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 Dans les mondes à venir ou aux éons à venir

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MessageSujet: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeLun 28 Sep 2020 - 15:21

"au-dessus de tout principat, de toute autorité, de toute puissance, de toute seigneurie, de tout nom qui puisse se prononcer, non seulement dans ce monde-ci, mais encore dans le monde à venir" (Ep 1,21).

Notes : ce monde-ci / le monde à venir Mt 12.32n ; Hé 6.5.

"pour montrer dans les temps à venir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ" (Ep 2,7).

Notes : dans les temps à venir : autres traductions dans les mondes à venir ou aux éons à venir, voir v. 2n ; cf. 3.10.

"et de mettre en lumière pour tous la réalisation du mystère caché de tout temps en Dieu, le créateur de tout" (Ep 3,9)

Notesde tout temps : l’expression grecque correspondante (litt. depuis les âges ou les siècles), qui a habituellement le sens de depuis toujours, pourrait aussi être comprise ici dans le sens de caché aux éons, cf. v. 10 ; 2.2n,7n

"à lui la gloire dans l'Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, à tout jamais. Amen !" (Ep 3,21) 

Notes : génération. – à tout jamais : litt. de l’âge des âges, du siècle des siècles, cf. 2.2n ; Ga 1.5n.


Aion
Aion (ou éon) désigne une période de temps qui présente certaines caractéristiques. Si je dis « nous vivons les derniers mois de la seconde présidence de Chirac », j’indique un aion ; de même quand on parle du siècle des Lumières, de la période romantique, de l’entre deux guerres ou de l’après 11 septembre 2001. Du point de vue de la foi chrétienne, le Nouveau Testament distingue ce temps-ci, l’aion présent, l’état actuel du monde et le temps du Royaume, le nouvel état du monde, l’aion qui vient. Il n’annonce pas, contrairement à ce qu’on dit parfois la fin du monde, mais la venue d’un monde nouveau ; il ne parle pas de la fin des temps mais des temps de la fin, autrement dit d’une période différente de l’actuelle et d’une période qui sera finale au sens de définitive. La distinction montre l’importance de la temporalité pour le christianisme et l’accent mis sur le futur que j’ai souligné dans les deux parties précédentes.


Dernière édition par free le Mar 29 Sep 2020 - 9:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeLun 28 Sep 2020 - 20:35

Free il doit s'agir de Ephésiens chap. 1 verset 21 et non 27.

A propos du monde à venir voici le texte de la Bible du Semeur (version d'étude) :

21 Là. le Christ est placé bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance de toute Domination et de toute Souveraineté; au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir.

A propos de "le monde à venir" une note en bas de page déclare :
monde à venir : Paul distingue le monde présent dominé par le mal (voir Ga. 1 4 et note) et le monde à venir ou le Messie règnera.
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 29 Sep 2020 - 9:57

Dans un second temps, la consultation de l’excellente Concordance de la Traduction œcuménique de la Bible (2002) permet de comptabiliser près de cent emplois du mot dans le Nouveau Testament. Il se trouve parfois utilisé au singulier, mais le plus souvent au pluriel. Les emplois les plus simples correspondent au sens premier du mot, le sens temporel. On trouve ainsi au singulier une opposition entre l’époque présente – le siècle présent – et l’époque, le siècle à venir (en tô aiôni toutô / en tô mellonti) : « à celui qui a parlé contre l’Esprit Saint, on ne lui remettra ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir » (Mt 12, 32, trad. Crampon, 1923).

Autre emploi temporel au singulier, qui nous paraît peut-être moins simple, parce que la signification évoquée a quasiment disparu de la culture ambiante : sans aucun autre déterminatif que l’article, aiôn peut signifier « l’éternité ». Ainsi, dans le « Discours du pain de vie », Jésus dit : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. » (Jn 6, 51, trad. TOB) « Pour l’éternité » (eis ton aiôna), c’est-à-dire pour le siècle, pour l’époque par excellence, celle dont la durée est la durée même. La différence de préposition avec l’expression précédente est significative : eis indique un mouvement, alors que en indique une situation ; eis tous aiônas (« pour l’éternité ») nous conduit en avant, vers l’avenir ; en tô aiôni (« dans le siècle ») nous garde dans un temps indéterminé, qu’un participe employé comme adjectif viendra préciser (présent ou à venir). La même chose peut se dire avec le mot au pluriel, mais il est alors redoublé, ce qui donne un côté superlatif à l’expression : eis tous aiônas, tôn aiônôn, « dans les siècles des siècles », formule qui conclut souvent les doxologies, louanges adressées à Dieu : « à Dieu, seul sage, gloire, par Jésus-Christ, aux siècles des siècles ! Amen. » (Rm 16, 27)

Cela est encore plus évident lorsque le mot aiôn est employé au pluriel : il se charge alors d’harmoniques un peu différentes, qui conduisent à lever le regard de ce qui nous entoure vers plus haut. En effet, dans la Première épître aux Corinthiens, nous lisons encore : « Nous enseignons la sagesse de Dieu, mystérieuse et demeurée cachée, que Dieu, avant les siècles, avait d’avance destinée à notre gloire. » (1 Co 2, 7) L’expression « avant les siècles » (pro tôn aiônôn) est bien temporelle, et cependant elle fait référence à une réalité qui dépasse la notion même de temps : elle fait percevoir que le temps, celui dans lequel nous vivons et dans lequel ceux qui nous précédent ont vécu, comme ceux qui nous suivront, est englobé dans quelque chose de plus grand. En un mot, elle montre que le temps est dans les mains de Dieu et elle fait référence à ce que la Bible appelle la Création. Cela se comprend encore plus aisément dans cette doxologie : « Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et unique, honneur et gloire, pour les siècles des siècles. » (1 Tm 1, 17) Il est ici clair que le mot aiôn, au pluriel, renvoie à l’ensemble des choses créées, mais en tant qu’elles existent dans le temps et durent. C’est ici la dimension temporelle de la création que nous apercevons, non pas seulement sous le mode des sept jours que nous décrit le début du livre de la Genèse (Gn 1-2), mais sous le mode des grandes époques de l’humanité.

Il me semble que c’est dans cette perspective que nous devons étudier le texte de la Lettre aux Hébreux abordé en introduction, dont nous retenions, parmi les traductions, celle de la Bible de Segond qui nous paraissait la plus explicite : « et c’est par lui aussi qu’il a créé l’univers » (littéralement : « les siècles »). La référence à des éons, entendus au sens gnostique, comme une pluralité d’être intermédiaires entre Dieu et l’homme, ne semble pas du tout s’imposer dans ce texte, même si elle reste une interprétation possible, dans l’idée d’une intégration de toutes les conceptions païennes de la création que réalise déjà le texte de la Genèse, comme le montre cet autre passage de la même lettre : « Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été organisés par la parole de Dieu (katêrtisthai tous aiônas tô rêmati theou). Il s’ensuit que le monde visible ne prend pas son origine en des apparences. » (He 11, 3) Cette pluralité des échelles de la création, qui comprend aussi bien le monde angélique que le monde visible, végétal et animal, et qui culmine dans l’être humain, est tout entière entre les mains de Dieu. À l’épaisseur temporelle de la création se joint ici son épaisseur ontologique. https://www.revue-resurrection.org/Qu-est-ce-qu-un-eon
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 29 Sep 2020 - 13:32

Définition de EON selon le Dictionnaire historique de la langue française (le Robert)

EON est un emprunt savant (1732) au latin chrétien aeon, -onis, lui-même du grec aiôn, -ônos « force vitale, vie », d’où « durée d’une vie », « durée » en général et, chez les philosophes, « éternité ». Le mot provient d’une racine indoeuropéenne ai-w- qui exprime la force vitale, la durée (cf l’allemand Ewigkeit « éternité »). Le mot fut employé en latin par l’hérésiarque Valentin et par les gnostiques pour désigner des entités abstraites et éternelles du bon principe (sagesse, raison).

Il est repris en français au XVIIIe s. comme terme de philosophie pour désigner une puissance éternelle, émanant de l’Être suprême et par laquelle s’exerce son action sur le monde. Le mot a aussi le sens, repris du grec (par l’intermédiaire de l’anglais aeon), de « durée immense ». Il est d’emploi didactique dans le deux acceptions.
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 10:33

"nous énonçons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, celle que Dieu a destinée d'avance, depuis toujours, à notre gloire" - 1 Cor 2,7 NBS  - (TOB : "avant les siècles").

Notes : 1 Corinthiens 2:7 : depuis toujours : litt. avant les âges ou les mondes, même mot aux v. 6 et 8 ; cf. Ga 1.5n ; Ep 2.2n.





Le siècle, durée de cent ans, n’est pas connu des auteurs bibliques, pour qui il n’existait guère de période plus longue qu’une génération (voir Temps). L’hébreu ôlam de l’Ancien Testament comme le grec aïôn du Nouveau Testament sont rendus au pluriel par « siècles », au sens indéterminé d’« âges » incommensurables, soit dans le passé soit dans l’avenir, exprimant ainsi l’idée d’éternité ; exemples :

•l’Éternel, « rocher des siècles » (Ésaïe 26.4),

•son règne « de tous les siècles » (Psaumes 145.13 ; cf. 1 Timothée 1.17),

•et les expressions : « avant [tous] les siècles » (1 Corinthiens 2.7 ; Tite 1.2 ; 2 Timothée 1.9),

•« dans tous les siècles » (Romains 11.36),

•« aux siècles des siècles » (Romains 16.27 ; 1 Pierre 4.11 ; 1 Pierre 5.11 ; Apocalypse 1.6-18 ; Apocalypse 22.5 etc.).

Au singulier, « ce siècle » représente le monde (voir ce mot) considéré comme l’époque en cours, avec une nuance de blâme contre sa vanité (Luc 16.8 ; 1 Corinthiens 1.20 ; 1 Corinthiens 2.6 ; 2 Corinthiens 4.4 ; Galates 1.4 ; Éphésiens 1.21) ; il est souvent opposé au siècle à venir (Marc 10.30 ; Éphésiens 2.7 ; Hébreux 6.5) et parfois appelé avec plus de précision le présent siècle (Romains 12.2 ; Tite 2.12 ; 2 Timothée 4.9).

L’accomplissement des antiques prophéties par Jésus-Christ donnait aux chrétiens l’impression d’être à la fin des siècles, ou des âges, ou des temps (1 Corinthiens 10.11 ; Hébreux 9.26).

Les apocalypses reposaient sur la division absolue de l’histoire en deux âges ou siècles (éons), le siècle présent et le siècle à venir, celui du règne de la force brutale et celui du règne éternel de Dieu, séparés par le grand jugement (cf. Daniel 7.26 et suivant). https://www.bible.audio/definition-westphal-4819-Siecle.htm
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 11:43

Je profite d'une très brève connexion pour vous saluer et rappeler qu'il y a sur ce forum une fonction "rechercher" qui fonctionne à peu près correctement, à condition d'opter pour la "recherche avancée" puis pour la "recherche Google".

Par exemple, une recherche sur le mot "éons" donne ceci. (Ne pas oublier de cocher "tous les mots" quand il y en a plusieurs).
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 12:45

Narkissos a écrit:
Je profite d'une très brève connexion pour vous saluer et rappeler qu'il y a sur ce forum une fonction "rechercher" qui fonctionne à peu près correctement, à condition d'opter pour la "recherche avancée" puis pour la "recherche Google".

Par exemple, une recherche sur le mot "éons" donne ceci. (Ne pas oublier de cocher "tous les mots" quand il y en a plusieurs).




Merci Narkissos pour l'information.


"qui nous a sauvés et nous a adressé un saint appel, non pas selon nos œuvres, mais selon son propre projet, selon la grâce qui nous a été accordée en Jésus-Christ
avant les temps éternels" (2 Tm 1,9)

"dans l'espérance de la vie éternelle, — cette vie, Dieu, qui ne ment pas, l'a promise avant les temps éternels" (Ti 1,2)

"et de mettre en lumière pour tous la réalisation du mystère caché de tout temps en Dieu, le créateur de tout" (Ep 3,9)

Les formules "avant les temps éternels" ou "de tout temps" interrogent ... Comment situer une période "avant les temps éternels" ? Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_eek
Selon ces textes Dieu opéra  déjà avant les éons ("Avant les âges")  pour nous ... doit-on comprendre avant l'existence du temps ou que le dessein de Dieu a toujours existé coéternel à Dieu, indissociable de Dieu ... Tout était prévu depuis toujours et de tout éternité.




Platon l'emploie dans son allégorie de la caverne, pour signifier le monde éternel des Idées qui se tient derrière le monde perceptible (La République, VI). Dans le Timée (37 d-e), Platon oppose au monde sensible, gouverné par le temps (khronos), le monde intelligible, gouverné par l'éternité (aiôn). https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89on_(ontologie)



L'un des buts affichés par Plotin est de penser, au cours de cette recherche, la différence de l'éternité et du temps, conformément aux indications du Timée (37 d-e) : l'éternité est autre que le temps {heteros : 1.1, 1.18), l'éternité est le modèle dont le temps est l'image. La ressemblance de l'image au modèle est aussi un rapport de dérivation, et de dégradation (11. 45-62). L'éternité est la vie (zôe) de l'Étant (to on), c'est-à-dire de l'Esprit (nous) identifié au Monde intelligible des Formes, dans l'unité du connaissant et du connu, de ce qui pense et de ce qui est pensé, chacune des Formes étant Esprit, étant toutes les autres Formes, se connaissant elle-même et connaissant toutes les autres : ainsi se conçoit l'intériorité réciproque des Formes et la structure d'une multiplicité de l'Esprit, assimilé au dieu Cronos qui dévore les enfants qu'il engendre (le nous précède les Formes, au sens où il est le « chef » unique qui les engendre et les retient au-dedans de lui). L'Esprit est un (dieu) vivant dont aiôn est la vie. Il est l'Animal total du Timée. https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0002_1988_num_101_97_14193


Dernière édition par free le Mer 30 Sep 2020 - 14:21, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 13:38

free a écrit:
Narkissos a écrit:
Je profite d'une très brève connexion pour vous saluer et rappeler qu'il y a sur ce forum une fonction "rechercher" qui fonctionne à peu près correctement, à condition d'opter pour la "recherche avancée" puis pour la "recherche Google".

Par exemple, une recherche sur le mot "éons" donne ceci. (Ne pas oublier de cocher "tous les mots" quand il y en a plusieurs).



Merci Narkissos pour l'information que je ne connaissais pas.

Excellente nouvelle. Mais ou se trouve cette fonction?
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 30 Sep 2020 - 14:42

Deux questions se mêlent. La première : que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre ? La seconde : qu’est-ce que le temps ? « Dans l’éternel, rien ne passe, tout y est présent, alors qu’aucun temps n’est totalement présent […] Tout passé est banni du futur, tout futur succède au passé, tout passé et tout futur ne doivent leur existence et leur déroulement qu’à l’éternel présent13 ». Dans cet éternel présent (quod semper est praesens) qu’est l’extra-temporalité du Créateur tous les temps sont coextensifs et compénétrés. Si les temps sont bien ouvrages de la Création, c’est nécessairement qu’avant la Création « il n’y avait pas de en ce temps-là ». Dieu précède les temps passés et domine les temps à venir : son aujourd’hui est l’éternité. http://nuxeo.edel.univ-poitiers.fr/nuxeo/site/esupversions/a100a7c9-b294-4922-9286-c0b02eee3908
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeJeu 1 Oct 2020 - 10:09

LA FIN DES EONS

"sans quoi il aurait dû souffrir maintes fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la fin des temps, il s'est manifesté, une seule fois, pour abolir le péché par son sacrifice" (Hé 9,26).

Notes : Hébreux 9:26

à la fin (ou à l’accomplissement, terme apparenté en 2.10n) des temps ou des mondes 1.2n ; une formule très proche est traduite par fin du monde en Mt 13.39n ; 24.3 ; voir aussi 1Co 10.11 ; Ga 4.4 ; 1P 1.19s.



La  question  de  l’accomplissement  est  à  bien  différencier  de  celle  de  fin  du monde au sens de la fin de l’histoire. Il ne faut pas confondre accomplissement et fin du  monde  car  la fin  du monde  peut  venir  sans  que soit  venu l’accomplissement  et l’accomplissement  peut  commencer avant  que  n’arrive  la  fin  du  monde.  De même qu’il  faut  distinguer  origine  et  commencement,  il  est  donc  important  de  ne  pas confondre accomplissement et fin des temps. ’accomplissement parachève un projet, réalise  la  nature  profonde  des  choses.  Cette  réalisation  peut  commencer  au  sein même  de  l’histoire  du  monde,  sans  attendre  la  fin  des  temps.  C’est  la  vision chrétienne des choses, le « déjà-là » du Royaume à venir.   https://www.researchgate.net/publication/281278269_Creation_et_fin_du_monde_penser_theologiquement_l%27avenir_de_la_creation
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 6 Oct 2020 - 13:02

Les usages des aiõnios dans Romains 16:25; 2 Timothée 1: 9; Tite 1: 2; et Philémon 15, semblent particulièrement déroutants compte tenu des revendications de ces deux lexiques.
Il est certainement difficile de comprendre comment la garde d'un secret peut n'avoir aucun commencement, et en effet si le secret est révélé, nous devons supposer qu'il est gardé comme un secret a pris fin. Pas étonnant que la KJV de Romains 16:25 se lit comme suit: «depuis que le monde a commencé», même si le Grec parle de «temps» décrits comme aiõnios. Le RV est plus fidèle à la triple définition, se référant à un mystère gardé «à travers les temps éternels» mais maintenant manifesté, mais qui a le grand inconvénient de n'avoir aucun sens si l'on veut comprendre ces temps comme sans commencement ou sans fin, ou, encore plus déroutant, sans début ni fin.

https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=https://www.concordant.org/expositions/the-eons/greek-words-aion-aionios/&prev=search&pto=aue
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 7 Oct 2020 - 11:08

Aïon : ange gardien des Temps de l’Étant

L’union du temps cyclique implémenté par l’Espace (Aphrodite) au temps vectoriel résurgent (Cronos), qui fortuitement force la structure en place à s’organiser autrement (novation), va donner le Temps hélicoïdal que l’Antiquité appelait Aïon. Entre le passé et l’avenir, le Temps d’Aïon n’est ni quotidien ni familier (jour/nuit, saisons). Il déploie son action en de très larges spirales et sur des cycles de temps infinis, tels les kalpas, les éons ou les mois platoniciens.
Les figures courantes d’Aïon montrent un jeune homme torse nu entouré d’un orbe sur lequel on voit les 12 signes du zodiaque. D’autres le représentent avec une face de lion farouche, un serpent enroulé autour du corps (du côté dextrogyre ou du côté lévogyre) dont la tête finit sur le crâne du dieu. Il a une paire d’ailes et tient dans ses mains un sceptre, des clés ou la foudre. L’orbe zodiacal et le serpent spiralé disent tous deux l’union du Temps cyclique et vectoriel.
Aïon apparaît souvent avec une Déesse-Mère telles Tellus (la terre), Cybèle (la nature), Cérès (la fertilité) ou dans les religions à mystères (l’orphisme). Voir Aïon près de la Magna Mater n’est pas un hasard puisque c’est elle qui incarne le Temps cyclique. Comme l’indique le serpent à droite ou à gauche, Aïon est le Temps hélicoïdal qui sempiternellement déroule ses spirales dans l’infinitude spatiale des constellations du zodiaque. Mais, il n’est pas l’Eternité.
Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Atemporalite-intemporalite-2
https://www.cgjung.net/publications/jugon/atemporalite-intemporalite.htm
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeJeu 8 Oct 2020 - 14:07

ÉTERNITÉ

Une durée indéfinie, un temps qui ne commence ni ne finit, n'est pas l'éternité. Selon les formules de Boèce, qui ont fait école, l'éternité est un présent qui se maintient stable, un permanent, un pur « maintenant » ; pour qu'il y ait éternité, il ne suffit pas, assure Boèce, de parcourir successivement les parties d'une existence sans terme (ce que Platon et Aristote attribuent au monde), il faut embrasser une existence infinie tout entière également présente (ce qui est le privilège de la divinité). Ce genre de définition a l'inconvénient de laisser croire que l'on s'aventure à penser l'éternité par-delà le temps, comme si la conscience pouvait cesser d'être temporelle, même lorsqu'elle domine et juge le flux de la durée. C'est pourquoi de nombreux philosophes préfèrent n'envisager que la corrélation temps-éternité. Pour Louis Lavelle, par exemple, l'éternité est bien un éternel présent, un pur « maintenant », mais accessible par négation de ce qu'il y a de négatif dans le temps, sans que cette négation soit celle du temps lui-même. C'est à l'intérieur de la durée qu'on retrouve l'éternel présent, dont le temps n'est qu'une expression affaiblie, une expression qui ne va pas sans perte. La philosophie contemporaine est résolument temporaliste : c'est dans le devenir et dans l'histoire qu'elle engage toute dialectique ; elle n'a que faire d'une éternité qui, pour elle, est tout entière mythique. On notera pourtant que le structuralisme, en exaltant la synchronie (le système), en tenant pour subordonnée la diachronie (l'évolution), restaure implicitement, comme tous les logicismes, le primat d'une certaine éternité, au sens de vérité anhistorique. Aussi bien le couple conceptuel temps-éternité, que d'aucuns estiment démodé, marque-t-il la double polarité qui commande les oscillations de grandes doctrines. https://www.universalis.fr/encyclopedie/eternite/
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeVen 9 Oct 2020 - 13:06

Éternité
L'éternité n'est pas, comme on le dit trop souvent, la durée sans limite et sans fin. Dans son sens propre, l'éternité est purement la négation de la succession, du mouvement et du devenir, c'est le mode d'existence d'un être qui, par nature, serait immobile, supérieur et extérieur au temps. Un tel être doit renfermer en lui l'actualité parfaite de toutes les qualités véritables. Possédant en lui-même toute qualité, il n'y a aucune raison pour qu'il change, aucune non plus pour qu'il se manifeste en son être aucune défaillance et par conséquent pour qu'il cesse d'être.
L'éternité est donc tout entière en même temps, est tota simul, disaient les scolastiques. Elle n'a donc ni commencement ni fin, par rapport à nous. Elle durait infiniment avant nous, c'est l'éternité a parte ante; elle durera infiniment après nous, c'est l'éternité a parte post.

Mais ce sont là des façons relatives et anthropomorphiques de s'exprimer. En elle-même l'éternité ne souffre aucune relation et aucune distinction; sa durée est immobile, toujours égale et identique à elle-même.

Ce sont là les définitions qui traduisent ce que les philosophes ont entendu par le mot éternité. Le concept qui correspond à ce mot a-t-il une réalité dans un être, ou même est-il un véritable concept ? C'est là une autre question que chaque philosophie résout selon ses principes. Les philosophes qui croient que nous ne pouvons former aucune conception qui corresponde à l'absolu on au parfaitdoivent évidemment dire aussi que nous ne pouvons avoir aucune idée qui corresponde à l'éternité.

Les philosophes qui ne peuvent concevoir l'existence en dehors du mouvement, qui soutiennent que ce qui ne change pas, ce qui ne se meut pas, ne. saurait être, doivent refuser d'admettre que l'éternité pusse être attribuée à aucun être, puisque, par le fait seul qu'il serait éternel, cet être échapperait au changement et dès lors à la condition nécessaire de toute existence. Seuls peuvent admettre l'existence de l'éternité les philosophes qui, comme Aristote, saint Thomas, Descartes, Leibniz, mettent dans l'immobilité de l'acte pur et parfait l'idéal de l'existence. Il n'y a donc qu'une philosophie qui puisse admettre l'éternité, c'est une philosophie théiste et, dans cette philosophie, le seul être qui puisse être véritablement appelé éternel est Dieu. (G. Fonsegrive).
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeSam 10 Oct 2020 - 11:16

La traduction française d'aiôn et de ses dérivés, quelle qu'elle soit, donne l'impression d'un choix arbitraire ou aléatoire entre des sens multiples et déconnectés les uns des autres: entre "temps", "âge(s)", "siècle(s)", "monde(s)", "éternité", "éternel(le)s", "depuis toujours", "pour toujours" ou "à jamais", outre la transcription "éon(s)" qui paraît encore plus mystérieuse, le rapport n'est pas évident: on semble tantôt avoir affaire à une notion temporelle (le temps, tel temps, telle époque), supra-, archi- ou anti-temporelle (l'éternité comme totalité du temps ordinaire mais aussi bien comme l'autre, voire le contraire de celui-ci), spatiale ou substantielle (un "monde" comme espace supposé constant avec son "contenu", un "ensemble", un "système" de choses ou d'événements), voire à des "figures" mythologiques ou philosophiques qui hésitent entre l'"impersonnel" (concept, notion, idée, abstraction) et le "personnel" ("éons" qui rappellent les séries pauliniennes d'"autorités", "puissances", "trônes", "seigneuries" dans la veine des "anges" ou "princes" des traditions juives, "apocalyptiques" notamment). Pourtant l'unité lexicale du grec (un même mot, une même "famille" de mots, ce dont le lecteur francophone ne peut être averti que par d'éventuelles notes de traduction) nous oblige, ou du moins nous invite, à penser une certaine continuité dans cet apparent bric-à-brac.

Nous ne pouvons sans doute le faire qu'en méditant sur nos propres mots: dans le langage courant comme dans l'usage philosophique ou scientifique nous distinguons nécessairement "espace" et "temps", l'un de l'autre et de tout "contenu", cependant nous sommes incapables de concevoir un "espace" sans "temps" ou un "temps" sans "espace", tout autant qu'un "espace-temps" sans "contenu" au moins potentiel, c'est-à-dire sans la possibilité de "choses" et d'"événements" que nous ne distinguons d'ailleurs que verbalement et superficiellement, mais que nous ne saurions jamais séparer les un(e)s des autres. Nous ne pouvons pas davantage dé-finir, en leur assignant une limite, l'espace (*hors de* l'espace, ce serait encore de l'espace) ni le temps (*avant* ou *après* le temps, ce serait encore du temps, *hors du* temps ce serait de l'espace, donc à nouveau du temps). C'est à partir de cette expérience de l'impensable, qu'on ne fait qu'en poussant la pensée jusqu'au bout, non jusqu'à une issue mais jusqu'au point où elle échoue dans le double sens de l'échec et de l'échouage, que nous avons quelque chance d'entendre quelque chose de ce que les Grecs (ou hellénophones) entendaient par aiôn, l'unité impensable de ce qui se divise nécessairement dans la pensée en une diversité d'usages (et, partant, de traductions).

Cela peut aussi se nommer autrement, par exemple "l'être" ou "l'un", à condition de ne pas y voir "quelque chose" mais la simple évidence irrécusable de l'"il y a" ("es gibt" en allemand, ça donne, même si rien ni personne ne donne quoi que ce soit, o haver en portugais comme l'écrivait Pessoa que je lisais ces temps-ci), l'ouverture archi-fondamentale et abyssale en-deçà de toute distinction entre "quelque chose" et "rien", entre ceci ou cela, un temps et un espace, des choses et des événements. Profondeur sans fond des questions enfantines, l'irréductible "il y a" avec en français son "y" quasi local d'un lieu sans lieu, où s'abîment tout "pourquoi" et tout "qu'est-ce que c'est" (car il faudrait encore qu'*il y ait* -- quelque part, comme on dit moins que naguère -- un pourquoi, un parce que, une essence ou une nature de l'"il y a"), ainsi que toute négation ou interrogation (car pour envisager un "y a-t-il", un "il n'y a pas" ou un "il n'y a rien" il faudrait encore concevoir l'"il y a"). Voir, ou revoir, ici ou .

Pour revenir à des considérations exégétiques plus banales, la formule de 2 Timothée 1,9 (qui combine le substantif khronos, le temps au sens le plus général, et l'adjectif aiônios, "éternel") est évidemment paradoxale, pour ne pas dire absurde, et probablement à peine pensée comme telle: "avant les temps éternels", bien entendu, ce serait encore du temps avant le temps. Mais cela fait partie d'un langage liturgique, rituel, dont le moindre souci est bien de penser ce qu'il dit.
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 13 Oct 2020 - 10:02

Merci Narkissos pour ces éclaircissements.


Le troisième, Aiôn, était l’exclusif des dieux seuls immortels que seules pouvaient tenter de rejoindre les idées pures, car pour les grecs, si l’espace du monde avait une fin, le temps lui n’avait pas de fin.

Paul TILLICH théologien américain protestant marquant du siècle, à partir des paroles de Jésus citées dans l’Apocalypse “ Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin” 3063  emploie l’expression “the eternal now “ (l’éternel maintenant)  pour parler du temps tel qu’il est transfiguré en quelque sorte par le message de la bonne nouvelle du “Royaume parmi nous “.

En effet, toute la perspective chrétienne est celle de l’irruption de Aiôn dans le Kaïros et le Cronos. “Quiconque croit en moi a la vie éternelle, je suis le pain de vie”   dit le Christ. Paul TILLICH écrit :
‘L’énigme du présent est l’énigme la plus énigmatique de toutes les énigmes du temps. Elle est sans réponse sauf du point de vue de ce qui comprend le temps et se tient au dessus de lui : l’éternité. Lorsque nous disons “aujourd’hui” et “maintenant” nous arrêtons pour nous le flux du temps.” (...)”C’est l’éternité qui stoppe le flux du temps. C’est le “maintenant” de l’éternité qui donne un “maintenant” dans le temps. (...) et pourtant personne n’est continuellement conscient de ce maintenant “éternel “ dans ce maintenant “temporel”. Il fait parfois irruption dans notre conscience et nous donne la certitude que l’éternité est là, (...) ’


Ainsi, comme le soulignent certains passages des psaumes dont celui-ci du roi David vivant environ 1000 ans avant Jésus Christ c’est à dire bien avant DIOGENE et SOCRATE “Tu es Dieu d’éternité en éternité” , le livre du prophète Néhémie au V° siècle avant Jésus Christ reprenant la même expression d’éternité en éternité dans la bouche des lévites prononçant une confession publique après la fête des tabernacles après la construction du temple de Jérusalem  , ou l’expression du même roi David dans le livre des chroniques, “Béni sois-tu d’éternité en éternité, Eternel, Dieu de notre père Israël”. Selon la conception judaïque et du christianisme qui s’en inspire et en découle le temps est soumis à Dieu ainsi donc que l’Éternité telle que l’homme peut la pressentir : Éternité dont le singulier devient pluriel dans les éternités, entre les mains du Créateur, par son verbe, de toutes choses. DIOGÈNE, sa lampe à la main, en plein jour, agissant ainsi en pleine lumière comme s’il était en pleines ténèbres, a pour le moins un comportement anachronique. Il provoque le titan Kronos et la notion du temps dévorant dans lequel les grecs tenaient enfermée la condition humaine. Que cherchait-il donc que la lumière du jour ne pouvait lui montrer ? Ne pressentait-il pas la lumière qui allait venir et qui dira “ Je suis venu comme une lumière dans le monde  3071  “? Cette lanterne qu’il tenait à la main ne pouvait donc pas être cette lumière dont Saint Jean dit dans l’évangile qu’il “ était la véritable lumière ” le “logos  3073  ” de Dieu qui disait être la lumière du monde et qui annonça que chacun pouvait le devenir à son tour. https://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2004.caballe_a&part=90359
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 13 Oct 2020 - 10:49

La formule du psaume 90 (que son titre, sus- ou superscription traditionnelle, rattache au nom de Moïse et non à celui de David, sans que ce soit nécessairement à prendre comme une indication d'"auteur", encore moins comme une "signature" authentique), c'est m-`wlm `d-`wlm / me-`olam `ad-`olam en hébreu et, selon la traduction quasi-mécanique (ou calque) du grec (89LXX), apo tou aiônos eôs tou aiônos, de(puis) l'aiôn (jusqu')à l'aiôn. L'accent ici ne me semble guère tomber sur le "présent", mais sur la durée présumée infinie (ou indéfinie) de l'avant et de l'après, du passé et de l'avenir. La relation "présent"-"éternité" est surtout mise en valeur dans l'épître aux Hébreux (fortement teintée de platonisme, je n'y reviens pas), avec son usage de l'"aujourd'hui" (de la parole de Dieu prononcée, entendue, obéie, et de l'engendrement du Fils, d'après d'autres psaumes, 95 et 2). Dans une moindre mesure par l'usage de kairos, le temps qualifié, le temps, l'époque ou le moment de quelque chose, (la saison des figues ou de la moisson, le temps des cerises, l'heure du thé...). Aïôn, sans préjudice de la grande diversité de ses usages, c'est presque toujours du temps-durée, plutôt opposable à la ponctualité de l'"instant".
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 13 Oct 2020 - 14:31

"Nous enseignons la sagesse de Dieu, mystérieuse et demeurée cachée, que Dieu, avant les siècles, avait d’avance destinée à notre gloire" (1 Co 2,7)


Notes : 1 Corinthiens 2:7
mystérieuse : litt. en mystère, cf. v. 1+ ; voir aussi Mt 13.11,35 ; Lc 10.21 ; Ep 1.9 ; 3.4s,9 ; Col 1.26s. – destinée d’avance Rm 8.29s ; Ep 1.5,11 ; cf. Ac 2.23n. – depuis toujours : litt. avant les âges ou les mondes, même mot aux v. 6 et 8 ; cf. Ga 1.5n ; Ep 2.2n. – à (ou pour) notre gloire Rm 9.23.


Quelle est cette période située "avant les âges ou les mondes" dans l'imaginaire de l'auteur ?
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMar 13 Oct 2020 - 15:03

On pourrait dire que c'est le temps de Dieu-seul, de Dieu sans autre et sans dehors, le temps-Dieu en somme: non pas un temps avant le temps catégoriel ou absolu qui serait une pure absurdité logique, pas exactement non plus un temps vide avant le temps plein, mais le temps avant les âges-mondes, avant tout âge-monde et surtout avant cet âge-monde-ci (cf. le démonstratif des v. 6 et 8 ). Ce qu'expriment autrement des formules comme "avant la fondation (le jeter ou le lancer) du monde" (katabolè kosmou, avec cette fois kosmos et non aiôn pour "monde").

On peut remarquer en passant que les "princes de cet âge-monde" (arkhontes tou aiônos toutou, v. 6 et 8 ) ont quelque affinité avec la notion de "commencement" ou de "principe" (arkhè): prince et principe, commandement et commencement, ce rapprochement qui ne s'exprime guère en français que par l'arbitraire de l'étymologie ou du jeu de mots est beaucoup plus sensible, voire évident en grec: l'archaïque et le hiérarchique vont de pair, ce qui fonde un ordre le détermine, le commande et le surplombe, et l'ordre ne saurait être renversé, subverti ou simplement ouvert que par plus ancien, plus originaire, plus fondamental que lui. D'où la tendance de la pensée, religieuse ou philosophique, à une surenchère régressive ou abyssale de l'origine: derrière tout ce qui se nomme, dieux ou principes, plus profond, plus haut et plus ancien à la fois, on peut toujours chercher une origine plus originelle, qui ne fondera ce qu'elle fonde qu'en le mettant aussi en question.
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 11:41

Citation :
On pourrait dire que c'est le temps de Dieu-seul, de Dieu sans autre et sans dehors, le temps-Dieu en somme: non pas un temps avant le temps catégoriel ou absolu qui serait une pure absurdité logique, pas exactement non plus un temps vide avant le temps plein, mais le temps avant les âges-mondes, avant tout âge-monde et surtout avant cet âge-monde-ci (cf. le démonstratif des v. 6 et 8 ). Ce qu'expriment autrement des formules comme "avant la fondation (le jeter ou le lancer) du monde" (katabolè kosmou, avec cette fois kosmos et non aiôn pour "monde").

Contrairement aux créatures mondaines qui ne jouissent de leur existence que successivement, une partie après l'autre, Dieu possède tout à la fois son existence entière (tota simul). Pour Boèce, la durée non successive de Dieu implique une existence hors du temps, qui est essentiellement une succession de moments. D'où vient la distinction fondatrice entre l'éternité, qui appartient à Dieu seul, et la sempiternité, ou la durée successive illimitée, sans commencement ni fin. Si certains philosophes ont trouvé à redire dans cette conception de l'éternité en préférant envisager la durée de Dieu comme une durée temporelle sans commencement ni fin - bref, comme une sempiternité -, la tradition qui commence avec Augustin et Boèce en passant par Anselme de Cantorbéry et Thomas d'Aquin et se prolongeant jusqu'à Suarez, Mendoza et Arriaga, a accepté le bien-fondé de la conception de Dieu comme un étant dont la durée simple existe hors du temps. https://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0100-512X2009000200004



Citation :
On peut remarquer en passant que les "princes de cet âge-monde" (arkhontes tou aiônos toutou, v. 6 et 8 ) ont quelque affinité avec la notion de "commencement" ou de "principe" (arkhè): prince et principe, commandement et commencement, ce rapprochement qui ne s'exprime guère en français que par l'arbitraire de l'étymologie ou du jeu de mots est beaucoup plus sensible, voire évident en grec: l'archaïque et le hiérarchique vont de pair, ce qui fonde un ordre le détermine, le commande et le surplombe, et l'ordre ne saurait être renversé, subverti ou simplement ouvert que par plus ancien, plus originaire, plus fondamental que lui. D'où la tendance de la pensée, religieuse ou philosophique, à une surenchère régressive ou abyssale de l'origine: derrière tout ce qui se nomme, dieux ou principes, plus profond, plus haut et plus ancien à la fois, on peut toujours chercher une origine plus originelle, qui ne fondera ce qu'elle fonde qu'en le mettant aussi en question.

Le mot "arkhè" nomme à la fois le commencement (l'originaire) et le commandement (l'autorité)

Arkhè désigne :
- là où les choses sont supposées commencer, selon la nature ou l'histoire. Le principe est séquentiel, physique ou ontologique. C'est l'originaire, le premier, le principiel, le primitif.
- là où la loi commande, selon les hommes ou les dieux. Le principe est "nomologique" (selon les causes) ou jussique (selon la loi, la jus). C'est celui de l'autorité, de l'ordre social.
Tout ce qui concerne l'archive est affecté par ce clivage. Des chaînes d'oppositions s'y démultiplient. Chaque fois, sont à l'oeuvre différents ordres de commencement et de commandement [mais ce n'est pas tout, il peut y avoir plus de deux principes].
L'arkheïon grec est une maison, celle des magistrats qui commandent, les arkhontes. C'est une adresse où l'on dépose les documents officiels dont ils sont les gardiens : l'archive. Ces documents sont classés en fonction d'une topologie, ils sont rassemblés dans un système, une configuration idéale. Les archontes ont le pouvoir d'interpréter ces archives, de dire la loi (de la garder). C'est une domiciliation, une assignation à demeure, un lieu de passage entre public et privé.
Toute archive est à la fois institutrice et conservatrice, révolutionnaire et traditionnelle. Il y a en elle une violence (la violence archivale). Pour garder, mettre en réserve, il faut qu'elle fasse respecter la loi.
[Dans le lexique derridien], l'arkhè est aussi un lieu : là où arrive quelque chose, où il y a de l'avoir lieu, où quelque chose a lieu.
Selon d'autres sources, en grec, le mot arkhê signifie à la fois :
- le commencement, l'origine, la cause,
- la personne ou la chose qui commence, son extrêmité, le début d'une série, le premier, le chef,
- la première place, la magistrature,
- le pouvoir.
Dans ce dernier sens, il forme un couple avec kratos. Tandis qu'arkhê désigne un pouvoir qui provient du fait d'être le premier, kratos désigne un pouvoir qui provient du fait d'être fort. Le premier désigne une magistrature instituée, le pouvoir de celui qui est désigné comme tel (le prince). Le second peut signifier dominer, voire posséder : c'est le pouvoir immanent, ce qui donne et confère le pouvoir (le souverain).
On peut aussi opposer arkhein (agir au sens de commencer) à prattein (mener à bien une action), une opposition entre l'initiation et l'achèvement d'une action qui existe aussi en latin (agere/gerere), mais pas dans les langues modernes. https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0705011001.html
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 12:35

Comme on l'a souvent remarqué, "hors du temps" est tout aussi absurde en soi qu'"avant" ou "après le temps", mais ça se voit moins grâce au tour de passe-passe qui consiste à sauter ou à glisser d'un registre temporel à un registre spatial ou local. C'est dans l'"espace" qu'on peut concevoir un "dedans" et un "dehors", il faut avoir subrepticement spatialisé "le temps" pour dire "hors du temps" ou "dans le temps", comme s'il s'agissait d'un espace (limité, car on ne pourrait pas davantage sortir de "l'espace" catégoriel ou absolu ni y rentrer) ou d'un lieu. En toute logique ça ne veut strictement rien dire, et c'est pourtant à de tels non-sens qu'aboutit ou échoue fatalement toute tentative de penser "le temps".
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 12:54

"sans quoi il aurait dû souffrir maintes fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la fin des temps, il s'est manifesté, une seule fois, pour abolir le péché par son sacrifice" (Hé 9,26).

Notes : Hébreux 9:26
à la fin (ou à l’accomplissement, terme apparenté en 2.10n) des temps ou des mondes 1.2n ; une formule très proche est traduite par fin du monde en Mt 13.39n ; 24.3 ; voir aussi 1Co 10.11 ; Ga 4.4 ; 1P 1.19s

"Or tout cela leur est arrivé à titre d'exemple et a été écrit pour nous avertir, nous sur qui la fin des temps est arrivée.  Ainsi donc, que celui qui pense être debout prenne garde de tomber !" (1 Co 10,11)

Notes : 1 Corinthiens 10:11
la fin des temps : litt. les fins des âges ou des mondes (traduction traditionnelle des siècles), comme en 1.20n ; cf. 7.26 ; Mt 12.32n ; 13.39n ; Hé 9.26 ; 1P 4.7 ; 1Jn 2.18.


Dans ces textes il est question de "la fin des éons" ... Sur quel "temps" doit déboucher la "fin des temps" ?
À la fin des éons, (lorsque "les temps seraient accomplis : récapituler tout dans le Christ - Ephésiens 1,10) et que tous seront alors soumis à Dieu et que Dieu sera Tout en tous (1 Corinthiens 15: 27,28), reviendrons nous au "temps-Dieu" ?
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 13:53

Comme nous le disions encore hier ici, toutes ces formules proviennent plus ou moins directement de l'eschatologie juive et spécialement pharisienne, mais chaque texte les utilise et les comprend différemment. "Paul" -- l'auteur de 1 Corinthiens -- n'a pas les conceptions "(médio-)platoniciennes" de l'épître aux Hébreux: dans celle-ci les "âges-mondes" successifs et/ou parallèles (comme les cieux et la terre, différenciés et hiérarchisés mais en définitive tous provisoires) débouchent sur une éternité au sens fort et absolu du terme, qui aussi bien leur préexiste et les surplombe ou les sous-tend; pour elle la "fin des temps/âges-mondes" s'entend donc en un sens absolu: même si elle emprunte le langage classique de l'"âge-monde à venir", celui-ci se confond en dernière analyse avec son éternité archi-, supra- et ultra-temporelle, c'est-à-dire aussi bien anti- ou alter-temporelle (autre "temps", autre genre de "temps", autre du "temps", "temps" sans "temps"). Les eschatologies plus classiques, relatives, entendent a priori par le "monde-âge à venir" un "temps futur", mais cette temporalité apparente ne se laisse penser que jusqu'à un certain point: pour être radicalement autre que "ce monde-âge ci", le monde-âge futur perd l'essentiel de ce qui fait un monde ou un âge; c'est un temps sans histoire, à la limite un temps sans temps, comme l'illustrent les tableaux fixes ou cycliques de la fin de l'Apocalypse (à l'image de la conclusion des contes: "ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants", they lived happily ever after, cela ne signifie rien d'autre que "l'histoire est finie", tout au plus "bien finie"). D'une autre façon l'horizon paulinien (et stoïcien) de "Dieu-tout-en-tous" rejoint également, au-delà de l'histoire, le "Dieu-seul" en-deçà de celle-ci.

Soit dit en passant, Ephésiens 1,10 n'emploie pas aiôn, mais kairos, le temps qualifié ou déterminé, le temps de quelque chose: l'accomplissement (ou la plénitude, plèrôma) des temps-saisons-époques (tôn kairôn); mais cela ne change pas grand-chose au paradoxe général de la "fin des temps" (qui en l'occurrence n'est plus seulement un "avenir", mais déjà un "présent").
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 15:38

"à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ, notre Seigneur, soient gloire, majesté, pouvoir et autorité dès avant tous les temps, maintenant et pour tous les temps ! Amen !" (Jude 25)

Dans ce texte, il ne faut surement pas sur-interpréter les formules employées (pour tous les éons- le  «Tous» omis dans certains MSS) mais elles révèlent peut-être une vision particulière du temps.
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MessageSujet: Re: Dans les mondes à venir ou aux éons à venir   Dans les mondes à venir ou aux éons à venir Icon_minitimeMer 14 Oct 2020 - 16:23

Il faut d'autant moins les surinterpréter qu'il s'agit déjà de développements naturellement foisonnants et redondants de "standards" (je pense aux improvisations du jazz) doxologiques et/ou liturgiques (cf. les formules similaires des psaumes et notamment les constructions nominales intensives comme "siècle[s] des siècles", sur le modèle de "roi des rois" ou "cantique des cantiques" -- avec diverses combinaisons d'aiôn au singulier ou au pluriel dans le grec de la Septante, plus hébraïque en l'occurrence que l'hébreu qui associe généralement `olam à d'autres termes comme `ed ou neçah pour obtenir le même effet): le langage hyperbolique de la louange (doxologie) entre dans une surenchère sans fin; plus on en dit sur ce mode-là, moins on pense précisément ce qu'on dit, et dans ce cas j'y verrais plutôt une absence de pensée qu'"une vision particulière du temps"...

Il y a par ailleurs, pour ce verset, beaucoup d'autres variantes que l'absence du "tous" dans les manuscrits disponibles, mais elles n'ont pas tellement plus d'importance. Peut-être faut-il noter dans le texte habituellement retenu l'opposition du singulier et du pluriel (avant tout le temps/âge-monde / pour tous les temps/âges-mondes); ce dernier étant aussi soumis, selon plusieurs témoins, au redoublement susmentionné (pour les siècles des siècles).
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Dans les mondes à venir ou aux éons à venir
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