes non-religieux, en précisant s'il s'agit d'actes à l'encontre de personnes perçues comme arabes, noires, asiatiques, roms, etc.

Ainsi, la violente attaque raciste d'un jardinier qui travaillait à Villecresnes (Val-de-Marne), relayée par la presse fin novembre, n'est pas inclue dans le décompte donné par Gérald Darmanin. Ces dernières années, les faits antiarabes recensés par les renseignements territoriaux étaient même plus nombreux que les faits antimusulmans.

Des données incomplètes

Interrogé par franceinfo, le cabinet du ministre n'a pas souhaité communiquer le chiffre des faits racistes non-religieux, notamment à l'encontre des personnes arabes, commis depuis le 7 octobre, ou le début de l'année 2023.

Bien qu'incomplets, que disent ces chiffres des violences qui s'exercent à l'égard des différentes communautés religieuses ? Dans son message sur X du 14 novembre, Gérald Darmanin a précisé que la moitié (50%) des faits antisémites relevés depuis début 2023 concernait "des tags, des affiches ou des banderoles (parmi lesquels des 'morts aux juifs', des croix gammées, etc.)". Un peu moins d'un quart (22%) étaient des "menaces et insultes", 10% des faits relevant de "l'apologie du terrorisme", 8% des "atteintes aux biens", 2% des "coups et blessures" et 2% des "atteintes aux lieux communautaires".

Concernant les faits antimusulmans, le ministre de l'Intérieur a évoqué sur Europe 1 des "mosquées qui reçoivent des lettres de menaces de mort, des menaces d'attentat, de très nombreux propos anti-islam, y compris sur les plateaux de télévision", sans indiquer la proportion relative à ces faits. Enfin, il n'a pas donné de précisions sur les actes antichrétiens.

Les faits antichrétiens à nuancer

Dans son rapport sur les faits commis en 2022, la CNCDH écrivait néanmoins que, bien que les faits antichrétiens aient "sensiblement augmenté de 2021 à 2022", "très peu de faits antichrétiens [étaient] véritablement attentatoires à la religion". "Il s'agit essentiellement de petite délinquance, tels des larcins dans les édifices religieux, voire de comportements de déséquilibrés, notamment dans les cimetières", ajoutait le document. 

L'immense majorité des faits antichrétiens (93%) étaient, en 2022 encore, des "atteintes aux lieux de culte et cimetières", et non des atteintes aux personnes.  A l'inverse, la CNCDH constatait en 2022, que plus de la moitié (53%) des faits antisémites et plus d'un tiers (38%) des faits antimusulmans concernaient des "atteintes aux personnes".

Cette différence a même poussé la CNCDH à exclure les faits antichrétiens de la présentation de l'ensemble des faits xénophobes, racistes et antisémites, estimant qu'ils étaient d'une nature trop différente à celle des faits visant les communautés juives, musulmanes, ainsi que les autres populations victimes de racisme.

https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/explosion-des-actes-antireligieux-on-vous-explique-pourquoi-il-faut-prendre-les-chiffres-de-gerald-darmanin-avec-des-pincettes_6203646.html

La taxonomie, le catalogage, leur nomenclature et leur principe même -- encore et toujours du nom commun et du nombre -- sont d'une insondable bêtise, sous leur déploiement d'intelligence classificatrice et calculatrice...

Il y a presque toujours de la "xénophobie" dans l'"islamophobie" -- c'est même inconséquent qu'on parle encore de "racisme" quand on a supprimé la "race" des critères de discrimination dans la Constitution, sous prétexte qu'elle n'existe pas (ce qui, soit dit en passant, rend encore plus fantasmatique le concept d'antisémitisme distinct à la fois d'un racisme et d'un antijudaïsme religieux: c'est quoi, au juste, un Sémite, quand ce n'est plus une notion religieuse, ni ethnique, ni linguistique ?). Quant au rapport aux "religions", il n'est pas du tout le même d'une "religion" à l'autre, ni le rapport aux "ethnies" indexé sur les "religions". Il suffit de voir comment on a successivement ou simultanément regardé, en France, l'Italien, le Polonais, l'Espagnol, le Portugais, le Rom ou l'Africain catholiques...

Dans le cas des statistiques présentes, il est aussi évident, même ou surtout pour la police, qu'un Arabe musulman et étranger en France est moins enclin à aller pleurer au commissariat pour une insulte qu'un Français catholique ou juif...

Sans compter le problème bien plus profond de la quantification du mal. Nous continuons de faire comme si mille morts étaient plus graves qu'une, et la mort de n'importe quel homme plus grave que celle d'un chien connu et aimé, quand même nous éprouvons exactement le contraire; et qu'une mort est forcément plus grave qu'une blessure, une blessure qu'une injure, une menace, ou un regard de travers, alors que toute notre expérience affective proteste que ce n'est pas si simple.

Gideon Levy explique en 3 points l’insensibilité de la société israélienne face à l’occupation.

https://www.youtube.com/watch?v=IkmzBptzCNA&t=2s

C'est juste -- et il vaut mieux s'appeler Gideon que Pierre, Paul ou surtout Ali ou Mouloud pour le dire -- mais les sociétés n'ont pas besoin de raisons particulières pour être insensibles: les Russes votent massivement Poutine, les Français dans leur grande majorité se sont accommodés de Vichy et de l'Occupation, et nous souffrons toujours sans trop de mal de voir l'Afrique se noyer par milliers devant nos plages...

Sans doute les niaiseries du genre "peuple élu" ne pèsent-elles pas le même poids dans la tête de tous les Israéliens ni de tous les juifs, mais elles sont dangereusement confortées autant par l'antisémitisme (comme on le remarquait dernièrement à propos des Samaritains, l'hostilité conserve) que par l'anti-antisémitisme, par le "sionisme chrétien" (surtout américain) et par la doctrine chrétienne et musulmane classique qui, bien qu'antijudaïque au sens religieux, confirme la croyance à Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et compagnie... A la limite, ce sont les religieux qui seraient le mieux placés pour se défendre contre ce danger, parce que pour eux le "peuple élu" est justement celui qui ne peut pas se permettre n'importe quoi, ou alors il le paie très cher. Quant à la victimisation (ou rente mémorielle), plus le temps et les générations passent et plus elle est abusive par rapport au passé (les Israéliens d'aujourd'hui ne sont pas les victimes de la Shoah), mais plus aussi elle se renouvelle au présent: les Israéliens d'aujourd'hui, dans leur grande majorité, n'ont pas plus choisi de naître et de vivre là que les Palestiniens. Comme on le remarquait plus haut (20.11.2023), ça ne les rend pas égaux ni solidaires pour autant.

Y a-t-il une différence entre otage et prisonnier ? - C Ce soir du 27 novembre 2023

https://www.youtube.com/watch?v=v6W1YYCWYPQ&t=9s

La discussion est de bonne tenue pour un plateau de télé...

Les mots tuent autant que les armes, et l'étiquette de "terroriste" collée au Hamas (amplement méritée d'un certain côté, mais il ne faut pas oublier que nombre d'interlocuteurs aujourd'hui respectables, y compris Israël et sa préhistoire sioniste, ou l'OLP-Fatah d'Arafat et Abbas, ont été "terroristes" en leur temps) semblait justifier son extermination -- indistincte de celle de tout un peuple, dès lors que le "terroriste" avait été aussi, avec l'assentiment tacite d'Israël, administrateur ordinaire de l'enclave de Gaza pendant des années... En ce moment la situation se retourne, car le "terroriste" avec qui on est bien obligé de s'entendre et de négocier sera plus difficile à exterminer après. Moralité: y en a pas, ou quoi qu'on en dise le "terrorisme", comme n'importe quelle forme de violence et de stratégie détournant intelligemment le rapport de force au profit du moins fort, paie -- même s'il le paie cher.

Citation :

La discussion est de bonne tenue pour un plateau de télé...

La tenue n'est pas aussi bonne mais cette spécialiste a le courage de poser d'une manière lucide la question du Hamas et plus généralement celle du règlement de ce conflit ... Mais les autres invités et le journaliste qui anime  la discussion sont des va-en-guerre ... Depuis leurs fauteuils et dans le confort douillé du studio ...

Agnès Levalallois démonte le porte parole de l'occupation israélienne Olivier Rafowicz

https://www.youtube.com/watch?v=auQrnHZmnIA

Il fait du Groland, ton bavard masqué ? (Levalallois pour Levallois)

La diabolisation est le meilleur moyen de ne rien comprendre, y compris à ceux qu'on veut combattre. S'en servir à des fins de propagande, c'est de bonne guerre comme on dit, et tous les camps le font pour rallier l'opinion publique et parer aux scrupules; mais les stratèges ne doivent surtout pas croire à leur propre propagande s'ils veulent comprendre quelque chose à l'ennemi qui a toujours des motifs et des raisons, dont un diable ou un monstre imaginaire qu'on pourrait éliminer sans hésitation n'aurait (peut-être) pas besoin. L'intelligence de l'ennemi n'est jamais loin de l'intelligence avec l'ennemi, et elle consiste toujours à différencier: le Hamas n'est pas Daech ni Al-Qaida ni le nazisme, et même ceux-ci demanderaient à être compris dans leur singularité, ce qui ne revient pas à excuser quoi que ce soit...

De Villepin antisémite ? Flagrant délit de manipulation médiatique Après LFI, Mélenchon, Macron, (Notons que le journaliste fait allusion "au petite arabe de banlieue antisémite" avec une décontraction incroyable ...)

https://www.youtube.com/watch?v=oMy63fCdDmE



BFMTV "présente ses excuses" aux téléspectateurs après avoir déformé les propos de Dominique de Villepin dans Quotidien

Depuis quelques jours, des propos de Dominique de Villepin tenus chez Quotidien font l'objet de nombreuses critiques, sur fond de violences au Proche-Orient.

C'est l'une des grosses polémiques de ces derniers jours. La semaine dernière, Dominique de Villepin, était l'invité de Quotidien. Durant le talk-show présenté par Yann Barthès, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac était revenu sur le conflit en cours entre Israël et le Hamas. Durant cet entretien fleuve, l'homme désormais retraité de la vie politique s'interrogeait sur le deux poids deux mesures supposés concernant le traitement de cette actualité difficile, réagissant sur les cas des comédiennes Susanne Sarandon et de Bella Hadid, très impliquées dans la défense du peuple palestinien, et aujourd'hui mises de côté par les studios.

Qu'a dit Dominique de Villepin dans Quotidien ?

À cela, Dominique de Villepin avait regretté "la violence de la pensée unique aux États-Unis", ajoutant que "la règle financière qui est imposée aujourd'hui aux États-Unis dans la vie culturelle, elle pèse lourd," et pointant du doigt "la domination financière [sans préciser laquelle, ndlr] sur les médias et le monde de l'art, s'ils disent ce qu'ils pensent, les contrats s'arrêtent." Il expliquait également voir le même cas arriver en France : "Tout cela est profondément regrettable sur le plan de la liberté et de la capacité à façonner un esprit public." Des propos qui lui ont valu plusieurs critiques et accusations d'antisémitisme, voire même de complotisme. En réponse, Dominique de Villepin s'était défendu, expliquant n'avoir "pas de leçons à recevoir" et que "tous les chemins de la critique ne mènent pas à l'antisémitisme."

https://www.programme-tv.net/news/tv/341495-bfmtv-presente-ses-excuses-aux-telespectateurs-apres-avoir-deforme-les-propos-de-dominique-de-villepin-dans-quotidien/

BFM fait "juste" un communiqué écrit pour s'excuser mais aucune mise au point n'a été manifesté à l'antenne, c'est à dire dans le même cadre que les accusations ... des comiques sont convoqués par la police et menacés de licenciement, des journalistes réprimandés et décrédibilisés mais les médias peuvent faire allusion "au petite arabe de banlieue antisémite" sans que cela soulève à la moindre polémique (au moins, cela fera une polémique en moins) ...


«Un chantage omniprésent à l'antisémitisme»

Je pense qu'une partie croissante de l'opinion rejette l'occupation. Cependant, de nombreux juifs s'identifient comme tels dans un rapport affectif avec Israël. C'est leur droit. Ce que je trouve triste et inquiétant, c'est que la majorité d'entre eux s'identifie à la politique actuelle d'Israël. Ce qui est révoltant et dangereux, c'est le chantage omniprésent à l'antisémitisme : la rhétorique du soupçon employée par les institutions juives rappelle le temps ou toute critique de l'URSS, «patrie de l'antifascisme», exposait à être traité de «fasciste» ou d'«hitléro-trotskiste». Au lieu de discuter les faits, on discrédite celui qui les rapporte. Pointe-t-on les exactions d'une armée d'occupation qu'on est accusé d'utiliser les droits de l'homme pour rayer Israël de la carte. Pivot de ces discours d'intimidation, l'évocation du nazisme : ici, on parle d'«année de cristal» pour décrire les attaques contre des lieux juifs en France, là on se réfère aux lois nazies d'exclusion des juifs au sujet de la motion de l'université Paris VI... Drôle de pédagogie : si la situation des juifs de France est aujourd'hui comparable au IIIe Reich, c'est que les nazis n'étaient pas si dangereux ! Enfin, si on est juif et qu'on veut se dissocier de la politique israélienne, la «haine de soi» et la traîtrise du «renégat» vous sont jetées à la figure. L'invective et la diffamation tiennent lieu de réponse à la critique, quand ce n'est pas l'agression physique par les nervis de la Ligue de défense juive. Reste que des personnes et des lieux juifs ont été attaqués. Ces actes odieux doivent être punis. Pourquoi tant de procédures piétinent ? Cette communautarisation et ces violences doivent être combattues. Commençons par dissocier filiation religieuse et adhésion politique. Citoyen français, républicain et juif, je trouve choquant que le Crif, organisme à vocation religieuse et culturelle, se pose comme une seconde ambassade d'Israël. Et plus encore que cette position soit validée par le gouvernement, comme l'atteste la présence de douze ministres lors du dîner annuel de cette institution. Je trouverais tout aussi inacceptable que la future instance de représentation des musulmans de France cherche à peser sur les relations politiques de la France avec tel ou tel pays arabe.

https://www.liberation.fr/societe/2003/02/05/un-chantage-omnipresent-a-l-antisemitisme_429961/