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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Jeu 31 Mar 2011, 12:40
Celui qui chante A son histoire A notre histoire Au fond de lui Celui qui chante Rejoint le ciel Et fait bouger l’ordre éternel Il est heureux, malheureux comme nous Il cherche ce qu’il voudrait comme nous Mais quelque chose l’emporte au-dessus de tout Celui qui chante
Celui qui chante Retrouve la vie Retrouve le cri De l’enfant-Dieu Celui qui chante Se sent grandir Et sent sa force Au bout des doigts Il se cherche des raisons comme nous Il se pose des questions comme nous Mais quelque chose l’emporte au-dessus de tout Celui qui chante {7x!} Celui qui chante Devint si fort Que rien au monde Ne peut l’atteindre Celui qui chante A des regards De vrai bonheur Au fond des yeux Il est heureux, malheureux comme nous Il cherche ce qu’il voudrait comme nous Mais quelque chose l’emporte au-dessus de tout Celui qui chante {10x!!}
Celui qui chante A tant d’amour Celui qui chante A tant d’amis Celui qui chante Dans sa tête à lui
Celui qui chante A tant d’amour Celui qui chante A tant d’amis Celui qui chante Dans sa tête à lui
Michel Berger, "Celui qui chante".
Patoune
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Sam 02 Avr 2011, 08:26
Chanson à écouter à partir de 1:46
CHANSON POUR LA FRANCE
En ce jour France ma belle Après avoir fait le tour Des pays de ma planète Je t'envoie ce mot d'amour
Il se prépare une fête Ce soir à Jérusalem Je voudrais que tu sois prête Pour le Roi qui t'aime!
Ma belle il faut te préparer Le Roi vient te chercher Au festin de l'éternité Il veut te faire danser
Son sang est là pour te laver De tes péchés passés Son huile pour te parfumer Son or pour te parer
Je t'ai donné tant de grâces De beauté et de passion Belle France tant de charmes T'ont fait perdre la raison
Révolution décadence Tu as fait de mauvais choix Tu as brisé notre alliance En méprisant mes lois
Ma belle il faut te réveiller Le Roi vient te chercher Sa majesté va t'attirer Et tu vas t'envoler
Lèves les yeux ne vois-tu pas Les témoins d'autrefois Chevaliers , serviteurs et rois J'étais si fier de toi!
Tes enfants à la mamelle donnent les oracles du Roi J' connais même une pucelle Qui brûla d'amour pour moi
Vieille France ton histoire M'a fait pleuré bien des fois Après ces heures de gloire Tu es tombé si bas!
Ma belle il faut te relever Le Roi vient te chercher Ote ces vêtements souillés Et vas te purifier
Son sang est là pour te laver De tes péchés passés Son huile pour te parfumer Son or pour te parer
Tu as perdu vieille France Ta jeunesse d'autrefois Beauté de ta dépendance Et de ton amour pour moi
A moins que tu 'n ' te repentes Le Roi partira sans toi Et un grand temps d'épouvante Alors t'ébranlera
Terre de France soit prête Dieu prévient tous Ses enfants N'entends-tu pas la trompette Et l'armée du Tout Puissant
Reviens, reviens-moi ma belle Ensemble recommençons A nouveau tu seras celle Qui portera mon Nom
BIS
Narkissos
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Sam 02 Avr 2011, 11:28
A l'heure où même le Front national se veut républicain, voilà un texte pour le moins insolite... que l'image "décale", certes, mais en décalant aussi les questions. La première ("totalitaire", sans doute) étant: mais QUI a bien pu écrire ça?
Anagnoste
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 03 Avr 2011, 18:16
Il était une fois où je faisais de la voile en Bretagne Sud, de la navigation côtière. Le temps était au grand soleil. A cette époque le GPS n'existait pas, nous faisions le point à l'aide d'un compas, sorte de cylindre contenant une bousssole en bain d'huile, qu'on met à son oeil en visant des points remarquables.
Je vise donc et donne une conclusion loufoque : "Nous avons reculé de un mille depuis le point précédent".
Le chef de bord fait le point : on a avancé de trois milles. Je me défends de m'être trompé, je recommence, je confirme, jusqu'à ce que j'ôte mes lunettes de soleil pour en avoir le coeur net : j'obtiens qu'on a, de fait, avancé de trois milles.
La monture de mes lunettes était magnétique.
VANVDA
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 04 Avr 2011, 08:18
Comme quoi on peut être trop aimant!
Anagnoste
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 04 Avr 2011, 11:36
Cher BB,
je n'aurai qu'un mot : poilant !
il m'est arrivé de boire trop ; assez, jamais !
A bientôt.
Anagnoste
Nombre de messages : 368 Age : 68 Date d'inscription : 12/02/2011
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Ven 08 Avr 2011, 23:28
Un petit cadeau à spermologos :
"Ce qui est curieux, ce n'est pas tant qu'on ait tout dit, mais qu'on ait tout dit en vain, de sorte que tout est toujours à redire."
Jacques Bainville
Narkissos
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Sam 09 Avr 2011, 12:31
Décidément, nous avons la citation bien monarchiste ces temps-ci!
(Je viens de m'apercevoir que sur ce forum les "signatures" changent rétroactivement, de sorte que la remarque ci-dessus va devenir tout à fait incompréhensible quand Anagnoste remplacera Rivarol par autre chose et que ses textes existants s'éclaireront de nouvelles intertextualités, qu'il n'aura jamais "voulues" totalement, ni hier, ni demain.)
Sur le "fond", oui, on se répète toujours, et on ne se répète jamais... Héraclite, déjà, n'était pas neuf.
Anagnoste
Nombre de messages : 368 Age : 68 Date d'inscription : 12/02/2011
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Sam 09 Avr 2011, 20:45
Cher spermologos,
voilà, une nouvelle signature comme tu l'avais prévu !
A bientôt.
Anagnoste
Nombre de messages : 368 Age : 68 Date d'inscription : 12/02/2011
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Sam 09 Avr 2011, 23:29
Bonjour,
à l'occasion du 150e anniversaire de l'unité italienne nous pouvons constater que les passions demeurent vives dans ce pays, comme le montre ce document envoyé par un ami.
Je vous l'adresse pour info, chacun en fera la lecture qu'il voudra, bien sûr.
Cordialement
Michel Boulet (Société Savoisienne d’Histoire et d’Archéologie, Chambéry)
Le 12 mars dernier, Silvio Berlusconi a dû faire face à la réalité. L’Italie fêtait le 150ème anniversaire de sa création et à cette occasion fut donnée, à l’opéra de Rome, une représentation de l’opéra le plus symbolique de cette unification : Nabucco de Giuseppe Verdi, dirigé par Riccardo Muti. Nabucco de Verdi est une œuvre autant musicale que politique : elle évoque l'épisode de l'esclavage des juifs à Babylone, et le fameux chant « Va pensiero » est celui du Chœur des esclaves opprimés. En Italie, ce chant est le symbole de la quête de liberté du peuple, qui dans les années 1840 - époque où l'opéra fut écrit - était opprimé par l'empire des Habsbourg, et qui se battit jusqu'à la création de l’Italie unifiée. Avant la représentation, Gianni Alemanno, le maire de Rome, est monté sur scène pour prononcer un discours dénonçant les coupes dans le budget de la culture du gouvernement. Et ce, alors qu’Alemanno est un membre du parti au pouvoir et un ancien ministre de Berlusconi. Cette intervention politique, dans un moment culturel des plus symboliques pour l’Italie, allait produire un effet inattendu, d’autant plus que Silvio Berlusconi en personne assistait à la représentation… Repris par le Times, Riccardo Muti, le chef d'orchestre, raconte ce qui fut une véritable soirée de révolution : « Au tout début, il y a eu une grande ovation dans le public. Puis nous avons commencé l’opéra. Il se déroula très bien, mais lorsque nous en sommes arrivés au fameux chant Va Pensiero, j’ai immédiatement senti que l’atmosphère devenait tendue dans le public. Il y a des choses que vous ne pouvez pas décrire, mais que vous sentez. Auparavant, c’est le silence du public qui régnait. Mais au moment où les gens ont réalisé que le Va Pensiero allait démarrer, le silence s’est rempli d’une véritable ferveur. On pouvait sentir la réaction viscérale du public à la lamentation des esclaves qui chantent : « Oh ma patrie, si belle et perdue ! ». Alors que le Chœur arrivait à sa fin, dans le public certains s’écriaient déjà : « Bis ! » Le public commençait à crier « Vive l’Italie ! » et « Vive Verdi ! » Des gens du poulailler (places tout en haut de l’opéra) commencèrent à jeter des papiers remplis de messages patriotiques – certains demandant « Muti, sénateur à vie ». Bien qu’il l’eut déjà fait une seule fois à La Scala de Milan en 1986, Muti hésita à accorder le « bis » pour le Va pensiero. Pour lui, un opéra doit aller du début à la fin. « Je ne voulais pas faire simplement jouer un bis. Il fallait qu’il y ait une intention particulière. », raconte-t-il. Mais le public avait déjà réveillé son sentiment patriotique. Dans un geste théâtral, le chef d’orchestre s’est alors retourné sur son podium, faisant face à la fois au public et à M. Berlusconi, et voilà ce qui s'est produit : [Après que les appels pour un "bis" du "Va Pensiero" se soient tus, on entend dans le public : "Longue vie à l'Italie !"]
Le chef d'orchestre Riccardo Muti : Oui, je suis d'accord avec ça, "Longue vie à l'Italie" mais...
[applaudissements]
Muti : Je n'ai plus 30 ans et j'ai vécu ma vie, mais en tant qu'Italien qui a beaucoup parcouru le monde, j'ai honte de ce qui se passe dans mon pays. Donc j'acquiesce à votre demande de bis pour le "Va Pensiero" à nouveau. Ce n'est pas seulement pour la joie patriotique que je ressens, mais parce que ce soir, alors que je dirigeais le Choeur qui chantait "O mon pays, beau et perdu", j'ai pensé que si nous continuons ainsi, nous allons tuer la culture sur laquelle l'histoire de l'Italie est bâtie. Auquel cas, nous, notre patrie, serait vraiment "belle et perdue".
[Applaudissements à tout rompre, y compris des artistes sur scène]
Muti : Depuis que règne par ici un "climat italien", moi, Muti, je me suis tu depuis de trop longues années. Je voudrais maintenant... nous devrions donner du sens à ce chant ; comme nous sommes dans notre Maison, le théatre de la capitale, et avec un Choeur qui a chanté magnifiquement, et qui est accompagné magnifiquement, si vous le voulez bien, je vous propose de vous joindre à nous pour chanter tous ensemble. C’est alors qu’il invita le public à chanter avec le Chœur des esclaves.
Voici l'adresse pour voir ce moment étonnant:
https://youtu.be/7vQ_uQsITko
Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 10 Avr 2011, 02:19
moment émouvant -- ces mots sont parents... Grazie!
VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 10 Avr 2011, 11:02
Un bien joli moment en effet. Je me dis qu'on vit toutefois une drôle d'époque pour qu'un aussi sale type (Berlusconi) finisse par "tomber" pour une banale histoire de mœurs...
Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 10 Avr 2011, 13:21
Je ne le vois point encore tombé... Si l'inculture et le mépris de la culture, réels ou feints, mais affichés (là-dessus Berlusconi est maître, mais il a de bons émules chez nous aussi), sont devenus des ingrédients indispensables du "populisme", c'est aussi parce que et dans la mesure où la culture a cessé d'être populaire (Verdi est l'exemple même d'une culture au départ populaire). Victime de sa propre sacralisation et de sa ritualisation extrême, en même temps que de son appropriation et de sa séquestration par la haute et moyenne bourgeoisie qui en a fait sa chose, son signe de reconnaissance mutuelle. Qui va à l'opéra aujourd'hui? Et pendant ce temps-là les pauvres, nourris au régime de la petite bourgeoisie inculte et consumériste, ont cessé d'être un peuple: ils ne chantent plus, et surtout pas ensemble. C'est aussi par là que je trouve ce moment émouvant. Qu'au sein d'un "temple de la culture", ceux qui sont là retrouvent -- un instant et trop tard -- l'émotion populaire qui a fait "leur" culture, et qu'ils ont eux-mêmes contribué à anéantir.
le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 10 Avr 2011, 23:06
Merci Anagnoste d'avoir partagé ce moment fort, j'en ai la chair de poule; c'est simple et beau.
thessray
Nombre de messages : 151 Age : 93 Date d'inscription : 31/03/2008
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 11 Avr 2011, 22:18
Merci Anagnoste même émotion à chaque fois que j'écoute cette portion de l'opéra de Verdi
VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 11 Avr 2011, 22:39
Tu te mets les yeux dans la poche T’as tout vu Mais t’as rien vécu Dieu n’est pas un DJ, c’est une femme de ménage au chômage
Je sais qu't’as 40 Ans Et tu t’ennuies, La vérité, Ne fais pas de bruit
Tu te bats contre ta nature Oui ça fait mal les blessures T’es la femme de ta mère Tant pis pour ton père il a grandi
Je sais qu't’as 40 Ans Et tu t’ennuies, La vérité, Ne fais pas de bruit
Ne me parle pas du passé c'n’est pas un endroit à visiter
Quand on est con et malheureux On a toujours besoin du bon Dieu
Je sais qu't’as 40 Ans Et tu t’ennuies, La vérité, Ne fais pas de bruit
Je sais t’as 40 Ans Et tu t’ennuies, La vérité, Ne fais pas de bruit
À part le couplet sur la femme de ta mère que j'avoue ne pas comprendre (un taux de gamma gt trop faible dans le sang, peut-être?), cette chanson me scie en deux....
Anagnoste
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Mer 20 Avr 2011, 16:44
Etre vainqueur demande du doigté, c'est connu. Avoir raison aussi, comme le souligne cette pensée de Henri de Lubac ("Nouveaux paradoxes, quatrième chapitre "rapports humains".)
"Si nous avons raison sans prière, si nous avons raison sans charité, si nous avons raison sans l'Evangile, notre "avoir-raison" n'est pas seulement stérile : il porte des fruits de mort. C'est trop aisé d'avoir raison contre quiconque, agissant ou pensant, n'est pas la perfection totale. C'est trop tentant quelquefois".
Pierre de lune
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Ven 22 Avr 2011, 13:03
Bonjour tous et toutes,
A peine quelques mots qui s'envolent au vent et retombent tout doucement :
"Il fut, et ne fut pas, un temps, dans un pays pas si lointain, où le tamis étant dans la paille, l'âne était le crieur du village et le chameau était le barbier... où j'étais le plus vieux que mon père et balançais son berceau lorsqu'il pleurait... où le monde était à l'envers et le temps était un cycle qui tournait et tournait de sorte que le futur était plus vieux que le passé et le passé aussi jeune que les champs fraîchement ensemencés...
Il fut, et ne fut pas, un temps. Les créatures abondaient comme le grain et trop parler était un péché, car on pouvait dire ce que l'on devait oublier et se souvenir de ce que l'on devait taire".
Elif Shafak (La bâtarde d'Istanbul)
Anagnoste
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Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 24 Avr 2011, 12:05
Chers tous,
je voudrais dire un mot de ma signature du moment, "Dieu est là où sont les racines".
Pour moi, c'est une marche vers l'esprit d'enfance. Quoi mieux que l'esprit d'enfance pour reconnaître que Dieu est Père, et Jésus-Christ frère ?
"Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n'entrerez pas au Royaume des Cieux", dit à peu près l'Evangile.
Notez "devenez", et pas "redevenez".
A bientôt.
Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Dim 24 Avr 2011, 19:24
"Devenir", non "redevenir" (des enfants), j'avais trouvé autrefois quelque chose d'approchant chez Jung. Mais sa nuance à lui était un peu différente, en ce qu'il opposait "devenir" à "rester": il s'agissait de quitter une enfance pour en trouver (inventer?) une autre, au lieu de s'accrocher à la "première" ou de tenter d'y "revenir".
J'en profite pour reproduire le chapitre des "trois métamorphoses" auquel j'ai souvent fait allusion, au début du Zarathoustra de Nietzsche:
Je vais vous dire trois métamorphoses de l’esprit : comment l’esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant. Il est maint fardeau pesant pour l’esprit, pour l’esprit patient et vigoureux en qui domine le respect : sa vigueur réclame le fardeau pesant, le plus pesant. Qu’y a-t-il de plus pesant ! ainsi interroge l’esprit robuste. Dites-le, ô héros, afin que je le charge sur moi et que ma force se réjouisse. N’est-ce pas cela : s’humilier pour faire souffrir son orgueil ? Faire luire sa folie pour tourner en dérision sa sagesse ? Ou bien est-ce cela : déserter une cause, au moment où elle célèbre sa victoire ? Monter sur de hautes montagnes pour tenter le tentateur ? Ou bien est-ce cela : se nourrir des glands et de l’herbe de la connaissance, et souffrir la faim dans son âme, pour l’amour de la vérité ? Ou bien est-ce cela : être malade et renvoyer les consolateurs, se lier d’amitié avec des sourds qui m’entendent jamais ce que tu veux ? Ou bien est-ce cela : descendre dans l’eau sale si c’est l’eau de la vérité et ne point repousser les grenouilles visqueuses et les purulents crapauds ? Ou bien est-ce cela : aimer qui nous méprise et tendre la main au fantôme lorsqu’il veut nous effrayer ? L’esprit robuste charge sur lui tous ces fardeaux pesants : tel le chameau qui sitôt chargé se hâte vers le désert, ainsi lui se hâte vers son désert.
Mais au fond du désert le plus solitaire s’accomplit la seconde métamorphose : ici l’esprit devient lion, il veut conquérir la liberté et être maître de son propre désert. Il cherche ici son dernier maître : il veut être l’ennemi de ce maître, comme il est l’ennemi de son dernier dieu ; il veut lutter pour la victoire avec le grand dragon. Quel est le grand dragon que l’esprit ne veut plus appeler ni dieu ni maître ? « Tu dois », s’appelle le grand dragon. Mais l’esprit du lion dit : « Je veux. » « Tu dois » le guette au bord du chemin, étincelant d’or sous sa carapace aux mille écailles, et sur chaque écaille brille en lettres dorées : « Tu dois ! » Des valeurs de mille années brillent sur ces écailles et ainsi parle le plus puissant de tous les dragons : « Tout ce qui est valeur – brille sur moi. » Tout ce qui est valeur a déjà été créé, et c’est moi qui représente toutes les valeurs créées. En vérité il ne doit plus y avoir de « Je veux » ! Ainsi parle le dragon. Mes frères, pourquoi est-il besoin du lion de l’esprit ? La bête robuste qui s’abstient et qui est respectueuse ne suffit-elle pas ? Créer des valeurs nouvelles – le lion même ne le peut pas encore : mais se rendre libre pour la création nouvelle – c’est ce que peut la puissance du lion. Se faire libre, opposer une divine négation, même au devoir : telle, mes frères, est la tâche où il est besoin du lion. Conquérir le droit de créer des valeurs nouvelles – c’est la plus terrible conquête pour un esprit patient et respectueux. En vérité, c’est là un acte féroce, pour lui, et le fait d’une bête de proie. Il aimait jadis le « Tu dois » comme son bien le plus sacré : maintenant il lui faut trouver l’illusion et l’arbitraire, même dans ce bien le plus sacré, pour qu’il fasse, aux dépens de son amour, la conquête de la liberté : il faut un lion pour un pareil rapt.
Mais, dites-moi, mes frères, que peut faire l’enfant que le lion ne pouvait faire ? Pourquoi faut-il que le lion ravisseur devienne enfant ? L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation. Oui, pour le jeu divin de la création, ô mes frères, il faut une sainte affirmation : l’esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde.
Je vous ai nommé trois métamorphoses de l’esprit : comment l’esprit devient chameau, comment l’esprit devient lion, et comment enfin le lion devient enfant. – Ainsi parlait Zarathoustra. Et en ce temps-là il séjournait dans la ville qu’on appelle : la Vache multicolore.
Anagnoste
Nombre de messages : 368 Age : 68 Date d'inscription : 12/02/2011
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 25 Avr 2011, 18:23
"Elles sortirent du tombeau et s'enfuirent tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur".
Telle est la fin de l'Evangiles de Marc dans le canon protestant. Je trouve cela admirable. Je le cite parce que c'est Pâques.
A bientôt.
seb
Nombre de messages : 1510 Age : 51 Date d'inscription : 05/01/2010
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 25 Avr 2011, 18:37
Anagnoste a écrit:
"Elles sortirent du tombeau et s'enfuirent tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur".
Telle est la fin de l'Evangiles de Marc dans le canon protestant. Je trouve cela admirable. Je le cite parce que c'est Pâques.
_________________ Si ton but est la croyance, ne parle qu'avec ceux qui la partagent. Si ton but est la connaissance, parle avec tout le monde! http://ex-temoinsdejehovah.org/
Anagnoste
Nombre de messages : 368 Age : 68 Date d'inscription : 12/02/2011
Sujet: Re: FOURRE-TOUT. Lun 23 Mai 2011, 10:40
Dieu nous attend tout le temps... Amicalement. (Michel Berger/Françoise Hardy)
Au bout du téléphone, il y a votre voix Et il y a des mots que je ne dirai pas. Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres. Je voudrais vous les dire et je voudrais les vivre Je ne le ferai pas, je veux, je ne peux pas. Je suis seule à crever et je sais où vous êtes. J'arrive, attendez-moi, nous allons nous connaître. Préparez votre temps, pour vous j'ai tout le mien. Je voudrais arriver, je reste, je me déteste. Je n'arriverai pas, je veux, je ne peux pas. Je devrais vous parler, je devrais arriver ou je devrais dormir. J'ai peur que tu sois sourd, j'ai peur que tu sois lâche. J'ai peur d'être indiscrète, je ne peux pas vous dire que je t'aime.
Mais si tu crois un jour que tu m'aimes Ne crois pas que tes souvenirs me gênent Et cours, cours jusqu'à perdre haleine, viens me retrouver. Si tu crois un jour que tu m'aimes et si ce jour-là, tu as de la peine À trouver où tous ces chemins te mènent, viens me retrouver.
Si le dégoût de la vie vient en toi Si la paresse de la vie s'installe en toi, pense à moi, pense à moi.
Mais si tu crois un jour que tu m'aimes Ne le considère pas comme un problème Et cours, cours jusqu'à perdre haleine, viens me retrouver. Si tu crois un jour que tu m'aimes, n'attends pas un jour, pas une semaine Car tu ne sais pas où la vie t'emmène, viens me retrouver.
Si le dégoût de la vie vient en toi Si la paresse de la vie s'installe en toi, pense à moi, pense à moi.