Pour rappel, les indices néotestamentaires d'une eucharistie hebdomadaire et dominicale (mia tou sabbatou / tôn sabbatôn, premier [jour] de la semaine, du ou des sabbats = dimanche, qui devient "jour du Seigneur", littéralement seigneurial ou dominical avec un adjectif typiquement chrétien, kuriakè dérivé de kurios dans l'Apocalypse (1,10) ou la Didachè (14), comme la Cène ou dîner / souper déjà kuriakon en 1 Corinthiens 11,20) sont surtout dans les Actes (20,7; cf. 2,42ss, mais on peut aussi bien en déduire un rythme quotidien), qui dépendent à l'évidence du jour de la résurrection (marqué par rapport à la semaine et non à l'année) dans les Synoptiques (cf. aussi Jean 20 avec l'apparition renouvelée pour Thomas le dimanche suivant): on pourrait tirer dans le même sens 1 Corinthiens 16,2 mais c'est moins évident... A l'opposé, on pourrait interpréter le rite que présupposent les textes, sinon les textes eux-mêmes, dans un sens maximaliste qui neutraliserait paradoxalement son caractère rituel, comme une consécration de tout repas rapporté à la mort du Christ. En distinguant le repas communautaire du repas "privé", comme plus tard l'"agape" du "sacrement" (c.-à-d. un "vrai repas" d'un "repas symbolique", quelle que soit son interprétation), 1 Corinthiens 11 et la Didachè témoigneraient déjà du rétablissement dans le christianisme d'une certaine séparation du "sacré" et du "profane", du "rituel" et de l'"ordinaire", que des pratiques pré- ou proto-chrétiennes avaient aussi bien pu tendre à abolir (toutes les fois, aussi souvent que vous boirez ou mangez, hosakis ean pinète / esthiète selon 1 Corinthiens 11,25s, la formule en-deçà du contexte irait plutôt à l'encontre de toute limite de fréquence et de tout cadre "ecclésial").