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| inter-minables | |
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Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 10:10 | |
| Comme je l'ai souvent dit, la "droitisation" est un mouvement de longue durée et de grande ampleur, qui ne s'arrête pas aux frontières d'un pays même s'il connaît des réactions et des inversions locales et provisoires. Mais on pouvait espérer -- Cohn-Bendit lui-même y a cru -- qu'une coalition des centres droit et gauche, chose très inhabituelle en France contrairement à la Suisse, y résiste un peu mieux qu'une autre. Pour ça il aurait fallu que la gauche socialiste et écologiste joue le jeu plus largement qu'elle ne l'a fait, comme elle avait su le faire autour d'un Parti socialiste lui-même de plus en plus centriste auparavant, dont sont d'ailleurs sortis les Macron, Attal et consorts.
En cédant eux-mêmes à la "droitisation", ceux-ci ont lâché les positions centristes qui faisaient leur originalité et leur chance, dans l'espoir de se maintenir au pouvoir, lequel s'avère ainsi le contraire d'un "pouvoir"; mais ce pouvoir même impuissant ils ne peuvent plus le lâcher sans qu'il tombe aux mains d'une extrême-droite qui lui rendrait instantanément tout son sens. Ce n'est qu'une affaire de temps, et même le temps qui retient les Le Pen ou Bardella d'accéder au pouvoir (je repense au katekho/ôn de 2 Thessaloniciens 2, "ce(lui) qui retient" !) sert leurs idées en attendant, de sorte que même s'ils n'y arrivaient jamais ils auraient déjà, sur l'essentiel, "gagné". |
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 14:52 | |
| La Grande Mosquée de Paris dénonce les propos de Gabriel Attal sur « l’entrisme islamiste »
Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, a réagi aux propos du Premier ministre sur « l’entrisme islamiste » dans les écoles.
POLITIQUE - Un appel au « discernement ». Dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux, la Grande mosquée de Paris exprime ce lundi 22 avril sa « plus vive préoccupation » après les propos du Premier ministre Gabriel Attal sur l’« entrisme islamiste » et appelle le gouvernement à ne pas « nourrir » l’extrême droite « par la stigmatisation des musulmans ».
Chems-eddine Hafiz pointe à cet égard l’intervention de Gabriel Attal jeudi dernier sur BFMTV, quelques heures après son déplacement à Viry-Châtillon. C’est dans cette commune de l’Essonne, que Shemseddine, 15 ans, est mort au début du mois d’avril après avoir été tabassé à la sortie de son collège.
Dans cette interview donnée à la chaîne d’information, Gabriel Attal a dénoncé l’existence « de groupes plus ou moins organisés qui cherchent à faire un entrisme islamiste » prônant « les préceptes de la charia, notamment dans les écoles ». Une expression vivement contestée par la Grande Mosquée de Paris qui regrette des « déclarations politiciennes » sans « preuves tangibles. »
« Nous appelons fermement Gabriel Attal et le gouvernement à faire preuve de discernement dans leurs discours, particulièrement en cette période électorale où fort malheureusement l’islam et les musulmans sont trop souvent instrumentalisés comme un argument dans la course aux voix de l’extrême droite », écrit Chems-eddine Hafiz.
Un terme « totalement inapproprié »
« Le gouvernement a le devoir et la responsabilité de combattre l’extrême droite en évitant de la nourrir par la stigmatisation des musulmans », ajoute-t-il. Son communiqué assure que, « en tant que citoyens de confession musulmane, nous sommes fermement engagés à lutter contre toute forme d’extrémisme et nous sommes disposés à être en première ligne pour lutter contre les dérives, pour peu qu’elles nous soient clairement identifiées ».
Les propos du Premier ministre ont aussi provoqué des remous à gauche, Jean-Luc Mélenchon les qualifiant notamment d’« accusation islamophobe tout à fait gratuite ». La cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Chatelain a quant à elle estimé dimanche que Gabriel Attal nourrissait « une obsession sur la question des musulmans », l’accusant de « reprendre les mots et les idées » du Rassemblement national.
Dans son communiqué, le recteur conteste aussi l’expression choisie par le Premier ministre. « L’emploi du terme entrisme, issu de l’idéologie politique trotskiste, est totalement inapproprié dans ce contexte », explique Chems-eddine Hafiz qui suggère « vivement » au Premier ministre « de se pencher sur des faits avérés » tels que « le décalage » en mathématiques des élèves issus de l’immigration en France par rapport à des pays comme le Canada ou le Royaume-Uni.
https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/la-grande-mosquee-de-paris-denonce-les-propos-de-gabriel-attal-sur-l-entrisme-islamiste_232967.html |
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 15:05 | |
| Guerre Israël-Hamas : ce rapport sur l’Unrwa de Catherine Colonna ne va pas du tout dans le même sens que Tel Aviv
Depuis janvier, le gouvernement de Benjamin Netanyahu accuse l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens d’employer des membres d’organisations terroristes.
PALESTINE - Où sont les preuves ? L’ancienne ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna était, depuis février, chargée par l’ONU d’évaluer la neutralité de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après des accusations d’Israël. Elle doit rendre ce lundi 22 avril son rapport. Et ses conclusions, auxquelles plusieurs médias dont le Guardian ont eu accès, ne collent pas avec les déclarations de Tel Aviv.
Depuis janvier, le gouvernement de Benjamin Netanyahu accuse l’Unrwa d’employer en son sein des personnes membres d’organisations terroristes. Ceux-ci auraient même participé à l’attaque du 7 octobre. Ces accusations ont mené plusieurs pays, dont la France, à réduire leurs financements auprès de l’organisation, voire à complètement les arrêter en ce qui concerne les États-Unis. Ceci alors que l’Unrwa est le pilier de l’aide humanitaire à Gaza et qu’elle est dépassée par la demande sur le territoire ravagé et menacé par la famine.
Or, dans ses observations, établies avec l’aide de trois instituts de recherche d’Europe du Nord, Catherine Colonna explique qu’Israël n’a fourni aucune preuve pour appuyer ses accusations ou pour démontrer que des membres de l’Unrwa feraient vraiment partie de groupes terroristes. Elle révèle par ailleurs que l’agence onusienne a régulièrement fourni à Tel Aviv des listes de ses employés à des fins de vérification, et ce depuis des années. Pourtant, « le gouvernement israélien n’a informé l’Unrwa d’aucune préoccupation concernant son personnel » sur la base de ces listes depuis 2011, peut-on lire dans le rapport.
Aucune preuve pour étayer les allégations d’Israël
Israël a affirmé qu’au moins 12 employés de l’organisme des Nations unies étaient directement impliqués dans l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre. Trente autres auraient aidé ou facilité ces crimes et jusqu’à 12 % du personnel de l’organisation seraient affiliés à des organisations terroristes.
Pourtant, comme l’indique le rapport, Israël n’a jamais étayé ces affirmations. « Les autorités israéliennes n’ont jusqu’à présent fourni aucune preuve à l’appui ni répondu aux lettres de l’Unrwa en mars, puis à nouveau en avril, demandant les noms et les preuves qui permettraient à l’Unrwa d’ouvrir une enquête », peut-on encore lire dans le rapport, d’après un extrait cité par le Guardian.
Le rapport note également que l’Unrwa a mis en place un fonctionnement « robuste » pour assurer sa neutralité, même si des problèmes demeurent dans ce domaine. Il s’agit « de cas d’employés du personnel exprimant publiquement leurs opinions politiques, de livres scolaires au contenu problématique venant du pays hôte et utilisés dans certaines écoles de l’UNRWA, de syndicalistes politisés proférant des menaces contre l’encadrement de l’UNRWA et perturbant des opérations » humanitaires, selon le groupe indépendant.
Le rapport Colonna souligne par ailleurs que l’Unrwa reste « un acteur central dans la fourniture d’une aide humanitaire vitale et de services sociaux essentiels » et qu’elle est ainsi « irremplaçable et indispensable au développement humain et économique des Palestiniens ».
Il est également précisé que l’Unrwa « possède une approche de neutralité plus développée que d’autres entités similaires des Nations unies ou des ONG ».
https://www.huffingtonpost.fr/international/article/guerre-israel-hamas-ce-rapport-sur-l-unrwa-de-catherine-colonna-ne-va-pas-du-tout-dans-le-meme-sens-que-tel-aviv_232966.html |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 15:35 | |
| S'il y a un point commun entre ces deux dernières références réunies par le concours de circonstances de l'actualité, outre le fait qu'il s'agit de "musulmans" et/ou d'"Arabes", c'est bien le pouvoir assassin de la nomination. Les adjectifs-étiquettes "islamiste", "terroriste", "extrémiste", sont collées par le "pouvoir" (français, israélien, américain, russe, chinois) sur le dos de qui il veut comme autant de cibles instantanément légitimes (fair game). Les plus dupes sont peut-être ceux qui s'en indignent, parce qu'ils attendent encore naïvement d'un tel jeu une quelconque vérité, ou justice... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 16:20 | |
| - Citation :
- Les plus dupes sont peut-être ceux qui s'en indignent, parce qu'ils attendent encore naïvement d'un tel jeu une quelconque vérité, ou justice...
Je fais parti de ceux qui sont "encore" indigné mais sans attendre aucune justice, le basculement vers l'extrême droite (Française, Israélienne ...) est tellement prononcé, qu'il est devenu irréversible ... Nous découvrirons le résultat de ce mouvement. Je reste encore surpris de voir, en France, des personnes recevoir une convocation pour " apologie du terrorisme", au simple fait qu'ils se positionnent contre le massacre à Gaza et sur la base d'interprétations de leurs propos. Rima Hassan, candidate de la France insoumise pour les élections européennes, a reçu une convocation pour apologie du terrorisme le 19 avril 2024. On vous résume l’affaire en trois questions. https://www.midilibre.fr/2024/04/21/rima-hassan-convoquee-par-la-police-europeennes-apologie-du-terrorisme-on-vous-resume-laffaire-en-trois-questions-11904062.php Pourtant cette personne comme d'autres a clarifié explicitement ses propos : Israël-Palestine : "Mon rêve, c'est une cohabitation totale", déclare Rima Hassan (LFI) https://www.youtube.com/watch?v=WWtn6O3K27g Les accusations d'apologie du terrorisme, d'antisémitisme sont tellement galvaudées, qu'elles n'ont plus aucun sens et aucune valeurs. Haine de l'arabe/musulman est totalement décomplexée sur les chaines d'informations. Mathilde Panot annonce être convoquée par la police pour apologie du terrorisme « Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit ne nous empêchera de protester contre le génocide en cours contre le peuple palestinien », a-t-elle estimé, sur X. Pour Jean-Luc Mélenchon, sa convocation est un « événement sans précédent dans l’histoire de notre démocratie ». https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/04/23/mathilde-panot-annonce-etre-convoquee-par-la-police-pour-apologie-du-terrorisme_6229418_823448.html#:~:text=La%20cheffe%20de%20file%20des,par%20le%20Hamas%20contre%20Isra%C3%ABl. Les plaintes pour « incitation à la haine » contre l’humoriste Guillaume Meurice classées sans suite « Libération » annonce ce lundi 22 avril que les plaintes déposées contre Guillaume Meurice à la suite de l’une de ses chroniques ont été classées sans suite. En octobre, l’humoriste de « France Inter » avait décrit Benyamin Netanyahou comme une « sorte de nazi mais sans prépuce ». https://www.ouest-france.fr/medias/radio/les-plaintes-pour-incitation-a-la-haine-contre-lhumoriste-guillaume-meurice-classees-sans-suite-30ca1a22-00aa-11ef-b295-c2640ef35bd2 |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 19:00 | |
| Pardon pour ce qui a pu paraître une critique de l'"indignation": je serais vraiment navré que tout le monde soit devenu aussi "cynique", "nihiliste" ou désabusé que moi, du moins en matière politique...
J'ai écouté avec grand plaisir Rima Hassan, que je n'avais jamais entendue. Je me sens tout à fait d'accord avec son propos, tel que je l'entends -- la "solution" ne peut plus être "à deux Etats", comme continue de le prétendre la diplomatie internationale, mais bien l'abandon du caractère "ethnique" de l'Etat juif/hébreu, seule condition d'une vraie "cohabitation"...
Soit dit en passant, la perversion techno-judiciaire dépasse aujourd'hui toutes ses anticipations littéraires (Kafka, Orwell, etc.): depuis au moins vingt ans tout le monde a laissé sur Internet des traces graphiques, photographiques, sonores, cinématographiques, qui restent inoffensives tant que leur "sujet" reste anonyme mais qui se retourneront contre lui si par malheur il se fait connaître, par exemple en figurant sur une liste électorale: alors instantanément tout ce qu'il aura pu dire ou faire depuis des années deviendra accessible, susceptible de ressortir et de tourner en boucle dans les médias et les réseaux sociaux pour peu que ce soit sujet à "controverse"... Puissant système de paranoïa latente au service d'une société de contrôle, comme dirait Deleuze, ou d'un terrorisme d'extrême-centre, comme disait Baubérot.
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| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 23 Avr 2024, 20:27 | |
| - Citation :
- Pardon pour ce qui a pu paraître une critique de l'"indignation": je serais vraiment navré que tout le monde soit devenu aussi "cynique", "nihiliste" ou désabusé que moi, du moins en matière politique...
Tu n'as aucune raison de t'excuser, le fait d'être désabusé est peut être la meilleur façon de faire face à ce climat et à ces injustices mais je n'en suis pas encore à ce stade ...quoique ... - Citation :
- Soit dit en passant, la perversion techno-judiciaire dépasse aujourd'hui toutes ses anticipations littéraires (Kafka, Orwell, etc.): depuis au moins vingt ans tout le monde a laissé sur Internet des traces graphiques, photographiques, sonores, cinématographiques, qui restent inoffensives tant que leur "sujet" reste anonyme mais qui se retourneront contre lui si par malheur il se fait connaître, par exemple en figurant sur une liste électorale
Guerre à Gaza : Meyer Habib qualifie le peuple palestinien de « cancer », LFI exhume cette vieille sortie Manuel Bompard et d’autres députés LFI relaient une vidéo datant d’octobre 2023, dans laquelle le député des Français de l’étranger qualifie le peuple palestinien de « cancer » POLITIQUE - « Une population à qui on a tout donné. » Plusieurs élus et responsables de la France insoumise relaient sur les réseaux sociaux, ce vendredi 19 janvier, une vidéo du député LR des Français de l’étranger Meyer Habib, vieille de trois mois, dans laquelle il s’exprime sur le peuple palestinien en le qualifiant de « cancer. » « Quelle honte ! La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du groupe LR Olivier Marleix doivent condamner ces propos », a par exemple lancé Manuel Bompard, le coordinateur national du mouvement, sur X (Twitter) ce vendredi, dans le sillage de nombreux députés LFI. La séquence en question a été captée dans les studios de Radio J et diffusée à l’antenne en direct le 20 octobre 2023, soit 14 jours après les massacres du Hamas, au cours d’une édition spéciale consacrée à « la guerre en Israël. » Le député Meyer Habib, dont la circonscription comprend entre autres l’État hébreu, est interrogé sur un potentiel « bras de fer entre l’Égypte et Israël » sur le sort des Gazaouis. « Un fou furieux » Voici ce qu’il répond : « Il n’y a pas de bras de fer : Israël est unie et sait ce qu’elle à a faire. » Relancé sur le fait que l’Égypte « refuse d’accueillir les Palestiniens bombardés », l’élu des Français de l’étranger réplique : « La grande solidarité arabe… Parce qu’ils savent aujourd’hui le cancer qu’est cette population. À qui on a tout donné. Israël est sortie de la bande de Gaza. (...) La réalité c’est qu’ils veulent tout. (...) Les Israéliens, laissez-les travailler, ils savent quoi faire. » Passés relativement inaperçus en octobre dernier, ces mots sont insupportables pour plusieurs élus de la France insoumise. Avant Manuel Bompard, le député Hadrien Clouet a qualifié, déjà ce vendredi, le député LR de « fou furieux » qui « revendique le risque génocidaire » à Gaza. https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/guerre-a-gaza-meyer-habib-qualifie-le-peuple-palestinien-de-cancer-lfi-exhume-cette-vieille-sortie_228586.html |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mer 24 Avr 2024, 09:26 | |
| En-deçà et au-delà du cas Meyer Habib, je ne comprends pas comment un Etat-nation qui se veut souverain et indépendant peut intégrer des "binationaux" dans son corps législatif: ça me paraît une aberration structurelle. Evidemment les "influences étrangères" peuvent fort bien se passer de double nationalité, mais à l'heure où on prétend traquer les "conflits d'intérêt(s)" en tout genre, non seulement politiques mais économiques, un député (" des Français de l'étranger") qui relaie et assume ouvertement la propagande d'un autre Etat, dont il est également ressortissant, c'est assez ahurissant. Mais par rapport à ce que je disais sur les traces quasi éternelles qui sont une menace latente contre n'importe qui, l'"affaire" dont tu parles montre bien que le phénomène ne connaît pas de frontières, pas plus partisanes que nationales... Et je suis consterné que la gauche n'ait pas plus de répugnance pour le rôle de délateur médiatique, policier ou judiciaire, fût-il rebaptisé "lanceur d'alerte" (comme adaptation du whistle-blower américain, "siffleur"). C'est le côté "Je suis partout" auquel je faisais précédemment allusion (cf. supra 4.4.2024, d'après le titre d'un fameux journal collaborationniste), qui se justifie désormais par la "démocratie", le prétendu droit du peuple souverain à tout savoir pour décider de tout, et tend à détruire toute possibilité de secret et donc de politique ou de diplomatie efficace. |
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Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mer 24 Avr 2024, 13:17 | |
| - Citation :
- En-deçà et au-delà du cas Meyer Habib, je ne comprends pas comment un Etat-nation qui se veut souverain et indépendant peut intégrer des "binationaux" dans son corps législatif: ça me paraît une aberration structurelle. Evidemment les "influences étrangères" peuvent fort bien se passer de double nationalité, mais à l'heure où on prétend traquer les "conflits d'intérêt(s)" en tout genre, non seulement politiques mais économiques, un député ("
des Français de l'étranger") qui relaie et assume ouvertement la propagande d'un autre Etat, dont il est également ressortissant, c'est assez ahurissant. Je n'ose pas imaginer le tollé généralisé que provoquerait la même attitude chez Franco-Algérien Première en France : un soldat franco-israélien devant les tribunauxhttps://www.youtube.com/watch?v=BnQa3wfQRyo EN FRANCE, UN RECUL DES DROITS ET LIBERTÉS EN 2023 Répression violente des manifestations contre la réforme des retraites, interdictions de manifestations, mort d’un jeune de 17 ans - Nahel - par un tir de la police, accentuation des discriminations, dégradation des droits des personnes exilées avec le vote de la loi asile et immigration… En 2023, les droits et libertés ont reculé en France. État des lieux avec Nathalie Godard, directrice de l’action chez Amnesty International France. 2. En France, les discriminations persistent, le déni du gouvernement aussi Un point commun entre ce sujet des restrictions de libertés, et celui des discriminations, c’est le déni consternant des autorités françaises malgré les dénonciations d’agences internationales et autorités indépendantes nationales. Le 30 juin dernier, la porte-parole du haut-commissariat aux droits de l’homme des nations unies déclarait, trois jours après la mort de Nahel, qui était d’origine algérienne, tué lors d’un contrôle routier : « C’est le moment pour la France de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination parmi les forces de l’ordre ». Ce faisant, elle reprenait les critiques émises au moment de l’examen de France devant le Comité des droits de l’homme des nations unies, en mai, mais aussi celles de très nombreuses autres institutions ou ONG de droits humains qui alertent depuis des années. La réponse officielle de la France a été immédiate : « toute accusation de discrimination systémique parmi les forces de l’ordre est totalement infondée ». Les contrôles au faciès Ce manque de reconnaissance atteint aussi la plus haute juridiction administrative : en octobre dernier, le Conseil d’Etat a rendu sa décision concernant l’action de groupe intentée par Amnesty avec 5 autres organisations de la société civile pour mettre fin aux contrôles aux faciès. Le conseil d’Etat, tout en reconnaissant que ces contrôles discriminatoires n’étaient pas des cas isolés, a refusé de reconnaitre leur caractère systémique et d’imposer à l’État des mesures pour lutter contre les contrôles discriminatoires. La banalisation des discours stigmatisant les personnes musulmanes Le déni, c’est aussi celui qui touche la banalisation galopante du discours stigmatisant les personnes musulmanes en France. La loi séparatisme avait achevé d’installer dans le débat public un continuum entre islam - voile - islamisme - terrorisme. Aujourd’hui les filles et femmes qui portent le voile continuent d’être pointées du doigt collectivement, sans considération pour la diversité de leurs parcours et profils ni pour la liberté de religion et d’expression. La déclaration de la ministre des Sports fin 2023, expliquant que les athlètes portant un voile n’auraient pas leur place dans la délégation olympique française, en est un exemple. Elle est dans la continuité de la décision de plusieurs fédérations sportives d’interdire les compétitions aux sportives portant un couvre-chef. Amnesty continuera à dénoncer ces discriminations, à appeler à écouter les premières concernées et à leur donner la parole. Sur les discriminations liées aux origines ou à la religion, on aimerait que les autorités françaises aient la même prise de conscience de l’urgence et du besoin de protection que lorsqu’elles ont décidé d’être pionnières dans la protection du droit à l’IVG. Il est crucial que non seulement les pouvoirs publics mais aussi l’ensemble de la société ouvrent les yeux sur les impacts délétères des discriminations et des discours racistes. La multiplication effrayante des actes antisémites en fin d’année dernière doit nous inciter toutes et tous à un réveil : il est urgent de lutter collectivement contre toutes les formes de rejet, d’essentialisation, de racisme, qui abîment les liens sociaux et violent des droits des personnes concernées. L’Etat a la responsabilité de protéger et d’assurer le respect des droits sans amplifier les divisions et la stigmatisation de certains groupes. https://www.amnesty.fr/actualites/france-le-recul-des-droits-et-libertes |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Mer 24 Avr 2024, 13:57 | |
| - free a écrit:
- Je n'ose pas imaginer le tollé généralisé que provoquerait la même attitude chez Franco-Algérien Shocked
... ou un Franco-Russe ou Biélorusse, un Franco-Chinois, un Franco-Iranien, etc.: l'attitude change selon que l'"autre nationalité" est jugée "amie" ou "ennemie", et que l'individu concerné lui est lui-même favorable ou défavorable au régime ou au gouvernement en question. Mais du point de vue structurel, c'est quand même une grosse faille dans les prétentions d'un Etat à la souveraineté et à l'indépendance... Sur les initiatives judiciaires contre les binationaux (double tranchant de la double nationalité, ton premier lien), cf. déjà supra 17.11.2023. Qu'elles aboutissent ou pas elles n'auront qu'un effet marginal et symbolique, comme le reconnaît d'ailleurs l'interviewé, mais ce serait déjà mieux que rien. Sur la France, l'Europe et l'"Occident" en général, le regard d'organisations comme Amnesty International (second lien) est très précieux parce qu'il permet de mesurer, avec des critères relativement stables, une dérive qui passerait presque inaperçue tant elle est progressive, ou régressive, par paliers de crise politico-médiatique en crise politico-médidatique (à chaque crise une nouvelle loi et de nouvelles dispositions administratives, un peu plus répressives que les précédentes)... Mais ce regard même s'en trouve marginalisé: les organisations qui étaient il y a quelques années des références à peu près consensuelles (Amnesty, LDH, Cimade, etc.) sont désormais suspectes d'extrémisme, d'islamo-gauchisme, d'antisémitisme, d'apologie du terrorisme, et ainsi de suite... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 25 Avr 2024, 16:22 | |
| Netzah Yehuda, l'unité israélienne ultra-orthodoxe dans le viseur des États-Unis
Le bataillon Netzah Yehuda pourrait devenir la première unité israélienne à être sanctionnée par les États-Unis. Une formation militaire unique en son genre, censée ouvrir les portes de l’armée aux ultra-orthodoxes, mais qui a aussi attiré un grand nombre de colons extrémistes accusés d’exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie.
C’est une unité de l’armée israélienne très controversée qui se retrouve dans le collimateur de Washington. L'administration Biden est sur le point de sanctionner le bataillon Netzah Yehuda pour violation des droits de l’Homme, ont rapporté des médias israéliens et nord-américains samedi 20 avril.
Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, devrait annoncer cette décision inédite “dans les prochains jours”, assure le site d’informations Axios en citant “trois sources américaines [anonymes] ayant connaissance du dossier”. Les sanctions porteraient sur des exactions dont l’unité Netzah Yehuda est accusée de s’être rendue coupable en Cisjordanie avant le début de la guerre contre le Hamas.
"Honte de l'armée"
Cette perspective a vivement été critiquée à Tel Aviv. “L’armée israélienne ne doit pas être sanctionnée”, a réagi sur X Benjamin Netanyahu, le très conservateur Premier ministre israélien. Même refrain pour Benny Gantz, principale figure centriste du gouvernement d’union nationale formée après les attaques du Hamas du 7 octobre et membre du cabinet de guerre. “Nous avons le plus grand respect pour nos amis américains, mais imposer des sanctions créerait un dangereux précédent et enverrait le mauvais message à nos ennemis en temps de guerre”, a affirmé le rival politique de Benjamin Netanyahu.
Si le gouvernement israélien réagit aussi vivement au risque de sanction contre une unité de son armée, c'est parce que Washington compte invoquer la loi Leahy de 1997 pour s’en prendre au bataillon Netzah Yehuda. Un texte qui a notamment servi à mettre sur liste noire des unités militaires indonésiennes accusées de kidnapping et de meurtres d’activistes politiques ou encore des membres de l’armée pakistanaise impliqués dans des campagnes d’assassinats en Afghanistan. “Israël va tout faire pour éviter une telle atteinte à la réputation de son armée. Personne n’aurait envie de se retrouver sur la même liste que les autres unités militaires sanctionnées au titre de la loi Leahy”, résume Ahron Bregman, politologue et spécialiste du conflit israélo-palestinien au King’s College de Londres.
Pour autant, l’histoire de l’unité Netzah Yehuda est jalonnée de tant de controverses que “n’importe quelle armée au monde devrait avoir honte de la compter dans ses rangs”, estime Ahron Bregman. Cet expert va même jusqu’à comparer ce bataillon “à une sorte de groupe Wagner à la sauce israélienne, au risque de m’attirer les foudres de mes concitoyens israéliens”.
Un parallèle, en effet, très osé selon Omri Brinner, analyste israélien et spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient à l’International Team for the Study of Security Verona (ITSS), un collectif international d’experts des questions de sécurité internationale. “L’unité Netzah Yehuda fait partie intégrante de l’armée israélienne et n’est pas un groupe de mercenaires qui agit par appât du gain”, nuance-t-il.
Cette unité n’en demeure pas moins un véritable ovni dans l’organigramme de l’armée israélienne, qui semble en outre répondre à ses propres règles. À l’origine, “elle a été formée il y a 25 ans pour permettre aux juifs ultra-orthodoxes d’intégrer l’armée”, explique Omri Brinner. Ces derniers bénéficient, en effet, d’une exemption de service militaire pour poursuivre leurs études religieuses. Une spécificité qui a toujours fait l’objet de vifs débats dans la société israélienne où une partie de la population considère ce statut comme un avantage indu.
L’unité Netzah Yehuda devait ainsi permettre d’atteindre l’idéal de l’État hébreu qui était de créer une “armée pour tous”, souligne Omri Brinner. Cette formation d’environ 500 soldats dispose de règles très particulières pour accommoder les besoins de la communauté ultra-orthodoxe comme l’absence de femmes - dans un pays où le service militaire est mixte -, la présence d’un rabbin ou encore un temps réservé pour les prières.
Mélange d'ultra-orthodoxes et de colons extrémistes
Mais malgré cela, l’armée s’est rapidement rendue compte que son projet d’associer les ultra-orthodoxes avait une faille : ces derniers étaient peu nombreux à vouloir y participer. L’unité a alors commencé à recruter au-delà des cercles ultra-orthodoxes. Elle a notamment attiré “une part significative de colons extrémistes qui y ont trouvé l’occasion d’exercer en toute légalité un pouvoir sur les Palestiniens”, résume Omri Brinner.
“L’une des décisions les plus controversées a été d’affecter cette unité à la sécurité en Cisjordanie”, indique le Wall Street Journal dans une enquête publiée en 2022 et consacrée aux exactions de ces soldats très particuliers. “Les colons israéliens en Cisjordanie ont rapidement considéré cette unité comme ‘leur bataillon’ contre les Palestiniens”, ajoute le quotidien Haaretz.
Les incidents n’ont pas manqué de se multiplier au fil des ans. “Cette unité détient le taux de condamnation le plus élevé au sein de l'armée israélienne pour des infractions commises contre les Palestiniens depuis 2010, selon le groupe de défense des droits de l'homme israélien Yesh Din”, note le Wall Street Journal. “Lors d’opérations de routine, les gars de l’unité pouvaient décider soudain de lancer une grenade assourdissante vers une maison ou une voiture [de Palestiniens, NDLR] juste pour s’amuser”, a raconté à Haaretz l’un des anciens membres.
L’état-major a décidé de les déployer exclusivement en Cisjordanie occupée de crainte que ce mélange explosif d’ultra-orthodoxes et d’extrémistes ne fasse encore plus de dégâts s’il était déployé à la frontière avec le Liban ou aux abords de la bande de Gaza. D’après certains médias israéliens, cette unité a participé aux combats dans l'enclave palestinienne contre le Hamas depuis janvier 2024. “Le pari était risqué : l’armée estimait que ces individus s’adonneraient à des exactions contre les Palestiniens de toutes les manières et qu’en les intégrant, elle pourrait au moins les contrôler un peu”, explique Omri Brinner.
Mort d'un Palestinien-Américain
Mais le 12 janvier 2022, l’unité Netzah Yehuda a fini par franchir la ligne rouge… américaine. Ce jour-là, certains de ses membres ont arrêté et maltraité un Palestinien de 78 ans qu’ils ont ensuite laissé sur le bord de la route, où il est mort d’un arrêt cardiaque. Problème, ce septuagénaire avait la double nationalité nord-américaine. Conséquence : Washington a commencé à s’intéresser de très près aux exactions de ce mouton noir de l’armée israélienne et a ouvert sa propre enquête.
De son côté, Israël a “renvoyé deux officiers et réprimandé un commandant de bataillon” mais n’a pas ouvert de procédure pénale contre les soldats impliqués. Fin 2022, l’unité a aussi été redéployée dans le Golan syrien occupé par Israël, vers la frontière avec le Liban. "Un décision tardive, trop tardive", assure Omri Brinner
La possible sanction américaine serait la conclusion de l’enquête entamée à la suite de cet incident. “Washington a aussi attendu le bon moment pour l’évoquer. D’un côté, il y a le Sénat validant l’aide financière accordée à Israël qui constitue la carotte, et de l’autre la perspective de cette sanction qui fait office de bâton”, remarque Ahron Bregman.
Et ce n’est pas un petit bâton. Pour l’unité Netzah Yehuda, cela signifie qu’elle n’aurait plus le droit d’utiliser du matériel américain, que ce soit des armes ou des munitions. Il faudrait alors soit la dissoudre, soit la placer en veille en attendant la levée des sanctions.
Mais une telle sanction serait surtout un coup dur pour le gouvernement israélien. “C’est un message très clair des Américains pour dire qu’ils estiment que les institutions israéliennes ne font pas leur travail d'enquête sur les exactions de leurs soldats et que les sanctions prises sont trop légères”, conclut Ahron Bregman.
https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240422-washington-pr%C3%AAt-%C3%A0-s%C3%A9vir-contre-netzah-yehuda-l-unit%C3%A9-isra%C3%A9lienne-ultra-orthodoxe |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Jeu 25 Avr 2024, 17:55 | |
| Je suis sans doute hypersensible à l'aspect "religieux" de la question, mais il me semble -- par contraste -- qu'il y a à ce sujet une confusion regrettable dans l'information générale, surtout dans un pays comme la France qui associe "laïcité", comprise au mieux comme neutralité religieuse, avec démocratie, droit, humanisme, modération, voire centrisme. De ce fait on confond aussi des "orthodoxies", des "intégrismes" ou des "fondamentalismes" (affaires de croyance et/ou de pratique religieuses) avec des extrémismes politiques, militants ou (para-)militaires, par exemple un "islamisme" conquérant, jihadiste ou terroriste, alors qu'a priori ça n'a rien à voir. Il en va de même pour le judaïsme: on oublie que le sionisme a d'abord été laïque, et que les différentes "orthodoxies" ou "orthopraxies" religieuses (il s'agit généralement moins de croyance ou de doctrine que de pratique rituelle) lui sont longtemps restées hostiles. Et même si la plupart des "religieux" ont fini par devenir "sionistes" depuis la création de l'Etat d'Israël, ce ne sont pas toujours eux qui sont politiquement les "pires": les "orthodoxes" tendent plutôt à éviter l'armée (d'où la tentative de créer une unité "sur mesure" pour les y attirer), et ils préfèrent aux colonies des quartiers 100 % juifs et "orthodoxes" (genre Mea She`arim), tandis que les "suprémacistes juifs", racistes ou néofascistes même s'ils récusent ces qualificatifs, n'ont souvent de références religieuses que rudimentaires (comme beaucoup de militants "islamistes" d'ailleurs). De fait on voit mal comment de telles idéologies pourraient se nourrir d'une tradition rabbinique, talmudique et qabbalistique qui s'est essentiellement constituée en situation de diaspora, dans un souci de "vivre-ensemble", de coexistence pacifique entre une communauté minoritaire et des peuples ou nations (goyim) dominants, qu'ils soient chrétiens, musulmans ou autres. Cette tradition elle-même s'est avérée inadaptée à la situation de l'Etat d'Israël, à une judéité (sinon un judaïsme) dominante, qui convoque par contrecoup des références directes et "littérales" aux textes "bibliques" (de Josué à Esther) en court-circuitant toute tradition, à la mode du "fondamentalisme" chrétien, protestant et (surtout) américain -- et à des textes que ni la tradition phariséo-rabbinique, ni le protestantisme n'avaient retenus, comme les livres des Maccabées de l'époque hasmonéenne...
De simple malentendu, la confusion entre une "orthodoxie" religieuse et une idéologie politique, nationaliste, raciste, néo-fasciste devient effectivement sanglante, d'autant qu'elle ne se limite pas à une unité particulière de l'armée: elle est désormais installée au sommet de l'Etat.
Cela dit, la religion ne peut pas non plus se dédouaner de la politique à laquelle elle consent et participe, ne serait-ce que par son incapacité à l'empêcher. Le judaïsme portera durablement la honte de la politique d'Israël, comme le christianisme celle des croisades ou de l'inquisition ou l'islam celle des exactions de ses "fidèles". |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Ven 26 Avr 2024, 16:05 | |
| Élèves perturbateurs : les mots TERRIBLES de la Ministre de l'Éducation - Clément Viktorovitch
https://www.youtube.com/watch?v=o66Us1qd-XU |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: inter-minables Ven 26 Avr 2024, 16:26 | |
| J'évoquais -- hors-forum -- l'image du château de sable qu'on défend, aussi vaillamment que vainement, contre la marée montante: le néo-fascisme qu'on essaie de repousser frontalement ou latéralement remonte inexorablement, de dessous, de dedans, de partout, dans la forteresse assiégée.
Et ceux qui s'en indignent seront les derniers à se demander si ce qu'ils prétendent défendre, plus ou moins sincèrement, vaut d'être défendu. Si l'idée "progressiste" de soumettre des générations entières et désormais innombrables à l'"éducation obligatoire" n'aura pas été le pire crime contre l'enfance, et si la "perturbation" n'était pas, précisément, une protestation contre ça... |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Lun 29 Avr 2024, 16:03 | |
| Comprendre les zones de flou autour du délit d’« apologie du terrorisme »
Depuis le 7 octobre 2023, des responsables politiques, militants ou étudiants sont convoqués par la police pour « apologie du terrorisme ». Des procédures critiquées comme des atteintes à la liberté d’expression.
Quelle est l’origine du délit d’« apologie du terrorisme » ?
Le délit d’apologie apparaît dans la loi sur la liberté de la presse. Ce texte punit de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende les auteurs d’apologie « des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de réduction en esclavage (…) ou des crimes et délits de collaboration avec l’ennemi ». La version initiale, votée en 1881, punissait les personnes qui avaient « provoqué à commettre les crimes de meurtre, de pillage et d’incendie, ou l’un des crimes contre la sûreté de l’Etat ».
Quelques années plus tard, dans un contexte de multiplication des attentats politiques, sont adoptées des lois contre l’anarchisme, qualifiées de « lois scélérates », en 1893 et 1894. L’une d’entre elles dispose qu’un juge peut ordonner la saisie et l’arrestation préventive de personnes suspectées de délit d’apologie de crimes. « Ce sont les véritables premières applications de ce délit à des militants, explique Vanessa Codaccioni, maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris-VIII et autrice de Punir les opposants (CNRS éditions, 2013). Le but était d’éradiquer les menées anarchistes et de réprimer tous les discours gênants et considérés comme en opposition avec le pouvoir. »
Cette infraction a conduit à des dizaines d’inculpations au cours du XXe siècle. Pendant la guerre d’Indochine (1946-1954), « des militants, souvent du Parti communiste, ont été poursuivis pour apologie des crimes de pillage, d’incendie et d’acte de désobéissance militaire », rappelle Vanessa Codaccioni. Dans les années 1970, les directeurs de publication du journal de la Gauche prolétarienne La Cause du peuple, Jean-Pierre Le Dantec et Michel Le Bris, ont été condamnés, respectivement à un an et huit mois de prison, pour « délit de provocation aux crimes contre la sûreté de l’Etat et apologie du meurtre, du vol, du pillage et de l’incendie ».
Que vise aujourd’hui l’« apologie du terrorisme » ?
En 2014, la loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme transfère le délit d’apologie du terrorisme dans le code pénal. Selon l’article 421-2-5, la peine encourue, cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, est allongée à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende si les faits sont commis via Internet. Le passage du domaine de la liberté de la presse à celui du droit commun facilite le placement en garde à vue ou les procédures de comparution immédiate.
Comme le définit le site du service public, l’apologie du terrorisme consiste « à présenter ou commenter favorablement soit les actes terroristes en général, soit des actes terroristes précis déjà commis » publiquement ou sur les réseaux sociaux. « C’est le fait de dire “bravo” ou “c’est bien fait” », résume Vanessa Codaccioni, qui déplore un dévoiement de l’interprétation de cette loi.
Les procureurs de la République, les associations ou les simples citoyens sont en mesure de signaler tous les comportements et contenus illicites en ligne sur la plate-forme gouvernementale Pharos depuis 2009 ou de porter plainte. Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre, plusieurs associations comme l’Organisation juive européenne (OJE) ou la Jeunesse française juive (JFJ) se félicitent d’avoir déposé des plaintes contre des dizaines de personnes, dont l’ancien candidat LFI à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, la députée « insoumise » Danièle Obono et le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou.
Comment ce délit a-t-il été utilisé depuis l’attaque du 7 octobre ?
Dès le 10 octobre 2023, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a rappelé dans une circulaire que les « propos vantant les attaques, en les présentant comme une légitime résistance à Israël », tout comme la « diffusion publique de messages incitant à porter un jugement favorable sur le Hamas ou le Djihad islamique », pouvaient être constitutifs du délit d’apologie du terrorisme.
Depuis, l’avocat Vincent Brengarth déplore « une augmentation des poursuites » pour cette infraction. Selon l’Agence France Presse (AFP), le parquet de Paris compte 386 saisines en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas. Plusieurs personnalités ont été convoquées par la police, comme le syndicaliste de SUD Rail Anasse Kazib, l’ancienne basketteuse française Emilie Gomis et six étudiants de la section Solidaires étudiant·e·s de l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
La majorité des dossiers sont encore en cours d’instruction. Le secrétaire général de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, a, lui, été condamné à un an de prison avec sursis le 18 avril. Après l’attaque du Hamas, l’union départementale avait publié un tract, retiré depuis, dans lequel était inscrit : « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [le 7 octobre], elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. » Le responsable de la CGT a fait appel de cette condamnation.
Alice Dejean de la Bâtie, maîtresse de conférences en droit pénal à l’université de Tilburg, aux Pays-Bas, doute que les condamnations se multiplient, puisque « les juges devront établir un lien entre des propos sur la situation en Palestine et les attaques du Hamas. » « La Cour européenne des droits de l’homme [CEDH] pourrait intervenir sinon », poursuit la chercheuse. Cette juridiction européenne a déjà condamné la France en 2022 pour « lourdeur de la sanction pénale » à l’égard de Jean-Marc Rouillan, cofondateur du groupe d’extrême gauche armé Action directe, qui avait qualifié de « très courageux » les auteurs de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo en 2015. Malgré l’arrêt de la CEDH, la cour d’appel de Toulouse l’a une nouvelle fois condamné à de la prison ferme en 2023.
Pourquoi certains politiques, militants et juristes dénoncent-ils un dévoiement ?
Me Brengarth s’inquiète de l’évolution de l’interprétation du texte : « Normalement, ce délit doit viser les cas les plus graves, comme les encouragements à une action terroriste. Là, on est plutôt sur des propos critiques à l’égard de la position d’Israël, qui ne sont, en soi, pas constitutifs d’une apologie ou d’une légitimation des attaques du 7 octobre. » L’avocat représente Rima Hassan, candidate en septième position sur la liste LFI aux élections européenne, qui sera auditionnée le 30 avril.
Nombre de militants et de politiques, y compris d’autres partis, ont critiqué cette convocation d’une candidate à trois mois d’un scrutin. « Les différends politiques » ne doivent pas « se régler devant la justice », a déclaré à l’AFP Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste-Place publique aux européennes. « On ne devrait pas convoquer les opposants politiques », déplore aussi le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy.
Alice Dejean de la Bâtie rappelle que « ce n’est pas la première fois que le droit pénal est utilisé pour discréditer des opposants ». « Mais il y a une tendance générale, dans de nombreux gouvernements européens, dont la France, de prétendre que des citoyens sortent du cadre de la liberté d’expression et entrent dans “l’apologie du terrorisme” quand ils s’expriment sur certains sujets », analyse-t-elle.
Dans son rapport annuel mondial, publié le 24 avril, l’organisation non gouvernementale Amnesty International alerte sur les risques d’entrave à la liberté d’expression en France. « On demande depuis des années que ces délits d’apologie du terrorisme soient abrogés dans les lois, s’est alarmée Nathalie Godard, directrice de l’action à Amnesty International France. Il faut limiter la liberté d’expression sur les questions d’appel à la haine, mais l’apologie du terrorisme, c’est une infraction qui est définie de manière extrêmement vague et subjective, et qui donc représente en soi un risque d’atteinte à la liberté d’expression. »
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/25/comprendre-les-zones-de-flou-autour-du-delit-d-apologie-du-terrorisme_6229866_4355770.html#:~:text=Il%20faut%20limiter%20la%20libert%C3%A9,%C3%A0%20la%20libert%C3%A9%20d'expression.
Mathilde Panot (LFI) met en PLS 3 journalistes sur le génocide à Gaza
https://www.youtube.com/watch?v=fqVVmYg1GR4
Il me semble que le journalisme "sombre" peu à peu dans le militantisme (et pourquoi pas) qui tend à faire l'"apologie" des idées de l'extrême droite (française ou israélienne) et à décrédibiliser toutes voix qui seraient contraire à la pensée dominante (Je trouve cela pitoyable et minable) avec toujours la même rhétorique et la même méthode qui visent à faire peser le soupçon (d'antisémitisme) sur certaines personnalité et à faire naitre des débats stériles sur les mots (que les juristes internationaux trancheront) comme "terrorisme", "génocide" ...) ce qui détourne l'attention des personnes du "massacre" qui a cours à GAZA. Le soupçon d'antisémitisme ne repose pas sur des propos antisémites qui auraient été prononcés mais sur le fait que les journalistes trouvent ces propos "ambigus" à travers une interprétation qui déforme la pensée de certaines personnes. Ainsi, en quoi le fait de qualifier les évènements du 07 octobre de "crime de guerre" (voir de "crime contre l'humanité") au lieu d'"acte terroriste" assimile-t-il une personne à un antisémite qui fait l'apologie du terrorisme ??? En quoi le fiat de qualifier le HAMAS de mouvement de "résistance" constitue-t-il une apologie du terrorisme (toutes formes de "résistances" contre un occupants plus puissances a toujours engendré une "résistance" violente avec des méthodes terroristes : la résistance française ...).
Faut-il poursuivre pour apologie du terrorisme des spécialistes du Moyen-Orient qui considèrent que le HAMAS est un mouvement de résistance (avec des méthodes terroristes) ???
Agnès Levallois vice-president of IREMMO: Hamas is a Resistance movement
https://www.youtube.com/watch?v=JDiUVeacu-E |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Lun 29 Avr 2024, 16:52 | |
| J'ose à peine penser au nombre de fois où je me suis rendu coupable d'"apologies" interdites en tout genre, ne devant (jusqu'ici) mon impunité qu'au fait de n'avoir pas été lu ou compris, connu et reconnu... C'est assez paradoxal que pour "défendre" (sens de l'apo-logie) quelqu'un ou quelque chose (cause) il faille être avocat dans un tribunal, et que ce qui est un "droit" fondamental dans ce contexte soit un délit ou un crime partout ailleurs -- même à l'assemblée nationale et législative, censée précéder comme constitutive de la "loi" l'application de celle-ci dans un tribunal. Le pire, c'est qu'avec cette surenchère stupide on discrédite autant la loi que les institutions. |
| | | free
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 30 Avr 2024, 15:10 | |
| Apologie du terrorisme : Lettre de la présidence au garde des Sceaux
Dans un courrier du 3 avril, le président de la CNCDH interpelle le garde des Sceaux sur la circulaire du 10 octobre 2023 à l'attention des magistrats du parquet concernant les propos relatifs à la situation en Israël-Palestine pouvant être qualifiés d'apologie du terrorisme.
Le président de la CNCDH s'inquiète de ce que "cette circulaire [ait] pu engendrer une confusion entre l’approbation, l’éloge d’un crime et/ou des criminels, et des prises de position relatives au contexte dans lequel ils ont été commis. Ces derniers s’inscrivent dans un débat d’idée et devraient par conséquent pouvoir bénéficier de la liberté d’expression."
Jean-Marie Buruguburu appelle le ministère de la Justice a adopte une nouvelle circulaire qui rappellerait
deux principes fondamentaux garants de la liberté d’expression. D’une part la loi pénale est d’interprétation stricte : or, en toute rigueur, expliquer ou rendre compte du contexte d’un drame n’est pas l’approuver. D’autre part, et conformément à une jurisprudence bien établie de la Cour européenne des droits de l’homme, mis à part l’éloge d’actes terroristes, la liberté d’expression vaut pour les idées qui « heurtent, choquent ou inquiètent l'État ou une fraction quelconque de la population »
La lettre :
Depuis les attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël, les médias ont constaté une recrudescence de personnes mises en cause par la justice pour des faits d’apologie du terrorisme. Je ne reviendrai pas sur certains propos odieux ayant cautionné ces crimes et qui ont donné lieu à des condamnations. En revanche, un certain nombre d’affaires suscitent mon inquiétude concernant l’exercice de la liberté d’expression dans notre pays.
Dans une circulaire du 10 octobre adressée aux magistrats du parquet, vous avez relevé que les crimes du 7 octobre étaient de nature à « engendrer une recrudescence d’infractions à caractère antisémite, qu’il s’agisse d’atteintes à l’intégrité physique de personnes issues de la communauté juive (…) ou encore de propos susceptibles de revêtir les qualifications d’apologie de terrorisme ou de provocation directe à des actes de terrorisme prévues par l’article 421-2-5 du code pénal ». S’agissant de cette dernière infraction, vous avez rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 27 novembre 2018 qui précise que « les propos qui tendent à inciter autrui à porter un jugement favorable sur une infraction qualifiée de terroriste ou sur son auteur, même prononcés dans le cadre d’un débat d’intérêt général et se revendiquant comme participant d’un discours de nature politique » sont constitutifs de l’apologie de terrorisme visée par l’article 421-2-5 du code pénal. Vous en avez déduit que « la tenue publique de propos vantant les attaques précitées, en les présentant comme une légitime résistance à Israël, ou la diffusion publique de message incitant à porter un jugement favorable sur le Hamas ou le Djihad islamique, en raison des attaques qu’ils ont organisées, devront ainsi faire l’objet de poursuites du chef précité »
Au regard de certains propos relayés par la presse qui ont pu donner lieu à des convocations au commissariat, parfois même à des poursuites et des condamnations, il semble que cette circulaire a pu engendrer une confusion entre l’approbation, l’éloge d’un crime et/ou des criminels, et des prises de position relatives au contexte dans lequel ils ont été commis. Ces derniers s’inscrivent dans un débat d’idée et devraient par conséquent pouvoir bénéficier de la liberté d’expression. Le Proche Orient est un théâtre de conflits et de tensions depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tensions qui ont toujours trouvé un large écho dans le monde, y compris en France. Les événements qui ont jalonné l’histoire de la région, les responsabilités respectives des parties engagées dans le conflit israélo-palestinien, donnent lieu à des points de vue souvent divergents. À titre d’illustration, si le Hamas est considéré comme un groupe terroriste par l’Union européenne, comme le rappelle la circulaire, d’autres pays tels que le Royaume-Uni ne considère comme terroriste que la branche armée du groupe.
Il ne revient pas aux autorités judiciaires d’intervenir dans ces débats en qualifiant d’apologie du terrorisme toute mise en perspective historique des attentats du 7 octobre dusse-t-elle choquer certains.
En ma qualité de président de la CNCDH, je vous invite à rappeler, par la voie d’une nouvelle circulaire adressée aux magistrats du parquet, deux principes fondamentaux garants de la liberté d’expression. D’une part la loi pénale est d’interprétation stricte : or, en toute rigueur, expliquer ou rendre compte du contexte d’un drame n’est pas l’approuver. D’autre part, et conformément à une jurisprudence bien établie de la Cour européenne des droits de l’homme, mis à part l’éloge d’actes terroristes, la liberté d’expression vaut pour les idées qui « heurtent, choquent ou inquiètent l'État ou une fraction quelconque de la population ». Les magistrats du parquet doivent faire preuve de discernement dans l’identification des propos susceptibles d’être qualifiés d’« apologie du terrorisme » afin de préserver la liberté d’expression dans notre pays.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma haute considération.
Jean-Marie BURGUBURU
https://www.cncdh.fr/publications/apologie-du-terrorisme-lettre-de-la-presidence-au-garde-des-sceaux |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 30 Avr 2024, 15:32 | |
| A chacun ses manies: c'est étonnant qu'à ce niveau dans les institutions françaises officielles on ne sache pas conjuguer l'imparfait du subjonctif -- dût-elle et non dusse-t-elle... -- en se croyant trop malin pour l'éviter.
L'argument juridique, quand même il est valable dans son contexte, me paraît aussi con( et )ventionnel que ma remarque grammaticale: quand on a décidé de criminaliser une "apologie", peu importe qu'on qualifie de "crime", de "crime de guerre", de "crime contre l'humanité" ou de "terrorisme" l'acte auquel elle se réfère, a fortiori de criminels (etc.) ses acteurs, on est de toute façon entré dans un cercle logique, vicieux ou vertueux selon les points de vue, mais hermétiquement fermé. Et on ne saurait l'ouvrir (en plus d'un sens de l'expression) sans transgression. Mais si on transgresse, par définition, on ne prétend plus en avoir le "droit" selon le droit existant; à la rigueur selon un autre droit (futur, à venir, espéré, eschatologique, messianique, utopique) que celui qui est "en vigueur" (cf. Camus, la révolte se justifie a posteriori)...
J'ai le vague souvenir d'un texte de Deleuze (peut-être dans Mille plateaux) qui opposait les "lois" et les "institutions", et les systèmes politiques selon qu'ils privilégiaient les unes ou les autres: beaucoup de lois et peu d'institutions, ou peu de lois et beaucoup d'institutions. Le système français me paraît se caractériser par une inflation constante des lois et une sclérose des institutions, qui appliquent n'importe quelle loi -- même nazie en temps d'occupation -- selon des procédures rigides; je ne suis pas sûr pour ma part que l'inverse soit meilleur, mais ça mériterait d'être réfléchi, et/ou expérimenté. En tout cas le pire est de changer en même temps les lois et les institutions, au gré de l'émotion médiatique, car alors on bascule dans la "justice d'exception" sans aucun garde-fou(s) -- je viens de revoir les vieux films de Ford autour de Lincoln, The prisoner of Shark Island et Young Mr. Lincoln, je repensais aussi à Section spéciale de Costa-Gavras, mais sur ce point la cinématographie est intarissable...
Dernière édition par Narkissos le Mar 30 Avr 2024, 16:07, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: inter-minables Mar 30 Avr 2024, 16:04 | |
| Un étudiant (Hubert Launoit) recadre 3 journalistes sur le génocide à Gaza https://www.youtube.com/watch?v=f5BD22_CGA8 Conflit. Gaza : plus de 200 corps exhumés d’une fosse commune à Khan Younès La défense civile à Gaza poursuit ses recherches de corps et de restes humains enterrés dans un charnier découvert dans la ville de l’enclave palestinienne, d’où les troupes israéliennes se sont retirées le 7 avril. Il s’agit de la deuxième grande fosse commune découverte en une semaine. Les équipes de la défense civile à Gaza continuent d’exhumer des dépouilles et des restes humains d’une fosse commune découverte, le samedi 20 avril, dans l’enceinte de l’hôpital Nasser, dans la ville de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, rapporte ce lundi 22 avril Al-Jazeera. Au moins 210 corps ont été retrouvés jusqu’à présent, selon les secours, tandis que des proches de personnes disparues continuent d’affluer sur le site dans l’espoir de retrouver celui de leur mère, père, tante ou enfant parmi les dizaines de dépouilles enveloppées dans des linceuls blancs. Certains rentrent bredouille, raconte le site de la chaîne qatarie. “Umm Mohammed Al-Harazeen est venue à l’hôpital dans l’espoir de trouver le corps de son mari. Il a disparu depuis que les forces israéliennes sont entrées à Khan Younès, il y a quelques mois. ‘Nous l’avons recherché, mais en vain’”, affirme-t-elle à Al-Jazeera. “Preuves évidentes du génocide”La découverte du charnier survient après que l’armée israélienne a retiré ses troupes de la ville, le 7 avril. Une grande partie de Khan Younès est en ruine, après des mois de bombardements incessants et de violents combats. “Ces charniers sont des preuves évidentes du génocide et des crimes de guerre les plus impensables”, a dénoncé sur X l’ONG Campagne américaine pour les droits des Palestiniens, citée par Al-Jazeera. La semaine dernière, une autre fosse commune a été découverte à l’hôpital Al-Chifa, le plus grand établissement médical de l’enclave, situé dans la ville de Gaza, après un siège de deux semaines. Israël est accusé de crimes de guerre et de génocide par les Palestiniens et plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, qui a saisi en décembre dernier la Cour internationale de justice (CIJ). Celle-ci a ordonné fin janvier à Israël de “prévenir et punir” l’incitation au “génocide”. La guerre, qui dure depuis plus de six mois, a tué plus de 34 000 Palestiniens, selon le Hamas, et détruit une grande partie de Gaza. https://www.courrierinternational.com/article/conflit-gaza-plus-de-200-corps-exhumes-d-une-fosse-commune-a-khan-younes |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Mar 30 Avr 2024, 16:25 | |
| Les querelles de chiffonniers ou d'apothicaires sur un mot comme "génocide" (ou "terrorisme") me paraissent encore plus obscènes que mes propres remarques grammaticales... A quoi bon parler, en France, en Europe ou en Amérique, sur un plateau de télé ou dans un obscur forum, de ce qui se passe à Gaza ou en Cisjordanie, en Ukraine ou ailleurs, si ça ne change en rien politique des Etats (et de leurs entreprises, d'armement et d'information notamment) ? Il est vrai que l'"opinion" peut faire bouger les Etats, mais il y faut un basculement violent et décisif, du genre haut-le-coeur -- et tant qu'on en est à discuter sur le vocabulaire on en est loin. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 02 Mai 2024, 11:15 | |
| Les étudiants manifestant dans diverses Universités de nombreux pays le font pour réveiller et espèrent un sursaut des gouvernements qui se contentent de regarder en déclarant : "Non ce n'est pas bien", comme on peut le dire à un jeune enfant qui manifeste sa mauvaise humeur.
La réaction des gouvernements à l'égard du conflit à Gaza comme en Ukraine est la même: ne pas trop en faire, faire semblant de vouloir intervenir tout en espérant ne pas perdre de futurs clients pour leurs ventes diverses. Même la réaction du gouvernement suisse est minable et pathétique. Auparavant la Suisse proposait de discuter autour d'une table qui réunirait les différents acteurs. La Suisse gardait sa neutralité, ce n'est plus le cas elle prend des mesure quand elle ne peut plus faire autrement et comme dans le cas de l'UNRWA est un des rares pays à ne plus vouloir, à l'avenir, donner des fonds à cette agence de l'ONU, c'est pitoyable. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 02 Mai 2024, 11:46 | |
| - Citation :
- Les étudiants manifestant dans diverses Universités de nombreux pays le font pour réveiller et espèrent un sursaut des gouvernements qui se contentent de regarder en déclarant : "Non ce n'est pas bien", comme on peut le dire à un jeune enfant qui manifeste sa mauvaise humeur.
Affrontements et interpellations sur les campus américains lors de mobilisations en soutien à GazaDe nouvelles arrestations ont eu lieu mercredi sur plusieurs campus américains, théâtres d'une mobilisation étudiante qui secoue les États-Unis depuis plusieurs jours contre la guerre en cours dans la bande de Gaza.Rappel des manifestations contre la guerre du VietnamDepuis deux semaines, les mobilisations de soutien à Gaza se multiplient à travers les États-Unis, de la Californie aux grandes universités du nord-est, rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam.Les étudiants appellent les établissements à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël et dénoncent le soutien de Washington à son allié israélien.Sur le campus de l'université UCLA, à Los Angeles, des affrontements ont éclaté dans la nuit quand un important groupe de contre-manifestants, pour beaucoup masqués, a attaqué un campement propalestinien installé sur une pelouse, selon un photographe de l'AFP. Les assaillants ont tenté d'enfoncer une barricade improvisée autour du campement. Manifestants et contre-manifestants se sont ensuite opposés à coups de bâton et se sont lancés des projectiles.Mercredi matin, le calme était revenu, mais des dizaines de voitures de police étaient toujours présentes. "L'université doit dissuader les contre-manifestants d'attaquer ceux qui sont pacifiques", a dit à l'AFP Daniel Harris, étudiant de 23 ans, ajoutant que les assaillants "ne ressemblaient pas à des étudiants ou à des personnes ayant un lien quelconque avec l'université".Le président de l'université Gene D. Block avait mis en garde avant ces violences contre la présence de personnes extérieures au campus. Dimanche, des militants propalestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants venus de l'extérieur, en étaient venus aux mains, avec des bousculades et des insultes."Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur", a-t-il ajouté.https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20240502-affrontements-et-interpellations-sur-les-campus-am%C3%A9ricains-lors-de-mobilisations-en-soutien-%C3%A0-gazaLes mobilisations des étudiants pour un cessez-le-feu à Gaza se multiplient en FranceLa majorité des instituts d’études politiques ont été touchés par des rassemblements et des blocages, mardi 30 avril, tandis que Sciences Po Paris prépare un grand débat, jeudi 2 mai, sur la question israélo-palestinienne. Ailleurs, quelques événements sont recensés.« Soutenir la Palestine n’est pas un crime ». La banderole marque l’entrée dans la mobilisation en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza des étudiants de Sciences Po Toulouse, mardi 30 avril, qui ont manifesté dans leur établissement. La plupart des instituts d’études politiques (IEP) ont été perturbés par des assemblées générales et des rassemblements, comme à Lyon, voire des blocus, comme à Rennes, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et à Strasbourg, dans le sillage des actions entreprises la veille à la Sorbonne, à Paris.A la demande du premier ministre, Gabriel Attal, qui souhaitait « une réaction rapide », les forces de l’ordre étaient intervenues promptement pour déloger les étudiants qui avaient planté des tentes dans la cour d’honneur de la prestigieuse université.Depuis l’installation du premier campement dans la cour intérieure de Sciences Po Paris, mercredi 24 avril − évacué dans la nuit par les CRS − et en écho au mouvement en cours à l’université de Columbia, dans l’Etat de New York, le mouvement de soutien au peuple gazaoui a pris de l’ampleur, bien que circonscrit essentiellement aux IEP et à quelques universités.L’un des campus délocalisés de Sciences Po Paris, situé à Menton (Alpes-Maritimes), a été occupé jusqu’au petit matin, mardi, par une trentaine d’étudiants qui avaient orné la façade d’un drapeau palestinien. Le directeur du campus, Youssef Halaoua, a annoncé, dans un message aux étudiants, sa décision de fermer les locaux « jusqu’à nouvel ordre » et de passer les cours à distance.« Discriminations et pressions »« Nous souhaitons que Sciences Po utilise la rhétorique de la Cour internationale de justice [qui a demandé à Israël, à la fin de janvier, d’empêcher d’éventuels actes de génocide] et de l’ONU, mette fin à la double approche dont nous sommes témoins concernant [d’une part] la guerre Ukraine-Russie [et, d’autre part, la guerre menée par Israël à Gaza] et prenne une position ferme sur toutes les discriminations et pressions auxquelles sont confrontés les étudiants », écrivent, dans un communiqué, les étudiants réunis en assemblée générale à Menton.https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/30/les-mobilisations-des-etudiants-pour-un-cessez-le-feu-a-gaza-se-multiplient_6230830_3224.html |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 02 Mai 2024, 15:08 | |
| La grande différence, c'est que des Américains mouraient aussi au Vietnam, comme précédemment des Français en Algérie ou en Indochine...
Tant que les "Occidentaux" ne sont pas massivement concernés, sinon par les marges "binationales" et/ou "militantes", il n'y aura que des postures idéologiques et partisanes qui n'atteindront jamais la masse critique pour faire basculer "l'opinion" -- ni par conséquent les Etats. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 02 Mai 2024, 16:25 | |
| MADAME RETAILLEAU : ON VOUS EXPLIQUE L'ARGUMENT D'EICHMANN !
https://www.youtube.com/watch?v=vhsbrhrlR_8
Au delà des polémiques sur des "mots", de la déformation (systématique) des propos de J-L MELENCHON et de son outrance de langage (même si je considère MELENCHON comme un homme intelligent), le sujet discuté me semble intéressant. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: inter-minables Jeu 02 Mai 2024, 19:49 | |
| Verneuil a fait quelques bons films... Comme je le suggérais avant-hier et un peu plus haut (30.4.2024), si on attend d'avoir le droit ( a fortiori le devoir) de transgresser, on ne transgressera jamais, et en attendant on sera prêt à faire absolument n'importe quoi pourvu que ce soit prescrit ou ordonné. Mais quand on transgresse, ne serait-ce que le règlement d'une institution ou l'ordre d'une hiérarchie, il ne faut pas s'attendre à ce que ce soit sans conséquence. Le droit à la transgression impunie n'est qu'un tour de contradiction supplémentaire. Il y a des circonstances où l'on ne peut être que héros ou salaud, même quand on n'a pas de prédisposition particulière pour l'un ou l'autre rôle (encore une affaire de choix, ou d'élection). Mais ceux qui ne se sont jamais trouvés dans ce genre de circonstances sont mal placés pour en parler. |
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